PATRICE MOTSEPE AU 7EME CIEL
Comme prévu, le milliardaire sud-africain, Patrice Motsepe a été élu par acclamation, 7ème président de la Confédération africaine de football (CAF), lors de la 43ème Assemblée générale de l’instance suprême du football continental

Comme prévu, le milliardaire sud-africain, Patrice Motsepe a été élu par acclamation, 7ème président de la Confédération africaine de football (CAF), lors de la 43ème Assemblée générale de l’instance suprême du football continental tenue hier, vendredi 12 mars, au Maroc. Ces assises qui ont vu la participation de 52 fédérations sur les 54 (Tchad et Erythrée absents) que compte la CAF ont été également marquées par un consensus dans différentes zones aussi bien pour le Conseil de la Fifa que pour le Comité Exécutif.
La 43e Assemblée Générale de la CAF, réunie ce vendredi 12 mars 2021 à Rabat, au Maroc, a porté le Dr Patrice Motsepe à la présidence de la Confédération Africaine de Football. Motsepe, qui devient le septième (7e) président de la CAF, entame son mandat de quatre ans après avoir été élu sans opposition par les Associations Membres de la CAF. En se rendant à l'Assemblée Générale, l'Afrique a adopté une position d'unité qui a vu les trois autres candidats, à savoir Me Augustin Senghor (Sénégal), Ahmed Yahya (Mauritanie) et Jacques Anouma (Côte d’Ivoire) se retirer de la course à la présidence. Lors de son allocution à l’Assemblée Générale, le président de la FIFA, Gianni Infantino, qui était présent à Rabat, a félicité les Associations Membres du continent pour l'unité dont elles ont fait preuve durant ces dernières semaines. A 59 ans, Patrice Motsepe est un homme d'affaires sud-africain, par ailleurs président du club sud-africain, Mamelodi Sundowns, aura la lourde tâche de renflouer les caisses de la CAF mais aussi et surtout redorer son image écornée par des scandales liés à la gouvernance.
MAMADOU ANTONIO SOUARE BATTU PAR MUSTAPHA ISHOLA RAJI
La plus grande déception a été notée du côté de la Guinée. Mamadou Antonio Souare qui a dû attendre jusqu’aux dernières heures pour voir sa candidature validée par le TAS, a été finalement battu par le Libérien Mustapha Ishola Raji. Le président de la Zone ouest A devrait ainsi batailler ferme en avril prochain face à Kerfala Person Camara dit KPC, président de Hafia, pour conserver son fauteuil de la Féguifoot. Quant à Suleiman Waberi du Djibouti, il conserve son fauteuil pour le compte de la zone Centre. Il a battu l’Ethiopien Isayas Jira. Au niveau de la Sud, les délégués ont porté leur choix sur le Mozambicain Feizal Ismael Sidat au détriment du Seychellois Elvis Raja Chetty et du Botswanais Maclean Cortez Letshwithi. Chez les femmes, la Comorienne, ancienne présidente du Comité de normalisation Kanizat Ibrahim, a remporté le scrutin devant la Malgache Patricia Rajeriarison et la Togolaise Lawson Hogban Latrékayti Edzona. A noter que Wadie Jary (Nord), Djibrilla Hima Hamidou dit Pelé (Ouest B) et Seidou Mbombo Njoya (Cameroun) ont bénéficié du retrait de leur adversaire.
RIDA, LEKJA ET PINNIK PASSENT
Quant au Conseil de la Fifa, Mathurin De Chacus (Bénin) et Mamoutou Touré Mali) ont été élus pour le groupe francophone. Dans le groupe lusophone, arabophone et hispanophone, Hany Abo Rida (Egypte) et Fouzi Lekjaa (Maroc) ont bénéficié du retrait de leur adversaire Khredinne Zetchi (Algérie). Pour le groupe anglophone, le choix a été porté sur Amaju Melvin Pinnick (Nigeria) et Nicholas Mwendwa Kithuku (Kenya). Enfin pour la représentation féminine, Isha Johansen (Sierra Leone) a pris le dessus sur Lydia Nsekera (Burundi).
