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11 mai 2025
LE RAS-LE-BOL NATIONAL
Pêcheurs appauvris, étudiants sans avenir, victimes de la répression : ils racontent leur quotidien d'injustice et leur rejet d'un système libéral jugé élitiste. Analyse d'un vote sanction massif qui a propulsé au pouvoir Bassirou Diomaye Faye
Pêcheurs ou étudiants, de nombreux jeunes Sénégalais ont exprimé dans les urnes leur désenchantement face à la gouvernance de Macky Sall, estimant avoir été laissés de côté des fruits de la croissance, selon un reportage du journal Le Monde.
A Kayar, petite ville côtière au nord de Dakar, la situation des pêcheurs illustre ce sentiment d'injustice. "Pour rien ou presque, la pêche a encore été mauvaise. Depuis des années, on ne gagne rien, on travaille seulement pour se nourrir", peste Serigne Diouf, 30 ans, prêt comme beaucoup de ses camarades à tenter sa chance en Europe tellement "la vie est devenue trop dure". La raison de cette précarité? "Les gros bateaux de pêche étrangers ont volé notre travail", déplore Aliou Diop, 21 ans, en référence à l'accord de pêche de 2014 entre l'UE et le Sénégal, signé sous Macky Sall.
C'est ce sentiment d'inégalité face aux investisseurs étrangers qui a poussé les pêcheurs de Kayar, comme de nombreux Sénégalais, à voter le 24 mars pour l'opposant Bassirou Diomaye Faye, élu au premier tour sur la promesse de "rompre avec un système injuste". Pourtant, sous Macky Sall entre 2012 et 2024, le pays a connu une forte croissance moyenne de 5% et s'est doté d'infrastructures modernes. Mais "comme beaucoup de Sénégalais, nous n'avons pas touché les dividendes de cette politique libérale", déplore Serigne Diouf.
Au-delà du milieu de la pêche, le désenchantement était également de mise dans les universités. "Sous Macky Sall, on voyait des étudiants sans diplôme trouver du travail car proches du pouvoir, pendant que des docteurs pointaient au chômage. C'est cette injustice sociale qui nous a fait voter Bassirou Diomaye Faye", explique Modou Diagne, président de l'amicale des étudiants en droit de l'université Cheikh-Anta-Diop de Dakar.
Symbole de ce ras-le-bol, des manifestations étudiantes violentes avaient éclaté en juin 2023 après la condamnation d'Ousmane Sonko, principal opposant, que beaucoup jugeaient politique. L'amphithéâtre de droit a été incendié. Dans le pays, les affrontements entre police et manifestants entre 2021 et 2023 ont fait plus de 1.000 blessés et 66 morts selon Amnesty International, comme le frère d'Abdoulaye Wade, tué lors d'une manifestation. La classe politique est jugée "violente" et "impunie".
Ce sentiment d'injustice s'est également cristallisé autour des multiples "scandales de corruption épinglant des caciques du pouvoir", révélés par des lanceurs d'alerte comme Mouhamed Samba Djim. Arrêté en 2023 alors qu'il dénonçait des détournement dans la gestion de la crise Covid, il a passé 374 jours en détention dans des conditions atroces.
Ces affaires, comme le scandale de la mauvaise gestion du fonds Covid mis en lumière par la Cour des comptes, "ont profondément choqué les Sénégalais" face à l'enrichissement d'une classe politique alors que l'inflation grignotait le pouvoir d'achat, estime Mamadou Lamine Sarr, enseignant-chercheur. Les citoyens ont ainsi exprimé dans les urnes leur "rejet de ce système" au profit du candidat du changement Bassirou Diomaye Faye.
