LA FRANCE, UNE BONNE SAMARITAINE POUR LE SENEGAL
Mettant en exécution l’initiative de suspension du service de la dette (ISSD), le Sénégal et la France ont signé vendredi dernier un nouvel accord de 13,7 milliards FCFA.

Mettant en exécution l’initiative de suspension du service de la dette (ISSD), le Sénégal et la France ont signé vendredi dernier un nouvel accord de 13,7 milliards FCFA. Ce qui fait un total de 32,3 milliards FCFA d’échéances de dettes dues et suspendues. Suffisant pour considérer le pays de Marianne comme un bon samaritain pour le pays de la Teranga
La France compte bien respecter son engagement pris dans le cadre de l’Initiative de Suspension du Service de la Dette (ISSD) lancée depuis 2020 par les pays membres du G20 et coordonnée par le Club de Paris. Elle a conclu vendredi dernier avec le Sénégal un deuxième accord de suspension en ce sens. Il court pour la période allant de janvier à juin 2021 et porte sur un montant de 13,7 milliards de francs CFA, rapporte une note parvenue hier à la rédaction.
Il a été signé par le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo et Philippe Lalliot, ambassadeur de France au Sénégal. Cet accord fait également suite à une première suspension sur la période de mai à décembre 2020 pour un montant de 18,6 milliards FCFA. En cumul, depuis le lancement de l’ISSD en mai 2020, le montant total d’échéances de dettes dues qui ont été suspendues entre le Sénégal et la France est de 32,3 milliards de francs CFA, lit-on dans le communiqué dont «L’AS» détient une copie. Qui précise dans la foulée que la signature de l’accord de prorogation de l’ISSD traduit l’excellence des relations diplomatiques, économiques et financières entre les deux pays.
L’Initiative de Suspension du Service de la Dette est mise en œuvre par les créanciers bilatéraux officiels, avec l’appui du FMI et de la Banque mondiale, pour répondre aux besoins de liquidités et d’atténuer les effets de la Covid-19 sur les pays en voie de développement. Ainsi, selon le communiqué signé par le ministère des Finances, le Sénégal entend affecter l’espace budgétaire ainsi libéré au financement des dépenses sanitaires, sociales et économiques pour lutter contre les effets de la pandémie et contribuer à la relance de son économie.
40 PAYS ONT BENEFICIE JUSQUE-LA DE L’ISSD POUR UN MONTANT TOTAL D’ENVIRON 5 MILLIARDS DE DOLLARS
En outre, il faut relever que le Sénégal bénéficie de ces accords parce qu’il fait partie des soixante-treize pays admis à bénéficier d’une suspension temporaire des paiements dus au titre du service de la dette contractée auprès de leurs créanciers bilatéraux publics. «Le G20 a également appelé les créanciers privés à participer à cette démarche sur des bases comparables. La période de suspension, dont la fin était initialement prévue le 31 décembre 2020, a été prolongée jusqu’à juin 2021 », souligne une note de la banque mondiale publiée le 18 juin 2021 et qui fait état de l’initiative de suspension de la dette (ISSD). D’après le document, la pandémie de coronavirus (COVID-19) a frappé de plein fouet les pays les plus pauvres, en engendrant une récession qui risque d’entraîner 100 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté.
C’est dans ce contexte, souligne-t-elle, que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) ont appelé les pays du G20 à mettre en place l’Initiative de suspension du service de la dette (ISSD). «L’ISSD aide les pays à concentrer leurs ressources sur la lutte contre la pandémie et à protéger la vie et les moyens de subsistance de millions de personnes vulnérables. Depuis son entrée en vigueur le 1er mai 2020, elle a permis d’alléger la dette de plus de 40 pays, pour un montant total d’environ 5 milliards de dollars », lit-on dans le document qui ajoute que la Banque mondiale et le FMI apportent leur soutien à la mise en œuvre de l’Initiative, en veillant au suivi des dépenses, en promouvant la transparence en matière de dette publique et en encourageant une politique d’emprunts prudente.
Ainsi, indique la note, les pays emprunteurs qui bénéficient de l’ISSD s’engagent à utiliser les ressources ainsi dégagées pour financer une hausse des dépenses sociales, sanitaires et économiques en réponse à la crise. «Ils s’engagent également à communiquer l’intégralité des engagements financiers du secteur public (emprunts et instruments assimilables à des titres d’emprunt). Enfin, ils s’engagent aussi à limiter leurs emprunts non concessionnels, conformément aux niveaux convenus dans le cadre des programmes du FMI et des politiques de la Banque mondiale en la matière.»