LE POIDS DE LA DETTE SÉNÉGALAISE INQUIÈTE LE FMI
Le ministre des Finances Cheikh Diba a reconnu ce vendredi devant le Parlement que l'institution s'interroge sur la capacité du pays à supporter sa dette : 6 000 milliards de F CFA (10,6 milliards de dollars) par an

(SenePlus) - L’inquiétude grandit à Washington concernant la santé financière de Dakar. Selon des informations rapportées ce vendredi 28 novembre 2025 par le journaliste Ngouda Dione pour l'agence Reuters, le Fonds Monétaire International (FMI) a exprimé de sérieuses réserves quant aux besoins de liquidités du Sénégal, jugés particulièrement élevés.
Alors que le pays est en pleines négociations pour un nouveau programme de prêts, le ministre des Finances, Cheikh Diba, a joué la carte de la transparence devant le Parlement. Il a reconnu que l'institution de Bretton Woods s'interroge sur la capacité du pays à supporter le fardeau d'une dette alourdie par des milliards non déclarés sous la précédente administration.
D’après les propos rapportés par l'agence de presse, le ministre a indiqué aux députés que le Sénégal nécessitait un « montant très important » de financement, s'élevant en moyenne à 6 000 milliards de francs CFA (environ 10,60 milliards de dollars) par an.
Une somme qui fait tiquer les bailleurs internationaux. « Le FMI estime que nous ne pouvons pas garantir cela sur l'horizon de soutenabilité de la dette », a déclaré Cheikh Diba, cité par Reuters. Toutefois, l'exécutif sénégalais refuse de baisser les bras et maintient sa ligne : « Nous pensons cependant que c'est possible. »
Pour sortir de l'impasse, Dakar prépare une contre-offensive financière. Le gouvernement entend « revoir toutes les sources problématiques et proposer un refinancement à la place », explique le ministre. L'objectif est mécanique : « Lorsque nous remplaçons cette dette par des conditions plus acceptables et des échéances plus longues, nous créons de l'espace budgétaire. »
Cette stratégie de « gestion active de la dette » devrait, selon les prévisions gouvernementales relayées par Reuters, permettre de dégager plus de 500 milliards de francs CFA de marge de manœuvre budgétaire pour l'année 2025.
Ces annonces n'ont toutefois pas rassuré les marchés dans l'immédiat. Reuters note que les obligations d'État du Sénégal ont chuté suite aux commentaires du ministre, les titres à court terme perdant environ 2 cents.











