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26 juin 2025
Par Oumar Absatou NIASSE
APPEL AU RESPECT DE NOS INSTITUTIONS
Face à des appels contraires aux textes visant à démettre le recteur de l'Ucad, réaffirmons les mécanismes légaux de désignation des autorités universitaires. La démarche vise à ancrer le débat dans les principes du système d'enseignement supérieur
Je voudrais préciser dans ce texte que je soumets à l’opinion publique, les principes de fonctionnement des universités du Sénégal en se fondant sur les textes qui régissent leur fonctionnement actuel. Il nous semble important de faire ce rappel après certaines sorties médiatiques de personnes qui appellent, franchement ou mezza voce, au remplacement immédiat du Recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Loin de verser dans une polémique stérile, il est loisible à tout un chacun de lire avec nous le texte de la loi n° 2015-26 du 28 décembre 2015 relative aux universités publiques et de comprendre que ladite loi a permis de mettre en place de nouveaux organes de gouvernance des universités avec un Conseil d’administration ouvert au monde socioéconomique, un Conseil académique chargé de toutes les questions pédagogiques et un Recteur nommé à la suite d’un appel à candidatures et qui assure la direction de l’université.
L’université Cheikh Anta Diop de Dakar s’est ainsi dotée, à l’instar de toutes les autres universités, d’organes chargés de son fonctionnement. Il est bon de savoir que le décret 2021-1500 du 16 novembre 2021 fixe les règles d’organisation et de fonctionnement de l’université. A son article 25, il est mentionné que l’université Cheikh Anta Diop de Dakar est dirigée par un recteur. Son mode de désignation et quelques-unes de ses attributions y sont précisés. Il faut les lire et fonder toute appréciation sur l’université sur ces textes. Cela pour permettre à l’opinion de comprendre qu’il est dangereux de laisser prospérer des déclarations d’individus dont certains sont membres des personnels universitaires et foncièrement de mauvaise foi, qui appellent à démettre immédiatement un recteur. Nous ne pouvons pas à cet égard, à titre personnel, rester silencieux face à cette demande contraire aux textes réglementaires de notre institution dont nous avons participé au combat pour leur adoption.
Nous avons donc réitéré pour que nul n’en ignore, de dire haut et fort, et l’écrire, que le mode de désignation du recteur dans les universités sénégalaises depuis l’adoption du décret N° 2021-846 relatif aux modalités de nomination du Recteur dans les universités publiques, stipule dans son article 1er que lorsque le mandat du Recteur arrive à son terme ou lorsqu’une vacance est constatée, un comité de validation et de sélection est mis en place à la suite d’un appel à candidatures ouvert aux professeurs titulaires de nationalité sénégalaise des établissements d’enseignement supérieur. Il arrête la liste des candidats établie par ordre alphabétique en plus d’un rapport circonstancié sur chaque candidature proposée. Sur cette base, le président de la République procède par décret à la nomination du Recteur parmi les candidats composant la liste transmise au Mesri par le comité. Le processus est en cours à l’université Assane Seck de Ziguinchor suite à l’appel à candidatures, lancé par le Conseil d’administration le 30 avril 2024, avec une date-limite des dépôts des dossiers fixée le 30 mai à 17h. C’est le même processus qui a abouti en décembre 2023 à la nomination du Recteur de l’université Alioune Diop de Bambey, installé le mercredi 13 décembre 2023.
De grâce, que ceux qui s’agitent et qui veulent que le vent de changement qui souffle dans les directions nationales prenne la direction de l’Université Cheikh Anta Diop pour remplacer l’actuel recteur, cessent de rêver. Les syndicats se sont battus pour obtenir de l’autorité d’alors l’adoption des nouveaux textes afin de donner aux pairs la prérogative d’élire les autorités au niveau des établissements universitaires. C’est un acquis syndical de haute portée, qui confère aux universitaires une réelle implication dans la gouvernance des établissements universitaires. Chers concitoyens, chacun est libre de s’engager et de défendre une position politique, mais de grâce ne faisons pas de l’amalgame. Nos amphithéâtres ne doivent pas servir de tribune à aucun parti politique pour dérouler ses activités. Il s’agit d’un précédent dangereux pour notre pays. Pas mal d’édifices dans ce pays, mieux placés que l’Ucad, pourraient accueillir un meeting politique.
Nous lançons un appel à toutes les organisations de la communauté universitaire (Syndicats des Pats, Syndicats des Pers, Amicales des étudiants, Associations des enseignants à la retraite et Associations de parents d’élèves et d’étudiants) de faire bloc pour sauvegarder les principes fondamentaux de notre université. Nous ne devons pas abdiquer, à moins de nous infléchir face à nos responsabilités pour la préservation de ce temple du savoir. Nous invitons les nouvelles autorités étatiques, garantes de la stabilité du pays, jouissant d’une réelle légitimité que le vote des citoyens leur a conférée de mettre les intérêts des Sénégalais au-dessus de toute position partisane. Nous dénonçons publiquement et appelons ouvertement à la condamnation par les toutes les franges des organisations de la communauté universitaire, l’organisation et la tenue d’un meeting politique dans le campus pédagogique de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
ALIOU CISSE DEVOILE SA LISTE LE 24 MAI
Les deux prochaines journées des éliminatoires du Mondial 2026 se précisent pour le Sénégal qui connaît déjà les noms des arbitres qui vont officier ses matchs, contre la Rd Congo et la Mauritanie.
Les deux prochaines journées des éliminatoires du Mondial 2026 se précisent pour le Sénégal qui connaît déjà les noms des arbitres qui vont officier ses matchs, contre la Rd Congo et la Mauritanie. Justement pour ces deux rendez-vous importants de juin prochain, le sélectionneur Aliou Cissé va dévoiler sa liste le 24 mai, lors d’une conférence de presse.
Les Lions, la plupart d’entre eux, sont en vacances depuis ce week-end qui a vu beaucoup de championnats prendre fin. Mais les hommes de Aliou Cissé ne vont pas avoir beaucoup de jours de vacances. En effet, les coéquipiers de Sadio Mané vont, dans quelques jours, retrouver les pelouses, avec la suite des éliminatoires du Mondial 2026, Zone Afrique.
C’est ainsi que dès le 6 juin, les Lions vont recevoir la Rd Congo, au Stade Abdoulaye Wade, avant de se déplacer en Mauritanie, trois jours après. Justement pour ces matchs importants pour la qualification au sein d’une poule que les Lions dominent, les choses bougent avec la Caf qui a déjà désigné les deux arbitres.
C’est ainsi que pour le choc entre Lions et Léopards, c’est le Libyen, Ibrahim Mutaz, qui sera au sifflet. Contre la Mauritanie, le choix a été porté sur le Marocain Samir El Kazzaz.
Quid de la prochaine liste des matchs de juin ? Le Quotidien a appris que «El Tactico» va dévoiler son groupe de sélectionnés le vendredi 24 mai, lors d’une conférence de presse.
Une liste très attendue, surtout par rapport aux dernières sorties des Lions, en amical contre le Gabon (3-0) et le Bénin (1-0), et où on devrait logiquement retrouver les mêmes.
Cissé : «On sera très attentif sur le temps de jeu en club»
Mais si cette liste intéresse nombre d’observateurs, c’est surtout par rapport aux propos du sélectionneur qui avait lancé un message, sous forme d’avertissement, aux joueurs en difficulté en club.
