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27 juin 2025
LA COOPÉRATION ENTRE RÉGIMES DE L'AES A PRIS UN CHEMIN DE NON-RETOUR, ESTIME ASSIMI GOITA
Mi-mai, les ministres des Affaires étrangères de l'Alliance des Etats du Sahel ont finalisé un projet de texte créant la Confédération de cette alliance que les chefs d'Etat de ces trois régimes militaires devraient adopter lors d'un prochain sommet.
La coopération entre les régimes militaires de l'Alliance des Etats du Sahel (AES - Mali, Burkina, Niger) a "pris un chemin de non-retour", a déclaré le chef du pouvoir malien, le colonel Assimi Goïta, après un entretien mardi à Ouagadougou avec son homologue burkinabè.
"Nos destins sont liés, nous avons pris un chemin de non-retour. Que ce soit clair", a affirmé le colonel Assimi Goïta à Ouagadougou, cité dans un communiqué du régime burkinabè, après un entretien avec son homologue, le capitaine Ibrahim Traoré. Selon le texte, Assimi Goïta est au Burkina pour "une visite d’amitié et de travail", dont la durée n'a pas été communiquée.
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, voisins et alliés depuis l'arrivée de militaires à leur pouvoir après des coups d'Etat – respectivement en 2020, 2022 et 2023, ont multiplié les actes de rupture avec la France, ex-puissance coloniale. Ils ont également annoncé en janvier leur retrait de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), une organisation qu'ils jugent instrumentalisée par la France.
L'AES a notamment pour but de "sortir des partenariats de façade et non efficaces pour nous orienter vers des partenaires sincères tels que la Russie, la Chine, la Turquie", a affirmé le colonel Goïta. "Ces nouveaux partenariats ont permis aux trois pays de bien s’équiper et de mener avec efficacité les opérations contre les groupes armés terroristes", a-t-il poursuivi.
Le Mali, le Burkina et le Niger sont minés par les violences meurtrières de groupes jihadistes. "Nous avons fait le point de notre coopération sur le plan bilatéral, abordé les questions sécuritaires et les questions sur le plan du développement économique", a également affirmé Assimi Goïta.
Le Mali et le Burkina travaillent ensemble sur des "formations conjointes" pour "renforcer nos capacités opérationnelles terrestres et aériennes", sur "le partage de renseignement entre nos services de renseignements et la mutualisation de nos moyens", a-t-il expliqué.
Mi-mai, les ministres des Affaires étrangères de l'AES ont "finalisé" à Niamey un projet de texte créant la Confédération de cette alliance, que les chefs d'Etat de ces trois régimes militaires devraient adopter lors d'un prochain sommet. Ni le contenu ni la date de la rencontre n'ont été communiqués.
LE PRÉFET DE DAKAR INTERDIT LA MARCHE DES TRAVAILLEURS DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
L’intersyndicale des Travailleurs des Collectivités Territoriales du Sénégal (ISTCTS) qui est en grève depuis 2022 réclame une augmentation de salaire de ses agents.
Prévue pour ce mercredi 26 juin à 10h, sur l’itinéraire Jet d’eau-ministère des Collectivités territoriales, la marche des syndicalistes n’aura finalement pas lieu.
Le préfet de Dakar n’a pas donné son autorisation pour organiser la manifestation.
L’intersyndicale des Travailleurs des Collectivités Territoriales du Sénégal (ISTCTS) qui est en grève depuis 2022 réclame une augmentation de salaire de ses agents.
Pour marquer le coup, ils ont encore décrété un mouvement d’humeur de 120 heures à partir du lundi 24 juin jusqu’au vendredi 28 juin, renouvelables chaque semaine.
LE GÉNÉRAL KOULIBALY, EX-N°2 DE LA JUNTE GUINÉENNE, EST MORT EN DÉTENTION
Il avait été condamné le 14 juin à cinq ans de prison ferme pour désertion et détention illégale d’armes par un tribunal militaire.
L'ancien chef d’état-major de l'armée guinéenne et ex-numéro deux de la junte au pouvoir est mort en détention des suites probables d'un traumatisme psychologique et d'un "stress prolongé", a annoncé la justice militaire mercredi.
Le général Sadiba Koulibaly, second du général Mamadi Doumbouya lors du coup d'Etat de septembre 2021, avait été condamné le 14 juin à cinq ans de prison ferme pour désertion et détention illégale d’armes par un tribunal militaire. Il est décédé le 24 juin, a annoncé le parquet militaire dans un communiqué qui suggère qu'il avait auparavant été transféré à l'hôpital.
L'autopsie ordonnée par la justice militaire à l'hôpital Ignace-Deen de Conakry indique que "le décès pourrait être imputable à un pyscho-traumatisme important et un stress prolongé" qui ont causé un arrêt cardiaque, dit le communiqué. Ses défenseurs avaient dénoncé son procès en criant à la machination.
Son décès survient dans une période de forte crispation intérieure, au moment où l'opposition critique un exercice du pouvoir autoritaire et solitaire par le général Mamadi Doumbouya, aujourd'hui investi président. La junte s'était engagée sous la pression internationale à rétrocéder le pouvoir à des civils élus d'ici à fin 2024, mais ce transfert est à présent repoussé à un horizon incertain.
Après le putsch de 2021, le général Koulibaly avait été nommé chef d'état-major de l'armée, poste qu'il a occupé jusqu'en mai 2023. Devenu ensuite chargé d'affaires à l'ambassade à Cuba, il était rentré en Guinée en mai afin selon lui de réclamer le paiement des salaires des personnels de la mission diplomatique. Il a été arrêté le 4 juin au motif que sa hiérarchie n'avait pas autorisé son voyage et qu'il avait abandonné son poste. Des armes ont été saisies chez lui, selon l'accusation.
CES MAUX QUI FREINENT LE DEVELOPPEMENT DES ENTREPRISES DU BTP
Difficulté d'accès à la commande publique, prolifération d’organisations, entreprises non qualifiées... le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) demeure jusque-là le parent pauvre de l’entrepreneuriat économique
Le syndicat national des entreprises du bâtiment et des travaux publics (SNBTP) a tenu son assemblée générale hier, sous le thème «Partenariat public privé, la préférence nationale en action». une occasion saisie par le secrétaire général dudit syndicat, Abdel Kader Ndiaye, pour lister les maux qui freinent le développement des entreprises du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP) et d’inviter l’État à privilégier la préférence nationale.
Occupant une part importante dans l’économie nationale, le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) demeure jusque-là le parent pauvre de l’entrepreneuriat économique. En effet, cette locomotive de l’économie sénégalaise dont le développement reste fortement arrimé à la croissance globale de notre économie contribue, rien que par la branche construction, à hauteur de 3% du PIB en 2018 et 12,3% de la valeur ajoutée du secteur secondaire. Ce qui en fait un secteur incontournable au vu des nombreux liens avec d’autres secteurs économiques connexes à qui il offre de fortes consommations, particulièrement l’industrie. Toutefois, il faut reconnaître que cette embellie ne profite pas aux entreprises sénégalaises, et surtout aux PME / BTP, même si l’Etat, avec l’aide de ses partenaires au développement, constitue son plus gros client à travers ses grands donneurs d’ordre (agences) et acheteurs publics qui absorbent plus de 50% de la commande publique. Une situation que déplore le Syndicat National des Entreprises du Bâtiment et des Travaux Publics (SNBTP).
