«LE SPORT DIT OUI AU PASS SANITAIRE»
Le ministre des Sports Matar Ba est favorable à la proposition

Le sport n’opposera aucun véto à la possibilité d’instauration d’un pass sanitaire dans les lieux publics annoncée par le chef de l’Etat. Le ministre des Sports Matar Ba est favorable à la proposition. Il estime que le milieu sportif ne le rejettera pas. Au contraire ! Il le prendra comme arme contre la progression de la maladie. Le patron du sport sénégalais a profité de cet entretien exclusif avec Sud Quotidien pour saluer le bilan réalisé par les Lions lors du deuxième tour des éliminatoires de la Coupe du monde. Mais surtout faire une projection sur la préparation de la CAN de football avec cette ambition du Sénégal de soulever le trophée continental. L’édile de la ville de Fatick n’a pas non plus manqué de revenir sur l’état d’avancement des travaux prévus dans les stades. A ce titre, il annonce le démarrage en début 2022, la réhabilitation du stade Léopold Senghor. Mais aussi de l’amélioration de la carte infrastructurelle qui offrirait au Sénégal la possibilité d’organiser de grandes compétitions internationales et dans différentes disciplines.
Dans ce contexte de pandémie, le Chef de l’Etat Macky Sall a annoncé la possibilité d’instaurer un pass sanitaire dans certains lieux publics. Le milieu du sport est par excellence un lieu indiqué pour les grands rassemblements. Est-ce qu’il est prêt pour cette mesure ?
D’emblée, il faut préciser que le chef de l’Etat ne prend pas une telle décision pour restreindre la liberté des uns et des autres ! Ce qui est visé c’est de protéger les populations, à assurer la santé et faire de sorte que la pandémie ne puisse pas poursuivre sa progression. De ce coté, nous pouvons dire que le Sport dit oui au pass sanitaire dans les lieux publics. Si cette décision du chef de l’Etat était mise en œuvre, les responsables du sport s’organiseront pour que cela se passe comme les organisations sanitaires le veulent. On se rappelle, avec la lutte et même avec l’ONCAV qui a organisé ses phases nationales, le carnet de vaccination était exigé pour les dirigeants et pour les joueurs. Tous les pays qui l’on fait, c’est parce qu’il y a des résultats.
Est-ce qu’on ne doit pas craindre une certaine résistance. Après la reprise des activités sportives, on avait parlé et exigé des protocoles sanitaires. Mais on a vu que ce n’était pas accepté dans certaines disciplines ?
Ce n’était pas un refus. Le protocole sanitaire était lourd à exécuter pour certaines fédérations. Cela n’avait rien à avoir avec le refus des sportifs. Même s’il y a des poches de résistance, notre devoir c’est de continuer la sensibilisation pour que tout le monde le comprenne. Il faut analyser les portées des décisions et demander pourquoi on prend une telle décision. Quand il n’y avait pas de Covid 19 personne ne parlait de masque. Le port du masque n’était pas de nos habitudes mais il y a des lieux où tout le monde est obligé de le porter. On est habitués. Même si c’est le pass sanitaire, le début sera difficile mais je suis sûr que tout le monde pourrait le faire. Sur tout que le niveau du taux de vaccination n’est pas élevé.
Monsieur le ministre, l’équipe nationale du Sénégal vient de boucler son parcours dans les éliminatoires de la Coupe du monde avec un bilan élogieux. Comment l’appréciez-vous en perspectives des échéances qui attendent le Sénégal ?
Dans toutes les compétitions, il y a des appréhensions. On était avec d’autres nations qui avaient les mêmes objectifs que nous. Si nous parvenons à être la meilleure équipe, on doit être fiers. C’est pourquoi, je félicite la fédération, le staff technique, surtout l’entraineur mais aussi l’ensemble des joueurs. Je voudrais aussi féliciter les populations, le «12e Gaindé» et «Allez Casa» et tous les Sénégalais qui ont porté leur équipe. Tous ceux là, derrière, l’Etat qui a mobilisé tous les moyens possibles. Vous avez écouté (Paulo) Duarte (Ndlr : sélectionneur du Togo) ou Paul Put, entraineur du Congo Brazza qui a lancé un cri de cœur pour dire que la FIFA et la CAF doivent revoir leur programmation parce qu’ils ont joué en l’espace de deux jours. Au Sénégal, nous avons maîtrisé la logistique qui fait que nous récupérons plus que nos adversaires. Et là, c’est l’Etat qui a mis la main à la poche pour mobiliser un avion spécial et prendre à temps, toutes les dispositions nécessaires pour accompagner l’équipe. Nous avons investi et nous avons eu le résultat. Nous allons continuer ce travail pour mieux aborder les premières journées de la CAN. Mais aussi fixer l’objectif qui est de remporter cette CAN. Tout en sachant que c’est du sport. Nous allons quand même nous battre et mobiliser tous les moyens possibles pour une bonne préparation de l’équipe à une excellence participation à cette CAN.
