ALIOUNE NDOYE ASSENE SES VERITES AUX ACTEURS DE LA PECHE
L’exploitation des ressources halieutiques nécessite, de la part des acteurs, le respect scrupuleux de certaines mesures.

L’exploitation des ressources halieutiques nécessite, de la part des acteurs, le respect scrupuleux de certaines mesures. C’est la conviction du ministre de la Pêche Alioune Ndoye qui a présidé hier (jeudi 20 janvier) à Mbour un Comité Régional de Développement sur la pêche. D’ores et déjà, il appelle les acteurs à s’impliquer dans la lutte contre l’insularité des villes côtières et à protéger les ressources halieutiques.
Le ministre de la Pêche semble avoir changé de communication. Après les évènements malheureux dont elle a été le théâtre il y a un mois, la ville de Mbour a accueilli hier le ministre de la Pêche. Accompagné des membres de son cabinet, Alioune Ndoye a rencontré les acteurs de la pêche pour discuter des avancées notées dans le secteur.
Profitant de cette rencontre, il a sensibilisé ses hôtes sur plusieurs points. Selon le responsable socialiste de Dakar-Plateau, les pêcheurs et autres acteurs de la pêche doivent participer à la lutte contre l’insalubrité. Ainsi, il les invite à créer des comités de ramassage d’ordures chaque week-end. «Vous pouvez prendre un dimanche au moins pour nettoyer le quai de pêche et le marché qui sont trop sales et bondés d’immondices», a lancé Alioune Ndoye à l’endroit de ses hôtes. Et d’ajouter : «Aujourd’hui, un touriste m’a interpellé au quai de pêche en me disant que notre pays est hospitalier mais qu’il y a beaucoup d’ordures Finalement, on se demande si la ville fait partie du cleaning day, car la ville est très sale», fulmine le ministre.
A propos des rumeurs selon lesquelles l’Etat du Sénégal autorise les bateaux étrangers à surexploiter nos ressources halieutiques, Alioune Ndoye rétorque que c’est une fausse information. «Les bateaux étrangers n’exploitent que 10 000 tonnes par année. J’entends très souvent des gens dire que les bateaux étrangers ruinent nos ressources. Ce que vous ne savez pas, c’est que l’UE n’exploite que 10 000 tonnes de poisson. Tout le reste est capturé par la pêche artisanale. Puis, on parle de la rareté de la ressource dans nos eaux mais là aussi, il faut comprendre que la mer est unique. C’est juste le produit qui migre en fonction des périodes. Ce qui fait que le poisson se trouve en Mauritanie, puis au Sénégal jusqu’en Guinée et Sierra Léone», explique le ministre. Et pour ce qui est du nombre de pirogues, Alioune Ndoye informe que pour le moment, l’Etat a atteint le nombre suffisant de pirogues immatriculées.
Dans l’exposé fait par l’inspecteur régional de la Pêche, Ibrahima Diouf, il est indiqué que la pêche artisanale joue un rôle capital dans l’économie sénégalaise. Le parc piroguier compte près de 3 500 unités et des mises à terre d’environ 191 475 tonnes en 2019, pour une valeur commerciale à la première vente de 78 milliards Fcfa. «La vocation maritime de la région s’affirme également par la présence d’infrastructures modernes contributives à son attractivité en matière de pêche, y compris le sous-secteur de la transformation des produits halieutiques. Pour la même année, les quantités de produits transformés s’élèvent à 18 926 tonnes, pour une valeur commerciale de 10 milliards Fcfa.
La région de Thiès compte un peu plus de 200 000 acteurs dont 30 000 pêcheurs et des centaines de mareyeurs regroupés sous forme de Groupement d’intérêt économique (GIE) et de Conseils locaux de pêche artisanale (CLPA)», renseigne l’inspecteur Ibrahima Diouf. Plusieurs projets et programmes dans le secteur de la pêche maritime ont été réalisés par l’Etat du Sénégal, à travers le Budget Consolidé d’investissement (BCI), argue le ministre.
Pour Alioune Ndoye, les efforts consentis par l’Etat dans la région de Thiès permettant la subvention de 1 332 moteurs à raison d’un million FCFA l’unité, soit un total de 1 332 000 000 FCFA. L’Etat du Sénégal a aussi subventionné 4 300 gilets de sauvetage cédés à 2 500 l’unité, et le carburant sous-douane, ainsi que la géolocalisation des pirogues en phase de test.