Le 3 avril dernier, la classe politique sénégalaise et sous régionale était réunie autour de Bassirou Diomaye Faye, tout nouveau président élu de la république du Sénégal pour son investiture. 5ème depuis la création de l’Etat sénégalais, il est le plus jeune président de toute l’histoire politique du pays. Comme quoi, on peut être sous les tropiques des pays sub-sahariens et avoir des jeunes présidents élus démocratiquement pour présider aux destinées de leur peuple. Comment en dépit de toutes les tracasseries politico-judiciaires, Faye a-t-il réussi à faire ce qui est considéré comme un grand exploit vu comment les choses se passent dans les pays africains en termes de démocratie ?
Contexte historique endogène
Le 1er aspect est (il est important de le rappeler), que le Sénégal est le seul pays en Afrique de l’Ouest, à n’avoir connu ni de coups d’état militaire, ni de guerre civile de toute son histoire politique. Ce qui fait que malgré tous les soubresauts politiques possibles, la stabilité institutionnelle est la caractéristique essentielle de ce pays frère. De Senghor à Faye en passant par Diouf, Wade et Sall, il eut des successions démocratiques qui permirent au pays de renforcer son encrage en termes de stabilité politique.
Le 2ème aspect de la société sénégalaise est son homogénéité ethnico-religieuse. Le wolof est parlé à plus de 80% par la population (il est aujourd’hui la 2ème langue nationale officielle) après la langue française, et l’Islam orthodoxe et tolérant est pratiqué à plus de 95%. Ces deux éléments conjugués ensemble, font qu’il existe la véritable conscience d’une identité nationale et une réelle conscience d’appartenance très pointue à une nation. Ce qui fait que le jeu politique est au-dessus des considérations des clivages ethniques et religieux : La nation d’abord.
Le 3ème aspect enfin, est la solidité du système éducatif du pays. Déjà durant la période coloniale, Dakar était la plate-forme de l’élite ouest-africaine. Ce n’est donc pas une surprise que l’université Cheick Anta Diop de Dakar fasse partie des meilleures d’Afrique. La stabilité politique et culturelle aboutit bien évidemment à un système éducatif stable et performant. Quand le système éducatif d’un pays est stable par la volonté politique, les exemples à suivre pour la jeunesse ne sont pas les influenceurs des réseaux sociaux, tiktokeurs ou rigolos de la république sans oublier l’arnaque à ciel ouvert etc.
Ces trois facteurs mis ensemble créent des conditions de lutte démocratique plus ou moins à la loyale.
La lutte démocratique du PASTEF
C’est dans ce contexte stable, vues les nombreuses insuffisances et tares de la société sénégalaise que des jeunes syndicalistes, cadres fiscalistes décident de monter au créneau et faire front. Ils s’engagent dans une lutte démocratique non sans prendre des risques énormes y compris la perte de leur boulot et de leur liberté. Ousmane Sonko, le leader de ce nouveau mouvement va très vite acquérir l’adhésion populaire, surtout de la jeunesse afin de faire bouger les lignes. Par leur mobilisation, ils vont réussir à obtenir des acquis démocratiques avec l’obtention de sièges au parlement, des communes, mais aussi et surtout faire barrage à la volonté du locataire du palais du Plateau de Dakar de faire un 3ème mandat.
Ce ne fût pas facile. Car mener une bataille politique entre la perte de son travail et de sa liberté y compris son intégrité physique, n’est pas chose aisée. Leur ténacité, cohérence et résilience finiront par payer et l’ancien régime jettera l’éponge de son projet d’un 3ème mandat. Pour anecdote, je disais à un collègue très proche du dossier sénégalais que l’annonce officielle de Macky Sall de ne pas faire un 3ème mandat mettrait Sonko en difficulté parce que connaissant un peu la psychologie des hommes politiques africains, leur stratégie idéale est : « Pas moi, toi non plus ! ». J’avais donc suggéré qu’il serait donc judicieux pour Sonko de trouver une autre alternative crédible pour parer à toute éventualité et éviter toute mauvaise surprise. Deux solutions se présentaient à lui : soit mettre la pression populaire pour faire céder Macky Sall pour une transition politique avant la fin de son mandat, soit trouver un autre cheval gagnant en cas de difficulté ou même de disqualification. A peine annoncé que les déboires judiciaires de Sonko ont commencé. Invalidant ainsi, sa candidature à la présidence de la république sénégalaise. C’est alors qu’il sort alors son joker gagnant, compagnon de lutte et de prison, loyal, pour affronter le candidat du régime. Il passe haut les mains dès le 1er tour avec plus de 50% des voix. L’exploit de cette équipe à la stratégie gagnante nous pousse à nous demander ce qu’est la politique. D’où la nécessité d’un bref rappel.
La politique démocratique au cœur de République
La politique démocratique et républicaine, désigne un domaine spécifique et fondamental : celui de la prise en charge commune, par la pluralité des citoyens sur un pied d’égalité – dans la délibération, l’action et la décision --, des affaires communes. Pour mieux expliciter la politique démocratique, nous partirons de deux tendances mises en confrontation. D’abord selon Julien Freund : « Le but spécifique du politique se détermine en fonction du sens d’une collectivité, c’est-à-dire il consiste dans la volonté d’une unité politique de conserver son intégrité et son indépendance dans la concorde intérieure et la sécurité extérieure ». Cette vision conservatrice permet de compter trois dimensions de la politique : ainsi, la finalité spécifique de de la politique est la recherche du « bien commun », ou de l’« intérêt commun » selon les mots Jean Jacques Rousseau, ou le « bien du pays » selon Alexis Tocqueville ; en outre, la sécurité intérieur dans le lien conflictuel avec les autres entités extérieures, pour parvenir à la paix ; enfin, la concorde intérieure et la prospérité.
Quant à Hannah Arendt, la politique ne se réduit pas uniquement à l’existence et au fonctionnement d’une communauté jugée indispensable pour satisfaire des besoins que chacun ne peut satisfaire tout seul. En partant de la définition aristotélicienne de « politique », elle met en lumière sa conception contemporaine du concept. Car si le terme « politique » a émergé avec la cité antique, et notamment avec la cité athénienne au 5ème siècle – c’est-à-dire avec l’émergence de la démocratie –, c’est pour signifier tout autre chose, qu’Aristote aurait bien saisi ensuite dans sa Politique. Dans ce sens spécifique plus libéral, la cité est liée à la liberté, c’est-à-dire à l’absence de domination : « dans cette acception grecque, le politique est donc centré sur la liberté, la liberté étant entendue négativement comme le fait de ne pas être dominé et de ne pas dominer, et positivement comme un espace que seul le grand nombre peut construire et où chacun se meut parmi ses égaux »
Ainsi donc, là où Freund lie profondément la politique aux questions de commandement et à la constitution d’une identité communautaire durable et de facto inséparable de l’Etat, Arendt fait référence tacitement à une politique démocratique qui doit advenir par-delà des formes de commandement et par-delà aussi les catégories de étatiques. Ces deux lectures nous mettent sur la piste selon laquelle la politique relève de la prise en charge des affaires communes et publiques, et ce sens diffère radicalement de la gestion des affaires privées et particulières. De même, il peut y avoir tension, contradiction et antagonisme – mais aussi complémentarité – entre ce qui relève du privé et ce qui relève du public. En somme, dans les deux définitions de la politique est engagée une vision du « bien commun » ou de l’« intérêt général ».Quelles leçons tirer donc de la victoire éclatante du PASTEF ?
