KEEMTAAN Gi - CRIMES ET CHÂTIMENTS
Bon, il faut le dire sans préjugé. Macky n’est pas Senghor. Il n’est pas non plus Diouf ni Wade. Les deux derniers s’étaient effacés après avoir quitté le pouvoir pour ne parler du Sénégal qu’à demi-mots même si le Père Wade ne se gênait pas à se lâcher obligés qu’il était de se faire entendre pour que son fils soit libéré. Malgré tout, on peut reconnaitre à ces trois derniers présidents leur élégance proverbiale quand ils ont quitté le pouvoir. Ils n’ont jamais cherché à gêner leurs successeurs ce qui a fait d’ailleurs que, durant les premiers mois ayant suivi leur départ, ils choisissaient de s’établir à l’étranger le temps que ceux qui les ont remplacés prennent leurs marques. Pour ce qui le concerne, même s’il ne le dit pas, on peut supposer que l’ex-Chef n’en a pas fini avec le pouvoir. Pour le moment, il est dans une surmédiatisation de ses nouvelles fonctions d’Envoyé spécial de Macron pour le Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète. Les esprits grincheux diront qu’il est en quelque sorte le garçon de courses de celui à qui il n’a jamais rien refusé. C’est-à-dire le président français Emmanuel Macron. Moins de deux semaines après son départ du pouvoir, il donne l’impression de ne pas vouloir se faire enterrer. Un tweet pour annoncer sa rencontre avec le Secrétaire général de l’Onu dans ses nouvelles fonctions et une vidéo où on le voit dans les rues de New–York bien escorté par des body-guards. Mais au fait, a-t-il croisé dans les couloirs du Building de verre de Manhattan son ex-Première ministre Mimi Touré qui s’y trouve en ce moment même pour y assister à une conférence de 17 éminentes personnalités ? Pendant ce temps, au pays, on parle de ses derniers actes posés et qui relèvent du registre des dérapages. Pour ne pas dire de la goujaterie. On pourrait penser qu’il a passé ses dernières heures au Palais de l’avenue Baay Seng à signer des décrets pour octroyer des privilèges à ses proches ! En effet, à chaque jour ses révélations scandaleuses comme ce décret signé pour faire bénéficier à d’anciens ministres, secrétaires d’Etat, à leurs épouses et rejetons des passeports diplomatiques. Pour qui connait le nombre exponentiel de cette cour des miracles, on pourrait bien comprendre la démesure de ces décrets. Or, dans la tradition républicaine, ces documents de voyage que sont les passeports diplomatiques sont liés à la fonction et doivent être rendus dès la cessation de celle-ci. Cela a toujours fonctionné ainsi à travers le monde entier et aussi naturellement au Sénégal. Pendant qu’il y est pourquoi donc le généreux Chef n’avait-il pas aussi signé un décret pour octroyer aux mêmes bienheureux leurs résidences et véhicules de fonction ? Faut-il alors fermer les yeux sur tout cela ? Se taire et passer par pertes et profits les rapines de la camarilla qui a été au pouvoir pendant ces douze dernières années ? Bien évidemment c’est inacceptable et il est hors de question d’accepter ce décret avalisant la rapine du Chef. Depuis quelques temps, on attend à tout-va le mot réconciliation. Oui pour la paix des cœurs. Mais il faudra encore une fois une véritable rupture. Pas de chasse aux sorcières mais que tous ceux qui ont eu à gérer les deniers publics et sur qui planent ou pèsent des soupçons d’enrichissement illicite ou de mauvaise gestion rendent compte de leur gestion. Personne ne permettra au président Diomaye Faye d’avaliser ces décrets pris furtivement par son prédécesseur quelques jours, voire quelques heures, avant de lui transmettre le pouvoir. Oui pour une réconciliation, mais pas de « Massla ». Il serait incompréhensible que de petits voleurs soient en prison pendant que des caïds de notre économie ou des coupables d’assassinats circulent librement. Tout simplement parce qu’ils sont des acteurs de la politique ou protégés par des politiques. Que la reddition des comptes se fasse sans parti pris. Avec rigueur et sans faiblesse. Les Sénégalais, avec Kaccoor Bi au premier rang, demeurent vigilants et attendent du président Bassirou Diomaye Faye des actes forts. Il ne faudrait surtout pas qu’on les pousse à reprendre le maquis contre les voleurs du « Mackyland » ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
MACKY SALL REÇU PAR LE SG DE L’ONU
Il y a bien une vie après la présidence d’un pays. A preuve par Macky Sall qui a été reçu hier à New York par le Secrétaire général de l’ONU. C’est le président Macky Sall qui a lui-même fait l’annonce à travers un tweet. « Je remercie le Secrétaire général de l’Onu, mon ami Antonio Guterres pour notre entretien ce 16 avril 2024 au siège de l’Organisation. Je l’ai informé de ma mission d’Envoyé spécial du Pacte de Paris pour les peuples et la Planète. Je me réjouis de notre convergence de vues sur les sujets dont nous avons discuté et lui exprime ma gratitude pour son soutien à ma mission » écrit le président. Sur des vidéos circulant sur la toile, on voit un ancien président rayonnant qui prend des selfies avec des Sénégalais de New York. Ndeyssane, de président de la République du Sénégal à employé du président Emmanuel Macron, quelle décadence !