Ainsi d’après coach Cissé, les concernés seraient bien inspirés de redresser la barre en vue d’une potentielle place dans sa prochaine liste pour les matchs de juin.
«En choisissant un groupe de 31 joueurs, on savait que le groupe était un petit peu disproportionné. Il y a des joueurs qui ont beaucoup joué jusqu’à présent et il fallait les gérer. Il y a certains qui n’ont pas beaucoup joué ou qui jouent peu. C’était important de rappeler tout le monde. Mais on sait que ce groupe du mois de mars sera différent du groupe du mois de juin. Le temps de jeu est hyper important. Je n’irai pas jusqu’à dire que celui qui ne joue pas en club ne sera pas sélectionné. Mais on sera très attentif sur le temps de jeu en club, parce qu’on jouera deux gros matchs, contre la Rd Congo et la Mauritanie», a-t-il lâché.
«On aura besoin que tout le monde soit à 100%»
En clair, selon le technicien sénégalais, «pour ces deux matchs, on aura besoin que tout le monde soit à 100% en club pour donner la réponse qu’il faut et le maximum qu’il faut», a-t-il prévenu. Avant d’ajouter : «Une sélection, c’est la forme du moment. On verra au mois de juin comment les joueurs vont arriver, et dans quelle forme ils seront. A partir de là, on constituera une équipe compétitive.»
A travers ces propos, il ne faut donc pas s’attendre à des chamboulements importants dans l’effectif, comme Cissé l’a laissé entendre : «Nous ne sommes pas dans une révolution. Je suis quelqu’un qui aime travailler dans une certaine continuité. Depuis que j’ai pris l’équipe jusqu’à aujourd’hui, on n’a pas vraiment eu une révolution dans la Tanière. C’est une équipe qui continue à vivre ensemble et qui a une expérience collective avec pas mal de compétitions. Il y a une ossature, un noyau, une colonne vertébrale que tout le monde connaît.»
Evidemment, en écoutant le sélectionneur insister et répéter qu’il veut «des joueurs à 100%», on peut penser à certains habitués de la Tanière qui sont mal barrés en club et qui étaient pourtant dans la dernière liste lors des amicaux de mars. Comme quoi, avec Cissé, il ne faut jurer de rien, surtout par rapport à certains cadres qu’ils n’hésitent pas à couver
Par Madiambal DIAGNE
LE DÉSASTRE MÉLENCHON
Quelle bienveillance le Sénégal pourrait-il espérer de la France que son Premier ministre pourfend publiquement et offre une tribune officielle à un opposant que Macron ne voudrait pas voir même en peinture ?
L’invitation de l’homme politique français Jean-Luc Mélenchon au Sénégal par le Premier ministre Ousmane Sonko est, on ne peut plus, inopportune. Ousmane Sonko a certes tenu à faire savoir que l’invitation a été servie à un allié politique, peut-être un «camarade», au titre des relations internationales de son parti politique Pastef. On aurait pu accepter cette façon de présenter les choses, si tant est qu’avant le jour de la visite, Pastef et les «Insoumis» aient entretenu des relations suivies ou de compagnonnage sur la scène internationale, ou que Ousmane Sonko eût rencontré Jean-Luc Mélenchon ou au moins aurait eu à lui adresser une invitation ou une quelconque missive. Il n’y a rien de tout cela. Cette invitation était tombée comme une surprise qui s’est révélée finalement être une bien mauvaise initiative pour le Premier ministre du Sénégal et son camp politique. Il faut dire que c’est de tout bénéfice pour Mélenchon qui ne détient même plus de mandat électif, mais c’est à l’opposé une grosse bourde pour son hôte.
Après quelques dictatures finissantes d’Amérique du Sud, d’autres autorités officielles d’un pays trouvent Mélenchon fréquentable pour l’inviter et lui dérouler le tapis rouge. Que le Sénégal se mette sur la même ligne politique et diplomatique, montre l’étroitesse d’ambition de nos dirigeants ! Cette invitation a pu donner à Jean-Luc Mélenchon dont la cote de popularité s’est dégradée dans son propre parti «La France Insoumise» et encore plus dans l’establishment politique de son pays, une tribune dans une prestigieuse université pour faire son show. Il a pu chercher à séduire un électorat d’origine africaine vivant en France. On relèvera néanmoins qu’il s’est gardé fort sagement de lancer des diatribes ou des piques à Emmanuel Macron. En effet, une tradition bien ancrée dans l’esprit des hommes politiques français est de ne point s’en prendre aux dirigeants de leur pays à partir de l’étranger. Sans doute, les nouvelles autorités sénégalaises en apprendront une leçon. Par contre, Ousmane Sonko n’a pas eu la même retenue, le tact ou la convenance. Dans un élan de provocation, il s’est permis de pourfendre la politique de Emmanuel Macron, sous les applaudissements de ses partisans. La France appréciera. Serait-il nécessaire de lui rappeler que le chef de l’Etat français ne saurait être son alter ego ou son interlocuteur ? Résultat des courses ?
Le Sénégal a tout à perdre dans cette opération
Ousmane Sonko a, de tout temps, pourfendu les relations de proximité de nos dirigeants avec leurs homologues francais. Il a considéré cela comme une certaine inféodation. Un tel discours d’opposant n’est pas nouveau en Afrique, où la «Françafrique» a été dénoncée avec beaucoup de commodité, par tout opposant qui se voudrait tant soit peu «panafricaniste» ou soucieux des intérêts des peuples africains. Une fois arrivés au pouvoir, les dirigeants de Pastef s’empressent d’afficher leur proximité avec d’autres milieux politiques français. Cela donne raison à Léopold Sédar Senghor qui rétorquait malicieusement à son opposant Cheikh Anta Diop que «chacun a son Français et, à l’occasion, sa Française». Toute une histoire !
Dans le cas d’espèce, on devra noter que le Sénégal ne saurait, dans l’immédiat, tirer un trait de plume sur ses relations avec son premier partenaire économique, la France. Quelle sera alors la posture du gouvernement de Ousmane Sonko devant les autorités officielles françaises pour discuter de partenariat, encore que, c’est assurément le Sénégal qui se trouve dans une posture d’avoir besoin, de manière urgente, de la France, et non le contraire.
Quelle bienveillance le Sénégal pourrait-il espérer de la France que le Premier ministre pourfend publiquement et en offrant une tribune «officielle» à un opposant que le président Macron ne voudrait pas voir même en peinture ? On sait les mesures de représailles que le gouvernement français avait appliquées contre le Sénégal, après l’audience que le président Macky Sall avait accordée à Marine Le Pen, leader du Rassemblement national, en janvier 2023. Pourtant, le régime de Macky Sall était réputé avoir de meilleures relations avec les «macronistes» que l’actuel tandem Diomaye-Sonko. Macky Sall avait été brièvement visité par un esprit de souverainisme ! La France de Macron qui avait retenu après cet épisode, une partie de l’aide budgétaire accordée au Sénégal, se ferait-elle violence ou ferait-elle preuve de transcendance jusqu’à faire, pour le nouveau gouvernement, notamment sur le traitement des questions comme le service de la dette ou de nouveaux financements ou encore un portage des préoccupations du Sénégal devant les institutions de Bretton-Woods, plus qu’elle n’avait fait pour Macky Sall ? Plus que jamais, le Sénégal aura besoin, dans les semaines à venir, du soutien des administrateurs français au Conseil d’administration du Fonds monétaire international. Il n’est pas sûr qu’ils prendront leurs instructions de JeanLuc Mélenchon ! Si Ousmane Sonko voulait faire de la provocation ou un pied de nez à Emmanuel Macron, il risque de l’apprendre à ses dépens.