par Souleymane Gueye
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ABDOURAHMANE SARR OU LE MIRAGE DE LA LIBERTÉ
L'idée selon laquelle un secteur privé fort, soutenu par un État fort, est la clé pour permettre aux citoyens de prendre leur destin en main est profondément problématique. De plus, l'idée de libérer les citoyens de l'État est une illusion dangereuse
Une critique de l'idéologie libérale du nouveau ministre de l'Économie
Dans un acte de défiance flagrante envers le mandat qui lui a été confié par le peuple, le nouveau ministre de l'Économie a choisi, lors de sa passation de service, de présenter son propre projet politique : Mom Sa Bop, Menel Sa Bop, en contradiction manifeste avec celui sur lequel le président a été élu. Ce discours, empreint d'une idéologie libérale, soulève des préoccupations profondes quant à la direction que prend notre gouvernement en matière économique et sociale.
Abdourahmane Sarr a affirmé son fameux "Yewwi Askan Wi" (libérer les citoyens de l’État), dont le but est de financer des biens et services publics de qualité au bénéfice des populations, en particulier les plus vulnérables, afin de leur permettre de prendre leur destin en main. Cependant, derrière cette déclaration en apparence louable se cache une conception dangereusement erronée de la gouvernance économique et sociale.
L'idée selon laquelle un secteur privé fort, soutenu par un État fort, est la clé pour permettre aux citoyens de prendre leur destin en main est profondément problématique. En réalité, cela crée une dépendance inquiétante à l'égard du marché, soumis aux intérêts privés souvent contradictoires avec l'intérêt général. Un État fort ne devrait pas se contenter de soutenir le secteur privé, mais plutôt le réguler de manière à garantir qu'il contribue effectivement au bien-être de toute la société, et non à l'enrichissement de quelques-uns.
De plus, l'idée de libérer les citoyens de l'État est une illusion dangereuse. L'État, en tant qu'institution démocratique représentant l'intérêt collectif, est le garant des droits fondamentaux et de la justice sociale. Libérer les citoyens de l'État revient en réalité à les livrer à la merci des forces du marché, où seuls ceux dotés de ressources financières importantes peuvent réellement exercer leur liberté. Cela conduit à une société profondément inégalitaire, où les plus démunis sont laissés pour compte.
Pour démontrer l'erreur fondamentale de cette vision libérale, nous pouvons nous tourner vers les enseignements d'éminents économistes sociaux. Amartya Sen et Joseph Stiglitz, tous deux lauréats du prix Nobel d'économie, ont souligné l'importance de l'État dans la promotion du bien-être et de la liberté des individus, ainsi que la nécessité d'une intervention active pour corriger les défaillances du marché. De même, les idées de John Maynard Keynes sur la nécessité d'une intervention étatique pour réguler l'économie et atténuer les cycles économiques sont toujours d'actualité.
En tant que partisan du Projet, qui promeut un État stratège et interventionniste (Page 20, Point 8 du Chapitre Pour une économie performante et résiliente sous-tendue par une gestion transparente des finances publiques), il est de notre devoir de dénoncer cette idéologie dangereuse et de défendre un rôle fort et responsable de l'État dans la protection et la promotion du bien-être de tous les citoyens. Nous devons nous mobiliser pour résister à cette tendance libérale qui menace les fondements mêmes de notre société et œuvrer pour une économie plus juste et équitable pour tous.
Ensemble, restons vigilants et engagés pour un Sénégal souverain, juste et prospère.
Souleymane Gueye est ingénieur projets numériques.
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RSF S'ARME CONTRE LES FOSSOYEURS DE LA LIBERTE DE LA PRESSE
La liberté de la presse est de plus en plus menacée en région ouest-africaine et au Sahel en général. Des journalistes et surtout des journalistes d'investigation sont menaces, traques, emprisonnes injustement parce que leurs enquêtes montrent les crimes impliquant les dirigeants et/ou leurs proches.
Face à cet environnement Reporters sans Frontières (RSF) n'entends pas rester inactif.
L'organisation internationale de défense des journalistes est en train de constituer son armée d'avocats qui plaideront partout dans la sous-région pour défendre des professionnels des médias qui seront traques par des pouvoirs allergiques à la liberté de la presse et qui menacent la démocratie et l'État de droits.
