«CES DIX DERNIÈRES ANNÉES, IL N’Y A PAS UN SECTEUR QUI A CRÉÉ PLUS D’EMPLOIS QUE LE TIAK-TIAK»
Cheikh Ahmed Tidiane SAMB, fondateur du startup Tiak-Tiak, est formel

De l’avis du fondateur de la start-up Tiak-Tiak, la livraison a généré plus d’emplois au Sénégal que tout autre secteur au cours des dix dernières années. Mieux, Cheikh Ahmed Tidiane Samb souligne que depuis son installation en 2016, il a réussi à créer 60 emplois directs et près de 6000 points Tiak-Tiak dans le pays. «Depuis que nous existons, de 2016 à nos jours, on compte pas moins de 6000 Tiak-Tiak dans le pays », se réjouit ce jeune entrepreneur qui avait émigré. Il renseigne que l’idée lui est venue depuis la France. A l’époque, le jeune étudiant avait des difficultés à faire parvenir des cadeaux à ses amis restés au pays. «A partir de là, j’ai décidé de mettre en place un service de livraison, une fois rentré au bercail», indique-t-il. Poursuivant, il déclare qu’à la base, le projet était uniquement destiné à la diaspora. Cependant, les locaux s’en sont appropriés et c’est devenu Tiak-Tiak pour les Sénégalais, raconte-t-il.
Générateur de revenus, souligne Cheikh A.T. Samb, le secteur compte aujourd’hui de nombreux employés répartis un peu partout au Sénégal et en Gambie. «Au cours de ces dix dernières années, il n’y a pas un secteur qui a créé plus d’emplois que le TiakTiak. Aujourd’hui, on a 60 employés qui sont rémunérés entre 75.000 et 200.000 F par mois», se vante le sieur Samb. Il ambitionne d’étendre son business en Gambie pour absorber le plus de marchés. «Actuellement, 3 de nos éléments sont en Gambie pour faire une petite détection parce qu’on a l’intention de se déployer là-bas d’ici la fin de l’année».
Il renseigne qu’il a très tôt compris la problématique de l’emploi des jeunes ainsi que les facteurs bloquants. «Dès notre départ, j’ai pris conscience de ce qui posait problème quand à l’emploi des jeunes. Sur la demande des pièces à fournir par exemple, beaucoup de jeunes ignorent ce que représente un CV ou une lettre de motivation. Pour les aider donc, je fais des entretiens avec les demandeurs d’emplois sans exiger un Cv ou une lettre de motivation. Je me base sur leur motivation, leur physique, leur communication et je leur donne leur chance», poursuit-il.
En outre, Cheikh Tidiane Samb reconnaît la baisse de son chiffre d’affaires depuis l’avènement des Tiak-Tiak indépendants. «La concurrence diminue notre chiffre d’affaires. Parce qu’il s’est développé un phénomène qu’on appelle les Tiak-Tiak indépendants qui livrent en général aux particuliers. Il y a une bonne partie de nos livraisons que nous effectuons pour nos particuliers et qui ont été perdus», affirme-t-il. Surtout que ces indépendants livrent à partir de 1000 Fcfa ou 1500 Fcfa. «Alors que nous, nous livrons à partir de 2500 F parce que nous n’avons pas les mêmes critères», poursuit-il.
Cependant, Cheikh T. Samb ne compte pas céder à la concurrence. Il ambitionne de faire la livraison par drone. «Nous avons l’intention de faire la livraison par drone qui se fait dans beaucoup de pays d’Afrique. Et éventuellement, nous pensons travailler avec des agences spécialisées dans le domaine, surtout à l’international, pour que dans un futur très simple, ils n’aient plus à se déployer au niveau national», renseigne-t-il.
Pour ce faire, M. Samb compte d’abord fédérer tous les Tiak-Tiak dans une même plateforme afin d’avoir une réglementation plus précise. Il reconnaît que des cas de vols sont parfois signalés. Il estime qu’il s’agit souvent d’indépendants. «Des clients les appellent pour certaines alors qu’ils ne savent pas qu’ils ne font pas appel aux services Tiak Tiak en tant que tels, mais à des livreurs indépendants. L’objectif est de combattre tôt cela en fédérant tous ces jeunes autour d’une plateforme pour en faire un Tiak Tiak national», affirme Cheikh A.T Samb.