Un enseignant tué à Thiès
Alain Kenny, un enseignant originaire du Sud du pays et servant à l’école élémentaire de Keur Modou Ndiaye depuis plusieurs années, a été atrocement tué hier, à la suite d’une agression. D'après notre source, c’est au retour de l’école aux environs de 18 heures que l'homme a été mortellement poignardé par un ou des agresseurs. L’enseignant logeait à Diassap où il a d’ailleurs une maison et c’est entre les deux quartiers que le drame a eu lieu. C'est un étudiant de l'Institut Supérieur d'Enseignement Professionnel (ISEP) qui a découvert la victime dans un état critique, appelant au secours. Mais avant l'arrivée des secours, il a rendu l'âme. Dès que la nouvelle a fait le tour de ces deux localités, les populations et les étudiants de l'ISEP y ont convergé exprimant toute leur amertume. Et une enquête est ouverte après que le corps sans vie a été évacué à la morgue.
L’Etat fixe les prix subventionnés des semences…
Dans le cadre de l’exécution du Programme agricole 2024/2025, l’Etat maintient sa volonté de faciliter l’accès des intrants aux producteurs, en mettant, entre autres, à leur disposition des semences et plants à des prix subventionnés. Ainsi, par une circulaire datée du 21 mai, le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage a fixé les prix de cession aux producteurs de ces semences et plants. Concernant les semences d’arachides, le prix de l’espèce écrémée 55-437 s’établit à 225 Fcfa le kg, soit une subvention de 56% alors que la tonne au prix fournisseur revient à 515 000 Fcfa ; tandis que la tonne au prix subventionné est de 290 000 Fcfa. Le kilogramme de l’espèce écrémée, autres variétés, est cédé au producteur à 210 Fcfa, soit une subvention de 58% alors que la tonne au prix fournisseur s’établit à 500 000 Fcfa ; pendant que la tonne au prix subventionné coûte 290 000 Fcfa.
…Et les conditions de distribution
Le kilogramme de sorgho certifié est cédé au producteur à 250 Fcfa, soit une subvention de 58,33% alors que la tonne au prix fournisseur s’établit à 600 000 Fcfa ; tandis que la tonne subventionnée coûte 350 000 Fcfa. Le kilogramme de maïs certifié est cédé au producteur au même prix que le sorgho certifié. Cependant, le kilogramme de maïs hybride est cédé au producteur à 2000 Fcfa, soit une subvention de 60% alors que la tonne au prix fournisseur coûte 5 000 000 Fcfa tandis que le prix subventionné s’établit à 3 000 000 Fcfa. Le kilogramme du fonio s’établit à 200 Fcfa soit une subvention de 81,25% alors que la tonne revient au prix fournisseur à 800 000 Fcfa ; tandis que la tonne subventionnée s’établit à 650 000 Fcfa. Le kilogramme de niébé certifié est cédé au producteur à 400 Fcfa, soit une subvention de près de 67% alors que la tonne au prix s’établit à 1 200 000 Fcfa ; alors que la tonne au prix subventionné revient à l’Etat à 800 000 Fcfa. Dans la circulaire, le ministre de l’Agriculture rappelle que les opérations de cession s’effectueront sous le contrôle des commissions locales de supervision, de contrôle et de distribution et sous la supervision des forces de l’ordre.
Amnesty Sénégal plaide pour Bah Diakhaté
Amnesty Sénégal n’est pas pour l’emprisonnement de Bah Diakhaté et son acolyte imam Cheikh Tidiane Ndao. Bien que les propos tenus par M. Bah Diakhaté puissent être considérés comme graves et diffamatoires, les autorités doivent s’efforcer d’éviter les arrestations et les emprisonnements systématiques à l’encontre de toute personne qui aura commis un délit de cette nature, écrit l’organisation de défense des droits humains sur X. Pour son directeur exécutif, Seydi Gassama, les délits liés à l’honorabilité des personnalités publiques ne doivent donner lieu qu’à des poursuites au civil et au paiement de dommages et intérêts le cas échéant. Il rappelle que cette position est d’ailleurs réaffirmée par les juridictions régionales et sous régionales africaines, notamment la Cour de justice de la Cedeao et la commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples qui demandent expressément que les peines de prison pour ces infractions (diffamation, injures publiques, etc.) soient dépénalisées. Ainsi Amnesty Sénégal encourage fortement les autorités actuelles à agir dans ce sens. Pour rappel, les mis en cause sont poursuivis pour offense contre le Premier ministre et diffusion de fausses nouvelles.
La rue crie ce samedi pour Gaza
Une manifestation est prévue, ce samedi dans l’après-midi, sur la Place de la Nation, pour soutenir le peuple gazaoui assiégé depuis début octobre par Israël. Le comité de soutien à la cause de la Palestine appelle à une grande mobilisation pour dire « stop au génocide ». Cet appel à manifester est lancé alors qu’un mandat d’arrêt est requis par le Procureur de la Cour pénale internationale contre le Premier ministre Benyamin Netanyahu et son ministre de la Défense et trois hauts dignitaires du mouvement de résistance, le Hamas.
Passation de service au COUD
Le désormais ex-directeur Maguette Sène a passé hier le témoin au nouveau Directeur général du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), Ndéné Mbodji. Se réjouissant de sa nomination, le nouveau patron du Coud s'engage à mettre en place un espace socio-pédagogique au sein du campus conformément au projet qui capitalise beaucoup d'espoir des Sénégalais, particulièrement des étudiants. Il promet, à cet effet, d'aller vers la digitalisation de l'espace universitaire. Ndéné Mbodji rassure qu’il sera à l'écoute des étudiants afin de recueillir leurs propositions. En attendant, il tend la main aux étudiants et aux partenaires sociaux pour l'accompagner dans cette mission.
Arrestation d’un entrepreneur pour abus de confiance
Entrepreneur de son état, O. Sow a été déféré au parquet par la Division des investigations criminelles (Dic) pour abus de confiance portant sur 2,5 millions francs au préjudice de G. Ndiaye. Selon nos sources, G. Ndiaye s’était rapproché de Sow pour les besoins de l’achat d’une machine de production de briques. Les deux parties s’accordent sur 10 millions. Sur ce, Ndiaye verse un acompte de 2,5 millions francs à l’entrepreneur Sow. Mais ce dernier vend en catimini la machine à un autre plus offrant. Mieux, il refuse de rembourser à G. Ndiaye. Ce dernier a saisi la Dic pour porter plainte contre l’entrepreneur O. Sow qui a reconnu les faits devant les limiers. Ce qui a motivé sa garde à vue et son défèrement au parquet pour abus de confiance.