Les leçons de cette victoire 0du PASTEF
La 1ère leçon à retenir est que la victoire politique voire démocratique ne s’improvise pas. Il s’agit d’un travail constant, laborieux, en équipe. Ousmane et ses amis ont bataillé pendant plus de 10 ans à occuper le terrain politique en expliquant la différence entre leur vision et celle du régime de Macky Sall contre vents et marrées. Ils ont fait un véritable corps à corps avec l’électorat.
La 2ème leçon est que le messianisme politique n’a plus droit de cité sous nos tropiques. La posture de se présenter comme l’unique capable de battre un adversaire ou même de gagner une bataille politique est révolue. Ousmane n’a pas hésité à se mettre de côté pour soutenir son compagnon Faye pour en faire le cheval gagnant dans un tandem sûr et solide, qui du moins est né et a vécu tout le temps à l’intérieur du Sénégal. Car ils connaissent les réalités de leurs concitoyens.
La 3ème leçon est qu’aucune victoire politique n’est possible sans conviction réelle et infaillible. La stratégie politique qui consiste à se cacher derrière des rumeurs pour avancer en eaux troubles ne peux plus prospérer en Afrique. Il faut certes, des moyens pour faire la politique, mais il n’y a pas que ça. C’est la valeur intrinsèque et convaincante avec un discours cohérent et réaliste qui amène les gens à suivre.
Conclusion et Suggestions à la nouvelle équipe du Sénégal
La brillante victoire du PASTEF est due au combat politique avec des conditions endogènes plus ou moins d’homogénéité et de stabilité. Elle pourrait ouvrir une nouvelle ère démocratique en Afrique. En revanche, vu le chemin parcouru pour réussir leur mission, il faut :
Que le principe de loyauté et de cohérence entre eux (surtout le tandem Sonko-Faye) soit maintenu afin de rendre ce tandem gagnant plus fort et sûr.
Qu’ils n’oublient pas ce pourquoi ils se sont battus durant toutes ces années, et restent fidèles aux idéaux et valeurs dans lesquels ils ont cru qui leur a valu toutes ces souffrances
Qu’ils n’oublient pas leur histoire, encore moins le peuple qui les a soutenus au prix des vies humaines tombées sur le champ d’honneur
Que justice soit rendue à toutes les victimes de la lutte démocratique au Sénégal de ces dernières années.
Bon courage !
LES ENSEIGNANTS DECISIONNAIRES HAUSSENT LE TON ET INTERPELLENT LES NOUVELLES AUTORITES...
Réunie en un Collectif national des enseignants pour l’éradication du statut de décisionnaires, cette frange de notre système éducatif a organisé un point de presse vendredi passé pour demander aux nouvelles autorités de mettre fin à leur calvaire.
L’adage selon lequel «A travail et responsabilités égaux, salaire égal» n’est pas une réalité dans le secteur de l’enseignement au Sénégal. En effet, il existe dans ce secteur une discrimination aussi vieille que manifeste dans le traitement salarial dont sont victimes les décisionnaires. C’est pourquoi ces décisionnaires élèvent la voix pour inviter les nouvelles autorités à régler définitivement ce qu’ils estiment être une « injustice ».
Réunie en un Collectif national des enseignants pour l’éradication du statut de décisionnaires, cette frange de notre système éducatif a organisé un point de presse vendredi passé pour demander aux nouvelles autorités de mettre fin à leur calvaire. Durant cette rencontre avec la presse, les Enseignants Décisionnaires, par la voix de leurs responsables, ont d’abord procédé à un rappel des faits à travers une lettre qu’ils avaient adressée au président de la République sortant. Dans cette correspondance où ils l’avaient invité à trouver une solution définitive à leur situation, ils ont tenu d’abord à revenir sur les faits qui remontent à l’avènement du Président Léopold Sédar Senghor. En effet, c’est depuis cette période que les autorités ont instauré deux types d’enseignants à savoir les titulaires et les décisionnaires. Ces derniers, victimes de Lois, Décrets, Circulaires caduques et inadaptés vivent aussi bien en activité qu’à la retraite une injustice sans commune mesure. Rappelant qu’un décret traitant de leur sort est sur la table du président de la République sortant, selon son ministre de la Fonction publique, ils précisent qu’une question de rétroactivité se pose car le dit décret n’a pas pris en compte les enseignants encore en activité. C’est pourquoi, précisent-ils, la révision «objet du décret» doit prendre en compte tous les enseignants décisionnaires pour corriger ce qu’ils qualifient d’ « iniquité chronique ». A cet effet, ils ont sollicité «la bonne foi et la volonté politique» du tout nouveau chef de l’état quant à la résolution totale de cette question en abrogeant et faisant abroger loi, décret et circulaires déjà obsolètes. D’après eux, la solution finale de cette « injustice » passe impérativement par le relèvement des pensions et le recouvrement des droits à l’imputation budgétaire des décisionnaires déjà à la retraite puis par l’éradication du Statut déjà en voix de disparition.
Une série d’injustices à corriger...
Au cours de leur point de presse, les enseignants décisionnaires ont expliqué clairement la discrimination dont ilsfont l’objet. Pour eux, il est inconcevable qu’au moment de son reclassement dans le corps des instituteurs, l’enseignant dit décisionnaire ne bénéficie que de 40% de son ancienneté alors pourtant qu’il faisait exactement le même travail que son collègue titulaire. L’autre « injustice » dénoncée par les enseignants décisionnaires réside dans le fait que l’IAD (Instituteur Adjoint Décisionnaire) et son collègue IA (Instituteur Adjoint) qui ont accédé au métier avec le même diplôme se voient discriminés. Ce, parce que le Décisionnaire victime de l’âge plafond (plus de 35 ans) avant d’obtenir son diplôme professionnel perd toute son ancienneté lors de son reclassement. Alors il recommence à zéro (0) même après avoir fait plus de 20 ans de carrière durant lesquels il a pourtant formé des centaines de futurs cadres et en cadré de dizaines de jeunes enseignants lors des Cellules Pédagogiques. Pire, durant les années de volontariat et de contractualisation, les salaires que me décisionnaire touchait étaient loin de la norme. Et lors de la validation de ces années, juste 2/3 sont pris en compte et le 1/3 ignoré. Autrement dit pour 18 ans de carrière, les six (6), équivalant à trois avancements, sont perdus. Ce qui a comme conséquences pour beaucoup d’entre eux qu’ils ne plafonnent pas avant la retraite. Selon les ID qui faisaient face à la presse mercredi, le cas de leurs collègues retraités serait plus douloureux encore. Pour cause, ces derniers ne jouiraient d’aucun autre avantage surtout s’agissant de l’Imputation budgétaire. D’où leur interrogation : comment peut-on au Sénégal, pays de la Teranga, appliquer un tel sort à des compatriotes ? D’autant plus que, bien avant 2020, les alertes lancées au gouvernement pour apporter des corrections à ces « injustices » ne rencontraient qu’un semblant de bonne volonté de la part de l’état. Lequel passait son temps à faire du dilatoire, se désolent les décisionnaires.
Les nouvelles autorités interpellées...
Selon le Collectif des Enseignants Décisionnaires, le statut des décisionnaires serait en voie de disparition en ce sens que l’état ne recrute plus au delà de trente ans. Ils estiment que la question de la rétroactivité doit impérativement prendre en compte ceux qui sont déjà à la retraite dès l’instant que les enseignants en activité n’ont pas atteint la limite de souffrance. Mais constatent-ils, il y a une mauvaise volonté de l’état avec la complicité de certains syndicats qui ont rendu les choses compliquées. Malgré tout «nous pensons qu’avec les nouvelles autorités une issue heureuse à nos problèmes sera bientôt trouvée» ajoutent-ils. Ce, d’autant plus que selon le dernier décompte du Ministère de la Fonction Publique, l’effectif actuel des décisionnaires tourne autour de 9.000. Ce qui, d’après eux, ne constitue pas grand chose comparé au nombre total des enseignants. Par conséquent, estiment-ils, leurs problèmes devraient être faciles à régler surtout que «nous avons un pays qui dispose de moyens pour le faire».
