L’actuel champion d’Afrique des 110 m haies des 23e championnats d’Afrique qui se déroule présentement à Douala a exprimé son ras le bol contre les autorités qui gèrent le sport au Sénégal. A l’en croire, dans ce pays, mieux vaut jouer au foot que de pratiquer d’autres sports, notamment l’athlétisme.
Alors que les sportifs Sénégalais n’ont pas encore fini de siroter le succès retentissant obtenu de haute lutte à Douala, voilà que le couscous vient de recevoir du sable. Louis François Mendy, qui s’est paré de l’or du 110 m haies en début de semaine à Douala lors des championnats d’Afrique d’athlétisme, n’est pas content. Il est à la limite très remonté contre les autorités sportives du pays.
Pour cause, auréolé du titre de champion d’Afrique, Louis François Mendy n’a obtenu en guise de prime pour cette performance émérite que la modique somme de 50 000 FCFA. « Etre champion d’Afrique pour gagner une prime de 50 000FCFA de la part du Ministère des Sports (…) une autre somme de 30 000 FCFA est rajoutée à celle-ci par le président de la Fédération sénégalaise d’Athlétisme. C’est vraiment malheureux d’être champion d’Afrique au Sénégal » s’est indigné Louis François Mendy.
A l’en croire, être champion d’Afrique au Sénégal ne signifie rien du tout aux yeux des autorités qui n’ont aucun respect pour les autres disciplines. Ce n’est pas la première fois que les autres sportifs fustigent l’attitude des autorités à leur égard. Aussi bien les pratiquants des arts martiaux, en passant par le Volley ball, le basket entre autres ont toujours décrié le favoritisme du football à leur détriment.
Les autorités dépensent rien que pour les regroupements et le déplacement des Lions du foot plus des centaines de millions sans compter les primes de match qui varient 5 et 8 millions. Il est vrai que le football est l’opium du peuple, disait l’autre, et les gouvernants précédents jouaient beaucoup sur ce fil pour tenter d’amadouer la jeunesse, férus du ballon rond. C’est pourquoi ils ne lésinent pas sur les moyens. Le tiers de ces moyens octroyés aux disciplines leur permettrait de faire des miracles. D’où le courroux manifesté par cet athlète à l’endroit des autorités. « Mieux vaut aller jouer au football car aussi bien Sadio Mané qu’ Idrissa Gana Gueye n’auraient jamais accepté cette somme », a-t-il martelé avant de soutenir avec dépit et comme pour narguer le ministère des Sports. « Je vous remets votre prime, mais je suis fier d’être champion d’Afrique. Il est temps que cela cesse » a-t-il conclu.
A quelques semaines de l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 et au moment où beaucoup de sportifs sénégalais comptent sur lui pour décrocher une seconde médaille olympique, cette sortie de Louis François Mendy va sans doute apporter une discordance entre le ministère des Sports et certains athlètes. Peut-être qu’il est temps de revoir la prise en charge des sportifs de haut niveau afin de les motiver pour permettre au Sénégal de briller en Afrique et dans le monde pour nous glaner encore et encore des médailles d’or.
Par Dr Mohamed Lamine LY
POUR UNE DEMOCRATIE RENOUVELEE AU SENEGAL
Le 24 mars 2024 s’est tenue au Sénégal une élection présidentielle, dont l’issue présage de bouleversements sociopolitiques majeurs sur la scène politique africaine
Le 24 mars 2024 s’est tenue au Sénégal une élection présidentielle, dont l’issue présage de bouleversements sociopolitiques majeurs sur la scène politique africaine. En effet, des forces politiques prônant la rupture effective d’avec le système néocolonial françafricain ont réussi à accéder au pouvoir, de manière tout à fait légale et pacifique, en se conformant aux préceptes de la bonne vieille démocratie bourgeoise, qui s’avère, malgré tout, impropre à parachever la libération des classes exploitées et des peuples opprimés.
Le Sénégal, grâce au dynamisme de sa classe politique et à son implication précoce dans la vie institutionnelle de la métropole française, a toujours eu une longueur d’avance dans la pratique de cette démocratie de type occidentale, (abstraction faite de la lugubre parenthèse de la glaciation senghorienne), ce qui lui a même valu, une réputation surfaite de vitrine démocratique au niveau du continent africain.
Un pays aux traditions démocratiques mais inféodé à l’Occident
Il faut, quand même, reconnaître, que les traditions démocratiques au Sénégal et plus généralement, dans notre sous-région, remontent à la période précoloniale, avec une révolution politique anti-esclavagiste, antérieure à la celle française, sans parler de la Charte du Mandé, contemporaine, voire antérieure à la Magna Carta (1215), considérée par certains comme la matrice des droits de l’Homme dans le monde, adoptée bien avant le Bill of Rights de 1689 en Angleterre, la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Par ailleurs, dès le début du 19ième siècle, des représentants de la colonie du Sénégal seront envoyés dans les institutions parlementaires françaises à l’issue de compétitions électorales très disputées.
Le premier président sénégalais, Léopold Sédar Senghor, poète, chantre de la négritude, voulait faire de son pays, la Grèce de l’Afrique Noire et défendait une thèse plaçant la culture – et non l’économie – au début et à la fin de tout développement.
Sa francophilie débordante l’empêchait de se rendre compte de la pesante tutelle néocoloniale de l’ancienne métropole et allait être à l’origine du premier conflit politique du Sénégal indépendant., en 1962.
Après la mise à l’écart de Mamadou Dia, la voie était ouverte pour la perpétuation de la mainmise de la France, sur l’économie sénégalaise et celles de plusieurs pays de l’ancienne Afrique Occidentale Française, à travers leur système monétaire basé sur le franc CFA. Sur le plan politique, on a également noté une hantise de la France, à vouloir maintenir ses anciennes colonies dans la sphère d’influence du monde occidental.
Pour consolider son pré-carré en Afrique subsaharienne, la France mit en place, dès 1960, un secrétariat général à la présidence de la République pour les affaires africaines et malgaches dirigé par le puissant Jacques Foccart, personnage central d’une politique plus connue sous le vocable de Françafrique, ayant à son actif, outre le sabotage de monnaies nationales, des exécutions extra-judiciaires ou des putschs militaires.
Cela va avoir des répercussions sur la vie politique des jeunes nations africaines, surtout, à cette époque de guerre froide entre les puissances occidentales regroupées autour des Etats-Unis et le camp socialiste dirigé par l’Union Soviétique d’alors. Elle était caractérisée par la diabolisation des forces progressistes, selon le modèle du mccarthysme étatsunien, de triste mémoire, avec un ostracisme marqué à l’endroit des partis proches de la mouvance communiste, victimes d’interdiction administrative ou combattus par une répression féroce, pouvant par endroits, aller jusqu’à la lutte armée (Cameroun). De plus, les dirigeants du monde occidental, convaincus que la démocratie représentative pluraliste ou multipartisane était un « luxe pour les pays africains » confrontés aux affres du sous-développement, imposèrent le modèle du parti unique ou unifié.
Ce mode de gouvernance autoritaire allait être à l’origine d’une floraison de coups d’Etat, qui devenaient, par la force des choses, la seule voie de résolution des dissensions politiques ou d’accès au pouvoir.
Après la chute du mur de Berlin en 1989, il devenait urgent, pour le camp occidental, revigoré par l’effondrement inattendu du camp socialiste ennemi, de canaliser – à défaut de pouvoir la contrecarrer - l’aspiration universelle des peuples au progrès social et à la liberté. Le 20 juin 1990 constitue une date repère dans le cadre d’une nouvelle approche stratégique esquissée dans le discours de la Baule du président François Mitterrand. Il y appelait les pays africains à changer de paradigmes, du moment que la menace communiste semblait s’estomper.
