"RESTITUER LE PATRIMOINE, CE N'EST PAS QUE RESTITUER DES ŒUVRES D'ART"
Au micro de RFI où elle réagissait aux premières notes dévoilées du rapport sur la restitution des œuvres, Marie-Cécile Zinsou s'est montrée intraitable sur la souveraineté des Etats africains, à disposer de ces objets comme bon leur semble

《Derrière le masque de la beauté, la question des restitutions invite en effet à mettre le doigt au cœur d’un système d’appropriation et d’aliénation, le système colonial, dont certains musées européens, à leur corps défendant, sont aujourd’hui les archives publiques.》 Les premières phrases du rapport sur les restitutions du patrimoine africain sont limpides. En 2017, suite à la demande du Président Talon, la Présidence française a mandaté deux experts pour se pencher sur la question du retour des oeuvres pillées sous la colonisation. Le rapport est prêt à paraître et il va même peut être un peu plus loin que prétendument voulu par son commanditaire. Il recommande des “restitutions temporaires d’une part, et des restitutions définitives d’autre part”.
Et la présidente de la Fondation Zinsou est loin d’être déçue. Au micro de RFI où elle réagissait aux premières notes dévoilées du rapport sur la restitution des oeuvres, elle a savouré le moment, indiquant que “Restituer le patrimoine, ce n’est pas que restituer des oeuvres d’art. C’est la restitution d’une histoire, d’une fierté.” Droit dans ses bottes, Marie-Cécile Zinsou ne s’est pas ensuite retenue de rétorquer au journaliste qui est revenu sur la bien surprenante et déjà irrecevable question de la capacité des états africains à préserver les oeuvres, que “la France ne devrait pas mettre une conditionnalité à la restitution. La souveraineté nationale nous autorise à faire ce que nous voulons de nos collections et d’autre part, le Bénin s’est engagé à construire trois nouveaux musées et à restaurer l’existant”.