Tenant hier leur assemblée générale, son président indique que la part moyenne cumulée de marchés des entreprises étrangères, dans les marchés immatriculés entre 2019 et 2021, équivaut ou dépasse le budget national en valeur.
De l’avis d’Abdel Kader Ndiaye, l’un des freins au développement des entreprises sénégalaises du secteur et surtout de la Pme reste lié aux conditions d’éligibilité et au système d’allotissement de la commande publique, surtout en matière de grands travaux. Pour lui, il s’agit là des raisons qui expliquent l’affaissement de nos entreprises et les difficultés de développement du secteur privé malgré l’affichage des taux de croissance moyenne de 6,6% publiés sur la période 2014-2018 et des taux de croissance respectifs du PIB réel estimés à 5,1% en 2020 et 6,1% en 2021.
De plus, il précise que le volume d’investissement cumulé de 9 685,7 milliards dans cette période a peu profité à l’entreprise sénégalaise. Occasionnant ainsi des difficultés de développement du secteur face en partie à des politiques qui ont généré une croissance extravertie. Revenant en outre sur les faiblesses de la filière BTP, M. Ndiaye indique qu’ils ont comme nom un cadre institutionnel désorganisé avec l’absence de dispositif de qualification et de classification des entreprises, la prolifération d’organisations professionnelles, la diversité des corps de métiers (bâtiments et travaux publics), une pléthore d’entreprises non qualifiées et de faibles capacités, caractérisées par des insuffisances en matière de formation. A cela s’ajoute un déficit de financement de l’activité remarquable par les difficultés d’accès au crédit et sa cherté, les créances non recouvrées et les longs délais de paiement soulevés par les acteurs de tous les sous-secteurs confondus etc. Une plainte qui, dira-t-il, reste en contradiction avec les statistiques officielles publiées qui affichent le respect des délais contractuels de paiement par les autorités contractantes.
LA PREFERENCE NATIONALE COMME MOTEUR DE RELANCE DU SECTEUR BTP
Sur le choix du thème «partenariat public-privé, la préférence nationale en action», Abdel Kader Ndiaye révèle que c’est un prétexte pour prendre part activement aux débats de l’heure, à travers une démarche participative et un esprit de concertation, de dialogue serein et constructif. En outre, il offre également l’opportunité aux acteurs de contribuer positivement à la réflexion sur les grands défis de notre développement, par la pertinence de leur force de proposition.
Revenant sur le partenariat entre l’Etat et les acteurs du BTP, il invite les nouvelles autorités à définir le statut de l’entreprise nationale qui demeure la première grande orientation, surtout de son contexte de promotion du contenu local. Mais aussi à relancer l’économie post covid en investissant dans le «produire local, construire local et consommer local» afin de promouvoir un véritable développement endogène.
Sans oublier de donner la priorité à la formation, à l’emploi des jeunes et des femmes, orienter l’économie vers la diversification et éviter l’emprise d’une économie de rente malgré notre nouveau statut de pays pétrolier et gazier, relancer le BTP avec le programme des 100 000 logements en facilitant l’accès au foncier aux constructeurs et aux promoteurs. Sur ce point, il salue l’acte du gouvernement d’affecter le site de Mbour 4 aux promoteurs.
Entre autres mesures, il invite l’Etat à engager et valider en urgence les réformes foncières, d’une part en réservant exclusivement la terre aux nationaux, comme le font bon nombre de pays, et d’autre part en résolvant les difficultés réels d’accès au foncier économique, proposer un pacte national sur l’utilisation de nos ressources qui va garantir que les richesses de notre pays profitent effectivement à nos entreprises et à nos ménages
Dans les domaines d’intervention où la compétence nationale est avérée, il est demandé aux autorités de ne pas recourir à une compétence extérieure. Mais aussi de rétablir le déséquilibre qu’il y a en matière de parts de marché en mettant en avant la préférence nationale et en réservant les ressources budgétaires aux entreprises communautaires, surtout à la Pme, véritable moteur de la croissance endogène. Par ailleurs, le SNBTP invite l’Etat à mettre en œuvre son engagement affiché d’inscrire le développement du secteur privé national en priorité absolue dans les nouvelles politiques publiques. Car la souveraineté politique repose sur le socle de la souveraineté économique, qui ne saurait être sans un secteur privé national fort et soutenu dans son rôle fondamental de moteur et de fer de lance de notre développement économique et social.
AUTOROUTE MBOUR-KAOLACK-FATICK, L’OUVRAGE LIVRÉ EN MAI 2025 AU LIEU DE JANVIER 2026
"Les travaux avancent et nous allons livrer avant le délai de janvier 2026, ce qui est formidable pour un ouvrage qui dessert plusieurs régions. Nous examinons également la possibilité de poursuivre vers Tamba", a dit le ministre des Transports.
Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens a visité hier le chantier de l’autoroute Mbour-Kaolack-Fatick. La livraison de l’ouvrage est prévue pour mai 2025, au lieu de janvier 2026, avec tous les équipements.
Sur l’axe Fatick-Kaolack, qui s’étend sur 100 kilomètres, 40 kilomètres sont déjà goudronnés et les différentes voies sont séparées.
Malick Ndiaye s’est réjoui de la construction de cette autoroute qui, selon lui, va impacter positivement l’économie du pays et les populations.
« Les travaux avancent et nous allons livrer avant le délai de janvier 2026, ce qui est formidable pour un ouvrage qui dessert plusieurs régions. Nous examinons également la possibilité de poursuivre vers Tamba afin de réduire les accidents et d’améliorer la mobilité », a-t-il souligné.
Il a ajouté que le développement du transport ferroviaire est une autre option afin d’accompagner davantage les populations et de favoriser des activités génératrices de revenus.
« Cela va contribuer à la réduction des accidents. Cette zone est accidentogène. De plus, des projets seront initiés dans le cadre de notre programme », a-t-il ajouté.
Le projet intègre également la construction de routes de connexion, notamment le contournement nord de Kaolack sur sept kilomètres. Les résultats attendus incluent l’augmentation de la capacité d’écoulement du trafic, l’amélioration des conditions de circulation et de sécurité des zones traversées, la desserte de l’aéroport à partir de la zone centre, ainsi que l’amélioration du cadre de vie des populations.
Ce projet devrait permettre la création de 2 000 emplois locaux directs sur l’ensemble des trois sections de l’autoroute : 868 à Mbour, 688 à Fatick et 450 à Kaolack.
Le système de péage sera de type fermé avec la construction de trois gares de péage comprenant des voies de péage manuel et des voies de télépéage (automatique).
