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1 mai 2025
LES GRANDS CHANGEMENTS QUI SE PRÉPARENT À LA TÊTE DE LA POLICE
La Police devrait bientôt avoir un nouveau Directeur général. Le poste est actuellement occupé par le Contrôleur général de Police, Seydou Bocar Yague. Selon L’Observateur, le nouveau ministre de l’Intérieur a consulté du monde.
Le nouveau ministre de l'Intérieur, le Général Jean Baptiste Tine, compte faire bouger les choses dans son ministère. Des sources bien introduites renseignent qu'il compte nommer un nouveau Directeur général de la Police nationale.
La Police devrait bientôt avoir un nouveau Directeur général. Le poste est actuellement occupé par le Contrôleur général de Police, Seydou Bocar Yague. Selon L’Observateur, le nouveau ministre de l’Intérieur a consulté du monde. Et c'est le Contrôleur général de Police Mame Seydou Ndour qui est pressenti à ce poste.
Il est présentement le Directeur de la police des Airs et des Frontières (Dpaf). Ce dernier, après une séance de travail avec le ministre de l'Intérieur, a choisi le Contrôleur général de police Amadou Hamady Lam comme Dgpn adjoint pour remplacer le Contrôleur général de Police Modou Diagne.
Le Contrôleur général de police Mame Seydou Ndour a eu à diriger l'Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis). Ce produit du Prytanée militaire a servi le Commissariat de Thiaroye au sortir de sa formation, après avoir réussi le concours de Commissaire de Police. Il a fait plusieurs commissariats de police et a eu à effectuer des missions onusiennes.
Le Contrôleur général de police Amadou Hamady Lam, pressenti au poste de Dgpn adjoint, est actuellement Inspecteur des service de sécurité. Amadou Hamady Lam est l'un des policiers les plus connus dans le milieu universitaire. Un visage familier aux étudiants du temps où il dirigeait le Groupement mobile d'intervention (Gmi).
LE CALVAIRE DES HEMODIALYSES DU HANGAR DES PELERINS DE YOFF
Depuis 20 mois qu’ils ont quitté l’hôpital Aristide Le Dantec en construction pour aller au hangar des pèlerins de l’aéroport de Yoff, les hémodialysés sont dans un calvaire indescriptible.
Depuis leur délocalisation du centre de dialyse de l’hôpital Aristide Le Dantec au hangar des pèlerins de l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Yoff, les hémodialysés sont dans le désarroi total. Ils sont confrontés à plusieurs difficultés comme l’inaccessibilité du site, l’absence de sécurité et d’eau, la cherté des médicaments, la non-disponibilité d’une ambulance et des cas récurrents d’infections.
Depuis 20 mois qu’ils ont quitté l’hôpital Aristide Le Dantec en construction pour aller au hangar des pèlerins de l’aéroport de Yoff, les hémodialysés sont dans un calvaire indescriptible. Le porte-parole de l’association des hémodialysés du hangar des pèlerins de Yoff, Alioune Cissé dénonce la qualité de l’eau. «Malgré les efforts des autorités, la mauvaise qualité de l’eau influe sur la santé des personnes», dit-il. Au-delà de la qualité de l’eau, ces malades sont confrontés à des problèmes d’échographie et radiographie. «Notre souhait était de nous retrouver dans un hôpital ; comme ça, si nous avons des problèmes, qu’ils puissent être résolus. Il y a aussi l’inaccessibilité du centre», indique M Cissé. Ainsi, il demande aux nouvelles autorités de les emmener dans un hôpital pour avoir des soins de qualité comme tous les dialysés. «Il faut avoir un regard social sur les malades, c’est-à-dire prendre en charge leurs échographies, leurs radios et les différents problèmes auxquels nous sommes confrontés. Un jour sur deux, nous sommes ici pour faire la dialyse», s’indigne Alioune Cissé.
Embouchant la même trompette, Anna Sambou liste leurs difficultés qui ont pour noms : le transport, le manque d’eau et le manque de sécurité puisque le hangar est enclavé. «Nous voulons également une prise en charge des analyses. Nous prenons des injections contre l’anémie et nous voudrions que les médicaments soient accessibles. Nous réclamons une ambulance puisqu’il n’y en a pas ici. Il y a beaucoup de patients qui ont des douleurs articulaires et nous ne savons pas la cause. Ici, les gens entrent et sortent comme ils veulent. Nous avons souvent des infections. Nous voulons être transférés dans les hôpitaux», soutient-elle. Quant à Ibrahima, lui, il souligne la récurrence de cas d’infections. «Des appareils sont en panne. Le cathéter infecte vite les patients ainsi que l’environnement. Nous sommes ici depuis deux ans et vraiment, nous souffrons», explique-t-il. Avant qu’on transfert le centre au hangar des pèlerins, «je n’avais pas de problèmes mais maintenant, je marche avec des béquilles. Je ne suis pas le seul. Parce que nous n’avons pas la qualité de dialyse requise. La dialyse doit se faire dans un hôpital et non dans un hangar. Nous demandons aux autorités de nous aider car la santé est prioritaire».
PROFESSEUR FARY KA : «TOUS LES MALADES FONT DES INFECTIONS MAIS IL N’Y A PAS UNE AUGMENTATION ANORMALE DES CAS»
Pour sa part, le Professeur Fary Ka, chef du service de néphrologie de l’hôpital Le Dantec délocalisé au Hangar des pèlerins, se dit surpris d’entendre parler d’infections des patients. «La dialyse répond à des normes que nous respectons parce que le contrôle de l’eau se fait et je n’en vois pas le rapport entre le hangar et les infections», soutient Pr Ka. Cependant, il reconnaît l’existence de cas d’infections. «Tous les malades font des infections mais il n’y a pas une augmentation anormale des cas. Il y a les infections pulmonaires et actuellement une vague de grippe. Les malades qui ont des cathéters infectent leurs cathéters. C’est valable pour tous les malades mais ce n’est pas spécifique au hangar. J’aurais compris qu’ils parlent de problèmes d’accessibilité mais pas d’infections», affirme-t-il.
UNE PRIORITE POURLA REALISATION DU «JUB JUBBEUL JUBEUNTI»
Vote d’une loi de l’accès à l’information au Sénégal - Dans le paysage africain, la mise en place de lois sur l’accès à l’information est devenue un pilier fondamental de la démocratie et de la transparence gouvernementale.
L’accès à l’information peut être défini comme le droit de rechercher, de recevoir et de diffuser l’information détenue par des organismes publics. Il est inhérent au droit fondamental à la liberté d’expression tel que reconnu par l’Article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948) selon laquelle le droit fondamental à la liberté d’expression englobe la liberté «de chercher, de recevoir et de répandre les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit». La journée internationale de l’accès universel à l’information, tenue le 28 septembre, a été marquée au Sénégal par l’absence d’activités ou de programmes visant à manifester la volonté de faire voter cette loi prioritaire.
Dans le paysage africain, la mise en place de lois sur l’accès à l’information est devenue un pilier fondamental de la démocratie et de la transparence gouvernementale. Des pays tels que le Ghana, l’Afrique du Sud et le Kenya ont adopté de telles lois, offrant ainsi à leurs citoyens un accès plus large aux informations publiques. Le Sénégal avait promis de faire voter cette loi en signant le plan d’action national du PGO depuis 2018.Des projets de cette loi ont été élaborés par l’association Article 19 Sénégal, proposés par le gouvernement qui a produit un projet de loi jamais publié ni adopté.
Depuis les années 2000, des organisations de la société civile telles que le Forum Civil et la Ligue Sénégalaise des Droits Humains ont plaidé en faveur de l’adoption d’une loi sur l’accès à l’information. L’association Article 19 a également joué un rôle dans ce processus. Ces organisations ont tenu des campagnes de sensibilisation, des séminaires et des manifestations pour faire voter la loi sur l’accès à l’information.
Le Sénégal a ratifié plusieurs instruments internationaux reconnaissant le droit à l’information, notamment la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Ces engagements internationaux l’ont encouragé à envisager l’adoption d’une législation nationale sur l’accès à l’information. Une chose est sûre : l’adoption d’une loi sur l’accès à l’information représenterait un véritable tournant dans l’histoire politique et sociale du pays.
