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DÉCONSTRUIRE LA FATALITÉ, UNE VIE, UNE ŒUVRE, L’EXPERIENCE DE KEN BUGUL

Les aléas de la vie l’ont éloignée de sa mère dès son enfance. Et elle n’avait pas de mari, pas d’enfant, pas de boulot. Elle a connu une agression physique et mentale. Elle était selon ses termes, un petit déchet de la société.

Publication 24/05/2023

Les aléas de la vie l’ont éloignée de sa mère dès son enfance.  Et elle n’avait pas de mari, pas d’enfant, pas de boulot, etc. Elle a connu une agression physique et mentale. Elle était, selon ses propres termes, un petit déchet de la société.  Elle, c’est l’écrivaine Ken Bugul. De ses expériences de vie, à travers l’écriture de son livre, elle a commencé la destruction de la fatalité. Elle s’est efforcée à faire de chacune de ses expériences une force. Ayant un désir ardent de vivre, elle a su surmonter toutes ses difficultés et faire de sa vie ce qu’elle voulait. 

‘’Déconstruire la fatalité : une vie, une œuvre’’. L’écrivaine Mariétou Mbaye Biléoma, connue sous le nom de Ken Bugul (celle dont personne ne veut, en wolof) a été invitée à développer ce thème dans le cadre du ‘’Dialogue des savoirs’’ initié par l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Une occasion pour cette femme de lettres de partager des pans de sa vie. L’ensemble de sa vie et son œuvre sont intimement liées.

‘’Mon œuvre, c’est ma vie ; ma vie c’est mon œuvre’’, dit celle qui a toujours eu la rage de vivre.  Elle est née à Malem Hodar, dans la région de Kaffrine, pendant la grève des chemins de fer, en 1947. Mais elle a été déclarée en 1948 à Louga, puisqu’il n’y avait ni centre d’état civil à Malem Hodar, ni école, ni  dispensaire.  

Dès l’âge de 5 ans, elle connut l'abandon. Sa mère l’avait abandonnée pour vivre dans un autre village afin que ses frères puissent aller à l’école. Le départ a créé chez elle un bouleversement, une sorte de traumatisme. ‘’Je n’étais pas traumatisée ; je souffrais énormément parce que je ne comprenais pas pourquoi ma mère était partie’’, explique la romancière qui a fait allusion à ce traumatisme dans plusieurs de ses romans (‘’Cendre et braise’’ ; ‘’De l’autre côté du regard’’). Durant l'absence de sa mère, elle reste auprès de son père qui est alors âgé de 85 ans et devenu aveugle à 90 ans. D’ailleurs, elle compte  écrire un livre sur le regard parce qu’elle n’a jamais vu celui de son père.  

La  nature est alors devenue son refuge. ‘’Je me suis sauvée dans la nature. Tous les jours, je passais la journée dans la nature. Jusqu’à présent, je suis très sensible à elle’’, dit-elle.  

L’autre élément important chez Ken Bugul, c’est l’école. Elle l’a découverte en ‘’auditrice libre’’, puisqu’elle n’y était pas inscrite. On lui a laissé prendre place et suivre les cours, puisque son père fut un grand érudit  respecté du village.  ‘’L'école était pour moi quelque chose de déterminant. Elle m’a ouvert les portes de l’univers’’, soutient-elle. ‘’Je n’avais pas été encadrée, formatée, éduquée. Mais la connaissance, je la cherche toujours. Je n’étais pas conditionnée à devenir quelque chose, mais j’étudiais’’, explique-t-elle aux étudiants de l’Ucad.

Déchéance

Aux yeux de Ken Bugul, la fatalité n’existe pas. Elle cherche toujours le moyen de la déconstruire. Comment y est-elle arrivée ? Elle est allée à Kaolack poursuivre ses études. Puis, elle entre au lycée Malick Sy de Thiès où elle décroche le Baccalauréat. Par la suite, elle bénéficie d’une bourse d’études pour la Belgique. Elle avait déjà découvert l’Occident à travers la lecture. Elle croyait pouvoir y trouver une place pour exister. Mais lorsqu’elle arrive, c’est le choc. Elle subit encore un traumatisme. C’est la désillusion. ‘’La terre promise était devenue l’enfer. D’abord, parce que j’étais noire. Ensuite, je suis une femme. Moi, je ne savais pas que j’en étais une’’, ironise l’invitée du ‘’Dialogue des savoirs’’.

