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27 juin 2025
IL N'Y A AUCUN VIRUS OMICRON XBB EN CIRCULATION, SELON LE MINISTÈRE DE LA SANTÉ
La direction de la prévention a démenti l’information faisant état de l’existence d’un virus qui serait cinq fois plus dangereux que la variante delta du coronavirus.
Dakar, 27 juin (APS) – La direction de la prévention du ministère de la Santé et de l’Action sociale (Msas) a démenti l’information faisant état de l’existence d’un virus Omicron XBB qui serait cinq fois plus dangereux que la variante delta du coronavirus avec ”un taux de mortalité plus élevé”.
”Il est fait état dans les réseaux sociaux de ce jeudi 27 juin 2024, d’un message WatsApp affirmant l’existence d’un virus Omicron XBB cinq fois plus dangereux que la variante delta et a un taux de mortalité plus élevé’’, a relevé la direction de la prévention dans un communiqué.
La même source signale que le ministère de la Santé et de l’Action sociale ”n’est pas l’auteur de ce message malveillant de nature à installer le doute et la désinformation au sein de l’opinion”.
La direction de la prévention ajoute que le ministère ”prendra toutes les dispositions afin que de pareils messages ne puissent continuer à semer le doute dans l’opinion ou à discréditer le travail en cours’’. Elle invite les populations à la ‘’vigilance, à la sérénité et surtout à ne pas céder à la panique’’.
Des cas de Covid-19 ont été enregistrés chez des pèlerins de retour du pèlerinage aux lieux saints de l’Islam, récemment.
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SAMBA SY CHARGE LE GOUVERNEMENT SONKO
Selon l'ancien ministre, le Premier ministre manquerait un rendez-vous politique majeur en s'abstenant de faire sa DPG. Il estime que cette fuite en avant trahit un manque de préparation inquiétant de la part du nouveau pouvoir
(SenePlus) - Le gouvernement dirigé par Ousmane Sonko fait face à une critique cinglante de la part de Samba Sy. L'ancien ministre et actuel Secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (PIT) estime que le Premier ministre risque de manquer un moment politique important en s'abstenant de présenter sa déclaration de politique générale (DPG) devant l'Assemblée nationale.
Pour Samba Sy, la DPG est "un moment clé pour dessiner la feuille de route du gouvernement" face aux députés, comme le prescrit la Constitution. Pourtant, selon lui "il est curieux que ce soient les membres de l’Assemblée nationale qui plaident et dédouanent l’Exécutif de son devoir de se présenter". Il doute que le gouvernement soit prêt pour cette étape, évoquant les préparations menées en conseil des ministres qui n'ont visiblement pas abouti.
"Je trouve cela pathétique. Ils essaient de dorer un peu la pilule", dit-il au sujet des arguments évoqués pour justifier l'absence de DPG. Pour Samba Sy, "quand on est aux affaires et qu’on est élevé à la dignité d’un Premier ministre, on doit venir devant les représentants du peuple pour décliner une feuille de route".
L'ancien ministre va plus loin en qualifiant les trois premiers mois du gouvernement Sonko de "fébriles". Selon lui, "cette fébrilité, elle est de mauvais aloi. Elle n'est pas de bons conseils". Il appelle le Premier ministre à plus de "tempérance et de lucidité" alors qu'il a "le destin de dizaines de millions de Sénégalais" entre ses mains.
En refusant sa DPG, Ousmane Sonko manquerait donc un rendez-vous politique majeur et ferait preuve d'une fébrilité préjudiciable aux affaires de l'Etat, selon les critiques cinglantes de Samba Sy. Le gouvernement devra régler ce casse-tête pour retrouver la bonne mesure attendue à ce niveau de responsabilité.
par Thierno Alassane Sall
LE PREMIER MINISTRE DOIT FAIRE SA DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE
Invoquer le règlement intérieur de l’Assemblée pour se dérober à une disposition constitutionnelle n’est pas le chemin de la rupture. Le nouveau régime est, d’abord, attendu dans le respect de la Constitution et la reconstruction des institutions abîmées
L’article 55 de notre Constitution dispose : « Après sa nomination, le Premier ministre fait sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale. »
Cette obligation constitutionnelle n'a pas besoin d'être ensérée dans des délais. Le Premier ministre doit faire sa déclaration de politique générale avant que le gouvernement ne pose des actes dans le sens de l'exécution d'un quelconque programme et il va sans dire c'est déjà le cas.