Apogée du modèle démocratique sénégalais
Le Sénégal, un des rares pays africains à n’avoir pas connu de coup d’état militaire, avait amorcé, très tôt, sa mutation démocratique, après la longue décennie d’hibernation démocratique consécutive à la crise politique entre Senghor et Mamadou Dia (voir plus haut).
En 1980, le président Léopold Sédar Senghor démissionnait de sa fonction, ne supportant plus la pression de syndicats et partis de gauche, puis il faisait de son premier ministre, son dauphin, lui cédant le fauteuil présidentiel, par la grâce d’un artifice tordant le cou aux dispositions constitutionnelles.
Le président Abdou Diouf allait rester aux commandes de l’Etat sénégalais pendant deux décennies, durant lesquelles, deux tendances contradictoires allaient voir le jour. On assista d’une part à un élargissement relatif des espaces politiques et citoyens (multipartisme intégral, émergence de plusieurs syndicats autonomes, pluralisme médiatique…) et de l’autre à une libéralisation débridée des politiques publiques, à travers les plans d’ajustement structurel, selon le mot d’ordre « moins d’Etat, mieux d’Etat ».
Grâce à la lutte soutenue du mouvement national démocratique, on assista à une fiabilisation progressive du processus électoral (identification de l’électeur, secret du vote, fichier mieux maîtrisé…), permettant la survenue de la première alternance démocratique, le 19 mars 2000. Elle avait pour ambition de résoudre l’épineuse question de la demande sociale exacerbée par les plans d’ajustement structurel, du précédent régime socialiste, mais surtout d’approfondir le processus démocratique, en procédant à un rééquilibrage institutionnel et en mettant fin à l’excès de concentration de pouvoirs entre les mains du président de la République. Malheureusement, le président Wade, au lieu de démanteler le système hyper-présidentialiste, allait plutôt augmenter ses prérogatives dans la nouvelle constitution votée lors du référendum du 7 janvier 2001.
Une deuxième alternance sans véritable rupture
En 2012 survint la deuxième alternance démocratique sénégalaise, grâce à la victoire de Macky Sall au deuxième tour des présidentielles sur le président Wade, sanctionné à cause de ses dérives autocratiques. En effet, non content de violer la disposition constitutionnelle de limitation des mandats à deux, il faisait montre de velléités de dévolution monarchique du pouvoir à son fils Karim Wade. Pour contrebalancer la jeunesse et l’immaturité de sa formation politique, l’Alliance Pour la République, le nouveau président était convaincu, que la condition sine qua non de la survie de son nouveau régime était la mise en place d’une vaste Coalition, selon la devise «gagner ensemble et gouverner ensemble».
De fait, la collusion d’intérêts allait conférer à Benno Bokk Yakaar une longévité aussi démesurée que néfaste et en faire l’une des Coalitions les plus massives et les plus unanimistes de l’histoire politique du Sénégal.
On se rendit très vite compte, que le nouveau pouvoir n’avait aucune intention de procéder aux réformes démocratiques consignées dans les conclusions des Assises nationales, dans le projet de nouvelle constitution et dans les autres recommandations de la C.N.R.I, visant aussi bien à améliorer la gouvernance sociopolitique qu’à instaurer l’équilibre et la séparation des pouvoirs.
Plongée dans les abysses de l’autoritarisme
La gouvernance de la coalition Benno Bokk Yakaar, sous le leadership du président Macky Sall va être marquée par : La découverte de gisements de gaz et de pétrole, laissant augurer de rentrées de recettes significatives, à l’horizon 2025-2026
La judiciarisation de la scène politique, ainsi que la criminalisation des acteurs politiques de l’Opposition, abusivement caractérisés comme terroristes.
L’accentuation de l’instrumentalisation des institutions parlementaire et judiciaire, conduisant à des tripatouillages récurrents des textes de lois, voire de la Constitution et à l’embastillement de milliers de militants politiques et d’activistes…
Il faut dire que la mise aux arrêts de M. Ousmane Sonko était l’aboutissement d’un long feuilleton politico-judiciaire ayant débuté en février-mars 2021, en pleine crise de la COVID-19. A l’époque, le leader du PASTEF était au centre d’une affaire de mœurs avec des accusations de viol proférées par une jeune masseuse. La tentative des autorités judiciaires de l’envoyer en prison, alors que le dossier donnait tout l’air d’avoir été fabriqué de toutes pièces, (il allait d’ailleurs être acquitté le 1er juin 2023, des chefs d’accusation de viol et de menace de mort), allait déclencher des émeutes meurtrières, qui paradoxalement allaient booster la carrière d’Ousmane Sonko, arrivé troisième à l’élection présidentielle du 24 février 2019 et favori incontestable de celle de 2024. C’est bien pour cela, qu’il sera arbitrairement évincé de la compétition électorale et que le PASTEF sera obligé de désigner son camarade de parti, Bassirou Diomaye Faye, comme candidat de substitution.
Le putsch constitutionnel du 3 février 2024
Au début du mois de Février 2024, le Sénégal était sous les feux de la rampe, a occupé le devant de la scène médiatique et fait la Une des plus grands journaux internationaux. Le 3 février, le président Macky Sall a pris, quelques heures avant l’ouverture de la campagne électorale, un décret pour annuler la convocation du corps électoral, actant ainsi le report sine die de l’élection présidentielle., une première depuis plus de 60 ans.
Dénouement pacifique de la crise politique
Au lieu de se plier aux injonctions du conseil constitutionnel, le président allait se lancer dans une fuite en avant, en convoquant un prétendu dialogue national, le 26 février 2024, à Diamniadio. Mais ce dialogue aussi illégal qu’illégitime, cherchait à repousser la date du scrutin de plusieurs mois, au lieu de fixer – dans les meilleurs délais - une nouvelle date pour l’élection présidentielle, seule voie de résolution de la crise politique profonde et inédite, qui mettait à mal le modèle démocratique sénégalais.
C’était sans compter avec la détermination du Conseil constitutionnel à faire respecter les dispositions de la loi électoral en sortant une décision en date du 5 mars 2024 et rendue publique le lendemain. Dans celle-ci, la feuille de route issue des travaux du prétendu dialogue national et qui proposait de remanier la liste des candidats et de reporter l’élection présidentielle au 2 juin 2024, a été rejetée, sans autre forme de procès, car elle aurait eu pour conséquence, de prolonger le mandat du président Sall, au-delà du 2 avril. C’est finalement la date du 24 mars 2024 qui sera retenue. Face à l’inéluctabilité de la victoire du candidat Bassirou Diomaye Faye, attestée par d’innombrables sondages, il ne restait plus au président Macky Sall, inquiet pour son propre devenir et celui de ses proches, qu’à faire voter, le 6mars 2024, une loi d’amnistie et à faire libérer, la semaine suivante, les centaines de militants PASTEF arbitrairement détenus. Parmi ces derniers figuraient le candidat officiel et le président d’un parti en pleine ascension, un parti, qu’on avait fini par dissoudre, en invoquant les motifs les plus fallacieux, ce qui ne s’était plus produit depuis le début des années 60.
La réalité des faits démentait formellement cette mesure administrative de dissolution du PASTEF, qui pouvait être considéré comme un des partis les plus dynamiques, les mieux structurés, ayant de remarquables capacités en termes de mobilisation de ressources internes. De plus, il a joué les premiers rôles, fait preuve de résilience, de constance et a payé un lourd tribut dans cette confrontation politique épique avec le régime du Benno-APR, dont il a mis à nu les tares que sont la mal-gouvernance illustrée par de multiples scandales à répétition et le soutien à la dépendance néocoloniale.