Arrestation d’un cheminot à la retraite
Cheminot à la retraite et habitant le quartier Randoulène de Thiès, S. Mangane a été déféré au parquet pour escroquerie au foncier. Le sexagénaire a roulé dans la farine la dame C. D. Diagne qui voulait acquérir une parcelle à usage d’habitation. Elle a remis 02 millions à son vendeur. Après avoir encaissé l’argent, Mangane a attribué à la dame des parcelles dans une zone litigieuse. La victime a saisi la Dic d’une plainte. Le sexagénaire est interpellé et déféré au parquet pour escroquerie au foncier.
Escroquerie au visa
En détention préventive, le commerçant M. Sène risque de séjourner pendant longtemps en prison. Il a été extrait de sa cellule pour être entendu à nouveau sur une autre histoire d’escroquerie au visa. Le mis en cause avait promis de faire voyager B. Diallo sur demande de son frère A. Diallo. Ce dernier lui avait remis la rondelette somme de 2 millions. Mais le commerçant n'a pas honoré son engagement. Ayant appris l’arrestation du commerçant, A. Diallo a déposé une plainte. Mais M. Sène a réfuté le délit d’escroquerie au visa pour parler de transaction financière.
Tension à Wakhinane-Nimzatt
Rien ne va plus entre le maire de la commune de Wakhinane-Nimzatt, Racine Talla et certains de ses administrés des quartiers de Nimzatt, Angle Mouss et Bagdad. A l’origine du quiproquo, la volonté du maire d’ériger sur une partie de leur unique école maternelle publique un centre commercial. Les populations s’y opposent à cause de l’insuffisance d’infrastructures qui va créer une déperdition scolaire. Elles demandent au maire de revenir à la raison et interpellent le Président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko pour sauver leurs enfants. Pourtant les autorités municipales disent agir en toute légalité.
Détournement d’une tontine pour la tabaski
Le boucher Cheikh risque de passer la fête de Tabaski en prison. Il a détourné la tontine de ses camarades d’une valeur de 8,730 millions francs que devaient se partager deux de ses membres à savoir 5,730 millions francs pour Moussa et 2,590 millions francs pour Demba. Selon nos sources, les faits remontent en 2023. Les sieurs Demba et Moussa avaient adhéré à une tontine gérée par Cheikh pour les besoins de la Tabaski. Les adhérents devaient verser la somme de 10 mille ou 20 mille francs par jour pendant 10 mois. Sur ce, Moussa versait 20 mille francs par jour. Au terme de l’opération, ils devaient recevoir 6 millions dont 5,700 millions francs pour lui et 300 mille francs pour Cheikh à titre de commission. Mais Moussa ne verra que du feu. Car Cheikh n’a pas respecté ses engagements. Le sieur Demba a été également victime des agissements de Moussa. Il devait recevoir normalement 3 millions et remettre 285 mille francs à Cheikh. Acculés par ses victimes Cheikh prend des engagements de rembourser tout en sachant qu’il ne va jamais respecter sa parole. Moussa et Demba portent plainte à la Dic pour abus de confiance. Et face aux hommes du Commissaire Adramé Sarr, le boucher a reconnu les faits avant de promettre de rembourser les fonds.Il est placé en garde à vue et déféré au parquet pour abus de confiance.
Colère des travailleurs du FERA de Richard-Toll
Des employés du Fonds d’entretien routier autonome (FERA) ont organisé une marche de protestation contre le non-paiement de leur salaire de plusieurs mois, mardi, à Richard-Toll. Les manifestants sont des travailleurs du FERA en poste dans les départements de Dagana et Podor, dans la région de Saint-Louis. Selon Amadou Makhtar Mbaye, l’un d’entre eux, ils réclament au Fonds d’entretien routier autonome des arriérés équivalant à quatre, voire sept mois de salaires. «Nous ne pouvons pas rester pendant quatre à sept mois sans salaire. Nous sommes des soutiens de famille. Avec la fête de Tabaski qui arrive, cette situation est catastrophique pour certains d’entre nous», a dit M. Mbaye lors d’un point de presse tenu à la suite de la marche de protestation. Il dit ne pas comprendre le silence de leur employeur.
Par Alioune Badara DABO
IL NOUS FAUT UN CONSERVATOIRE NATIONAL DU LITTORAL
Il peut avoir pour mission d’imaginer, d’aménager et de protéger le littoral, les espaces naturels et les espaces de promenade et de respiration pour préserver le cadre de vie et le fragile équilibre ville-nature
Le 24 Mars 2024, le peuple sénégalais a fait le choix de la rupture en portant son choix sur le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye du parti PASTEF les Patriotes. Après six semaines d’exercices du pouvoir, l’arrêt des chantiers sur le littoral constitue, avec la publication des rapports des corps de contrôle et l’audit du site déclassifié de Mbour 4, les décisions phares prises pour la restauration de la transparence dans le domaine de la gestion foncière. Ces mesures conservatoires, quoiqu’appréciables et appréciées par l’opinion, devront être accompagnées par un cadre réglementaire et institutionnel durable qui garantisse l’équité et l’intérêt général dans la gestion foncière au Sénégal. Cette contribution met le focus sur la problématique de la gestion du foncier sur le littoral et entend participer aux réflexions en cours sur les mécanismes et dispositifs à mettre en œuvre pour régler durablement la question foncière sur le littoral sénégalais.
Pourquoi un Conservatoire national du littoral au Sénégal ?
Le littoral sénégalais s’étend sur près de 700 km et correspond à la façade maritime de six régions du Sénégal (SaintLouis, Louga, Dakar, Thiès, Fatick, Ziguinchor). Il est constitué d’écosystèmes naturels et anthropiques, mais menacé par la forte concentration économique et démographique et par les effets du changement climatique (érosion côtière, inondation, salinisation des sols…).
Sa gestion durable a préoccupé les pouvoirs publics depuis les premières heures de l’indépendance, mais aussi la communauté scientifique, l’UICN et les acteurs de la société civile. L’une des premières mesures prises par le Président Senghor consistaient à classer le foncier dans le Domaine Public Maritime (DPM) de l’État : ce dernier étant également soumis à la législation foncière.
La loi de 1976 portant code du domaine de l’État définit le DPM et la zone littorale qui font partie du domaine public naturel de l’État comme étant : « les rivages de la mer couverts et découverts lors des plus fortes marées, ainsi qu’une zone de cent mètres de large à partir de la limite atteinte par les plus fortes marées ». Le DPM est soumis au régime de la domanialité publique qui se caractérise par son exorbitance liée notamment aux principes d’inaliénabilité et d’imprescriptibilité qui s’appliquent à lui. L’État ne peut pas transférer un droit à un tiers ni à titre onéreux, ni à titre gratuit. En d’autres termes, le DPM ne peut pas bénéficier d’une prescription acquisitive. Toutefois, l’État peut bénéficier de certains espaces relevant du domaine public en les déclassant pour les faire entrer dans son domaine privé.