Plusieurs journalistes victimes de l’accès de l’information
Pour rappel, plusieurs journalistes ont été emprisonnés par le régime du président pour des faits liés à l’exercice de leur métier. Notre confrère Pape Alé Niang a été inculpé le mercredi 9 novembre 2023 et placé sous mandat de dépôt, pour divulgation de documents classés « confidentiels ». Le principe de la confidentialité semblait prendre le dessus sur des faits d’une extrême gravité contenus dans le rapport initié par l’ancien patron de la Gendarmerie nationale, le général Jean Baptiste Tine, sur l’affaire capitaine Seydina Oumar Touré. Si cette loi était adoptée, les usagers pourraient savoir les limites de leurs droit et devoirs. Toutefois, l’accès à l’information ne signifie la liberté de tout dire, de tout écrire, de tout montrer. L’adoption d’une loi conférant ce droit ne saurait signifier une licence donnée aux journalistes. Il existe en effet des limites concernant les informations confidentielles reçues d’un tiers ou concernant un tiers ; les informations qui sont de nature à porter atteinte à la sécurité publique et à la défense nationale ; les informations relatives aux procédures pendantes devant une juridiction et n’ayant pas fait l’objet d’une décision de justice ; les informations relatives à une mission d’inspection, de contrôle ou d’enquête non clôturée ; les informations susceptibles de mettre en danger la vie, la santé ou la sécurité des personnes ou de leurs biens ; les informations dont la divulgation porterait gravement préjudice aux intérêts nationaux ; les renseignements susceptibles de porter atteinte à la vie privée, au secret médical et à la dignité de la personne.
Longtemps attendue par la société civile et les médias, la loi sur l’accès à l’information vise à garantir aux citoyens le droit d’accéder à des informations détenues par les organismes publics, tout en établissant des mécanismes pour assurer la transparence dans la gestion des affaires publiques.
Le vote de cette loi permettra aux Sénégalais de mieux comprendre les décisions gouvernementales et de participer activement aux processus démocratiques.
Les organismes publics seront tenus de publier régulièrement des informations sur leurs activités, leurs décisions et leurs finances. Cette transparence accrue permettra de lutter contre la corruption et les abus de pouvoir, tout en renforçant la confiance des citoyens dans leurs institutions.
Tout en favorisant l’accès à l’information, la loi prévoit des dispositions pour protéger les sources sensibles et les informations confidentielles, notamment celles liées à la sécurité nationale et à la vie privée. Cette mesure garantit le juste équilibre entre transparence et protection des intérêts légitimes. En rendant les décisions gouvernementales plus accessibles au public, la loi renforce la responsabilité des dirigeants et leur obligation de rendre des comptes. Cette responsabilisation accrue contribuera à promouvoir une gouvernance plus efficace et éthique. Le Forum Civil Sénégal, une organisation de la société civile engagée dans la promotion de la transparence et de la démocratie, a joué un rôle crucial dans la campagne pour l’adoption de cette loi.
Les avantages d’une telle loi sont nombreux
Dans ce contexte, l’arrivée du nouveau pouvoir dirigé par Bassirou Diomaye Faye suscite l’espoir d’une avancée significative dans l’adoption de cette loi. Faye s’est engagé à instaurer une gouvernance transparente et à lutter activement contre la corruption.
La mise en place d’une loi sur l’accès à l’information serait un pas crucial dans la concrétisation de ses engagements. La mise en place d’une loi sur l’accès à l’information en Afrique, et particulièrement au Sénégal, est en effet essentielle pour promouvoir la bonne gouvernance, renforcer la transparence et lutter contre la corruption. Le président Bassirou Diomaye Faye a l’opportunité de répondre aux attentes des citoyens en faisant adopter cette loi cruciale.
LA POLITISATION DE LA LUTTE NE PROFITE QU’AUX PROMOTEURS ET MANAGERS
Après avoir démissionné il y a quelques années du Cng, Biram Bigué Mbaye se félicite de la nomination de Mme Khady Diène Gaye — qu’il considère comme la femme qu’il faut à la place qu’il faut — à la tête du ministère des Sports.
Ancien membre du Comité national de gestion (Cng) de la lutte où il était chargé de la commission de règlement et discipline, Biram Bigué Mbaye est diplômé en management du sport, marketing et sponsoring. Il est également diplômé en lutte internationale. Après avoir démissionné il y a quelques années du Cng, Biram Bigué Mbaye se félicite de la nomination de Mme Khady Diène Gaye — qu’il considère comme la femme qu’il faut à la place qu’il faut — à la tête du ministère des Sports. Et se dit prêt à la soutenir pour réformer la lutte, une discipline qui, à l’en croire, ne profite qu’aux promoteurs et managers.
Le Témoin : Comment voyez-vous la politisation de la lutte à travers les « drapeaux » dédiés aux hommes politiques ?
Biram Bigué Ndiaye : La politisation de la l’arène sénégalaise est un constat très amer. Surtout durant ces cinq (05) dernières années où le Comité national de gestion de la lutte (Cng) a politisé la lutte avec la complicité des différents ministres des Sports de l’ancien régime du président Macky Sall. Une politisation qui a fini par agacer de nombreux téléspectateurs du Sénégal et de la Diaspora. Malheureusement, seuls les promoteurs et managers en profitaient.
D’ailleurs je suis en phase avec le nouveau ministre de l’Energie et du Pétrole, Biram Souleye Diop, qui a déclaré le jour de la korité qu’aucun membre du gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko ne va parrainer des combats de lutte. Oui, il a parfaitement raison puisque les promoteurs et managers n’ont jamais fait la part des choses entre sponsoring, marketing et mécénat dans le sport. Donc il est temps de sonner la rupture pour mettre un terme aux agissements politiques des promoteurs qui ont déstabilisé la lutte par ignorance des textes du management du sport.
Pensez-vous que la création d’une Fédération sénégalaise de lutte peut être la solution ?
Une très bonne question ! Oui, la création d’une Fédération sénégalaise de lutte à la place du Cng pourrait être une solution. Car une éventuelle fédération sénégalaise de lutte comme toute fédération affiliée aux instances mondiales ou internationales de lutte interdirait tout drapeau, signe, parrainage manifeste d’une appartenance politique. C’est dans ce sens que le ministre Biram Soulèye Diop entend rompre avec certaines vieilles mauvaises pratiques bien ancrées dans l’arène sénégalaise. Et pour mieux l’appuyer dans son rejet contre les drapeaux et parrainages politiques, Madame la ministre des Sports Khady Diène Gaye doit dissoudre le Cng pour un retour de la Fédération sénégalaise de lutte. D’ailleurs, permettez-moi de déplorer que le Sénégal est un des rares pays au monde à ne pas disposer de Fédération sénégalaise de lutte. Ce alors que la lutte est l’un des sports les plus anciens et les plus populaires au Sénégal. Elle est à la fois moderne et traditionnelle donc mérite une reforme de sa gouvernance et sa gestion. Vous savez, le « Lamb » est comme la musique car il est marqué par tam-tams et chants qui l’accompagnent. Sans oublier la chorégraphie par les danses, la poésie par les « backs » qui touchent la sensibilité des amateurs. « Lamb », c’est-à-dire la lutte, allie sport et culture. Malheureusement, la politique est venue dans l’arène sénégalaise casser le binôme sport/culture.
Donc, selon vous, une réforme est impérative pour sauver l’arène ?
Non seulement elle est impérative mais encore elle est une obligation car correspondant à une demande générale des lutteurs et des amateurs. Et cette réforme tant souhaitée doit s’articuler sur onze (11) points : la mise en place d’une fédération nationale comme tous les pays affiliés à United world Wrestling qui a remplacé la Fila, la révision du statut du lutteur, du promoteur, de l’entraineur et du manager y compris l’obtention de sa carte professionnelle, la formalisation des écuries en association, la décentralisation des programmes de lutte et leur adaptation aux réalités locales etc... De même qu’au niveau de la lutte olympique au Sénégal où la formation n’est pas conforme à la graduation appelée « les maitrises ». Je propose également aux nouvelles autorités un taux de répartition qui peut se constituer comme suit : manager 3 % du cachet déclaré à la Fédération, 7% restants du cachet à partager entre les entraineurs qui ne perçoivent aucun sou, 2,5% du cachet doivent être distribué aux lutteurs n’ayant pas de combat mais qui participent aux entrainements, 0,75% devant retourner aux entraineurs principaux, 1,75% sera versé dans les caisses de l’écurie ou de l’école de lutte etc. Je propose aussi que la future Fédération de lutte ne soit pas être gérée par des gens des « navétanes » comme l’actuel Cng. En tout cas, le chantier sera trop vaste pour Mme la ministre puisque la lutte sénégalaise souffre d’une absence de politique sportive.
CHAQUE ANNEE, DES MILLIARDS DE DENIERS PUBLICS SE VOLATISENT DANS L’ARENE
Aujourd’hui, nous revenons sur les relations entre les responsables politiques et les acteurs de la lutte pour poser la question : Rupture ou continuité ?
Dans son édition du vendredi 05 avril dernier, « Le Témoin » se félicitait de la déroute des lutteurs et promoteurs avec la chute du régime de Macky Sall. Et surtout quand on sait que la plupart d’entre eux ne s’activaient qu’au rythme des tam-tams financiers des responsables politiques de l’Apr/Bby. D’où l’instrumentalisation de la lutte, rimant avec la tympanisation des citoyens, à des fins politiques. Aujourd’hui, nous revenons sur les relations entre les responsables politiques et les acteurs de la lutte pour poser la question : Rupture ou continuité ?
