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LE CALVAIRE DES ÉTUDIANTS ENVOYÉS DANS LE PRIVÉ

Logement, nourriture, soins à leur charge, les 40 000 étudiants orientés dans le privé faute de place dans le public accumulent les difficultés financières et administratives parce que l’État tarde à s'acquitter de leurs frais de scolarité

Jeune Afrique  |   Manon Laplace  |   Publication 20/12/2018

Elimane rêvait d’être géographe. Aliou montrait une appétence pour les maths et la physique, Khadija pour les lettres modernes. Autant de projets écartés malgré eux au moment de leur orientation post-bac. Eux, ce sont les 40 000 étudiants sénégalais, envoyés dans les écoles privées faute de places dans le public. Surnommés les « para-publics » ou « les Macky famine », ils subissent un statut d’étudiant du privé qu’ils n’ont pas choisi et qui leur ferme l’accès aux restaurants et logements universitaires ainsi qu’aux bourses ou à une mutuelle étudiante.

Et si cela ne suffisait pas, les établissements privés accueillant ces étudiants ont décidé le 15 octobre dernier de leur suspendre l’accès aux cours pour la troisième fois depuis 2017. L’État, qui a négocié en 2012 des tarifs préférentiels avec les écoles privées tout en s’engageant à apporter 400 000 francs CFA par an (environ 610 euros) et par étudiants durant les trois premières années de leurs cursus, a en effet accumulé une dette de 16 milliards de francs CFA auprès des établissements privés. En réaction, les « para-publics » ont manifesté parfois violemment dans les rues de Dakar en novembre.

Pour désamorcer la grogne, le ministre de l’Enseignement supérieur, Mary Teuw Niane, a annoncé le décaissement de trois milliards de francs CFA et promis le même montant à venir. Mais le problème demeure. Pour le constater, Jeune Afrique est allé à la rencontre de ces laissés-pour-compte de l’enseignement supérieur sénégalais afin de recueillir leur témoignages.

« Je suis bloquée en première année »

Khadija, 21 ans, étudiante en journalisme et communication à l’Institut supérieur d’entrepreneurship et de gestion (ISEG)

« J’ai toujours eu de bonnes notes en langues, du coup je voulais intégrer l’université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar et étudier les lettres modernes. Faute de place, je me suis inscrite dans le privé. C’était ça ou rien. Mais en ce moment je n’ai pas cours car on attend que l’État paye ses dettes à l’école. Ce n’est pas la première fois, les arrêts de cours m’ont déjà fait perdre un an, je suis censée être en deuxième année mais je reste bloquée en première. »

« Au début de l’année je m’étais arrangée pour loger à l’Ucad, mais nous étions six par chambre, les conditions étaient trop difficiles. J’ai de la famille à Ngor, je suis donc allée vivre chez mon oncle. Mais c’est assez loin de mon école, du coup je paye 400 francs tous les jours pour le bus. On n’a pas non plus de restaurants universitaires, les repas sont à nos frais. Du coup je paye le petit-déjeuner et je ne mange pas le midi, j’attends de sortir de l’école à 16h30 pour rentrer et manger. On doit déjà payer 60 000 francs CFA par an pour le matériel : des tablettes qu’on nous impose. Ce sont des frais pour lesquels je me débrouille, avec l’aide de mon frère. C’est pareil quand je suis malade, les étudiants du public ont une sécurité sociale. Pas moi, je suis asthmatique mais comme je ne peux pas me faire rembourser mes médicaments, parfois, je renonce à aller me faire soigner. Pour toutes ces dépenses, je suis obligée de travailler dans la restauration pendant les vacances. C’est plus difficile de se concentrer sur l’école, mais je n’ai pas le choix.”

« Je paie dix fois plus cher qu’un étudiant du public pour me nourrir »

Aliou Baldé, 26 ans, étudiant en génie civil à l’École Supérieure, Electricité, Bâtiments, Travaux Publics (ESEBAT) et représentant des étudiants du privé.

