LES TRAVAILLEURS DE LA PECHE RECADRENT LE GAIPES
D’après le porte-parole de l’intersyndicale, le groupement dirigé par Saer Seck travaille aussi avec des navires européens et ne veut pas que d’autres Sénégalais travaillent avec des navires asiatiques.

Dans la polémique autour des licences de pêche, l’Intersyndicale des travailleurs du secteur est loin d’être en phase avec le Gaipes qui veut faire barrage aux navires asiatiques. D’après le porte-parole de l’intersyndicale, le groupement dirigé par Saer Seck travaille aussi avec des navires européens et ne veut pas que d’autres Sénégalais travaillent avec des navires asiatiques.
Mamadou Lamine Diop, chargé de communication de l’intersyndicale des travailleurs de la pêche, est convaincu que le débat qui défraie la chronique dans le secteur de la pêche est un faux débat. Il accuse le Groupement des Armateurs et Industriels de la Pêche (Gaipes) d’en être l’instigateur alors qu’il travaille lui aussi pour le compte des Européens.
D’après le syndicaliste, c’est ce qui explique cette levée de boucliers de son président Saer Seck et de ses amis qui ne veulent pas accepter l’octroi de licences de pêche à des navires chinois. Or, précise-t-il, il s’agit juste de partenariat entre Sénégalais et Asiatiques.
Voulant faire preuve de neutralité, le syndicaliste veut tout de même dire la vérité. «Les ressources halieutiques sont un patrimoine national. Chacun peut faire une demande. Cette polémique n’est rien d’autre qu’une question de demande et non de licence. Ce qui est différent. La cinquantaine de demandes introduites auprès de la tutelle ne veut pas dire qu’on a forcément une licence ou un permis de pêche », avance Mamadou Lamine Diop. Il avance que pendant près d’une décennie, le GAIPES a régné en maître dans le secteur de la pêche.
Ce faisant, tous les groupes qui opèrent au Sénégal travaillent évidemment avec des étrangers. « Ceux qui sont taxés de Chinois sont des Sénégalais qui ont signé des partenariats. C’est la même chose pour ceux qui travaillent avec des Européens. C’est quoi alors la différence ? Nous interpellons le ministre à prendre toutes les mesures nécessaires pour l’application du code de la pêche », dit-il. La bonne organisation de tout secteur repose sur sa législation. C’est pour cette raison que le Sénégal a voulu répondre à cette demande. «Les ressources halieutiques des eaux sous juridiction sénégalaise constituent un patrimoine national.
Le droit de pêche dans les eaux maritimes sous juridiction sénégalaise appartient à l’Etat qui peut en autoriser l’exercice à des personnes physiques ou morales de nationalité sénégalaise ou étrangère. La gestion des ressources halieutiques est une prérogative de l’Etat. L’Etat définit, à cet effet, une politique visant à protéger, à conserver ces ressources et à prévoir leur exploitation durable de manière à préserver l’écosystème marin.
L’Etat mettra en œuvre une approche de prudence dans la gestion des ressources halieutiques», dispose la Loi N° 98 - 32 du 14 avril 1998 portant code de la pêche maritime dans son article 3. Toutefois, certains arrivent à passer entre les mailles des filets. La fraude existe et ce, malgré les mesures de surveillance.