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«JE PREFERE ETRE ECOUTE PAR DEUX PERSONNES AVERTIES QUE D’ETRE ADULE PAR QUINZE MILLE IGNARES ET INCULTES»

Palabres avec… Idrissa Diop

Recueillis par Fadel LÔ  |   Publication 21/02/2020

Artiste au talent reconnu, Idrissa Diop continue de surfer sur la vague du succès après cinquante années de carrière bien remplies. Il vient de mettre sur le marché un album titré « Time For Arica ». Entretien avec un papy de la musique sans ride.

« Times For africa » vient après de nombreuses années de silence. Cela découle –t-il d’une stratégie ?

Je ne suis pas un musicien pressé. l’artiste doit prendre le temps de bien préparer son produit. bien réfléchir, se retirer du vacarme et proposer de nouvelles choses qui puissent parler aux gens. si tu ne le fais pas, le résultat ne sera jamais probant. Comme je le dis souvent, il faut qu’un ndanane (un artiste ndlr) puisse disparaitre de la scène en privilégiant la réflexion. autrement dit, déserter un peu les plateaux des télévisions et les journaux pour mieux se consacrer à la création. C’est ma vision des choses et je m‘essaie de me l’appliquer. parce que cela fait déjà dix ans que j’ai sorti « Nobel ». et cela fait trois ans voire quatre que je planchais sur cet album. C’est donc pour vous dire que je prends tout mon temps. En créant, je marche au rythme du caméléon. Je prends le temps de bien étudier tous les sons mais également de réfléchir énormément sur le sens des textes. tout faire pour livrer au grand public des textes qui peuvent lui servir à quelque chose. Prendre du temps pour produire quelque chose d’utile aux gens, mais avant tout à soi-même.

Quel est le secret de « père » Idrissa sur la pérennisation de vos œuvres qui résistent aux affres du temps ?

C’est juste le fruit de la passion et du dévouement à mon art. A mon âge, j’aurais pu déserter le champ musical et me consacrer à l’élevage de mes moutons, mes vaches, mes lapins et autres poules. Je suis également un éleveur et un agriculteur à mes heures perdues. Je continue de faire de la musique juste par passion. C’est vraiment cette passion qui te permet de perdurer dans la musique. Je peux vous assurer que jusqu’à présent, les grands musiciens avec lesquels j’ai eu à travailler durant ma carrière continuent de me solliciter pour des collaborations et des tournées un peu partout en Chine, aux usa, en Europe, au Japon etc. J’ai choisi de rentrer et de rester au Sénégal simplement pour inspirer la jeunesse de mon pays. Je veux les inspirer sur la manière de faire des textes. C’est très important ! la musique manque cruellement de messages porteurs. Toute la musique actuelle se limite à de l’ambiance, des chants laudatifs et du « sambaye Mbayane ». Il est temps que cela change et que l’on remette en question le fonctionnement et la marche de la musique au Sénégal. Ce n’est pas pour rien qu’une semaine après sa sortie, l’album « time for Africa » est déjà numéro 1 en France. Pourquoi en est-on arrivé là ? Il faut un moment pour prendre le temps de faire des analyses dans son domaine d’activité. Je veux dire par là qu’un musicien doit prendre le temps de reculer pour mieux sauter. Mais si tu veux juste te contenter de suivre la mode, cela ne te mènera pas loin. J’ai toujours eu l’habitude de dire que qui dit mode va forcément dire aussi démoder. un musicien doit cultiver le culte de la patience. Il existe trois p qui doivent rythmer le parcours et la vie d’un musicien. Il s’agit de la passion, la pureté et la patience. Il faut énormément de pureté et de passion surtout.

 

Qu’est-ce qui explique le choix du titre « Time for Africa » ?

Je crois fortement au développement de l’Afrique par les africains, eu égard à mon expérience. J’ai beaucoup voyagé à travers le monde. Je me suis rendu compte que les africains ne parlent pas beaucoup de leurs propres difficultés. Il faut qu’on s’approprie notre propre histoire. on n’a plus envie que notre histoire soit écrite par l’occident, l’Amérique ou l’Asie. Il est temps qu’on nous laisse, nous africains, régler nos problèmes. on peut les gérer, parce que tout est issu de l’Afrique.

Quid du contenu de l’album?