C’est donc, en toute logique, que le « duo présidentiel » Sonko-Diomaye du PASTEF auréolé d’un parcours prestigieux voire héroïque, a remporté l’éclatante victoire électorale du 24 mars 2024 acquise, dès le premier tour, en devançant le candidat de Benno, son adversaire et suivant immédiat de près de 20 points.
LE VIOL ET LA PEDOPHILIE DETRUISENT LA VIE DES FEMMES ET DES JEUNES FILLES VICTIMES
« Le viol et la pédophilie sont des violences sexuelles très graves qui détruisent la vie des victimes particulièrement des femmes et des jeunes filles concernées », remarquent lesdits acteurs, qui pensent que « ce sont des problèmes de protection vitale
« Droits humains et Violences Basées sur le Genre (VBG) » ; « L’impact des violences sexuelles et leurs conséquences, focus sur le viol et la pédophilie » ; « Etat des lieux du viol et de la pédophilie au niveau local » ; « Le contenu de la loi criminalisant le viol et la pédophilie » ; « L’accueil, l’écoute et le counseling des victimes survivantes des violences sexuelles » ; « Prévention et prise en charge des victimes survivantes des violences sexuelles ». Ce sont là les principaux axes sur lesquels ont débattu nombre d’acteurs intervenant dans la prévention et les procédures de prise en charge des victimes de violences, en conclave à Thiès récemment, à l’initiative de l’Association des juristes sénégalaises (AJS).
« Le viol et la pédophilie sont des violences sexuelles très graves qui détruisent la vie des victimes particulièrement des femmes et des jeunes filles concernées », remarquent lesdits acteurs, qui pensent que « ce sont des problèmes de protection vitale, de santé et de respect des droits humains qui peuvent avoir des conséquences dévastatrices sur les femmes et les enfants en particulier, ainsi que sur les familles et les communautés ».
Un atelier de renforcement de capacités regroupant une trentaine de leaders communautaires, «Badienu Gox», «Bayou Daara», Imams, organisations communautaires de femmes, chefs de file de la communauté (femmes, hommes, filles, garçons), acteurs de la santé, représentants des instances gouvernementales, acteurs du système scolaire, acteurs judiciaires, policiers, gendarmes, société civile, entre autres. Avec comme objectif général de mener des actions de vulgarisation, de sensibilisation de la loi portant criminalisation du viol et de la pédophilie auprès des communautés, axées sur le changement de comportement afin de susciter chez elles une prise de conscience et les inciter à devenir porteurs de changement.
De façon spécifique, la formation vise à « sensibiliser la communauté sur les violences de façon générale et de façon spécifique sur les violences sexuelles et les Droits humains » ; « renforcer la connaissance des acteurs sur les violences sexuelles et les Droits humains » ; « renforcer la qualité de la prise en charge des victimes de violences basées sur le genre, spécifiquement des violences sexuelles » ; « déterminer un état des lieux du viol et de la pédophilie au niveau local pour avoir une mesure, aussi juste que possible, de l’ampleur du phénomène au niveau local » ; « promouvoir la culture de la dénonciation pour la prévention et l’éradication des violences » ; « favoriser une meilleure appropriation par la communauté de la loi criminalisant le viol et la pédophilie ».
Des actions en faveur de la lutte contre les violences basées sur le genre
Depuis des années, l’Association des Juristes Sénégalaises(AJS), consciente de la diversité et de la gravité des conséquences qu’elles entraînent pour les personnes qui la subissent, dit mener des actions en faveur de la lutte contre les violences basées sur le genre et spécifiquement des violences sexuelles dans le but de briser la loi du silence, d’aider les autorités à s’atteler au problème et de faire en sorte que les survivant reçoivent des soins appropriés. Elle dit avoir aussi mis à leur disposition une large gamme de services (soins de santé – physique et mentale –, soutien psychosocial, assistance juridique) à travers ses Boutiques de Droit avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers.
Dans cette même perspective, l’AJS a mis en œuvre un projet intitulé : « Contribuer à l’éradication des violences sexuelles par la sensibilisation, la vulgarisation et l’application effective de la loi criminalisant le viol et la pédophilie en zone urbaine et périurbaine », avec l’appui financier de l’Union Européenne. Le projet intervient dans six (6) régions du Sénégal, à savoir Dakar, Thiès, Kaolack, Diourbel, Saint-Louis et Tambacounda. »
POURQUOI LES CAÏDS EN DETENTION NE SAURAIENT MERITER NOTRE COMPASSION
Une criminalité dans la criminalité en milieu carcéral- Les récents affrontements entre détenus et gardes pénitentiaires remettent sur le devant de la scène la question du traitement de la criminalité en milieu carcéral.
Les familles des victimes du grand banditisme entre traumatisme et précarité.
Les récents affrontements entre détenus et gardes pénitentiaires remettent sur le devant de la scène la question du traitement de la criminalité en milieu carcéral. Exemple par le Camp pénal de Liberté VI à Dakar où la population carcérale est constituée de près de 1.200 pensionnaires. Des détenus pour la plupart condamnés pour meurtres, assassinats et vols à main armée, trafic de drogue et autres agressions barbares à la machette. Des caïds qui, on le voit, ne sont pas des enfants de chœur. Ce sont pourtant à ces taulards ayant souvent du sang sur les mains que les organisations de défense des droits de l’homme apportent leur soutien. Mieux, certains voudraient que la société accorde à ces criminels des conditions de détention dignes d’hôtels quatre ou cinq étoiles !
Pour mieux cerner les différentes catégories de détenus qui habitent le Camp pénal de Liberté VI, « Le Témoin » s’aventure à faire la reconstitution de certains faits. Des faits cruels face au récit desquels les âmes sensibles doivent notamment s’abstenir. Courant 2016 à la Cité Lobatt Fall à Pikine, le chauffeur Samba Sow a froidement exécuté sa patronne, à l’époque vice-présidente du Cese (Conseil économique, social et environnemental), Mme Fatoumatou Matar Ndiaye, lors d’un cambriolage avorté. Sans se faire prier, il avait reconnu sans ambages les faits odieux c’est-à-dire avoir tué son employeur. « Je l’ai poignardée à trois reprises en appuyant sa tête contre le sol » avait-il avoué devant la chambre criminelle de Dakar qui l’a finalement condamné aux travaux forcés à perpétuité. Depuis lors l’assassin Samba Sow séjourne au Camp pénal de Liberté VI.
Son crime barbare nous rappelle un autre tout aussi abject survenu à Tambacounda où une tentative de viol avait viré au meurtre. Il s’agissait de l’affaire de la jeune fille Bineta Camara sauvagement tuée par le gardien domestique Pape Alioune Fall. Reconnu coupable de tentative de viol et de meurtre, il a écopé de la réclusion criminelle à perpétuité c’est-à-dire prison à vie. Au lendemain du verdict, Malal Camara, le père de la victime, s’était dit soulagé : « Je me sens enfin soulagé car justice est rendue ! Je voudrais tout d’abord rendre grâce Dieu tout en remerciant tous les Sénégalais, les autorités religieuses, les hommes politiques, les mouvements de jeunesse de Tamba qui se sont fortement mobilisés pour soutenir ma famille » avait déclaré le père éploré en guise de piètre consolation après le meurtre dans des conditions horribles de sa fille adorée. Les populations de la banlieue dakaroise, elles, n’oublient pas le jour où les populations de Thiaroye-Tally Diallo se sont réveillées dans la douleur et la stupeur en apprenant le meurtre du vieux gardien Daouda Guissé âgé de 75 ans. Surpris nuitamment devant le magasin qu’il gardait, il avait été ligoté et battu à mort par des cambrioleurs armés. Il a fallu plus d’un mois pour que les éléments de la brigade de gendarmerie de Diourbel mettent la main sur le chef de gang, un certain « King ». Et quelques semaines après, les autres membres de la bande sont tombés les uns après les autres dans les filets de la Sûreté Urbaine de Dakar. Depuis lors, les caïds ne perdent rien pour attendre dans les couloirs de la prison.
