L'OEIL DU TEMOIN DE CE MERCREDI

KEEMTAAN GI - A L’AVEUGLETTE
Et pourtant, il nous avait donné l’image d’un guerrier. D’un Soldat en treillis sur le front avec son Armée. Il avait remis le treillis lorsque la capitale souffrait d’une pénurie d’eau... Sans état d’âme, il avait envoyé ses plus sérieux adversaires en prison en plus de tenir en bride son opposition. N’hésitant pas à humilier ses animateurs. Il veut qu’on vote une loi, et voilà ses députés qui se précipitent. Quant à ses militants et supporteurs, ils sont si poltrons que tout ce que le Chef décide est bon. Il demande qu’on rouvre les écoles et lieux de culte, on salue sa vision et son courage ! Deux semaines plus tard, il change de décision et renvoie l’ouverture des classes à une date ultérieure. On voit en cette volte-face l’inspiration d’un génie ! C’est le meilleur de nous tous. Il avait appelé à une guerre contre le méchant virus avant de baisser les armes et de nous demander … d’apprendre à vivre avec lui ! Un génie, on vous dit… Juste que lui, plutôt que de vivre avec, il s’est barricadé avec sa famille. Madame qui aimait se frotter à la plèbe est devenue invisible. Quant à ses soldats, plutôt que de donner confiance au peuple, ils l’apeurent. Vous avez vu les mines d’enterrement de son ministre de la Santé ? On croirait que c’est pour bientôt la fin du monde. Son Beau-frère suait comme s’il s’était retrouvé à Kédougou alors que ce jour-là, la fraicheur enveloppait Dakar. Plus tard, son ministre de l’Enseignement Supérieur avait jeté son masque. Massacrant la communication de l’Etat autour de la Covid 19. Et voilà que pour quelques cas asymptomatiques à Ziguinchor, alors que la capitale en compte des milliers, on décide de renvoyer l’ouverture des classes. Quand un Chef tâtonne, il faut craindre le pire. Nos confrères de Jeune Afrique l’avaient caricaturé avec son masque sous les yeux, sans savoir où il mène ses troupes. On peut dire qu’ils ont vu juste !
KACCOOR BI
BATAILLON DU SAVOIR NOS BRAVES ENSEIGNANTS «TOMBENT» AU CHAMP D’HONNEUR !
Si c’était dans l’Armée, « Le Témoin » quotidien allait dire qu’une section du Bataillon des enseignants est tombée au champ d’honneur lors d’une embuscade virale tendue par un ennemi invisible. Comme quoi nos valeureux enseignants, on les tue, on ne les déshonore pas ! La preuve par Ziguinchor où ils ont été déployés dans des conditions périlleuses. Malgré tout, ils ont réussi leur montée en puissance jusqu’à rejoindre leur cantonnement à l’appel de la patrie. Dieu sait, notre Dirpub MON a applaudi des deux mains le courage et le patriotisme de nos vaillants soldats infectés tout en leur souhaitant prompt rétablissement. Lui, notre dirpub, a toujours défendu la cause enseignante durant des décennies comme en témoigne Doyen Ousmane Diouf, un ancien professeur au lycée Blaise Diagne de Dakar. « Si Mamadou Oumar Ndiaye a été plusieurs fois lauréat au Concours général alors qu’il était au Lycée Blaise Diagne, c’est grâce à nous, enseignants. Depuis « Le Soleil » et « Sopi » où il a fait ses débuts, Mamadou Oumar s’est toujours rangé aux cotés des enseignants dans leurs luttes syndicales. Donc son édito de l’autre jour où il parlait de « Bataillon de la peur » n’est pas trop méchant ! Ce n’était qu’une erreur de formulation ou d’appréciation. D’ailleurs, les enseignants ont une fois de plus prouvé leur volonté de sauver l’année scolaire » a déclaré cet enseignant ayant blanchi sous le harnais à notre collaborateur Pape Ndiaye. Pour ce qui est de cette rentrée des lasses avortée, armés seulement de leur craie, nos braves « Jambaars » se sont vaillamment déployés pour tenter de libérer l’école sénégalaise prise en otage par un mercenaire étranger nommé Covid19.
