Baadoolo - Diomaye, Dakhaar seerna !
Yaggatoul ! On va entendre «deukk bi dafa Diomaye». Comme «deukk bi dafa Macky». Projet bi, la «panacée», suspend la colère. Mougne lèn nak. Quand on aura récupéré des milliards de la traque et des institutions budgétivores… Mais jusqu’à quand ? Ceebou dieune neexna mais seerna torop. Moins de «nokkoss» et autres «safal» dans la marmite. Mbaadou on a confondu Diakhar avec dakhaar. En tout cas, Dakar mettina ! Lii mooy lekkal diakhatou, comme disait le comédien Saa Neekh ! Yallah baakhna !
Affaire Yavuz Selim Madiambal Diagne interpelle Bassirou Diomaye Faye
Fermé depuis 7 ans, le dossier du groupe scolaire Yavuz Sélim vient d’être remis sur la table du président de la République, Bassirou Diomaye Faye. Dans un communiqué, Madiambal Diagne qui est le Président du conseil d’administration du groupe scolaire Yavuz Selim S.A. demande aux nouvelles autorités «de corriger une injustice». En effet, à travers une lettre en date du 16 avril 2024, l’Administrateur du Groupe Avenir Communication, demande au successeur de Macky Sall de «réparer l’injustice qu’est la fermeture et la spoliation dont le groupe scolaire a été victime». Il rappelle que l'Etat du Sénégal avait décidé, en 2017, de fermer tous les établissements d’enseignement du groupe Yavuz Selim, en pleine année scolaire, dans un contexte de pressions internationales auxquelles le Président Macky Sall n’avait pu résister. Cette décision s’appliquera à ce groupe scolaire d’excellence. La mesure apparaissait d’autant plus absurde, qu’aucun reproche n’a pu être fait à Yavuz Selim quant à la régularité de sa situation juridique et administrative. Une fermeture en pleine année scolaire, qui, en plus, «des conséquences économiques et désastreuses, a perturbé le parcours éducatif de 3 500 élèves dans différents établissements scolaires disséminés à travers le Sénégal».
Livraison du 3ème et dernier patrouilleur lance-missiles Le Cayor bat désormais pavillon sénégalais
Après le Walo et le Niani, arrivés à la base navale de Dakar en août 2023 et janvier 2024, le constructeur breton Piriou a livré, ce mardi, le troisième et dernier patrouilleur lance-missiles à la marine sénégalaise. D’après le site meretmarine.com, la cérémonie s’est déroulée au chantier Piriou de Concarneau, en présence de l’ambassadeur du Sénégal en France, El Hadji Magatte Sèye et du chef d’étatmajor de la marine sénégalaise, l’amiral Abdou Sène. Ces trois patrouilleurs hauturiers de 62 mètres, sont dédiés à des missions de contrôle maritime, de lutte contre les trafics illicites. En complément de ses capacités de projection (embarcations commandos), ils possèdent une capacité de dissuasion de premier rang grâce à leurs systèmes d’armes de lutte anti-surface et de lutte anti-aérienne. Le contrat d’acquisition de ces trois patrouilleurs a été signé par le ministère des Forces armées et le groupe Piriou en novembre 2019, entré en vigueur le 30 septembre 2020
Technique de lutte contre les cancers du sein et des pelviens Monaco transfère ses compétences au Centre Hospitalier de Pikine
Le Centre hospitalier Princesse-Grace (Chpg) de Monaco, en partenariat avec la Fondation Cuomo et l’association AME International s’apprête à transférer ses compétences au Centre Hospitalier national de Pikine (Chnp) pour lutter contre les cancers du sein et des pelviens. En effet, il s’agit d’une technique qui permet la détection rapide et efficace des ganglions sentinelles atteints, et leur élimination ciblée sans chirurgie. Avec les équipements adéquats financés par la Cuomo Foundation et AME International et les formations dispensées par les spécialistes de l’hôpital monégasque, aussi bien sur place qu’en Principauté, l’hôpital Pikine pourra proposer ces traitements de pointe à ses patientes, aussi bien au Sénégal que dans toute la sous-région. «Ce qui leur manquait de façon importante, c’est l’acquisition du ganglion sentinelle que nous utilisons ici, et qui permet de ne pas faire des curages complets mais d’enlever uniquement le premier ganglion de la chaine, ce qui change tout au niveau des suites chirurgicales», précise le chef de service adjoint au service de gynécologie au Chpg Jacques Raiga sur Monaco Info.