Le président de la République, quant à lui, semble rester dans une certaine «normalité» et continue de dire à qui veut l’entendre qu’il souhaite avoir des relations normales avec la France.
Bassirou Diomaye Faye n’a pas reçu Mélenchon
Les péripéties de la visite de Jean-Luc Mélenchon à Dakar révèlent-elle une certaine cacophonie ou une dualité au sommet de l’Etat entre le Premier ministre Ousmane Sonko et le président de la République Bassirou Diomaye Faye ? Le chef de l’Etat n’a pas rencontré le «grand invité», qui a passé quatre jours au Sénégal, du 14 au 18 mai 2024. En tout cas, personne n’est au courant d’une telle audience. Cela apparaît comme une incongruité aux yeux de nombreux observateurs. Est-ce un partage des rôles entre le Président et son Premier ministre, lequel resterait sur le terrain du populisme tandis que le chef de l’Etat garderait les bonnes convenances diplomatiques ? Jusqu’où grand monde s’y tromperait longtemps ? De toute façon, la visite de Jean-Luc Mélenchon a suscité une polémique fort préjudicielle pour l’image du Premier ministre Sonko. Sa «tolérance» affichée pour la cause Lgbt jure d’avec ses déclarations antérieures. Il a toujours bâti sa propagande politique en promettant de lutter farouchement contre la franc-maçonnerie et l’homosexualité. Ousmane Sonko et ses partisans accusaient le régime du Président Macky Sall de faire la promotion de telles contre-valeurs sociétales au Sénégal. D’ailleurs, avaient-ils embarqué dans cet élan bien des milieux religieux. L’invitation à Jean-Luc Mélenchon et surtout son discours plaidant la cause Lgbt, a sonné comme un reniement de leurs professions de foi.
Devant le président américain Barack Obama, Macky Sall avait été sans ambiguïté pour le refuser. L’autre point négatif de l’initiative de Ousmane Sonko aura été qu’un Premier ministre qui se trouve dans une situation de faire face aux plus grandes urgences de sa déclaration de politique générale ou de tenir ses promesses de réduction du coût de la vie ou même d’organiser les services de l’Etat, préfère trouver du temps pour recevoir un invité qui ne représente pas un gouvernement et deviser sur des questions idéologiques. En effet, les priorités devraient être à autre chose, comme finaliser le fameux Projet, vendu en rêve aux Sénégalais et au moins de finir de s’installer et de prendre en main les affaires de l’Etat, avant de s’occuper à animer des conférences publiques.
Ousmane Sonko souffrirait-il tant que Bassirou Diomaye Faye soit actif sur la scène internationale alors que lui-même n’y soit pas encore visible ? Est-ce la raison pour laquelle le Premier ministre qui n’a pas encore daigné visiter l’intérieur de son propre pays, voudrait faire de la «diplomatie», au titre de son parti politique et ainsi a-t-il encore annoncé un déplacement à l’étranger pour visiter des régimes putschistes au Mali, au Burkina Faso, en Guinée et au Niger ? Ironie de l’histoire, il n’aura pas le prétexte de prétendues relations entre partis politiques à entretenir dans ces pays. A ce que l’on sache, ces régimes ne s’appuient guère sur des formations politiques mais sur la puissance de feu de leur artillerie contre leurs populations ! Au demeurant, devrait-on lui enseigner que la diplomatie reste l’un des domaines les plus réservés du président de la République ? A ce rythme, il sera difficile de ne pas croire à une ambiance de rivalité ou de compétition entre le Premier ministre et le président de la République… Ce serait bien très prématuré, il faut le dire !
SONKO REFROIDI PAR LA SOGEPA
Le Quotidien a découvert que bien de tenants de l’actuel pouvoir se retrouvent parmi les bénéficiaires des largesses de l’Etat
Le Pm avait demandé à grand bruit des comptes concernant la situation et la gestion du patrimoine bâti de l’Etat. La réponse détaillée qui lui a été servie semble avoir refroidi Ousmane Sonko, car près de 3 semaines après, il ne semble pas vouloir en faire mention. Le Quotidien a découvert que bien de tenants de l’actuel pouvoir se retrouvent parmi les bénéficiaires des largesses de l’Etat.
Quand il a voulu faire l’inventaire du patrimoine immobilier de l’Etat dans la ville de Dakar, le Premier ministre Ousmane Sonko a rendu publique une note adressée au directeur de la Société nationale de gestion et d’exploitation du patrimoine bâti de l’Etat (Sogepa Sn). Il demandait à M. Yaya Abdoul Kane de lui communiquer des informations concernant les cessions à titre provisoire ou définitif, d’immeubles appartenant à l’Etat. Le chef du gouvernement souhaitait également être informé de la situation des baux emphytéotiques consentis sur des propriétés bâties de l’Etat.
Apparemment, Ousmane Sonko n’a pas dû trouver d’os à mordre, ou alors, les réponses reçues ne sont pas celles qu’il espérait, car, depuis que la réponse à son courrier lui est parvenue, à savoir le 30 avril, on ne l’a pas entendu communiquer sur la question. A moins que, comme avec les constructions sur la Corniche de Dakar, il ait décidé, tout en douceur, de faire machine arrière et de poser un voile sur les documents. Il est vrai que si le Dg de la Sogepa indique n’être pas informé sur les cessions définitives de certains titres fonciers de l’Etat, domaine dépassant son ressort, il a fait un mémorandum donnant dans le détail la justification du «programme de valorisation du patrimoine bâti de l’Etat», ainsi que la base légale utilisée pour consentir des baux emphytéotiques, la consistance architecturale des projets de valorisation, ainsi que les détails des projets portant sur chaque immeuble objet des emphytéoses.
Ce souci du détail a permis de montrer que si certains des promoteurs immobiliers pouvaient être réputés proches des tenants du pouvoir de l’époque Macky Sall, d’autre aussi, et pas des moindres, pourraient revendiquer une certaine proximité avec les dirigeants de Pastef, à commencer par Ousmane Sonko en personne. S’agissant de la justification de l’opération de valorisation, le Dg de la Sogepa, qui a été entretemps remplacé par l’inspecteur des impôts Elimane Pouye, explique que conformément «aux options stratégiques du Plan d’actions prioritaires 2019/2023, la modernisation du patrimoine bâti de l’Etat, par l’implication forte du secteur privé, restait un levier important dans le modèle économique du Sénégal pour les prochaines années». La note du Dg ajoute que «cette orientation stratégique était motivée par le fait que l’Etat du Sénégal dispose d’un patrimoine immobilier très important, dans un état de vétusté très avancé dont les coûts d’entretien, de maintenance et de rénovation atteignent chaque année des montants qui dépassent de loin les capacités financières de l’ex-Agence de gestion du patrimoine bâti de l’Etat (Agpbe), qui en était la gestionnaire.