Ainsi, la situation n’était pas propice. Se sentant rejetée, elle sombre jusqu’à la déchéance totale.  De cette déchéance, elle décide de rentrer chez elle. Six mois après son retour au Sénégal, elle fait partie des quatre personnes  ayant réussi au concours du Fonds européen de développement pour des agents de production de l’audiovisuel. Pendant un court séjour de six mois, elle a pu régler le problème des origines.

En effet, c’est après ce séjour en Belgique qu’elle a pris conscience de son identité africaine. ‘’Ma première quête identitaire était par rapport à la couleur de ma peau’’, confie l’écrivaine. En Belgique, elle rencontre un Français qui semblait l’accepter. ‘’Il disait qu’il était amoureux et moi je voulais y croire’’, dit Ken  Bugul qui  était en quête d’affection, d’attache, de liens.  Elle s’est laissé aller dans cette aventure. Elle finit par être ‘’victime de sa condition de femme’’, d’après elle.  ‘’J’ai été victime d’objetisation. Qu’une femme qui appartient à un homme doit s’habiller comme le veut son homme, mettre son parfum préféré… Les violences physiques et morales  qui s’en sont suivi m’ont encore déstabilisée à un niveau où j’ai vraiment pris conscience que j’étais une femme. Je n’allais pas bien ; il m’a fait entrer en hôpital psychiatrique à Paris, comme si j’étais folle’’, dénonce-t-elle.

Ainsi, sa deuxième quête identitaire était par rapport à la condition de femme.  

Quête identitaire

‘’J’étais une femme ; j’en avais les accessoires, mais je n’étais pas conditionnée à être une femme. Une femme se tient comme ça ; une femme ceci ; une femme cela’’, explique-t-elle. C’est dû à l’absence de ses parents. Après un vécu de cinq ans avec cet homme, elle décide à nouveau de revenir au Sénégal.  Ce retour a été perçu comme un échec. Elle s’est retrouvée dans la rue où elle a vécu un an et demi dans la précarité. ’’C’est pour ça que le livre ‘Aller et retour’ est comme des archives des rues de Dakar. Je connais toutes les rues, les immeubles, leur histoire, de la période coloniale aux années 1980’’, explique l’auteure.

Elle avait 33 ans. Les gens la prenaient pour une folle.  Et elle était dans un moment de doute. ‘’Dans ce doute de folie, je me posais des questions. Je me dis : peut-être que je suis folle, mais je veux vivre. C’est ça qui m’a poussée à l’écriture.  Dans ce chantier immense, elle a donc cherché à écrire la quête identitaire aux origines et à la condition (de la femme).

‘’J’ai écrit un papier ; j’ai dit à tata Annette (femme de lettres, journaliste) : est-ce que tu peux lire ceci pour ma mère qui ne sait pas lire ? Un papier que j’ai remis au cinéaste Ousmane William Mbaye qui l’a amené chez Annette Mbaye d’Erneville. Cette dernière a appelé Mariama Ba qui a demandé la publication du livre ‘Le baobab Fou’ (roman)’’, détaille Ken Bugul.

Entre-temps, elle quitte la ville pour aller au village, chez sa mère. Elle sera séquestrée parce que considérée comme une folle. Mais cela lui a permis de se ressourcer, de revisiter tout ce qu’elle avait appris. Un retour aux absolus. Le savoir la maintient en vie... Le troisième volet de la trilogie.

La quête identitaire a permis à Ken Bugul de détruire la fatalité. Elle a construit le puzzle de sa vie. Pas de mari, pas d’enfant, pas de travail, etc., elle était, selon ses propres termes, un petit déchet de la société. De ses expériences de vie, à travers l’écriture, elle a commencé la destruction de la fatalité. Pour chaque expérience, elle s’est arrangée pour en faire une force. Ayant un désir ardent de vivre, elle a su surmonter toutes ses difficultés et faire de sa vie ce qu’elle voulait.  Elle a écrit ‘’De l’autre côté du regard’’ pour se réapproprier sa mère.

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