Symposium régional de l’Union de la Presse Francophone El Hadji Gorgui Wade Ndoye à l’honneur en Roumanie
Près d’une centaine de journalistes de l’Union de la presse francophone (Upf) se retrouvent du 18 au 19 avril à Bucarest en Roumanie pour plancher sur la question des fausses nouvelles ou «fake news». «Cet événement constitue une plateforme importante pour discuter des défis actuels auxquels sont confrontés les médias. Les débats aborderont les enjeux liés à la propagation des fausses informations en Europe et les moyens de les contrer», lit-on dans une note en prélude à ce symposium régional de l’Upf. Cette rencontre de deux jours a pour thématique : «L’Europe, les médias et les fausses informations». L’atelier sur les «Réseaux sociaux et fausses informations» sera modéré par notre compatriote El Hadji Gorgui Wade Ndoye, journaliste accrédité auprès des Nations Unies à Genève. Le Directeur du magazine panafricain Continent Premier et initiateur du Gingembre littéraire sera aux côtés de Grégoire Ryckmans, responsable de la plateforme Faky (Belgique), Dafina Kandova, fact-chcker (Bulgarie) et Bogdan Oprea, auteur du livre «Fausses nouvelles et désinformation en ligne», vice-président de l’Upf (Roumanie)
Visite du président Diomaye à Nouakchott ce jeudi Les réfugiés mauritaniens au Sénégal élèvent la voix
A quelques heures de la visite du Président Diomaye Faye à Nouakchott, le Comité de pilotage et de suivi pour la résolution juste, durable et définitive du dossier des réfugiés mauritaniens au Sénégal tire la sonnette d’alarme. Cette structure rappelle au chef de l’Etat sénégalais que leur problème reste intact. En effet, indique le communiqué, depuis les événements tragiques de 1989, «plus de 65 mille Mauritaniens ont été déportés». Pour attirer l’attention des nouvelles autorités, le comité de pilotage organise une conférence de presse, ce jeudi, au siège de la Raddho. Il soulève, entre autres, la question de l’accord tripartite, l’obtention de la carte d’identité. «Sur les 25 mille rapatriés, seul 1/3 a pu acquérir la carte d’identité», lit-on dans le communiqué signé par Amadou Ndiaye, président du comité. Un autre point concerne le retrait de 15 mille réfugiés qui s’inscrit dans le cadre de l’accord tripartite signé le 30 mars 2012. Le comité de pilotage des réfugiés déplore aussi «les accords secrets trop souvent ciblant la communauté noire pour étouffer dans l’œuf toute velléité de contestation».
LE PRÉSIDENT FAYE APPELLE À FINALISER LE PROJET DE LOI SUR LA PROTECTION DES LANCEURS D'ALERTE
Le chef de l'Etat a demandé mercredi, en Conseil des ministres, au ministre de la Justice, Garde des Sceaux, de finaliser avant le 15 mai 2024, un projet de loi sur la protection des lanceurs d’alerte.
Dakar, 17 avr (APS) – Le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye a demandé mercredi, en Conseil des ministres, au ministre de la Justice, Garde des Sceaux, de finaliser avant le 15 mai 2024, un projet de loi sur la protection des lanceurs d’alerte.
Dans le même sillage, il a ordonné, au-delà des audits et des missions périodiques de vérifications dans les ministères, l’organisation annuelle de missions de contrôle dans les institutions constitutionnelles, selon le communiqué du Conseil des ministres.
D’ores et déjà, il a instruit l’Inspection Générale d’Etat de mener une mission de contrôle des services de la Présidence de la République dans les meilleurs délais.
Le président de la République a ordonné la publication des rapports de la Cour des Comptes, de l’Inspection générale d’Etat et de l’OFNAC des cinq (5) dernières années (2019, 2020, 2021, 2022 et 2023).
PAR Mouhamadou Sall
EXPERTISE EN LOGICIEL ET CYBERSÉCURITE - PRÉREQUIS POUR RÉUSSIR LA TRANSITION NUMÉRIQUE
Entre dépendance et souveraineté numérique, un enjeu crucial pour les pays en développement. Si les GAFAM règnent en maîtres sur le marché des technologies du numérique, quelle marge de manœuvre reste-t-il pour les nations du Sud ?
Cet article aborde l’un des deux enjeux majeurs actuels à relever obligatoirement : les enjeux de la transition numérique. Le premier aborde les enjeux de la transition énergétique vers l’objectif « 2050 Net Carbon ». L’hydrogène, la solution vers un monde net zéro carbon | senePlus
Hégémonie des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft)
La démocratisation du numérique et l’adoption massive d’Internet engendrent des volumes croissants de données (principales richesses mondiales) et favorisent l’émergence de technologies innovantes telles que : Big Data, Intelligence Artificielle, Cloud Computing, Objets Connectés, …
Malgré cette démocratisation, la technologie du numérique est fortement dominée par de grands groupes transnationaux originaires de l’Amérique : les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft).