Pourtant, la possibilité existe de transformer en opportunité cette situation vécue aujourd’hui comme une contrainte. En effet, ces immeubles dont le positionnement géographique confère une valeur économique inestimable cachée par leur état de vétusté, offrent des perspectives de valorisation permettant de : rénover ces bâtiments pour en faire des infrastructures modernes et fonctionnelles, rehaussant l’image des territoires d’implantation; participer à la régulation du marché de l’immobilier en développant l’offre locative avec pour effet de tirer à la baisse des prix de l’immobilier sur toute l’étendue du territoire sénégalais et faire économiser des sommes considérables au Trésor public». Pour des besoins de clarification, c’est l’Agpbe qui est devenue Sogepa Sn. Ladite Sogepa a signé des baux avec des entreprises privées dont aucun ne dépasserait les 99 ans, et certains ne font pas plus de 50 ans. Alors que la loi donnerait la possibilité, à en croire Yaya Abdoul Kane, de faire près de 150 ans. Partant de là, la Société nationale «a consenti, pour le compte et au nom de l’Etat, vingt (20) baux approuvés par décret entre le 18 décembre 2019 et le 18 mars 2024 dont dix-neuf (19) constituent des projets de valorisation par la démolition des constructions existantes puis la construction ou rénovation d’édifices». La situation de ces 20 baux varie selon le site. Pour certains, il s’agira de construire des bâtiments commerciaux et/ou administratifs, tandis que pour plusieurs autres, il s’agira de construire des immeubles, avec rétrocession de paliers au bénéfice de l’Etat. «Les parties rétrocédées à l’Etat sont dans le cadre du partenariat, qui est à la base de la politique de mise en valeur du patrimoine immobilier de l’Etat. Dès lors qu’il n’y a pas de cession, il n’y a pas de prix de cession, l’immeuble donné en bail restant la propriété de l’Etat du Sénégal».
La Sogepa estime que 15 des projets permettront, pour un investissement global de plus de 200 milliards, d’augmenter d’environ 70 000 m2 les espaces de bureaux neufs et modernes, correspondant à un potentiel locatif de 8, 4 milliards de francs annuels. Cet inventaire assez détaillé a permis au chef du gouvernement de se rendre compte que plusieurs membres de l’actuelle équipe au pouvoir ou leurs proches, se servent également dans le patrimoine immobilier et foncier de l’Etat. Ainsi, une personne déchue de ses fonctions officielles depuis des années, et qui a rejoint les rangs du pouvoir avec armes, bagages et famille, occupe toujours sans vergogne sa résidence de fonction. Une autre a fait mieux, puisqu’elle a donné son logement de fonction en location à des locataires étrangers, réputés payer rubis sur l’ongle. Comme quoi, dans ce pays, plus cela change, plus on obtient les mêmes résultats.
Par Hamidou ANNE
JE N’AI JAMAIS LU PAUL AUSTER
L’écrivain américain Paul Auster est mort. Je connais très peu son travail, n’ayant jamais lu ses romans. En revanche, l’auteur provoque chez moi une mélancolie bouleversante. Il me fait penser à la course tragique du temps que rien ni personne n’arrête.
L’écrivain américain Paul Auster est mort. Je connais très peu son travail, n’ayant jamais lu ses romans. En revanche, l’auteur provoque chez moi une mélancolie bouleversante. Il me fait penser à la course tragique du temps que rien ni personne n’arrête. J’ai un étrange attachement à Paul Auster sans jamais avoir réussi à lire quelque chose de lui. Cette situation vient d’une anecdote que je vais relater dans les lignes suivantes. Que le lecteur sache ici pardonner ce récit quelque peu impudique mais que les circonstances me poussent à raconter. Nous avions entre 15 et 16 ans, à Pikine, dans la fin tumultueuse des années Abdou Diouf. Le pays était vieillot, lassé des près de quarante années du socialisme. Dans les quartiers populaires, nous étions des adolescents difficiles, agités, entre l’école, le foot et la bagarre.
Nous allions à nos premières soirées au Bideew Bi night-club. C’était l’époque des premières amourettes, des navétanes et du rap soul, bientôt supplanté par le hardcore imposé par le mythique groupe Rap’Adio. Je passais des semaines chez les Laobés où habitait mon ami Ilimane. On dormait sur le même lit, alternativement chez lui ou chez moi, quand il venait loger à la maison.
Il était meilleur que nous tous au foot, c’était le numéro 10 de l’équipe, buteur agile, très talentueux. Il savait faire rire, avait une joie de vivre et une intelligence sensible aux mots. Il savait faire attention aux gens. Nous étions des gamins pauvres et fragiles mais joyeux et inconscients de notre sort, à vrai dire.
Un jour IIimane a laissé chez moi un livre de Paul Auster qu’une amie française de son père, guide touristique à Saly, lui avait offert. C’était un recueil de deux scénarios de l’auteur : Smoke et Brooklyn Boogie. Ils ont été adaptés au cinéma par Wayne Wang en 1995.
J’ai commencé le livre, c’était une période où je lisais tout ce qui me tombait sous la main, des magazines comme Onze, Femme Actuelle, OK Podium, France Football, aux ouvrages communistes comme les affreuses productions de Kim Il Sung ou les gentillets romans de Boubou Hama. Sur ce livre de Auster, j’étais quelque peu intrigué par ce type d’écriture où on ne racontait pas des histoires mais on disait l’heure, la météo, les allées et venues de personnages dans une extrême froideur. Mais j’ai très vite arrêté ma lecture car ce texte était très ennuyeux. Je découvrais sans le savoir l’écriture du scénario.
Des années plus tard, nous avons déménagé. La famille de Ilimane aussi, car les eaux des fortes inondations des années 2004/2005 ont arraché nos maisons. Le Président Wade avait eu l’idée du bassin de rétention qui eut raison de notre terrain de football.
J’ai pris le chemin des études et du service de l’Etat. Ilimane, qui avait arrêté l’école au collège, a changé de vie. Il a fait allégeance à un chef religieux, a décidé de suivre la voie Baay Fall. Le garçon taciturne est devenu blagueur même gouailleur. Le jean et le t-shirt ont cédé au njaxass et sa tête était désormais ornée de longues dreadlocks.
Il est devenu quelqu’un d’autre, nous nous voyons moins qu’avant, car il passait beaucoup de temps dans les champs de son guide spirituel, mais nous restions frères presque de sang.
Dix ans plus tard, nous étions devenus des adultes. Par le plus grand des hasards, il est venu un jour à la maison. Nous avons papoté comme souvent, refait le monde et raconté nos folies de jeunesse. Mes parents l’adoraient comme les siens ont toujours fait preuve pour moi d’une infinie tendresse. En partant, il a vu le livre de Paul Auster et a demandé à le reprendre. Mes tentatives de l’en dissuader ont été vaines. Je ne comprenais pas pourquoi lui qui avait arrêté tôt l’école, qui ne lisait jamais, avait subitement besoin de reprendre son livre. Tant pis, j’avais cédé.
Je l’ai raccompagné ensuite. Nous avons marché longtemps et, en nous séparant, avant de lui remettre le livre, j’eus l’idée saugrenue d’écrire sur la première page «A jamais»
Quelques semaines plus tard, on m’annonça brutalement la mort de Ilimane. D’une tuberculose paraît-il… En vrai, je ne sais toujours pas. On ne dit jamais de quoi sont morts les gens ici. On ensevelit leurs corps, outre de sable, d’un voile de pudeur et de foi. Allah avait donné. Il a repris. A Lui nous appartenons, à Lui nous retournons. On fait difficilement le deuil de nos morts. Je ne sais toujours pas de quoi sont morts les miens mais je sais que je ne guérirai jamais de la disparition de Ilimane Sow. Je le revois encore partir avec son caaya (pantalon bouffant) et son anango (boubou) en njaxas, les locks opprimées sous un gros bonnet. Livre de Paul Auster en main.