Cependant, l’axe Mbour-Thia-diaye sera complètement ouvert à la circulation avant la fin de l’année 2024.
« Nous avons mis en œuvre les mêmes procédés que sur l’autoroute la Touba; ce qui nous avait permis de gagner 10 mois. Donc, nous espérons finir bien avant », explique Souleymane Diouf, coordonnateur du projet.
Au terme de sa visite, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, Malick Ndiaye, s’est réjoui de la construction de cette autoroute qui, selon lui, va impacter positivement l’économie du pays et les populations.
Par Rama YADE
LES AFRICAINS TIENNENT L’AVENIR DE LA DÉMOCRATIE ENTRE LEURS MAINS
Si les putschistes convainquent, c'est parce que la pratique démocratique moderne a déçu, loin de l'héritage africain. Enseigner l'histoire démocratique africaine est essentiel pour concilier démocratie et souveraineté nationale sur le continent
D’ici la fin de l’année 2024, le visage de l’Afrique politique ne sera -théoriquement- plus le même. Avec dix-neuf élections programmées cette année, le continent verra partir des présidents élus il y a plus de dix ans (au Sénégal et au Ghana), des transitions civiles incertaines (au Mali et au Burkina Faso), des élections à enjeux élevés (comme en Afrique du Sud) et des hommes forts s’accrocher (en Tunisie, au Tchad, au Rwanda). Cette volatilité, conjuguée aux récents coups d’Etat sur le continent, rend de nombreux observateurs pessimistes quant à l’état de la démocratie en Afrique.
L’«hiver démocratique » africain
Cet «hiver démocratique» n’est pas propre à l’Afrique. Aux Etats-Unis, selon Gallup, seuls 28% des Américains - un niveau record, encore plus bas qu’au lendemain de lattaque du Capitole le 6 janvier 2021- sont satisfaits du fonctionnement de leur système démocratique. En France, dans le cadre d’élections législatives anticipées, l’Extrême-droite, pour la première fois dans l’histoire de la 5ème République, est aux portes de Matignon après avoir viré en tête aux élections européennes de juin 2024. Il n’est pas surprenant que la valeur de la démocratie soit également contestée en Afrique, et que les arguments contre elle prennent la forme de revendications de souveraineté nationale et soient principalement dirigés contre les anciennes puissances coloniales. Partout où des coups d’Etat récents ont eu lieu, les putschistes ont publiquement rejeté l’influence des anciennes puissances coloniales (comme dans la région du Sahel avec la France) ou des institutions occidentales (comme au Soudan, où le Général Abdel Fattah al-Burhan a utilisé les réformes structurelles inspirées par la Banque mondiale pour justifier son coup d’Etat d’octobre 2021). Les putschistes ont reproché aux gouvernements précédents d’avoir mis en place des régimes faussement démocratiques, faibles et responsables de la persistance du sous-développement. Au Niger, le Président Mohamed Bazoum est détenu contre son gré depuis le 26 juillet 2023, accusé par une junte militaire d’avoir eu des «échanges» avec des «chefs d’Etat étrangers» et des «responsables d’organisations internationales»
Comment le concept de démocratie, hier si consensuel, du moins en termes d’aspiration, est-il devenu si clivant que son rejet n’est même plus tabou ? Il n’est guère de conférence internationale où des putschistes africains qui n’ont été élus par qui que ce soit ne revendiquent leur légitimité pour prendre le pouvoir par la force, comme le Colonel guinéen Doumbouya aux Nations unies en septembre 2023, avec l’approbation d’une partie des opinions africaines, en particulier parmi les jeunes générations.
Les arguments qui servent de prétexte au rejet de la démocratie sont de piètres excuses, sans compter qu’il y a quelque chose de profondément insultant à suggérer que les Africains ne méritent pas de choisir leurs dirigeants et, par conséquent, de vivre librement. D’ailleurs, pourquoi devrait-on croire que la démocratie n’est qu’un concept occidental ?
Une vision africaine de la démocratie
La Charte du Manden, proclamée en 1222, à l’époque de l’Empire du Mali -des siècles avant la Déclaration des droits du Royaume-Uni- est considérée en Afrique comme la première déclaration des droits de l’Homme de l’histoire. La charte célébrait la préservation de la vie (article 5 : «Toute personne a droit à la vie et à la préservation de l’intégrité physique») et organisait la coexistence entre les communautés (article 11 : «En cas de disparition de votre femme ou de votre enfant, cessez de courir après eux dans la maison du voisin»). Elle protège également les droits des femmes (article 14 : «N’offensez jamais les femmes, nos mères» ; Article 16 : «Les femmes, en dehors de leurs occupations quotidiennes, doivent être associées à toutes nos directions»), les étrangers (article 24 : «Au Manden, ne maltraitez pas les étrangers»), les sans-abri (article 31 : «Nous devons aider ceux qui sont dans le besoin») et même l’ennemi dans la bataille (article 41 : «Vous pouvez tuer l’ennemi, mais non l’humilier»).
On le voit, les Africains connaissent très bien la pratique démocratique, et c’est vrai bien au-delà de l’Empire du Mali. Chez les Yoruba, le pouvoir du chef était révocable. Chez les Ashanti du Ghana, le chef du village était choisi par les chefs de famille, qui formaient un conseil. Une association d’adultes de chaque village représentait l’opinion publique et élisait un président.
De nombreux succès démocratiques en Afrique
Aujourd’hui, les exemples de réussites démocratiques en Afrique ne manquent pas. Dans son rapport de 2023, Freedom House écrit : «La liberté en Afrique a légèrement progressé en 2022, 11 pays ayant connu une amélioration des droits politiques et des libertés civiles, et 9 connaissant un déclin.» Au Liberia, en janvier 2024, Joseph Boakai a succédé pacifiquement à George Weah, qui avait succédé à la première femme Présidente d’Afrique, Ellen Johnson Sirleaf, en janvier 2018. Au Botswana, toutes les élections depuis l’indépendance en 1966 se sont déroulées dans le calme, dans un système institutionnel multipartite où les minorités sont représentées. De l’île Maurice aux Seychelles, en passant par le Cap-Vert, les îles africaines jouissent d’une stabilité politique remarquable. La Namibie se distingue par le fait qu’elle n’a connu que trois présidents depuis 1990. Le troisième, Hage Geingob, décédé en février 2024, a été élu pour la première fois en novembre 2014 lors des premières élections entièrement électroniques d’Afrique. Il a succédé à Hifikepunye Pohamba, qui a respecté la Constitution en démissionnant après deux mandats.
Le Ghana est l’un de ceux qui ont vu leur pratique démocratique notablement progresser. Depuis la réforme constitutionnelle de 1992, le pays a organisé huit élections libres, alors que l’actuel Président, Nana Akufo-Addo, s’apprête à quitter le pouvoir en décembre 2024 après deux mandats.