NDIAKHATÉ NDIASSANE CHAUFFEURS ET FORCES DE L’ORDRE S’AFFRONTENT
Des échauffourées ont éclaté entre chauffeurs et forces de l’ordre, ce mardi 2 juin 2020, au village de Ndiakhaté Ndiassane situé entre Thiès et Tivaouane, majoritairement habité par des chauffeurs et transporteurs, où plus de 400 familles vivent du transport. Un village donc rudement impacté par la méchante pandémie de la Covid-19 durant laquelle les habitants semblent étouffer et souffrir plus que tous les autres de l’arrêt du transport interurbain. Ils ont exprimé leur ras le bol en barrant la route, bloquant la circulation et défiant les forces de l’ordre. Selon leur porte-parole, Ellou Diaphaté, président du regroupement des chauffeurs de Ndiakhaté Ndiassane, « nous n’en pouvons plus. Nous sommes fatigués de rester à nous tourner les pouces, de l’épuisement de nos économies jusqu’à vendre les bijoux de nos épouses ». M. Diaphaté trouve que « le plus grave » reste « le mépris du gouvernement qui nous a poussés à nous endetter dans le renouvellement du parc automobile, et promis une aide que nous attendons encore ». A Ndiakhaté Ndiassane, depuis plus de deux mois donc, ce sont plus de 400 familles qui sont négativement impactées par les effets économiques de la pandémie du Coronavirus.
RAS-LE-BOL DES CHAUFFEURS DE TOUBA UN MARDI D’INTIFADA DANS LA CITE DE BAMBA
Des pneus brûlés sur fond d’Intifada, des affrontements avec les forces de l’ordre usant de grenades lacrymogènes… C’est le décor qu’il y avait hier dans la capitale du Mouridisme. Pendant plusieurs heures, des chauffeurs, transporteurs, jeunes de Touba et policiers se donnés en spectacle. Les manifestants avaient aussi menacé d’incendier le poste de police qui se trouve sur le tronçon Mbacké-Touba. Des chauffeurs et transporteurs de la ville sainte de Touba ont semé le trouble hier mardi 2 juin 2020. Ils ont brandi un niet relatif à l’état d’urgence et au couvre-feu qui, ont-ils scandé, les empêchent de travailler et de subvenir à leurs besoins. Bloqués à Touba depuis l’annonce du couvre-feu, le 2 mars dernier par le Chef de l’État, et voulant rentrer dans leurs différents lieux de provenance, des chauffeurs et apprentis ainsi qu’une masse de jeunes venus célébrer le Magal de Kazou Rajab, sont sortis envahir les principaux axes de la ville sainte afin de manifester leur désarroi. Pendant plusieurs heures, chauffeurs, transporteurs et jeunes de la capitale du Mouridisme ont jeté des pierres et autres projectiles. Ainsi, les policiers sont sortis pour contrecarrer le mouvement. Ce faisant, les chauffeurs et autres manifestants demandent à l’Etat de les laisser poursuivre leurs activités de travail. Pis, les protestataires sont allés jusqu’à menacer de mettre le feu sur le poste de police se trouvant sur l’axe Mbacké-Touba. Mais, malgré la détermination des manifestants, les limiers ont pu mettre la main sur plusieurs d’entre eux…
SERIGNE MOUNTAKHA MBACKÉ AUX MANIFESTANTS DE TOUBA ET MBACKÉ «RENTREZ CHEZ, JE M’OCCUPERAI DE VOS PROBLEMES DES DEMAIN»
Le Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, a réagi à la manifestation des jeunes de Touba ce mardi contre l’état d’urgence et le couvre-feu. Le religieux a haussé le ton. Serigne Mountakha Bassirou Mbacké a invité les disciples mourides, manifestants, à rentrer chez eux jusqu’à demain, mercredi. Histoire de lui laisser le soin de s’enquérir de fond en comble de la situation et voir comment s’impliquer pour trouver des solutions.
A MBACKE ET A TAMBA, DES MANIFESTANTS DANS LA RUE
Le ras-le-bol contre le couvre-feu surtout chez les transporteurs s’est aussi manifesté à Mbacké et à Tambacounda. C’est juste au moment de boucler cette édition qu’on nous a signalé que plusieurs manifestants sont sortis dans les rues de Mbacké commune pour exiger la levée du couvre-feu. Les manifestants ont brûlé à la surprise des forces de l’ordre des pneus et des troncs d’arbre sur l’axe e allant du quartier Palène au rond-point Total en passant par Niary Baye Fall. La même scène a été constatée à Tambacounda, plus précisément à Salikéné. Quelques arrestations ont été effectuées par les forces de l’ordre. Les manifestants, qui évoluent dans les transports en commun, ne peuvent plus supporter l’interdiction du transport interurbain qui les plonge dans un chômage surtout un manque de revenus les installant dans une précarité. Ce qu’ils ne peuvent plus supporter. Le risque redouté, c’est un effet boule de neige qui peut s’emparer de tout le territoire national.