Pour mieux camper le « face-to-face » de la déroute électorale des lutteurs et responsables politiques d’une part ; lutteurs et « businessman » de la frappe (door marteau !) d’autre part, il nous « déplait » de rappeler que, durant les douze de règne de l’Alliance pour le Progrès (Apr) de Macky Sall, tous ces acteurs de la lutte s’étaient ligués contre les leaders de l’opposition. Et particulièrement les responsables politiques aux colorations « Pastef ». D’où l’instrumentalisation de la lutte sénégalaise — et la tympanisation des citoyens ! — à des fins politiques. Pour matérialiser cette politisation politicienne de l’arène, managers, lutteurs et promoteurs avaient fini par loger dans leur agenda financier annuel d’innombrables combats ou « drapeaux » dédiés aux « Aperistes » : « Drapeau Boun Abdallah Dionne», «Drapeau Cheikh Kanté », «Drapeau Youssou Ndour », «Drapeau Marieme Faye Sall », «Drapeau Matar Ba », « Drapeau Amadou Ba », «Drapeau ElHaj Mansour Mbaye », «Drapeau Lat Diop » etc. Au delà de ces drapeaux aux parrainages « Apéristes », les promoteurs-politiciens, en complicité avec le ministre des Sports Lat Diop, remplacé juste avant l’élection présidentielle par Mame Mbaye Niang, ont eu à ficeler plusieurs combats en pleine pré-campagne et campagne électorale. Ce pour divertir le bon peuple et détourner son attention des multiples scandales du pays. Voire d’un éventuel holdup électoral. Les combats montés étaient les suivants : Siteu /Narou Sogas, Modou Lo /Boy Niang, Landy Fall /Tidiane, Gora Gaye/Khérou Ngor, Gris Bordeaux /Ama Baldé et autres affiches passionnantes.
En organisant ces chocs de gladiateurs, promoteurs «door marteau » et leaders de la mouvance présidentielle pensaient que la lutte pouvait détourner les jeunes de l’opposition incarnée par Ousmane Sonko. Ils s’étaient trompés de calcul électoral ! Comme l’avait si bien révélé « Le Témoin », la coalition Apr-Bby a perdu au soir du scrutin du 25 mars dernier dans tous les grands centres de vote et quartiers populaires où habitent des lutteurs et promoteurs pro-Macky à savoir Boy Niang 2, Moustapha Guèye « Fass », Balla Gaye 2, Modou Lo, Pape Abdou Fall, Baye Niang 2, Gaston Mbengue, Luc Nicolaï, Mansour Ba, Gris Bordeaux, Kandji Production etc. Ils ont tous subi les quatre appuis infligés par le duo « Diomaye-Sonko » dépourvu de drapeaux, de sponsors, de gris-gris et de marabouts.
Le reveil de l’arène !
Dommage que les politiciens n’apprennent pas des erreurs des autres. Surtout face à l’éveil de la conscience citoyenne des jeunes devenus de plus en plus matures sur le plan politique. Toujours est-il que depuis le président Abdou Diouf jusqu’à ses successeurs Me Abdoulaye Wade et Macky Sall, les promoteurs et managers de lutte sont prompts à s’allier avec les régimes en place. Pourtant, ils ne sont pas des militants politiquement engagés mais des hommes d’affaires intéressés par l’argent. Et rien que par l’argent ! Selon un ancien célèbre chroniqueur de lutte à la retraite, seul le regretté Serigne Modou Niang de « Mouniang Productions » a été fidèle à Abdoulaye Wade jusqu’à son rappel à Dieu. « D’ailleurs, On le surnommait le ‘Promoteur de l’alternance’. Et Serigne Modou Niang l’est resté après le départ du pouvoir de Me Wade en continuant à revendiquer son appartenance au Pds jusqu’à son décès survenu le 28 janvier 2023 » se souvient notre interlocuteur.
En tout cas, de nombreux promoteurs ont tourné casaque après la chute de Me Wade. Les drapeaux qui portaient les noms des responsables politiques « Sopistes » (ministres, Dg, députés, maires) ont changé radicalement de parrains. Du jour au lendemain, les parrains étaient des responsables de l’Apr ou de Benno qu’ils soient ministres, Dg, députés et maires. Oubliés, les responsables du Pds ! Ignorés, les leaders de l’opposition surtout ceux de Pastef ! A quelques mois de la dernière présidentielle, croyant sans doute qu’ils pourraient détourner les jeunes du parti Pastef qui les fascinait tant, le désormais ancien président de la République Macky Sall le jour avait battu le rappel des lutteurs et promoteurs au Palais de la République. Confidences d’un ancien Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement (Dage) d’un grand ministère. « Il est déplorable que le président Macky Sall avait mis en place un fonds de promotion de la lutte doté de plus de 500 millions cfa pour accompagner les promoteurs. Un geste qui avait encouragé certains ministres, directeurs de société et maires à puiser dans les deniers publics qu’ils distribuaient aux lutteurs et promoteurs. Un jour, j’ai remis une enveloppe de 25 millions cfa à un promoteur de lutte dont le drapeau portait le nom de mon ministre « apériste ». Et chacun des deux lutteurs à l’affiche avait reçu un montant de 5 millions cfa en guise de soutien. Sans oublier un montant de 2 millions en guise de tickets d’entrée au stade et de transports destinés aux supporteurs. Et tous ces fonds étaient puisés dans les caisses de l’Etat. Car aucun ministre, maire ou directeur de société ne va dépenser ses fonds propres dans l’arène, jamais ! » se désole notre interlocuteur qui nous révèle que chaque année, des dizaines de milliards de deniers publics se volatisent dans l’aréne.
Les confidences d’un ex-Dage…
Il est vrai que la lutte étant le sport le plus populaire après le football donne l’occasion aux responsables politiques de montrer leur capacité de mobilisation en venant au stade avec une cohorte de militants, en plus des cars remplis de supporters nourris, transportés et habillés par…l’Etat. « Ces millions de francs dépensés peuvent pourtant servir à aider les populations démunies qui sont un électorat considérable. Comment peut-on donner autant d’argent public à un seul promoteur privé qui fait le montage d’un combat à plus de 100 millions cfa alors qu’il avait déjà le soutien des sponsors ? » s’étrangle un ancien conseiller technique du ministre des Sports interrogé par « Le Témoin ». Avant de déplorer : « C’est la même chose pour les lutteurs qui, après le combat, ne remercient jamais l’entraîneur ou le manager qui a négocié le contrat, mais le responsable politique qui a affrété les cars, payé les billets et le repas pour les supporters. Si ce n’est pas de l’ingratitude, c’est tout comme ! » pense-t-il.
La razzia électorale de Pastef dans les « fiefs » de toute cette faune a montré l’inconscience des responsables « Apr » qui avaient du mal à comprendre que les lutteurs et promoteurs n’ont pas d’amis mais seulement des intérêts. Il est à souhaiter que les nouveaux dirigeants du pays rompent avec ces vieilles méthodes. Même si le sport occupe une bonne place dans leur programme, ne doivent pas accepter de parrainer des combats de lutte ou des soirées mondaines auxquelles nous étions habitués et lors desquelles, on assistait à des ballets de driankés, d’épouses de ministres parées de bijoux dont les montants distribués pouvaient construire des postes de santé ou des bornes-fontaines. Sans oublier les hommes politiques qui rivalisaient de générosité et de richesses en faisant du « battré » qui agaçait l’opinion publique.
En tout cas, les hommes et femmes du nouveau régime sont élus pour faire la rupture et combattre le gaspillage. Ils doivent en être conscients car si ces pratiques de parrainages et de gaspillages étaient payantes, les pouvoirs qui les ont devancés ne seraient jamais battus et trôneraient encore à la tête de ce pays !
L’ENTREE EN ACTION DU NOUVEAU POUVOIR ET LES NOUVELLES CONFIGURATIONS POLITIQUES DU PAYS AU CŒUR DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MERCREDI
Les quotidiens de ce mercredi ne manquent rien des premiers pas du nouveau pouvoir, qui tente progressivement de prendre ses marques y compris à l’international, une dynamique qui s’accompagne d’une nouvelle reconfiguration politique.
Dakar, 17 avr (APS) – Les quotidiens ne manquent rien des premiers pas du nouveau pouvoir, qui tente progressivement de prendre ses marques y compris à l’international, une dynamique qui s’accompagne d’une nouvelle reconfiguration politique.
“Sonko 1 entre en action”, affiche par exemple Sud Quotidien, au sujet de la nouvelle équipe gouvernementale dirigée par Ousmane Sonko, Premier ministre nommé par le nouveau président Bassirou Diomaye Faye.
