QUI A PEUR DE L’ENQUETE DE L’OFNAC ?
Les services de Mme Seynabou Ndiaye Diakhaté veulent mener des investigations sur le scandale du Prodac

La structure anti-corruption peine à être prise au sérieux selon des milieux de la société civile
Qui a peur de l’enquête de l’Office national de lutte contre la corruption et la concussion (OFNAC) ? Si la sortie de la présidente Seynabou Ndiaye Diakhaté annonçant une enquête sur le dossier des Domaines agricoles communautaires (DAC) a rapidement suscité une certaine inquiétude dans certains milieux, on peine à croire que la remplaçante de Nafi Ngom Keita ira jusqu’au bout de sa traque. Les états de service de Seynabou Ndiaye Diakhaté dans les dossiers comme Pétrotim, Bictogo, le Coud et bien d’autres font que, dans des milieux avisés, on parle de « saupoudrage », rien de plus. Au niveau de Green2000, l’entreprise israélienne chargé de la réalisation des DAC, on applaudit à la démarche de la patronne de l’OFNAC en attendant de voir…
La patronne de l’OFNAC, dont on avait fini par oublier l’existence tellement la structure anti-corruption qu’elle dirige roupillait ferme, a, au détour d’une visite à la Foire de Dakar, fait une annonce retentissante. A l’en croire, en effet, l’OFNAC va enquêter sur les Domaines agricoles communautaires (DAC) secoués par un scandale portant sur 29 milliards de francs. Des faits de détournement de deniers publics révélés par un rapport de l’Inspection générale des finances du ministère de l’Economie et des Finances. Hélas, malgré son annonce tonitruante, Seynabou Ndiaye Diakhaté peine à être prise au sérieux. Pour cause, un scepticisme généralisé a accueilli son annonce. Dans des milieux avisés, l’on se refuse à croire que Seynabou Ndiaye Diakhaté puisse faire déferrer à ses convocations, des personnalités aussi puissantes que les ministres Amadou Ba et Mame Mbaye Niang. Le premier pour confirmer les découvertes de ses services, et le second pour s’expliquer sur de gravissimes accusations de détournement. Pour les autres incriminés dans le dossier comme le patron de la société Locafrique, Khadim Ba, les directeurs généraux successifs du Programme des Domaines agricoles communautaires, Jean-Pierre Senghor et Malamine Daffé, par contre, cela ne devrait pas être difficile de les entendre sur ce dossier.
Cela dit, Seynabou Ndiaye Diakhaté devra vraiment convaincre une opinion sceptique quant à son courage d’aller jusqu’au bout d’une enquête qui met en cause un ministre très proche de la Première dame Marième Faye Sall. « Est-ce que l’OFNAC s’intéresse réellement à ce dossier ? Si je peux confirmer qu’il y a eu bel et bien un début d’enquête, on peut se poser la question de savoir si cette enquête a été poursuivie ? Au Cices, si Seynabou Ndiaye Diakhaté s’est prononcée sur le sujet, c’est parce qu’elle a été tout simplement coincée. Elle n’avait pas le choix de ne pas répondre à l’interpellation de la presse » souligne une source ayant préféré garder l’anonymat. Cette dernière, très impliquée au niveau de la société civile, ne prend pas au sérieux la patronne de l’OFNAC. « Ce n’est que du saupoudrage, rien que du saupoudrage, je le répète. Seynabou Ndiaye Diakhaté ne cherche qu’à endormir les Sénégalais.
Pour la prendre au sérieux, il y a un préalable. Il faut qu’elle nous publie les rapports sur Pétrotim impliquant le frère du chef de l’Etat qui n’est pas ministre. Il faut aussi qu’elle publie le rapport sur Bictogo (NDRL le fameux scandale des visas biométriques à propos desquels le sulfureux homme d’affaires ivoirien a reçu une indemnisation de 12 milliards de frs) mais aussi la deuxième phase du rapport sur le Coud, la première phase a concerné Nafi Ngom Keita. Tant qu’elle n’a pas publié ces trois rapports, on considérera que Seynabou Ndiaye Diakhaté ne fait que du saupoudrage » ajoute cette source.