Les détails dans l'extrait de cette entrevue avec Sadibou Marong, le Directeur Afrique de l'Ouest de RSF.
SIWAAL, UN SITE SACRÉ TÉMOIN DE L’HISTOIRE DU VILLAGE DE THIOBON
Situé dans l’aire marine protégée (AMP) de Kaaloola Blouf-Fogny, Siwaal (des pierres en diola) est un site sacré, témoin de l’histoire du village Thiobon, une localité de la commune de Karthiack, dans le département de Bignona (sud).
Thiobon (Bignona), 11 avr (APS) – Situé dans l’aire marine protégée (AMP) de Kaaloola Blouf-Fogny, Siwaal (des pierres en diola) est un site sacré, témoin de l’histoire du village Thiobon, une localité de la commune de Karthiack, dans le département de Bignona (sud).
Pour rallier ce village ‘’traditionnellement reconnu dans le Blouf par son hospitalité, son savoir dans le développement’’, il faut passer par Tobor, Bignona et Tendiem. En cours de route, un paysage luxuriant défile sous le regard subjugué des voyageurs, à l’image de ce groupe de journalistes et d’agents de l’AMP qui a pris place à bord d’un bus dans le cadre d’une caravane sur les aires marines protégées de la Casamance.
Ces contrées de la région disposent d’un véritable trésor constitué d’une riche flore comprenant des manguiers, des orangers, des citronniers, des palmiers, des anacardiers, entre autres espèces végétales.
Après trois heures de route, la caravane arrive à Thiobon. Le véhicule doit cependant emprunter une piste latéritique pour entrer à l’intérieur du village.
Composé essentiellement de Diolas autochtones, ce village d’agriculteurs et de pêcheurs fondé par une famille Mané vers les années 1800, se distingue par son site sacré, situé auprès du quai.
Sur place, des femmes trient des graines d’arachide. Après les salutations d’usage, elles invitent les visiteurs à en grignoter. ‘’Prenez, prenez !’’, lance avec force insistance l’une d’elles.
Dans ce village du département de Bignona, la transformation des produits locaux est l’activité principale des femmes. Elles s’activent également dans la recherche d’huîtres, de crevettes, entre autres fruits de mer vivant dans les mangroves.
Vers la mi-journée, le village plonge dans le calme. Les enfants étant partis à l’école, les femmes, restées presque seules dans les foyers, s’occupent des affaires domestiques. Seules quelques habitants sont visibles dans les rues ou sur la place publique qui fait office de marché.
‘’Thiobon est un village traditionnellement reconnu pour son hospitalité’’, soutient Ousmane Coly, notable et président de l’aire marine protégée de Kaaloola Blouf-Fogny, qui polarise neuf villages pour une superficie de plus de 83.000 mètres carrés.
Thiobon fut l’un des premiers villages à être islamisés dans le département de Bignona et le premier dans l’arrondissement de Tendouck, renseigne Ousmane Coly. Selon lui, ‘’Thiobon est le premier village du Blouf à avoir aussi une mosquée construite dans les années cinquante par ses aïeux’’.
Ce village de près de 3. 000 habitants, a deux écoles primaires et un collège. Il est entouré au sud par Mlomp, à l’est par Karthiack, au nord par Kabiline et à l’ouest par le marigot de Diouloulou.
Thiobon provient d’‘’Ehimbane’’ (la tomate en diola)
Durant la période coloniale, des Français débarquèrent au quai de Thiobon où ils construisirent des habitats. Ils pratiquaient le maraîchage, plus précisément la culture de la tomate. C’est de là qu’est venu le nom de Thiobon, ‘’Ehimbane’’, c’est-à-dire la tomate, en diola, explique M. Coly.
