AMADOU BA LIVRE SES CHIFFRES
Situation économique, croissance, inflation, déficit avant 2012

C’est sans débat que le budget du Sénégal s’élevant à 4 071 milliards 770 millions de francs CFA a été voté samedi par les députés. A cette occasion, le ministre des Finances Amadou Bâ a égrené les avancées notées dans le pays au plan économique, depuis 2012.
Pour la dernière plénière, samedi, coïncidant avec le deuxième passage du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan à l’Assemblée nationale, le président de l’institution Moustapha Niass a encore fait appel au règlement pour le vote de la loi de Finances 2019. Et ceci après le vote du projet de loi portant approbation du programme Triennal d’Investissements Publics (PTIP) et du budget du ministère de l’Economie et des Finances qui s’élève à 245.274.363.495 francs CFA. Car avant 23 heures, les députés étaient appelés à examiner le projet de loi portant sur la loi de finances pour l’année 2019. Avec 45 orateurs dont le temps de parole devait durer 201 minutes (soit 3 heures 35 minutes), Moustapha Niass s’est appuyé sur le règlement intérieur pour rappeler qu’il est exclu de mener les travaux au delà de minuit. Ainsi, il a convoqué les deux présidents de groupe et le représentant des non-inscrits pour trouver une solution. Dans l’hémicycle, les autres députés discutent de la question, chacun essayant de convaincre l’autre du vote sans ou avec débat. A son retour, le président du groupe parlementaire Liberté et Démocratie, Serigne Cheikh Mbacké, montre son refus. Mais face à la majorité, il s’est plié à la décision des élus de Benno Bokk Yakaar après le rejet de sa question préalable. «Je n’ai jamais vu une seule fois une loi de finances votée sans débat. Ce n’est pas juste», hurle le député libéral Cheikh Abdou Bara Mbacké Dolli, en guise de réplique à Abdou Mbow.
Auparavant, Amadou Bâ avait répondu aux différentes interventions des députés axées sur la situation économique du pays dont le Président Macky Sall a hérité de l’ancien régime. A son arrivée au pouvoir, soutient M. Bâ, le chef de l’Etat a procédé à un redressement du pays. «En 2012 au moment où Macky Sall prenait le pouvoir, la croissance économique était à 1.8%. Le déficit budgétaire à 6,7% et l’inflation à plus de 3%. Ce sont des données incontournables sur lesquelles nous ne pouvons rien faire», dit-il. L’ancien patron de la Direction Générale des Impôts et des Domaines (DGID) rappelle à ceux qui parlent de gabegie sur le budget de fonctionnement qu’avant 2012, il dépassait la barre des 10% du Produit Intérieur Brut du Sénégal. En 2011, il avait même atteint les 12%. Et pour remettre les choses dans l’ordre, il a fallu d’abord réduire le train de vie de l’Etat.
ABSENCE DE TRANSPARENCE, MANQUE DE CREDIBILITE
Face aux députés, Amadou Bâ a également rappelé qu’il y avait un problème sur les politiques sectorielles inadaptées dont celle de la SONACOS, avec la campagne de commercialisation de l’arachide et la distribution de l’énergie. Ces difficultés au plan économique font dire à M. Bâ qu’elles ont été à l’origine de la dégradation des relations entre le Sénégal et les partenaires techniques et financiers. « Le Sénégal avait perdu la confiance des bailleurs, car la communauté internationale avait estimé que les politiques sectorielles mises en place n’étaient pas crédibles, encore moins transparentes, contrairement à la vision actuelle du président de la République», soutient Amadou Bâ. D’après le Fonds Monétaire International (FMI) et l’agence Modys, indique l’argentier de l’Etat, le Sénégal a un risque d’endettement faible. «Ceci fait que le Sénégal attire les investisseurs et il est facile de lever de l’argent pour le pays, car la gestion est rigoureuse et transparente.
Les investissements sont faits pour servir à améliorer la situation du pays, même si tout n’est pas encore réglé», lance Amadou Ba qui ajoute que le Sénégal a quitté le stade d’une croissance moyenne de 3% pour atteindre 6.6%. Sur la période 2019-2023, le Sénégal se projette vers un taux de 9.1%. «Cela suppose la poursuite de la politique menée par le président de la République Macky Sall, basée sur le Plan Sénégal Emergent», dit-il. Amadou Bâ a également apporté des explications sur le programme Triennal d’Investissements Publics (PTIP) 2019-2020. Selon lui, la première année du PTIP a concerné le Budget de Consolidation et d’Investissement (BCI), la deuxième et la troisième ont été une projection.