Soudain, une balle dans la tête !
Avec l’affaire des « cambistes » de la rue Raffenel à Dakar, « Le Témoin » vous rafraichit la mémoire sur le type de détenus sanguinaires qui peuplent les camps pénaux comme celui de Liberté VI. Un jour des années 2000, les corps de deux cambistes, Alla Faye et Mbaye Ndour, avaient été retrouvés en état de putréfaction avancée dans le coffre arrière d’un véhicule de marque Mercedes, à la Sicap… Liberté VI. Les malheureux avaient été empoisonnés avant d’être délestés de leur sacoche contenant une somme de 500 millions cfa par les malfaiteurs. En fait, ils étaient tombés dans un piège où les avait entraînés un client se disant richissime et qui voulait changer un montant astronomique en devises. En un temps record, les éléments de Sûreté Urbaine de Dakar dirigée à l’époque par le commissaire Modou Diagne avaient réussi l’exploit de procéder à l’arrestation des auteurs de ce double assassinat odieux. Les coupables ont été condamnés à perpétuité. Actuellement, ils purgent leur peine au Camp pénal de Liberté VI. Comme ce fut le cas des assassins qui avaient froidement abattu le vieux commerçant Djiby Sarr devant son épouse et ses trois enfants mineurs. Le drame avait eu lieu à l’Unité 4 des Parcelles Assainies à Dakar lors d’un cambriolage avorté. Cette nuit-là, le vieux avait été réveillé par un bruit suspect en provenance de sa quincaillerie située en bas de son immeuble. Dès qu’il ouvrit la fenêtre pour jeter un coup d’œil sur son commerce à partir de son balcon, il avait reçu une balle qui lui avait fracassé la tête. Un crime odieux ! L’auteur du tir fatal, un Sierra-Léonais membre d’une bande composée en majorité de Sénégalais, avait été arrêté quelques semaines plus tard par les policiers alors qu’il faisait ses besoins nuitamment sur les rails du chemin de fer.
La délinquance urbaine jusque dans les cellules
Vols à l’arrachée avec violences, cambriolages à la machette, crimes d’empoisonnement, braquages à main armée, agressions sauvages, viols suivis de meurtres, trafics de drogue etc., la liste des actes de cruauté signés par des caïds ultra-violents est non exhaustive. Car chaque jour que Dieu fait, à Dakar comme partout ailleurs au Sénégal, de redoutables gangs de cambrioleurs et d’agresseurs agressent- violent ou même tuent. Souvent, ce sont de braves soutiens de famille c’est-à-dire des gens dont la présence ou l’activité est considérée comme indispensable à la vie ou à la survie de la famille qui sont ainsi arrachés à l’affection des leurs. En effet, la disparition brutale et cruelle de ces nombreuses victimes pulvérise des ménages entiers voire des familles élargies dont les membres sont dès lors plongés dans une éternelle précarité sociale. Certes, on peut comprendre qu’un décès soit l’échéance normale d’une longue maladie ou d’une vieillesse, voire d’un accident de la circulation ou d’un arrêt cardiaque, entre autres causes, mais quand il résulte d’un acte de banditisme, le choc prend les allures d’une cassure violente, profondément injuste. Surtout les malfaiteurs se la coulent douce en prison alors que, sous d’autres cieux, ils seraient conduits à l’abattoir. Autrement dit, la peine de mort leur serait appliquée !
Toujours est-il que les récents affrontements entre détenus et gardes pénitentiaires au Camp pénal de Liberté 6 remettent sur le tapis la question du traitement carcéral de la criminalité. Et surtout dans ce Camp pénal où la plupart des détenus, condamnés à de très lourdes peines et n’ayant plus rien à perdre dans la vie, ont fini par transformer leur lieu de détention en une sorte de Far West ou de Favelas. A preuve, les photos et vidéos filmées à l’intérieur de la prison par des bagnards furieux dont l’audace et la témérité laissent stupéfaits. Apparemment, bon nombre d’entre eux ne sont pas disposés à se repentir. Et pire, ils comptent poursuivre leurs activités délictuelles, voire criminelles, en milieu carcéral comme si, pour eux, l’emprisonnement faisait partie des « risques du métier ». Ce, avec la complicité, malheureusement, de certains surveillants de prison facilitant l’introduction de drogue, d’alcool, de billets de banque, de téléphones portables et d’autres produits prohibés en milieu carcéral.
Que sont devenus les veuves et orphelins des personnes tuées ?
Au lendemain des émeutes de Liberté VI filmées en direct et diffusées sur les réseaux sociaux, beaucoup de citoyens sénégalais se sont indignés de bonne foi que des gens privés de liberté soient maltraités, mal-nourris et mal-logés au point d’être poussés à la révolte. Ah, s’ils savaient ! Il est vrai que la surpopulation carcérale est le problème fondamental du Camp pénal de Liberté VI comme de tous les établissements pénitentiaires de notre pays, d’ailleurs. Un surpeuplement qui ne favorise pas de bonnes conditions de vie carcérales. Ce qui fait que, d’une manière générale, les détenus vivent dans des conditions déplorables et lamentables. Cela dit, pensent-ils, eux et les âmes charitables qui les défendent, en particulier les droits-de-l’hommistes, aux conditions de vie sociale des veuves (veufs) et orphelins dont ils ont froidement canardé les parents ? Se soucient-ils de l’éducation et de la santé de ces nombreux orphelins des victimes de leurs crimes ? Agée de 54 ans, Nd. K. Cissé fait partie des veuves du grand banditisme. Domiciliée à Cambérène, elle se souvient de l’aube où des agresseurs ont sauvagement poignardé son époux alors qu’il se rendait à son lieu de travail. « Les faits s’étaient déroulés vers 5 heures du matin au rond-point dit « Case Bi », à Cambérène, où mon mari attendait un véhicule de transport en commun. Au moment des faits, j’étais enceinte de six mois. Donc, il n’a pas vu naitre notre dernier enfant âgé aujourd’hui de 8 ans. Depuis sa disparition, nous vivons dans la précarité totale. A chaque occasion, j’explique à mes enfants l’agression au cours de laquelle leur père a été tué pour une sacoche contenant un téléphone portable et une somme de 13.000 cfa. Malheureusement, ils se perdent dans cette histoire à laquelle ils ne comprennent rien ! Evidemment, ils ont du mal à croire que des individus aient pu tuer leur papa pour des pacotilles. Un drame qui continue éternellement d’affliger tous les membres de ma famille » raconte la malheureuse veuve. Naturellement, elle n’éprouve aucune compassion vis-à-vis des détenus du Camp pénal de Liberté VI. « Peut-être que ceux qui se préoccupent de leurs conditions de détention n’ont jamais été victimes d’agression ou n’ont pas un parent tué par ces gens-là » confie la veuve Cissé.