Paul Auster a accompagné mon adolescence. Son souvenir a cohabité avec mes pensées tristes sur l’injustice de la mort. Je n’ai jamais vu les films Smoke et Brooklyn Boogie. Je n’ai jamais lu Paul Auster. A son évocation, j’ai toujours gardé deux mots : à jamais.
SEBASTIEN DESABRE DEVOILE SES HOMMES
Dans le cadre des troisième et quatrième journées des éliminatoires de la coupe du monde 2026, le sélectionneur de l'équipe de la Rd Congo a dévoilé la liste des 25 joueurs convoqués pour le match contre le Sénégal le 6 juin, au stade me Abdoulaye Wade
Dans le cadre des troisième et quatrième journées des éliminatoires de la coupe du monde 2026, le sélectionneur de l'équipe de la Rd Congo, Sébastien Desabre, a dévoilé hier la liste des 25 joueurs convoqués pour le match contre le Sénégal le 6 juin, au stade me Abdoulaye Wade de Diamniadio
Le sélectionneur de l'équipe de la RD Congo a dévoilé sa liste des 25 joueurs convoqués pour disputer les éliminatoires de la coupe du monde 2026 contre le Sénégal(6 juin) au stade Me Abdoulaye Wade de Diamniadio, et contre le Togo. Pour ce premier rassemblement depuis la Can en Côte d’Ivoire, où les léopards ont décroché une respectable 4e place, Desabre devra composer sans ses attaquants vedettes Cédric Bakambu et Silas Katompa, tous deux forfaits. Néanmoins, l’équipe accueille trois nouvelles recrues. Chez les gardiens, le technicien français a tranché en faveur de Dimitri Bertaud et Esdras Kabamba pour accompagner Timothé Fayulu.
En défense, l'ancien sectionneur de l’Ouganda a décidé de faire confiance à Chancel Mbemba et Axel Tuanzebe. Le défenseur central Axel Tuanzebe, âgé de 26 ans et évoluant à Ipswich own, ancien international espoir anglais, rejoint les rangs de la Rdc. Pour les accompagner, Gédéon Kalulu, Jorris Kayembe, Henock Inonga, Dylan Batubinsika et Rocky Bushiri sont tous convoqués. Dans l'entrejeu, la présence de Noah Sadiki, jeune milieu de terrain de 19 ans de l’Us saint-gilloise (D1 Belgique), est l’une des surprises de cette liste. Né à Bruxelles, il avait fait le choix de jouer pour les « Diables rouges ».
Pour accompagner la venue du nouveau joueur, Desabre a convoqué Charles pickel, Aaron Tshibola, Edo Kayembe, Samuel Moutoussamy, Grady Diangana, Gaël Kakuta, Meschac Elia, Chadrac Akolo et Theo Bongonda, tous convaincants lors de la dernière coupe d’Afrique des nations en Côte d’Ivoire. Pas de surprise en attaque, c'est du classique : Samuel Essende, attaquant de 26 ans formé au Psg et actuellement performant à vizela (D1 Portugal) avec 15 buts cette saison, vient renforcer l’attaque. On retrouve également Yoana Wissa, Fiston Mayele et Simon Banza.
Commune de Bala : un gros scandale de 11 000 ha
Le feu couve à Bala dans le département de Goudiry où les jeunes sont à couteaux tirés avec les autorités municipales qui ont offert, dans des conditions encore loufoques, à la compagnie Mamadou Ngoné (Cmga) 11 800 ha de terre pour y ériger un projet arboricole. Approuvé par l’ancien gouverneur de Tamba devenu gouverneur de Thiès Omar Mamadou Baldé, le projet est en train de susciter des vagues quand on sait que la commune de Bala fait à peine 21 mille ha. Autrement dit, toutes les terres appartiennent à ce fameux Mamadou Ngoné, Dg de la société vendant l’eau Seo, qui a jeté son dévolu sur les terres des villageois. Les jeunes de Bala ont fait une sortie pour rejeter le projet et se tenir prêt pour dire oust à ce promoteur véreux. Mais le maire Amadou Ba joint par Tfm parle d’un projet qui existe depuis Wade et qui porte sur 12 milliards. Il tente de légitimer le projet devant ses administrés qui y voient purement et simplement un deal à coups de millions impliquant l’administration et les politiciens. En tout état de cause, sur une commune d’environ 21 mille hectares, donner les 18 800 à une seul promoteur relève d’une folie. Sonko et Diomaye devraient y veiller.
Thiès «entre dans l’histoire» à Istanbul
La quinzième session de l'Organisation des Capitales et Villes islamiques (OCVI) vient de se tenir à Istanbul, la capitale Turque. Les travaux de l’OCVI ont porté sur «la gestion durable des déchets» et à cette occasion, la ville de Thiès a été honorée, pour avoir été élue parmi les 27 membres du Conseil d'administration (CA) de l'Organisation des Capitales et Villes islamiques (OCVI). Ainsi, selon le Maire Dr Babacar Diop, la ville de Thiès continue de se positionner en vitrine du Sénégal, pour charrier une belle image du pays sur le plan international. C’est d’ailleurs conscient de ce potentiel qu’il a annoncé la candidature de la capitale du Rail, pour accueillir la prochaine Session de la Conférence Générale de l'OCVI. Et ladite candidature de Thiès sera examinée lors de la prochaine réunion du CA qui aura lieu à Rabat. Aussi a-t-il sollicité le soutien du président de la République Diomaye Faye et de son gouvernement pour que ce projet puisse aboutir.
Beaucoup de Sénégalais en prison à Istanbul
«Beaucoup de Sénégalais d'Istanbul sont en prison, à cause des difficultés liées au renouvellement de leur titre de séjour dont la durée de validité est passée de 2 ans à 6 mois». Cette information a été livrée au maire de Thiès, Dr Babacar Diop, par les Sénégalais d'Istanbul. En effet, il est allé à leur rencontre, en marge de la quinzième session de l'Organisation des Capitales et Villes islamiques (OCVI). Il ressort des discussions, dit-il, «que les principaux problèmes de nos compatriotes en Turquie tournent autour des permis de séjour et du renouvellement des passeports». Pour lui, le gouvernement sénégalais doit pouvoir résoudre ce problème dans le cadre des relations diplomatiques qui lient le Sénégal et la Turquie. Mais il y a également les contraintes afférentes au renouvellement des passeports et sur point, il indique que le ministère des Affaires Étrangères et le Secrétariat d'État des Sénégalais de l'Extérieur doivent tout mettre en œuvre pour y remédier. Dans ce sillage, il a pris l’engagement d’être leur porteparole auprès du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Un militaire pris avec 5 kg de chanvre indien
Les éléments du Commissariat Central de Thiès ont pêché un gros poisson, lors de l'opération de sécurisation menée dans la soirée du samedi 18 à dimanche 19 mai. En effet, ils ont pu alpaguer un militaire, précisément un sergent-chef de l'armée servant au Camp Dial Diop à Dakar, avec 5 kg de chanvre indien. Il a été arrêté à l'entrée de Thiès, en provenance de Dakar et la drogue a été trouvée dans son véhicule. Ledit militaire, qui a passé le week-end au Commissariat Central de Thiès où il est en garde à vue, risque gros.
