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PAR Birane Diop

L’INDIGNATION À GÉOMÉTRIE VARIABLE

EXCLUSIF SENEPLUS - J’interpelle l’élite universitaire pétitionnaire d’hier : les voix dissidentes sont menacées et mises au cachot. La liberté d’expression, la démocratie que vous invoquiez, seraient-elles devenues des principes à géométrie variable ?

Birane Diop  |   Publication 07/07/2025

Chronique d’un temps politique

Dans son émission Chroniques d’un temps politique, lancée en juin 2023 sur YouTube, Felwine Sarr, avec pour premier invité Sidy Alpha Ndiaye, professeur agrégé de droit public et actuel ministre conseiller juridique et directeur de cabinet adjoint de Bassirou Faye, prononçait les mots suivants en guise d’introduction au ressentiment antidémocratique et à la crise de l’Etat de droit au Sénégal : « Nous vivons actuellement au Sénégal une profonde crise politique. C’est une crise de la démocratie, de la République, des institutions, de ce qui fait lien et tient le corps social… »

L’économiste ajoutait, devant le silence de son hôte et à l’attention du public, à propos de la mission sociale de l’intellectuel universitaire : « L’université fait profession de vérité ; elle se doit de comprendre la réalité et de l’éclairer, son éthique lui commande de ne pas mentir sur ce qu’elle sait. » Sur ce point précis, Sarr a raison à bien des égards. Pour le dire autrement, dans un registre plus simple : je suis d’accord avec lui sur la mission sociale de l’université et de celles et ceux qui la nourrissent, à savoir les enseignants-chercheurs. Dire la vérité, rien que la vérité, même celle qui fâche, sans basculer dans le dogmatisme.

Le 24 mars 2024, après le temps de la jacquerie et les nombreuses pétitions au nom de la sauvegarde de la démocratie, un nouveau régime est arrivé aux affaires sérieuses. Mais, comme le rappelait Laurence Schifano, spécialiste du cinéma italien et biographe de Visconti : « Il faut que tout change pour que rien ne change. »

En seulement quelques mois de pratiques étatiques, le pouvoir en place s’inscrit dans ce que le talentueux journaliste Ousmane Ndiaye appelle le « déni démocratique ».

Depuis son arrivée au pouvoir, Ousmane Sonko a ouvertement étalé, devant le peuple sur qui s’exerce le pouvoir, ses fortes tentations illibérales, même si l’on en percevait déjà les contours lorsqu’il était dans l’opposition.

Le 27 février 2025, dans l’antre du Grand Théâtre national de Dakar, lors d’une rencontre avec les corps intermédiaires, Ousmane Sonko a tenu des propos que je considère comme d’une extrême gravité : « Les pays qui ont décollé ces dernières années sont les pays où les libertés ont été réduites, pour ne pas dire complètement annulées ».

Le 14 avril 2025, dans la même veine, au sein de l’Assemblée nationale, le Premier ministre sénégalais déclare sans ambages ni retenue : « On va effacer tous les chroniqueurs… »

Face à ces propos qui frisent l’autoritarisme dans toute sa splendeur, les pétitionnaires en puissance et gardiens de la démocratie n’ont, au moment où j’écris ces lignes, publié aucune tribune pour rappeler à Ousmane Sonko que le Sénégal a adopté les infrastructures de la démocratie — fût-elle procédurale.

Les défenseurs des libertés individuelles et publiques, qui rivalisaient de tribunes et de harangues, se sont tus. Que dit Sidy Alpha Ndiaye, jadis pétitionnaire, face aux fariboles du chef du gouvernement, qui remet en cause l’une des conditions de la démocratie et du vivre-ensemble, à savoir l’Etat de droit ?

Pour le moment, le premier client de l’émission Chroniques d’un temps politique s’est calfeutré dans le silence. Les privilèges fugaces que confère le pouvoir ont-ils pris le dessus sur l’un des plus fervents protecteurs de l’Etat de droit dans un passé récent ?

En guise de rappel : c’est à la suite de la déclaration tirée du vocabulaire et de la grammaire du IIIᵉ Reich, mentionnée plus haut, que des chroniqueurs, considérés comme des ennemis, sont jetés dans les geôles. Le cas de Moustapha Diakhaté en est un exemple édifiant.

Les pétitionnaires ont-ils réagi par une tribune ou une prise de parole face à ces arrestations arbitraires ? À ma connaissance, non.

Quand le zélé ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique (MCTN) a pris un arrêté extrêmement grave, car illégal au regard des lois de la République pour suspendre le média Public SN, dirigé par la journaliste Aissatou Diop Fall, où étaient nos pétitionnaires ? Encore une fois, un chut éloquent !

Heureusement, la Cour suprême a dit le droit en cassant cette décision liberticide et illibérale.

Pourtant, il y a moins de deux ans, ces mêmes pétitionnaires étaient en première ligne, au nom de la démocratie, des libertés, de la dignité, de l’Etat de droit. Même celles et ceux qui insultaient, diffamaient, cassaient ou incendiaient des biens publics et privés étaient défendus.

Hier, lorsque le journaliste Pape Alé Niang a été arrêté pour recel de documents administratifs et militaires, ainsi que pour diffusion de fausses nouvelles susceptibles de jeter le discrédit sur les institutions publiques, le penseur décolonial et partenaire de l’Agence française de développement (AFD), Felwine Sarr, écrivait : « Depuis un certain temps, les digues cèdent une à une dans ce pays, avec, entre autres, une multiplication des prisonniers d’opinion. Ils doivent tous être libérés. Le recul démocratique est réel. Ce n’est pas le type de démocratie dont nous voulons. »

Je rappelle à Sarr, dont j’ai lu les livres, que je respecte, au demeurant, que des personnes sont envoyées au bagne sous l’actuel régime pour des délits d’opinion et de diffusion de fausses nouvelles. Peut-être le théoricien de l’injonction suivante : « L’Afrique n’a personne à rattraper », n’est-il pas au courant de ces arrestations. Peut-être…

Au-delà de lui, j’interpelle toute l’élite universitaire pétitionnaire d’hier : les voix dissidentes sont menacées, humiliées et mises au cachot.

Votre silence signifie-t-il que la liberté d’expression, la démocratie que vous invoquiez, seraient devenues des principes à géométrie variable ?

Post-scriptum : « L’université fait profession de vérité ; elle se doit de comprendre la réalité et de l’éclairer, son éthique lui commande de ne pas mentir sur ce qu’elle sait. »

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