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CES FRANÇAIS QUI CHOISISSENT LE SÉNÉGAL

Par le biais d’Erasmus + ou de partenariats entre établissements du supérieur, le pays attire un nombre croissant de jeunes Français

Le Monde Afrique  |   Maryline Baumard  |   Publication 19/11/2018

A la même époque l’an dernier, ­Yanis Rouibi cherchait encore un peu ses marques. Juste entré en troisième année à l’Institut supérieur de management (ISM) de Dakar, il s’acclimatait à son établissement d’adoption, lui, le seul étudiant de Sciences Po Paris à avoir choisi l’ISM. Ses camarades, qui ont préféré le prestige d’un séjour dans un établissement américain ou l’exotisme des universités australiennes, n’ont toujours pas compris le choix de l’Afrique de Yanis. Qu’importe, l’étudiant de 21 ans ne regrette rien.

De retour dans sa prestigieuse école de la rue Saint-Guillaume, à Paris, pour son master 1 en affaires publiques, Yanis Rouibi savoure l’enrichissement personnel de son séjour sur ces terres qui l’« intéressaient depuis si longtemps ». Outre son souhait de sortir de sa « zone de confort », l’étudiant avait envie de vivre dans une région vers laquelle convergent les grands enjeux contemporains, pour observer au plus près « les stratégies des grandes puissances qui veulent s’implanter en Afrique de l’Ouest », sentir aussi « comment évolue la relation entre une ancienne colonie et son ex-métropole ».

Pendant un an, Yanis Rouibi a donc nourri sa curiosité géopolitique, éprouvé au quotidien ce que signifie « être vu comme un représentant de la France ». Souvent, il aurait préféré être un étudiant lambda, « parce qu’il n’est pas facile d’être l’ambassadeur de son pays ni d’être celui qui incarne son passé colonial ». Lui était un peu les deux à la fois, quand il n’était pas simplement considéré comme l’invité qu’on bichonne, eu égard à la tradition d’hospitalité du pays.

Parier sur l’Afrique

Dans l’avion qui l’a ramené en France fin août, il aurait pu croiser Afizullah Rahmany, un étudiant de l’Ecole nationale supérieure d’informatique pour l’industrie et l’entreprise d’Evry (Essonne), rentré au même moment, à l’issue de trois mois de stage au sein de l’Ecole supérieure polytechnique (ESP) de Dakar. « En école d’ingénieurs, on doit faire un stage à l’étranger, explique le jeune homme de 21 ans. Je n’avais pas d’attaches avec le Sénégal, juste une envie de connaître ce pays et un attrait pour la mission elle-même. »Entre juin et août, il devait développer une plate-forme permettant aux enseignants de l’ESP de gérer le contenu des formations. ­

Afizullah a travaillé avec deux étudiants de l’école. « On était très complémentaires. Ils étaient meilleurs que moi en informatique, j’étais plus pointu en maths appliquées », résume l’élève ingénieur, ravi de ces mois hors normes. « J’ai appris à me débrouiller dans n’importe quelle situation, à avancer même avec une mauvaise connexion Internet, à trouver des solutions avec le sourire », reprend le futur ingénieur, pour qui ce séjour a été « une leçon d’humilité ». « Aujourd’hui, je suis persuadé que les étudiants sénégalais savent bien mieux que nous optimiser leurs ressources », conclut-il, prêt à revenir à Dakar pour d’autres projets.

Afizullah Rahmany et Yanis Rouibi font partie d’une nouvelle vague d’étudiants français désireux de sortir des sentiers battus, d’oublier les usines à échanges pour parier sur l’Afrique. ­Yanis est le premier de son établissement depuis plusieurs années à avoir choisi Dakar et, si Sciences Po reste l’école parisienne qui envoie le plus de jeunes au Sénégal, le responsable des échanges sur cette zone, Fabien ­Albouy, déplore quand même que seuls une cinquantaine d’élèves optent chaque année pour l’Afrique francophone : « J’observe bien un engouement vers des pays comme le Ghana, le Mozambique ou l’Angola, mais l’Afrique francophone, elle, pâtit d’une certaine image. »

A l’Université de technologie de Troyes (UTT), qui travaille aussi avec le Sénégal, les enseignants sentent pourtant un « frémissement important » vers cette destination. « Il y a trois ans, on n’avait pas plus de deux ou trois intéressés en début d’année. Aujourd’hui, ils sont une cinquantaine à venir s’informer. Au fil des ans, la motivation change. Ces jeunes ne partent plus pour “aider”, mais parce qu’ils flairent des affaires à faire ou simplement que l’avenir du monde se jouera là », analyse Timothée Toury, responsable des échanges.

