TOSTAN MET EN LUMIERE LE SORT DES FEMMES RURALES EXPOSEES AUX VIOLENCES NUMERIQUES
La préoccupation autour de la protection de l’égalité de genre et l’abandon des violences faites aux femmes et aux filles est au cœur des 16 jours d’activisme lancés à Thiès, au centre Tostan.

La préoccupation autour de la protection de l’égalité de genre et l’abandon des violences faites aux femmes et aux filles est au cœur des 16 jours d’activisme lancés à Thiès, au centre Tostan. La thématique porte particulièrement cette année sur les violences numériques et Tostan, à travers cette approche, a mis en lumière la réalité ayant trait au fait que les violences numériques touchent aussi les communautés rurales «où les mécanismes de prévention et de soutien restent peu adaptés aux réalités locales». Dans ce même cadre et selon les études publiées par l’Unesco, 73% des journalistes femmes ont été au moins une fois victimes de violences, à travers le numérique.
«L’accès aux outils numériques progresse en milieu rural. Au Sénégal, 89,1% des ménages utilisent un téléphone mobile. Parallèlement, plusieurs analyses régionales montrent que le harcèlement, la diffusion non consentie d’images et les fraudes liées aux services numériques figurent parmi les violences en ligne les plus courantes ».
C’est ainsi qu’à l’occasion de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, lancée à Thiès, Tostan a mis en lumière le sort des jeunes femmes en zones rurales, particulièrement exposées aux violences numériques. Il s'y ajoute que l'Unesco a récemment sorti des études qui montrent que 73% des journalistes femmes ont été au moins une fois victimes de violences, à travers le numérique. Et au-delà des journalistes, ce sont les femmes et les filles qui sont les plus victimes de ce fléau. C’est pourquoi la thématique de cette année des 16 jours d’activisme porte sur les violences numériques. Le centre TOSTAN de Thiès, un lieu d’apprentissage et de recueil de connaissances, a abrité le lancement et à cette occasion, souligne Mme Ndiago Ndiaye, Présidente du réseau paix et sécurité pour les femmes de l'espace de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui dépend du centre de la CEDEAO pour le développement du genre, leurs causes, leurs effets, leurs impacts sur la vie des populations, notamment des jeunes, des filles, des adolescents, les questions de la cybercriminalité, du harcèlement seront passés au peigne fin. Pour elle, c’est là des questions réelles, dont les impacts ont brisé des familles, occasionnant même parfois des suicides.
Compte tenu de tous ces méfaits, il est important que les organisations s'unissent pour travailler autour de la question afin de l’endiguer, car il s’agit d’un phénomène qui fait beaucoup de dégâts, d'une manière générale dans le monde entier. Particulièrement au Sénégal, elle soutient qu’il est enregistré des effets de dénonciation, de calomnie, des couples qui sont cassés à cause de ces formes de violence. Et à l’en croire, même les enfants et les élèves sont atteints parce qu'il est constaté une baisse des résultats scolaires, moins de rendement par rapport aux employés qui travaillent dans plusieurs domaines. Pour toutes ces raisons, elle indique que c’est important que les activistes et même les influenceurs qui utilisent les réseaux sociaux, s'engagent dans ce combat. Dans ce cadre d’ailleurs, il a été mis en place à Dakar, une organisation dénommée «Club des Ambassadeurs pour la Masculinité Positive», et l'un des objectifs est de lutter contre ces violences.
À cet effet, des acteurs de haut niveau ont été réunis, notamment des traditionnels, des religieux, des sportifs comme le lutteur Modou Lô, pour qu'ils interviennent sur ces questions de violence. Il a été demandé à ces jeunes ambassadeurs d'intégrer aussi cette question du numérique dans leur combat. Et dans les prochains jours, tout le monde verra que les réseaux sociaux seront inondés de messages de ces influenceurs et acteurs.
Vivien Manel responsable sénior suivi-évaluation à l’Organisme Non Gouvernemental(ONG) TOSTAN fait comprendre que le constat est que la législation par rapport à la violence numérique est insuffisante. Et pour cause, «elle laisse la porte ouverte à une forme d'impunité, qui fait qu'il y a beaucoup d'abus qui ne sont pas sanctionnés comme ils devraient l'être. Si de tels abus étaient sanctionnés avec de lourdes peines, il y aurait peut-être de moins en moins de gens qui se mettraient derrière le clavier, pour attaquer, faire du mal à d'autres. Cette législation a pour nous quelques faiblesses et de ce point de vue, elle n'est pas assez dissuasive. C'est pourquoi les gens continuent à s'attaquer à des familles, à détruire des vies». C'est dire donc, d'après lui, que beaucoup de personnes sont affectées par ces violences numériques, sans avoir le moyen de se défendre.
Au regard de toutes ces considérations, il est d’avis qu’il faut réviser les dispositions de cette législation, en faisant en sorte qu'elle soit réellement dissuasive. «C'est très difficile de réguler les réseaux sociaux, mais il faut aller vers une législation qui fait en sorte que ceux qui les utilisent pour faire du mal n'aient plus un certain nombre d'accès. Le moment est venu de faire en sorte que l'Internet, qui présente beaucoup d'opportunités mais malheureusement aussi beaucoup de dommages, puisse être sécurisé », s’est exclamée Mme Ndiago Ndiaye du réseau paix et sécurité pour les femmes de l’espace CEDEAO. «L’expérience de Tostan, forgée au cours de plus de trente années aux côtés des communautés, montre que les solutions les plus efficaces émergent lorsque les réponses sont co-construites avec les communautés, en tenant compte de leurs dynamiques sociales, de leurs pratiques culturelles et de leurs valeurs.
Dans de nombreux villages, les structures locales et les espaces de dialogue constituent déjà des ressources essentielles pour aborder les risques numériques et soutenir les personnes touchées», a noté l'Ong Tostan.











