LE GOUVERNEMENT EXPOSE EN DETAIL SA STRATEGIE
En attendant la mise en œuvre effective du programme d’urgence pour l’insertion socioéconomique et l’emploi des jeunes, le gouvernement a publié un document qui relate en détail comment il compte créer environ 412 348 emplois entre 2021 et 2023

En attendant la mise en œuvre effective du programme d’urgence pour l’insertion socioéconomique et l’emploi des jeunes, le gouvernement a publié un document qui relate en détail comment le gouvernement compte créer environ 412 348 emplois entre 2021 et 2023. Aujourd’hui, tout porte à croire que les autorités veulent appuyer sur l’accélérateur pour calmer une jeunesse bouillonnante et qui pour la plupart est préoccupée par le premier emploi.
Les évènements de mars 2020 ont entraîné une réévaluation de la politique de l’emploi au Sénégal. Le Chef de l’Etat a très vite déduit que ces troubles étaient dus aux fortes mesures de restrictions prises pour endiguer la propagation de la Covid-19 (état d’urgence sanitaire assorti de couvre-feu, interdiction de rassemblements, etc.). Cette thèse est aujourd’hui défendue dans le document de politique pour la réinsertion socio-économique et l’emploi des jeunes. Les autorités y soutiennent que la crise sanitaire a eu un impact négatif sur l’économie nationale et le marché du travail. Et que le secteur informel, réservoir de maind’œuvre d’une frange importante de cette jeunesse, a été fortement affecté par les mesures découlant de l’état d’urgence. C’est pourquoi d’ailleurs, laisset-il entrevoir, il a décidé de lever 450 milliards de FCFA sur la période 2021-2023, soit 150 milliards de FCFA par an pour résorber le chômage et accompagner les jeunes. Au titre de 2021, note-t-on, la prise en charge du programme se fera dans le budget de l’Etat à travers une loi de finances rectificative (LFR). Pour les années 2022 et 2023, ce programme sera directement intégré dans les Lois de finance initiale (LFI), précise-ton dans une note parvenue à «L’AS». A terme, 412 348 emplois seront créés directement ou indirectement.
LE RECRUTEMENT SPECIAL VA GENERER 49 850 EMPLOIS
Du point de vue de l’exécution, il y aura de prime abord un recrutement spécial qui vise les secteurs de l’éducation, du reboisement, de la sécurité et du nettoiement, du service civique national et de la sécurité dans les quatorze (14) régions du Sénégal. Ainsi, informe le document de politique, pour ce qui est de l’éducation, il est retenu un recrutement spécial de 5 000 agents dans le préscolaire, l’élémentaire, le moyen et le secondaire y compris les daara modernes et l’enseignement arabe au titre du programme quinquennal de résorption des déficits. Pour le reboisement, ajoute-t-il, il portera sur l’insertion des jeunes dans le domaine de la production de pépinières et d’arbres fruitiers dans tous les départements du pays. «Cette activité permettra de créer 10 000 emplois». Concernant le programme de nettoiement, il sera exécuté avec l’Unité de Coordination et de Gestion (UCG) des déchets solides qui procédera à un recrutement local de 12 000 agents, avec un coût estimé à 36 milliards de FCFA. Sans compter le recrutement de 8 400 agents dans le volontariat (santé, sécurité et service civique national, stadiers), et dans d’autres secteurs tels que le tourisme. L’exécution immédiate du pilier « recrutement spécial », sur les six (6) derniers mois de 2021, permettra, pour un coût global de 31 milliards de FCFA en 2021, de créer 49 850 emplois, renseigne le gouvernement. Qui ajoute qu’une enveloppe annuelle de 130 milliards FCFA doit être prévue pour 2022 et 2023.
2 000 JEUNES SERONT RECRUTES ET FORMES DANS LES METIERS DU PAVAGE
Ensuite, toujours selon le programme pour la réinsertion socio-économique etle chômage des jeunes, il y a des projets publics d’intérêt communautaire à travers lesquels 2 000 jeunes seront recrutés et formés dans les métiers du pavage pour la réalisation d’un réseau de 30 km de voiries dans les localités de Kédougou, Kaffrine, Fatick, Dakar et Kaolack. En même temps, note-t-on, il s’agira de regrouper ces jeunes en vingt (20) GIE qui contractualiseront avec les collectivités territoriales pour l’entretien courant de la voirie. «Le budget établi pour la mise en œuvre de ces projets est estimé à 16,725 milliards de FCFA sur une période de 3 ans (2021 – 2023) », lit-on dans le document. Dans le même sillage, précise-til, il sera lancé un projet d’entretien courant de routes non classées sur la période 2021- 2023. «Il s’agira de procéder au cantonnage, au désensablement et au désencombrement des routes (entretien des routes non classées). Son coût est estimé sur la durée du Programme à 16,725 milliards de FCFA, avec un objectif de création de 11 150 emplois », relève le texte parvenu à «L’AS».
CONVENTION ETAT-EMPLOYEUR : 1 000 EMPLOIS PAR AN
En outre, il y a la Convention Etat-Employeur dont le budget est arrêté à 7,5 milliards de FCFA en 2021, avec l’objectif de création de 1 000 emplois par an. «Le programme nécessitera 15 milliards FCFA en 2022 et 15 milliards en 2023. Au total, sur la période, un montant de 37,5 milliards de FCFA sera injecté au titre de la convention Etat-Employeur », lit-on dans le document parvenu à la rédaction. Au total, il a été relevé que ces piliers (recrutement spécial, programme public d’intérêt communautaire et convention Etat-Employeur) vont générer 65 000 emplois. Pour les autres emplois non permanents, les occupants bénéficieront d’un accompagnement (formation, encadrement, etc.) en vue de leur autonomisation.
PROJETS D’INVESTISSEMENTS PUBLICS A HAUTE INTENSITE DE MAIN D’ŒUVRE : 250 000 EMPLOIS ET 80 000 AUTO- EMPLOIS
En définitive, le gouvernement compte sur les emplois que vont générer les projets d’investissements publics à haute intensité de main d’œuvre. Il s’agit de seize (16) projets financés sur ressources extérieures pour un montant de 562 milliards de FCFA et relatifs notamment à l’agriculture et à la formation professionnelle. «Ces projets ont un potentiel de création de plus 250 000 emplois directs et indirects et 80 000 auto- emplois. Il est attendu un soutien de ces projets en vue d’une mise en œuvre diligente et performante afin de bénéficier de leur impact significatif sur l’emploi des jeunes », renseigne la note dont «L’AS» détient une copie.