Green2000 encourage l’Ofnac
Réagissant à cette annonce de la patronne de l’OFNAC, l’entreprise israélienne Green2000,chargée de la réalisation des Centres de formation et de Services agricoles dans les DAC de Sefa, Keur Momar Sarr, Keur Samba Kane et Itato, dans une note qu’elle nous a transmise, salue cette décision de l’OFNAC. La démarche des services de Seynabou Ndiaye Diakhaté ne fait pas peur aux Israéliens. « En visite au CICES, la présidente de l’OFNAC a annoncé qu’elle a mis en branle sa structure pour enquêter sur ce que d’aucuns ont vite qualifié de scandale au Programme des Domaines agricoles communautaires (PRODAC). Un présumé scandale qui depuis quelques mois est l’occasion pour certains de jeter le discrédit sur différentes personnes et sur Green2000. L’entreprise Green2000 s’est dite surprise de constater que la sortie de la présidente de l’OFNAC a suscité une levée de boucliers.
«QUI A PEUR DE L’OFNAC« » demande l’entreprise. « Un soi-disant bailleur qui, conscient de ses défaillances notaires dans le financement de ce projet qu’il fait trainer depuis bientôt 4 années, au lieu des 10 mois prévus dans le Contrat, se cache derrière des plumes pour se donner le beau rôle, quitte à charger tous les autres acteurs du projet, ça frise le ridicule. A force de trop tirer sur la désinformation et la manipulation, on vit dans le ridicule et la peur. L’OFNAC ne fait peur qu’à ceux qui ont des choses à cacher. Green2000 précise, quant à elle, qu’elle se fait le devoir de travailler dans la transparence partout où elle opère. C’est ce qui fait sa réputation mondiale depuis plus de deux décennies. Tout ce tapage sur ce projet des DAC lui parait surnaturel » lit-on dans la note. Celle-ci révèle que depuis le début de la mise en oeuvre des Centres de formation et de Services agricoles dans les DAC, certains usent de toutes les manoeuvres pour organiser l’échec de l’entreprise israélienne. Green2000 salue la décision de l’OFNAC d’essayer de séparer le vrai du faux dans ce projet. «Trop de contrevérités sont distillées sciemment pour essayer de salir l’image de Green2000», mentionne la note. Une enquête neutre et objective de l’OFNAC est saluée par Green2000 qui ne demande qu’à faire son travail loin des manœuvres.
L’entreprise israélienne rappelle qu’il y a quelques semaines, à Sangalkam, le président de la République, conscient de la pertinence des Domaines Agricoles avec en leur sein des Centres de formation et de Services agricoles, a annoncé la mise en place prochainement du Réseau national des DAC. « Quelle meilleure preuve de reconnaissance ! », se réjouit l’entreprise israélienne qui persiste et signe que des Centres de formation et de Services agricoles sont la meilleure voie pour assurer des Domaines agricoles communautaires durables. Green ajoute : «n’en déplaise à ceux qui, pour des intérêts purement personnels, commanditent une «enquête», jettent en pâture Green2000 qui ne demande qu’à finaliser enfin la réalisation des 4 Centres de formation et de Services agricoles pour que l’espoir suscité de générer des milliers d’emplois soit enfin une réalité. »
Selon toujours la société israélienne, maintenant que le Président Macky Sall a annoncé la mise en place prochainement du Réseau national des Domaines Agricoles, des appétits naissent. «Tous les moyens sont bons pour essayer de mettre Green2000 sur la touche au profit de certains qui n’ont ni la compétence, ni l’expérience de Green qui détient le label ASTC qui fera le succès des DAC«. Ah bon, et qui sont ces « certains » ?