LES DIX PERSONNES INCULPEES FERONT FACE AU JUGE MARDI PROCHAIN
Scandale «Dash plan» ou filles faciles sur Whatsapp

La division spéciale de cyber sécurité a déféré devant le parquet dix personnes inculpées dans le scandale qui avait défrayé la chronique sur les réseaux appelé «Dash plan» ou « filles faciles ». Des individus mal intentionnés avaient partagé sur «WhatsApp» une liste de dames et de demoiselles avec leur numéro de téléphone les traitant de mœurs légères ; avant de les exposer à la vindicte populaire. Et selon des sources dignes de foi, l’affaire a été même enrôlée pour le mardi 4 décembre prochain.
Le chef de la division spéciale de cyber sécurité, le Commissaire de Police, Dr Papa Guèye, a tenu, hier, un point de presse pour livrer les détails de l’enquête concernant l’affaire «Dash Plan». Cette affaire a terni l’image de nombreuses filles dont les numéros de téléphone ont été diffusés sur les réseaux sociaux notamment sur WhatsApp. Taxées de mœurs légères et blessées dans leur chair, la plupart d’entre elles avaient saisi la Police. Face à la presse, le Commissaire Papa Guèye a informé que dix personnes ont été interpelées dans cette affaire, des restaurateurs, des étudiants, des soi-disant footballeurs, entre autres. «Ils sont poursuivis pour les faits de collecte déloyale de données à caractère personnel, diffusion de ces mêmes données à travers internet et les réseaux sociaux, atteinte à l’image, à la dignité et à la réputation».
A en croire le chef de la division spéciale de cyber sécurité, les malfaiteurs avaient créé des groupes sur des réseaux sociaux notamment WhatsApp. «Ils collectaient les données personnelles d’honnêtes citoyens, la plupart des jeunes filles qu’ils présentaient comme étant de mœurs légères. Ces filles subissaient des chantages, soit ils leur proposaient une partie intime, soit il leur demandait de l’argent pour pouvoir retirer les données personnelles diffusées à travers les réseaux sociaux», a-t-il confié. A l’en croire, la division spéciale saisie a déployé les moyens humains et techniques pour non seulement identifier les délinquants, mais aussi les localiser, les surveiller ; «ce qui a conduit aujourd’hui à leur interpellation». «Ils (Ndlr : les délinquants) ont été placés en position de garde au siège de notre service et ils sont présentement devant le procureur pour les besoins de la continuité de la procédure», a-t-il indiqué. Et d’après nos sources, l’affaire a été même enrôlée pour le mardi 4 décembre prochain, date à laquelle les présumés diffuseurs de ces données à caractère personnel feront face au juge.
200 MILLIONS FCFA PERDUS A CAUSE DES ARNAQUES VIA LE TELEPHONE ET LES SYSTEMES D’INFORMATIONS CONNEXES
Par ailleurs, le chef de la Division spéciale de cyber-sécurité a révélé hier que deux bandes de cybercriminels ont été démantelées avec l’appui de leur expert technique international spécialisé en cyber-sécurité. Il s’est agi, dit-il, d’un groupe d’escrocs qui s’introduisait frauduleusement sur les plateformes de transfert d’argent, y réalisaient des virements frauduleux pour leur propre compte. Selon le Commissaire Guèye, les investigations menées par les services techniques et les services d’enquêtes judiciaires ont permis l’interpellation de six individus le 13 novembre 2018 à Kaolack. « Leur mode opératoire consistait à utiliser d’ingénierie sociale pour collecter des données permettant d’accéder aux comptes des victimes», renseigne-t-il.
Poursuivant, il affirme que ces cas d’arnaques au préjudice des honnêtes citoyens via le téléphone et les systèmes d’informations connexes connaissent, depuis quelques années, une véritable explosion. «Les escrocs usent de divers procédés pour parvenir à soutirer d’importantes sommes d’argent à leurs victimes dont la plupart ont eu la malchance de croire aux histoires racontées. Ils font croire aux victimes qu’elles ont gagné des lots ou à un tirage au sort. Il s’agit également de menaces de suspension de ligne téléphonique des victimes si elles n’exécutent pas les ordres dictés par l’arnaqueur. Mais également de nombreuses arnaques sur les transferts d’argent », a expliqué le Commissaire Papa Guèye. Il déclare que plusieurs personnes ont été dénombrées avoir été victimes de préjudice dont le coût global est estimé à 200 millions FCFA. «Bien que les délinquants aient été localisés dans plusieurs régions du Sénégal, force est de constater que 90% de ces arnaqueurs sont localisés dans la région de Kaolack», a-t-il affirmé.