En Zambie, le Président Hakainde Hichilema a pris ses fonctions en août 2021, à l’issue d’une transition politique en douceur avec le Président sortant Edgar Lungu, malgré une rivalité de longue date entre les deux hommes. Hichilema se présentait à l’élection présidentielle pour la sixième fois dont trois contre Lungu. C’est la troisième fois depuis 1991 que le pouvoir passe à l’opposition en Zambie. Au Sénégal, dans un geste exemplaire qu’on ne trouve pas dans les démocraties les plus abouties du monde, le pays a porté à la tête du pays le plus jeune Président de son histoire, un opposant qui était encore en prison quelques semaines avant le scrutin.
Il convient de noter que si toutes ces expériences réussies sont individuellement célébrées comme des exceptions, elles représentent une tendance significative des succès démocratiques africain.
La diversité culturelle, une chance pour l’Afrique
Contrairement à la croyance populaire selon laquelle l’Afrique est une terre de guerres interethniques, l’importante diversité culturelle du continent, loin d’être un simple défi, est l’un des éléments les plus originaux des systèmes démocratiques africains. Par exemple, le Sénégal a été dirigé pendant vingt ans par un Président qui appartenait à deux groupes minoritaires, les Sérères et les catholiques, dans un pays majoritairement wolof et musulman. Avec plus de trois mille langues parlées et des défis culturels multiethniques, les modèles politiques africains n’ont pas d’équivalent ailleurs dans le monde.
L’histoire de l’Afrique est pleine d’expériences de gouvernance multiculturelle. Dans l’Empire du Mali, divers peuples ethniques -Touaregs, Wolofs, Malinkés, Bambaras, Peuls et Toucouleurs- vivaient ensemble, et la tolérance religieuse était telle qu’aucun roi malien n’avait mené de guerre sainte. L’empire du Ghana, qui couvrait une vaste zone allant du Tekrour à Awdaghost, comprenait des populations aussi diverses que les Bambaras, les Toucouleurs, les Wolofs et les Sérères. Bien que l’empereur soit de religion animiste, il faisait preuve d’une grande tolérance envers les musulmans et choisissait la plupart de ses ministres parmi eux, ainsi que le rappelait l’historien burkinabè Joseph Ki-Zerbo dans son Histoire de l’Afrique noire en 1972.
Il n’y a pas de conflit entre la démocratie et la souveraineté
Mais si les arguments contre la démocratie avancés par les putschistes et leurs partisans font mouche, c’est parce que la pratique démocratique moderne, loin de cet héritage africain, les a déçus. Tout d’abord, la période coloniale a entraîné la destruction des structures participatives africaines traditionnelles telles que «les sociétés acéphales, les royaumes centralisés, les théocraties électives, les cités-Etats indépendantes et les républiques oligarchiques», comme l’ont rapporté les chercheurs Fanny Pigeaud et Ndongo Samba Sylla dans un livre de janvier 2024, De la démocratie en Françafrique.
La démocratie en Afrique a aussi été la victime collatérale des rivalités géopolitiques, car des hommes ordinaires, qui cherchaient à diriger leurs pays au lendemain de l’indépendance -tels que Patrice Lumumba en République démocratique du Congo, Samora Machel au Mozambique et Amilcar Cabral en Guinée-Bissau-, ont rapidement perdu la vie.
Deuxièmement, dans un contexte d’essor du terrorisme, la sécurité a été privilégiée par rapport à la démocratie. Quelquefois, elle a été une excuse commode pour museler les dissidents, esquiver ou même falsifier les élections. Dans les années 1990, l’ouverture démocratique a pu balayer de vieux dirigeants -comme le premier Président de la Zambie, défait en 1991 après vingt-sept ans au pouvoir, ou le premier Président du Malawi, Hastings Kamuzu Banda, battu en 1994 après trente ans de règne-, mais les transitions familiales et militaires sont restées une réalité largement partagée en Afrique. Les expériences démocratiques les plus réussies se sont apparentées à des luttes de libération nationale et se sont faites à un prix élevé, comme en Afrique du Sud, où le destin de l’ancien Président Nelson Mandela illustre la dureté de la lutte démocratique.
Il ne fait aucun doute que ces épreuves ont créé une «fatigue démocratique» qui a été renforcée par la persistance du sous-développement dans des pays dont beaucoup sont pourtant richement dotés par la nature.
La démocratie, c’est en effet bien plus qu’un processus électoral. L’organisation d’une élection, aussi parfaite soit-elle, si elle est une condition à la démocratie, elle n’en est pas la garantie si le taux de participation est faible, si les partis politiques en lice représentent le même camp politique, si les conditions de la concurrence sont biaisées, si les citoyens ne sont pas éduqués ou informés des enjeux, ou s’il n’y a pas de recours possible. Autant d’éléments qui relèvent de la politique éducative, de la formation civique, de l’existence d’institutions fortes, et qui échappent souvent aux missions d’observation et aux classements internationaux.
Alors que sa population devrait doubler au cours des vingt-cinq prochaines années et qu’une génération émerge avec l’ambition de faire entendre sa voix, l’Afrique tient entre ses mains une grande partie de l’avenir de la démocratie dans le monde. La jeunesse africaine est farouchement engagée dans les affaires publiques. Il y a certes un fossé évident entre les jeunes Africains, y compris des mouvements citoyens comme Le Balai Citoyen et Lucha, qui pourchassent les régimes autoritaires, et ceux de la même génération qui applaudissent les putschistes sahéliens. Néanmoins, les jeunes Africains sont unis par un désir commun de souveraineté nationale.
Les voies d’une restauration démocratique en Afrique
Pour retrouver de la valeur aux yeux des peuples, la démocratie version africaine devra non seulement rajeunir ses cadres (les nouveaux dirigeants quadragénaires d’Afrique de l’Ouest tranchent avec l’âge avancé des dirigeants africains), mais également incarner cette aspiration à la souveraineté et à une dignité retrouvée. Ni Washington ni Pékin ne peuvent apporter cela aux Africains.
Quant aux Occidentaux qui veulent renouer avec ce vieux continent à la population si jeune, il est important qu’ils ne pratiquent pas les deux poids deux mesures, mais qu’ils appliquent plutôt à l’Afrique le niveau d’exigences démocratiques qu’ils ont pour leurs propres citoyens.
Les dirigeants africains, quant à eux, doivent comprendre que la démocratie est d’abord un acte de patriotisme. C’est pourquoi il est fondamental d’enseigner l’histoire démocratique de l’Afrique, afin que démocratie et souveraineté nationale sur le continent cessent de s’opposer. Il est également essentiel de renforcer l’éducation civique, dès l’école primaire. Dans l’arène politique, le renforcement des institutions est crucial, y compris les administrations et les services centraux, ainsi que les contre-pouvoirs tels que la Justice et les médias. Il sera également nécessaire que les institutions reflètent mieux les réalités africaines, grâce à une meilleure représentation des anciens, le renforcement de la gouvernance locale et l’inclusion des associations de jeunes. Enfin, il est crucial que les responsables des partis politiques, souvent affaiblis par des années, voire des décennies d’opposition, d’exil ou de prison, soient à la hauteur de leur lourde tâche. Si les hommes en treillis sont en vogue aujourd’hui, il y a fort à parier que ce ne sera pas toujours le cas, et qu’il faudra alors que des patriotes visionnaires soient prêts à prendre la relève.