LES REVELATIONS ACCABLANTES DU CABINET KPMG
En pleine polémique sur le carnage financier constitué par l’achat de la société d’assistance aéroportuaire 2AS par la société AIBD (Aéroport international Blaise Diagne) SA, et pour alimenter le débat, nous publions de larges extraits du rapport de KPMG
En pleine polémique sur le carnage financier constitué par l’achat de la société d’assistance aéroportuaire 2AS par la société AIBD (Aéroport international Blaise Diagne) SA, et pour alimenter le débat, nous publions de larges extraits du rapport du cabinet KPMG qui a procédé à l’évaluation de 2AS. Pour rappel, KPMG France est un cabinet d’audit qui fait partie des tops 4 dans le monde. C’est en juillet 2022 que le cabinet a reçu la mission d’évaluer la valeur de la société d’assistance 2AS avant sa mise en vente.
Depuis sa création en 2017, avec la fusion des sociétés d’assistance aéroportuaire Aviation Handling Services (AHS) et Sénégal Handling Services (SHS), 2AS s’est imposée comme un acteur clé du paysage aéroportuaire au Sénégal. Cette initiative, née d’un partenariat entre LAS (LIMAK AIBD SUMMA) et Air Sénégal, a démarré avec un capital social de 100 000 000 FCFA.
En octobre 2022, l’activité de 2AS se diversifiait entre la manutention (63% du chiffre d’affaires), le fret/cargo (19% du chiffre d’affaires) et les services supplémentaires (9% du chiffre d’affaires). 2AS a traité environ 9000 vols en 2021 dont environ 30% étaient des vols pour Air Sénégal. Entre 2020 et 2022, le chiffre d’affaires du secteur fret de 2AS a augmenté de 30%. Par ailleurs, le carnet de commandes de 2AS Technics était principalement occupé par Air Sénégal qui représentait 70% des vols couverts par sa maintenance avec une fréquence de 7 vols par semaine.
Les 30% restants étaient répartis entre 8 compagnies aériennes internationales, notamment : Air France, Turkish Airlines, Neos, Emirates, Iberia, TAP Air Portugal, Vueling et Delta. Sur un total estimé de 9033 vols effectués à l’aéroport de Dakar, 2AS Technics couvrait seulement 57%, soit 6 compagnies. D’après le rapport, l’agrément d’assistance en escale aurait été octroyé exclusivement à 2AS jusqu’à l’atteinte des 3 millions de passagers avec un investissement initial de 5 milliards provenant d’un prêt accordé par LAS (actionnaire majoritaire) à 2AS, rémunéré à un taux de 7%.
Des transactions opaques auraient été effectuées pour l’achat d’équipements d’occasion par le biais d’une centrale d’achat appartenant à SUMMA TURIZM, un groupe turc, soulevant des inquiétudes quant à la légalité de ces opérations.
Dans le cadre du rachat, AIBD a remboursé le compte courant de 2AS pour un montant de 7 milliards.
En échange, Air Sénégal a cédé 25% de ses parts à AIBD, contrairement à ce que déclare AIBD dans sa réponse, affirmant qu’il était déjà actionnaire.
En plus de ces 7 milliards, l’état du Sénégal a fermement négocié le rachat des 51% des parts de LAS dans 2AS pour 12 milliards avec les Turcs.
Cela porte le coût total de la transaction à 19 milliards pour les 76% de participation d’AIBD dans le capital de 2AS
Ce rapport révèle l’existence de deux directions opérationnelles chargées des activités d’assistance en vol et de fret.
Trois directions transversales assurant les fonctions de soutien en finance, ressources humaines, achats et logistique. Trois chefs de département directement rattachés au Directeur Général sont responsables de la Qualité & Sécurité/Sûreté, des Technologies de l’Information & Télécommunications, et du Commerce & Marketing. La branche opérationnelle compte un personnel de 723 personnes, la direction des Opérations est structurée en 4 départements. En sus, l’effectif total de 2AS s’élève à 918 employés dont 500 employés syndiqués parmi les 632 employés permanents.
L’état des lieux du matériel de la société d’assistance a aussi été effectué, démontrant l’état de délabrement avancé de la plus grande partie de l’équipement en place.
Selon le rapport KPMG, 60% du matériel de manutention dépasse la limite d’âge recommandée
. Ce qui entraîne des pannes récurrentes et des besoins de maintenance. L’âge de l’équipement est aussi supérieur à l’âge recommandé, entraînant des temps d’arrêt sévères. Le rapport souligne que l’équipement est la propriété de 2AS et une partie de celui qui a été acheté d’occasion.
«La principale raison pour laquelle les chariots élévateurs ne peuvent pas fonctionner est la difficulté d’approvisionnement en pièces de rechange. Ainsi que l’allocation des créneaux horaires du personnel qui n’est pas uniforme entre 22h00 et 02h00 à l’aéroport AIBD. Ce qui contribue à accroître la demande», révèle le rapport.
Des questions urgentes se posent quant à la valeur réelle de 2AS évaluée par KPMG France, ainsi que sur les raisons ayant poussé le ministère du Transport aérien et du Développement des Infrastructures Aéroportuaires d’alors à négocier ces transactions complexes.
De plus, les fonds alloués pour l’acquisition des équipements de servitude qui étaient prévus pour relever la valeur marchande de 2AS d’un montant de 10 milliards qui sont toujours introuvables alors que l’AIBD confirme dans sa réponse cet achat méticuleux à 12 milliards au lieu des 19 milliards déboursés.
A ce niveau, qu’il nous soit permis de rappeler les questions que nous avons réitérées dans notre réplique au droit de réponse de la cellule de communication de l’AIBD (voir notre édition de ce vendredi 12 avril 2024.
Pourquoi, à deux jours de l’élection présidentielle, l’AIBD a-t-il pris cette décision soudaine et procédé à la signature de ce contrat ? Quels termes spécifiques ont été inclus dans ce contrat et quelles sont les implications juridiques et financières pour les parties concernées, notamment l’AIBD et la société de handling 2AS ? L’AIBD a-t-elle versé le montant convenu pour l’acquisition de 2AS ? Et si oui, quelles sont les sources de financement utilisées ? Comment s’est déroulé le processus d’appel d’offres pour l’achat des équipements de handling, et quelles mesures ont été prises pour garantir l’équité et la conformité aux règles d’approvisionnement public ? à qui appartient la société qui a passé la commande des équipements pour 2AS au nom d’un GIE ? Y avait-il d’autres entreprises sénégalaises en lice lors de cet appel d’offres, et si oui, quelles sont les raisons pour lesquelles elles n’ont pas été sélectionnées ? Pourquoi Air Sénégal S.A. n’a-t-elle pas été considérée pour prendre en charge la gestion de 2AS, en vue d’assurer une uniformisation de la gestion aéroportuaire, conformément aux pratiques internationales ?
Malgré une évaluation initiale de 2AS entre 5 et 6 milliards(selon le mode d’évaluation), la transaction serait finalement conclue à 19 milliards. Cette disparité soulève des questions sur la justification du prix d’achat etsur d’éventuelles irrégularités dans le processus de vente. Encore une fois, les nouvelles autorités gagneraient bien à mettre leur nez dans cette acquusition à milliards qui paraît pour le moins nébuleuse !