“Après 72 heures d’attente qui ont débouché sur la formation d’un gouvernement de 25 ministres et 5 secrétaires d’Etat, Sonko 1, du nom de l’attelage gouvernemental mis sur pied sous le pilotage de Ousmane Sonko, va entrer dans le vif du sujet à l’issue du Conseil des ministres prévue ce mercredi […]”, lit-on dans les colonnes de ce journal.
“Entre formations des cabinets et autres promotions dans les différentes directions nationales, les choses devraient s’accélérer pour la matérialisation du projet du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye intitulé +Pour un Sénégal souverain, juste et prospère+”, écrit Sud Quotidien.
Deux semaines après son installation à la tête du pays et de l’Etat, le président Bassirou Diomaye Faye “imprime sa marque. Sans tambour ni trompette, il déroule progressivement son plan de travail”, note le journal Le Quotidien, selon lequel la sobriété “reste le maître-mot des nouvelles autorités”.
La prestation de serment du nouveau président, la commémoration de la fête de l’indépendance et les visites de proximité qu’il vient d’effectuer à Touba et Tivaouane “sont des moments marqués du sceau de la sobriété”, en attendant les premières mesures scrutées par tous les observateurs.
“Des gens vont rendre compte de leur gestion”
Dans les colonnes de Vox Populi, l’économiste financier Alassane dit Abdou Kama prévient cependant de ne “pas trop rêver”, la réalité du pouvoir étant “différente de la rhétorique de l’opposition qui ne gère que des concepts”. “Ils doivent aller vite avant que la liesse et l’énergie qui ont accompagné la rupture ne s’émoussent”, dit-il en parlant des nouveaux tenants du pouvoir.
Mais il faut garder espoir à écouter Alla Kane, “membre et cerveau de Magui Pastef”, du nom de la structure regroupant les anciens du parti du président Bassirou Diomaye Faye. “Maintenant, nous allons enterrer le système”, assure-t-il à la une du quotidien Bès Bi Le jour.
“Des gens vont rendre compte de leur gestion”, promet cet ancien inspecteur des impôts et domaines, 88 ans, qui “murmure à l’oreille de Sonko dans son cabinet politique”. “Le Sénégal peut battre sa propre monnaie avant 2029”, soutient-il par ailleurs, pour parler de la sortie du franc CFA, un des points importants du programme du nouveau régime.
Le nouveau pouvoir continuant de prendre ses marques, plusieurs quotidiens, dont Le Soleil, annonce que le président Bassirou Diomaye Faye est attendu à Nouakchott, en Mauritanie, ce mercredi, pour son premier déplacement à l’étranger depuis son installation, début avril.
“Une visite d’amitié et de coopération aux enjeux multiples pour ces deux pays unis par la culture, l’histoire et la géographie”, souligne Le Soleil. “Au-delà du bon voisinage, ce voyage revêt un caractère stratégique en perspective du destin pétrolier que partagent le Sénégal et la Mauritanie”, relève de son côté le quotidien Kritik’.
Avec cette visite en Mauritanie, le président Faye aura “l’opportunité de s’imprégner” des chantiers du projet GTA, pour Grande Tortue Ahmeyim, nom donné aux blocs d’exploitation qui s’étendent de part et d’autre de la frontière maritime des deux pays, selon Kritik’.
D’autres quotidiens reviennent sur cette première sortie à l’étranger du président de la République, dont L’As. “Le gaz et le pétrole au menu” des discussions entre les président Diomaye Faye avec son homologue mauritanien, parie ce journal. Les deux chefs d’Etat “discuteront de divers sujets d’intérêt commun, mais surtout de la coopération économique et l’exploitation du gisement gazier Grand Tortue Ahmeyin (GTA)”, croit-il savoir.
Le Quotidien et Enquête évoquent aussi sur ce premier déplacement présidentiel, mais dans une perspective plus élargie. “Après Nouakchott aujourd’hui”, mercredi, “le président Diomaye Faye se rend aussi samedi à Banjul pour raffermir ces deux axes diplomatiques où les relations sont densifiées davantage par des politiques économiques soutenues que rien ne peut désormais déconstruire”, avance Le Quotidien.
Il y a le gaz devant être exploité de concert avec la Mauritanie, mais il y a aussi “les ponts érigés pour assumer une continuité territoriale avec les voisins”, ajoute le même journal, pendant que Enquête souligne que cette tournée régionale du président Faye, “riche en enjeux, vise à renforcer les liens avec les voisins directs du Sénégal […]”.
Elle vise aussi “à promouvoir une séries d’initiatives bilatérales dans des domaines clés tels que la sécurité et la gestion des ressources naturelles”, démarche qui “s’inscrit dans un contexte de collaboration accrue et de défis communs”, compte tenu de “l’importance stratégique des relations entre ces deux nations ouest-africaines”, explique Enquête.
Kritik’ juge qu’il il est nécessaire, dans le même temps, de “réchauffer l’axe Paris-Dakar pour sortir d’une impasse diplomatique qui se profile” entre ces deux pays, eu égard à la “position intransigeante, non négociable des nouvelles autorités de Dakar pour des relations symétriques” entre la France et le Sénégal, “sur la base des +principes d’équité et de dignité mutuelles+”.
“Diomaye Faye et Amadou Mame Diop se parlent”
Walfquotidien fait revenir à des sujets domestiques, en parlant de la déclaration de politique générale que le Premier ministre Ousmane Sonko va effectuer prochainement à l’Assemblée nationale. “Gros risque pour Sonko”, affiche le journal à sa une, pour dire que le groupe parlementaire auquel appartient le nouvel exécutif étant minoritaire, un “risque de motion de censure plane sur lui”.
C’est oublier que le dialogue des institutions a déjà commencé. Le quotidien Les Echos rapporte en effet que le chef de l’Etat a reçu hier mardi le président de l’Assemblée nationale. “Diomaye Faye et Amadou Mame Diop se parlent”, titre le journal, insistant sur la “nécessaire collaboration entre les deux institutions pour éviter tout blocage”.
L’info ouvre sur “Les nouveaux visages de l’opposition”, partant du constat que la présidentielle du 24 mars dernier a “occasionné une redistribution des cartes politiques”. L’Alliance pour la République (APR) et ses alliés de Benno Bokk Yaakaar (BBY) incarnent désormais “la nouvelle opposition”, selon ce journal.
L’Observateur annonce des changements à la tête de la police, Mame Seydou Ndour étant pressenti à la direction générale de la police nationale avec Hamady Lam comme adjoint.
Les quotidiens sont aussi nombreux à évoquer une saisie de faux billets à Goudomp, dans la zone sud du pays, où les douaniers ont mis la main sur “plus de 5 milliards FCFA en billets noirs”. Il s’agit de “4 millions en coupures de 50, 10 et 200 dollars, 4 millions en coupures de 500, 200 et 100 euros et 200 millions de francs CFA”, détaille par exemple Vox Populi.
LES ASSURANCES DE PETROSEN ET LES EXIGENCES DE LA MAIRIE
En perspective de l’exploitation du gaz, la Langue de barbarie, avec son parc de plus de 5300 piroguiers, tremble d’inquiétude. Mais les structures étatiques au cœur du processus d’exploitation (prochaine) tempèrent
Bés Bi le Jour |
Pape Ibrahima NDIAYE (Envoyé spécial à Saint-Louis) |
Publication 17/04/2024
En perspective de l’exploitation du gaz, la Langue de barbarie, avec son parc de plus de 5300 piroguiers, tremble d’inquiétude. Mais les structures étatiques au cœur du processus d’exploitation (prochaine) tempèrent : «Les populations ont tendance à souligner les aspects négatifs.» Et pourtant, tous les signaux ne sont pas au rouge si l’on en croit les observations de Thierno Seydou Ly. Le Directeur général de Petrosen exploration- production explique que le gisement du Gta qui se trouve à plus 120 kilomètres des côtes, avec une profondeur de 2850 m, à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, a fini d’émerger de l’eau à travers ses installations. Mais la partie visible de l’iceberg reste la plateforme à 10 kilomètres des côtes. Un hub, protégé par des caissons, au nombre de 21, où le gaz sera acheminé vers des installations flottantes. Pour Thierno Seydou Ly, le briselame, une digue offshore, permet de «ralentir ou d’enrayer l’érosion côtière sur la Langue de barbarie».