Et quid de M. Diagne, un agent de la Senelec dont le jeune frère, étudiant, a été mortellement agressé par un gang de malfaiteurs en scooters ? « Le crime a eu lieu à Gueule-Tapée/Fass. La jeune victime était mon demi-frère puisque nous avons le même père. Le plus cruel dans cette affaire, c’est que le défunt était un brillant étudiant et unique fils de sa mère. D’ailleurs quelques mois après l’agression barbare de son fils, la maman est décédée de chagrin. Vous voyez comment ces dangereux types sont nuisibles à la société ! A défaut d’une peine de mort, la justice doit les neutraliser à vie en les plaçant à l’écart de la société. Malheureusement au Sénégal, il n’existe ni peine de mort, ni prison à vie véritable car les condamnés à perpétuité bénéficient toujours d’une réduction de peine pouvant aller jusqu’à 5 ou 10 ans. La vie n’est plus sacrée dans notre pays. C’est regrettable ! » s’emporte ce parent de victime.
Sous-officier de gendarmerie (Mdl/chef) à la retraite, M. Nd fut commandant de brigade à Dahra (Linguére). Il s’autoproclame porte-parole de nombreux enfants-bergers dont les parents ont été sauvagement tués à coups de machettes en milieu rural. « A Dahra, comme partout dans le département de Linguére, la criminalité rurale est souvent liée aux vols de bétail, aux règlements de compte sur fond de jalousie et aux viols. Dans de nombreux cas, les orphelins étaient mineurs au moment du meurtre de leurs proches ou de leurs parents. Au bout de quelques années, leur arrivée à l’âge adulte coïncide avec la libération conditionnelle de celui qu’on leur avait indiqué comme étant l’auteur du meurtre de leur père ou leur frère par exemple. A chaque fois qu’ils aperçoivent le meurtrier, ils libèrent des pensées compulsives de vengeance. Ce qui explique les nombreux cas de règlements de comptes, menaces de mort et autres tentatives de meurtres sur fond vengeance en milieu rural. Vous voyez comment la plupart des enfants des victimes de la criminalité vivent entre traumatisme et précarité » explique en substance cet ancien officier de police judicaire.
En tout cas, contrairement à une croyance populaire répandue, un système essentiellement punitif comme la prison peut difficilement prétendre pouvoir dissuader la récidive des délinquants endurcis. Parce que la plupart d’entre eux continuent à mener leur vie de délinquants ou de criminels en prison !
KENYA, L’INCERTITUDE FACE À UNE NOUVELLE JOURNÉE DE MANIFESTATIONS
Le Kenya se prépare jeudi à une nouvelle journée de manifestation antigouvernementale au lendemain de l’annonce par le président William Ruto du retrait de son projet de budget après la journée de contestation de mardi qui a dégénéré en violences...
En dépit du retrait du projet de budget controversé, annoncé mercredi par le Président Ruto, le Kenya vit dans l’incertitude face à une nouvelle journée de manifestations.
Le Kenya se prépare jeudi à une nouvelle journée de manifestation antigouvernementale, au lendemain de l’annonce par le président William Ruto du retrait de son projet de budget après la journée de contestation de mardi qui a dégénéré en violences meurtrières à Nairobi.
Sur l’avenue Moi du centre de la Capitale, où de nombreux commerces sont restés fermés ce jeudi matin, Moe, employé dans une parfumerie, vient de baisser le rideau. « Nous ne savons pas ce qui va se passer (…) Nous ne pouvons pas prendre de risques », déclare-t-il à l’AFP.
Le mouvement de contestation inédit mené par la jeunesse, qui a gagné le pays en moins de deux semaines et a pris de court le pouvoir, a émergé peu après la présentation au Parlement le 13 juin du budget 2024-2025, prévoyant notamment une TVA de 16 % sur le pain et une taxe annuelle de 2,5 % sur les véhicules particuliers.
Si de précédentes journées de mobilisation réclamant le retrait de ces nouvelles taxes s’étaient déroulées dans le calme, la manifestation de mardi à Nairobi a tourné au bain de sang, notamment aux abords du complexe de l’Assemblée nationale et du Sénat, dont certains bâtiments ont été incendiés et saccagés.
Selon plusieurs ONG, la police a tiré à balles réelles pour tenter de contenir la foule qui a forcé les barrages de sécurité pour pénétrer dans le complexe, une attaque inédite dans l’histoire du pays indépendant depuis 1963.
Au total, 22 personnes ont été tuées mardi, dont 19 à Nairobi, et plus de 300 blessées, a indiqué l’organe kényan de protection des droits humains (KNHRC).
« Pourquoi ont-ils dû tuer ces jeunes ? Ce projet de loi ne vaut pas la peine que des gens meurent (…) Certaines personnes sont en colère et pourraient vouloir se venger », a déploré Moé devant sa parfumerie, ajoutant : « Nous sommes en terrain inconnu ».
Car le bilan meurtrier de mardi n’a pas dissuadé le mouvement de contestation, qui s’est transformé en une dénonciation plus large de la politique du président Ruto, élu en 2022 avec la promesse de favoriser la redistribution des biens aux classes populaires.
Mercredi, une figure du mouvement de contestation, la journaliste et militante Hanifa Adan, a appelé à manifester à nouveau jeudi lors d’une marche blanche « pacifique » à la mémoire des victimes.
Quelques heures plus tard, William Ruto, qui avait la veille affirmé vouloir réprimer fermement « la violence et l’anarchie », a finalement annoncé le retrait du projet de budget, et dit vouloir une concertation nationale avec la jeunesse.
Une annonce aussitôt qualifiée d’« opération de com » par Hanifa Adan, et accueillie avec méfiance par nombre de manifestants qui se préparaient jeudi à battre le pavé dans le centre de Nairobi et dans d’autres villes du pays comme Kisumu (ouest) et Mombasa (sud).
« Trop tardif »
À Nairobi, un important dispositif de police a été déployé pour empêcher l’accès à State House, le palais présidentiel, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Vers 11H30 (8H30 GMT), aucun signe de mobilisation n’était visible près du centre d’affaires (Central business District -CBD) épicentre des violences de mardi.
Nelly, 26 ans, a dit à l’AFP vouloir rejoindre cette marche, jugeant le retrait du projet de budget annoncé par le président « trop faible, trop tardif ». « Il aurait pu le faire plus tôt sans que des gens meurent », a-t-elle dit.
« Nous allons marcher pour un meilleur avenir au Kenya », a-t-elle ajouté.
Le président de l’Association médicale kenyane, Simon Kigondu, a dit n’avoir jamais vu avant mardi « un tel niveau de violence contre des personnes sans arme ».
Un responsable de l’hôpital principal de Nairobi a affirmé mercredi à l’AFP avoir reçu « 160 personnes (…) certaines avec des blessures superficielles, d’autres avec des blessures par balles ».
L’endettement et le financement de l’agriculture en question
Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a réclamé mercredi que les responsabilités seraient « clairement » établies après la mort des manifestants.
Le gouvernement, qui avait fait valoir que les impôts étaient nécessaires pour redonner une marge de manœuvre au pays lourdement endetté, avait annoncé le 18 juin retirer la plupart des mesures. Mais les manifestants exigeaient le retrait intégral du texte.
« Comment gérer ensemble notre situation d’endettement ? », a largement intégré William Ruto après avoir capitulé sur le projet de budget.
Il s’est en particulier inquiété d’un trou significatif dans le financement des programmes pour les agriculteurs et les enseignants.
La dette publique du pays s’élève à environ 10 000 milliards de shillings (71 milliards d’euros), soit environ 70 % du PIB. Le budget 2024-25 prévoyait 4.000 milliards de shillings (29 milliards d’euros) de dépenses, un record.
Le Kenya, l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique de l’Est, a enregistré en mai une inflation de 5,1 % sur un an.