Cet engouement naissant fait écho à tous ceux qui veulent embringuer l’Afrique dans le grand charivari mondial de la mobilité étudiante. Si les récents sommets de l’Union européenne (UE) et de l’Union africaine (UA) ont été l’occasion de rappeler que l’Afrique devait bouger, cette volonté a aussi été martelée par le chef de l’Etat français à Ouagadougou en novembre 2017, puis à Dakar quelques mois plus tard.

Réciprocité de mise

Et c’est l’Europe qui finance. Depuis 2015, ­168 pays hors de l’UE sont accessibles aux étudiants qui partent en mobilité par le biais d’un échange Erasmus +, la version intercontinentale d’Erasmus. Cinquante des 54 Etats africains sont sur la liste, et 80 étudiants de France ont déjà testé, poussant plus loin que Londres ou Madrid. Ce groupe rejoint ceux qui, comme Yanis Rouibi, sont partis dans le cadre d’une convention d’établissement, hors financement communautaire.

Erasmus + était doté de 17,3 millions d’euros en 2017, dont 6 millions pour l’Afrique, auxquels s’ajoutaient 900 000 euros (de l’UE toujours) pour les échanges spécifiques avec la France, très demandée par les jeunes Africains. Ces deux dernières années, ces sommes ont permis à 352 étudiants et 113 enseignants d’établissements d’enseignement supérieur du continent de venir étudier en France. Dans le même temps, 80 Français sont partis en Afrique, la réciprocité étant de mise.

C’est une opération gagnant-gagnant, comme l’observe Timothée Toury, impliqué dans un échange d’enseignants avec l’université de Dakar pour que le continent « forme des ingénieurs africains répondant aux standards internationaux sans reproduire le modèle européen ». L’affaire ne va pas de soi, puisque « trop souvent, les formations d’ingénieurs en Afrique se calquent sur les programmes européens, alors que les contextes socio-économiques et culturels sont très différents », analyse le chercheur.

A ses yeux, ce décentrage permet en retour de « réinterroger notre propre culture, de repenser le cadre dans lequel nos formations scientifiques s’inscrivent », insiste l’enseignant-chercheur, chef du projet européen de l’UTT. Lui aussi adjoint une dimension géopolitique à son travail : « On a passé notre temps à courir après la Chine ou Singapour alors que le centre de gravité de la France est plutôt quelque part entre Abidjan et Dakar. C’est là que se joue la francophonie de demain. Alors c’est là qu’on doit être, même s’il faut commencer par effacer les conflits liés à nos représentations historiques. »

En tant que directeur de l’Ecole supérieure du professorat et de l’éducation, à Marseille, Jacques Ginestié a été un précurseur de ces échanges entre des étudiants en formation en France et au Sénégal. A ses yeux aussi, cette dimension internationale permet de mieux faire son métier dans les deux pays. « Ces échanges devraient être intégrés dans le parcours des élèves enseignants, car cela leur permet d’appréhender quelles sont les véritables questions en matière de transmission, sans se laisser leurrer par les mirages de la technologie. »

M. Ginestié se réjouit que l’une de ses étudiantes soutienne en décembre une thèse en cotutelle entre Aix-en-Provence et Dakar sur l’utilisation du numérique dans des environnements peu équipés,« un sujet qui ouvre sur des questions valides en France comme en Afrique ». Remarque d’autant plus cruciale que, si la formation des enseignants en sciences est une dimension clé de l’avenir du Sénégal, elle est aussi centrale, à une autre échelle, pour l’école française, où les postes d’enseignants sont loin d’être tous pourvus par des titulaires, faute de candidats.

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