Rama Yade est Directrice Afrique d'Atlantic Council à Washington DC
Diomaye veille sur Sangomar
Le chef de l’Etat a effectué, hier dans la matinée, une visite sur la plateforme Sangomar où les premiers barils de pétrole sont en train d'être produits. Sur place, le président de la République a salué l’abnégation et le mérite de tous ceux qui ont cru à la présence de cette ressource au fond de nos océans et fait la promotion du bassin sédimentaire du Sénégal. Bassirou Diomaye Faye a en outre exprimé sa fierté après avoir vu à l'œuvre de brillants jeunes Sénégalais déployer leur savoir-faire au cœur de cette impressionnante plateforme. Il a enfin réitéré son engagement et celui du gouvernement pour une gestion transparente et équitable de nos ressources naturelles, au bénéfice du peuple sénégalais. Il a assisté à la production des premiers barils de pétrole sur la plateforme Sangomar, marquant ainsi une étape historique pour le Sénégal dans l'industrie pétrolière. Sa visite s'est déroulée en présence de Mme Meg O’Neill, CEO de Woodside Energy, du ministre de l'Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Soulèye Diop, du ministre des Forces Armées, le Général Birame Diop, et du Directeur général de Petrosen, Thierno Seydou Ly. Le champ Sangomar, situé à environ 100 km au sud de Dakar avec des réserves estimées à 630 millions de barils de pétrole brut et une production initiale prévue de 100 000 barils par jour, ce projet est un pas décisif vers la souveraineté énergétique et un avenir prospère pour notre pays.
Ouverture de la première session extraordinaire du CESE
Dans un décret daté du 5 juin, le chef de l'État a convoqué la première session extraordinaire du Conseil économique, social et environnemental. L'ouverture de cette session extraordinaire de l'année 2024 est fixée au mardi 25 juin 2024. Elle sera close à l'expiration de l'ordre du jour et, au plus tard, le mardi 09 juillet 2024. Il faut noter que c'est la première session du Conseil économique, social et environnemental sous le régime Sonko-Diomaye. Est-ce la dernière si l'on sait que les autorités actuelles, notamment le Premier ministre, a souvent qualifié le Cese que dirige Abdoulaye Daouda Diallo d'institution budgétivore ?
Une mission d'audit au PAD
Dans le cadre d'une évaluation globale de la gestion des Ressources humaines du Port autonome de Dakar et des services rattachés, le Directeur général a lancé une mission d'audit. La mission d'audit a été confiée à un cabinet externe sélectionné sur appel d'offres. En attendant les conclusions de la mission d'audit, informe la note, le renouvellement des contrats à durée déterminée arrivés à terme est suspendu. Wally Diouf Bodian a invité en outre tous les Directeurs sectoriels et Coordonnateurs de cellules à prendre toutes les dispositions nécessaires de nature à faciliter le bon déroulement de la mission.
Premier festival du «cousinage à plaisanterie» au Sénégal
Foundiougne abritera du 13 au 14 juillet prochain la première édition du festival du “cousinage à plaisanterie’’. Pendant deux jours, toutes les communautés de la localité vont se rassembler afin d’œuvrer pour la paix et la cohésion sociale. Plusieurs activités sont d’ailleurs prévues, notamment une foire commerciale, des plateaux artistiques, des panels, un reboisement, des démonstrations d’art culinaire, la lutte traditionnelle entre autres. Il est également prévu un forum axé sur le thème « L’importance du dialogue intergénérationnel et de la participation des jeunes à la préservation et à la promotion du patrimoine culturel». Selon les organisateurs, la parenté «plaisante» demeure un lien ancestral qui existe au Sénégal entre les communautés joola, sérère, pulaar, lébou, etc. Ils ajoutent que c’est un legs positif qui contribue beaucoup à l’harmonie des relations sociales entre les différentes communautés. Ils estiment que la jeunesse d’aujourd’hui tend vers l’isolationnisme, et qu'à travers ce festival, ils veulent ramener les gens vers une vie collective, autour des idéaux ancestraux. L’idée, soulignent-ils, serait de ramener les jeunes dans le cercle de vie communautaire et collectif, où la solidarité est de rigueur. Justifiant le choix de Foundiougne pour abriter l’évènement, les organisateurs soutiennent que c’est une zone avec une forte diversité culturelle et qui regroupe toutes les ethnies, notamment des diolas, des mandingues, des toucouleurs, des sérères, des lébous, etc. Ils appellent en définitive la diaspora à s’imprégner de cette initiative, qui permettra aux jeunes nés à l’étranger de mieux s’imprégner de l’importance du cousinage à plaisanterie pour la cohésion sociale.
And Samm Jikko Yi en croisade contre la rappeuse D. Freezy
Le collectif And Samm Jikko Yi refait surface. Cette fois-ci, il ne combat pas l’homosexualité mais la tenue extravagante portée par une jeune rappeuse, une certaine Elisa Marie Audrey Diatta, alias D. Freezy, lors d'une soirée organisée en partenariat avec la RTS, dans le cadre de la Fête de la Musique, au terrain ACAPES sis aux Parcelles assainies. La commission Femme de l’organisation religieuse a d’ailleurs saisi la haute autorité sur ces faits qu’elle juge particulièrement graves. Selon la commission féminine de And Samm Jiko Yi, cette tenue a choqué le monde avec un spectacle d'exhibitionnisme digne d'un film pornographique auquel elle s'est livrée presque nue, avec la complicité vulgaire de notre télévision nationale qui jamais auparavant ne s'est à ce point compromise dans la bassesse des mœurs.And Samm Jiko Yi estime dans la foulée que cette atteinte poignante à nos mœurs, à la morale, n'est pas digne et n'est pas sénégalais. C'est aussi, note-t-il, une agression de nos valeurs intrinsèques que notre nation de civisme et de retenue ne mérite pas. Pour ces délits d'une rare gravité, il exhorte enfin à sévir pour éviter que la population, outrée, n'essaie de régler ses comptes à sa manière, car de partout nous parviennent des interpellations menaçantes et des protestations que seule notre décision de vous saisir ont quelque peu calmées.
Le patron des Asp reçu par sa tutelle, Gl Jean Baptiste Tine
Après son installation, le Directeur Général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité ASP-Sénégal a été reçu hier par le ministre de l'Intérieur et de la sécurité publique, Général Jean Baptiste Tine. Seydina Oumar Touré dit avoir échangé avec le premier flic du pays sur les orientations générales de la tutelle technique. Les deux hommes ont également discuté de la promotion de la sécurité de proximité et du renforcement de la citoyenneté chez les jeunes sénégalais. Seydina Oumar Touré a en définitive effectué une visite de courtoisie auprès du secrétaire général dudit ministère.
