LES ETUDIANTS ORIENTES DANS LE PRIVE METTENT LE TURBO
Perturbations des enseignements à Dakar, Saint-Louis et Ziguinchor

A Dakar, Saint-Louis et Ziguinchor, les mouvements d’humeurs des étudiants orientés dans le privé ont fait tache d’huile. Hier, vendredi 7 décembre, ils ont délogé les élèves des écoles et établissements. Ces étudiants exigent la reprise des cours.
L es potaches des écoles et établissements de la ville de Ziguinchor n’ont pas fait cours hier, vendredi 7 décembre. Ils ont été interrompus par les étudiants orientés dans les instituts privés à Ziguinchor. Leur motif de grève : ils exigent la reprise des cours dans leurs établissements respectifs. En effet, ces étudiants sont hors du circuit depuis presque 2 mois suite à la décision du Cadre unitaire des organisations des établissements privés d’enseignement supérieur du Sénégal (Cudopes) qui a mis à la porte près de 40.000 étudiants.
Les établissements privés exigent l’apurement total de la dette que l’Etat a contractée auprès d’eux dans le cadre de la politique d’orientation pour tous. L’enveloppe est estimée à 16 milliards FCfa. « Nous comptons poursuivre notre combat tant que le gouvernement n'aura pas réglé notre situation », explique Boubacar Sano, porte-parole des étudiants. Et de poursuivre : « On va toujours déloger les écoles si on n’obtient pas gain de cause. Le gouvernement ne nous considère pas ». Prêts à donner leur vie pour retourner en classe, les étudiants du privé de Ziguinchor crient leur détermination malgré les menaces de la police. « La police nous poursuit comme des malpropres. Le commissaire nous l'avait signifié de vive voix. La situation est calamiteuse », tonne t-il. Notons que les forces de l'ordre sont descendues dans les rues avant de les disperser à coup de grenades. Tout comme leurs camarades de Ziguinchor, les étudiants orientés dans le privé à Saint Louis ont aussi délogé les élèves des écoles, collèges et lycées de la ville tricentenaire. Les potaches des lycées Ahmet Fall, Cheikh Oumar Foutiyou Tall et Charles de Gaulle n’ont pas fait cours. « L’Etat ne se préoccupe des étudiants qu’après qu’il y ait des morts. Cela ne peut plus continuer », souligne d’emblée Moussa Diop qui indexe un doigt accusateur vers le ministre des Finances Amadou Bâ.
En début de semaine, les étudiants de Dakar avaient exprimé leur courroux sur l’avenue Cheikh Anta Diop de Dakar. Ils ont fait face aux forces de l’ordre, rendant impraticable l’avenue. Ces étudiants ne sont pas rassurés par les propos du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan sur le paiement de la dette due aux établissements supérieurs privés lors de son passage à l’Assemblée nationale. « Depuis l’épisode des dérapages budgétaires de 2008, il est fait obligation à l’Etat de passer par l’Assemblée nationale pour effectuer des dépenses non autorisées. C’est pourquoi la dette due aux établissements privés d’enseignement supérieur n’est pas encore épongée. Les crédits votés par l’Assemblée nationale s’étant avérés insuffisants, il faut une autorisation de l’hémicycle pour pouvoir payer », expliquait Amadou Bâ. Pour sa part, le Cadre unitaire des organisations des établissements privés d’enseignement supérieur du Sénégal (Cudopes), rappelons-le, avait décidé « qu’aucun étudiant orienté par l’Etat dans les EPES, ne pourra reprendre ses cours tant que l’Etat, en gros, ne va pas dans le sens d’apurer sa dette ».
Les établissements privés réclament une enveloppe de 16 milliards 445 millions 599 167 FCfa au titre des années 2016-2017 et 2017-2018. Ils exigent de suite le « respect des dispositions contractuelles en amont et la mise en œuvre des procédures en aval pour la mise en place des 50%, au démarrage et le règlement des décomptes à bonne date au titre de l’année académique 2018-2019 ».