A LA QUETE D’UNE POLITIQUE DE RECHERCHE SOUTENUE
Le Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes) va organiser son 13e congrès, les 2, 3 et 4 août, à Dakar, sous le signe organisation et financement de la recherche.

Le Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes) va organiser son 13e congrès, les 2, 3 et 4 août, à Dakar, sous le signe organisation et financement de la recherche. Trois cents participants attendus pour finaliser les travaux déjà entamés sur le maillon faible de l’éducation supérieure, la recherche. Ce sera aussi l’occasion pour les militants du syndicat le plus représentatif de procéder au renouvellement de son bureau, avec à sa tête Malick Fall.
«Dans les dix prochaines années, si nous ne prenons pas certaines mesures concernant l’organisation et le financement de la recherche dans notre pays et notre continent, nous allons rater le rendez-vous de l’histoire », avait déclaré le secrétaire général du Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes). Malick Fall pointait ainsi du doigt la grosse faiblesse de l’enseignement supérieur, la recherche. Qu’en est-il exactement de cette branche à laquelle l’Etat a créé une direction générale pour matérialiser sa volonté de la booster ? Si l’on sait que la recherche coûte excessivement cher – la National Science Foundation (NSF) avait un budget d’environ 7 500 milliards dollars en 2014 -, il n’en demeure pas moins que celle-ci garde une infime portion des 430 milliards annoncés publiquement en 07 ans de gouvernance du secteur sous l’ère Macky Sall. Au-delà de la question de financement, pourquoi la recherche peine toujours à prendre son envol ?
Abdou Salam Sall, ancien Recteur de l’UCAD, donne un début de réponse : « Nous arrivons à faire de la recherche grâce à la coopération internationale ; à partir de ce moment-là, nous faisons de la recherche savante. Nous ne faisons pas une recherche qui impulse le développement socio-économique ». Abdou Salam Sall semble affirmer que la recherche est de très loin de ce qu’il faut faire. Les résultats des recherches menées dans les différentes universités ne connaissent pas une meilleure utilisation. Ils sont rangés aux terroirs, alors qu’il est impératif de créer ce pont entre les universités, les chercheurs et entreprises pour impulser le développement socioéconomique. En attendant l’effectivité soutenue de la loi cadre relative aux universités publiques pour une offre de formation et de recherche orientée vers les besoins de la société, le Saes s’engage déjà à apporter sa partition dans ce nouveau changement de paradigmes recherché. Le chantier du Saes est clair : dégager les moyens à mettre en œuvre pour une recherche efficiente dans les universités au service de la nation et formuler les axes de son développement. Un document finalisé est attendu au terme du 13e congrès dudit syndicat, les 2, 3 et 4 août, à l’Ucad. Plus de trois cents participants vont se pencher sur le thème : organisation et financement de la recherche. Jean Paul Lainé, président de la Fédération mondiale des travailleurs scientifiques, fera le déplacement, ainsi que le responsable de la coordination nationale des Enseignants-Chercheurs et Chercheures de Côte d’Ivoire.
UNE FONDATION AFRICAINE POUR SOUTENIR LA RECHERCHE
Pour ne pas changer de fusil d’épaule en fonction des opportunités de financement de recherche, Abdou Salam Sall propose une Fondation africaine pour soutenir la recherche, l’innovation et la mobilité, avec 2 à 5% du produit de la vente des matières premières d’Afrique. A partir de ce fond compétitif, dit-il, il s’agira de structurer la recherche et de créer une dynamique pouvant nous permettre de compètir au niveau international.
DES INITIATIVES NE MANQUENT PAS
En plus d’avoir mis sur pied la direction générale de la Recherche et de l’innovation (DGRI), le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri) a mis sur pied quelques initiatives tendant à booster la recherche. En plus du salon de la recherche et de l’innovation au Sénégal (SARIS) pour davantage mettre en relation les entreprises et les porteurs d’innovation, on note le Fonds d’impulsion pour la recherche scientifique et technologique pour la promotion d’une recherche guidée par les priorités nationales, notamment l’agriculture, la sécurité alimentaire, la gestion des ressources naturelles, les changements climatiques et l’environnement, la transition énergétique, la santé, l’économie numérique et les sciences humaines et sociales. Le grand prix du président de la République pour les Sciences (GPPRS), entre dans ce cadre de promotion pour la promotion des sciences.
13E CONGRES SAES : Le poste du SG en jeu
A l’occasion du 13e congrès du Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes), l’autre point très attendu est le renouvellement du bureau exécutif national (Ben). Le poste de secrétaire général sera mis en compétition. L’actuel boss du Saes, Malick Fall du département Biologie Animale de la Faculté des Sciences et Techniques (FST) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, va-t-il obtenir un deuxième et dernier mandat, tout comme les autres membres du Ben, notamment le Sga, Moustapha Sall, David Celestin Faye, chargé des revendications ? Pour rappel, Dr Malick Fall avait remplacé le professeur Khalifa Ababacar Ndiaye, à l’occasion du 12e congrès placé sous le signe : « La carte universitaire nationale : équité, pertinence et mise en œuvre »