La mairie : «Les installations sous-marines, les activités gazières vont dénaturer l’écosystème»
L’autre impact «positif» noyé par les revendications, selon lui, ce sont «les installations pour l’exploitation du gaz qui favorisent le développement de tout un écosystème». Il enchaîne en citant l’exemple de la Norvège. «Un pays qui a décidé de ne plus démanteler des plateformes gazières ou pétrolières en raison de leurs bienfaits sur l’écosystème marin», martèle l’expert chez Petrosen. Malgré ces assurances, les pêcheurs restent submergés de craintes. «Toutes ces installations ne sont pas sans conséquence», prévient Moulaye Mbaye, président du Comité de gestion de l’Aire marine communautaire protégée de Saint-Louis depuis 2017. Il reste convaincu que «les installations sous-marines, les bruits des navires, les activités gazières vont perturber, dénaturer l’écosystème». «Le risque zéro n’existe pas», confirme l’expert Docteur Abdou Gueye qui insiste sur le processus, des activités sismiques au démantèlement en passant par le forage et la production. L’expert, qui suit de près l’évolution du projet Gta, note que «chaque phase peut avoir des impacts spécifiques sur l’écosystème, notamment la biodiversité marine. Celle-ci est caractérisée par la diversité des espèces écosystémiques et génétiques». D’après lui, lors de l’extraction du produit, c’est-à-dire, le premier traitement qui consiste à le séparer des impuretés, «des déchets peuvent être générés et s’ils ne sont pas correctement contrôlés, peuvent contaminer l’eau et les espèces marines». Cependant, observe Dr Gueye, «ce ne sont pas les plateformes elles-mêmes qui causent des dommages, mais plutôt les pratiques industrielles».
Le Sénégal bien armé juridiquement
Face aux risques élevés et potentiels, le Sénégal est bien armé juridiquement, persiste et signe Thierno Seydou Ly. Pour confirmer ses dires, il brandit les codes de l’environnement et pétrolier. «Le dernier cité (pétrolier) de 1998, a d’ailleurs été révisé en 2019 pour rectifier les manquements en la matière». Le Directeur général de Petrosen exploration-production ajoute que les «deux textes permettent, aujourd’hui, au Sénégal de s’inscrire sur la voie des bonnes pratiques de gouvernance mondiale du secteur». Des gages d’assurance de sa part, loin de satisfaire tous les acteurs de la chaîne. C’est le cas de Baye Salla Mbar. Le président de la Commission environnement de la mairie de la ville exprime sa désolation. L’homme, trouvé au pied du pont centenaire, à quelques mètres du rondpoint, indexe la politique Rse (Responsabilité sociétale d’entreprise) de British Petroleum. L’écologiste dénonce les actes posés sur la terre ferme. Selon lui, «même si la Rse est une démarche volontaire, elle reste encadrée». Baye Salla Mbar révèle que «la mairie a voté un budget de 4 milliards 300 millions F CFA pour cette année. Et en faisant le bilan, BP aurait dépensé presque 1 milliard de FCFA». «On ne voit pas la couleur de cet argent», regrette-t-il. Selon lui, la société d’exploitation doit réorienter ses dépenses vers les urgences. Pour lui, BP et ses partenaires misent sur le renforcement de capacité alors que Saint-Louis bute sur des problèmes beaucoup plus sérieux. Il pense aux écoles, aux bâtiments délabrés, ou encore à la santé des populations.
Pêche artisanale et transformation : Les attentes des femmes et la vague migratoire des jeunes
Fama Sarr, la secrétaire adjointe du Comité local de pêche artisanale, abonde dans le même sens que Baye Salla Mbar. Elle avance ses arguments. «Sur la Langue de barbarie, il existe 4 sites de transformation de produits halieutiques. Chaque site compte au moins 200 femmes», renseigne-t-elle. «Et donc, lorsque BP distribue 100 bacs de scellage, c’est 25 par site pour plus de 800 femmes», minimise-t-elle. Sur les allées, entre les baraques de fortune, une dame, la soixantaine, curieuse de notre présence, nous hèle avant de s’approcher. «Je suis venue chercher de quoi amener à la maison car la vie est dure», se plaint-elle. Son regard désemparé, se retrouve dans les chiffres de Mame Fatou Dièye. La vendeuse de poissons résume le calvaire de nombreuses femmes. En cause : «Ses bénéfices journaliers sont passés de 20 000 à 10 000 F CFA et parfois moins.» Mame Fatou Dièye décrit le scénario de la morosité de la pêche à Saint-Louis. Pour elle, si les pêcheurs ne trouvent plus suffisamment de poissons, ne peuvent plus se rendre à Diatara, c’est normal que les transformatrices en pâtissent. Mais on n’arrête pas la mer avec ses bras ! Malgré le pessimisme d’une partie des communautés, la machine de l’exploitation est en branle. BP, Kosmos Energy et les deux compagnies pétrolières nationales, la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen) et la Société mauritanienne des hydrocarbures (Smh) ont déjà fixé le cap d’une production sur 30 ans et pour des revenus globaux estimés à 20 000 milliards de F CFA. Le nouveau président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye s’engage à faire des ressources d’hydrocarbures, un vecteur équitable de développement socioéconomique. Dans cette dynamique, Pape Diagne, habitant de Santhiaba, pose le débat de la formation des jeunes dans le domaine pétrolier et gazier. «Ils tentent la migration irrégulière parce que les prémices de l’exploitation ne font pas rêver. Donc, il faut plus communiquer et ouvrir des perspectives pour eux», réagit l’homme qui travaille dans une boite de la capitale sénégalaise.
D’ici les premiers barils espérés avant la fin de l’année, à Saint-Louis, la pêche nage dans les eaux troubles. De jeunes pêcheurs sont emportés par les vagues dramatiques de la migration clandestine. Et les femmes, plus de 592 000 (Ansd) de la population locale, la plupart transformatrices, sont noyées dans des doutes. Pour le moment, elles ne voient ni la couleur de l’argent de la pré-exploitation (pas suffisamment) et ne sentent ni l’odeur du gaz.
LE GAZ «TROUBLE» LA PECHE LOCALE
E-Media s’est rendu à Saint-Louis pour tâter le pouls de la pêche menacée par l’exploitation du gaz de Grand Tortue Ahmeyim
Bés Bi le Jour |
Pape Ibrahima NDIAYE (Envoyé spécial à Saint-Louis) |
Publication 17/04/2024
Le chef de l’Etat réserve sa première sortie à l’extérieur à la Mauritanie. Bassirou Diomaye Faye va donc poursuivre les relations huilées entre les deux pays, désormais plus cimentées par le partage du gaz. Mais il y a aussi l’aspect environnemental qui devrait prendre une place importante pour ne pas troubler la pêche artisanale qui n’a plus la… pêche. E-Media s’est rendu à Saint-Louis pour tâter le pouls de ce secteur menacé par l’exploitation du gaz de Grand Tortue Ahmeyim. C’est là aussi, au-delà des retombées attendues, un autre défi du nouveau régime qui a hérité du dossier explosif des complaintes des populations.
En face de la mer, sur les côtes saint-louisiennes, une dizaine de femmes guettent l’arrivée des pirogues. Certaines prises de froid grelottent pendant que le soleil se décline à l’horizon. Malgré le vent de fraîcheur qui souffle sur les lieux, pas question pour elles de jeter leur patience dans les profondeurs des vagues. Une endurance qui a fini par payer. Une petite embarcation vient d’accoster. En revanche, la moisson n’a pas été bonne, fulmine Mohamed Mbaye, pêcheur GuetNdarien. Une sexagénaire lui emboîte le pas. «Vous voyez ce que nous vivons au quotidien. Je vais rentrer encore bredouille !», regrette la dame, sur un ton taquin. Une autre, plus chanceuse, montre son seau rempli de poissonnets. Ces braves femmes quittent la plage dépitées, laissant derrière elles, une plateforme objet de toutes les critiques. «Les semaines s’enchaînent et se ressemblent», déplore une vendeuse de poissons. Le lendemain lui donne raison. De retour sur les lieux : un vent morose souffle sur le site de transformation de produits halieutiques, dans la plage du quartier hydrobase. Sur place : une poignée de transformatrices. Mame Fatou Dièye en quête de matière première, sur une embarcation de fortune, exprime son rasle-bol. «Nous en avons assez de parler aux médias. Depuis des années, nous alertons en vain», s’exclame la mère de famille. Le contexte de sa journée justifie son pessimisme : une table sans matière (poissons) et un panier vide. «Vous pouvez le constater vous-même. Le poisson se fait rare et notre activité est en berne», ajoute la transformatrice. Interrogée sur la question, elle ne va pas jusqu’à indexer la plateforme gazière. Mais d’autres acteurs de la chaîne le croient dur comme fer. Ils font la corrélation entre les maux de leur secteur ces dernières années et le Grand Tortue Ahmeyim (Gta) au large de Saint-Louis entre le Sénégal et la Mauritanie.
