«LE SYSTEME EDUCATIF SENEGALAIS EST OBSOLETE»
Selon la présidente du Conseil d’administration (Pca) Hélène Rama Niang, la Cosydep n’arrête pas depuis 2016 d’interpeller les autorités et d’être en veille par rapport à toutes les politiques éducatives et de formation dans notre pays

Dans le but d’enrayer le mal qui affecte le système éducatif, la Coalition des organisations en Synergie pour la Défense de l’Education Publique (Cosydep) a initié une étude sur la gouvernance dans le système éducatif du pays. Il ressort des résultats de cette étude que tous les problèmes du système éducatif sénégalais résultent de son caractère obsolète.
Les organisations de la société civile jouent un important rôle de veille et d’alerte pour le respect intégral du droit à l’éducation. C’est pour répondre à ce besoin que la Cosydep a mis en place, en 2016, le Groupe National des Partenaires de l’Education et de la Formation (Gnpef) qui se veut comme le principal cadre de coordination et de dialogue multi acteurs sur les politiques d’éducation et de formation. Sur ce, la Cosydep a décidé de prendre le taureau par les cornes et de procéder à un diagnostic des maux qui assaillent l’éducation.
Selon la présidente du Conseil d’administration (Pca) Hélène Rama Niang, la Cosydep n’arrête pas depuis 2016 d’interpeller les autorités et d’être en veille par rapport à toutes les politiques éducatives et de formation dans notre pays en intégrant les divers acteurs. «Nous sommes à toutes les tables de concertation pour apporter des solutions. De ce point de vue, nous sommes encore à ce niveau-là de contribution que l’on pourrait apporter pour juguler ce qui est en train de se passer dans notre pays et qui est extrêmement préoccupant, et qui ne va pas dans le sens de conforter le peu de résultats que nous avons vus», dit-elle.
Hélène Rama Niang renseigne en effet que l’étude s’est intéressée à la rémunération des enseignants, aux abris provisoires, aux curricula et aux scènes de violences devenues de plus en plus récurrentes. «Il nous faut mieux éduquer, faire en sorte que le savoir de soi ne soit pas simplement ce que l’on transmet aux jeunes et aux élèves, mais que cela puisse répondre aux enjeux et aux défis de notre communauté. En tant que tel, le système éducatif sénégalais est obsolète. Il faut le revoir et l’adapter à nos besoins et au nouveau contexte, l’adapter aussi aux usagers», recommande la Pca de la Cosydep.
Et d’ajouter : «Dans ce nouveau contexte, avec l’accélération de la digitalisation et de l’Internet, il y a lieu de changer un certain nombre de choses par rapport à notre système éducatif. Il nous faut revisiter, repenser, reconstruire, déconstruire certaines choses pour voir ce qui nous convient et ce qui peut être utile à notre communauté.» Responsable de l’étude, Moussa Mbaye détaille le diagnostic qui a été fait et lors duquel ont été interrogés les acteurs sur le Programme d’Amélioration pour la Qualité, l’Equité et la Transparence dans le système éducatif (Paquet) mis en place par le gouvernement. «Nous avons demandé aux acteurs sur le terrain si les résultats immédiats que cherche le Paquet correspondent à ce qu’ils visent.
Les stratégies du Paquet ont-elles entraîné des transformations et des changements sur les enfants ? Et globalement, 58% des répondants ne sont pas encore satisfaits du niveau d’évolution», indique-t-il avant de souligner : «Les instruments sont en place, les pratiques commencent à changer, mais nous n’avons pas encore la consolidation des résultats et les acteurs ne parviennent pas à jouer leur rôle.»Ayant une vision holistique, Moussa Mbaye et son équipe se sont intéressés également au Gnpf. «Cet organe est important et nous avons regardé ce que les acteurs sur le terrain en pensent, mais nous avons constaté que malgré sa pertinence, le Gnpf est très peu connu y compris même des acteurs du système», renseigne le responsable de l’étude au niveau de la Cosydep.