46 060 candidats au CFEE à Thiès
Au total, 46 060 candidats ont commencé hier à se pencher sur les épreuves du Certificat de fin d’études élémentaires (CFEE), dans la région de Thiès, soit une baisse de 270 candidats par rapport à l’année dernière. Les filles sont fortement représentées avec 57,27%, soit au total 26 382. L’adjoint au Préfet Djadji Guèye a conduit la délégation officielle, comprenant entre autres Mouhamadou Diouf l’Inspecteur d’Académie, qui a visité quelques centres d’examen pour s’enquérir de la situation. « Tout se déroule bien et comme prévu », c’est le constat fait à la fin de la visite. La région de Thiès compte cette année 285 centres d’examen dont 39 pour l’option franco-arabe et 4 785 enseignants ont été mobilisés pour la surveillance, 4 040 pour la correction. C’est l’Inspection de l’éducation et de la Formation (IEF) de Mbour 1 qui concentre le plus de candidats avec 13 405, suivie respectivement de Tivaouane 9 355, Thiès-département 8 454, Thiès-Ville 8 212 et enfin Mbour 2 avec ses 6 634 candidats. L’année dernière, la région avait enregistré 46 330 candidats avec un taux de réussite 83,53%.
Le rappeur Dof Ndèye en prison
Déféré au parquet hier par la brigade territoriale de Kaolack pour tentative de meurtre et détention illégale d'arme, le rappeur Dof Ndèye va passer sa première nuit à la prison centrale de Kaolack, selon seneweb. Le chef du parquet a criminalisé le dossier de cet artiste en ordonnant l'ouverture d'une information judiciaire, avant de solliciter le mandat de dépôt, dans son réquisitoire introductif. Le rappeur domicilié à Grand-Yoff a été inculpé et conduit en prison. Pour rappel, le rappeur Dof Ndèye avait accusé le nommé B. Faye d'avoir vandalisé son véhicule, alors qu'il animait un concert à Ndoffane. Armé d'un couteau, il lui a administré plusieurs coups de couteau. Muni d'un certificat médical, B. Faye a porté plainte à la brigade territoriale de Kaolack. Le rappeur sera arrêté à Nguékhokh où il s'était réfugié, par les gendarmes, le 24 juin vers 4 h.
Le PAM dégaine plus de 700 millions F CFA
Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a dégagé hier plus de 700 millions FCFA au profit des populations vulnérables de la région de Kédougou et le département de Bignona. Cet acte du PAM entre dans le cadre du lancement du Plan National de Réponse à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle 2024. La cérémonie s’est tenue dans le département de Salémata, sous la présidence du ministre de la Famille et des Solidarités, en présence du ministre de l’Agriculture, du ministre de l’Éducation, du Représentant du programme alimentaire mondial au Sénégal et du représentant de l’ambassade de France au Sénégal, en plus des autorités administratives et locales. Le Pam se tient aux côtés de l’État du Sénégal avec l’appui financier de la France pour apporter une assistance monétaire d’environ 780 millions FCFA à plus de 6 000 ménages vulnérables de la région de Kédougou et du département de Bignona durant la période de soudure juin-août 2024. Cette assistance monétaire va permettre de renforcer la résilience des ménages. Par ailleurs, ce financement va permettre de déployer des actions de lutte contre la malnutrition infantile, informe un communiqué.
La Marine interpelle 150 migrants dont 3 femmes et 3 enfants
La Marine nationale continue de veiller sur les eaux sénégalaises. Le patrouilleur de haute mer Niani a intercepté hier une pirogue de migrants irréguliers à environ 135 km au large de Saint-Louis. Il y avait à bord 150 personnes dont 3 femmes et 3 enfants. Ils ont été ramenés à Dakar et les 6 malades pris en charge.
35 487 candidats ont composé au CFEE dans la banlieue
Les examens du Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee) et de l’entrée en sixième ont démarré hier dans la banlieue dakaroise. Selon l’inspecteur d'Académie de Pikine-Guédiawaye, Gana Sène compte au total 35 487 candidats dont 19 643 filles (soit 55,35%) ; et 15 844 garçons ont composé hier, soit une hausse de 458 candidats par rapport à 2023. Le franco arabe représente 7.05% et les candidats libres 3.97%. L’académie compte 153 centres contre 148 en 2023. Parmi les candidats, on note 4 non-voyants et 2 sourds-muets qui sont bien pris en charge d’après M. Sène. Il a mobilisé 6 154 enseignants dont 153 chefs de centre, 2 366 surveillants, 459 secrétaires de centre et 3 176 correcteurs. L’innovation, c’est la digitalisation de l’examen avec les inscriptions et le paiement en ligne.
Abus de confiance
Chauffeur de profession, M. Diop se repose actuellement à la citadelle du silence pour abus de confiance au préjudice d’un certain Moussa, émigré vivant en Belgique. Il a été déféré au parquet par la Police des Parcelles assainies suite à une plainte de l’émigré qui lui réclame 1,5 million de francs. Selon nos sources, les faits remontent en 2023. L’émigré avait confié au chauffeur son véhicule pour qu’il fasse du transport avec un versement journalier. Mais à son retour au Sénégal, ce dernier déclare ne rien devoir à l’émigré. Convoqué à la Police, il déclare que Moussa lui a offert le véhicule. Des allégations réfutées par l’émigré qui cite des témoins. Ce qui va motiver la garde à vue de M. Diop et son défèrement au parquet pour abus de confiance.
PLUS DE 400 ENFANTS ONT PARTICIPE A L'EVENEMENT AVEC COMME THEMATIQUE SPORT ET EDUCATION....
Olympiades citoyennes à Saint-Louis - Au menu , il y avait des jeux coopératifs, des jeux socio sport et Kid’S Athlètics et des animations et théâtre.
Pour une meilleure sensibilisation sur les articulations possibles entre Sport et Développement , le CEM André Louis Guillabert a abrité les olympiades Citoyennes de Saint-Louis, organisée par l’Association de Solidarité Sportive Culturelle et Artistique Nationale (ASSCAN) , en collaboration avec l’inspection d’académie , l’inspection de l’éducation et de la formation commune de Saint-Louis et des partenaires comme l’Agence Française de Développement (AFD) , le Comité d’organisation de Paris 2024 et le projet Jeux Olympiques Publics (JOP).
Trois cent (300) enfants des écoles de Devlop, 30 enfants du projet JOP , 32 enfants déficients visuels et 40 autres déficients intellectuels, 15 enseignants des 10 écoles et 20 animateurs socio sportifs formés au certificat en compétence d’animation socio éducative et populaire (CASEP), des autorités académiques et scolaires de Saint-Louis commune , les parents d’élèves , organisations de la société civile , les 10 directeurs d’écoles concernés, et des ONG comme Humanité & Inclusion ont participé à ces olympiades Citoyennes qui ont comme objectifs principaux à favoriser la sensibilisation aux valeurs olympiques , paralympiques et au sport pour la santé, en professionnalisant le secteur de l’animation socio éducative , le sport et l’activité physique qui seront au coeur de la cité.