‘’Les Diolas ne parlant pas français à l’époque, ont dit Thiobon au lieu de +c’est bon+. Puisque les Blancs étaient bien accueillis, ils disaient toujours +c’est bon+ pour manifester leur satisfaction’’, raconte le notable.
Siwaal érigé en AMP en 2020
Autour des aires marines protégées, les populations sont organisées suivant le processus de construction du territoire. Dans la plupart des cas, ces AMP comportent une dimension religieuse. C’est le cas du site de Siwaal. Le site est entouré de pierres, d’eau et diverses espèces d’arbres.
Situé dans l’aire marine protégée de Kaaloola Blouf-Fogny, il est considéré comme saint et spirituellement important. Il a une grande importance culturelle pour la communauté locale qui y pratique ses rituels. Les familles ‘’Diédhiou’’ du village de Thiobon continuent de conduire les activités sacrificielles de ce site qui, selon elles, a été découvert par leurs aïeux.
‘’Ici, c’est un lieu sacré. Nous y recevons pas mal de gens venant de partout au Sénégal. Nous recevons des autorités, des lutteurs et même des footballeurs professionnels et des élèves. C’est un lieu de prière’’, explique Bakary Walo Diédhiou, le conservateur des lieux. Il rappelle que le célèbre lutteur “Yékéni” y venait pour préparer ses combats.
Visiblement ravis de recevoir les visiteurs, le vieux Diédhiou prend son temps pour montrer comment formuler ses vœux afin qu’ils soient le plus rapidement exaucés par Dieu.
Le matériel des naufragés d’une pirogue à Erongol retrouvé à Siwaal
L’histoire de Thiobon, c’est aussi la confluence de bolongs à l’embouchure de Baïla, Diouloulou et Kafountine. Ce lieu est appelé Orongol (la rencontre des bolongs, en Diola). Erongol est l’endroit par lequel passaient les populations pour aller cultiver dans les îles. Ils considéraient ce lieu de rencontre des bolongs comme mystérieux, à cause du mouvement de l’eau, rappelle Ousmane Coly.
D’ailleurs, ‘’vers les années cinquante, dit-il, une pirogue s’était renversée à Erongol (…)’’. Un accident autour duquel continuer de subsister le plus grand mystère, même si le matériel des naufragés, à savoir les Kadiandous (houes) et les chaussures ont été retrouvés à Siwal, près du quai de Thiobon, renseigne-t-il.
‘’Du coup, Siwal est devenu un site sacré parce qu’il est en corrélation avec Erongol. Aujourd’hui, quand une pirogue se renverse de l’autre côté, à des centaines de mètres de Erongol, on retrouve les bagages sur le site de Siwaal’’, dit-il, ajoutant que des gens viennent de partout aujourd’hui pour implorer Dieu.
Ousmane Coly raconte qu’une lumière mystérieuse était visible la nuit sur ce site. Et les populations ignoraient son origine. ‘’C’est un lieu plein de mystère’’, soutient le notable.
”Chérif Mamina Aïdara a fait chasser les mauvais esprits d’Erongol”
‘’Depuis des années, nous avons eu à désamorcer la bombe. Comme c’était difficile de traverser, nous avons eu à demander l’aide des chérifs, en l’occurrence Chérif Mamina Aïdara qui a formulé des prières pour apaiser Erongol’’, rappelle-t-il.
‘’Un taureau noir a été [sacrifié] dans le fleuve. Et l’animal a disparu. Et on se rend compte que, durant ces années, Erongol est devenu passif’’, ajoute-t-il. A l’en croire, quand une personne se rapprochait d’Erongol, elle se taisait, jusqu’à ce qu’elle dépasse le lieu de rencontre des bolongs, qui était jugé dangereux.
L’île de Kareungueul investi par des pêcheurs maliens et guinéens
‘’Nous allons poursuivre notre voyage à l’ile de Kareungheul érigé en AMP en 2020’’, lance aux visiteurs le conservateur de l’aire marine protégée de Kaaloolal Blouf Fogny, le capitaine Augustin Sadio.