Sous le régime du Président Abdou Diouf, d’autres textes viennent s’appliquer également sur le DPM et cherchent à garantir une protection efficace et effective du littoral. En plus de la loi sur le domaine national de 1964, il y a eu également celle relative à l’environnement. L’ambiguïté de ce code de l’Environnement de 1983 a eu des conséquences importantes dans l’application des politiques environnementales. La loi de 1983 ne réglementait que certains aspects de l’environnement (le domaine marin et côtier n’en faisait pas partie) et était cependant complétée par les autres textes intervenants dans des secteurs spécifiques (forêt, chasse, urbanisme, aménagement du territoire, etc.).
La loi de 1996 a apporté des modifications majeures dans la gestion de l’environnement et le foncier. L’organisation territoriale s’est complexifiée avec la superposition de plusieurs échelons de collectivités décentralisées et de services déconcentrés de l’État.
Au niveau du foncier et plus précisément en ce qui concerne le DPM, les collectivités décentralisées malgré l’approfondissement de la décentralisation en 1996 ont peu de compétences en la matière. Leur implication dans la gestion du DPM est timide. Et pourtant, le littoral est, pour certaines collectivités locales côtières, d’une grande importance pour leur développement économique et touristique, mais elles ne sont que partiellement impliquées.
La loi de 1983 a été remplacée par celle de 2001 portant code de l’Environnement, sous le régime du Président Abdoulaye Wade. Elle contient plusieurs dispositions qui peuvent être relatives à la protection du littoral. En effet, le législateur prévoit des mesures de prévention et de lutte contre les pollutions et nuisances qui concernent aussi le littoral. Ceci se concrétise parle classement de certaines installations pour la protection de l’environnement, le respect des règles environnementales par les établissements humains, la gestion des déchets, l’obligation de procéder à l’étude d’impact, et l’établissement d’un plan d’urgence est prévu en cas de situations de pollution grave. De même, des règles sont également établies pour la protection des milieux, avec des mesures de prévention de la pollution des eaux et de la dégradation des sols.
Vers la fin du régime du Président Abdoulaye Wade, le littoral est devenu le théâtre d’une spéculation immobilière intensive. Ce phénomène s’est accéléré avec le régime du Président Macky Sall. Hôtels et immeubles d’habitation ou de bureaux y poussent à grande vitesse.
Les défenseurs de l’environnement ou de la qualité de vie dénoncent la privatisation du littoral à coups de violations des règles de droit. Certaines populations se plaignent de ne plus avoir d’accès libre à la mer et la préservation du littoral apparaît comme une des conditions d’aménagement équilibré des territoires face à l’urbanisation croissante.
Toutefois les politiques environnementales ou d’aménagement du territoire ou de préservation exclusive de cet espace n’ont pas encore atteint les effets escomptés et les ressources foncières sont de plus en plus grignotées notamment sur leurs franges. La croissance urbaine au Sénégal exerce une forte pression sur le littoral. Elle raisonne comme un défi envers les savoirs et pratiques opérationnelles de l’aménagement du territoire, de la planification et la gestion du littoral.
Je pense que la mise en œuvre de la volonté politique de protection du littoral du régime actuel et de la valorisation des espaces naturels, des espaces de promenade et de respiration, et de coordonner en ces domaines les actions des collectivités territoriales avec celles de l’État et de ses établissements publics doit être portée par une entité territoriale forte, viable et porteuse de transition vers des pratiques plus durables.
Les réformes engagées par le Sénégal, à savoir l’Acte III de la décentralisation, définissent de nouveau système de gouvernance des territoires avec notamment la communalisation intégrale des collectivités territoriales de proximité des communes et l’érection des départements en collectivité territoriale. Ce système pose des questions d’échelle de gestion et d’intégration du littoral dans le développement des territoires.
Ce processus d’organisation des territoires, des activités et des usages implique la recherche d’un équilibre entre l’urbanisation et le littoral, entre l’économie et la santé, la ville et les écosystèmes naturels, entre la croissance démographique et la préservation du cadre de vie. Il appelle ainsi, comme le suggère le Président de la république, à mobiliser l’intelligence collective des acteurs des territoires pour préserver le fragile équilibre entre la ville et le littoral.
La suspension des chantiers contribue à l’ouverture d’un débat plus vaste sur l’accaparement du foncier à travers tout le pays. Le Président Bassirou Diomaye Faye a promis de rompre avec le système incarné par son prédécesseur, Macky Sall. Ce dernier avait signé en avril 2023 un décret déclassant une forêt de près de 826 hectares destinée à empêcher l’avancée de la mer, pour y autoriser la construction d’infrastructures, d’équipements collectifs et de logements.
Cette urbanisation croissante situe le littoral à la jonction de différentes politiques publiques économiques, environnementales et action foncière. Il reste donc souhaitable pour le Sénégal, que les différentes stratégies des investisseurs, promoteurs immobiliers, l’État, les collectivités, les associations de protection de la nature soient source d’enrichissement, plutôt que de conflit, et favorisent un dialogue constructif qui exige de chaque acteur un comportement citoyen
La nouvelle institution technique et opérationnelle viendra renforcer le niveau de gestion, de coopération et d’échange, mais aussi de création d’espaces verts, d’espaces de promenade et de respiration, le niveau de collaboration entre l’État, les associations et les acteurs territoriaux dans la conduite, le suivi et l’évolution des politiques de protection du littoral.
Je pense que la mise en place d’un Conservatoire national du littoral (inspiré du Conservatoire du littoral en France, créé en 1975 pour lutter contre l’urbanisation des côtes françaises), structure technique et opérationnelle, traduit l’impératif de compléter notre architecture de gouvernance des ressources territoriales, foncières, marines, par une institution, siège de la protection et de la valorisation du littoral sénégalais.
Les objectifs du Conservatoire national du littoral
L’objectif de la création du Conservatoire National du Littoral est de mettre en place une structure technique et opérationnelle de gestion, de protection, d’animation, de sensibilisation et de création d’espaces de nature et de respiration afin de répondre aux enjeux de la croissance démographique qui crée des besoins inédits, notamment en termes de logement, de mobilité, d’emploi, de gestion de déchets, du cadre de vie, de gestion de l’eau et, de manière générale, de gestion de l’environnement.
Dans un contexte de grandes transformations urbaines, de mutations paysagères, de changements profonds des territoires côtiers liés au lancement de travaux d’envergure visant à relever les défis de la restructuration et de la croissance démographique, il s’agit de préserver le patrimoine naturel et le cadre de vie menacé par cette urbanisation croissante. Concilier les espaces de nature, de promenade, de respiration avec l’aménagement du territoire devient une nécessité.
Le Conservatoire est ainsi créé pour mettre en œuvre la politique de gestion, de protection et de valorisation du littoral, mais aussi de coordonner les actions des collectivités territoriales avec celles de l’État. Il vient renforcer de manière technique et opérationnelle le niveau de collaboration entre l’État, les associations, et les acteurs territoriaux dans la gestion, le suivi et l’intégration de la question environnementale, écologique, sociale dans les politiques d’aménagement du territoire.
