L’ARRIVEE DE MBAYE DIONE SAUVE LE CMS D’UNE LIQUIDATION IMMINENTE !
Dans leur activisme débordant, ces agents insouciants semblent avoir oublié que la Direction de la réglementation et de la supervision des systèmes financiers décentralisés (Drs-Sfd dont le siège se trouve juste à côté des locaux de votre quotidien préfér

Dès la nomination de Mbaye Dione comme administrateur provisoire du Crédit Mutuel du Sénégal (Cms), un groupuscule d’agents manipulés a déclenché des tirs de barrage nourris pour torpiller cette mesure salutaire. Heureusement que le ministre de l’Economie et des Finances, M. Amadou Ba, a opté pour le premier cas de figure en portant son choix sur le banquier chevronné et compétent Mbaye Dione considéré comme l’homme de la situation.
M. Mbaye Dione, le tout nouvel administrateur provisoire — en attendant de devenir directeur général — du Crédit Mutuel du Sénégal (Cms) aura vraiment du fil à retordre ou une situation carabinée à redresser ! Car il hérite d’une institution financière presque au bord de la faillite. Car, depuis le départ de l’honorable Dg Mohamed Ndiaye en 2016, le Cms est secoué par une profonde crise faite de mauvaise gestion, de népotisme, de laxisme et de chasse aux sorcières. D’ailleurs, son portefeuille à risques s’élève à 9 milliards de francs puisque la plupart des clients ont profité du laxisme des agents prévalant au Crédit Mutuel du Sénégal pour ne plus rembourser leurs crédits. Les comptes sont dans un état tel que les cabinets d’audit ont refusé de certifier les comptes de l’établissement. Face à cette situation, la Direction de la réglementation et de la supervision des systèmes financiers décentralisés (Drs-Sfd) et la Commission bancaire de la Bceao avaient deux options : le sauvetage ou la liquidation.
Et pour sauver ce fleuron de la liquidation, M. Amadou Ba, le ministre de l’Economie et des Finances, après le passage obligé de l’administration provisoire, a décidé de confier le CMS à un homme du sérail : Mbaye Dione, un banquier chevronné et compétent qui a fait ses preuves dans de grands établissements de la place comme la SGBS. En tout cas, si une structure de ce genre vacille, la première étape c’est le passage devant un conseil de « réanimateurs » placé sous l’autorité du ministère de l’Economie et des Finances. Lequel doit décider s’il faut laisser l’établissement faire faillite et donc être liquidé, ou, au contraire, proposer d’entamer son sauvetage. Lequel passe par la nomination d’un administrateur provisoire. Plusieurs personnes ont été nommées à ce poste depuis que le CMS a été placé sous observation par la Commission Bancaire mais aucune d’entre elles n’était un banquier professionnel. De ce point de vue, Mbaye Dione est incontestablement l’homme de la situation.
Gestion calamiteuse
Il convient de rappeler qu’à la suite des passations techniques entre le directeur général par intérim et les différents directeurs centraux, supervisées par la Drs/Sfd en fin juillet 2016, l’ensemble des directeurs à la direction générale du Cms ont été relevés de leurs fonctions sans motifs et mis à la disposition de la direction des Ressources Humaines. Ils ont saisi l’inspecteur régional du travail et de la Sécurité Sociale qui, après plusieurs audiences, a enjoint la nouvelle direction de les réintégrer dans leurs fonctions initiales respectives, en vain. Le 6 janvier 2017, coïncidant avec la date de publication dans un journal de la place de l’appel à candidatures pour le poste de directeur général du Cms, le directeur général par intérim, en l’occurrence Robert Latyr Niane, a servi aux concernés des demandes d’explications sur, disait-il, la base du rapport de la Drs/Sfd déposé le 28 octobre 2016. Et pour éviter que ces hauts cadres du Cms postulent au poste de Dg, M. Robert Latyr Niane n’a fait autre que leur notifier par voie d’huissier des lettres de licenciement et un solde de tout compte avec des crédits habitats à rembourser sous peine de réalisation des garanties. Hélas pour lui, le 20 janvier 2017, soit quatre (4) jours après la prise de ces décisions, Robert Latyr Niane est démis de ses fonctions par le ministère de l’Economie et des Finances.
Ainsi, l’arroseur Robert venait d’etre arrosé ! Et place à un administrateur provisoire. Puis à un autre, et encore un autre… Naturellement, depuis que tous ces changements sont intervenus, tous les projets sont rangés dans les tiroirs (Cartes bancaires Baobab, Sms bancaires, Changement du logiciel bancaire et d’autres projets innovants…), le portefeuille à risque gonfle et la gestion est devenue calamiteuse. Par exemple, on a procédé à l’échange des véhicules avec un concessionnaire de la place qui n’a pas voulu livrer tous les véhicules. La remarque que tous les acteurs et observateurs partagent en interne comme à l’extérieur du Cms, c’est les administrateurs provisoires sont jugés incompétents car ils ne peuvent prendre aucune initiative allant dans le sens du respect des recommandations de la Commission bancaire. A cet effet, la Bceao n’aurait constaté aucune évolution ou le moindre progrès du Cms sur ses recommandations, notamment sur les ratios, issues de son rapport de mission depuis que l’équipe dirigeante a été licenciée. Serait-il possible de redresser le Cms sans ses cadres compétents qui ont eu à participer dans l’évolution de l’Institution Financière depuis sa création ? En tout cas, nous sommes convaincus que la nomination de Mbaye Dione vient à son heure. A l’heure où le Cms est condamné au sauvetage ou à la disparition.