Pêcheurs, transformatrices, écologistes, pestent contre les «effets néfastes»
C’est une véritable ville flottante. Et d’ailleurs, les dernières pièces du puzzle sont presque posées en mer. Le Navire flottant de gaz naturel liquéfié (Flng) est arrivé à bon port. Les travailleurs, près de 216 personnes, ont déjà leur QG marin, accosté à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie. D’après British Petroleum toujours, l’unité flottante de production, de stockage et de déchargement met le cap sur le site, au large de Saint-Louis. De bonnes nouvelles, se réjouissent les différents partenaires du projet. Mais la ressource offshore, tant prisée, semble assise sur une vague d’inquiétudes. Sur la Langue de barbarie, pêcheurs, transformatrices, écologistes, pestent contre les «effets néfastes» de la phase 1 du champ gazier Grand Tortue Ahmeyim (Gta) sur leur secteur. Un champ dont la capacité de production est estimée environ 2,3 millions de tonnes de Gnl par an, ne fait plus rêver une partie des communautés. Au cœur de leur mal de mer économique et écologique : Diatara.
Diatara, «une zone rocheuse, poissonneuse et gazeuse»
Sur la langue de barbarie, toutes les critiques sur la situation de la pêche mènent vers un seul endroit : Diatara. El Hadji Douss Fall ne dira pas le contraire. L’homme, pêcheur à la ligne, a une parfaite maîtrise des côtes de Ndar et en dehors de ses frontières. «Douss», comme on le surnomme, a surfé sur plusieurs vagues du continent africain. De 1985 à aujourd’hui, l’expérimenté a péché dans les eaux de la Gambie, de la Mauritanie, de la Guinée Bissau, du Gabon, voire du Liberia. De nos jours, il porte sur ses épaules une association de plus de 600 membres. En casquette, la main droite posée sur une pirogue, El Hadji Douss Fall, observe avec méditation les navires des gardes côtes. Une surveillance pour respecter la «fameuse» distance des 500 mètres entre la plateforme et les pêcheurs. Pour des raisons de sécurité, ils ne doivent pas s’en approcher. Le cinquantenaire explique Diatara : «C’est le nom d’une zone rocheuse et poissonneuse, le lieu de prédiction des pêcheurs à la ligne. Et c’est justement sur ce site que B.P a installé sa plateforme.» D’après lui, le doute n’est pas permis : «Les caissons posés en mer à une dizaine de kilomètres des côtes et les installations industrielles modifient forcément l’écosystème marin.» Chaque caisson pèse 16000 tonnes, mesure 55 mètres de long sur 28 mètres de large et 32 de hauteur. Des chiffres en profondeur de la mer qui inquiètent aussi la secrétaire adjointe du Comité locale de pêche artisanale (Clpa). Elle est sur le sable blanc. Derrière elle, se trouve le site de transformation de produits halieutiques, à hydrobase. Également militante de l’environnement, elle rappelle que Diatara est «un creuset de biodiversité qui permettait aux pêcheurs, de l’ancienne génération aux plus jeunes, d’attraper les poissons nobles». La dame enchaîne avec un autre regret. Pour Fama Sarr, l’Etat du Sénégal devait obliger l’entreprise British Petroleum à mener des études plus poussées avant de démarrer ses activités. «Le mal est déjà fait», estime-t-elle. Alors, il faut des solutions. Sauf que la responsable de femmes transformatrices s’empresse de souligner que «la pose de récifs artificiels au large de Saint-Louis», l’une d’entre elles, s’est soldée par un échec. «Des récifs posés en mer ont été retrouvés à Lompoul et à Potou», se désole Fama Sarr. Face aux complaintes des communautés, les structures étatiques interpellées jouent la carte de l’assurance.
LES CONFIDENCES D'ALLA KANE
Figure tutélaire de Magui Pastef, l'ancien Inspecteur des impôts livre son analyse sans détour du nouveau paysage politique. Il défend les projets de réforme annoncés et la nécessité d'engager sans attendre la reddition des comptes
Bés Bi le Jour |
Falilou MBALLO & Pape Doudou DIALLO |
Publication 17/04/2024
Au rez-de-chaussée d’un immeuble blanc qui surplombe le tracé du Brt à hauteur de Liberté 6, le bruit craquant de la porte qui se referme entonne le son sec des talons de la secrétaire. Dans son bureau, au détour d’un couloir, Alla Kane, fourré dans un boubou getzner, bonnet noir sur des cheveux blanchis par le poids de ses 88 ans, tient un stylo au milieu d’une paperasse. Ancien Inspecteur des impôts et domaines, cette figure illustre de la Gauche radicale reçoit avec le sourire d’un combattant sorti victorieux d’une conquête de pouvoir. En même temps, membre et cerveau de Magui Pastef, Alla Kane, l’homme qui murmure à l’oreille de Sonko dans son cabinet politique, anticipe l’entretien par l’usage fréquent du mot «rupture» dès les salutations d’usage.
Avec 66 ans de lutte politique dans la gauche radicale, quel est le sentiment qui vous a particulièrement animé le soir du scrutin présidentiel au moment de la tombée des premières tendances qui dessinaient une victoire au 1er tour de votre candidat ?
Ce fut une joie immense pour ce vieillard qui, depuis de très longues années, a attendu la fin de ce système. J’ai participé à toutes les luttes qui avaient pour objectif réel : l’indépendance nationale de notre pays. Dans ce combat âpre, il y a eu des hauts et des bas. Ça a été long aussi. On a subi toutes sortes de coups. Mais on s’était organisés pour arriver à cette victoire que le peuple sénégalais nous a donnée le 25 mars dernier avec notre candidat Bassirou Diomaye Faye.
Le gouvernement Sonko vient d’être mis en place avec 25 ministres, sans compter les 5 Secrétaires d’Etat. N’est-ce pas là une subtilité qui cache 30 ministres contrairement à la promesse de Sonko ?
Non. Loin delà. Il faut même dire que ce nombre dénote la rupture que nous avons prônée. Et en tout acte que nous prendrons, cette manière de gouverner dans la sobriété sera mise en avant. Nous avons fait la campagne autour du mot d’ordre anti-système. Et maintenant, nous allons enterrer ce système et l’enlever de ce pays parce qu’il est à l’origine de tout le mal qu’a connu le pays.
Comment expliquez-vous l’absence des membres de Magui Pastef dans les affaires ? Que pensez-vous également la levée de boucliers des organisations féminines qui fustigent la faible présence des femmes dans ce gouvernement ?
En ce qui concerne Magui Pastef, notre rôle est d’encadrer les jeunes et d’apporter notre expérience. Mais il n’est pas question de venir se disputer les places avec eux. Sinon ce serait les pousser à prendre encore les pirogues à destination de l’Europe. C’est le projet que nous avons vendu qui est approuvé aujourd’hui par le peuple sénégalais. Quant aux féministes, elles sont allées trop loin. Dire qu’il faut autant de femmes que d’hommes dans un gouvernement est une approche légère. Ce que nous cherchons, c’est de régler les problèmes du Sénégal. Si nous trouvons qu’un homme peut occuper un poste dans l’intérêt de tous et d’atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés, on le nomme. Si c’est aussi une femme, on la choisit.
Mais la question est aussi de savoir si on peut régler les problèmes du pays sans une implication massive des femmes dans les sphères de décision…
(Il hausse le ton). Elles sont bien présentes au sommet de l’Etat. Et puis, ce n’est pas seulement le gouvernement qui va conduire la politique du Président Diomaye. Il y a d’autres secteurs où on peut faire évoluer des hommes et des femmes. Et même penser aux jeunes cadres. La politique de rupture, c’est de mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Il faut se dire que le Sénégal ne se résume pas à ces 25 ministres-là. Et c’est tout !
Qu’est-ce qui, selon vous, explique le choix du chef de l’Etat et de son Premier ministre de ne pas faire appel à certains leaders de la coalition Diomaye Président, à l’image de Mimi Touré, Me Moussa Diop, Dame Mbodj, etc. ?
C’est une approche qui consiste à rompre avec des pratiques très vieilles qui datent de Senghor. Un système où on met les cousins, les frères, les alliés, etc. Heureusement qu’Ousmane Sonko avait averti tout le monde durant la campagne en disant qu’une fois au pouvoir il ne sera pas question de partage de gâteau entre les membres de la coalition Diomaye Président, ni des nominations par quotas. Si on procédait ainsi, ce serait la continuité de Macky avec des gens qui transhumeront bientôt. Avec nous, toutes ces pratiques vont disparaitre. Le pouvoir en place va agir autrement. Et gouverner autrement. Je répète : il s’agit d’une rupture, que tout le monde le sache !
La reddition des comptes a été au cœur du discours de campagne de Diomaye. Arrivé au pouvoir, il insiste sur une réconciliation nationale. Cette situation ne donne-t-elle pas raison à ceux qui redoutaient l’existence d’un «Protocole du Cap Manuel» à propos des circonstances de sa libération et celle de Sonko ?