Les objectifs opérationnels de la création du Conservatoire du littoral sont les suivants :
• Concilier aménagement du territoire, la gestion durable du littoral, du cadre de vie et la protection des écosystèmes naturels
• Diminuer la pression foncière et gérer durablement les espaces dont la valeur patrimoniale engage notre responsabilité à l’égard des générations futures et ouverture au public des espaces de promenade
• Anticiper les mutations des espaces naturels par une démarche prospective
• Créer des espaces de respiration, de lutte contre l’érosion côtière, les inondations et de participation à la qualité de vie des populations
• Accompagner et animer les projets de l’État et des territoires sous l’angle de la transition écologique
• Développer et mettre en œuvre une stratégie opérationnelle valorisant l’exemplarité environnementale de l’État et des collectivités territoriales
• Protéger les populations contre des phénomènes climatiques extrêmes en permettant un espace de tampon entre la mer et les enjeux humains.
Quelle forme ou statut pourrait prendre le conservatoire du littoral au Sénégal ?
Le Conservatoire peut être un établissement public administratif de l’État placé sous la tutelle des Ministères de l’environnement, de l’économie, de l’aménagement du territoire et des collectivités territoriales. Il peut être gouverné par deux instances : le Conseil d’administration composé principalement d’élus nationaux, départementaux, communaux et de représentants des ministères. Il est un organisme commun à l’État et aux collectivités territoriales, où les qualités et les rôles complémentaires de l’un et des autres se conjuguent et se renforcent mutuellement.
Il peut avoir pour mission d’imaginer, d’aménager et de protéger le littoral, les espaces naturels et les espaces de promenade et de respiration pour préserver le cadre de vie et le fragile équilibre ville-nature. À ce titre, l’action du Conservatoire s’inscrit dans le cadre des politiques nationales, territoriales en matière de qualité de vie, d’aménagement du territoire et d’environnement.
Le Conservatoire doit avoir pour mission d’intervenir et d’argumenter afin de préserver de manière règlementaire le littoral. Il vise à : (i) prévenir ou endiguer l’urbanisation non maîtrisée ; (ii) concilier l’ouverture au public et la préservation de la biodiversité ; (iii) mettre en valeur les paysages ; (iv) conforter le maintien de la production économique et touristique et (v) prévenir la dénaturation des espaces ouverts par des veilles foncières avec les collectivités et les associations.
EN QUETE DE REPONSES DYNAMIQUES
La production et le transit des drogues et stupéfiants sont une préoccupation majeure du monde médical et des chercheurs en sciences sociales.
La production et le transit des drogues et stupéfiants sont une préoccupation majeure du monde médical et des chercheurs en sciences sociales. C’est en ce sens qu’un colloque international « Sciences Sociales et drogues en Afrique Francophone. Diversification des usages, transformation des approches » se tient à l’Université Cheikh Anta Diop. Ouvert hier, mardi 21 mai 2024, il rassemble des experts internationaux francophones des drogues, des addictions et des sciences sociales venus d’Afrique et d’Europe et va tenter d’apporter des solutions à ce fléau aux conséquences dramatiques.
L’augmentation de la production, de la diffusion et du transit des stupéfiants en Afrique, la diversification des produits et des usages (nouvelles drogues, médicaments détournés de leur indication, nouvelles formes de consommation), liées à la mondialisation des modèles culturels, constituent un défi pour la définition de politiques des drogues respectueuses des droits humains. Qui plus est, la demande de soin reste importante (incluant les nouveaux produits de synthèse, le tabac, le cannabis, l’alcool…). Suffisant pour qu’un colloque international soit organisé à Dakar pour des solutions dynamiques. Ce colloque, organisé par Crcf, Ird, Ucad, Rescidaf, Cepiad et autre Harene, qui va durer du 21 au 23 mai a pour objectif de rassembler les chercheurs, les connaissances et les expériences sur les pratiques de consommation de drogues et leur traitement social, juridique et sanitaire en Afrique de l’Ouest francophone.
Il sera en outre question d’analyser les particularités liées aux contextes africains et les évolutions et transformations récentes dans les produits et les pratiques de production, circulation et consommation, et leurs approches scientifiques. Par ailleurs, la rencontre permettra d’identifier et débattre des facteurs favorables et des obstacles pour la mise en place de politiques, stratégies, mesures et actions concernant les drogues. Et cela d’autant que les problèmes liés à la drogue ne sont pas seulement spécifiques à un pays mais ils sont également sous-régionaux, comme l’a révélé le médecin anthropologue Alice Desclaux de l’IRD. Au Sénégal où les problèmes de drogues se posent avec acuité, le Pr Idrissa Ba, enseignant chercheur, et le Dr Karim Diop ont mis en place un dispositif pour le traitement des personnes additives ainsi que les personnes vulnérables. A noter également que le Centre de prise en charge intégrée des addictions de Dakar a été créé en 2014 au sein du service de psychiatrie de CHNU de Fann. Il assure depuis 2015 des activités de réduction des risques, en premier lieu, pour les personnes usagères de drogues injectables. Et ces activités vont de la prévention au dépistage et au traitement des maladies infectieuses et des troubles mentaux.
DIVERS SUJETS AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MERCREDI
Les quotidiens parus ce mercredi abordent divers sujets se rapportant à la baisse des prix des denrées de première nécessité, au transport et aux relations entre la France et le Sénégal.
Dakar, 22 mai (APS) – Les quotidiens reçus mercredi à l’APS abordent divers sujets se rapportant à la baisse des prix des denrées de première nécessité, au transport et aux relations entre la France et le Sénégal.
Sud Quotidien s’intéresse à l’effectivité de la baisse des prix des denrées de première nécessité et souligne que le ministre de l’Industrie et du Commerce ‘’donne rendez-vous sous peu’’ aux Sénégalais.
‘’(…) le compte à rebours est lancé si on se fie au ministre de l’Industrie et du Commerce. Pour Serigne Guèye Diop, dans les prochains jours ou au plus les prochaines semaines, la baisse des prix des denrées sera effective comme annoncée par le président de la République’’, écrit Sud.
Dans le quotidien Le Soleil, M. Diop assure que ‘’la baisse des prix des denrées sera bientôt effective’’. Le ministre de l’Industrie et du Commerce s’exprimait, mardi, en marge de la célébration de la journée de la Métrologie.
Notant que le Sénégal importe chaque année plus d’un million de tonnes de riz d’une valeur de 300 milliards de francs Cfa, l’opérateur économique Moustapha Tall, soutient dans WalfQuotidien qu’il ‘’faut avoir une souveraineté alimentaire à tout prix’’.
Une semaine après la mise en service du Bus rapid transit (BRT), Le Soleil signale que 200 000 passagers ont été déjà transportés.
‘’Mis en service le mercredi 15 mai, le BRT semble être adopté par les Dakarois. En une semaine, et avec seulement une quarantaine de bus en rotation, plus de 200 000 voyageurs l’ont déjà emprunté’’, rapporte le journal.