Invoquer le règlement intérieur de l’Assemblée nationale pour se dérober à une disposition constitutionnelle n’est franchement pas le chemin de la rupture.
Le nouveau régime est, d’abord, attendu dans le respect scrupuleux de la Constitution et la reconstruction des institutions abîmées. Cela ne demande ni financement ni ressources. Sauf celles que l’on doit avoir en propre : se mettre à la hauteur de l’histoire et garantir une gouvernance démocratique.
par Guy Marius Sagna
LETTRE À OUSMANE SONKO
Je vous invite solennellement à ne pas tenir votre déclaration de politique générale tant que les dispositions relatives au Premier ministre n'ont pas été réintégrées dans le règlement intérieur de l'Assemblée nationale
En vertu de l'article 6 de la Constitution, l'Assemblée nationale est une institution de la République, ce qui signifie qu'elle doit fonctionner sur la base des règles clairement établies par la Constitution et par son règlement intérieur, lequel détermine son fonctionnement et organise de manière précise le déroulement de ses travaux.
Monsieur le Premier ministre, au moment où il vous est rappelé de faire votre Déclaration de politique générale conformément à l'article 55 de la Constitution, permettez-moi de vous rappeler également que le cadre juridique du travail parlementaire est actuellement compromis et se déroule d'ailleurs en toute illégalité en raison de l'introduction et de la mise en circulation depuis la 13e législature d'un faux règlement intérieur.
La loi n°2019-10 du 14 mai 2019 portant révision de la Constitution a supprimé le poste de Premier ministre. Pour être en conformité avec cette réforme constitutionnelle, l'Assemblée nationale, à travers la loi organique n°2019-14 du 28 octobre 2019, avait enlevé toutes les dispositions relatives au Premier ministre de son Règlement intérieur, notamment les articles 97, 98, 99 portant respectivement sur la déclaration de politique générale, sur la question de confiance et sur la motion de censure.
Par la suite, le 10 décembre 2021, l'Assemblée nationale a adopté le projet de loi constitutionnelle n°38-2021 qui restaure le poste de Premier ministre. Cependant, depuis la restauration du poste de Premier ministre, l'Assemblée nationale n'a toujours pas mis à jour son règlement intérieur. Au lieu de modifier à nouveau son règlement intérieur afin de réintégrer les dispositions relatives au Premier ministre abrogées depuis la loi n°2019-14 du 28 octobre 2019, le président de l'Assemblée nationale conduit les travaux de notre institution avec un faux règlement intérieur qui fait référence à des dispositions sur le Premier ministre abrogées depuis bientôt cinq ans.
Monsieur le Premier ministre,
Par lettre en date du 8 décembre 2022, j'avais interpellé votre prédécesseur, Monsieur Amadou Ba, pour lui faire savoir qu'il ne pouvait, dans l'état actuel du règlement intérieur de l'Assemblée, faire sa déclaration de politique générale puisque l'Assemblée nationale avait depuis 2019 supprimé toutes les dispositions relatives au Premier ministre. Il s'est entêté et a fait sa déclaration de politique générale le 12 décembre 2022 sur la base d'un faux règlement.
Monsieur le Premier ministre,
Considérant que l'article qui disposait dans le Règlement intérieur que la déclaration de politique générale doit intervenir au plus tard trois mois après l'entrée en fonction du gouvernement n'existe plus ; Considérant qu'il est fait sciemment circuler un faux règlement intérieur depuis la 13e législature et que le président de l'Assemblée nationale, formellement interpellé sur cette fraude à la Constitution, refuse de prendre l'initiative ou d'appeler les députés à restaurer la légalité, je vous invite solennellement à ne pas tenir votre déclaration de politique générale tant que les dispositions relatives au Premier ministre n'ont pas été réintégrées dans le règlement intérieur de l'Assemblée nationale.