Par Babacar Louis CAMARA
TEL EST PRIS QUI CROYAIT PRENDRE
Pour ceux qui ont des yeux et une cervelle, l’amorce du changement systémique avec le nouveau pouvoir au Sénégal a eu un effet positif auprès de la population
Pour ceux qui ont des yeux et une cervelle, l’amorce du changement systémique avec le nouveau Pouvoir au Sénégal a eu un effet positif auprès de la population.
Les choses sont claires. Il y a d’un côté les optimistes majoritaires, qui saluent les premières décisions courageuses de rupture, et il y a de l’autre côté minoritaire, les charlatans qui prédisent à l’aide d’une boule de cristal que l’échec est imminent. Contentons-nous de compulser et de revisiter les premières séquences des actions de Monsieur Bassirou Diomaye Faye, Président de la République, après 80 jours d’exercice du Pouvoir.
1. Il ne fait pas l’ombre d’un doute que la composition du Gouvernement a été faite d’une manière objective et équilibrée avec la nomination de personnes dont le profil sied parfaitement à la fonction. Les ministères de Souveraineté que sont les Forces Armées, de l’Intérieur et de la Sécurité Publique et de la Justice ont été confiés à des dignitaires apolitiques expérimentés, rigoureux, et au passé glorieux.
2. La politique diplomatique de proximité déployée dès l’installation du nouveau Pouvoir en se rendant chez les pays voisins est un signal fort de l’ancrage du Sénégal dans le panafricanisme. Il ne fallait plus ostraciser les Etats voisins, mais plutôt travailler à leur réintégration dans toutes les instances sous régionales et de les inscrire à nouveau dans le concert des nations africaines en les laissant mener leurs réformes et leur politique.
3. La situation foncière au Sénégal était devenue inextricable, alarmante, telle une pandémie dans toute l’étendue du territoire provoquant de graves litiges fonciers pouvant déboucher à la révolte des populations. Il est donc heureux et salutaire que l’Etat central veuille désamorcer une bombe sociale qui allait fragiliser la cohésion nationale. L’annulation du partage de ‘’Bouki’’ sur l’immense superficie de Mbour 4 à Thies et son affectation pour des projets immobiliers nationaux est une source de satisfaction générale. Il en est de même sur les scandales de l’Aéroport Léopold Sédar Senghor, de la bande des filaos à Guédiawaye, sans oublier l’audit sur le bradage du patrimoine bâti de l’Etat.
4. Dans des difficultés financières très aigues depuis des années, le monde paysan était dans une grande détresse, frisant l’agonie. Grace à la diligence de l’Etat, la catastrophe a été évitée de justesse avec le paiement de plusieurs années d’arriéré de paiement. Avec ce geste fort, l’Etat a assumé sa responsabilité pour sauver la présente saison agricole.
5. La Publication des rapports des corps de contrôle a révélé la très mauvaise gouvernance, liée à une corruption endémique qui a prévalu sur une très longue période au Sénégal. Les sénégalais ont été abasourdis tant la prédation de nos maigres ressources ont été spoliées et saccagées. Il y a eu tellement d’orgies financières que le ressort social de confiance entre l’ancien Pouvoir et le peuple s’est cassé pour aboutir à ce fort sentiment de rejet envers la classe politique traditionnelle.
6. La tenue du Dialogue National, consacré aux Assises sur la Réforme et la Modernisation de la Justice va permettre à l’amélioration du système judiciaire sénégalais, qui depuis quelques années a été chahuté, mettant en mal notre modèle démocratique. Certainement, les Conclusions de ce dialogue sociétal réconcilieront les sénégalais avec leur Justice.
7. Les récentes actions citoyennes avec le Set-Setal ont été massivement suivies par les populations qui veulent un meilleur Cadre de vie, démontrant ainsi son adhésion totale à tout appel patriotique des Autorités étatiques. C’est une relation fusionnelle que l’Etat doit susciter auprès de cette merveilleuse jeunesse, enthousiaste et engagée dans la voie du redressement national. Et l’Etat doit veiller avec vigilance à ce que ne s’installe pas un Casus Belli entre les différentes générations pour une bonne et sereine transmission du bâtonnet ‘’témoin’’.
8. L’allégement remarquable et remarqué du dispositif de sécurité à Dakar a été bien apprécié par les populations qui ont été traumatisées durant des années par la présence intempestive et envahissante des Forces de Sécurité et de Défense. L’Etat vendait de la peur aux citoyens sénégalais qui se retrouvaient dans un environnement délétère et angoissant. Nous assistons aussi aujourd’hui à une gestion frugale de l’Etat, avec une sobriété protocolaire aux déplacements de Monsieur le Président de la République et des membres du Gouvernement.
9. Les différentes mesures prises par le Gouvernement pour l’acheminement des pèlerins à la Mecque, et le déplacement des sénégalais dans les régions à l’occasion de la Tabaski ont été positivement appréciées par les populations, ainsi que la gestion de l’approvisionnement du marché en moutons et denrées.
10. La nouvelle et grande volonté de l’Etat pour une transparence dans la gestion de nos ressources naturelles avec l’envoi d’une forte délégation ministérielle dans la région aurifère de Kédougou donne de l’espérance aux populations pour un avenir meilleur.
11. L’engagement solennel de Monsieur le Président de la République Bassirou Diomaye Faye avec le démarrage de la production pétrolière de Sangomar a amplifié la croyance que le Sénégal est entré dans une nouvelle ère de croissance et de développement.
12. La décision salutaire de revisiter les contrats et conventions défavorables au Sénégal est à magnifier à plus d’un titre. Elle permettra de rétablir une équité dans le partage des richesses produites à partir de nos ressources naturelles. Pour dire, nos ressources halieutiques, nos phosphates, notre or, notre pétrole, notre gaz, notre zircon, notre lithium et autres doivent servir d’avantage au peuple qui en est le dépositaire et propriétaire.
Dans un post sur la page Facebook de la Convention des Dakarois du 23 Mai 2023, nous écrivions : « Il nous semble aussi important que l’Etat du Sénégal doit avoir une plus grande confiance et empathie envers son secteur privé. Il y a un complexe et une immoralité manifeste dans l’attribution de certains marchés de travaux d’envergure aux entreprises étrangères, alors que l’expertise et les ressources humaines qualifiées ne font pas défaut au Sénégal.
Le secteur privé sénégalais est outillé pour exécuter toute ingénierie technique et financière. Il y a de l’entregent, disposant d’un portefeuille relationnel important à travers le monde pour trouver des partenaires techniques et financiers de références. Malheureusement l’Etat n’est pas à leur écoute, préférant traiter et négocier dans de lugubres officines avec ceux Qui ont été initiés et informés des projets. Ces délits d’initiés font le lit de la corruption, de la concussion et de la surfacturation.
Dans tous les pays réellement souverains, il existe une discrimination positive pour protéger et appuyer son secteur privé. » Comment comprendre qu’un simple aménagement de la Corniche Ouest de Dakar soit confié à une entreprise étrangère, alors que le Sénégal regorge d’architectes paysagers et d’environnementalistes ? L’Etat doit comprendre que la pauvreté ne se partage pas et qu’il doit créer des richesses qui bénéficieraient à la Nation sénégalaise par l’augmentation du pouvoir d’achat. L’Etat doit libérer les immenses énergies novatrices des jeunes sénégalais dont le génie et le talent sont reconnus. Le renouveau économique du Sénégal, passera indubitablement par l’endogénéisation d’une agriculture performante, adossée à une industrie de transformation et de valorisation des produits.
