LA BANQUE MONDIALE PRECONISE L’ENSEIGNEMENT DANS LA LANGUE MATERNELLE
Enseigner dans les langues maternelles pour aider les enfants à mieux comprendre, telle est la solution que préconise la Banque mondiale pour améliorer la qualité de l ‘apprentissage

Plus de la moitié des élèves du primaire dans le monde sont confrontés à la pauvreté des apprentissages parce qu’ils sont incapables de lire et de comprendre un texte simple à l’âge de 10 ans. Cette révélation est de la Banque mondiale qui préconise d’enseigner dans la langue que les élèves utilisent et comprennent le mieux, pour améliorer la qualité de l’apprentissage
Enseigner dans les langues maternelles pour aider les enfants à mieux comprendre, telle est la solution que préconise la Banque mondiale pour améliorer la qualité de l ‘apprentissage. En réalité, elle renseigne que «jusqu’à 37% des enfants scolarisés dans le monde reçoivent un enseignement dans une langue qu’ils ne parlent pas à la maison et qu’ils ne comprennent pas bien». Pis, révèle le rapport de la Banque mondiale, «les politiques relatives à la langue d'enseignement, qui devraient préparer les enfants à la réussite, les condamnent trop souvent à l'échec dès le début de l'école primaire». Même s’ils saluent les progrès considérables dans l’amélioration de l’accès à la scolarité notés au cours des dernières décennies, les experts de la Banque mondiale affirment que «le monde se trouve toujours confronté à une crise de l’apprentissage».
Montrant la voie aux décideurs, ces experts de l’éducation sont d’avis que lorsque les élèves reçoivent un enseignement dans la langue qu’ils parlent et comprennent bien, ils apprennent à lire mieux et plus vite. «Ils sont également mieux placés pour apprendre une deuxième langue, pour maîtriser d'autres contenus scolaires tels que les mathématiques, les sciences et l'histoire, et pour développer pleinement leurs capacités cognitives». D’autant plus que les enfants qui apprennent dans leur langue maternelle sont également plus susceptibles de s'inscrire et de rester à l'école plus longtemps, révèle toujours le rapport. Lequel document précise que les politiques efficaces en matière de langue d'instruction améliorent l'apprentissage et la progression scolaire et réduisent également les coûts nationaux par élève, ce qui permet une utilisation plus efficace des fonds publics pour améliorer l'accès et la qualité de l'éducation pour tous les enfants.
Estimant qu’il y a des approches réussies en matière de langue d'enseignement, ces experts proposent l’enseignement dans la langue maternelle dès l'éducation de la petite enfance et au moins jusqu'à la fin de l'école primaire. A cela s’ajoute l’utilisation de la langue maternelle pour l'enseignement des matières scolaires autres que la lecture et l'écriture. Aussi, ils préconisent l’introduction de toute langue supplémentaire en tant que matière en mettant l'accent sur les compétences linguistiques orales, mais aussi en continuant à utiliser la langue maternelle pour l'enseignement sous une forme ou une autre, même lorsqu'une autre langue devient la langue officielle d'enseignement.
Et enfin, ils invitent les Etats à planifier, développer, adapter et améliorer en permanence la mise en œuvre des politiques relatives à la langue d'enseignement. Entre autres solutions, les experts de la Banque mondiale recommandent d’observer minutieusement l'expérience scolaire des élèves, et exhortent «les décideurs politiques (à orienter) leurs systèmes scolaires pour qu'ils réussissent alors qu'ils réfléchissent à la manière de mieux reconstruire après la pandémie de COVID-19».Ils considèrent également que les systèmes doivent se concentrer sur l'apprentissage essentiel et améliorer l'efficacité du processus d'enseignement et d'apprentissage. D’autant que «l'enseignement dans les langues appropriées et la mise en œuvre de mesures efficaces en matière de langue d'enseignement aideront à atteindre ces objectifs». Ces experts révèlent en outre que, «bien qu'elles représentent un facteur important pour la promotion de l'alphabétisation, ces mesures en matière de langue d'enseignement doivent être bien intégrées dans un ensemble plus vaste de politiques d'alphabétisation».
Dans la mesure où les initiatives isolées sont inefficaces. Ils estiment alors qu’il faut un engagement politique et technique en faveur de l'alphabétisation, qui se traduit en partie par un engagement à mesurer et à suivre les résultats d'apprentissage, un soutien aux enseignants sous forme de plans de cours, un accompagnement des enseignants, ainsi que la mise à disposition de livres et de textes de qualité, et l'engagement des parents et des communautés à encourager l'amour des livres et de la lecture à la maison.