LIBYE L’EMISSAIRE DE L’ONU, BDOULAYE BATHILY, DEMISSIONNE
L’émissaire des Nations unies pour la Libye jette l’éponge. Il a expliqué à RFI que l’ONU ne peut « agir avec succès » pour soutenir le processus politique face à des dirigeants qui placent « leurs intérêts personnels au-dessus des besoins du pays ». Très déçu et très découragé du comportement des responsables libyens, accusés d’égoïsme, Abdoulaye Bathily a fini par présenter sa démission hier au secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, avant de l’annoncer ce mardi soir lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité où il a dressé un tableau très sombre de la situation en Libye, déchirée par une guerre civile depuis 2011. Cet historien et homme politique sénégalais avait été nommé à la tête de la Mission des Nations unies en Libye (Minul) en août 2022, après des mois de vacance du poste suite à la démission abrupte de son prédécesseur Jan Kubis en novembre 2021. Notre compatriote avait pris ses fonctions à l’automne suivant et mené ensuite plusieurs initiatives pour rapprocher les Libyens et mener le pays vers les élections qui devraient sortir la Libye de la période de transition qui s’éternise depuis 2011. La Minul « a fait beaucoup d’efforts ces 18 derniers mois sous ma direction », mais « ces derniers mois, la situation s’est détériorée », a noté Abdoulaye Bathily, dénonçant « le manque de volonté politique et de bonne foi des dirigeants libyens qui sont contents de l’impasse actuelle ». « C’est très triste, parce qu’en Libye aujourd’hui, l’essentiel de la population veut sortir de cette galère ». Mais « dans ces circonstances, il n’y a aucun moyen pour l’ONU d’agir avec succès », a-t-il jugé, ne voyant « pas de place pour une solution » politique.
LIBYE L’EMISSAIRE DE L’ONU, BDOULAYE BATHILY, DEMISSIONNE (BIS)
Lors de la réunion du Conseil, Abdoulaye Bathily avait annoncé le report de la conférence nationale de réconciliation inter-libyenne prévue le 28 avril, à une date indéterminée. « Il est décourageant de voir des individus en position de pouvoir mettre leurs intérêts personnels au-dessus des besoins de leur pays », a-t-il lancé, partageant son « profond sentiment de déception ». « La détermination égoïste des dirigeants actuels à maintenir le statu quo par des manœuvres et tactiques dilatoires, aux dépens du peuple libyen, doit stopper », a-t-il plaidé. Il a notamment regretté que ses tentatives de répondre aux préoccupations des diverses parties aient été accueillies par « une résistance obstinée, des attentes déraisonnables et une indifférence face aux intérêts de la population ». « Je pense que ce qui l’a convaincu de jeter l’éponge, c’est la conviction que les choses ne bougeaient pas. À chaque fois qu’il y avait un nouvel acquis, il était devenu difficile de consolider cet acquis pour franchir une nouvelle étape et d’avoir un horizon pour la résolution de cette crise. », analyse Seidik Abba, président du Centre international d’études et de réflexion sur le Sahel (Cires).
DOUANES:SAISIERECORDDE5MILLIARDS DE FRSDE FAUXBILLETSATANAFF
Le poste des Douanes de Tanaff a intercepté, ce mardi 16 avril 2024, des devises en billets noirs d’une contrevaleur de cinq (05) milliards de francs CFA. L’annonce a été faite par la Division de la communication et des relations publiques des gabelous. Dans son communiqué de presse, elle renseigne que la saisie est composée de quatre (04) millions en coupures de 50, 10 et 200 Dollars ; quatre (04) millions en coupures de 500, 200 et 100 Euros ainsi que de deux cent (200) millions en francs CFA. Les faussaires, au nombre de quatre (04), dont deux de nationalité sénégalaise et deux de nationalité étrangère, ont été appréhendés dans une auberge à Goudomp détenant par devers eux lesdits billets noirs dans l’intention de procéder à leur lavage. L’opération a nécessité l’exploitation croisée de renseignements, de la surveillance et de la filature sur plusieurs jours jusqu’à l’intervention réussie des agents des Douanes de Tanaff, ce mardi 16 avril 2024 à 13h 40mn et qui a permis de mettre la bande de criminels hors d’état de nuire.
BOURSES D'ÉTUDES, DES RÉPONSES SERONT TROUVÉES BIENTÔT, PROMET ABDOURAHMANE DIOUF
‘’C’est difficile en ce moment de dire qu’on a la solution, mais on est en train d’écouter les acteurs, notamment les recteurs, les enseignants’’, a dit le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Dakar, 16 avr (APS) – Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation travaillera avec la Direction des bourses à trouver des réponses à la question de l’attribution des bourses et de leur paiement aux ayants droit, a appris l’APS de source officielle.
‘’Ce qu’on doit comprendre, c’est que le ministère et la Direction des bourses sont totalement dévoués à cette cause, parce que conscients des problèmes sont soulevés au niveau des bourses d’étudiants, et nous pensons avoir les réponses très bientôt’’, a souligné Abdourahmane Diouf, mardi, après une visite à la Direction des bourses.
Accompagnés du secrétaire général du MESRI, du directeur général de l’enseignement supérieur et de quelques proches collaborateurs, il a visité chaque bureau de la direction des Bourses et discuté avec les agents.
‘’C’est difficile en ce moment de dire qu’on a la solution, mais on est en train d’écouter les acteurs, notamment les recteurs, les enseignants’’, a -t-il expliqué.