On a vécu une situation avec la non homologation du stade Lat Dior de Thiès pour abriter les rencontres internationales, est ce que l’on peut dire que cette situation est derrière nous maintenant ?
On n’a jamais dit qu’il y a une non homologation du stade. Car, l’effet sur la non homologation, on ne l’a pas vécu. Le stade n’a pas été sur la liste. La liste était sortie et il y a ensuite une décision reportant tous les matchs. Cela nous a évité une non homologation qui allait contrainte l’équipe à aller ailleurs. Entre temps nous avons fait des efforts. C’est une situation embarrassante mais nous n’avons pas baissé les bras. Nous avons toujours indiqué que les réserves étaient dans nos possibilités. Il fallait faire des efforts avec la Fédération. Vous avez vu, nous sommes restés au Sénégal jusqu’ à la dernière journée. Nous allons continuer sur la même dynamique. C’e n’est pas parce que le stade olympique sera inauguré que l’on va oublier Lat Dior. Ce stade doit être renforcé, l’éclairage doit être renforcé. Le travail doit se poursuivre pour qu’il reste un stade aux normes. N’oublions pas ce qui nous est arrivé avec la suspension du stade Senghor. Si on avait un deuxième stade, notre sélection n’allait pas être condamnée à l’errance. Non seulement, on va continuer l’investissement au niveau de Lat Dior, mais je vous informe que l’entreprise qui doit reprendre Léopold Senghor est déjà là. Les agents de cette entreprise sont arrivés. En début d’année 2022, on va démarrer les travaux du stade Léopold Senghor. Ce sera une bouffée d’oxygène pour Dakar mais aussi pour le Sénégal. Si Léopold Senghor est homologué, Lat Dior et le Stade du Sénégal sont homologués, on ne sera pas loin d’avoir réuni toutes les conditions pour l’organisation éventuelle de la CAN.
Le Sénégal est-il sur la piste de l’organisation prochaine de la CAN de football ?
Le chef de l’Etat l’a dit lors de la pause de la première pierre du Stade Olympique, il a engagé le ministre des Sports et la fédération sénégalaise de football pour travailler à mobiliser toutes les conditions possibles pour pouvoir candidater. Sachant qu’en Afrique, il y a toujours, des reports et autres désistements. Soyons prêts ! J’avais indiqué qu’en 2023, le Sénégal sera prêt pour pouvoir accueillir la CAN. Si on finit Leopold Senghor, on règle Lat Dior et on a le stade du Sénégal. Si on renforce l’existant, notamment la capacité d’accueil du stade Aline Sitoé Diatta, le tour est joué. Avec quatre bons stades, rien ne s’opposera à ce que l’on soit candidat pour l’organisation de la CAN.
L’idée d’une Co-organisation avec un autre pays d’une Coupe du monde de basket a été aussi émise. Est-ce que le Sénégal a également cette possibilité ?
Actuellement, on n’a pas toutes les possibilités. Il fait comprendre que quand le chef d’Etat investit autant d’argent dans les infrastructures sportives, ce n’est pas uniquement pour le championnat, c’est pour l’organisation de toute sorte de manifestations. Puisqu’il y a une possibilité de coorganisation. Nous avons une salle de basketball comme Dakar–Arena qui ne court pas les rues. Certains on évoqué une co-organisation avec la Tunisie et le Rwanda. Mais il y a l’équation de la distance. Sinon, on pourrait demander à être candidat à la FIBA pour organiser une Coupe du monde. Il faut que l’Afrique ouvre les yeux. S’il s’agit du Sport, que ce soit le football ou au niveau même de la NBA ou l’athlétisme, on a d’excellents athlètes africains qui relèvent le niveau de ces championnats. C’est normal que les Etats aident le monde sportif à organiser des compétitions internationales. Cela renforce la sensibilisation, la vulgarisation des disciplines. Cela donne aussi la chance à nos compatriotes africains. Si le chef de l’Etat arrivait à le faire, il accompagnera le monde sportif. Il l’a déjà fait avec les Jeux olympiques de la Jeunesse qui est une première en Afrique. Aucun pays n’a eu cette attribution. Le Sénégal l’a pris au nom de l’Afrique. Je crois que l’on peut faire confiance au premier sportif du pays pour continuer à renforcer la dignité de nos sportifs, de nos fédérations. On ne doit pas penser que toutes les Coupes du monde doivent se jouer ailleurs. J’ai été fier lorsque l’Afrique du Sud a organisé la Coupe du monde de football en 2010.