LOUANT UN RAPPORT NEUTRE DU FONDS FORCE-COVID-19
La société civile exhorte les pouvoirs publics à privilégier la reddition des comptes

Un mois après la publication du rapport portant sur la gestion du fonds Force-Covid-19, des organisations de la société civile ont salué la neutralité du Comité de suivi de ce fonds destiné à juguler les conséquences néfastes du coronavirus sur l’économie. Par ailleurs, elles ont demandé aux autorités de ne pas avoir peur de la reddition des comptes.
La reddition des comptes ne doit susciter aucune crainte de la part des gouvernants, de l’avis de la société civile qui invite les pouvoirs publics à encourager le civisme local. Lors d’un atelier de partage et de réflexion sur la gestion du fonds Force-Covid-19 auquel ils ont participé, le directeur exécutif de l’Ong 3D, Moundiaye Cissé, Elimane Kane du Think-tank Legs Africa et Cheikhou Oumar Sy de l’Osidea ont fait l’état des lieux de l’utilisation des 1 000 milliards Fcfa destinés à faire face aux conséquences désastreuses de la Covid sur les Sénégalais. Se félicitant de la démarche inclusive adoptée par le Comité de suivi du fonds Force-Covid19, Moundiaye Cissé a indiqué que la société civile fait confiance à l’équipe du Général François Ndiaye. «Ils nous ont donné un rapport avec des recommandations et un état d’exécution des fonds.
A partir des conclusions du rapport, nous ne pouvons que faire le suivi de tout ce qui est faiblesse et recommandation dans l’exécution de ce budget pour corriger les manquements qui ont été notés. Il ne faut pas qu’on ait peur de la reddition des comptes. Elle permet de restaurer la confiance du contribuable vis-à-vis de l’Etat. La reddition des comptes encourage également le civisme fiscal. Quand les Sénégalais savent que leurs impôts sont utilisés à bon escient, ils seront plus prompts à adopter des comportements favorables au civisme fiscal», souligne le directeur exécutif de l’Ong 3D qui est intervenu au nom de ses collègues de la société civile.
Toutefois, Moundiaye Cissé a fustigé l’éclipse du débat budgétaire au profit de l’aspect politique. En atteste, indique-t-il, la publication du rapport du comité de suivi sur les opérations du Fonds Force-Covid-19 qui est passé inaperçu. «Au Sénégal, le débat électoral et politique a éclipsé les autres formes de débats. Un atelier comme celui-ci suscite une forme de débat. Nous estimons que le débat ne doit pas être qu’électoraliste, il doit être aussi budgétaire, parce que c’est le budget qui va impacter notre vécu quotidien. Quand on a sorti le rapport d’audit du fichier électoral, il y a eu un tollé autour de la question. On sort le rapport sur l’utilisation du fonds force-Covid-19, il passe inaperçu», se désole la société civile qui estime que ce rapport devrait permettre de tirer des enseignements pour aller vers l’application des recommandations et améliorer les pratiques en matière de gestion budgétaire pour les prochaines étapes lorsque des cas pareils se présentent. Selon Moundiaye Cissé, la société civile ne cherche pas à indexer telle ou telle personne.
Pour sa part, le représentant du comité de suivi du fonds ForceCovid-19, le commandant Moustapha Sylla, a indiqué qu’il ne leur appartient pas d’apprécier le rapport dès l’instant qu’il est devenu public. «C’est aux différents acteurs de lire le document et de se rendre compte s’ils ont été satisfaits ou non. Si vous parcourez le rapport, il y a des points forts et faibles. Parmi les points faibles, il y a ce qu’on appelle la stratégie nationale pour la sécurité alimentaire et la résilience mise en place depuis 2015. Malheureusement, il y a eu des problèmes de coordination qui ont fait que l’aide alimentaire a connu quelques difficultés», a soutenu le chef de la Cellule de Communication de la mise en œuvre des opérations du fonds Force-Covid-19.
ACCUSES D’EMPOCHER UNE PRIME DE 3,5 MILLIONS DE FCFA CHACUN : Les membres de la cellule de communication explosent de colère
«L’armée a son honneur à défendre. Ceux qui géraient le fonds Force-Covid-19 n’étaient pas des ministres. Il faut que les gens apprennent à se respecter et à nous respecter. Nous sommes de l’armée, nous ne sommes pas là pour jouer au théâtre. Les gens sont allés jusqu’à dire qu’on nous a donné des primes de 3,5 millions Fcfa. Qui m’a donné cette somme? Ce n’est pas sérieux que des gens se mettent derrière leurs claviers pour raconter des balivernes sur des gens qui se sont engagés volontairement et citoyennement. Il faut que les Sénégalais reviennent à la raison. L’indiscipline commence à devenir notre sport national. Au lieu de 1 000 milliards Fcfa, on doit revoir nos mille comportements. Nous ne sommes pas des officiers de cœur, nous ne sommes pas là pour un régime. Mais nous sommes là pour l’Etat. Le jour où il y aura une étincelle, ce sera un règlement de comptes. Et après, nous allons penser à la réconciliation. Découvrez le pétrole et tout ce que vous voulez, on n’ira nulle part si on est indisciplinés», a martelé le commandant Moustapha Sylla, chef de la cellule de communication de la mise en œuvre des opérations du fonds Force-Covid-19