J’ai consacré un titre à l’ancien champion du monde de boxe Ali. Ce qui m’a beaucoup marqué chez Mohamed Ali, c’est qu’il a dit qu’il ne va pas aller à la guerre pour tuer des gens qui ne lui ont rien fait. C’est une valeur que j’apprécie bien. « Hey Joe » est un hommage au grand philosophe, écrivain et artiste plasticien feu Issa Samb dit « Joe Ouakam ». « Tire ailleurs », est l’un des titres dans lequel je rends hommage à des personnages africains qui ont marqué l’histoire. Je loue l’excellent travail que ces braves combattants ont accompli. les tirailleurs sénégalais ont sauvé non seulement la France, mais aussi une partie de l’humanité. J’ai aussi partagé le micro avec Wasis Diop dans le titre «les pécheurs ». Depuis très longtemps, le public réclamait ce duo avec mon ami et frère Lébou Wasis Diop. Voilà ! Je ne peux pas tous les citer, mais vraiment j’ai essayé de ratisser très large sur cet album de seize titres

Vous êtes attaché à certaines valeurs notamment traditionnelles. D’ailleurs vous avez eu à faire un duo avec Souleymane Faye sur ce registre…

Comme j’ai l’habitude de le dire en usant de métaphore, pour bien faire de la musique, il faut se saigner aux quatre veines. Je veux dire qu’il faut couper quelque chose qui t’appartient pour pouvoir t’inscrire dans la durée. La preuve est que nous, nous avons bien l’âge que nous avons et nous continuons d’exister. Grace à dieu, chaque album que nous sortons arrive à accrocher l’attention du public. parce que ces albums ne sont pas faits dans la précipitation. Ce sont des albums qui privilégient la réflexion. si on prend le cas d’un artiste comme Souleymane Faye, c’est un poète inné et un parolier d’exception. Avec sa manière unique d’agencer les mots « Founiou Kay Jeuleti.» (Où va t- on retrouver un tel homme ?). C’est important de le souligner et de lui rendre hommage. Parce que c’est l’un de nos plus grands paroliers au Sénégal. Ce qui fait que notre collaboration ne pouvait que produire un tel résultat positif. la vérité ne pouvait que jaillir de cette belle symbiose. Ainsi, après avoir fait ce beau titre qu’est «Birane Yacine boubou », la vérité a effectivement jailli. Il y a aussi le fait important que nous l’ayons fait chez Joe Ouakam. Je trouve que cet homme était un monument qu’il faut encore et toujours célébrer. Tout cela pour dire que la chanson est avant tout basée sur un texte fort. Il faut que les jeunes accordent une grande importance aux textes. Ce qui va leur permettre de pouvoir construire dans la durée et de marquer les esprits. Il faut essayer de toujours laisser des empreintes. Que leurs écrits puissent inspirer et conseiller d’autres. C’est pourquoi le contenu de l’album « time for Africa » est très important aux yeux des intellectuels de ce pays. Je pense que c’est parce qu’ils se retrouvent dans les textes produits dans ce disque. C’est vers cette réflexion là que je veux convier les sénégalais. Nos ancêtres nous ont légué des choses très importantes et il ne faut surtout pas les négliger

Vous êtes connu comme un chantre du civisme. Vous en parlez encore dans cet album de même que votre attachement à votre culture Lébou…

Effectivement, je suis très concerné par ces thèmes. Je ne me contente pas d’en parler, mais je les chante. Il y a une image qui m’a beaucoup parlé et que j’ai beaucoup aimée dernièrement. C’est quand j’ai vu, côte à côte, le chef de l’état Macky Sall et la mairesse de Dakar Mme Wardini lors de la première journée du « cleaning day ». Cela m’a beaucoup plu. Comme je l’ai dit à propos du civisme, il est temps de mettre un terme à cette anarchie où chacun fait ce qu’il veut et dit ce qu’il veut. Il faut donc changer pour bâtir notre pays le Sénégal. C’est pourquoi j’ai vraiment aimé cette jonction entre le président de la république et Mme le maire. Ce d’autant plus que j’ai réalisé cet album, il y a de cela plus de trois ans. Cela prouve que les autorités nous ont rejoints dans ce combat qui est le nôtre depuis longtemps. Dans le cadre du civisme, il faut que la population garde à l’esprit qu’il faut insister sur la propreté. Beaucoup de choses vont se passer. Notre pays va accueillir beaucoup de touristes. Il y a les Jeux olympiques de la jeunesse que notre pays va abriter et de nombreux événements d’envergure. Il nous faut revenir aux anciennes méthodes usitées par nos vieilles mamans. Jadis, elles balayaient et surtout tamisaient tout le sable du quartier. Elles accordaient une importance capitale à la propreté. Cela se faisait à l’échelle de tout le pays qui était vraiment très propre. Heureusement que nos autorités ont bien compris cela et ils invitent les sénégalais à insister sur la propreté en toutes circonstances. Encore une fois, je suis convaincu qu’on ne peut pas développer un pays sans une propreté absolue.