Au menu , il y avait des jeux coopératifs, des jeux socio sport et Kid’S Athlètics et des animations et théâtre. Insa Diagne , responsable ASSCAN est revenu sur le sens de cet événement qui est selon lui multiple. « C’est le 23 juin , la journée olympique qui n’est pas beaucoup célébrée au Sénégal, mais à Saint-Louis, il y a 10 ans nous l’avons célébrons avec le Cnoss. Nous développons beaucoup de projets autour de l’olympisme, avec ses valeurs que sont l’amitié, l’excellence, l’inclusion et le respect que j’ai toujours considéré comme des valeurs ancestrales de notre société « A t-il d’emblée déclaré. Pour lui , c’est une occasion saisie pour organiser une activité citoyenne avec un thématique intitulé Sport et Développement, autour duquel sont associées des structures qui ne sont pas dans le sport où les activités physiques. « On a voulu mettre en lumière sport et éducation qui est une façon pour nous d’associer toutes les catégories d’enfants qui jouent ensemble et qui apprennent l’amitié, la cohésion sociale. D’autres thématiques et problématiques d’actualité à Saint-Louis sont embrassés notamment le diabète, les facteurs de risques, le sport inclusion avec la participation d’une classe déficients visuels de l’école Boly Diaw. L’innovation a été la participation à ces olympiades de l’équipe de Cécifoot de Saint-Louis, qui ont joué contre une équipe d’enfants valides à qui on a fermé les yeux. Une occasion d’aller à l’inclusion et d’ouvrir tous les secteurs d’activité à des personnes portant de handicap où en situation de handicap».
A t-il expliqué. Un Citystade , infrastructure multisports de proximité a été réalisé au CEM Guillabert par ASSCAN, pour mieux relier le communautaire au scolaire , pour une société éducative Un héritage de Paris 2024 , selon Insa Diagne qui espère que les jeux olympiques de la jeunesse vont laisser des héritages pareils pour le Sénegal et pour toutes les structures qui travaillent autour de l’olympisme. « Sport et éducation rentre dans le secteur du sport et développement qui a plein de thématiques qui embrassent les objectifs de Développement Durable , l’égalité des sexes, la parité entre autres. L’éducation est à la base du développement. Dans toutes prises d’initiatives , il faut impérativement le volet éducation derrière pour avancer. Sport-santé, sport -éducation, sport -infrastructures, sport - cohésion sociale. L’individualisme gagne de plus en plus nos sociétés, aujourd’hui le sport est le meilleur moyen de rassembler le monde «. A t-il conclu. Pape Amadou GUÉYE, secrétaire général de l’inspection de l’éducation et de la formation (IEF) commune de Saint-Louis a quant à lui fait savoir qu’à travers cet événement, les organisateurs veulent montrer qu’il est bon de placer l’éducation au centre de nos activités quotidiennes. « Autant on dit l’éducation tout le long de la vie , il faut également dire que le sport , tout le long de la C’est pourquoi je suis pour la pratique du sport partout et surtout montrer aux enfants les valeurs olympiques, sociales , et sanitaires».
L’autorité académique a lancé un message à l’endroit des parents d’élèves, élèves et structures que le sport c’est l’affaire de tous et que dans chaque entité, des leaders émergent pour montrer que le sport est une activité quotidienne. Selon le secrétaire général de l’IEF commune de Saint-Louis, le sport permet d’améliorer la santé des gens , en étant moins oisif avec la pratique de toutes les disciplines pour que Saint-Louis reprenne sa place d’antan dans le sport sénégalais.
Papa Amadou Ndiaye , président de l’association des parents d’élèves s’est dit très ravi de la réalisation du Citystade du CEM Guillabert par ASSCAN . Une infrastructure de proximité qui permet aux enfants de s’exprimer physiquement, intellectuellement et de se détendre avec la pratique du sport. Avec les vacances qui se profilent , et la particularité de Saint-Louis qui a la mer et le fleuve , les cas de noyade sont fréquents. C’est pourquoi les éléments des Sapeurs pompiers de Saint-Louis ont conseillé aux jeunes de ne fréquenter que les plages surveillées et autorisées. Les soldats du feu ont également fait une démonstration sur la protection et comment secourir une victime d’accident de la circulation en difficulté. L’association des diabétiques de Saint-Louis qui compte 3600 membres a eu droit à un stand où une séance de sensibilisation s’est faite sur le diabète qui est une maladie qui fait des ravages dans la vieille ville, avec un taux de prévalence de 16% d’après les enquêtes menées en 2023. Les 402 enfants âgés entre 6 et 13 ans ont communié ensemble dans une parfaite inclusion.
LE PROJET ARRIVE AVEC DES LENDEMAINS QUI CHANTENT
Le Document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) 2025-2027, le 12ème depuis son institutionnalisation au Sénégal rendu public jeudi dernier, a été réactualisé pour prendre en charge la vision du Projet incarné par Diomaye-Sonko
Le Document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) 2025-2027, le 12ème depuis son institutionnalisation au Sénégal rendu public jeudi dernier, a été réactualisé pour prendre en charge la vision du Projet incarné par le duo Diomaye et Sonko.
Selon les rédacteurs du document, celui-ci est élaboré dans un contexte national marqué par l’installation de nouvelles autorités politiques à la suite de l’élection présidentielle de mars 2024, sur la base d’un projet de rupture systémique. Il s’adosse en conséquence aux priorités d’action retenues lors du Conseil des Ministres du 09 avril 2024 qui, tenant compte d’un état des lieux actuel, des performances passées et des ambitions déclinées, vise à lutter contre la cherté de la vie ; à renforcer l’unité et la solidarité nationale, la bonne gouvernance, dans tous ses aspects(politique et démocratique, judiciaire, de gestion des finances publiques), à valoriser le capital humain en relation avec la promotion de l’emploi, notamment des jeunes et à renforcer la défense et la sécurité. Ainsi, conformément aux orientations retenues par le Gouvernement en vue de faire face aux défis économiques et sociaux, la nouvelle politique économique et sociale reflétée à travers le (PROJET) s’articule autour des cinq (5) principaux axes suivants : le renouveau institutionnel et l’engagement africain, l’économie endogène et la souveraineté alimentaire, le capital humain et la qualité de vie, la science, la technologie, l’innovation et les infrastructures durables et la sécurité nationale et le rayonnement international. « L’objectif visé à travers cette nouvelle politique de développement économique et social est de faire du Sénégal une nation juste, prospère et souveraine ; une nation ancrée dans de fortes valeurs cardinales sous-tendues par le patriotisme, le travail, l’éthique et la fraternité. Cette option des nouvelles autorités en faveur d’un changement systémique vise, entre autres, un changement de paradigme en ce qui concerne la gouvernance publique. Celle-ci devrait passer par une redéfinition de la politique extérieure (meilleure prise en compte de la souveraineté nationale), la modernisation de l’administration et une réforme profonde du fonctionnement de la Justice avec en ligne de mire le strict respect de la séparation des pouvoirs, la consolidation de l’Etat et la protection des droits et libertés » lit-on dans le document.