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LA NUIT OÙ TOUT A COMMENCÉ
Arrestation « Divine » de Bassirou Diomaye Faye devant la Direction Générale des impôts et domaines - Vendredi 14 avril 2023, il était environ 21 heures 30 à la rue de Thiong à Dakar
Vendredi 14 avril 2023/ Dimanche 14 avril 2024, il y a un an, jour pour jour, Bassirou Diomaye Faye était arrêté par la Police devant le siège de la Direction générale des Impôts et Domaines située à la rue de Thiong à Dakar. Ce jour-là, Dieu Allah avait fait enlever, protéger et cacher le numéro 2 de Pastef là où personne ne pourra le détruire du genre : « Yalla nala Yalla laq fu yaq eggul » (n’est-ce pas ainsi que ça s’écrit, colonel Moumar Guèye ?). Des vœux exaucés puisque Dieu avait mis le numéro deux de Pastef en prison pour le protéger contre l’ennemi ou les mauvaises langues avant de le faire élire comme cinquième président de la République du Sénégal. Pour avoir assisté à cette arrestation mouvementée, alors qu’il passait par hasard, notre grand reporter Pape Ndiaye se souvient...
Ce vendredi 14 avril 2023, votre serviteur est en plein centre de Dakar-Plateau ! Et exactement à la rue de Thiong où un calme plat règne dans cet endroit réputé être un lieu de spectacles, de restaurants et de boites de nuit. Sans doute le Dakar by Night profite-t-il de cette période de ramadan pour s’amender. Aux environs de 21 heures 30, nous tombons sur un petit attroupement devant la Direction générale des impôts et domaines (DGID). Poussant notre curiosité, nous interpellons un riverain qui venait juste de l’altercation « Je pense que c’est un voleur qui s’était enfermé dans les locaux des Impôts. En tout cas, il y a des policiers en civil là-bas… » avance notre interlocuteur. « Oui, c’est un voleur qui avait profité de l’absence des gendarmes allés faire leur « ndogou » pour s’introduire dans la Direction des Impôts » ajoute un autre piéton aussi « dëgër fit » que le premier. Nullement convaincus, nous nous sommes rapprochés de l’attroupement. A notre grande surprise, nous tombons sur Bassirou Diomaye Faye, le numéro 2 de Pastef d’Ousmane Sonko. Oui, c’était lui vêtu d’un boubou vert-olive, il était au milieu d’un groupe de quelque cinq policiers en civil « Pape Ndiaye (Ndlr : Notre reporter) tu as vu ! Les policiers sont venus m’enlever. D’ailleurs je ne sais même pas ce qu’ils me reprochent… » me lance Diomaye avec un sentiment de dépit.
Ce vendredi 14 avril 2023, votre serviteur est en plein centre de Dakar-Plateau ! Et exactement à la rue de Thiong où un calme plat règne dans cet endroit réputé être un lieu de spectacles, de restaurants et de boites de nuit. Sans doute le Dakar by Night profite-t-il de cette période de ramadan pour s’amender. Aux environs de 21 heures 30, nous tombons sur un petit attroupement devant la Direction générale des impôts et domaines (DGID). Poussant notre curiosité, nous interpellons un riverain qui venait juste de l’altercation « Je pense que c’est un voleur qui s’était enfermé dans les locaux des Impôts. En tout cas, il y a des policiers en civil là-bas… » avance notre interlocuteur. « Oui, c’est un voleur qui avait profité de l’absence des gendarmes allés faire leur « ndogou » pour s’introduire dans la Direction des Impôts » ajoute un autre piéton aussi « dëgër fit » que le premier. Nullement convaincus, nous nous sommes rapprochés de l’attroupement. A notre grande surprise, nous tombons sur Bassirou Diomaye Faye, le numéro 2 de Pastef d’Ousmane Sonko. Oui, c’était lui vêtu d’un boubou vert-olive, il était au milieu d’un groupe de quelque cinq policiers en civil « Pape Ndiaye (Ndlr : Notre reporter) tu as vu ! Les policiers sont venus m’enlever. D’ailleurs je ne sais même pas ce qu’ils me reprochent… » me lance Diomaye avec un sentiment de dépit.
Cette nuit-là, c’est un Bassirou Diomaye Faye calme et serein qui s’est laissé embarquer docilement par la Police vers les locaux de la Dic situés non loin du lieu où il a été interpelé. A cet instant, Bassirou Diomaye Faye avait sans doute invoqué Dieu à travers ces prières « Dieu-Allah Mon Dieu protecteur, que je sois entouré de ton mur de feu et de ta divine haie de protection. Dieu Allah Mon protecteur, protège-moi contre ceux qui m’attaquent, qui me font du mal, sauve-moi de ces assassins ! Mets-moi à l’abri du mauvais œil et de la mauvaise langue » Et comme disait l’autre en wolof « Yalla nala Yalla laq fu yaq eggul ». Cette nuit de ramadan-là, en effet, alors qu’il embarquait dans le véhicule Pick-up des policiers de la DIC (Division des Investigations criminelles) Bassirou Diomaye Faye n’imaginait évidemment pas que Dieu l’avait fait enveler avant de le mettre à l’abri c’est-à-dire en prison où personne ne pourrait attenter à son intégrité physique. De la prison dont il ne devait sortir que pour battre campagne moins de 15 jours avant de devenir… le détruire spirituellement. Résultats des courses 5e président de la République du Sénégal !
LES PAYSANS INVITENT LE GOUVERNEMENT A DEFRICHER ET LABOURER
Élu président de la République, son Excellence Bassirou Diomaye Faye a vite fait de fustiger les pratiques malsaines qui privent le paysannat des intrants et équipements subventionnés qui leur reviennent de droit.
Élu président de la République, son Excellence Bassirou Diomaye Faye a vite fait de fustiger les pratiques malsaines qui privent le paysannat des intrants et équipements subventionnés qui leur reviennent de droit. L’écho de sa déclaration s’est répandu dans toutes les contrées rurales où l’espoir d’une rectification est de nouveau nourri à quelques semaines de la saison des pluies. Nos braves paysans, revigorés par les mesures annoncées, ont de suite pris leurs haches et coupe-coupe pour défricher le maximum d’hectares en perspective d’une campagne agricole qu’ils souhaitent fructueuse et enrichissante.
Il est donc clair que le développement du Sénégal se fera par l’agriculture ou ne sera pas. Hélas, les secteurs majeurs de développement du pays semblent avoir été négligés ces dernières années, du fait de la découverte des gisements de gaz et pétrole. N’est-ce pas là une énorme erreur d’appréciation que le nouveau gouvernement doit corriger pour nous éviter un désenchantement qui exacerberait notre déficit alimentaire ? En clair, le Sénégal ne doit passe tromper de choix stratégique entre l’agriculture et les ressources énergétiques qui nourrissent l’illusion d’un processus de développement accéléré.
Heureusement que le bon sens paysan a préservé la grande masse des agriculteurs des mirages. Ces paysans sont encore foncièrement attachés à leurs exploitations familiales qui méritent d’être soutenues pour une bonne transformation structurelle accompagnée voire renforcée par des moyens d’exploitation adéquats. Et c’est justement dans ce cadre-là que les paysans invitent le gouvernement à plus d’anticipation, de coordination et de rigueur dans la mise en place, à bonne date, des semences de bonne qualité, des engrais et des machines (les semoirs, les houes sine, houes-gréco et les charrettes) qui ont quasiment disparu dans les exploitations paysannes. Ces types d’équipement qui constituent le socle de la mécanisation agricole ont pourtant largement fait leurs preuves. Ils ont encore de beaux jours dans les champs en attendant que la motorisation les remplace graduellement avec bien entendu une formation appropriée pour que le paysan d’aujourd’hui devienne un fermier accompli demain.