Ces géants du numérique ont leur mainmise sur les données et sur l’économie numérique mondiale. Ils dominent les activités liées à l’Internet, aux médias à la culture et envahissent le quotidien des individus impactant ainsi sur leurs comportements, sur celui de la société et sur la souveraineté des états.
Face à cette hégémonie, l’Asie réagit par les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) pour concurrencer les GAFAM.
A l’image de l’Asie, tout pays peut saisir cette démocratisation, du savoir du savoir-faire et du faire savoir, pour s’approprier les technologies du numérique, promouvoir des acteurs technologiques à l’image des GAFAM et prendre part activement à l’économie numérique mondiale.
A cet effet, il est à noter que, dans cette ère du numérique, les données, principale richesse mondiale, et le logiciel, chargé de leur traitement et qui permet la création d’applications innovantes, sont au cœur de toute technologie innovante.
Nécessité de synergie formation Entreprise-Recherche-Innovation
Le chômage des jeunes est un problème mondial. Il est essentiellement dû à un déficit de formation et, pour un grand nombre de diplômés, à l’inadéquation formation-marché de l’emploi.
La maitrise du savoir-faire logiciel, notamment la réalisation industrielle de logiciels, et la cybersécurité, assurer la protection des données partout où elle peut se trouver (transit dans le réseau, stockage, traitement), sont des prérequis pour s’approprier les technologies du numérique.
L’avancée technologique actuelle est une occasion pour :
la reconversion d’un grand nombre de diplômés dans les technologies innovantes comme : ingénierie du logiciel , cybersécurité, microélectronique, intelligence artificielle.
la promotion des académies de codage, encore embryonnaires, pour un grand nombre de jeunes motivés par la découverte des métiers du numériques
Une formation complémentaire à l‘entreprenariat est nécessaire et permet aux apprenants, à la fin de leur formation, de trouver du travail ou de se positionner comme prestataires de service dans ce marché mondial ouvert à l’expertise.
Les pays en développement ont l’occasion, à l’image de certains pays comme l’Inde, de promouvoir une grande masse de compétences et de faire de leur pays un marché d’investissement grâce à ses ingénieurs hautement qualifiés.
S’inspirer de l’expérience indienne notamment celle du miracle de Bangalore
Bangalore était l’une des villes les plus pauvres d’Inde voire même de la Planète, mais ses enfants n’ont jamais perdu espoir de voir un jour leur ville devenir l’une des plus riches au monde.
Ceux qui avaient pris le chemin de l’émigration ont pu tirer le maximum de l’expérience outre-Atlantique en proposant à leurs collègues des séjours touristiques dans leur ville sans moyens.
Aujourd’hui, la réputation des ingénieurs de l’Inde, en particulier ceux implantés à Bangalore (voir Le miracle Indien | L’actualité (lactualite.com) ), attire, depuis plus de 25 ans, les grands noms de la haute technologie. L’émergence de la compétitivité indienne est basée sur les politiques encourageant les technologies de l’information et des communications. (https://books.openedition.org/pupo/17347?lang=fr )
Aussi, le gouvernement indien clame-t-il souvent : « L’inde a manqué les révolutions agricole et industrielle. Elle ne manquera pas la révolution technologique. »
L’enseignement en Inde est géré par l ‘Etat. Chaque année l’Inde produit plus de 100 000 ingénieurs. Quant à la Chine, elle forme plus de 400 000 ingénieurs par année.
A l’image des pays Asiatiques, l’urgence pour un pays en développement c’est de promouvoir la formation d’un maximum d’experts du numérique à même de participer activement à l’économie mondiale.
Le monde digitalisé, en particulier l’Afrique, est sous la menace d’une crise cyber majeure
L’utilisation massive des services en ligne ainsi que du travail en ligne, ont entrainé l’élargissement des surfaces d’attaques et l’exposition aux cyberattaques devenues de plus en plus complexes avec l’usage de l’intelligence artificielle par les hackeurs.