ELECTION PRESIDENT CAF – REACTIONS
PATRICE MOTSEPE, PRÉSIDENT CAF : «Le football africain doit franchir un palier»
«J’exprime ma profonde gratitude à tout le monde. Aujourd’hui, il s’agit de la première conférence de presse c’est pourquoi j’ai demandé aux vice-présidents et à mon conseiller spécial de rester avec moi. C’est la preuve que je veux travailler à fond avec Augustin Senghor, Ahmed Yahya et mon conseiller spécial Jacques Anouma. Il a deux ou trois choses que je veux évoquer. Il y a un sentiment d’urgence par rapport à certains aspects pour s’assurer que le football africain doit franchir un palier. Le succès du foot africain doit partir de ses dirigeants Il est clair que sous peu de temps, je vais visiter chaque pays et mes vice-présidents vont m’accompagner au cours des 9 et 12 prochains mois. Nous allons sillonner l’Afrique pour voir où se situent nos différents problèmes. De bonnes choses sont notées dans certains de nos pays même si d’autres résultats sont moins bons comme nous l’attendons. Nous savons très bien ce qu’on peut faire mieux pour que nos actions ressemblent au succès. Cela est lié à un travail qui se déroulera pendant les 4 prochaines années. Nous sommes optimistes. Parce que nous savons que pour avoir de bons résultats, il faut mobiliser des fonds. En Afrique du Sud, la fondation Motsepe sponsorise plus de 8000 écoles pour des compétitions de jeunes. Nous avons sponsorisé e aussi des championnats. Nous devons exceller dans le jeu. Il faut rechercher le partenariat du secteur privé et construire afin que ce secteur apprécie les bénéfices. Dans le même temps, le sponsoring est important quand on augmente le prize-money de toutes les compétitions que la CAF organise. En tant que président de club, je sais que ces fonds ne sont pas suffisants. C’est bien beau de parler de 2030, mais à mon avis, avant d’aller à la conquête du monde, il d’abord se baser sur le local. On a vu des présidents comme Yahya qui fait un excellent travail en Mauritanie tout comme Senghor au Sénégal.
AUGUSTIN SENGHOR, 1ER VICE PRESIDENT DE LA CAF : «On a montré à la face du monde notre capable d’unité et de mobilisation»
«Nous avons eu une excellente assemblée générale et je remercie tous les délégués et toute l’administration qui a organisé cette manifestation. Ce qu’il faut retenir et qui est, à mon avis, important, c’est de montrer qu’on a pu bien s’unir quand on veut. On a montré à la face du monde notre capable d’unité et de mobilisation. On ouvre d’autres perspectives pour le football africain. Depuis que nous avons commencé à discuter avec Patrice (Motsepe) il a dit qu’il veut un leadership et il l’a démontré parce que ce n’est pas évident. Il nous a dit que le pouvoir n’est pas qu’à lui c’est avec l’ensemble du mouvement associatif. Là, je veux insister sur un fait. Nous savons que nous sommes attendus parce qu’il y a des gens qui se demandent si cette union résistera au temps. Nous allons prouver que nous en sommes capables. Nous le démontrerons au monde entier. Je lance un appel parce que, Patrice (Motsepe), à lui tout seul avec toute sa volonté, ne pourra pas y arriver. C’est pourquoi il nous a appelés. Avec ce pas que nous avons franchi, nous devons tout faire pour que le football africain aille de l’avant. Patrice Motsepe est en mission pour un nouveau départ pour notre football. Nous sommes prêts à aller partout dans le monde pour mener ce combat. Si on devait se fier à la situation globale, on sait que les nerfs de la guerre par les temps qui courent, c’est les moyens c’est là où nous avons plus mal. Quand on parle de finances dans le sport, ça renvoie à d’autres aspects. Il a parlé des droits commerciaux et des droits TV. On doit redorer l’image de l’institution et je pense que fondamentalement, tous ensemble, nous avons mis cet aspect pour faire face au besoin important. Au fur et à mesure, nous devons arriver à notre autonomie financière tout en adossant sur le partenariat avec la FIFA».
AHMED YAHYA, 2ÈMEVICE-PRÉSIDENT : «Le chantier est énorme»
«Nous remercions le président qui nous a invités à sa conférence et ça dénote encore que c’est sa vision. Pour nous on sait que le chantier est énorme et le travail commence aujourd’hui. Je suis sûr qu’on va réussir parce qu’on a eu plusieurs réunions avec Patrice (Motsepe) qui nous a écouté avec patience. Je suis totalement rassuré pour l’avenir du football africain. Cette Assemblée générale honore l’Afrique et son football parce qu’on a démontré que les dirigeants ont été sages et beaucoup de candidats ont cédé leur place aux autres. C’est ça la nouvelle ère de la CAF. On va être positifs et nous allons travailler avec lui dans la plus grande loyauté et de sacrifice. On a un programme commun. Aujourd’hui tout est prioritaire mais le plus important, c’est le football parce que c’est notre raison d’être. Qu’on le dise ou pas, tout est prioritaire dans le football africain. Mais, nous devons mettre l’accent sur l’aspect sportif».
JACQUES ANOUMA, CONSEILLER SPÉCIAL DE MOTSEPE : «Ramener le calme à la maison»
«Patrice (Motsepe) n’est pas obligé de nous associer à sa mission. Nous ferons tout pour que notre mission soit d’une réussite. Les moments que nous avons passés avec lui nous rassurent de la vision qu’il a pour le football africain. Je remercie le Président et ces deux vices présidents pour la confiance qu’ils ont eu en moi. Le chantier est immense. Le Président et son Comité exécutif auront des décisions très dures à prendre pour sauver le football. Je serai dans la même vaine parce qu’on doit mettre la CAF et le football africain sur les bons rails. L’une des premières actions à faire c’est de ramener le calme à la maison parce qu’il y a tellement de choses dites sur le déroulement des élections. La chose la plus importante est de ramener les équilibres financiers au niveau de la confédération. On a l’impression que la CAF vit au-dessus de ses moyens. C’est indispensable quand une maison va mal, qu’on resserre les coudes»