Pour une réforme profonde des institutions et un engagement patriotique au service de l’Afrique…
Selon toujours les rédacteurs du Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle, les changements significatifs intervenus sur le plan politique témoignent une fois de plus de la maturité du peuple sénégalais, de la vitalité de sa démocratie et du professionnalisme des agents publics malgré les crises institutionnelles. Dans sa quête d’un Sénégal meilleur au bénéfice de tous, le Gouvernement entend instaurer une gouvernance vertueuse, fondée sur l’éthique, la responsabilité et l’obligation de rendre compte. En outre, une politique hardie de bonne gouvernance économique et financière sera engagée par la lutte, sans répit, contre la corruption et la concussion, à travers, notamment, la répression pénale de la fraude fiscale et des flux financiers illicites, la protection des lanceurs d’alertes, la lutte contre le détournement de deniers publics et le blanchiment de capitaux, l’amnistie des prête-noms et leur intéressement sous condition d’autodénonciation, etc. De même, les compétences des corps de contrôle seront renforcées. Il s’en suivra une systématisation de la publication des rapports de l’Inspection générale d’Etat (IGE), de la Cour des comptes (CC) et de l’Office national de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC), dans un souci de transparence, d’équité et de justice.
Une croissance en progression de 6,4% sur la période 2025-2027
Au plan interne, les retards enregistrés dans le démarrage de la production du pétrole et du gaz, durant ces deux dernières années, ont pesé à la fois sur les prévisions de croissance et sur les recettes de l’Etat. Les prévisions de croissance sont estimées à 4,5% en 2023, 7,3% en 2024 et 9,7% en 2025. Néanmoins ces taux demeurent supérieurs à ceux attendus pour la zone CFA (4,2% en 2023, 5,5% en 2024 et 5,4% en 2025) et pour l’Afrique subsaharienne. Globalement, la croissance de l’économie nationale est attendue en progression de 6,4% sur la période de 2025-2027 avec un pic de 9,7% en 2025 coïncidant avec la deuxième année de l’exploitation du pétrole et du gaz. Cette bonne orientation de l’économie nationale devrait être soutenue en moyenne sur la période sous-revue par les performances du secteur secondaire (+10,3%), du secteur tertiaire (+5,1%) et du secteur primaire (+5,2%). Pour les années à venir, les prévisions du Sénégal, qui sont tributaires de l’exploitation effective des ressources pétrolières et gazières, viennent d’être confortées par l’annonce faite par la compagnie Woodside, ce 11 juin 2024, de la première extraction de pétrole du champ de Sangomar, au moment où l’avancement des travaux du champ gazier GTA préfigure un démarrage proche. A cela devraient s’ajouter les résultats attendus de la relance de certains secteurs qui font l’objet d’attention et de mesures de soutien de la part des nouvelles autorités. C’est le cas du secteur de l’agriculture qui avait largement contribué aux performances obtenues par le Sénégal en 2020 dans un contexte de récession mondiale et qui fait l’objet d’attention et de mesures de soutien soutenu des nouvelles autorités, pour optimiser ses performances.
LES BAILLEURS DES AGROPOLES DU SENEGAL BLOQUENT LEURS FONDS
Pour « sanctionner » le ministre coupable d’avoir nommé un DG sans appel à candidatures. L’argent ne coule plus au niveau des Agropoles du Sénégal
Une situation inédite est en train de se produire au niveau des Agropoles du Sénégal. Cette structure chargée d’impulser une nouvelle dynamique pour l’économie nationale est en train de mourir de sa belle mort. Les bailleurs refusent de débloquer les fonds nécessaires pour la continuation du projet et exigent un appel à candidatures pour le poste de directeur général.
L’argent ne coule plus au niveau des Agropoles du Sénégal. Et pour cause, les premiers décaissements qui avaient été octroyés pour le projet vont bientôt s’épuiser. Les partenaires que sont la BID (Banque islamique de développement), la BAD (Banque africaine de développement) et ENABEL (coopération Belge) ont décidé de ne plus injecter de l’argent au niveau des Agropoles du Sénégal. A l’issue de l’élection présidentielle du 24 mars dernier, Bassirou Diomaye Faye a été élu président de la République. Un nouveau gouvernement a été formé ayant à sa tête le Premier ministre Ousmane Sonko. Et Serigne Gueye Diop, exmaire de Sandiara, a été nommé ministre de l’Industrie et du Commerce. Il a fait remplacer l’ex-DG, El Hadj Djily Mbaye Lô, à la tête des Agropoles du Sénégal par Mme Aïssatou Diallo, ingénieur en agro-industrie, une ancienne de Nestlé Sénégal. Ça tombe bien puisque Serigne Guèye Diop est lui-même un ancien de la multinationale Nestlé basée à Vevey, en Suisse ! Tout ceci pourrait sembler normal. Le seul hic c’est que, dans les accords avec les bailleurs, ces derniers avaient exigé un appel à candidatures pour la nomination du directeur général de la structure. Or, dans le cas d’espèce, l’actuel ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Gueye Diop, n’a pas respecté cette procédure. Ce qui n’est pas au goût des bailleurs comme la BAD et ENABEL qui exigent un appel à candidatures pour le poste de DG. Ils ont décidé de ne plus mettre un copeck dans le projet une fois que les financements déjà débloqués auront été consommés.
Pour rappel, dans le cadre de l’opérationnalisation du Plan Sénégal Émergent (PSE), le Gouvernement du Sénégal a mis en œuvre le Projet de zone de transformation agro-industrielle (PZTA) ou Agropole. Ce projet phare du PSE vise à contribuer de manière significative à l’amélioration du bien-être des populations, surtout celles vivant en milieu rural. Il cherche plus particulièrement à asseoir les conditions d’un développement durable de l’agro-industrie qui constitue une niche importante d’emplois, notamment pour les femmes et les jeunes. Ainsi, on a assisté à la naissance de cinq Agropoles intégrés compétitifs au Nord, Sud, Centre, Est et Ouest qui encouragent le développement et l’industrialisation régionale par l’amélioration de la valeur ajoutée agricole créée au niveau local sur les chaînes de valeur aux potentiels de développement élevés tels que l’élevage, les fruits et légumes, la pêche et l’aquaculture, les céréales, les oléagineux, etc. (mise en réseau de tous les acteurs des chaînes de valeurs situées ou non dans un même espace géographique, à travers des partenariats verticaux et horizontaux visant à construire des synergies d’affaires en vue de la réalisation d’objectifs communs). Les agropoles ont principalement 5 objectifs : d’abord contribuer à la transformation structurelle de l’économie nationale, développer l’écosystème de l’investissement privé dans le secteur agro-industriel, augmenter la production des filières prioritaires, augmenter le taux de transformation des produits agricoles et contribuer à la création d’emplois décents et durables.