Controverse autour de la sortie de Sonko
La controverse suscitée par la sortie du Premier Ministre Ousmane Sonko sur l’homosexualité, à l’occasion de la visite de Jean Luc Mélenchon à Dakar a été évoquée par le Bureau politique du Parti « Ëlëg sibiir ». Le président Sheikh Mamadou Dieng et Cie appuient «la position responsable du Premier ministre Ousmane Sonko et l’invite à ne pas suivre les aventuriers irresponsables et va-t-en-guerre, qui ne sont jamais élus, et n’ont de compte à rendre à personne. Il s’agit d’une question délicate qui a pris des proportions démesurées en Europe et aux Usa, avec des conséquences directes dans les financements des économies des pays pauvres et même dans le sport». Le bureau politique a par ailleurs salué l’effort de réduction de la taille du gouvernement et de la limitation des apparats protocolaires, souvent inutiles et coûteux, qui accompagnaient les déplacements des autorités officielles. Il s’est ensuite réjoui que «les premiers déplacements du chef de l’État hors du pays, soient réservés aux pays voisins du Sénégal, confirmant ainsi la vocation panafricaine de notre pays». Il a également exhorté le président de la République Bassirou Diomaye Faye «à faire exploiter sans délais les conclusions des missions dudit pour faire taire définitivement les prédateurs qui polluent l’espace médiatique».
Audit des fonds de concours et des examens
La gestion des fonds de concours et des examens sera passée au peigne fin. Présidant le conseil interministériel sur l’éducation, Sonko a instruit le ministre de l’Éducation nationale, en relation avec le ministre chargé des Finances, à examiner les modalités de gestion desdits Fonds. Le chef de gouvernement a en outre demandé au ministre de la Formation professionnelle d’examiner, en relation avec les partenaires sociaux et les structures représentatives des apprenants, l’opportunité de procéder à la suppression des notes éliminatoires de certaines épreuves des examens et concours de l’enseignement technique et professionnel.
Vider les arrêtés en instance avant le 30 juin 2024
Le conseil interministériel sur les examens a été une occasion pour les acteurs de l’éducation de poser sur la table la lancinante question des retards des arrêtés d’admission des enseignants aux concours professionnels. Ce qui impacte négativement leurs carrières. A cet effet, le Premier ministre Ousmane Sonko a engagé le ministre de l’Éducation nationale, en relation avec ses collègues de la Fonction Publique, des Finances et du Numérique, à mettre en place un guichet unique pour vider toutes les instances des arrêtés d’admission aux examens professionnels avant le 30 juin 2024. Ils sont invités aussi à prendre les dispositions nécessaires pour payer les frais de mission liés aux examens et concours (indemnités et déplacements), au plus tard le 30 novembre 2024, conformément aux engagements pris avec les partenaires sociaux.
Dakar présente ses condoléances à Téhéran
La ministre des Affaires étrangères dit avoir appris avec une profonde tristesse la nouvelle du tragique crash d'hélicoptère qui a coûté la vie au Président Ebrahim Raisi, au ministre des Affaires Étrangères Hossein Amir-Abdollahian, ainsi qu'à d'autres personnalités éminentes. Ainsi, au nom du président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye, du Premier ministre Ousmane Sonko, du gouvernement et du peuple sénégalais, Yassine Fall dit exprimer ses plus sincères condoléances aux familles des défunts, au gouvernement et au peuple iranien en cette période de deuil national.
Le patron des Douanes sénégalaises en Mauritanie
Lors de sa tournée d’inspection dans la région douanière du Nord, le patron des Douanes sénégalaises a effectué une descente à Rosso Mauritanie où il a rencontré son homologue mauritanien Hamdou Cheikh Abdallah. L'objectif de cette visite était de renforcer la coopération bilatérale entre les deux institutions douanières. Au menu des discussions entre les deux Directeurs généraux figuraient la facilitation du commerce transfrontalier, la lutte contre les trafics de tout genre, la sauvegarde des rapports de bon voisinage entre les deux pays ainsi que les perspectives liées à la construction du Pont de Rosso. À ce titre, un projet de création de postes de contrôle juxtaposés est retenu et les experts des deux parties vont travailler à sa matérialisation. En marge de la visite, les deux Directeurs généraux se sont rendus à la base de l’entreprise chargée de la construction du Pont de Rosso. Sur place, ils ont eu droit à une prestation du projet et de son état d’avancement. Ils ont, ainsi, pris note des diligences et doléances formulées par l’entreprise en vue d’une meilleure prise en charge des facilitations douanières nécessaires à l’exécution des travaux.
Mimi remobilise ses troupes
Le Mouvement pour l'intégrité le mérite et l'indépendance (Mimi) a tenu ce week-end un séminaire de réflexion pour évaluer et surtout pour ouvrir des perspectives. C'était une occasion de remobiliser l'ensemble de ses cadres au niveau national. D'après le coordonnateur national, cette initiative vise à réitérer leur engagement à la coalition Diomaye Président. Il confirme aussi leur soutien au gouvernement d’Ousmane Sonko. Ahmad Dieng et Cie se disent engagés à accompagner le régime quel que soit le prix à payer. D'autant que, pour eux, les dividendes politiques sont des questions annexes. «C'est vrai que nous avons des cadres, nous avons des compétences. Si on nous associe à la gouvernance on est preneur mais on n'est pas demandeur. Ce n'est pas pour nous quelque chose qui fonde notre décision d'accompagner le gouvernement», affirme le coordonnateur général des cadres de Mimi.
Des incendies mystérieux au village de Thiemping
Les populations de Thiemping, village situé à 17 kilomètres de la ville de Matam, sont traumatisées par des incendies mystérieux. En effet, des feux se déclenchent dans les chambres, consumant tout. La chambre de l’épouse d’un adjoint au maire de Ouro Sidy a été consumée par le feu. Les populations ont tenté d’éteindre le feu avec les moyens du bord. D’après Mamoudou Sall, depuis le 1er mai, il y a un feu mystérieux qui se déclenche dans des chambres. Les victimes ignorent leur origine. Elles ont saisi la gendarmerie qui a fait le constat. Samba Niang lance un appel aux autorités pour mettre fin à cette série d'incendies. Les commentaires vont bon train. Si d’aucuns parlent d’incendies mystérieux, d'autres évoquent le court-circuit.
Arrestation d’un mécanicien pour abus de confiance
Mécanicien de profession, A. Wilane s’est tapé un séjour carcéral pour abus de confiance. Le susnommé s’est amusé à manger l’argent d’un véhicule qu’on lui avait demandé de vendre. La voiture appartient à la dame J. Traoré. Après avoir vendu le véhicule de marque Bmw à 1,8 million de francs, le mécanicien indélicat a empoché le pognon. Il a remis à la victime 250 mille francs. Il a fait savoir à cette dernière que l’acquéreur allait payer par tranches. Depuis 2021, la dame court derrière le mécanicien pour récupérer son argent. Ainsi elle a déposé une plainte à la Division des investigations criminelles (Dic). A. Wilane a reconnu les faits partiellement en soutenant avoir vendu le véhicule à un ferrailleur sans le consentement de la victime. Ce qui va motiver sa garde à vue et son défèrement au parquet.