Semences de mauvaise qualité
Pour l’instant, il y a urgence dans la mise en place des intrants attendus au titre de la campagne agricole 2024 / 2025. Cependant, il y a un préalable auquel le gouvernement doit s’atteler, il s’agit de l’assainissement des commissions de distribution d’intrants. Lesdites commissions, routinières et placées sous l’autorité des sous-préfets, sont sous l’emprise d’opérateurs privés sans scrupule, de prétendus gros producteurs, de maires ruraux et certains fonctionnaires à la retraite. Leur modus operandi consiste à ponctionner les paysans dès qu’ils se présentent pour prendre possession des intrants au niveau des chefs- lieux d’arrondissement et d’autres centres d’éclatement où les intrants sont acheminés tardivement d’ailleurs. Ainsi, après s’être acquittés de l’impôt, les pauvres paysans soi-disant privilégiés sont contraints à un marchandage par les opérateurs privés qui leur fourguent des semences bruches et prétendument certifiées après une fumigation intense pour masquer leur mauvaise qualité. Ces graines d’arachide, du tout-venant, acheminées avec d’infimes quantités d’engrais, sont distribuées à raison de trois à quatre kilogrammes par tête d’habitant dont l’impôt est effectivement payé. Les quantités ainsi livrées sont très en deçà des moyennes requises à l’hectare, aussi bien pour les emblavures que pour la fertilisation.
A propos de fertilisation, il est impératif que le gouvernement contraigne la société Indorama, qui a repris les Industries chimiques du Sénégal (Ics) depuis 2014, à privilégier les agriculteurs sénégalais dans la livraison d’engrais complexes, comme ce fut le cas du temps de Pierre Babacar Kama (paix à son âme) fondateur des Ics avec l’appui de Messieurs Abdou Diouf alors Premier ministre du Président Senghor et Louis Alexandrenne brillant ministre de l’Industrie. Il convient d’ailleurs d’envisager la reprise en main ce complexe industriel au moyen d’une participation adéquate de l’état au capital de la société ne serait-ce qu’à hauteur de 33 %. Naturellement, le repositionnement de l’état dans cette entreprise mettra fin aux pratiques scandaleuses des commissions de distribution d’intrants. Des instances où les affairistes ont pignon sur rue et se font délivrer, sans contrôle, des quitus signés par les sous-préfets et contresignés par les maires de communes attestant la réception de tonnage de graines ou d’engrais alors qu’il n’en est rien en réalité. Forts de ces quitus, les opérateurs privés engrangent des sommes faramineuses payées parla Banque Agricole ou toute autre institution financière agrée.
Le procédé ci-dessus expliqué est faussement présenté comme une subvention des intrants. Les paysans dans le désarroi n’y peuvent rien changer. Sans doute que le nouveau ministre de l’Agriculture et le secrétaire d’état aux Coopératives et à l’Encadrement agricole sauront mettre un terme à ces pratiques criminelles qui appauvrissent nos paysans. Sous l’autorité du Président Bassirou Diomaye Faye, le Premier ministre Ousmane Sonko a de quoi se retrousser les manches, au bon souvenir de sa houe, le célèbre Kadiandou de la Casamance, pour normaliser la politique agricole du Sénégal.
Jàngat Abdoulaye Cissé : Exit le PSE, place au projet !
Par Kaccoor Bi
ESTHETIQUE MACABRE
Que nos anciens Chefs encore vie réfléchissent sur ce cas pour ne pas nous appauvrir avec ce qu’ils coûtent déjà aux contribuables.Et voilà qu’aujourd’hui, l’Etat est en train de payer chèrement cette préférence à la France.
On ne cessera de le répéter, de le proclamer et même de le chanter. C’est un de nos patrimoines les plus précieux. Plus encore que les biens que Bay Seng est allé déposer en Normandie où il a préféré vivre et mourir, loin de son Sénégal, son pays natal et sa source d’inspiration. Et voilà qu’aujourd’hui, l’Etat est en train de payer chèrement cette préférence à la France.
Après que le président Sall a permis l’acquisition, par le Sénégal, de quarante et un de ses biens lui appartenant, lui et son épouse Colette, pour un montant de 160.064.000 francs CFA à Caen, voilà que la même France menace encore de mettre aux enchères sa riche et volumineuse bibliothèque. En attendant qu’elle menace de vendre d’autres biens de Baye Seng pour nous soutirer encore du fric.
Que nos anciens Chefs encore vie réfléchissent sur ce cas pour ne pas nous appauvrir avec ce qu’ils coûtent déjà aux contribuables. Cette parenthèse fermée, j’en viens à ce qui constitue notre premier patrimoine et qui est plus précieux encore que le président Senghor et son héritage réunis.
Un patrimoine qui constitue l’identité première de notre «Téranga ». Il s’agit de la Sénégalaise dont Baye Seng a chanté avec un grand lyrisme la beauté, la couleur, le port, la démarche et l’élégance même s’il lui a préféré sa Blanche Colette. Aujourd’hui, on est si peiné de voir cette beauté Noire vouloir ressembler à la Blanche en s’éclaircissant la peau jusqu’à contracter des cancers. Passe encore que nos femmes usent d’artifices trompeurs pour une fausse identité qui leur donne des allures de guenons en perdition. Surtout avec leurs cheveux dits naturels qui ne sont en réalité que des chevelures de Blanches, leurs faux cils, fausses hanches, « make up » et fausses fesses ! Mais voilà qu’en plus elles veulent blanchir leur peau ! Sans doute pour pouvoir rougir après. Comme les vraies toubabesses…
Une pratique, le « xeesal », dans laquelle seules des femmes quasi analphabètes s’illustraient auparavant pour plaire à des mecs ne pouvant pas résister eux-mêmes aux meufs de teint clair ! Mais qui, aujourd’hui, a fini de contaminer le milieu intellectuel ainsi que les femmes de la haute société. Malgré l’éveil des consciences, le phénomène perdure et s’est amplifié.
De plus en plus, des femmes dites intellectuelles ont tendance à s’arracher la peau, usant de produits sophistiqués qui leur coûtent la peau des fesses, se ruinant pour plaire aux hommes. Il suffit de suivre nos télés locales pour mesurer les dégâts faits sur leurs corps. C’est symptomatique que des praticiens sortent encore pour parler des ravages de ces produits esthétiques sur le corps des femmes qui meurent bêtement pour plaire à des hommes. Une beauté artificielle chèrement payée puisqu’aucune d’entre ces malheureuses ne se relève d’un cancer de la peau. Depuis décembre dernier, toutes les femmes dépigmentées atteintes de cancer de la peau et hospitalisées sont décédées, rappelle une éminente professeure de médecine, spécialité dermatologie, qui livre ainsi les chiffres de l’horreur…
Mais on espère que nos deux Premières dames ne vont pas recourir à cette vilaine, et dangereuse, pratique
KACCOOR BI - LE TEMOIN
DIAMBARS ET LE SPECTRE GRANDISSANT D’UNE RELEGATION
Battu ce samedi pour la 10ème fois de la saison, Diambars traverse une saison très compliquée et est plus que jamais au bord du gouffre.