Il dit attacher, depuis sa prise de fonction à la tête de ce ministère, ”beaucoup d’importance aux visites de terrain”. “J’ai vu beaucoup de rapports, mais je trouve qu’il était important de se déplacer pour écouter les acteurs et s’enquérir des conditions de travail’’, a-t-il indiqué.
Le nouveau ministre considère que ‘’la question des bourses aura une importance particulière dans la gestion du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation’’. ‘’Les étudiants peuvent revendiquer leurs bourses de façon légitime, mais nous savons tous qu’il y a des goulots d’étranglement qui font qu’il y a des retards’’, a expliqué le ministre.
Il estime que le réajustement de l’année académique, qui connaît des chevauchements depuis quelques années, devrait permettre ‘’de régler un peu le retard des bourses des étudiants’’.
‘’Nous sommes en tournée pour rencontrer tous les acteurs, et c’est à la fin de cette tournée que nous pourrons annoncer éventuellement des mesures’’, a- t-il déclaré.
Le directeur des bourses, Khalifa Gaye, estime que son service ”est le poumon de l’enseignement supérieur”, soulignant travailler d’”arrache-pied pour que les bourses soient payées à temps et dans les meilleurs délais’’.
‘’Soyez rassurés. Quand vous constatez que, depuis votre installation, vous êtes interpellés sur le retard des bourses, vous n’êtes pas responsable au même titre que la direction des bourses, mais cela dépendait d’autres paramètres que nous ne maîtrisons pas’’, a-t-il ajouté à l’endroit du ministre. Il informe que la situation a été décantée par le Trésor public et le paiement a démarré en début de semaine.
Il s’est appesanti sur les modalités d’attribution des bourses, le processus de leur paiement ainsi que sur les difficultés, notamment le chevauchement des années académiques, le retard dans les inscriptions et réinscriptions avec comme conséquences un travail en continu et le problème de la soutenabilité du budget.
Il a insisté sur les difficultés, relevant le paradoxe lié au fait que la Direction des bourses a été créée pour une seule université avec un organigramme demeuré en l’état malgré l’élargissement de la carte universitaire avec huit nouvelles établissements. Il a aussi évoqué le cas particulier de l’université Cheikh Amidou Kane qui a au moins un espace numérique par région, sans compter les instituts supérieurs d’enseignement professionnel (ISEP)
Structure rattachée au cabinet du ministre, la Direction des bourses s’occupe des allocations, aides, subventions et indemnités tant au niveau national qu’à l’étranger.
Elle est le premier service extérieur au ministère basé à Diamniadio à recevoir la visite du nouveau ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
TIVAOUANE, DES QUARTIERS PRIVÉS D'EAU DURANT DES HEURES
Plusieurs quartiers de Tivaouane ont été privés d’eau ce mardi, durant des heures, avec tous les désagréments que cela a causés à leurs habitants, en cette période de canicule.
Tivaouane, 16 avr (APS) – Plusieurs quartiers de Tivaouane ont été privés d’eau ce mardi, durant des heures, avec tous les désagréments que cela a causés à leurs habitants, en cette période de canicule, a constaté l’APS.
En plus des ménages, certaines activités qui utilisent beaucoup d’eau ont été très impactées par cette journée sans eau.
Khady Diop, qui tient un restaurant non loin de la gare routière de Tivaouane s’est montrée contrariée par le fait que l’eau n’a plus coulé des robinets depuis le matin. Une situation d’autant plus gênante qu’elle dit gagner sa vie “au jour le jour“.
“Avec la quantité (d’eau) que j’utilise tous les jours, je ne pouvais pas me permettre d’en acheter dans les grandes surfaces“, se plaint-elle.
Les pressings ne sont pas en reste concernant les désagréments causés par ce manque d’eau qui a frappé les quartiers de Pam, Goumoune, une partie Arafa. “C’est avec l’eau que nous travaillons, mais au Sénégal on ne peut se permettre de priver les citoyens du liquide précieux sans aucune explication“, déplore un gérant de pressing.
Cette pénurie a été aggravée par une coupure d’électricité dans l’après-midi.
par Ousmane Thiam
LA MÉTAPHORE DE L’ENTONNOIR
Longtemps dissociés institutionnellement, l'urbanisme et l'aménagement du territoire sont désormais réunis au sein d'un même ministère. Cette réforme marque-t-elle le passage d'une logique sectorielle à une vision systémique du développement territorial ?
Urbanisme d’abord, aménagement du territoire ensuite ? L’inverse ? Ou les deux en même temps ?
Comme beaucoup de mes compatriotes, c’est avec une satisfaction immense que j’ai accueilli le regroupement, dans un même ministère, des départements de l’urbanisme, des collectivités territoriales et de l’aménagement des territoires. Longtemps souhaitée et réclamée par les spécialistes et acteurs du territoire, toutes échelles confondues, cette décision marque sans doute une volonté du nouveau régime à changer de paradigme et à placer les collectivités territoriales au cœur de la mise en œuvre de ces deux compétences transférées.
Urbanisme et Aménagement du territoire : de quoi parle-t-on exactement ?
La différence fondamentale entre l’aménagement du territoire et l’urbanisme se résume à une question d’échelles et de vocations stratégiques. L’aménagement du territoire s’intéresse aux grands ensembles territoriaux, du supranational au département pour prendre l’exemple du Sénégal. Il analyse leurs formes, leur occupation, les tendances lourdes de leurs grandes distributions (populations, établissements humains et armatures, réseaux et divers phénomènes) ainsi que les structures spatiales qu’elles génèrent ou susceptibles d’en résulter dans un horizon temporel défini. Le territoire est l’échelle de la planification spatiale stratégique.