Le quotidien EnQuête décrypte les relations entre Dakar et Paris avec l’arrivée au pouvoir de dirigeants souverainistes au Sénégal.
‘’Un tournant décisif !’’, s’exclame le journal qui écrit : ‘’En portant au pinacle l’opposant Mélenchon tout en critiquant avec véhémence le président de la République Macron, Ousmane Sonko, Premier ministre et chef du parti Pastef, marque un tournant majeur dans les relations entre la France et le Sénégal. Cet acte vient après l’annonce de la visite aux pays de l’Association des Etats du Sahel (AES), qui regroupe le Burkina Faso, le Mali et le Niger)’’.
Le quotidien Bës Bi met en exergue la Journée mondiale du thé célébrée le 21 mai.
‘’Cette boisson originaire de Chine est aujourd’hui la plus consommée au monde après l’eau. Elle est issue de la transformation des feuilles d’un arbre appelé le théier et que l’on trouve principalement en Asie de l’Est (Chine, Inde, Japon,…). Le Sénégal est aujourd’hui le 34ème pays au monde en termes d’importations du thé. Attaya est le nom qui y est attribué à la préparation de ce breuvage’’, écrit le journal.
La publication ajoute : ‘’Au Sénégal, le moment +attaya+ représente une occasion de socialiser. C’est une activité qui peut réunir familles ou amis et susciter causeries et débats. En général, c’est au plus jeune que revient la responsabilité de préparer le thé pour les ainés en signe de respect. Le thé est bouilli, mélangé avec du sucre, de la menthe, … et servi à trois reprises : Un lèweul fort et amer, un deuxième équilibré entre l’amer et le doux et un troisième très sucré’.
LE GOUVERNEMENT S'ACTIVE POUR CONCRÉTISER LA BAISSE DES PRIX
Selon le ministre de l'Industrie et du Commerce, les concertations sont en cours et les nouvelles mesures seront annoncées dans les prochains jours ou semaines
Va-t-on vers la baisse imminente des prix des denrées de première nécessité, patiemment attendue par les « gorgorlus » ? En tout cas, le compte à rebours est lancé si on se fie au ministre de l’Industrie et du commerce. Pour Sérigne Guèye Diop, dans les prochains jours ou au plus les prochaines semaines, la baisse des prix des denrées sera effective comme annoncé par le président de la République Bassirou Diomaye Faye.
La baisse des prix des denrées annoncée par le Président de la République Bassirou Diomaye Faye sera chose faite dans les « prochains jours, voire les prochaines semaines », a dit hier, mardi 21 mai 2024, le ministre de l’Industrie et du commerce Sérigne Guèye Diop, en marge de la célébration de la Journée mondiale de la métrologie célébrée chaque année le 20 mai. A l’en croire ; le gouvernement travaille avec « sérieux et sérénité ».
Se voulant rationnel, le ministre et ancien maire de Sandiara laisse entendre que depuis un mois, le Premier ministre Ousmane Sonko mène des « concertations au niveau national avec l’ensemble des acteurs, notamment les importateurs, les exportateurs, le patronat, les boulangers entre autres ». Et cet après-midi (hier), dira-t-il « je rencontre le Club des investisseurs Sénégalais. Et je puis vous dire que les promesses du Président Bassirou Diomaye Faye seront tenues ».
Le ministre de l’Industrie et du commerce Sérigne Guèye Diop d’ajouter: «Dans les prochains jours, voire prochaines semaines, l’Exécutif va annoncer les nouvelles mesures ». Pour l’instant, « nous sommes en train d’écouter, d’analyser et de revoir toutes les données à notre possession », a-t-il fait savoir.
Parlant de la métrologie, il admettra qu’ily a fort à faire à ce niveau en ce sens qu’à chaque fois que les services effectuent des descentes dans les marchés et boutiques, « on se rend compte que le calibrage, l’étalonnage pose problème ». A présent, dira-t-il : « Il s’agit de mieux communiquer surla protection du consommateur, sur la qualité des produits et sur l’environnement ».
BAZOUM TOUJOURS EN RESIDENCE SURVEILLEE, SANS JUGEMENT
Plus de dix (10) mois après le coup d’Etat militaire ayant renversé son régime, le 26 juillet 2023, l’ancien président du Niger, Mohamed Bazoum et son épouse sont toujours en résidence surveillée.
Plus de dix (10) mois après le coup d’Etat militaire ayant renversé son régime, le 26 juillet 2023, l’ancien président du Niger, Mohamed Bazoum et son épouse sont toujours en résidence surveillée. Ils sont maintenus en détention, sans procès, ni jugement, à la Résidence présidentielle privée de Niamey… sous la surveillance de la Garde présidentielle.
Ceux qui croyaient que le Niger venait de tourner la page des coups d’Etat, avec l’élection de Mohamed Bazoum comme président de la République, ont vite déchanté. Le président Mohamed Bazoum étant toujours maintenu en détention sans procès, sans jugement, depuis le renversement de son régime en juillet 2023.
En effet, aucun des candidats à l’élection présidentielle du 27 décembre 2020, n’ayantréussi à obtenir la majorité absolue des suffrages valablement exprimés, les Nigériens étaient amenés à départager deux des prétendants au fauteuil : l’ancien ministre de l’Intérieur Mohamed Bazoum, le dauphin du président sortant Mahamadou Issoufou, et l’ancien chef de l’Etat (1993-1996), Mahamane Ousmane.
A l’issue du second tour de cette présidentielle, tenu le 21 février 2021, le candidat du pouvoir a été proclamé vainqueur du scrutin, avec 55,75% des voix, devant l’ancien président Mahamane Ousmane (44,25 %), selon les résultats officiels publiés le mardi 23 février parla Commission électorale nationale indépendante (CENI). Une victoire qui sera confirmée parla Cour constitutionnelle nigérienne, qui a publié les résultats définitifs, le dimanche 21 mars ; créditant Mohamed Bazoum de 2 490 049 voix, soit 55,66% et Mahamane Ousmane de 1 983 072, soit 44,34%.
Le nouvel homme fort du Niger, un ancien élève de l’École nationale des officiers d’active (ENOA) de Thiès, au Sénégal, alors âgé de 59 ans, sera officiellement installé dans ses fonctions de président de la République, le 2 avril 2021. Seulement, la gestion des affaires par le maître de la première alternance démocratique au sommet de l’histoire du Niger indépendant, avec la passation de pouvoir entre un président démocratiquement élu et son successeur (lui aussi arrivé au pouvoir par les urnes) n’aura duré qu’environ deux (2) ans. Puisque, le mercredi 26 juillet 2023, il sera déposé par des militaires, avec à leur tête le Général Abdourahamane Tchiani, alors Chef de la Garde présidentielle du Niger depuis 2011. Deux (2) jours plus tard, le vendredi 28 juillet, ce militaire de carrière s’est présenté comme le nouvel homme fort du pays, devenant ainsi le «président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNPS)».