JACKSON ET PAPE MATAR EN EGERIE, GANA S’ACCROCHE, KOUYATE SUR LE DECLIN
Ils étaient seulement 6 à jouer en Premier League lors de cette saison 2023-2024 qui s’est achevée ce dimanche. Qui a brillé ? Qui a déçu ? Cet exercice tout juste clos, il est l’heure d’un premier bilan à chaud de ceux qui ont évolué dans le Royaume.
Bés Bi le Jour |
Lamine Mandiang DIEDHIOU |
Publication 21/05/2024
Ils étaient seulement 6 à jouer en Premier League lors de cette saison 2023-2024 qui s’est achevée ce dimanche. Qui a brillé ? Qui a déçu ? Cet exercice tout juste clos, il est l’heure d’un premier bilan à chaud de ceux qui ont évolué dans le Royaume.
Nicolas Jackson, debout jusqu’au bout !
Depuis le départ de Sadio Mané, il manque cette étoile pour porter la colonie sénégalaise dans le championnat considéré comme le plus relevé au monde. Pour sa première saison en Premier League, Nicolas Jackson pourrait l’incarner dans le futur en donnant des signaux encourageants avec Chelsea en dépit d’un exercice à rebondissements. Joueur sénégalais le plus utilisé en Pl (2809 minutes jouées) et seul qui va jouer l’Europe la saison prochaine, l’ancien sociétaire de Villarreal a sans doute été le plus convaincant des Lions, avec un bilan statistique plutôt parlant de 14 buts et 5 passes décisives en 35 matches. Jackson est ainsi devenu le premier joueur sénégalais à marquer autant de buts lors de sa première saison en Premier League, effaçant le précédent record de 13 buts établi par Papis Demba Cissé en 2012 avec Newcastle. Il a également fait mieux que la légende ivoirienne, Didier Drogba, qui avait inscrit 10 buts et délivré 5 passes décisives en 26 matchs Ttc de la première saison avec Chelsea.
Un bon bilan pour l’ancien joueur du Casa Sports repositionné à la pointe de l’attaque dans un club qui cherche son 9 providentiel depuis plusieurs saisons. Ses nombreux ratés ont cependant souvent exacerbé les fans et consultants anglais mais il a toujours su bénéficier de la confiance de son entraineur. Il devra s’améliorer dans le dernier geste pour marquer davantage mais aussi soigner sa tête pour éviter des cartons inutiles (10 jaunes reçus), des prises de bec avec ses coéquipiers et autres réactions puériles de défiance envers les médias et les supporters.
Pape Matar Sarr, l’éclosion tant attendue
L’arrivée de Ange Postecoglou aura fait du bien à Pape Matar Sarr qui a enfin pu bénéficier de la confiance de son entraineur à Tottenham. Il a livré sa saison la plus complète en termes de matchs depuis qu’il est devenu professionnel. Le fils de Sidath Sarr aura disputé 34 matchs de Premier League (2084 minutes joués) pour 3 buts et 3 passes décisives. Devenu un titulaire à part entière, le joueur formé par Génération Foot, a su trouver un équilibre sous la coupole d’un entraineur qui croit en lui et semble avoir enfin trouvé la régularité que son talent pouvait laisser présager.
Gana Guèye, comme le bon vin A 34 ans, Idrissa Gana Guèye n’arrête pas de performer et continue toujours à conquérir le cœur des fans de Everton. S’il a soufflé le chaud et le froid en première partie de saison, il aura été déterminant dans la dernière ligne droite de cet exercice. Le milieu de terrain sénégalais a marqué quatre buts cette saison, dont trois lors des six derniers matchs, qui ont été cruciaux pour le maintien des Toffees en Premier League. Le dernier sur coup franc contre Arsenal dimanche est le symbole d’un finish avec la baraka d’un Gana qui aura disputé au total 25 matchs. Une fin de saison sous les chapeaux de roue qui ont convaincu Everton, un temps hésitant, a exercé l’option d’un an supplémentaire sur son contrat.
Moussa Niakhaté, un roc fragilisé
Pour sa deuxième année en Angleterre, Moussa Niakhaté a traversé une saison mitigée, embellie quelque peu par le maintien acquis par son équipe dans les derniers instants. Moussa Niakhaté a subi comme tous les Reds la pénible année de Nottingham Forest, terminant la saison comme première équipe non relégable. Sur le plan individuel, cette saison n’a pas été des meilleurs pour n’avoir pas fait l’unanimité comme avant avec 21 matchs joués (1456 minutes) pour un but marqué. S’il a disputé les cinq derniers matchs de son équipe, il a connu un vide entre mars et avril qui l’a fragilisé. Un statut en doute qui pourrait le pousser à changer d’air lors du mercato.
Kouyaté, The Last Dance
Sa dernière année de contrat avec Nottingham Forest aura été la plus compliquée en Premier League pour sa 10ème saison dans ce championnat. L’enfant de Khar Yalla n’a disputé que 12 matchs de championnat pour un total de 205 minutes. Une faible utilisation pour celui qui a passé beaucoup plus de temps sur le banc (18 matchs) que sur le pré. Il n’a compté que deux titularisations cette saison. Un indicateur de la baisse de performance d’un Kouyaté qui semble être dans les derniers instants de sa carrière en Pl. La Turquie ou l’Arabie saoudite pourrait être des pistes de rebond pour celui qui se voit encore continuer au haut niveau
Fodé Ballo-Touré, l’autre invisible
Il a quitté l’Ac Milan dans l’espoir d’avoir du temps de jeu avec Fulham. C’est finalement un pari perdu pour Fodé Ballo-Touré qui n’aura joué que 65 minutes en 6 matchs de Pl. Le latéral gauche d’un des nombreux clubs de Londres s’est contenté de miettes et n’a jamais tapé dans l’œil de Marco Silva. Ses 12 minutes sur le terrain lors du dernier match à Luton Town après 10 matchs hors du groupe sont anecdotiques d’une saison encore raté pour Ballo-Touré. Prêté par le club milanais, il devrait être renvoyé en Italie pour un nouveau mercato où il espèrera encore sur la bonne étoile de son agent qui arrive à lui trouver des bons coups.
Par Xaadim NJAAY
MALENTENDU CULTUREL
Que les politiciens français de gauche et les politiciens africains célèbrent leurs convergences de vues sur certains points. La culture les divisera toujours cependant sur d’autres points.
J’ai écouté Mélenchon et Sonko à l’UCAD et j’ai aimé les piques contre Macron. Le président français, théoricien opportuniste de «l’amour entre la France et l’Afrique», en a pris pour son grade pour son silence complice et sa collusion avec un président qui s’est procuré frauduleusement des armes qu’il a dirigées contre sa population. Sonko devait également, à mon avis, tancer vertement l’ambassadeur de France au Sénégal, très aphone lors des événements sanglants à Dakar et dans les autres villes du pays.
En général, un ambassadeur de France dans un pays francophone d’Afrique, ça parle fort ! Se croyant en terrain conquis, il est d’habitude très volubile sur les événements locaux. Je me suis un peu marré toutefois, je l’avoue, quand le désaccord s’est fait sentir sur la question des LGBT. Il y a eu là, me suis-je dit, un véritable malentendu culturel. Mélenchon, héritier de la Révolution française, d’où sont issues les valeurs de gauche et de droite, était conséquent avec lui-même en tant qu’homme dit de gauche. Il perpétuait l’héritage d’une des grandes idéologies politiques de la France.