Parmi les cybers malveillances les plus courantes contre les états et les entreprises :
Le phishing : courrier électronique (ou SMS) dont l'expéditeur se fait généralement passer pour un organisme financier et demandant au destinataire de fournir des informations confidentielles ;
Le ransomware : logiciel rançonneur qui crypte certains fichiers sur l'ordinateur de la victime. Le rançonneur propose la clé de décryptage contre une rançon
Social engineering : exploiter les failles humaines en manipulant psychologiquement une personne (un employé) afin obtenir des informations confidentielles
Les hackeurs exigeaient une rançon de 3 millions de dollars que l’Union a bien fait de refuser de payer d’autant plus que les données étaient dupliquées dans un data center à Nairobi. Cependant, elle a déboursé 6 millions de dollars pour la reprise des activités en faisant a fait appel à des experts externes.
Selon le cabinet de cybersécurité Serianu : en 2017 la perte due au télétravail, en Afrique, a été estimée à 3,5 milliards de dollars
Lutte contre la cybercriminalité besoins de stratégies communes
La faiblesse des infrastructures, le manque de compétences et l’absence de sensibilisation des entreprises et des usagers rendent l’Afrique particulièrement vulnérable aux cyberattaques.
La sécurité n’est jamais garantie à 100%. La gestion de la sécurité doit s’appréhender d’une manière globale afin de maitriser les risques techniques, économiques, juridiques, humains. C’est une responsabilité partagée qui requiert un besoin en formation, de la sensibilisation et de la résilience au niveau individuel, organisationnel, territorial voire sociétal.
La résilience suppose des mesures préventives organisationnelles et techniques résilientes et agiles à même de résister, d’absorber et/ou rebondir face à une crise majeure et de s'adapter de façon régulière.
Depuis 2016, l’Europe a adopté une position commune en matière de lutte collective contre la cybermenace pour promouvoir la cyber résilience, combattre la cybercriminalité, stimuler la cyberdéfense.
Aussi, est-il impérieux pour l’Afrique de mettre en place une stratégie de lutte contre la cybermenace à plusieurs niveaux : territoriale, régionale, continentale, internationale.
Prendre le train des GAFAM ou rester sur les quais
Le déficit structurel et technologique dont souffre l’Afrique ne se justifie que par le manque de vision ou de volonté politique de la part de ses états.
La démocratisation de l’accès au numérique, le partage du savoir, du savoir-faire et du faire-savoir à travers le cyber espace, offre l’opportunité à tout pays, et à l’Afrique en particulier, de promouvoir une masse critique de compétences à même de faire partie des acteurs technologiques mondiales à l’image des GAFAM (Google Facebook, Amazon, Apple, Microsoft).
Relever les enjeux de la transition énergique et celle du numérique sont à la portée de tout pays. Il appartient à chaque pays de saisir cette opportunité ou de plonger davantage dans la dépendance et le sous-développement.
PASSEPORTS DIPLOMATIQUES : ENTRE FANTASMES, RÉALITÉS ET DÉRIVES
Alors que d'anciens ministres se voient désormais refuser leur utilisation, les avis divergent quant à leur réelle valeur. Pour l'ancien député Théodore Chérif Monteil, ce document n'est qu'un "attrape-nigaud" dont l'importance est souvent surfaite
Objet de toutes les convoitises, les passeports diplomatiques font souvent l’objet de multiples controverses et fantasmes à l’occasion surtout des changements de régime. Chaque président qui arrive promet, en effet, de remettre de l’ordre, avant de céder aux pressions des lobbys et aux tentations de gestion clientéliste. En vérité, se dit convaincu l’ancien député et ancien bénéficiaire Théodore Chérif Monteil, ce document est ‘’un véritable attrape-nigaud’’ qui ne vaut nullement toutes ces polémiques.
Les chutes de régimes soulèvent généralement beaucoup de poussière. Entre les entrants qui voient partout du deal et les sortants qui ont souvent du mal à s’habituer à leur nouvelle vie, la cohabitation peut s’avérer parfois difficile. À son arrivée au pouvoir en 2000, Macky Sall et ses hommes en avaient fait voir de toutes les couleurs aux tenants du défunt régime de Wade. La roue tournant, c’est aujourd’hui à eux de subir dans tous leurs excès les conséquences de la rigueur républicaine.
Députée membre du régime sortant, Adji Mergane Kanouté a récemment dénoncé ce qu’elle considère comme ‘’un manque d’élégance’’ de la part des nouvelles autorités. Elle est revenue ainsi sur l’opposition à l’utilisation des passeports diplomatiques par les anciens ministres de Sall, au motif que ‘’le passeport diplomatique est lié à la fonction’’.
Saisissant la balle au bond, ils ont été nombreux à soupçonner des volontés de fuite de la part de certains ministres et à saluer ce qu’ils considèrent comme des mesures de restriction pour faire la lumière.