LA DEMOCRATIE NAISSANTE «ASSASSINEE»
À ce titre, à travers une allocution, diffusée dans tout le pays par la télévision nationale nigérienne, il a expliqué que le coup d’État militaire, débuté mercredi, était lié à «la dégradation de la situation sécuritaire» au Niger. Rappelant la présence de groupes djihadistes dans le pays, le Général Tchiani a déploré une approche sécuritaire sous le président Bazoum qui «n’a pas permis de sécuriser le pays en dépit de lourds sacrifices consentis par les Nigériens et le soutien appréciable et apprécié de nos partenaires extérieurs», a-t-il ajouté.
Cette prise de parole intervient trois jours après l’annonce de la «séquestration» du président Mohamed Bazoum et de sa famille. Depuis lors,retenus àNiamey, dans la Résidence présidentielle privée, le président Bazoum et son épouse Hadiza Bazoum sont aux mains de commandants putschistes de la Garde présidentielle, aux ordres du Général Abdourahamane Tchiani. Entretemps, détenu au côté de son père depuis le coup d’Etat, Salem Mohamed Bazoum, fils de l’ancien président nigérien Mohamed Bazoum, a bénéficié d’une remise en liberté provisoire, le lundi 8 janvier dernier. Il a obtenu une autorisation de mise en liberté provisoire du Tribunal militaire de Niamey, alors que ses parents restent eux détenus sous la surveillance de leur ancienne Garde présidentielle.
QUAND LA CEDEAO TORPILLE SON «VŒU» D’INTERVENTION MILITAIRE
Isolé ainsi depuis qu’il a été renversé, le 26 juillet 2023, par le Général Tchiani et ses hommes, mais refusant toujours de démissionner, le président Bazoum constituera un sérieux «problème» pour les putschistes qui ne semblaient pas savoir quel sort lui réserver. Surtout que, après la condamnation unanime de ce coup de force partoute la communauté internationale qui appelle à la libération immédiate et au rétablissement du président déchu dans ses fonctions, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est allé plus loin, menaçant d’une intervention militaire au Niger pour déloger la junte du pouvoir – ce qu’elle n’a pas fait –, en plus des lourdes sanctions économiques et financières imposées à ce pays. Entre tentatives de dialogues, des médiations et durcissement de ton de part et d’autre dans les deux camps, le temps semblera tourner en faveur des putschistes. Car, non seulement il n’y aura pas d’intervention militaire au Niger, même si elle affirmait que c’est une option suspendu, mais la CEDEAO «acte» officiellement le coup d’État quatre mois et demi après.
l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est allé plus loin, menaçant d’une intervention militaire au Niger pour déloger la junte du pouvoir – ce qu’elle n’a pas fait –, en plus des lourdes sanctions économiques et financières imposées à ce pays. Entre tentatives de dialogues, des médiations et durcissement de ton de part et d’autre dans les deux camps, le temps semblera tourner en faveur des putschistes. Car, non seulement il n’y aura pas d’intervention militaire au Niger, même si elle affirmait que c’est une option suspendu, mais la CEDEAO «acte» officiellement le coup d’État quatre mois et demi après.
LA JUNTE IMPOSE SA VOLONTE : PAS QUESTION DE LIBERER OU TRANSFERER BAZOUM VERS UN PAYS TIERS
Déjà, réagissant aux nombreux appels pour la libération de l’ancien président déchu et aux inquiétudes exprimées sur ses conditions de détention, le Premier ministre du Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine, a assuré que «rien de mal n’arrivera» à Mohamed Bazoum. «Surtous les coups d’État survenus au Niger, jamais il n’a été question de transférer[le président déchu] vers un pays étranger», a-t-il rappelé, citant les précédents présidents renversés dans ce pays qui a connu cinq putschs depuis son indépendance, en 1960. Et Ali Mahaman Lamine Zeine de poursuivre : «Qui a dit qu’il ne va pas un jour être libéré ? Il est détenu dans sa résidence présidentielle, on s’occupe bien de sa santé. Quand le temps de sa libération viendra, il sera libéré»
Cependant, après plusieurs mois d’emprisonnement à la Résidence présidentielle privée, à Niamey, Mohamed Bazoum a saisi la juridiction communautaire, dès septembre. Sur Rfi, son avocat Me Seydou Mohamed, a précisé que cette requête «concerne le président de la République Mohamed Bazoum, son épouse Hadiza Bazoum, son fils Salem Bazoum, qui ont été illégalement arrêtés, séquestrés et détenu arbitrairement». Dans la décision rendue, dont le contenu a été dévoilé par ses avocats, le 16 décembre 2023, le président Bazoum a obtenu gain de cause. La Cour de Justice de la CEDEAO a ordonné la libération immédiate et sans conditions du président nigérien renversé et détenu depuis le 26 juillet dernier. La Cour demandera également à ce qu’il soit réinstallé dans ses fonctions dans un délai d’un mois.
Mais, avant cette victoire juridique, Mohamed Bazoum aura été accusé de tentative présumée d’évasion, par le Procureur général près la Cour d’appel de Niamey, Salissou Chaïbou. Lors d’une conférence de presse, le mardi 31 octobre, il affirmé : «il s’agit de faits réels et non d’une mise en scène. Vingt-trois (23) personnes civiles et militaires ont été interpellées dans le cadre de cette affaire», a-t-il dit,rappelant qu’une «enquête est en cours» pour élucider l’affaire. Ce que les avocats de l’ancien Chef de l’État nient toujours vigoureusement. Mieux, Daouda Djibo Takoubakoye, Directeur de Cabinet adjoint de Mohamed Bazoum, réagissant à cette allégation, s’indignera : «Quel besoin un président qui s’évade peut-il avoir d’emmener dans sa fuite deux cuisiniers ? Comment un président qui s’échappe peut-il transporter des valises contenant de l’or, de l’argent, des bijoux et même des effets personnels aussi inutiles que des téléphones cassés et une antenne parabolique de couleur blanche ? Cette tentative d’évasion n’a jamais eu lieu et la junte tente de détourner l’attention des populations meurtries par les dures réalités de la vie», a soutenu ce proche du président déchu.
En attendant, le président Mohamed Bazoum et son épouse toujours maintenus en résidence surveillée, la posture de son prédécesseur, Mahamadou Issoufou, continue de susciter des spéculations. Même s’il se défend de toute forme d’ambiguïté, la proximité du président Issoufou avec le Chef de la junte, Abdourahamane Tchiani, suscite des interrogations.