Vous souhaitant une bonne réception, je vous prie, Monsieur le Premier ministre, de bien vouloir agréer l'expression de ma haute considération.
À PROPOS DE LA POLÉMIQUE AUTOUR DES PRIMES DE LOUIS FRANÇOIS MENDY
Le cri du cœur de l'athlète sénégalais, champion d'Afrique du 110 m haies, qui a craché sur une prime de 80.000 FCFA, a fait le tour du monde ces dernières heures.
Le cri du cœur de l'athlète sénégalais, Louis François Mendy, champion d'Afrique du 110 m haies, qui a craché sur une prime de 80.000 FCFA, a fait le tour du monde ces dernières heures. Cette situation a poussé iGFM à aller plus loin. Ce qu'il faut comprendre :
Les 50.000 sont considérés comme une prime journalière. C’est 10.000 par jour puisqu'il a du faire 5 jours au Cameroun, a-t-on appris. Malgré tout, la Fédération sénégalaise d'athlétisme aurait pu faire plus puisqu'il s'agit là d'un champion d'Afrique médaillé d'Or aux championnats d'Afrique se déroulant au Cameroun. Pire, Louis François Mendy a déjà décroché sa qualification pour les jeux Olympiques de Paris 2024.
Pourtant, la médaille d’or aux championnats d’Afrique est primée à 700.000 francs CFA. Mais le constat est que la prime est payée dès mois ou dès années après généralement dans ce pays qu'est Sénégal. Les exemples sont multiples : des athlètes sénégalais courent après leurs primes depuis 2007. Le cas de Amy SENE trois fois championnes d’Afrique de Marteau en est la parfaite illustration. Pire, la judokate, Monica Sagna, championne d'Afrique, a été contrainte de vendre de la friperie.
C’est tragédie dont vivent les sportifs sénégalais surtout les athlètes pourrait pousser ces derniers à changer de nationalité sportive.
Pour rappel, Louis François a affiché son mécontentement hier sur son compte Instagram : "Être champion d’Afrique pour gagner une prime de 50.000 FCFA de la part du ministère des Sports. Une autre somme de 30.000 FCFA rajoutée à cette dernière par le président de la fédération. Mieux vaut aller jouer au football car Sadio Mané ou Gana n’aurait jamais accepté cette somme. Je vous remets votre prime. Fier d’être Champion d’Afrique. Il est tant que cela cesse ».
Les athlètes sénégalais qui ont déjà décroché des médailles d'or dans ces championnats d'Afrique sont : Cheikh Tidiane Diouf (400 m), Louis François Mendy (110m haies) et Saly Sarr (triple saut).
UNSAS, MARIE YVETTE KEITA REMPLACE MADEMBA SOCK
Selon un communiqué de l'orgnisation, Mme Keita a été portée à la tête du syndicat de manière intérimaire en attendant les prochaines élections syndicales.
Le secrétariat exécutif de l’Union Nationale des Syndicats Autonomes du Sénégal (UNSAS) en session ordinaire, a nommé un nouveau secrétaire général intérimaire à la suite du décès de Mademba Sock.
Selon un communiqué sanctionnant la réunion que le syndicat a tenue ce mercredi 26 juin à son siège, Marie Yvette Keita a été portée à la tête du syndicat de manière intérimaire en attendant les prochaines élections syndicales.
Pour rappel, Mademba Sock a rendu l’âme dans la soirée du samedi 15 juin à Paris des suites d’une maladie. Né en 1959, Mademba Sock a commencé à se faire remarquer dès les années 1990 en tant que Secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de l’électricité (Sutelec).
A la tête de cette organisation, il s’est farouchement opposé à la privatisation de la Senelec décidée par le régime socialiste.