Comment comprendre que le Sénégal, gros producteur d’arachide, n’arrive pas à produire de l’huile d’arachide, malgré ses différentes unités industrielles qu’il faut simplement réhabiliter (SONACOS) ?
Comment comprendre qu’il n’existe pas au Sénégal une tannerie pour la transformation des peaux et cuirs, alors que nous en produisons énormément avec les fêtes religieuses (Tabaski, Magal, Gamou, etc.) ?
D’autres exemples peuvent être cités à volonté, tant le potentiel est énorme. C’est ce paradoxe à inverser qu’il faut saluer le narratif de la vision du Gouvernement qui s’adosse sur une endogénéisation intégrale du secteur primaire, à savoir l’Agriculture, l’Elevage et la Pêche, sans oublier l’Artisanat. L’Etat, désormais sous la férule des nouvelles Autorités, devra faire preuve de ténacité et de fermeté. Face aux groupes d’intérêt, au poids des habitudes et des droits acquis, il faut un réel courage politique pour réformer en profondeur.
Le Gouvernement du Sénégal doit poursuivre et intensifier ses efforts avec détermination pour engager des initiatives audacieuses et visionnaires qui inviteraient la jeunesse sénégalaise, porte étendard de la Nation, à s’approprier le PROJET. Pour l’Agriculture, la mère des batailles, il s’agira d’avoir une stratégie pertinente en concentrant les moyens sur les filières prioritaires (riz, maïs, mil, arachide), et résoudre enfin la problématique de la conservation des produits horticoles en cas d’abondance de production. Ce n’est pas le moment de nous divertir sur une production de blé au Sénégal, même si c’est possible.
Renforçons et développons d’abord les filières porteuses pour le rééquilibrage de notre balance de paiement, et encourageons les sénégalais à consommer du pain fait de blé et de mil. C’est de la redondance que de le souligner. Tous les leviers sont en place, il suffit de la volonté pour les actionner fermement. Dans tous les domaines, le secteur privé national est en mesure de proposer un accompagnement complet qui inclut la phase amont (conception, études, financements, et exécutions).
Les Autorités sénégalaises doivent relever le défi de construire la confiance avec le secteur privé national qui doit être le moteur de la croissance, créatrice de richesses. Certes, depuis son installation, le Gouvernement fonctionne avec des pare-feu car les urgences surgissent de partout, en prenant en compte la grande impatience des populations.
Néanmoins, il faut de la prospective et de la réactivité quand se présente des opportunités pour asseoir les bases des réformes économiques. Avec toute la bonne volonté du Gouvernement, le Sénégal ne se développera pas sans une approche inclusive de tous ses fils. Dans quelques années, un rendez-vous sera très attendu pour évaluer concrètement la tenue des engagements pris par le couple Diomaye-Sonko. Il y sera moins de questions de promesses que de constats.
TAUX DE FÉCONDITÉ : EN 18 ANS, L’INDICE SYNTHÉTIQUE A RECULÉ DE 5, 3 À 4 ENFANTS PAR FEMME
L’indice synthétique de fécondité a enregistré une baisse au Sénégal, passant de 5, 3 à 4 enfants par femme entre 2005 et 2023, tandis que la mortalité des enfants a chuté à 40 pour mille naissances vivantes contre 121 pour mille naissances vivantes...
L’indice synthétique de fécondité a enregistré une baisse au Sénégal, passant de 5, 3 à 4 enfants par femme entre 2005 et 2023, tandis que la mortalité des enfants a chuté à 40 pour mille naissances vivantes contre 121 pour mille naissances vivantes sur la même période, a indiqué, mercredi, le Directeur général de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd). Cette évolution a été mise en évidence par l’Enquête démographique et de santé continue (Eds-Continue) de 2023, a précisé Abdou Diouf.
«Il y a une tendance baissière du nombre moyen d’enfants par femme à la fin de sa vie génésique», a-t-il d’emblée relevé, à l’atelier de restitution des résultats de l’Eds-Continue 2023, après deux années de pause due à la pandémie du Covid-19.
Il a signalé que la fécondité a connu «une nette baisse avec un indice synthétique de fécondité (nombre moyen d’enfants par femme à la fin de sa vie féconde) de 5, 3 enfants par femme en 2005 contre 4 enfants par femme en 2023».
Selon lui, «les résultats de l’Eds-Continue 2023 montrent une continuité des progrès réalisés au Sénégal, particulièrement dans les domaines de la fécondité, de la santé maternelle et infantile et de la mortalité des enfants». Un document de l’Ansd relève «une tendance baissière de la mortalité chez les enfants de moins de cinq ans», laquelle est passée «de 121 en 2005 à 40 pour mille naissances vivantes en 2023».
La mortalité infantile, quant à elle, a reculé de 61 à 31 pour 1000 naissances vivantes chez les enfants âgés de moins d’un an, et de 35 à 23 pour ceux de moins de vingt-huit jours (mortalité néonatale) durant la même période. «L’Eds Continue, réalisée en 2023 en partenariat avec le ministère de la Santé et avec l’appui des partenaires techniques et financiers, en est à sa 13ème édition», a rappelé Abdou Diouf.
Elle a pour objet de recueillir un ensemble d’indicateurs sur la santé, principalement sur la santé maternelle et infanto-juvénile, mais également sur des indicateurs de démographie afin d’analyser leur évolution mais aussi de voir l’impact des programmes nationaux comme internationaux mis en œuvre dans le pays. «C’est une enquête qui fait partie d’un programme mondial d’enquêtes qui a débuté au Sénégal en 1986», a-t-il ajouté.
8782 ménages enquêtés
Présentant les principaux résultats, Lala Travaré, cheffe de la Division recensement et statistiques démographiques à l’Ansd, souligne que «8782 ménages ont été enquêtés, avec un taux de réponse de 98%». «Dans le domaine de la santé de la mère et de l’enfant, les niveaux des indicateurs sur les soins prénatals et postnatals restent élevés et stables depuis 2012. En effet, la grande majorité des femmes ayant eu une naissance vivante ont reçu des soins prénatals d’un prestataire qualifié (97%)», a-t-elle expliqué.
Elle a ajouté que «pour un peu plus de neuf d’entre elles sur dix (92%), l’accouchement s’est déroulé dans un établissement de santé, et dans 83% des cas, les soins postnatals ont été reçus dans les deux premiers jours après l’accouchement».
Le taux de planification familiale est de 27% pour «les femmes en âge de procréer [de 15 à 49 ans]».
LA TUTELLE DONNE DES GAGES
Les conditions de travail et d’emploi des marins ont attiré l’attention des autorités. le ministre de la Pêche, des Infrastructures maritimes et portuaires a signé deux conventions avec les acteurs pour rendre plus attractif et plus viable le secteur
Les conditions de travail et d’emploi des marins ont attiré l’attention des autorités. Pour sécuriser ces citoyens en leur permettant d’obtenir un travail décent, le ministre de la Pêche, des Infrastructures maritimes et portuaires a signé deux conventions avec les acteurs pour rendre plus attractif et plus viable le secteur. Après la rencontre de deux jours à la Somone avec les acteurs, le ministre des Pêches, Fatou Diouf, a signé la convention collective pour sécuriser les travailleurs du secteur maritime.