Vous allez trop vite. Mais attendez ! Vous allez voir qu’on va faire l’état des lieux partout où les finances du peuple ont été gérées. Ça, c’est le peuple qui l’exige. C’est une demande populaire. Les dossiers seront mis sur la table. Des gens vont rendre compte de leur gestion. D’ailleurs, il y a des rapports des corps de contrôle qui sont déjà disponibles. La justice va les exploiter.
Donc, vous êtes d’avis avec ceux qui, au sein de Pastef, réclament la réouverture des dossiers tels que le scandale présumé des 94 milliards et l’affaire Prodac qui a couté à Sonko son inéligibilité ?
Personnellement, je suis d’accord avec eux. Sur ces dossiers, comptez bien sur nous. Et puis, la reddition des comptes, c’est le minimum à faire avant de se projeter sur d’autres chantiers de l’Etat. Puisqu’il faut que nous sachions d’où nous venons et vers où nous allons. Quand nous étions dans l’opposition, certaines choses pouvaient échapper à notre vigilance. Maintenant que nous sommes au pouvoir, nous aurons accès à tous ces dossiers. Et croyez-moi, la lumière sera faite sur ces deux affaires qui ont toutes tenu en haleine l’opinion nationale et internationale.
Trouvez-vous pertinent que le président Diomaye, au lieu de traduire les points forts du Pse dans son Projet, fasse table rase du legs de Macky ?
Le Projet est plus pertinent que le Plan Sénégal émergent de Macky Sall. Et c’est la raison pour laquelle les Sénégalais ont élu Bassirou Diomaye Faye dès le premier tour de l’élection. Malheureusement, il y a des gens qui veulent juger avant même que nous n’ayons commencé le travail. Sur le plan politique, nous allons nous appuyer sur trois P. C’est-à-dire le Projet, le peuple et le parti. Dans l’action gouvernementale, nous miserons sur les trois J. Autrement dit, «Jub», «Jubeul» et « jubbeunti». Dans ce sillage, vont venir les réformes institutionnelles.
Tenaillés par des conditions de vie difficiles, les Sénégalais n’ont eu cesse de rappeler au régime Wade puis à celui de Macky que les infrastructures ne remplissent pas leur ventre. Ne convient-il pas aussi de prévenir le nouveau pouvoir par cette boutade en lui disant que les réformes institutionnelles aussi ne se mangent pas ?
(Il éclate de rire puis se réajuste sur sa chaise). C’est différent de ce que nous allons faire. Les Présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall, eux, avaient choisi d’investir près de 90% de nos ressources financières sur la pierre en oubliant l’humain. Donc, c’est normal que les gens leur disent que le Brt, le Ter, les autoroutes et les aéroports ne remplissent pas l’estomac. Or, nous comptons faire le faire. Nous allons plus nous préoccuper de l’humain sans oublier la pierre. C’est pourquoi, sur les priorités déclinées par le Président, nous allons voir comment diminuer le plus rapidement possible le coût des denrées de première nécessité. On va le faire. Des discussions vont être tenues avec les différents acteurs. Surtout que le Sénégal a eu la chance d’avoir un président de la République qui est Inspecteur des impôts. De même que le Premier ministre et le ministre des Finances. Ils savent tous où trouver de l’argent à travers une politique fiscale capable de relever le défi. Ils savent aussi comment combattre la fraude, l’évasion fiscale et comment des gens combinent pour échapper au paiement de l’impôt. Tout l’argent détourné sera récupéré et mis là où il faut.
En mettant l’accent sur les diplômes et pedigrees des ministres, c’est comme si les jeunes qui s’étaient engagés pour le triomphe de votre Projet au péril de leur vie sont désormais relégués au second plan…
Ceux qui sont autour du Président et du Premier ministre sont des techniciens qu’on appelle «technocrates». Mais fondamentalement, ce qui guide l’action gouvernementale, c’est le projet. Il ne faut pas s’arrêter simplement sur la technicité des agents mais plutôt savoir qu’est-ce qui les anime. Et ça, c’est la vision que nous avons, celle que le peuple nous a demandé d’appliquer.
De votre expérience sur la scène politique depuis l’ère Senghor, qu’est-ce qui, d’après vous, a été déterminant dans le sacre de Sonko, contrairement à certaines de ses références comme Cheikh Anta Diop et Mamadou Dia ?
Ce sont deux périodes différentes. Nous, nous sommes sur le terrain politique depuis 1957. Je militais au sein du Parti africain de l’indépendance (Pai). Nous étions à l’époque dans les rangs de ce parti qui s’activait pour une indépendance nationale réelle. Les conditions de lutte étaient très difficiles. La population n’était pas nombreuse. Le Sénégal ne comptait que 3 millions d’habitants dont les 80 à 85% vivaient dans la campagne. L’école n’était pas si diffusée. L’information aussi ne circulait pas comme c’est le cas de nos jours. L’internet n’existait pas au Sénégal. Nous étions dans la clandestinité politique. On ne pouvait communiquer qu’à travers des tracts. Et ces tracts, pour les amener de Dakar à Ziguinchor, par exemple, ça prenait une semaine de trajet. Il n’y avait qu’un seul media public où nous étions censurés. Or, l’avènement de Ousmane Sonko est tombé à l’ère des réseaux sociaux. Son message est reçu dans l’instantanéité dans tous les quatre coins du pays. Les gens sont informés en temps réel. Contrairement à certains de ses devanciers, il a vite compris qu’il fallait beaucoup communiquer sur la langue nationale pour toucher toutes les sensibilités.
Politiquement, il a été beaucoup plus stratège donc ?
C’est avec l’apport des réseaux sociaux qu’il a allumé les esprits. Mais les précurseurs de ce combat n’ont pas démérité. Et c’est l’occasion de leur rendre hommage dans cette consécration politique du 24 mars 2024. Parce que c’est également le fruit de l’engagement des figures emblématiques de la Gauche. Ils ont essayé d’élever la conscience du peuple. On peut citer le Pra-Sénégal avec Amadou Makhtar Mbow et Abdoulaye Ly, la Ld/Mpt de Abdoulaye Bathily, le Rta-S de Momar Samb, le Pai de Majhemout Diop, Aj/Pads de Landing Savané et autres. C’est important d’engranger cette victoire dans leur action.
L’offre programmatique du Pastef relative à la sortie du Franc Cfa est-elle réalisable au cours de ce premier mandat de Diomaye ?
Tout est réalisable. Il faut juste avoir la volonté de le faire. On n’a tellement habitué les gens au Franc Cfa que le fait même de dire que nous allons en sortir est jugé catastrophique. Certains s’écrient en se bouchant les oreilles pour vous signifier que vous êtes en danger. Or, la France avait colonisé le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, le Cambodge, le Vietnam. Tous ces pays ont pu créer leur propre monnaie, pendant que nous, sommes toujours plongés dans de graves difficultés économiques dues en grande partie à cet instrument. Donc, le Sénégal peut bien sortir du Franc Cfa et battre sa propre monnaie avant la fin du premier mandat du Président Diomaye Faye. Nous avons des économistes chevronnés capables de réaliser cette idée.
En tant que membre du mouvement Frapp, vous êtes de ceux qui ont toujours dénoncé la présence d’une base militaire française à Dakar. Sur cette question, quelle doit être maintenant la posture de ce régime auquel vous-appartenez ?
Nous sommes pour le départ de l’armée française au Sénégal. Qu’ils dégagent, c’est un signe de la souveraineté. Cette présence est une façon de nous dire que nous ne sommes toujours pas indépendants. D’ailleurs qu’est-ce qu’ils font là ? Vous ne verrez jamais de militaires sénégalais en France. Aujourd’hui on parle de souveraineté militaire et même alimentaire et numérique. Qu’ils dégagent ! Il faut qu’ils dégagent !
À quelques mois seulement de la production des premiers barils de pétrole au Sénégal, l’engagement de Sonko de renégocier les contrats avec les firmes étrangères ne s’avère-t-il pas une aventure périlleuse pour notre pays ?
C’est le peuple qui demande la renégociation de ces contrats. Et nous allons le faire en application d’une nouvelle politique de partenariat gagnant-gagnant. Parce que ce sont nos richesses à l’image du Zircon, de l’or et du Fer. Et on ne peut plus continuer à les voir extraire et transférer à l’étranger au détriment de l’intérêt national. Leur exploitation sur place peut générer des milliers d’emploi. Alors que si nos jeunes qui meurent en Méditerranée pouvaient obtenir du travail dans des industries au Sénégal, ils n’allaient pas tenter une telle aventure.
Au regard des résultats de cette élection présidentielle, Amadou Ba, qui est devenu de facto, le chef de l’opposition, peut-il prétendre aux égards et honneurs dus a son rang ?