LA POSTE DANS LE GOUFFRE, LE PRÉSIDENT ENVOIE L’IGE POUR UN AUDIT
La dette que cette société nationale accumule l’empêche de tenir malgré que le président sortant a injecté beaucoup d’argent.
Cela fait plusieurs années que le groupe La poste rencontre des difficultés pour se redresser.
La dette qu’elle accumule l’empêche de tenir malgré que le président sortant a injecté beaucoup d’argent. Pour y voir plus clair, Bassirou Diomaye Faye a actionné l’Inspection Générale d’Etat (IGE).
Selon Libération, le corps de contrôle a été envoyé à l’entreprise nationale pour une mission d’audit afin de connaître l’origine de la situation déplorable qui a plombé le groupe La poste.
Il en sera de même pour beaucoup d’autres entreprises nationales. Une mission d’audit leur sera envoyée.
L'AGEROUTE MET EN GARDE LES AUTEURS D'ACTES DE VANDALISME AU NIVEAU DE L'AUTOPONT DE LOBATH FALL
L’Ageroute rappelle aux populations l’importance de la préservation du patrimoine routier qui est «un bien commun à nous tous et par conséquent, doit être protégé et sécurité ».
L’Ageroute condamne les actes de vandalisme et de vols consistant à l’enlèvement des écrous de liaison des piles aux semelles constatées au niveau de l’autopont de Lobath Fall.
Un document de presse publié stipule que «ces actes d’incivisme et d’indiscipline ont été enregistrés dans la quasi-totalité des ouvrages et peuvent avoir des conséquences dommageables pour la sécurité des populations et des usagers, occasionnant une dégradation prématurée de ces ouvrages ».
Les autorités concernées, a dit le communiqué, ont été informées de ces actes répréhensibles qui feront l’objet d’une application de la loi, dans toute sa rigueur, pour punir les auteurs.
L’Ageroute rappelle aux populations l’importance de la préservation du patrimoine routier qui est «un bien commun à nous tous et par conséquent, doit être protégé et sécurité ».
PAPE ALÉ FAIT RÉSILIER DES CENTAINES DE LIGNES TÉLÉPHONIQUES À LA RTS
Le directeur général de la RTS commence à faire le ménage en engageant des audits. En attendant, plusieurs véhicules ont été récupérées.
À la Rts, Pape Alé Niang, qui a été placé à la tête de la boîte, commence à faire le ménage. Il a engagé des audits. En attendant, plusieurs centaines de lignes téléphoniques ont été résiliées.
À la Rts, une mission d'audit financière, organisationnelle et du personnel a été lancée depuis deux semaines pour passer au peigne fin la gestion de son prédécesseur. Selon Libération, déjà 253 lignes téléphoniques, prises en charge par la Rts et affectées à des agents, ont été résiliées.
De plus, certains retraités de la Rts étaient même partis avec leurs «lignes». Les voitures affectées de manière illégale à certains directeurs ont été récupérées et reversées dans le parc automobile. Les audits sont en cours.
Par Ibou FALL
PAIN - BOULETTES...
«Ma dèfal la sauce, wala ? Ma dèfal la soblè, ou bien ? Ma défal la pobar, aussi ? Cube Maggi, bouga nga ? Moutarde nong ?»
Le pain n’est pas à la fête, contrairement à ce qui se passe aux alentours du 16 mai, à l’occasion de la Saint-Honoré, patron des meuniers… Pendant une semaine, dans toute la France, l’Hexagone se vante de la richesse de sa tradition boulangère, célèbre ses artisans boulangers et vend son savoir-faire dans l’allégresse imaginative. Ici, au Sénégal, même si c’est pain béni pour l’opposition trop bonne pâte qui n’ose pas en faire son levain, cette semaine, la miche, malgré elle, tient le haut du pavé : les meuniers font des têtes d’enterrement, les boulangers risquent l’apoplexie, le gouvernement s’énerve et les consommateurs se demandent toujours, malgré la baisse des prix décidée d’autorité, si on ne les roulerait pas par hasard dans la farine. Bref, le secteur est dans le pétrin, mais il n’y a pas grand monde pour en faire son grain à moudre.