Par Dr Idrissa DOUCOURE
LE SENEGAL BATIT SON FUTUR AVEC AUDACE
Dans le cadre de mes contributions régulières au débat national, je souhaite aujourd’hui aborder un thème qui m’a profondément marqué durant les quinze années que j’ai passées en Angleterre
Dans le cadre de mes contributions régulières au débat national, à un moment où les nouvelles autorités du pays affichent une volonté ferme de mettre en œuvre des changements essentiels et systémiques pour la souveraineté du pays dans tous ses compartiments, mais aussi pour un développement endogène et accéléré, je souhaite aujourd’hui aborder un thème qui m’a profondément marqué durant les quinze années que j’ai passées en Angleterre. Cette période a été marquée par plusieurs expériences significatives, notamment le changement de langue d’instruction de mes propres enfants, passant du français à l’anglais en raison de notre déménagement à Londres. Ce changement s’est produit lors des premières années de mon affectation dans cette ville, et j’ai pu observer de près les impacts de cette transition linguistique sur leur éducation. De plus, mes contacts quotidiens avec mes collègues de travail, où aucune place n’était réservée à une autre langue que l’anglais au bureau, m’ont permis de constater l’efficacité d’un tel environnement. Cette immersion totale dans la langue anglaise a révélé des avancées notables dans divers comportements et diverses compétences, démontrant que le système éducatif monolingue ne souffrait d’aucune lacune.
C’est la raison pour laquelle j’apporte cette contribution au débat public, à un moment où le Sénégal, les nouvelles autorités ambitionnent de refonder le modèle de développement du pays. Le Sénégal aspire à apporter des modifications profondes à son modèle de vie dans tous les secteurs. Quel est le pays au monde, en dehors de l’Afrique subsaharienne, qui a connu un développement fulgurant en adoptant une langue étrangère comme langue de base dans son système éducatif ? Les éléments d’analyse et de propositions que je présente ici proviennent davantage de mon expérience de citoyen ayant vécu cette réalité pendant plus d’une décennie et de réflexions quotidiennes, plutôt que d’une expertise linguistique ou éducative formelle.
L’éducation est un pilier fondamental de développement d’une nation. Au Sénégal, comme dans de nombreux pays africains, le système éducatif a été largement influencé par la colonisation. Depuis l’indépendance, le français est resté la langue principale d’instruction dans les écoles sénégalaises. Cependant, cette approche présente des limites significatives. Il est temps de repenser notre système éducatif en introduisant l’instruction dans la langue maternelle dès les premiers âges, avant d’introduire le bilinguisme avec le français ou l’anglais plus tard dans le cursus éducatif. Cette approche présente des avantages sans commune mesure que nous allons explorer en détail.
L’introduction du français dans le système éducatif sénégalais remonte à l’époque coloniale. Les motivations derrière cette initiative étaient politiques, économiques et socio-culturelles. Les colonisateurs français cherchaient à créer une élite locale francophone qui pourrait servir leurs intérêts, reproduire et perpétuer le système. Cette élite devait être capable de communiquer en français pour faciliter le fonctionnement de l’administration coloniale et les échanges commerciaux. Cependant, cette approche a créé un fossé linguistique et culturel entre les enfants et leur environnement familial et communautaire. Les enfants étaient obligés d’apprendre dans une langue qu’ils ne maîtrisaient pas et qui n'avait pas la même charge émotionnelle, ce qui a souvent conduit à des difficultés d’apprentissage et à des taux d’abandon scolaire élevés.
L’éducation en français présente plusieurs limites. Tout d’abord, elle crée une barrière linguistique pour les enfants qui ne parlent pas le français à la maison. Cela peut entraîner des difficultés de compréhension et d’assimilation des concepts éducatifs. De plus, l’instruction en français peut nuire à l’identité culturelle des apprenants, en les éloignant de leur langue et de leurs traditions. Un exemple concret pour illustrer cette situation est celui d’un enfant britannique qui serait instruit en français dès le bas âge, alors que même ses parents ne connaissent pas cette langue. Il est évident que ce système éducatif enregistrerait des contre-performances significatives. En comparaison, les enfants coréens ou américains , qui sont instruits dans leur langue maternelle, montrent des performances académiques beaucoup plus importantes.
Les avantages de l’éducation dans la langue maternelle sont multiples et multiformes, notamment le développement cognitif, émotionnel et linguistique. L’apprentissage dans la langue maternelle permet aux enfants de développer des compétences cognitives et linguistiques solides. Les recherches montrent que les enfants qui commencent leur éducation dans leur langue maternelle acquièrent des compétences de lecture et d’écriture plus rapidement et de manière plus efficace. Cela est dû au fait qu’ils peuvent comprendre et assimiler les concepts plus facilement dans une langue qu’ils maîtrisent déjà.
L’instruction dans la langue maternelle renforce le sentiment d’identité culturelle et d’appartenance des enfants et favorise l'acquisition de compétences scientifiques . En apprenant dans leur langue maternelle, les enfants se sentent valorisés et respectés, ce qui renforce leur estime de soi et leur confiance . Cela leur permet également de maintenir un lien fort avec leur culture et leurs traditions, ce qui est essentiel pour leur développement personnel et social. L’enseignement dans la langue maternelle favorise l’inclusion et l’équité dans le système éducatif. Il permet à tous les enfants, indépendamment de leur origine linguistique, de commencer leur éducation sur un socle d'équité et d’égalité. Cela réduit les disparités et les inégalités éducatives, en particulier pour les enfants issus de communautés linguistiques minoritaires.
L’instruction dans la langue maternelle encourage également l’engagement des parents et de la communauté dans le processus éducatif, en leur conférant la légitimité de guider et surveiller la progression de leurs enfants. Les parents sont plus susceptibles de participer activement à l’éducation de leurs enfants lorsqu’ils comprennent la langue d’instruction. Cela crée un environnement d’apprentissage plus collaboratif et plus soutenu, bénéfique pour le développement global de l’enfant.
Introduire le bilinguisme avec le français ou l’anglais à un stade ultérieur de l’éducation, permet une transition plus douce et plus naturelle. Les apprenants qui ont une base solide dans leur langue maternelle sont mieux préparés pour apprendre une nouvelle langue. Ils peuvent transférer les compétences linguistiques et cognitives acquises dans leur langue maternelle, ce qui facilite l’apprentissage et améliore les résultats scolaires.
Pour apporter ce changement dans le système éducatif sénégalais, plusieurs étapes doivent être suivies. Il est crucial de mener une évaluation approfondie des langues maternelles parlées dans différentes régions du Sénégal. Sur cette base, un plan stratégique doit être élaboré pour introduire progressivement l’instruction dans ces langues. Les enseignants doivent être formés pour enseigner dans les langues maternelles. Des manuels scolaires et du matériel pédagogique doivent être développés dans les langues maternelles. Il sera essentiel de sensibiliser les parents et les communautés à l’importance de l’instruction dans la langue maternelle et de les engager activement dans le processus éducatif. Cependant, dans certains milieux religieux où l’école française n’est toujours pas bien perçue, cela constituerait une piste de changement où enfin et à travers tout le pays une adhésion à l’agenda de l’éducation serait acceptée par tous et mieux encore si on y intègre des composantes d’éducation religieuse. Le nouveau type de sénégalaise ou sénégalais que nous voulons , c’est aussi une citoyenne ou un citoyen fortement ancré(e) dans ses valeurs religieuses et morales les plus élevées, et aussi ouvert(e) au monde extérieur.
