BIOPSIE D’UNE KOROMAQUERIE !
EXCLUSIF SENEPLUS - La République ne retrouve sa dignité que quand elle se plie à ses caprices. Ce qui ne marche pas n'est jamais de sa faute. Curieusement, il est le chef de l'administration

Être amoureux de la République de Ndoumbélane et ne pas vivre de satire peut rendre malade. Et être malade, avec ce système sanitaire, même la maladie le déconseille. Nul besoin de conceptualiser, attaquons le vif du sujet, démangeaison oblige. Ce sont toujours les mêmes schémas avec Koromak et il n'y a que sa meute qui ne semble pas les voir. Le boss contrarié jette à la vindicte populaire les victimes de ses choix et la meute assure le bain de sang. Au final, il n'aura rien ordonné, les petits goorgoorlus sont responsables de ce qu'ils font et l'influence est nulle, n'est-ce pas ? Ce sont juste ses amis, les jeunes, qui agissent par dépit. Les intérêts français, la RTS, la TFM, la DGE, le Conseil constitutionnel, la police et la gendarmerie nationales, la Cour Suprême, les magistrats, l'armée… Tout le monde ou presque, a au moins une fois comploté contre lui. On est d'accord ou on est l'ennemi et, cerise sur le gâteau, on a la haine.
La parole de Koromak n'impacte tellement pas qu'il n'est pas obligé de rappeler à sa meute qu'on ne peut pas se permettre d'insulter la première Institution du pays. Mais ça, c'est parce que c'est son pote, Ngundu, dont le décret impérial a été remis en question par un premier ministre connecté à de jeunes distributeurs de 72h de joyeusetés à des gens qui ont eux aussi des familles, et même des enfants en âge de se marier. Quand ce fut le tour du Watchacha, ces jeunes qui insultaient sur les réseaux n'étaient rien d'autre que des dépités déçus de la manière dont leur pays est géré, cela pouvait se ‘‘comprendre’’. La République ne retrouve sa dignité que quand elle se plie à ses caprices.
Maintenant que l'Ennemi mortel qui a tué de jeunes sénégalais parce que Koromak l'a déclaré et a contracté une dette de 5000 milliards qu'il a affectée à un puukëré ostentatoire, toujours parce qu'il l'a déclaré, n'est plus là, il faut encore de grandes cibles pour masquer les carences et les promesses évanescentes. Alors on jette discrètement le discrédit sans trop appuyer, sur son patron, le président, qui ne fait manifestement pas les choses que son excellence Koromak aurait fait, pour soutenir ses promesses. Ainsi, son incompétence est différée, parce qu'il ne gouverne pas et qu'on ne le laisse manifestement pas le faire.
Curieusement, il est le chef de l'administration et surtout, il est le chef théorique – d’autres diraient pratique – de la seule institution qui peut forcer la main de l'exécutif, l'Assemblée nationale. Son parti est au cœur de l'appareil d'État, mais il ne gouverne toujours pas, vous savez, même s'il avait déclaré urbi et orbi qu'il allait le faire. Ce qui ne marche pas n'est jamais de sa faute même s'il coiffe ce qu'il appelle le système. C'est toujours la faute du dragon : entendez bien le système et les pouvoirs qui lui font défaut, ceux-là qui feraient de lui, l'être absolu. Le Gojo Satoru version Ndumbélaan de cette magnifique République.
Sa posture, sans triste humour, rappelle à quelques exceptions celle du Watchacha en fin de règne. En colère contre tout le monde et en a tellement marre qu'il souhaiterait même accélérer son départ. Sauf que Koromak, son excellence, n'est qu'à 15 mois de règne. Il rabâche que la République doit être à l'image de celui qui l'incarne (très discutable, comme beaucoup de ses affirmations d'ailleurs), mais encore faudrait-il en conceptualiser le contenu comme savait si bien le faire Maodo, la référence ? Ah oui, il a "théorisé" le système, ce concept symbiote qui mute au gré des postures de son hôte. Pour donner du contenu à une République alternative, il faut savoir se lever tôt. Pour désincarner la vraie République, à midi, il suffit d'une bonne dose de koromaquerie.
Ave Ndoumbélane.