Et votre attachement à la culture Lébou ?

Je fais partie intégrante de cette vaste et belle communauté. Je suis fier d’appartenir à ce peuple très attaché à sa culture. Le pêcheur Lébou, au moment du débarquement, pense avant tout à offrir des poissons avant de vendre le produit de sa pêche. C’est ce qui constitue le secret de l’eau. Après avoir pris quelque chose à la mer, il faut de manière spirituelle sortir une offrande avant de songer à vendre. C’est donc pour cette raison que j’ai tenu à chanter ce titre. Pour le réaliser, j’ai invité mon ami et frère Mbaye Dièye Faye qui est mon fils spirituel. J’ai aussi invité mon très cher ami de longue date Makhou lebougui. Ensemble, nous avons sorti ce titre qui est bien apprécié au vu des réactions qui me parviennent tous les jours

Vous aimez collaborer avec d’autres artistes. Pourquoi cette option ?

Je suis un adepte du partage. C’est une très belle chose qui libère les énergies et facilite l’expression artistique. a titre d’exemple, je vous envoie à cette belle image laissée par nos mères au moment de servir notre plat national, le fameux riz aux poissons. traditionnellement, la maman pose le plat fumant au milieu de la cours et tout le monde se retrouve autour du bol pour partager ces instants merveilleux. Cette belle symbiose est la première forme de partage. C’est ce qui me motive et je n’ai jamais cessé de faire ce partage dans ma musique. C’est très important de garder à l’esprit cet aspect. J’invite surtout les jeunes à en faire autant. Je pense qu’une personne comme pape Diouf peut bien chanter en parfaite communion avec Aida Samb, Wally Seck ou un autre. C’est très important à mes yeux. Cela contribue à faire vivre la musique. J’ai fait des duos avec de très nombreux artistes. pourtant les gens ne cessent de m’appeler pour me demander d’en faire avec Youssou Ndour. Je peux vous rév3éler que je suis en train de bien peaufiner tout cela au studio Sankara qui est ma base où je concocte toutes mes recettes depuis mon retour de France et des usa. Mon prochain grand projet s’articule autour d’un album que je vais partager avec Youssou Ndour. In Cha allah, je suis très attaché au partage et j’invite les jeunes à suivre cette belle voie. J’insiste encore pour leur demander de faire des duos. Je les invite tous à faire des duos. Ce sont tous mes enfants. de pape Diouf à el Hadji Keita en passant par Pama et Momo Dieng. Je les exhorte à partager un peu plus. Il faut éviter de tomber dans le piège de cette concurrence malsaine. Ça ne sert à rien de tirer la couverture de son côté. Je préfère être écouté et apprécié par deux personnes averties que d’être adulé par quinze mille personnes ignares, incultes. Si nous sommes parvenus à ce niveau, et être des références, c’est encore grâce à ces trois p dont je vous parlais tout à l’heure. Il faut être généreux pour pouvoir chanter des titres qui touchent des millions de personnes. a mon âge, il m’est arrivé de jouer devant soixante mille personnes. En ce mois de février, je suis invité au plus grand festival de breuil et ce sera devant plus de soixante-dix mille personnes. On n’a pas besoin de concurrence et de batailles dans la musique. Il faut une grande pureté d’âme pour le faire

Seriez-vous tenté de tendre la main à la jeune génération ?

C’est une question qui me plait et qui me parle. Je suis disposé et disponible. Je vais vraiment méditer sur cette question. Cela m’intéresserait beaucoup de réunir tous ces jeunes comme tarba Mbaye, sidy diop, eladji Keita, pama, Momo dieng et tous les autres. notre pays regorge de talents. Il faut les réunir autour d’un hymne qui sera intitulé « l’Hymne du toucher ». Cela va les réunir et ensemble, on pourra faire beaucoup de choses.

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