Afin de ne pas tomber dans nos travers et perdre cet engouement sans les résultats pérennes en place, il me semble indiqué de faire soutenir ce changement majeur par le Bureau de suivi du PROJET, du fait que cela transcende le ministère de l’éducation et interpelle d'autres institutions de la république. Un système de suivi et d’évaluation doit être mis en place pour mesurer l’impact de cette approche et apporter les ajustements nécessaires.
L’instruction de nos enfants dans leur langue maternelle dès les premiers âges est une approche éducative holistique qui favorise le développement cognitif, linguistique, culturel et social de nos enfants. Elle prépare également le terrain pour une transition réussie vers l’apprentissage d’une seconde langue, tout en promouvant l’inclusion et l’équité dans le système éducatif.
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE MERCREDI 22 MAI 2024
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Baadoolo - Aawo ak niaarel…
Enfin ! Le président Faye a sorti le weekend dernier l’une des Premières Dames. Hamnaa Habsa moo aayé rek. Niaarel yi contaan naniou dé. Un conseil, Monsieur le Président : méfiez-vous des bongo man et des taasoukat et leurs paroles dopantes et envoûtantes de «Aawo ak niaarel... Aawo yaay… Niaarel kharitou dieukeuram…» Seytaane dafa gaaw. Hana, lors de la visite en France, Diomaye va débarquer avec ses deux Premières dames ! Pour répondre à camarade Mélenchon au moins. Bon, c’est Sonko qui avait fait la promesse ! Marie boul mer, Tabaski nieuwna. Lii moy Sénégal.
Propos outrageants contre le Pm Après Bah Diakhaté, Iman Cheikh Tidiane Ndao arrêté
La Division des investigations criminelles (Dic) poursuit les arrestations. Après l’activiste Bah Diakhaté, arrêté ce lundi, c’est au tour de l’imam Cheikh Tidiane Ndao qui était activement recherché, d’être interpelé. Ce dernier aurait rebondi sur les propos jugés outrageants de l’activiste contre le Premier ministre Ousmane Sonko. Ce lundi, Bah Diakhaté, proche de l’Alliance pour la République (Apr), a été arrêté et placé en garde à vue. Il est poursuivi pour «offense contre une personne exerçant tout ou une partie des prérogatives du président de la République et diffusion de fausses nouvelles». Face aux enquêteurs, il avait exigé la présence de ses avocats, en l’occurrence Mes El Hadji Diouf, Amadou Sall, Badara Fall et Antoine Mbengue.
Arrestation de Bah Diakhaté Seydi Gassama appelle le nouveau régime à libérer l’activiste
Seydi Gassama s’est prononcé, hier, sur Rfm, sur l’arrestation de l’activiste Bah Diakhaté suite à ses propos contre Ousmane Sonko. S’il les trouve «graves et diffamatoires», le défenseur des Droits de l’homme, rappelle que la position de son organisation sur ces infractions «n’a pas changé». «Nous demandons que ces délits soient dépénalisés et que Bah Diakhaté soit remis en liberté. Qu’on ne puisse pas l’envoyer en prison simplement parce qu’il a commis un acte diffamatoire, même si nous estimons que c’est un acte extrêmement grave qui ne devrait pas être répété dans une société civilisée. Nous l’avons déjà dit aux autorités de ce pays», a dit le patron de Amnesty Sénégal. Selon lui, le régime de Diomaye Faye doit «éviter à tout prix de tomber dans le même piège que l’ancien régime qui a précipité sa chute en arrêtant et emprisonnant systématiquement toutes les personnes qui commettent ces délits liés à la liberté d’expression».
Subvention de la campagne agricole 2024 - Baisse du prix des engrais de 22% et augmentation de 35 mille tonnes
Le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) a reçu vendredi la visite du ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage, Dr Mabouba Diagne. Après une rencontre à huis clos, les deux parties ont tenu un point de presse sur la campagne agricole et la Loi d’orientation agricole, sylvopastorale (Loasp). Selon le ministre, la subvention de la campagne agricole a permis de réduire le prix des engrais de 22% et d’augmenter les quantités de 35 mille tonnes. Le ministre de l’Agriculture et le président du Cncr, Nazirou Sall ont pris l’engagement, à travers un mémorandum, de traduire par des actions concrètes dans la révision des dispositions législatives, du financement, de la gouvernance foncière et de l’emploi des jeunes.
Hôpital Mame Abdou Aziz Sy de Tivaouane Les populations marchent pour la démission de la directrice
Depuis un certain moment, l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy de Tivaouane fait l’objet de dénonciations par rapport à la qualité de ses services. Venus de plusieurs quartiers de la commune de Tivaouane, les marcheurs, encadrés par la police, ont dénoncé «la cherté des médicaments, des lenteurs dans la prise en charge des malades et des délestages surtout au niveau du bloc opératoire qui empêchent le service urologique de fonctionner». La goutte d’eau qui a fait déverser le vase est le décès du jeune Abdou Hamid Gueye qui, «pendant 14 jours, était interné dans cet hôpital, des suites d’un accident de la route, avant de rendre l’âme. Les parents, amis et proches de la victime parlent de «négligence médicale» et exigent le départ de la directrice, Binetou Diop Badiane, qui, selon eux, est «le problème majeur de l’Hôpital Mame Abdou Aziz Sy». Cheikh Abdoulaye Mboup et ses camarades marcheurs ont également dénoncé «l’absence d’un service de néonatalogie» digne de ce nom depuis la mort des onze bébés dans cette même structure. Ils ont ensuite remis un mémorandum au préfet de Tivaouane, Mamadou Guèye, qui a promis de le transmettre, dans les meilleurs délais.
Appel à la communauté internationale Cheikh Tidiane Dièye prône la garantie du droit à l’eau
Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a participé au 10e Forum mondial de l’eau organisé à Bali, en Indonésie. Dr Cheikh Tidiane Dièye a assuré que «le monde peut compter sur le Sénégal qui a une volonté politique et une collaboration internationale pour transformer les défis communs en opportunités de paix, de sécurité et de prospérité partagée pour les générations actuelles et futures». Dans son discours, il a rappelé que l’eau, «bien plus qu’une ressource naturelle, est un élément fondamental de l’existence de l’humain, un pilier de sa santé, de sa sécurité alimentaire et de son développement socioéconomique». Le ministre souligne que ce 10e Forum mondial de l’eau rappelle «l’urgence impérieuse d’agir et de mobiliser la communauté internationale pour garantir le droit à l’eau et à l’assainissement pour tous, garantir la disponibilité de la ressource et la résilience, assurer les financements adéquats, assurer une gouvernance inclusive de l’eau et renforcer la coopération dans l’esprit de l’hydro-diplomatie»