L’urbanisme, quant à lui, se focalise sur les micro-échelles (la ville, la commune, le parcellaire cadastral), les interactions directes entre les communautés et leur milieu de résidence/vie, la superstructure qui en résulte et la conception du dispositif technico-humain et réglementaire visant à promouvoir l’harmonie et l’épanouissement dans la cité. La quête effrénée du bien-être humain fait désormais de l’habitant, ou plus correctement du citoyen, un acteur de droit dont les goûts et les désirs légitimes deviennent des dimensions clés du projet urbain (placemaking).
Urbanisme et Aménagement du territoire : quelle approche pour le Sénégal ?
Si la création de ce méga-ministère est très largement appréciée, la terminologique et la syntaxe de sa dénomination « ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’aménagement des territoires » suscitent néanmoins une grande interrogation. S’agit-t-il tout simplement d’un coup de charme ou, plus sérieusement, d’une réelle volonté disruptive visant à opérer la rupture tant attendue dans la mise en œuvre des politiques territoriales ?
En matière d’aménagement du territoire, la méthode de l’entonnoir est la plus répandue. L’entonnoir est une image parfaite pour décrire, conceptualiser ou modéliser des processus complexes dans divers domaines, l’entonnoir de vente par exemple dans le secteur du commerce/marketing. Dans notre cas, l’axe vertical représente la structure institutionnelle qui promeut la subsidiarité des échelles et les axes horizontaux, le territoire, du niveau global aux niveaux les plus fins.
La méthode de l’entonnoir consiste à partir des grands ensembles du territoire pour constituer un référentiel unique et opposable à toutes les échelles sous-jacentes. Ce sont les tendances lourdes du territoire qui inspirent et déterminent les orientations politiques nationales, toutes échelles confondues, y compris celles de l’urbanisme stratégique. C’est l’approche adoptée au Sénégal depuis l’indépendance du pays, avec comme objectifs l’atténuation du centralisme hérité de la colonisation, la création de dynamiques d’ensemble et une intégrité territoriale renforcée. Le PNAT de 1997, le PNADT adopté en 2020 et la LOADT qui encadre sa mise en œuvre s’inscrivent dans cette démarche.
L’approche en entonnoir inversé (top/down) consiste à s’appuyer sur un ou plusieurs points stratégiques du territoire, des centres urbains en général, pour organiser et contrôler un territoire. Ses sources d’inspiration sont le mercantilisme expansionniste et les théories géographiques des lieux centraux incarnées notamment par les célèbres modèles de WalterChristaller et de Von Thünen.
Elle vise en général deux objectifs, souvent antagonistes dans l’esprit du planificateur :
Un objectif de domination et de contrôle territorial : ce fut le cas de la colonie du Sénégal dont la forme du territoire (partie occidentale), guidée par une volonté « exploitationniste » cynique et sauvage, rappelle étonnement celle de l’entonnoir. Ailleurs dans le monde, l’exemple le plus parfait est représenté par l’ex URSS. C’est l’option des régimes politiques qui aspirent à l’Etat fort. Le centre, lieu du pouvoir et du commandement, détermine et oriente toute la politique d’aménagement du territoire. L’accent est mis sur les grands projets urbanistiques qui doivent refléter le prestige, la grandeur et l’unicité du pouvoir central. C’est une approche actuellement très peu rependue dans le monde (Etats communistes et pétroliers arabes).
Un objectif d’aménagement et de développement territorial : c’est ce que semble suggérer la syntaxe de la dénomination du nouveau Ministère de l’Urbanisme (échelle micro), des collectivités territoriales (échelle méso) et de l’aménagement des territoires. Le mode opératoire consiste, sans être forcément dans une logique dirigiste, à s’appuyer sur des centres de taille et de niveaux divers, des chefs-lieux administratifs de préférence, pour impulser les dynamiques souhaitées et diffuser des règles, des pratiques ou des innovations (effet chef-lieu). Le centre et sa périphérie entretiennent des relations symétriques et complémentaires. Pour le cas du Sénégal, cette approche est consacrée par la Loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des Collectivités locales à son article 15 qui promeut l’« égale dignité » des collectivités territoriales.
Le résultat est un territoire en structure fractale dont la complexité est telle que chaque centre, chaque entité territoriale prend un sens et une identité uniques qui garantissent sa résilience et sa survie.
La mise en commun des similitudes et des avantages comparatifs permet de constituer, à différentes échelles pertinentes, des ensembles (intercommunalités, ententes, …) homogènes, cohérents et robustes favorisant la continuité territoriale des politiques. Les grands ensembles territoriaux sont un mécanisme efficace pour lutter contre l’ «ostracisme» territorial, mais également pour lisser les aspérités et les externalités négatives liées à l’entropie territoriale ou au voisinage (avantage absolu). Il favorise l’équité et bonifie la communication institutionnelle.
L’idée d’organiser le territoire en pôles régionaux émise par le président Abdoulaye Wade (provincialisation), reprise, sans grand succès, par son successeur le président Macky Sall (pôles territoire) et ressuscitée par le régime du président Bassirou Diomaye Faye vise ces objectifs.
