DÉGRADATION DU CLIMAT DES AFFAIRES AU SÉNÉGAL
«Le climat des affaires au Sénégal s’est, en rythme mensuel, dégradé en juin 2021», d’après le point mensuel de la Dpee

La Direction de la Prévision et des Etudes Economiques (Dpee) a publié son dernier point mensuel (juin 2021) de conjoncture qui révèle un climat des affaires morose. Dans le document dont «L’AS» détient une copie, les chefs d’entreprises reviennent largement sur la dégradation de leurs activités non sans en donner les raisons.
«Le climat des affaires au Sénégal s’est, en rythme mensuel, dégradé en juin 2021». D’après le point mensuel de la Dpee, l’indicateur qui le synthétise, calculé sur la base des soldes d’opinion des chefs d’entreprises, a perdu 3,8 points et se retrouve en dessous de sa moyenne de long terme. Cette dégradation traduit, selon la Dpee, la perte de confiance des prestataires de services et commerçants.
Poursuivant, elle indique que dans l’industrie, les chefs d’entreprises enquêtés se sont majoritairement plaints de l’approvisionnement difficile en matières premières (35%), de la concurrence supposée déloyale (35%), du recouvrement difficile des créances (26%) et de l’insuffisance de la demande (26%). Ils considèrent ainsi que ce sont les principaux facteurs qui limitent le développement du secteur.
Pour autant, la Dpee indique que le climat des affaires s’est amélioré (+1,5 point) dans le sous-secteur, en rythme mensuel, sur fond d’optimisme des enquêtés quant aux perspectives de production. Concernant le sous-secteur des bâtiments et travaux publics, la Dpee estime que tous les entrepreneurs interrogés ont cité comme contraintes l’accès difficile au foncier, le coût des intrants, l’accès difficile au crédit et l’insuffisance de la demande.
Néanmoins, souligne-t-elle, le climat des affaires s’est renforcé (+2,1 points) dans le sous-secteur, en rythme mensuel, en liaison avec les orientations favorables des soldes d’opinion relatifs aux commandes et aux perspectives de commandes privées. Pour ce qui est des services, la Dpee informe que les interrogés ont majoritairement évoqué les difficultés de recouvrement des créances (43%), la concurrence jugée déloyale (43%), la fiscalité (29%) et l’insuffisance de la demande (29%) comme principales entraves à l’activité, en juin 2021.
Par ailleurs, note-telle, le climat des affaires s’est affaissé (-7,8 points) dans le sous-secteur, en rythme mensuel. Cette situation reflète, à l’en croire, l’orientation défavorable du solde d’opinion relatif aux perspectives de tarifs.
S’agissant du commerce, les difficultés de recouvrement des créances (100%), l’insuffisance de la demande (75%), la concurrence jugée déloyale (50%) et l’approvisionnement difficile en marchandises (25%) sont considérés comme les contraintes à l’activité les plus citées par les interviewés, en juin 2021.
En outre, note-t-elle, le climat des affaires s’est affiché moins reluisant(-1,5 point) en rythme mensuel, sous l’effet des orientations négatives des soldes d’opinion relatifs au chiffre d’affaires et aux commandes reçues. Le pessimisme des enquêtés quant aux perspectives de chiffre d’affaires a aussi contribué au fléchissement de l’indicateur du sous-secteur, liton dans le point mensuel de conjoncture.
FINANCES PUBLIQUES : REDUCTION DE LA MOBILISATION DES RECETTES
En outre, l’étude de la Dpee a été également axée sur l’état des finances publiques. Elle révèle qu’au premier semestre 2021, l’exercice budgétaire s’est traduit par une réduction de la mobilisation des recettes budgétaires associée à un rythme d’exécution timide des dépenses, dans un contexte de lutte contre les impacts de la Covid-19 pour la deuxième année consécutive.
En effet, soutient-elle, les ressources mobilisées, à fin juin 2021, sont estimées à 1278,9 milliards, soit une baisse de 5,1%, en glissement annuel. Quant aux dépenses, précise-t-elle, elles se sont repliées de 11,3% milliards à fin juin 2021, pour s’établir à 1895,4 milliards.
En conséquence, le solde budgétaire est estimé déficitaire de 616,5 milliards, à fin juin 2021, contre un déficit de 788,7 milliards à la même période de l’année précédente, a conclu la DPE à ce propos.