Bien sûr ! Au nom de la rupture, nous, nous allons appliquer les dispositions constitutionnelles. S’il veut rester chef de l’opposition, parce que c’est le peuple qui l’a décidé à travers le vote, il pourrait avoir tous les égards et honneurs dus a son rang. D’ailleurs, personnellement, je vais m’employer pour ça afin qu’il bénéficie des avantages de son statut de chef de l’opposition. Parce que nous, nous n’avons peur de personne. L’argent qu’on va lui donner n’appartient pas non plus au Pastef ni au président de la République. Il appartient au peuple et sera budgétisé.
Macky reçoit la visite d’Antonio Guterres
Des nouvelles de «Kor Marième». Nommé Envoyé spécial du Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète (4P), Macky Sall a indiqué hier sur le réseau social X avoir reçu le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), son «ami» Antonio Guterres, pour un entretien au siège des 4P. Dans sa publication, «Kor Marième» qui se prélassait depuis quelques temps à Marrakech se réjouit de sa convergence de vues avec Guteress sur les sujets dont ils ont discuté. Pour finir, Macky a exprimé sa gratitude à ce dernier pour son soutien à sa mission.
Saisie de 05 milliards de billets noirs à Goudomp
Les Douanes multiplient les saisies de billets noirs. Ils continuent de battre leur propre record. Les gabelous de Tanaff, (région de Kolda) ont intercepté hier des devises en billets noirs en coupures de dollars, d'euros et de francs CFA d'une contrevaleur de 05 milliards de francs CFA. En effet, indique-t-on dans un communiqué, ce sont les opérations de ciblage et d'investigation sur les courants de trafics criminels opérant sur les grands corridors qui continuent de porter leurs fruits. Les faussaires, au nombre de quatre, dont deux de nationalité sénégalaise et deux de nationalité étrangère, ont été appréhendés dans une auberge à Goudomp détenant par devers eux lesdits billets noirs dans l'intention de procéder à leur lavage, renseigne la même source. L'opération a nécessité l'exploitation croisée de renseignements, de la surveillance et de la filature sur plusieurs jours jusqu'à l'intervention réussie des agents des Douanes de Tanaff, hier à 13h 40mn et qui a permis de mettre la bande de criminels hors d'état de nuire. Les Douanes réaffirment leur détermination à combattre la criminalité financière sous toutes ses formes, notamment le faux monnayage et le trafic de devises qui constituent des menaces réelles pour les finances et l'économie du pays.
Abdoulaye Bathily jette l’éponge
Abdoulaye Bathily démissionne de son poste d'Envoyé Spécial de l'Organisation des Nations unies (ONU) à Tripoli. Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a accepté sa démission à contrecœur. M. Abdoulaye Bathily avait dressé un constat d’échec, celui de ses tentatives infructueuses pour dénouer l’impasse politique dans laquelle s’enlise ce pays, en raison de la «résistance obstinée», des «attentes déraisonnables» et de l’«indifférence» manifestée à l’égard des intérêts du peuple libyen par ses dirigeants, plus que jamais divisés sur la marche à suivre. Selon le site web des Nations Unis, Pr Bathily a annoncé sa démission aux médias à l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité. Il est décourageant, s’est-il justifié plus tôt devant ses membres, de voir la «détermination égoïste» des cinq principales parties prenantes libyennes à maintenir le statu quo par des manœuvres dilatoires, au lieu d’œuvrer à un règlement politique de la crise sur la base de négociations et de compromis. Le haut fonctionnaire a décrit une situation particulièrement complexe, où chacun campe sur ses positions. S’ils ont désigné leurs représentants pour le dialogue proposé par M. Bathily, le Président du Haut Conseil d’État, Mohammed Takala, et le Premier ministre intérimaire de la Libye, Abdulhamid Dbeibah, ont posé des conditions préalables, exigeant le réexamen des lois électorales approuvées par consensus après huit mois de négociations par le Comité «6+6», formé de membres de la Chambre des députés et du Haut Conseil d’État.
Abdourahmane Diouf en visite à la Direction des bourses
Le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation a rendu hier une visite d’imprégnation à la Direction des bourses. Selon Ass, cette visite entre dans le cadre de ses rencontres avec les différentes directions de son département. Le successeur de Moussa Baldé a aussi fait une prise de contact ce lundi 15 avril 2024 avec le personnel du ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation. Il a également eu des échanges avec les personnels du secrétariat général et services rattachés, de la Direction générale de l'Enseignement supérieur, de la Direction générale de la recherche et de l'innovation, de la direction de la maintenance, des Constructions et des Équipements de l'Enseignement supérieur et de la Direction de l’administration générale et de l’équipement.
Drame au village de Wakhaldiam
Une bagarre entre deux élèves de l'école élémentaire de Wakhaldiam dans la Commune de Patar Sine hier à la descente de 18h sur le chemin du retour a viré au drame. Poignardé par un élève en classe de CE2, l'élève Pape Diouf en classe de CM2, il a succombé à ses blessures. Le corps du potache est déposé à la morgue de l'hôpital régional de Fatick par les sapeurs-pompiers.
Yacine Fall prend ses marques
A l’instar de ses collègues, le ministre de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères, a entamé hier, ses prises de contact avec le personnel de son département. Elle a fait le tour des bureaux de l'administration centrale du ministère et échangé avec le personnel du Secrétariat Général et des services rattachés ainsi que des différentes directions comme le protocole, les passeports diplomatiques, la Direction de l'Administration Générale et de l'équipement. Elle a clôturé sa visite par le cabinet avec les conseillers techniques.
Ballet de diplomates
Restons avec le ministre de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères, Mme Yacine Fall qui a reçu en audience hier, Mme Félicité ACHI, Chargée d’affaires de la Côte d’Ivoire. Les échanges ont porté sur la nouvelle orientation de la diplomatie sénégalaise. Dans le même sillage, elle a reçu la visite de l’Ambassadeur de la République d’Afrique du Sud au Sénégal Mme Bongiwe Qwab. Sa collègue de la République du Ghana au Sénégal, Mme Emma Henewah Mensah était aussi au ministère des Affaires où elle a été reçue par Mme Yassine Fall. La rencontre entre dans le cadre du renforcement des liens entre les deux États.
La prise de contact de Milk
Nommé ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, Milk Ndiaye a visité hier les locaux de son département ministériel au niveau de la sphère ministérielle Habib Thiam de Diamniadio et pris contact avec ses agents. Il a communié avec les employés du bureau du courrier, les chauffeurs, les assistantes, les membres du service informatique, etc. Dans ses prises de parole, il a tendu la main à chaque agent du département ministériel et a eu de brèves explications de la part du Directeur des Transports Aériens (DTA) et du Directeur des Infrastructures Aéroportuaires sur les tâches relevant de leur responsabilité. Cette prise de contact a permis à Milk d’avoir aussi un rapide aperçu des locaux à sa disposition pour une meilleure organisation de son équipe pour mener à bien la mission qui lui a été assignée.
Guy Marius Sagna rejette le «Sukëru koor»
L’Assemblée nationale ne semble pas être concernée par la rupture clamée haut et fort par Sa Ndiaganiao. Pendant que le « goorgoorlu » tire le diable par la queue, les députés ont eu droit à 100 mille francs de «Sukëru koor». Cette étonnante révélation ô combien bizarre est faite hier par Guy Marius Sagna sur sa page Facebook. Mais l’activiste devenu depuis le 02 avril membre à part entière de la mouvance présidentielle a bien précisé qu’il a refusé la «teranga» que lui a proposé l’institution dirigée par Amadou Mame Diop. Guy, ancien ami et frère des policiers, n’a pas oublié d’indiquer qu’il a carrément refusé de prendre l’argent. Il a ainsi déclaré avoir dénoncé ces pratiques longtemps avant que le peuple africain du Sénégal ne fasse de lui son représentant à l'Assemblée nationale du Sénégal. Pour lui, ce «Sukëru koor» distribué par l'Assemblée nationale procède d'une logique d'accaparement, de «pacoo», de détournement, de parasitisme, de vampirisme des ressources des Sénégalais au profit de personnes qui ne sont que des serviteurs, des représentants du peuple sénégalais.
Arriérés de salaire des jeunes de Xëyu ndaw ñi
Activiste un jour, activiste toujours. Sur sa page Facebook, Guy Marius Sagna est monté hier au créneau pour déclarer que les travailleurs du FERA de Pikine Est courent derrière 10 mois d'arriérés de salaire. Selon lui, les surveillants de l'Université numérique Cheikh Hamidou Kane (UNCHK) font également face à trois mois d'arriérés de salaire. Idem pour les jeunes du programme «XËYU NDAW ÑI» qui sont aussi restés durant des mois sans salaire. Guy précise également que les conseillers en emploi de l'ANPEJ courent derrière trois mois d'arriérés de salaire. Sa Ndiaganiao est averti.