Bés Bi le Jour |
Lamine Mandiang DIEDHIOU |
Publication 16/04/2024
Battu ce samedi pour la 10ème fois de la saison, Diambars traverse une saison très compliquée et est plus que jamais au bord du gouffre. La crainte d’une relégation à l’échelon inférieur, comme en 2018, plane dans les têtes des Académiciens à six journées de la fin avec cette inconstance chronique et un calendrier tout sauf facile.
Ce samedi 13 avril, Diambars (14ème, 14 pts) a perdu à domicile le match de la peur devant le Stade de Mbour (13ème, 18 pts) qui est juste devant lui au classement avec quatre points de plus. Une mauvaise opération qui confirme les déboires des Académiciens qui ont presque toujours végété cette saison dans la seconde partie de tableau. Un exercice 2023-2024 compliqué du champion du Sénégal 2013 qui peut s’expliquer par un ensemble de facteurs dont la délocalisation de ses rencontres au stade Lat-Dior, loin de son antre de Fodé Wade de Saly, le gros changement dans l’effectif avec le départ de plusieurs joueurs ou encore l’absence du président, Saer Seck, jadis au cœur de la gestion de l’Académie.
Sur le plan comptable, Diambars ne compte que 2 victoires contre 8 nuls et 10 défaites après 20 journées. L’actuelle lanterne rouge de la Ligue 1 est la pire formation à l’extérieur (4 points sur 30 points possibles) et 2ème plus mauvaise équipe à domicile (10 points pris sur 30 possibles). Si elle est tout sauf ridicule offensivement 17 buts marqués), c’est sa défense qui constitue son talon d’Achille avec 29 buts encaissés. Ce qui en fait la pire défense du championnat avec le pire goal-avérage (-12).
« Nous n’avons pas le droit de lâcher»
Des chiffres affligeants qui expliquent quelque peu le downfall de Diambars cette saison. Mais en dépit de cette spirale négative, Bruno Rohart montre toujours un brin d’optimisme à six journées de la fin. «Nous avons une équipe jeune qui commet de grosses erreurs individuelles, mais tant que ce n’est pas fini, nous devons nous battre. Il reste 6 matchs, soit 18 points à prendre, et il faudra prendre le maximum, travailler et espérer. Nous savons que ce sera extrêmement difficile, mais rien n’est fini pour nous», a confié le technicien français après le revers de son équipe dans le derby de Mbour. Mais l’ancien entraineur de Dsc ne veut pas pour autant baisser et croit plus que jamais à un sursaut d’orgueil de ses poulains. «C’est un point négatif, mais cela nous motivera encore plus. Nous savons que cela sera très dur, mais quelque part, c’est aussi de notre faute. Nous devons nous réfugier dans le travail, ne pas lâcher, car nous sommes Diambars, nous n’avons pas le droit de lâcher, même si nous sommes une équipe jeune. Nous devons aller chercher les points nécessaires et jouer jusqu’au bout. Nous croyons toujours au maintien, cela sera difficile, mais nous serons là», ajoute-t-il.
13 matchs de rang sans succès
Mais le calendrier s’annonce dantesque pour son équipe. Les prochaines sorties seront toutes des finales pour le maintien avec des déplacements compliqués à Jamono Fatick (21ème journée), la Linguère de Saint-Louis (23ème journée) et Dakar Sacré-Cœur (25ème journée) et les réceptions tout aussi difficiles de l’Us Ouakam (22ème journée), Guédiawaye Fc (24ème journée) et Génération (26ème journée).
A six journées de la fin, il faudra donc batailler ferme pour se maintenir dans l’élite pour les Académiciens de Saly qui se dirigent journée après journée vers la relégation. Le discours de Bruno Rohart se veut certes optimiste en dépit de ce calendrier compliqué et de cette spirale négative de 13 matchs sans victoire. Le dernier en date remonte au 16 décembre dernier devant Jamono Fatick (1-0). Une équipe que les Académiciens croiseront ce week-end avec l’objectif de renouer avec le succès pour endiguer cette mauvaise passe et se donner les moyens de croire au maintien.
LE GAR-SI SAHEL DANS LE COLLIMATEUR DE L’UE
L’Union européenne enquête pour savoir si les équipements fournis au Sénégal dans le cadre du projet des Groupes d’action rapide - Surveillance et intervention au Sahel (Gar-Si Sahel) ont été utilisés pour réprimer les manifestants.
L’Union européenne enquête pour savoir si les équipements fournis au Sénégal dans le cadre du projet des Groupes d’action rapide - Surveillance et intervention au Sahel (Gar-Si Sahel) ont été utilisés pour réprimer les manifestants. L’enquête menée par Al Jazeera et de la Fondation PorCausa montre que l’incident s’est produit dans le village de Mampatim, une localité située dans la région de Kolda. Ce qui est contraire à la mission assignée à ces forces financées par l’Union européenne.
Les révélations d’Al Jazeera au Sénégal sont encore d’actualité. Selon des sources du Parlement européen auxquelles le site espagnol Okdiario a eu accès, Bruxelles a ouvert une enquête interne sur la participation des Groupes d’action rapide - Surveillance et intervention au Sahel (Gar-Si Sahel) dans la répression des manifestants. Tout est parti d’une enquête conjointe menée par Al Jazeera et la Fondation PorCausa, publiée en février dernier. Les deux ont obtenu des preuves visuelles, des contrats du gouvernement espagnol, un rapport d’évaluation confidentiel et des témoignages de multiples sources qui ont confié que le Gar-Si, financé par l’Union européenne (Ue), a été utilisé pour réprimer les manifestants. «Dans une vidéo, on voit des agents de sécurité équipés du même type de véhicules blindés que ceux achetés par l’Ue pour le Gar-Si Sénégal, tirer des gaz lacrymogènes sur une caravane de protestation organisée par l’opposition en mai dernier», avaient-ils révélés. L’enquête a vérifié que l’incident s’est produit dans le village de Mampatim, une localité située dans la région de Kolda.
Qui sont les Gar-Si Sahel ?
Les Gar-Si Sahel est un projet régional qui s’étend de 2016 à 2023. Au Sénégal, le programme avait débuté en mars 2018, pour une durée totale de 40 mois, financé à hauteur de 4,7 milliards F CFA par le Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique de l’Ue. Sa mise en œuvre a été assurée par la Fondation internationale et ibéro-américaine pour l’administration et les politiques publiques en Espagne (Fiiapp) en partenariat avec l’opérateur de coopération technique internationale du ministère de l’Intérieur de la France (Civipol). Le projet a ainsi contribué à la mise en place d’une unité spéciale de surveillance et intervention de 200 gendarmes (300 hommes selon l’enquête) déployée à Kidira, ville frontalière avec le Mali afin de protéger le Sénégal contre les incursions potentielles de groupes armés et les crimes transfrontaliers, y compris le trafic de migrants. «Après l’achèvement du projet, à la demande de toutes les parties prenantes, la délégation de l’Ue au Sénégal a poursuivi une deuxième phase en utilisant un autre mécanisme de financement. Selon une source policière espagnole et une source policière sénégalaise au fait du dossier, environ 4,5 millions d’euros ont été affectés à une deuxième unité Gar-Si Sénégal de 250 hommes près de la ville de Saraya, à proximité de la frontière avec la Guinée et le Mali. Cependant, l’enquête du réseau arabe Al Jazeera démontrant la présence de ces unités sur les lieux de manifestations. Une analyse des véhicules capturés dans la vidéo de Mampatim montre qu’ils correspondent au Suv Uro Vamtac ST5», véhicules blindés fournis par l’Ue dans le cadre du projet Gar-Si.