Le sujet touchant à l’estomac, cette zone hypersensible chez mes cousins à plaisanterie, c’est donc le branle-bas de combat… En première ligne, bien sûr, le président de la Fédération des boulangers, Amadou Gaye, le bien nommé. Le brave monsieur tape mollement sur la table pour expliquer que la subvention du gouvernement est une crotte de mouche, en précisant quand même qu’il obéira sans hésitation aux injonctions gouvernementales, tout en murmurant dans les médias sa désapprobation. Presque en même temps, un dénommé Alassane Niang, qui se dit gérant de boulangerie dans la Médina, nous explique en malaxant les mots, que la fameuse baisse serait, comme perlimpinpin, de la poudre aux yeux. D’abord, les formes de la miche ne sont plus pareilles : ça passe des allures de drianké dodue à celles de mannequin efflanqué. Le vaillant compagnon du p’tit déjeuner de mes cousins à plaisanterie est en pleine cure d’amaigrissement selon les doctes précisions et donc, en résumé, là où il en fallait deux, il en faudra trois…
Bien entendu, les Ndoye et les Mbengue, qui sont tous propriétaires de boulangerie, ont des fournées différentes : les grosses miches pour la famille et les baguettes maigrelettes pour les autres. A défaut de remplacer la viennoiserie par du pain de singe, que les nutritionnistes considèrent comme bien plus nourrissant, on devrait leur payer ce saupoudrage en monnaie de singe ?
Les Diagne, les Dieng et les Mbodj, quant à eux, s’en moquent, mais alors, complètement : on a beau leur servir du redressement fiscal et saisir tous leurs comptes, leur pain, le matin comme le soir, sera forcément sur la table.
Ça ne blague pas avec les échos de l’estomac, ces gens-là…
Nous autres, les Fall, qui ne vivons que d’amour et d’eau fraîche même en période faste, nous regardons tout ça de loin et avec détachement. L’actualité brûlante est ailleurs.
Ben oui : enfin, on la tient la vraie photo officielle du Président Diomaye Faye. Il pose sur le perron de l’Elysée, serrant la paluche à l’homologue français, comme tout bon Président sénégalais digne de ce nom. Une fausse alerte avec l’arrivée par une entrée presque dérobée. On allait en prendre la mouche. Renseignements pris, les organisateurs de la Fête de la Musique, comme tous les ans, obstruent ce jour-là l’entrée principale.
La France et le Sénégal, deux démocraties, main dans la main, c’est vieux comme la République
On s’en doute un peu, déjà… Une semaine auparavant, en visite au Mali et au Burkina, c’est la douche froide pour les putschistes qui salivent de voir rejoindre leur association dissidente un Président démocratiquement élu, sénégalais de surcroît, comprenez le géant diplomatique des environs, chouchou de la France… Il n’est pas question de s’embarquer dans cette aventure cahoteuse : le Sénégal reste ce qu’il est depuis toujours, une démocratie. Donc, pas de familiarité.
On ne réinventera pas la roue durant ce mandat : le Fmi va prêter des sous, 240 milliards nous dit-on, non sans avoir gentiment tapé sur les doigts de ces débutants qui vont chercher 450 milliards de francs Cfa en eurobonds alors qu’ils n’en ont pas vraiment besoin. On ne sait pas si c’est du lard ou du cochon quand le représentant-résident suggère que cette nouvelle dette peut tout juste en éponger d’autres.
Prière d’éviter tout ricanement…
Ceci dit, le pays retient son souffle dans l’attente du discours de politique générale du Premier ministre Ousmane Sonko. Dans la tradition républicaine, c’est dans les quatre-vingt-dix jours suivant sa nomination qu’un Pm nous édifie sur sa conduite des affaires publiques, sa vision et les moyens qu’il entend y consacrer..
