LES ORGANISATIONS CONSUMERISTES DENONCENT DES MESURES COMMANDEES
Entre les associations de consommateurs et la ministre du Commerce, c’est le dialogue des sourds

Entre les associations de consommateurs et la ministre du Commerce, c’est le dialogue des sourds. En effet, lors du Conseil national de la Consommation qui s’est tenu hier pour se pencher sur la hausse généralisée des prix de première nécessité, les consuméristes ont taxé Aminata Assome Diatta d’autoritaire.
Les mesures proposées par la ministre du Commerce au Gouvernement ne sont pas consensuelles. En effet, les organisations de consommateurs fustigent la démarche d’Aminata Assome Diatta qui, selon elles, est venue avec ses mesures. «Ce qui s’est passé au Conseil national de la consommation, ce n’est pas une concertation. En réalité, c’est un monologue », fulmine Me Massokhna Kane. Le président de Sos Consommateurs pense qu’il était judicieux d’entendre la Compagnie Sucrière Sénégalaise pour ce qui concerne la hausse du prix du sucre et les meuniers pour la farine. «Ce qui aurait permis aux gens de faire de bonnes recommandations. C’estle ministère du Commerce qui est partie prenante de ce Conseil et qui le préside certes, mais d’autres ministères sont impliqués», peste le président de Sos Consommateurs.
En termes clairs, Me Massokhna Kane considère que la rencontre n’a pas permis d’avoir des concertations pour pouvoir faire des recommandations fortes au Gouvernement. C’est pourquoi, il se veut pessimiste par rapport à l’effectivité de la baisse des prix des denrées de première nécessité. «Cela fait deux ans que le ministre est là, mais il n’y a jamais eu de Conseil national de la consommation. Cette institution qui devrait se concerter sur tout ce qui est problème de prix et de concurrence ne s’est jamais réunie depuis deux ans. Le marché a été laissé à lui-même. Le ministère est venu nous faire un exposé sur les prix et décliner ses mesures », sérine Me Massokhna Kane.
Revenant sur les mesures, le président d’Ascosen, Momar Ndao, a insisté sur la nécessité de sanctionner les commerçants qui décident d’augmenter les prix. «Les présentations qui ont été faites concernent les augmentations qui viennent de l’extérieur. Or, il y a des augmentations qui viennent de l’intérieur et qui n’ont rien à avoir avec la hausse des prix au niveau international. C’estle cas notamment de la hausse des prix du sucre qui est due uniquement à de la spéculation organisée et devant laquelle le ministère du Commerce est resté de marbre. Le prix de l’oignon connaît une augmentation extraordinaire sans l’intervention du ministère du Commerce. Ce sont ces différents dysfonctionnements qui ont entraîné une augmentation généralisée. Parce que sans sanction, les commerçants prennent le loisir d’augmenter les prix», indique Monsieur Ndao qui ne comprend pas la décision de la douane de prélever 3% supplémentaires sur les produits importés pour financer la modernisation de l’Administration douanière.
Pour le patron de Ascosen, la surveillance des prix et leur homologation devraient être le travail quotidien du ministère du Commerce. «Il faut qu’il y ait des difficultés pour qu’on puisse prendre des dispositions. Il faut homologuer tous les produits de première nécessité. Nous voulons un ministre de Commerce qui est là pour régler les problèmes des populations au lieu de s’occuper à faire des campagnes électorales à Keur Massar. Sa mission consiste à trouver des solutions face à la hausse des prix», tonne Monsieur Ndao à l’endroit de la ministre Aminata Assome Diatta.