Il ressort des vérifications faites par ‘’EnQuête’’ qu’effectivement, l’aéroport international Blaise Diagne de Diass applique la mesure. Mais la volonté, selon nos interlocuteurs, n’est autre que l’application stricte de la loi. ‘’Sur les passeports diplomatiques, il est clairement inscrit la qualité du bénéficiaire. Dès que tu perds cette qualité, tu ne peux plus voyager avec le passeport à AIBD’’, confient nos sources qui précisent toutefois qu’il ne s’agit pas de retirer le document.
Aussi, est-il possible pour les ayants droit qui veulent, par exemple, se rendre en France et qui n’auraient pas de visas de se rendre d’abord au Maroc avec leur passeport ordinaire et ensuite de rejoindre le pays de Marianne, grâce au passeport diplomatique. Mais à l’AIBD, impossible de se prévaloir du sésame, aux dernières nouvelles. ‘’Au retour, il peut présenter le passeport diplomatique, s’il le souhaite…’’, ajoute-t-on.
Ancien député à l’Assemblée nationale, Théodore Chérif Monteil est tout à fait d’accord avec cette pratique. Il déclare : ‘’C’est tout à fait normal. Comme je l’ai dit, chaque fois que je le présentais dans mes voyages en tant que parlementaire, on me demandait un ordre de mission. Donc, le ministre qui n’est plus en mission ne doit pas pouvoir l’utiliser. C’est aussi valable pour les députés. C’est un débat inutile, à mon avis. Normalement, le document doit même être rendu. Parce que c’est marqué dessus propriété de l’État du Sénégal’’.
Au Sénégal, ils sont encore nombreux à croire que le passeport ouvre presque tous les horizons. La réalité est souvent très différente. Dans un post sur sa page Facebook, M. Monteil trouve bien exagéré le débat autour du document. ‘’Quel est la valeur du passeport diplomatique sénégalais ?’’, s’est-il interrogé, avant d’apporter lui-même une réponse : ‘’Zéro. En Europe, à part la France, vous devez prendre le visa pour tous les autres pays.’’
Joint par téléphone, l’ancien parlementaire précise : ‘’En fait, quand on te remet le passeport, on te remet en même temps la liste des pays que tu peux visiter sans visa. Il y a beaucoup de pays africains, quelques pays arabes, des pays d’Amérique du Sud. En Europe, le seul pays qui te dispense de visa, c’est la France’’, réagit M. Monteil qui pense que le passeport diplomatique sénégalais est un ‘’véritable attrape-nigaud’’.
D’ailleurs, explique-t-il, il ne s’en servait que quand il devait voyager dans le cadre de ses activités de parlementaire dans la sous-région. Et c’était souvent une source de lourdeur. ‘’Par exemple, pour aller participer à des réunions dans les pays membres de l’UEMOA, on va te demander un ordre de mission, quand tu présentes un passeport diplomatique, à la sortie comme à l’entrée. Alors que pour les autres, une carte d’identité suffit’’, rigole-t-il, estimant que la réalité est bien différente de ce qui se passe sur le papier.
Sur le papier, ils sont encore nombreux à estimer que le passeport diplomatique sénégalais dispense de visas pour la plupart des pays de l’espace Schengen. Cette source diplomatique est formelle. À l’en croire, malgré des velléités de remise en cause par le passé, le sésame sénégalais continue de prévaloir en Europe. ‘’Il y a quelques pays comme les États-Unis, certains pays asiatiques qui exigent le visa, mais pour les pays membres de l’Union européenne, nous avons un accord’’, signale-t-il.
Pour Monteil qui a été bénéficiaire pendant cinq ans, la réalité est tout à fait différente. ‘’Toutefois, reconnait-il, même s’il ne dispense pas du visa dans certains cas, il peut faciliter l’octroi du visa. Le titulaire ne passe pas par certaines formalités. Par exemple, pour aller en Corée du Sud, il n’a pas besoin de passer par des intermédiaires, il se présente directement au consulat et on peut lui octroyer le visa en 24 heures’’, a-t-il souligné.
Dans tous les cas, la constance est que le passeport diplomatique sénégalais a perdu de sa valeur à travers les âges. Pour beaucoup, son utilisation a été galvaudée par les régimes successifs. ‘’Dans ce pays, tout le monde peut être détenteur de passeport diplomatique. Alors que le décret fixe la liste de personnes devant en bénéficier. C’est pourquoi certains pays, de plus en plus, corsent leurs procédures’’, soutient Théodore Chérif Monteil.