Le Gar-Si Sénégal fonctionne différemment des autres pays
Le ministère de l’Intérieur et la Garde civile espagnole ont nié l’implication de ces élites dans des manifestations publiques de masse ou de protestations et que l’accord de projet interdit au Sénégal de «faire un usage du matériel et des équipements qui s’écarte de l’objectif du projet Gar-Si». Al Jazeera et PorCausa disent avoir contacté le ministère de l’Intérieur du Sénégal mais n’ont reçu aucune réponse avant la publication du mois de février. Ils ont également obtenu le rapport d’évaluation final de 67 pages du projet Gar-Si de 2022, qui indique qu’au Sénégal, le Gar-Si fonctionne différemment des autres pays où l’unité est présente. «Le rapport indique que l’unité est parfois déployée dans des missions conjointes avec d’autres unités de police, telles que l’Escadron de surveillance et d’intervention (Esi) de la Gendarmerie sénégalaise, pour mener à bien une série de missions de «sécurité intérieure», notent-ils. Dans sa réponse, la Commission européenne a indiqué qu’elle ne disposait d’aucune information sur les unités déployées par les autorités sénégalaises lors des manifestations. «Nous sommes en contact avec les autorités sénégalaises pour obtenir plus d’informations sur ces allégations», avait déclaré un porte-parole de la Commission européenne au mois mars dernier. Aujourd’hui, l’Ue enquête sur l’utilisation de tout cet argent et a averti l’Espagne qu’elle pourrait perdre la gestion de ce projet de sécurité dans le cas où l’utilisation abusive des fonds serait prouvée, révèle le site OkDiario.
Par Ababacar FALL
CENA – CENI : QUELLE ALTERNATIVE POUR LE SENEGAL
En annonçant sa volonté de substituer la CENA par une CENI, Diomaye Faye relance le vieux débat sur la meilleure structure pour organiser des élections. Un choix lourd de conséquences au regard des expériences contrastées de ces deux modèles en Afrique
La décision annoncée par le président nouvellement élu Bassirou Diomaye Faye de remplacer la CENA par une CENI, m’offre encore une fois l’occasion de revenir sur un tel sujet qui du reste n’est pas nouveau. A la suite des dysfonctionnements intervenus lors des élections locales de 1996 à Dakar, l’opposition d’alors avait réclamé la mise en place d’une CENI dans le cadre de la commission cellulaire dirigée par le Professeur DiaÏté pour conduire les concertations entre les partis politiques afin d’évaluer les élections locales entachées d’irrégularités et de faire des propositions au Président Diouf pour l’amélioration du système électoral sénégalais.
Ces concertations malheureusement, prendront fin dans la confusion avec un désaccord entre l’opposition regroupé au sein du Collectif des 19 qui voulait une CENI et le parti socialiste qui était pour le maintien du statut quo. Suite à une demande d’arbitrage que lui avait adressé le Collectif des 19, le Président Abdou DIOUF avait tranché la question en optant pour un Observatoire national des élections- ONEL et en créant au sein du ministère de l’intérieur une Direction générale des élections – DGE. Après quelques années d’existence, on s’est rendu compte des limites objectives de l’ONEL bien qu’il constitua quand même une avancée majeure dans le dispositif électoral pour avoir contribué à crédibiliser le processus électoral et à rendre les élections transparentes. Cependant son caractère temporaire, son manque d’autonomie financière, l’absence d’une véritable personnalité juridique et d’un pouvoir de sanction immédiatement exécutoire ont constitué des limites objectives qui rendaient l’ONEL inapproprié dans le cadre d’un processus continu d’approfondissement de la démocratie.
Ainsi en2003, le débat resurgit sur l’opportunité de renforcer les pouvoirs de l’ONEL ou de mettre en place une autre structure, CENA ou CENI à la suite des élections de 2001 et 2002 où la nouvelle opposition qui avait perdu le pouvoir en 2000, convaincue que ces élections n’étaient pas transparentes, fit du renforcement des pouvoirs de l’ONEL une revendication principale.
C’est alors que le président Abdoulaye Wade, par décret n° 2004-673 en date du 02 juin 2004, institua une commission cellulaire chargée de réfléchir sur le cadre juridique, la mission et les attributs de la CENA. La commission cellulaire, dans laquelle j’ai siégé, sous la direction du Professeur Babacar Gueye nommé par décret n° 2004-1379 du 29 octobre 2004 démarra ses travaux à l’école nationale de police le 29 novembre 2004 ; travaux qui s’achèveront le 27 janvier 2005. Le président Wade par décret n° du ……. Mit en place la CENA avec des pouvoirs renforcés avec comme premier Président le Magistrat à la retraite Moustapha Touré. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les points avec les différentes péripéties vécues depuis le limogeage/démission de son président ci-dessus cité et la nomination d’un autre magistrat pour le remplacer, en l’occurrence Doudou Ndir. Je suis largement revenu sur ces différentes péripéties dans mon ouvrage sur l’histoire politique et électorale du Sénégal. La suite, on la connait avec le remplacement brutal de tous les membres de la CENA par le président Macy Sall avec le feuilleton des fiches de parrainage refusées au candidat Ousmane Sonko suite à une décision de justice et l’application parla CENA de son pouvoir d’injonction à l’endroit de l’administration électorale.
La proposition du président de la République dans son adresse à la nation le 3 avril relance Le débat sur l’opportunité de mettre en place une CENI à la place de la CENA probablement à cause de la perception de beaucoup d’acteurs du jeu politique et nombre d’observateurs de la scène politique de l’inefficacité d’une telle institution au cœur du processus électoral. Depuis les élections législatives de 2017 jusqu’à la récente élection de 2024, en passant par celle de 2019, de nombreux faits et actes se sont produits qui pourraient conforter l’idée d’une fragilisation de l’organe de contrôle ou de son inutilité malgré les pouvoirs qui lui sont dévolus.
En 2017, lors de la refonte partielle du fichier, beaucoup de couacs et de dysfonctionnement ont été relevés qui ont traduit une attitude certaine des autorités en charge de l’organisation des élections à mettre la CENA soit sur le fait accompli, soit à agir de manière unilatérale sans l’en informer.
Ainsi que cela ressort du rapport de l’organe de contrôle sur les élections législatives de 2017, à la page 34 on peut noter certains points présentés par cette dernière lors d’une visite d’une délégation conduite par le Ministre de l’Intérieur.
• La CENA n’a pas été associée à l’envoi du matériel électoral et des documents électoraux aux autorités administratives ; cependant au niveau local, aucune récrimination n’a été enregistrée
• Pour la remise des listes électorales aux plénipotentiaires des entités en compétition, la CENA n’a enregistré que deux réclamations, qui ont été satisfaites dès qu’elles ont été portées à la connaissance du DGE
• Un récent communiqué du ministère de l’Intérieur laisse entendre que les bureaux de vote pourraient changer de lieu de localisation pour diverses raisons, amenant la CENA à rappeler que le Code électoral ne permet pas un tel déplacement au stade actuel
• Au sujet de la distribution des cartes d’électeur, la CENA est particulièrement préoccupée par le faible taux de retrait enregistré à la date du 24 juillet 2017.
• Sur l’organisation du retrait des cartes, des communiqués émanant des autorités administratives de Dakar ont été diffusés pour en changer l’organisation et ce, sans l’avis de la CENA
• Enfin, sur l’édition des cartes d’électeur, toujours en cours, la CENA exprime sa vive inquiétude ; au 24 juillet 2017, en effet, un nombre très important de cartes d’électeurs restent à produire et à mettre à la disposition de leurs ayants droits.