La réalisation de ce second objectif peut s’appuyer sur deux mécanismes, non exclusifs :
Un mécanisme de type programmatique (rattrapage) : les actions s’inscrivent dans des programmes spécifiques avec comme objectif de produire des résultats immédiats (court terme) et fortement impactants. La décision historique et audacieuse du Président Abdoulaye Wade d’organiser, de manière tournante, la fête nationale du 4 avril dans les capitales régionales du pays, avec à chaque étape un important programme d’investissements lourds à la clé et les programmes d’urgence du Président Macky Sall (PUDC, PUMA, PROMOVILLE, PACASEN, …) obéissent à ce mécanisme innovant certes, mais non durable à cause d’un portage politique aléatoire et limité dans le temps (durée du mandat présidentiel).
Un mécanisme de type planification stratégique : les actions s’inscrivent dans une temporalité longue et raisonnable. Les ressources et le chemin critique nécessaires à leur réalisation sont objectifs et normalement insensibles aux changements de régime politique. C’est dans cet esprit de continuité de l’action publique que beaucoup de préconisations du PNAT de 1997 ont été reprises et adaptées au contexte du PNADT marquées par des changements institutionnels et des mutations territoriales importantes.
Acquis à consolider et manquements à combler
Les secteurs de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire au Sénégal, pourtant très stratégiques, enregistrent un bilan modeste après plus de 60 d’indépendance. L’existence depuis 1997 d’un Plan national d’aménagement du territoire (PNAT) révisé en 2020 en Plan national d’aménagement et de développement territorial (PNADT), l’adoption, la même année, de la Loi d’orientation pour l’aménagement et le développement durable du territoire (LOADT) et la révision récente des Codes de l’urbanisme et de la construction sont des avancées significatives et appréciables certes, mais très insuffisantes par rapport à l’immensité des besoins et des défis à relever.
C’est pourquoi, dans le but de mieux consolider ces acquis et permettre à ces deux secteurs de jouer pleinement leur rôle, des réformes et mesures fortes s’imposent. Elles concernent prioritairement :
Au plan institutionnel
La signature du décret portant création du Fonds d’impulsion à l’aménagement du territoire (FIAT)
La suppression des doublons institutionnels,
La fusion des agences, directions et services techniques ayant presque les mêmes missions et les mêmes cibles,
La création d’un guichet unique territorial pour les communes et les départements
Le transfert institutionnel et la régionalisation de la Commission de contrôle des opérations domaniales (CCOD)
Le transfert de la tutelle technique des services cadastraux
Au plan technique
L’effectivité, le renforcement et la décentralisation des Fonds destinés à l’urbanisme et au logement,
Le renforcement des services techniques déconcentrés
La généralisation des documents de planification urbaine et territoriale
Une meilleure implication dans les instances et dispositifs de gestion foncière et domaniale
La mise à jour, à partir de 2025, du Plan national d’aménagement et de développement territorial (PNADT)
Au plan territorial
La mise en œuvre de la Charte de la déconcentration,
La révision et la mise à jour du Code général des collectivités locales (CGCL),
La réforme des fonds d’appui à la décentralisation, pour une meilleure efficacité,
Une meilleure appropriation du BCI par les collectivités territoriales,
La consolidation de la fonction publique territoriale,
La correction des incohérences territoriales (en priorité la délimitation et le bornage des limites territoriales),
Le retour à la région collectivité territoriale (échelon manquant), en mettant l’accent sur les grands ensembles (pôles, ententes, …),
Le renforcement des Départements par une fiscalité propre
L’adoption d’un statut de l’élu territorial et la réforme du conseil municipal et du bureau du conseil départemental
L’audit du foncier urbain
La généralisation des pôles urbains
Pour un Sénégal fort, juste et prospère … !
Dr. Ousmane Thiam, Agence nationale de l’aménagement du territoire (ANAT) - Responsable du Pôle oriental (Tambacounda et Kédougou).
LE FEU DANS LES CAISSES DE L'ÉTAT, LE DÉCRYPTAGE DE SEYDINA NDIAYE
Le régime de Bassirou Diomaye Faye, qui vient de prendre les rênes du pouvoir, a trouvé une grosse tension dans les finances de l’Etat. Une situation que décortique l'économiste et expert en Finance.
Le régime de Bassirou Diomaye Faye, qui vient de prendre les rênes du pouvoir, a trouvé une grosse tension dans les finances de l’Etat. Une situation que décortique l'économiste et expert en Finance, Seydina Alioune Ndiaye.
30 minutes avec
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REMETTRE LES PAYSANS AU COEUR DU DÉVELOPPEMENT
"Notre agriculture paysanne a été démantelée depuis les indépendances." C'est le cri d'alarme de Mariam Sow, présidente d'Enda Tiers-Monde. L'experte en agroécologie révèle les dérives d'une politique agricole coupée des réalités locales
Dans un entretien pour "30 minutes avec" animé par Rama Salla Dieng, Mariam Sow, figure de proue de l'agroécologie au Sénégal, a lancé un vibrant plaidoyer pour la souveraineté alimentaire. Du haut de son parcours allant des Maisons Familiales Rurales à la tête d'un réseau international prônant des alternatives au développement, la présidente de l'ONG ENDA Tiers-Monde, a dressé un constat sans appel : "Notre agriculture paysanne a été démantelée depuis les indépendances au profit de modèles importés prônant l 'utilisation d'intrants chimiques au détriment des savoirs locaux."
