LES PRODUCTEURS DE KAOLACK VENDENT EN DEÇA DE 210 FRANCS
La présente campagne de commercialisation arachidière se déroule mal pour les producteurs du Bassin arachidier

La présente campagne de commercialisation arachidière se déroule mal pour les producteurs du Bassin arachidier dont la plupart vend sa récolte en deçà du prix officiel de 210 francs CFA. Une situation qui pose de nouveau sur la table la problématique de la stratégie de commercialisation qui se révèle inefficiente au grand dam du pauvre paysan du Bassin arachidier.
Dans la zone centre du pays qui a pour épicentre, on assiste à une campagne arachidière à géométrie variable. Comme à l’accoutumée, la principale question qui taraude les esprits des pauvres producteurs est celle de la commercialisation des tonnes de graines qui commencent à pourrir dans leurs greniers. Pour ne pas vivre une telle situation, ils ont commencé à brader à vil prix leurs productions dans le marché noir. C’est-à-dire qu’ils vendent leurs récoltes en des 210 francs CFA fixés par l’Etat. En effet, la campagne arachidière de cette année est particulièrement ordinaire. Dans plusieurs localités du Bassin arachidier, il a été diagnostiqué les mêmes problèmes que ceux notés lors de précédente campagne.
Le rythme avec lequel se déroulent les opérations de commercialisation est très timide. Si la majeure partie des paysans temporise, d’autres sont à la merci des opérateurs économiques véreux. Ils ont été obligés de céder à ces derniers leurs graines, en échange de bons qui ne sont jusqu’ici pas payés. Hormis ceux qui sont communément appelés les gros producteurs, regroupés dans des organisations formelles et structurées, la majeure partie des cultivateurs est désappointée. Ce que reconnaît Sidy Ba, président du Cadre de concertation des producteurs d’arachides (Ccpa). «Notre organisation est de plain-pied dans la campagne de commercialisation arachidière. Conformément au contrat que notre organisation a signé avec la Copéol, nous vendons au prix fixé par l’Etat, c’est-à-dire 210 francs. Mais ceux qui ne sont pas en partenariat avec les huiliers ont des difficultés à écouler leur production », affirme Cheikh Sidy Ba.
A l’en croire, les paysans qui ne sont pas organisés ont peu de chance de vendre leur récolte. Il soutient que l’Association pour la promotion du développement à la base (Asproded), le Ccpa, affiliée au Conseil national de concertation des ruraux (Cncr) dont il est membre, est la seule organisation de producteurs en partenariat avec les huiliers. La solution face au problème de commercialisation, indique Cheikh Sidy Ba, c’est que les producteurs s’organisent sur la base de partenariat avec les industriels tels que la Sonacos, Copéol, Wao, etc. Sidy Ba est d’avis que la campagne de cette année présente les mêmes caractéristiques que celles de l’année dernière, avec le bilan catastrophique que tout le monde connaît. «Le principal huilier, la Sonacos, a des capacités de structuration limitées.
Avec son matériel vétuste, la Sonacos ne peut pas acheter et transformer toute l’arachide. L’Etat doit la sauver, il y va de l’avenir de l’arachide. Il faut que la Sonacos se modernise pour pouvoir acheter 8000 tonnes d’arachide par an et devenir le fleuron industriel du Sénégal, comme elle l’a été par le passé », indique Sidy Bâ.