Malgré les réponses et les assurances données par le Ministre de l’Intérieur de l’époque Abdoulaye Daouda Diallo quant à sa volonté de respecter la loi, il n’en demeure pas moins que la CENA à bien des égards a été tenue à l’écart de beaucoup d’activités notamment dans la phase de production et de distribution des cartes où une volonté nette de désorganiser le scrutin a été murie et planifiée de façon délibérée.
A la page 46 du rapport, la CENA note pour le déplorer qu’à côté des retards dans l’installation du matériel et des documents électoraux, l’on a noté le manque, voire l’absence totale de bulletins de certaines coalitions dans des bureaux de vote tant au plan national qu’à l’extérieur.
A la page 51 du rapport, le cas de Touba est évoqué, même si la forte pluie de la veille a pu retarder le démarrage du vote, nombre de bureaux de vote n’ont pu démarrer à temps faute de matériel mais surtout de l’absence des bulletins du PDS, ce qui aura été à l’origine du saccage de 220 bureaux de vote. Quid du cas de la Côte-d’Ivoire ou dix-neuf bureaux n’ont pas fonctionné en l’absence de bulletins.
Concernant l’élection présidentielle, environ plus d’un million de cartes d’électeurs ont été distribués sans la présence de la CENA du fait de la modification de l’article L.54 qui permet aux autorités administratives de procéder à la distribution des cartes après le scrutin et d’en tenir seulement informés le comité électoral et la CENA qui a été ainsi privée légalement d’exercer un droit de contrôle que lui confère ses attributs, car elle doit être présente à tous les stades du processus électoral.
Par ailleurs, un des éléments qui fondent l’indépendance de l’organe de contrôle est son autonomie financière ; or dans le cas d’espèces, les moyens nécessaires au fonctionnement de la CENA ont été logés dans le budget du ministère de l’Intérieur exposant l’organe de contrôle à des difficultés financières préjudiciables au bon fonctionnement de ses démembrements départementaux – téléphones suspendues, parc automobile vétuste ou non opérationnel pour cause de panne, mise en congés du personnel après les élections… etc.
Pour rappel, dans une étude comparative des CENI et des CENA en Afrique présentée dans le cadre de la commission cellulaire pour l’institution d’une CENA en 2004, le Professeur Sémou Ndiaye, professeur de droit à la faculté des sciences juridiques et politiques de l’UCAD en analysant les missions dévolues à ces deux types d’organes, parle de missions variables à savoir :
- L’organisation et la supervision de l’ensemble du processus électoral, d’une part,
- Le contrôle et la supervision du processus électoral, d’autre part.
Dans le premier cas, la commission électorale (CENI) a la maitrise de l’ensemble du processus électoral qui va de l’inscription sur les listes électorales à la proclamation provisoire des résultats en passant par leur organisation. Dans cette hypothèse, l’administration ne dispose plus de prérogatives propres dans le processus électoral. Elle est souvent réduite à assister la Commission qui peut la solliciter pour l’accomplissement d’une tache bien définie à laquelle elle est tenue de s’exécuter. C’est le cas du Niger et du Burkina Faso. Ce dernier pays va plus loin en prévoyant dans son code électoral que la CENI a pour mission la constitution, la gestion et la conservation du fichier électoral national ainsi que l’organisation et la supervision des opérations électorales et référendaires.
Dans le cas du Bénin, la Commission électorale (CENA) est chargée de la préparation, de l’organisation, du déroulement, de la supervision des opérations de vote et de la centralisation des résultats. A cette fin, elle dispose de tout pouvoir d’investigation pour garantir la sincérité du vote. Elle proclame les résultats définitifs des élections locales alors que pour les élections législatives et l’élection présidentielle, elle n’a pour prérogatives que la centralisation des résultats et leur transmission à la Cour Constitutionnelle pour vérification de la régularité, l’examen des réclamations et la proclamation des résultats définitifs. Nous sommes là en présence d’une structure vraiment hybride !
Dans le deuxième cas, on a des CENI qui n’ont comme prérogatives que le contrôle et la supervision du processus électoral, l’administration étant chargée de l’organisation des élections. C’est le cas des CENI de Djibouti, du Togo et du Mali. Pour le CENI de Djibouti, elle contrôle la gestion du fichier électoral, l’établissement et la révision des listes électorales, l’impression et la distribution des cartes d’électeurs, la mise en place des matériels et documents électoraux.
Elle veille également à la publication des listes électorales et des membres des bureaux de vote. Le Mali et le Togo présentent les mêmes similitudes avec pour missions uniquement la supervision, le suivi de la régularité du déroulement des opérations électorales référendaires, législatives, présidentielles et locales. (extraits du rapport du Professeur Sémou Ndiaye cité dans mon ouvrage sur l’histoire politique et électorale du Sénégal – P.186).
A cela s’ajoute des exemples de CENI politisées comme c’est le cas de certains pays comme le Niger et le Togo. Pour le Niger, tout parti légalement constitué est représenté à la CENI. De même, les candidats indépendants à chaque élection bénéficient d’une représentation même si c’est commun à l’ensemble de ces candidats. La politisation de cette CENI tient davantage au fait que seuls participent au vote, les représentants de partis politiques légalement constitués, les représentants des candidats indépendants et celui de l’Etat, les autres membres, en particulier, ceux de la société civile étant exclus du vote.
S’agissant du cas du Togo, la CENI comprend neuf membres, quatre de la majorité présidentielle, quatre de l’opposition en plus du président de la Cour d’Appel qui préside es qualité la CENI. On remarquera dans ce dernier cas que la société civile n’est même pas représentée. Cf. étude du Professeur Sémou Ndiaye)
Dans d’autres états, de par leur composition, les commissions électorales sont « dépolitisées ». La première forme de dépolitisation résulte de l’absence de représentation formelle des partis politiques dans les commissions. Ils sont certes habilités à désigner des membres dans ces commissions mais leur choix doit porter sur des personnalités reconnues pour leur compétence, leur probité, leur impartialité, leur moralité ainsi que leur sens patriotique. La CENA béninoise est représentative de cette forme de dépolitisation.
A un degré moindre, le souci de dépolitisation est présent dans la composition des CENI du Mali et du Burkina. Dans ces deux pays, les dix membres de la CENI sont désignés par les partis politiques suivant une répartition équitable entre les partis politiques de la majorité et ceux de l’opposition. La société civile cependant y est suffisamment représentée pour constituer un tampon entre les deux camps et ainsi s’opposer à une politisation de ces CENI.
La commission électorale de la Tanzanie peut être citée comme autre exemple de dépolitisation en ce que tous les membres de cette commission ne doivent appartenir à aucun parti politique. C’est le Cap vert qui offre l’exemple achevé d’une commission électorale dépolitisée. En effet, si les partis politiques peuvent désigner des représentants à la commission électorale, ces derniers n’ont ni droit à la parole ni droit de vote. (cf. étude du Pofesseur Sémou Ndiaye)
L’auteur souligne également les fortunes diverses des CENA et CENI à l’épreuve des élections. Beaucoup de blocages et de difficultés survenues ont conduit à leur réforme.
Ainsi les crises n’ont pas manqué avec soit des difficultés d’organisation matérielle ou le refus de l’administration de collaborer loyalement.
Si j’ai tenu à faire mention de larges extraits du rapport présenté par le professeur Sémou Ndiaye, et qui ont été pris en compte dans le rapport final soumis aux autorités de l’époque qui avaient mis en place la commission cellulaire dirigé par le professeur Babacar Gueye, c’est pour montrer qu’il a fortement inspiré la décision du pouvoir de mettre en place au Sénégal une Commission Electorale Nationale Autonome – CENA