Quand on est un homme de gauche en France, on défend un certain nombre de valeurs (justice sociale, solidarité sociale, progrès social, etc.) Un homme de gauche, un vrai, va même jusqu’à défendre le libéralisme sexuel. Dans les années 1970, des intellectuels de gauche parmi les plus réputés (Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Gilles Deleuze, Félix Guattari, Louis Aragon, Jack Lang, etc.) avaient signé un texte pour exiger la relaxe pure et simple de trois pédophiles poursuivis pour des rapports sexuels avec des filles et garçons mineurs. Derrière leur soutien, il y avait l’idée de libérer l’enfant du carcan familial. Voilà des personnes qui vont jusqu’au bout de leur logique!
La liberté sacrée de l’homme exige, selon ces hommes de gauche, que les humains se libèrent de tous les «assujettissements» : Dieu, la société, la famille, le mariage et même le corps ! Eh oui, il faut une libération des corps selon eux. Qui nous dit que ce que l’on voit dans un corps d’homme est un homme? Que ce que l’on voit dans un corps de femme est une femme ? L’être humain voudrait peut-être se considérer comme «non-binaire». C’est le terme consacré. Son «apparence de genre» doit être distinguée de son «identité de genre», nous dit-on aujourd’hui en Occident.
Un homme de droite défendrait de son côté les traditions (ceci va jusqu’à la défense d’une «identité nationale»), l’ordre, la limitation du rôle de l’État, les libertés individuelles, etc. Un politicien africain, élevé et grandi dans un contexte africain, se perd dans cette classification. Il se verrait au centre. Le «centre» est aussi une idéologie politique en Occident. Ousmane Sonko, dans un contexte français, serait plutôt un politicien du centre. Il partage certaines valeurs de la gauche : justice sociale, répartition des riches (li ñépp bokk, ñépp jot ci), besoin de réformes (on initie de grandes réformes en ce moment au Sénégal), solidarité avec les démunis, les parias, etc. Il a aussi des valeurs en commun avec la droite (sauvegarde de certaines traditions, notamment de la différenciation sexuelle).
Au libéralisme des mœurs que brandirait un homme de gauche en France, un politicien sénégalais ou malien opposerait la pudeur et la différenciation sexuelle (un homme est un homme, une femme est une femme : «góor ña ca góor ña, jigéen ña ca jigéen ña»). Si j’étais à l’UCAD ce jour-là, je me ferais médiateur. Après avoir écouté les deux conférenciers, j’aurais fait une synthèse sur les marqueurs culturels et la corporéité dans les deux espaces (France et Sénégal).
Les deux politiciens, Mélenchon et Sonko, qui avaient tous les deux raison du fait de leur histoire singulière, comprendraient beaucoup mieux leurs divergences. Cette rencontre était essentielle pour clarifier un certain nombre de points et saluer le courage d'un homme politique français de gauche. La voix bruyante de Mélenchon, au milieu d’un paysage politique français aphone sur les événements au Sénégal, est à saluer à sa juste mesure. Jërëjëf Melaŋson !
Que les politiciens français de gauche et les politiciens africains célèbrent leurs convergences de vues sur certains points. La culture les divisera toujours cependant sur d’autres points. Cheikh Anta Diop, dérouté par certains politiciens français de gauche, n’avait pas hésité à critiquer leur attitude : «Dès que vous parlez de patrimoine culturel, disait-il, la gauche et la droite occidentale se touchent et souvent la gauche est plus minable que la droite.» Pour finir, les politiciens africains, pour ne pas tomber dans une sorte de névrose, devraient, je le pense, créer des concepts et des idéologies politiques tirées de leur vécu propre. Le combat décolonial est aussi un combat conceptuel.
Xaadim NJAAY
Philosophe-Historien
MATI DIOP RETRACE L’HISTOIRE DES TRESORS PILLES DE L’AFRIQUE
Ours d’Or à la dernière Berlinale, le film «Dahomey» de la réalisatrice franco-sénégalaise a été projeté en avant-première à Dakar, vendredi dernier. Mati Diop retrace l’histoire des trésors pillés de l’Afrique.
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 21/05/2024
Ours d’Or à la dernière Berlinale, le film «Dahomey» de la réalisatrice franco-sénégalaise a été projeté en avant-première à Dakar, vendredi dernier. Mati Diop retrace l’histoire des trésors pillés de l’Afrique.
Le Seanema du Sea plaza, à Dakar, a déroulé le tapis rouge à Mati Diop, vendredi dernier. Pour l’avant-première de son film «Dahomey», la réalisatrice franco-sénégalaise en a profité pour présenter son Ours d’or qu’elle a décroché lors de la dernière Berlinale. Ce documentaire de plus d’une heure suit le parcours d’objets volés, 26 trésors royaux du Dahomey rapatriés depuis Paris (France) vers leur terre d’origine, devenue le Bénin. C’est également l’histoire de plusieurs autres objets d’art revenus sur le continent à l’instar d’objets en or et en argent pillés cette fois-ci à l’époque où l’empire colonial britannique régnait, et restitués au Ghana dans le cadre d’un accord de prêt à long terme. Les lumières s’éteignent dans la salle archicomble, les téléphones en mode vibreur, silence, ça tourne. La camera projette une image noire avec des voix off en langue locale du Bénin, où la réalisatrice fait parler des statues qui sont les principaux personnages d’ailleurs. Mais il y a le numéro 26 qui défile presque à chaque séquence, des numéros, à l’image du roi Ghézo avec ce chiffre qui se plaint de sa vie en exil, loin de la terre natale à laquelle il a été arraché. Avant de mettre en lumière la question de la restitution de ces «trésors volés» qui étaient en exil au musée Quai Branly. Le processus de rapatriement des œuvres composées de statues, de colliers et autres. Le retour de ces objets sacrés était très attendu pas la population béninoise, d’où une cérémonie solennelle et une atmosphère de requiem. C’était le défilé des personnalités, des badauds, des universitaires parés de leur boubou traditionnel… personne ne voulait manquer le retour de ces «trésors» rapatriés au Bénin.
La controverse sur le rapatriement des objets
Cependant, le rapatriement de ces objets n’a pas fait l’unanimité dans ce pays. Parce qu’un grand débat sur l’appropriation de cet héritage postcolonial et du patrimoine culturel a été posé par des étudiants dans un amphithéâtre archicomble. C’était un des temps forts du film avec beaucoup d’interrogations sur les relations entre les Africains et leur patrimoine, la place des langues nationales, les politiques de sauvegarde de ces œuvres d’art, et surtout, le discours à développer pour reconnecter ce patrimoine à ses héritiers. D’autres, plus critiques, parlent de manque de respect car sur les 7000 objets pillés, seuls 26 œuvres d’art sont rendues. Pour certains en renvoyant ces trésors, l’Europe veut «polir son image». «Au moins, nous avons reçu 26 œuvres, battons-nous, ou mettons nous des mécanismes pour faire rapatrier tout le trésor restant dans ces pays», tempèrent d’autres. (…). A la fin de la projection, la salle a réservé une standing ovation à Mati Diop et à son équipe pour la qualité de ce travail historique.