« L’accès aux restaurants universitaires ne figure pas dans les conventions qui nous concernent. Quand un étudiant de l’Ucad paie 50 francs pour son petit-déjeuner et 100 francs pour le déjeuner et le dîner, je paie entre 2 000 et 3 000 francs par jour pour me nourrir. C’est dix fois plus cher qu’un étudiant du public ! Comme je n’ai pas non plus accès à un logement universitaire, je loue une chambre que je partage avec deux amis. Ça me coûte 45 000 francs CFA par mois. Je dois également payer l’uniforme imposé par mon école et qui coûte 50 000 francs CFA. Pour financer tout cela, je suis obligé d’aller travailler sur des chantiers les week-ends et pendant les vacances. Je travaille beaucoup durant les grandes vacances, cela me permet de gagner jusqu’à 200 000 ou 250 000 francs CFA, et de financer une partie de mon année scolaire. J’ai rarement un jour de congé, l’État ne solde pas sa dette, et nous payons les pots cassés. J’aurais dû être diplômé l’an dernier mais, à cause des différents renvois on a manqué trop de cours et j’ai moi aussi perdu un an. Ça représente des frais supplémentaires. J’attends de reprendre les cours, mais cette situation pousse beaucoup d’étudiants à abandonner les cours. »

« Nos demandes concernent en priorité la prise en charge médicale, l’accès aux restaurants et aux logements universitaires publics, pour tous les étudiants de Ziguinchor, Saint-Louis, Thiès ou Dakar. Mais nos demandent restent pour l’instant sans réponse. Nous avons rencontré le ministre, Mary Teuw Niane, trois fois l’an dernier. Il a reçu nos revendications, mais aucun point n’a encore été satisfait. Aujourd’hui, tout ce que nous pouvons faire c’est manifester, car les autorités n’entendent pas la voix pacifique. Les audiences et les rencontres n’ont servi à rien. Nous sommes obligés d’être dans la rue, de recevoir les lacrymogènes auxquels nous répondons par des jets des pierres. À la dernière manifestation il y a eu des violences, car nous bloquions la circulation sur les principales voies de Dakar. Mais c’est le seul moyen de nous faire entendre. »

« Nous voulons être traités comme les autres étudiants »

Elimane Diouf, 24 ans, étudiant en Gestion des ressources humaines à l’ISEG

« Quand je suis arrivé à Dakar l’année dernière, je voulais étudier la géographie. Ça n’a pas été possible car il n’y avait plus de place. Mais je ne regrette pas la formation professionnelle, c’est une bonne chose. Le problème, c’est de ne pas pouvoir suivre les cours, et de n’avoir pas les mêmes droits que les autres étudiants. On n’a pas de bourses, pas d’accès aux restaurants universitaires. Il faut se débrouiller pour manger. Moi, je ne suis pas de Dakar, mes parents m’envoient un peu d’argent parfois, mais ils ont peu de moyens, ils ne peuvent pas prendre en charge mes études. Du coup, je donne des cours à des jeunes, ça me rapporte au maximum 30 000 francs par mois. Je n’ai pas osé en parler à mes parents car j’aimerais être capable de me débrouiller tout seul. »

J’ai la chance de d’avoir obtenu une chambre à l’Université Cheikh Anta Diop, financée par l’amicale de Gossas, mon village d’origine. Je dois quand même verser une caution. Mon école est assez loin du campus, j’ai dû acheter un vélo pour faire le trajet tous les jours, le car rapide me coûtait 200 francs par jour, c’était trop cher.

Ce qui est dur, c’est d’être déconsidéré par rapports aux autres étudiants. Nous voulons être traités comme les autres. Ce sont des gens avec qui nous étions en classe, nous avons passé les mêmes examens, avons obtenu le même bac. C’est injuste qu’eux aient droit à une éducation de qualité, au logement, à la restauration, aux soins quand on doit se débrouiller pour tout. Pourquoi cette discrimination ? »

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