LE MANQUE DE FORMATION DES ACTEURS SUR LES ASPECTS LIES AUX BONNES PRATIQUES, UN FREIN AU DEVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE
Constituant une composante clé de l'économie informelle au Sénégal, la restauration de rue joue un rôle crucial dans la vie quotidienne de nombreuses catégories socio-professionnelles, offrant non seulement une source de nourriture abordable et accessible

Un atelier de validation du diagnostic de la restauration de rue et du lancement de l’élaboration des documents de référence dans le cadre de la mise en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), s’est ouvert hier, mardi 25 février 2025, à Dakar. Ce projet intitulé «Renforcement de la capacité de réponse aux urgences de sécurité sanitaire des aliments et amélioration de la qualité sanitaire de l’alimentation de rue au Burkina Faso, au Mali et au Sénégal» est financé par Le Grand-Duché de Luxembourg et sous la coordination du ministre de la Santé et du Développement social. Il vise à protéger la santé publique mais également à permettre au secteur de tirer tout le potentiel économique lié à cette activité.
Constituant une composante clé de l'économie informelle au Sénégal, la restauration de rue joue un rôle crucial dans la vie quotidienne de nombreuses catégories socio-professionnelles, offrant non seulement une source de nourriture abordable et accessible, mais aussi une opportunité économique pour de nombreux acteurs privés. Toutefois, les préoccupations de sécurité sanitaire des aliments sont devenues très prégnantes, en raison des retentissements socioéconomiques et sanitaires liés aux maladies d'origine alimentaire. Selon les chiffres révélés par Pr Amadou Diop, président du Comité nationale CODEX, «Chaque année, 600 millions de personnes tombent malades après avoir consommé des aliments contaminés, et 420.000 en meurent.»
De son côté, partant des estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2015, Dr Mamadou Ndiaye, expert en Sécurité sanitaire des aliments au Bureau sous régional de la FAO pour l'Afrique de l'Ouest, révèle qu’en Afrique, «plus de 91 millions de personnes tombent malades chaque année, entraînant 137.000 décès ; soit un tiers de la mortalité mondiale due aux maladies d’origine alimentaire.» Des chiffres alarmants qui «font perdre au continent 5,7% à 7,1% d’années de vie en bonne santé due aux diarrhées d’origine alimentaire ou hydrique contre 4,1% dans le monde».
Cette situation découle d’un système de contrôle ou de surveillance qui n’est pas aussi capacité que cela. Mais également l’absence de formation, pour ceux qui s'adonnent à cette activité, sur les aspects liés aux bonnes pratiques, selon le président du Comité national du CODEX. «Nous avons sollicité et obtenu l'appui du Grand-Duché de Luxembourg, à travers le projet de «renforcement de la sécurité sanitaire mais également de capacitation du Sénégal en manière de la sécurité sanitaire des aliments».
Il s’agira ainsi, sur la base d'analyse situationnelle, d’élaborer des guides de référence, les guides de bonne pratique de contrôle pour aider les institutions en charge du contrôle de l'alimentation, mais également les guides de bonne pratique d'hygiène pour aider à améliorer la qualité sanitaire
Rappelant l’engagement de son pays, depuis de nombreuses années, en faveur de la sécurité des aliments au Sénégal, au Burkina Faso et au Mali, Tania Martins, souligne que cette volonté qui se traduit notamment aujourd’hui par le financement de la troisième phase, à hauteur de 1,3 millions de F CFA, témoigne de la volonté pour le Luxembourg de garantir à chacun accès à une alimentation saine.
Dans cet esprit, ajoute l’ambassadeur du Luxembourg à Dakar, «nous soutenons cette initiative régionale qui vise à accompagner ces trois pays dans l’amélioration des conditions de la restauration de rue, un secteur essentiel tant pour l’économie locale que pour le quotidien du citoyen».