Apparemment, Ousmane Sonko y va à reculons… Comme on le comprend : au regard de la composition de l’Assemblée nationale, ça ne va pas manquer de… boulettes.
Je vous fais un tableau ?
Il aura en face de lui de redoutables débatteurs… Coura Macky en petite tête et Mame Diarra Fam toute en bleu, depuis le foulard en bataille jusqu’aux escarpins en soie, seront là pour lui administrer des cours de Droit public, ceux auxquels les deux juges constitutionnels échappent de justesse juste avant les élections. Il y aura aussi Abdou Mbow qui l’attend avec impatience sur les eurobonds que le gouvernement vient d’emprunter ; Ahmed Aïdara, après la colle sur la suppression des fonds politiques, n’ira pas par quatre chemins pour lui reprocher de traîner quant au règlement de la dette intérieure. Il lui expliquera comment éviter de payer à Eiffage les factures de Talix Group. Le Premier ministre a intérêt à écouter religieusement le gotha du Parlement
Dieu merci, Ousmane Sonko aura un allié de taille dans l’Hémicycle, l’honorable Guy Marius Sagna, prêt au sacrifice suprême pour le tirer de ce guet-apens. Je l’imagine monter sur un pupitre et baisser le froc pour exhiber un caleçon neuf en Vichy rouge, histoire de faire diversion et empêcher la motion de censure. Si ça ne suffit pas, le pape du Frapp s’emparera de l’urne pour la fracasser sur le parvis. Enfin, à la sortie du Pm après son brillant speech, l’intrépide député fera barrage de son corps pour empêcher que les députés du Pur ne l’agressent
Quand je vous prédis que ça promet, vous pouvez me croire !
Bien sûr, pour Ousmane Sonko, le laïus sur la souveraineté nationale ne peut manquer dans son discours, pourvu qu’il ne change ni le drapeau avec l’étoile verte ni l’hymne national ; le sourcilleux Pm trouvera certainement quelques lignes à consacrer au durcissement des lois contre les pédés, les transgenres, les travestis et les petits coquets coquins ; la chasse aux prédateurs de nos deniers également, pourrait faire chic à la télé ; tout comme les appels à pourvoir aux postes vacants.
Ne nous attardons pas sur les futilités et attaquons le plat de résistance : le pétrole et le gaz, à n’en pas douter, seront au centre de ce discours que le monde entier attend, à partir duquel le Sénégal trônera au rang des pays riches en quittant sans se retourner le clan des pays à budgets chiches.
Après un bref silence de cathédrale, ce sera la ruée pour s’inscrire sur la liste des intervenants : personne ne voudra rater ça, toute la planète nous regarde !
C’est évident, la liste des sujets qui fâchent est interminable… Il ne manquera certainement pas dans les travées un député qui enjambera le politiquement correct pour aborder les sujets sensibles. Par exemple, le complot d’Etat ourdi entre 2021 et 2023, qui occasionne des dizaines de morts, sans doute bien plus de blessés, des dégâts évalués en milliards de francs Cfa, juste pour sauver le «Projet».
Par quelle question commencer ?
Doit-on ouvrir le bal en lui demandant où en est la rédaction du fameux «Projet», qui a toute l’apparence de la tragi-comique comédie «L’Os de Mor Lam», ou alors l’interroger sur les preuves du complot d’Etat qui téléguide le Gps d’un honorable député en goguette, au point de le conduire par inadvertance dans un salon de massage à la devanture couleur de veilleuse de lupanar ?
Après la semaine du pain, comme dit la chanson, les boulettes à l’Assemblée ne manqueront pas de piment et convoquent les questions existentielles que pose tout vendeur de coin de rue digne de ce nom, venu de son lointain Fouta Djallon, sur un ton chantonnant : «Ma dèfal la sauce, wala ? Ma dèfal la soblè, ou bien ? Ma défal la pobar, aussi ? Cube Maggi, bouga nga ? Moutarde nong ?»