La ministre des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires, Fatou Diouf, veut une amélioration du secteur maritime en le rendant plus attractif. Pour atteindre un tel objectif, un atelier sur l’étude, la validation et la signature du projet de convention collective de la marine marchande fixant les conditions d’emploi des gens de mer employés à bord de navires/unités offshore qui opèrent dans les activités pétrolières et gazières offshore au Sénégal, s’est tenu à la Somone. Pour Fatou Diouf, depuis son accession à la magistrature suprême du pays, le Chef de l’Etat a fédéré les énergies pour permettre de réaliser des bonds qualitatifs dans la prise en charge des besoins des acteurs du secteur maritime notamment. «La convention collective offshore est d’une importance certaine, puisqu’elle répond à une exigence de conformité aux dispositions de la Convention du Travail maritime 2006 de l’OIT, qui a été ratifiée par notre pays. Ainsi, c’est un vide juridique qui se comble dans un secteur pétro gazier nouveau. Cela contribue à l’attractivité maritime du Sénégal qui se dote d’un instrument de conformité juridique. De même, au-delà de la finalité de l’apaisement du climat social pour les gens de mer en activité, la présente convention constitue un outil de plaidoyer pour susciter des vocations chez les jeunes», a soutenu la ministre de la Pêche qui poursuit en soutenant que c’est pourquoi son département a été réactif à la dénonciation par les syndicats regroupés autour de la plateforme des marins, de 24 articles sur les 70 qu’elle comporte.
Durant cette rencontre, certains points ont fait l’objet d’un consensus comme le préavis qui est passé de 8 jours à 1 mois pour les marins, à 2 mois pour les agents de maîtrise et à 3 mois pour les officiers ; le paiement d’une nouvelle prime forfaitaire fixe de pêche de 65 000 FCFA pour les marins sénégalais embarqués à bord des navires étrangers ; le relèvement des primes et celui de chaque emploi à la catégorie immédiatement supérieure.
UNE CONVENTION POUR SOULAGER LES TRAVAILLEURS
Cette convention collective signée contribuera, sans aucun doute, à la promotion du travail décent, estime Fatou Diouf. Mieux, poursuit-elle, c’est à ce prix que nous arriverons à la valorisation de la formation et de la promotion de l’employabilité des jeunes. C’est également le cap qui mènera notre pays à se maintenir sur la liste blanche de l’Organisation maritime internationale (OMI).
Pour sa part, Massamba Achille Edouard Guèye, directeur général de l’agence nationale des affaires maritimes (ANAM), se réjouit du fait que cette rencontre constitue l’aboutissement d’un travail collectif considérable entrepris depuis quelque temps, dans la Phase I, par les acteurs du secteur maritime, eu égard à la découverte de ressources pétrolières et gazières offshore et à la nécessité de mise en place d’une réglementation sociale spécifiquement applicable dans ce secteur d’activités offshore. «Il est apparu nécessaire d’engager de larges concertations avec tous les acteurs, pour qu’ensemble nous puissions acter l’harmonisation de la position de l’Etat sur la question de la réglementation sociale applicable dans l’offshore et permettre un démarrage sans heurts de l’exploitation des ressources escomptée cette année. Cette rencontre constitue, sans aucun doute, une nouvelle et excellente occasion d’échanger des informations et des points de vue sur la manière de rendre les mécanismes et les procédures de la convention collective offshore plus efficaces. Elle fournit aussi l’occasion d’identifier et de résoudre tout problème qui pourrait empêcher son application effective» a souligné le DG de l’Anam.
Toutefois, il faut souligner qu’il reste des points à améliorer dans le cadre d’une approche stratégique de mise en œuvre d’un dispositif complémentaire de formations conduisant à « identifier les besoins en emplois et qualifications ; créer ou adapter les référentiels des métiers, des formations et des certifications; concevoir des programmes et supports de cours ; identifier, former et accompagner les formateurs ; créer des infrastructures déconcentrées de formation aux métiers de la mer», ont listé les acteurs.
DIEGUY DIOP FALL ANTICIPE SON LIMOGEAGE
Elle n’a pas attendu le coup de balai qui va arriver sans doute d’un jour à l’autre surtout avec sa sortie au vitriol contre le ministre lors de son passage sur Rfm matin.
Diéguy Diop Fall, jusque-là Directrice de la Promotion de l'économie sociale et solidaire, a jugé nécessaire de démissionner de son poste. Dans une note rendue publique, elle a également fait savoir qu’elle compte poursuivre ses activités politiques auprès du président de l'Alliance pour la république et de Benno Bokk Yaakaar, Macky Sall.
Elle n’a pas attendu le coup de balai qui va arriver sans doute d’un jour à l’autre surtout avec sa sortie au vitriol contre le ministre lors de son passage sur Rfm matin. La responsable de l’Alliance pour la République, Diéguy Diop Fall, a préféré partir de son propre gré. Après avoir occupé le poste de Directrice de la Promotion des Droits et de la Protection des Enfants pendant trois ans, puis celle de la Promotion de l'économie sociale et solidaire, Diéguy Diop Fall a rendu le tablier hier.
Dans un communiqué parvenu à «L’As», la responsable politique de l'Apr a officiellement annoncé sa démission. «Je tenais à remercier son Excellence Macky Sall pour la confiance et surtout le renouvellement de ma nomination en tant que Directrice, je lui exprime toute ma gratitude pour la confiance qu'il a voulu m'accorder durant trois (3) ans à la tête de la Direction de la Promotion des Droits et de la protection des enfants (2021-2023), ainsi que de la Direction de la Promotion de l'économie sociale et solidaire (2023-2024)», a-t-elle déclaré. La désormais ex-Directrice de la Promotion de l'économie sociale et solidaire remercie aussi tous les membres de l'APR pour les moments de communion politique «qui ont traduit leur engagement sans aucun doute pour un Sénégal meilleur». Aux sénégalaises et aux sénégalais d'ici et de la diaspora, Djéguy Diop Fall réaffirme son attachement aux valeurs démocratiques qui fondent «notre république et inspirent le bien fondé de ses actions politiques».
La désormais Directrice de la Promotion de l'économie sociale et solidaire réaffirme son engagement politique pour un Sénégal de Paix, de respect de nos institutions. «Je confirme, réaffirme et reprécise mon engagement sans faille auprès du président de l'Alliance pour la République et de Benno Bokk Yaakaar, Macky Sall», soutient-elle.
À LA DÉCOUVERTE DE DJIBRIL SONKO, NOUVEAU MAIRE DE ZIGUINCHOR
Djibril Sonko, le nouveau maire de Ziguinchor, est un homme dont le parcours académique et professionnel a pesé dans la balance pour remplacer Ousmane Sonko, qui a démissionné après sa nomination au poste de Premier ministre.
Djibril Sonko, le nouveau maire de Ziguinchor, est un homme dont le parcours académique et professionnel a pesé dans la balance pour remplacer Ousmane Sonko, qui a démissionné après sa nomination au poste de Premier ministre. Originaire de Ziguinchor, il a étudié au CEM Tété Diédhiou, au lycée Djignabo et à l’université Cheikh Anta Diop, où il a obtenu un DEA en économie internationale à la Faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG). Son expérience en tant qu’inspecteur du Trésor, avec 15 ans de service, lui confère une solide compréhension des enjeux financiers et administratifs.
Djibril Sonko est membre fondateur du parti Pastef, coordonnateur départemental de Pastef Ziguinchor et, jusque-là 2ème adjoint au maire. Il a également occupé des postes d’enseignant à l’UCAD et à l’université Assane Seck de Ziguinchor, où il a partagé ses connaissances sur les marchés publics et l’économie.
Sur le plan associatif, Djibril Sonko a été actif dans diverses organisations, notamment le club Éducation à la Vie Familiale (EVF) du lycée Djignabo, l’AIESEC (Association internationale des étudiants en sciences économiques) et l’amicale des étudiants de la FASEG/UCAD. Il a également été chargé de revendications au sein du syndicat unique des travailleurs du Trésor.