Pourfendant les dérives d'une politique agricole oublieuse de ses racines, elle appelle les nouveaux décideurs à opérer un virage crucial : "Il faut d'abord que l'État arrive à croire en notre foncier, notre première richesse. Les terres doivent servir à "Nourrir les Sénégalais, pas à enrichir les multinationales avides de spéculation."
Quand à l'interrogation sur les trois priorités à assigner au nouveau régime, Mariam Sow est cinglante : "Premièrement, accepter et croire que l'agriculture paysanne, l'élevage et les produits forestiers sont des leviers incontournables de création d'emplois, notamment pour la jeunesse."
"Deuxièmement, revoir en profondeur notre système éducatif pour réconcilier l'enfant avec son terroir, ancien dès le bas âge aux réalités du monde rural et inculquer le respect de ces métiers."
"Troisièmement, décentraliser réellement le développement vers les communes, leur donner les moyens d'impulser des dynamiques locales en s'appuyant sur les communautés paysannes et la société civile", martèle-t-elle avec conviction.
Mariam Sow est formelle : pour faire face aux défis des changements climatiques, "l'agroécologie est une obligation pour les pays africains". Une dynamique nationale rassemblant tous les acteurs prend d'ores et déjà corps au Sénégal.
"Il faut que l'État nous écoute et intègre ces alternatives éprouvées dans sa vision politique, intime-t-elle. Les paysans étaient les premiers écologistes naturels, cessons de les délaisser au profit de fausses solutions toutes importées."
Mariam Sow rappelle avec force que bâtir la souveraineté alimentaire, c'est d'abord se réapproprier son destin alimentaire en puisant dans les immenses capacités encore trop souvent ignorées du monde paysan.
SAISIE RECORD DE 5 MILLIARDS EN BILLETS NOIRS
Le Poste des Douanes de Tanaff a intercepté ce mardi 16 avril 2024, des devises en billets noirs d’une contrevaleur de cinq (05) milliards de francs CFA. L’annonce a été faite par la Division de la communication et des relations publiques des gabelous.
iGFM - La Douane sénégalaise vient encore de faire une saisie record. Il s’agit de billets noirs d’une contrevaleur de cinq (05) milliards de CFA.
Le Poste des Douanes de Tanaff a intercepté ce mardi 16 avril 2024, des devises en billets noirs d’une contrevaleur de cinq (05) milliards de francs CFA. L’annonce a été faite par la Division de la communication et des relations publiques des gabelous.
Dans son communiqué de presse, elle renseigne que la saisie est composée de quatre (04) millions en coupures de 50, 10 et 200 Dollars ; quatre (04) millions en coupures de 500, 200 et 100 Euros ainsi que de deux cent (200) millions en francs CFA.
Les faussaires, au nombre de quatre (04), dont deux de nationalité sénégalaise et deux de nationalité étrangère, ont été appréhendés dans une auberge à Goudomp détenant par devers eux lesdits billets noirs dans l’intention de procéder à leur lavage.
L’opération a nécessité l’exploitation croisée de renseignements, de la surveillance et de la filature sur plusieurs jours jusqu’à l’intervention réussie des agents des Douanes de Tanaff, ce mardi 16 avril 2024 à 13h 40mn et qui a permis de mettre la bande de criminels hors d’état de nuire.
LES DATES DU PELERINAGE CHRETIEN CONNUES
Le pèlerinage catholique aux lieux saints de la chrétienté se déroulera du 24 août au 15 septembre, a annoncé, mardi, le président du Comité interdiocésain national des pèlerinages catholiques, Mgr Paul Abel Mamba, évêque du diocèse de Tambacounda.
Dakar, 16 avr (APS) – Le pèlerinage catholique aux lieux saints de la chrétienté se déroulera du 24 août au 15 septembre, a annoncé, mardi, le président du Comité interdiocésain national des pèlerinages catholiques (CINPEC), Mgr Paul Abel Mamba, évêque du diocèse de Tambacounda.
’’Je suis heureux, au nom de mes frères évêques de la Province ecclésiastique de Dakar (PED) et en ma qualité de Président du Comité interdiocésain national des Pèlerinages catholiques (CINPEC), de (…) vous informer officiellement de la tenue, du 24 août au 15 septembre, du Pèlerinage catholique 2024 aux lieux saints de la chrétienté’’, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Au total, le CINPEC prévoit de ”convoyer 350 pèlerins, avec le soutien de l’Etat, premier partenaire de l’Eglise, et des chancelleries’’, a-t-il dit, précisant que ‘’les inscriptions se poursuivent depuis le 08 avril au prix de trois millions cinq cent mille francs.’’
‘’Pour cette année jubilaire où le CINPEC célèbre ses 60 ans d’existence, un itinéraire attractif menant sur six pays est proposé aux pèlerins qui ont fait confiance à notre structure ces six dernières décennies, pour se lancer sur les routes de la foi, à la rencontre du Dieu vivant et vrai de Jésus-Christ’’, a-t-il fait savoir.
Selon Mgr Paul Abel Mamba, “ce périple spirituel de 21 jours, conduira successivement les pèlerins à Rome, où bat le cœur de notre Eglise, sur les tombes des saints apôtres Pierre et Paul, suivie d’une rencontre avec le Saint-Père, le Pape François, lors de l’audience publique du mercredi.’’
Ensuite, ‘’si les conditions de sécurité nous le permettent, comme nous l’espérons, nous poursuivrons, ensuite, notre périple spirituel par une immersion en Terre sainte d’Israël, sur les pas du Christ, revisitant tous les pans de sa vie, de sa naissance, à Bethléem, au tombeau vide, à Jérusalem, en passant par sa vie publique, à Nazareth”.
Après cette étape, “les pèlerins reviendront à Lourdes, pour s’instruire à l’école de Marie, l’Immaculée conception, dans cette cité mariale où elle apparut à une jeune fille, Bernadette Soubirous, en 1858’’, a-t-il ajouté.
A l’en croire, ce pèlerinage 2024 prendra fin aux pieds de Notre-Dame de Fatima, au Portugal, après une halte tout aussi sanctifiante à Saint Jacques de Compostelle, en Espagne.
A TAMBACOUNDA, LE GOUVERNEUR APPELLE A PLUS DE VIGILANCE
Le gouverneur de Tambacounda, Guedj Diouf, après une saisie record de cocaïne réalisée récemment à Kolda, a appelé mardi les autorités étatiques à renforcer les moyens matériels et humains de la douane dans cette région septentrionale
Tambacounda, 16 avr (APS) – Le gouverneur de Tambacounda, Guedj Diouf, après une saisie record de cocaïne réalisée récemment à Kolda, a appelé mardi les autorités étatiques à renforcer les moyens matériels et humains de la douane dans cette région septentrionale afin de faire face au trafic de drogue.
‘’Cette saisie est un signal fort pour toutes les forces de défense et de sécurité au-delà de la douane pour davantage se mobiliser et faire face à ce problème’’, a-t-il déclaré, lors d’une visite lundi à l’unité de douane de Kidira, en compagnie du directeur de la région sud-est de la douane, Bourama Diémé.
Au regard de l’immensité du territoire de la région de Tambacounda et du fait que la région soit frontalière à quatre pays, il urge, dit-il, de déployer une unité de scanning au niveau de Gouloumbou pour renforcer celle déjà présente à Kidira en verrouillant les principaux accès, c’est-à-dire le corridor qui passe par Kidira et l’importante voie d’accès qui passe par Gouloumbou’’.
”Le constat est que les 92 kilogrammes de cocaïne saisis à Koumpentoum, le 31 mars dernier, sont passés par le point de passage de Gouloumbou. C’est le moment de renforcer la région en matériel, surtout en unité de scanning’’, a-t-il réitéré.
A l’en croire, toutes ces saisies traduisent la volonté des trafiquants de faire de la région de Tambacounda un point d’entrée de la drogue au Sénégal.
Guédj Diouf a salué l’engagement, la détermination et la perspicacité des agents de la douane à lutter contre la fraude, les trafics illicites et la circulation de tous les produits prohibés ou impropres à la consommation. ‘’Je salue l’engagement des agents, je félicite le directeur régional de la douane et tous les agents qui sont sous son autorité pour cet excellent travail qu’ils mènent au niveau région de Tambacounda’’, a-t-il dit.
Par Mamadou Ndiaye
ÉCONOMIE DE GUERRE
À petit feu, le monde bascule dans la guerre. Jamais l’humanité n’a été aussi proche d’un précipice meurtrier. Depuis un an, la bande de Gaza subit une brutalité sans gêne et un déluge de feu nourri d’une soldatesque israélienne déchainée.
À petit feu, le monde bascule dans la guerre. Jamais l’humanité n’a été aussi proche d’un précipice meurtrier. Depuis un an, la bande de Gaza subit une brutalité sans gêne et un déluge de feu nourri d’une soldatesque israélienne déchainée.
Sur la même séquence temporelle, le Soudan a cessé d’être une nation pour devenir une prison à ciel ouvert du fait d’un indescriptible chaos provoqué par deux généraux qui se vouent une haine irascible pour la conquête du pouvoir.
Abdel Fattah al-Burhan des Forces armées soudanaises (SAF) et Mohamed Hamdan Dagalo des Forces paramilitaires de soutien rapide (RSF). Pour avoir travaillé ensemble, ils se connaissent. Ce sont deux ennemis intimes. Ce qui complique tout dans ce Soudan chaotique.
La capitale Khartoum, ressemble à une ville fantôme, vidée de sa population qui erre sans fin, infrastructures détruites, pillages de banques, des services, des hôpitaux, des entrepôts, des silos. Ceux qui le peuvent, deux ou huit millions ( !), fuient et se réfugient au Soudan du sud, en Égypte, en Éthiopie, au Tchad soupçonné d’être le point de passage (ou de transit) des armes en grande quantité destinées aux belligérants d’un sanglant conflit qui s’enlise.
Bien évidemment Ndjaména, dément mais ne convainc personne. Ces armes, proviennent d’une Libye désarticulée au lendemain de la mort de Kadhafi. L’hécatombe et l’horreur se combinent.
Le Soudan sert de lieu d’évacuation des matériels militaires achetés à prix d’or par le défunt colonel libyen du temps de sa splendeur ou de sa factice grandeur. Il s’agit proprement d’un trafic orchestré par des hommes de tous acabits reconvertis en marchands de la mort prospères.
Les deux pays, géographiquement distants, se rapprochent grâce à des similitudes de situations avec de part et d’autres une double belligérance qui oppose des officiers supérieurs enivrés par leur puissance de feu et qui ne perçoivent leur bonheur personnel que dans l’accomplissement de leur volonté quitte à massacrer leurs semblables, en un mot leurs compatriotes.
La cruauté des tueries et l’enchaînement des crises alimentaires ont plus ou moins secoué l’indolence d’une communauté internationale frappée d’inaction jusque-là. Mais la voilà secouée. Et promptement, une conférence réunit à Paris les acteurs de l’humanitaire mondial, les financiers de haut vol et des… militaires (cartes à l’appui) pour travailler ensemble à mettre fin à cette guerre sans nom avec une pression insistante sur les protagonistes.
Enjeu : mobiliser dans l’urgence 4 milliards de dollars. Rapidement, préviennent les organisateurs ! Cette surprenante réaction ne gomme pas pour autant l’indifférence du début découlant d’une légère appréciation du contexte et (surtout) d’une négligence coupable des grands dirigeants du monde qui n’agissent qu’en fonction de leurs intérêts propres.
Or à Paris, le président français, Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz sont à pied d’œuvre pour, disent des observateurs, « un espoir de motivation ». Ils veulent stopper la saignée.
Mieux, la désagrégation du Soudan, selon eux, équivaudrait à une fragilisation accentuée de l’Afrique déjà en proie à une série de crises résiduelle : Sahel, Salafisme à l’ouest, RDC/Rwanda, Centrafrique, des millions de déplacés pour différentes causes de guerre, famine et réchauffement climatique.
Par ce biais, l’Allemagne revient au-devant la scène en jouant les premiers rôles aux côtés d’un Macron qui se voit en « acteur majeur » sur cette même scène internationale.
D’ailleurs, jeudi dernier, il s’est rendu ostensiblement en Dordogne dans le sud-ouest de la France pour y visiter une usine de fabrique de munitions tout en posant la première pierre d’une autre unité de production. Requinqué par l’objet de cette « tournée », M. Macron, la mine réjouie, sans doute épanouie, annonce sans sourciller qu’une économie de guerre « produit de la richesse ».
Le propos n’est pas passé inaperçu. Il sonne plutôt comme un retournement de conjoncture à la faveur de l’éclosion de plusieurs théâtres de conflits armés. En le proclamant, songeait-il à la guerre Russie-Ukraine aux portes de l’Europe ?
Le continent en souffre encore parce que fortement impactée par les conséquences en termes d’approvisionnement en hydrocarbures et en blé et céréales en provenance de Kiev. L’industrie militaire est donc en marche !
Ne nous méprenons pas en revanche si, demain, les priorités d’investissement et de transformations s’inversent pour privilégier la fabrique d’armes sophistiquées. Les pays producteurs sont ceux-là mêmes qui gouvernent le monde via le G7 et, accessoirement le G20. Ils pilotent à leur guise l’économie du monde dont la guerre est une composante essentielle. Surveillons également les indicateurs de liquidités afin d’apprécier leur inclination conjoncturelle.
La récente attaque de l’Iran contre Israël par des missiles balistiques de moyenne portée signe une tournure nouvelle du conflit au Proche et au Moyen Orient. L’Iran révèle ses capacités techniques qui peuvent surprendre tout le monde sauf Israël et les Etats-Unis.
Washington tempère Tel-Aviv pour ne pas riposter instantanément. A tout prix, l’Amérique veut éviter l’embrasement et l’escalade à la fois. Le Premier ministre Netanyahu n’a pas la même lecture de l’affront iranien qu’il veut laver au plus tôt pour ne pas apparaître indolent voire faible aux yeux des Israéliens inquiets pour leur sécurité face à ces « attaques » qui titillent l’armée, le Tsahal. L’attaque a-t-elle été contreproductive ou s’agit-il de la part des Iraniens d’une provocation pour tester le degré de réaction des Israéliens ?
Dans la péninsule se joue un conflit larvé. Suite à la destruction en juin 2019 d’un drone américain, les Etats-Unis avaient déclenché des frappes contre l’Iran qui avait été lourdement sanctionné. Il avait payé un lourd tribut et faisait l’objet d’une surveillance accrue en raison de ses velléités de disposer d’un uranium enrichi pour devenir à terme une puissance nucléaire.
Ce danger bien que réel n’effraie pas Israël. Il ne le méconnait pas non plus. En outre, l’Amérique a averti que les proportions sont à prendre en considération : l’Iran c’est 90 millions d‘habitants, Israël, 10 millions. L’économie iranienne s’appuyant sur ses richesses, s’affranchit de toute dépendance paralysante tandis que Israël bénéficie du parapluie américain qui se déploie en sa faveur en toutes circonstances.
Tel-Aviv détient certes l’arme nucléaire mais redoute que Téhéran l’acquière alors que ses savants y travaillent d’arrache-pied à l’abri de tout regard inquisiteur. Les Etats-Unis agissent sur les deux tableaux pour contenir les intentions des radicaux des deux côtés, bellicistes impénitents qui ne songent qu’à en découdre.
L’autre arme dont se sert l’Iran est le pétrole. Il peut et veut souvent en user pour perturber le commerce de l’or noir. Il est membre influent de l’OPEP au sein de laquelle trône l’autre géant qu’est l’Arabie Saoudite, fidèle alliée des Etats-Unis et farouche adversaire de l’Iran dans la gouvernance du monde musulman. Chiite d’un côté, sunnite de l’autre.
La complexité de la géopolitique ajoute une difficulté supplémentaire à l’enjeu d’une économie de guerre qui se met en place sous nos yeux. Quand des éléphants se battent, l’herbe en souffre plus.