A partir du quai de Thiobon, le groupe prend place dans deux pirogues, l’une en fer et l’autre en bois. Chacun met son gilet de protection. Et c’est le coup d’envoi de cette visite. Tout au long du trajet, le regard se pose sur un bolong ceinturé par des rangées de mangroves.
‘’Cette île est un campement dénommé Keureungueul. Ici, on voit la présence de pêcheurs et de transformateurs. Ce sont des Maliens et des Guinéens. Ils pêchent le poisson et le transforment par fumage. Cette activité ne rime pas avec la conservation’’ de l’AMP, déplore le capitaine Augustin Sadio.
Le capitaine Sadio indique que ces pêcheurs ont été installés par le village de Thiobon, soulignant qu’il est interdit de s’implanter dans la mangrove et d’utiliser ses bois pour faire du fumage.
‘’Nous avons sensibilisé ces pêcheurs pour leur faire savoir que l’activité qu’ils mènent est interdite. C’est une problématique que nous essayons de gérer’’, ajoute le conservateur de l’AMP du Kaaloolal Blouf-Fogny.
Dans l’avenir, il veut ériger sur l’île Kareungueul un campement et un mirador pour surveiller davantage cette zone qui est à quelques encablures du fleuve Casamance.
L’OMC ANNONCE UNE REPRISE DU COMMERCE MONDIAL
L’Organisation mondiale du commerce (OMC) prévoit une reprise progressive du commerce mondiale (OMC) des marchandises au rythme de 2, 6 % en 2024 et de 3,3% en 2025, après une chute à 1,2% en 2023.
Dakar, 11 avr (APS) – L’Organisation mondiale du commerce (OMC) prévoit une reprise progressive du commerce mondiale (OMC) des marchandises au rythme de 2, 6 % en 2024 et de 3,3% en 2025, après une chute à 1,2% en 2023.
‘’Le commerce mondial des marchandises devrait reprendre progressivement cette année après avoir connu une contraction en 2023, qui résultait des effets persistants des prix de l’énergie élevés et de l’inflation’’, indiquent les économistes de l’OMC dans une nouvelle prévision le 10 avril.
Ils précisent que ‘’la croissance en volume du commerce mondial des marchandises devrait être de 2,6% en 2024 et de 3,3% en 2025, après une chute à 1,2% en 2023’’.
‘’Les pressions inflationnistes devraient s’atténuer cette année, permettant aux revenus réels de croître à nouveau — en particulier dans les économies avancées — ce qui stimulera la consommation de produits manufacturés’’, annoncent-ils dans le rapport ‘’Perspectives et statistiques du commerce mondial”.
Reprise de la demande de biens échangeables en 2024
Selon le rapport, ‘’une reprise de la demande de biens échangeables en 2024 est déjà manifeste’’. Il relève que les indices des nouvelles commandes à l’exportation montrent ‘’une amélioration des conditions du commerce au début de l’année’’.
“Nous progressons vers une reprise du commerce mondial, grâce à des chaînes d’approvisionnement résilientes et à un cadre commercial multilatéral solide – qui sont cruciaux pour améliorer les moyens de subsistance et le bien-être’’, déclare la Directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala.
Elle estime qu’’’il est impératif de limiter les risques comme les troubles géopolitiques et la fragmentation des échanges, pour maintenir la croissance économique et la stabilité.”
Le rapport signale que ‘’les prix de l’énergie élevés et l’inflation ont continué de peser lourdement sur la demande de produits manufacturés, ce qui a entraîné une baisse de 1,2% du commerce mondial des marchandises en volume en 2023’’. ‘’La baisse a été plus importante en valeur, les exportations de marchandises ayant diminué de 5%, s’étant établies à 24 010 milliards de dollars EU’’, fait-il observer.
‘’L’évolution du commerce des services a été plus positive, les exportations de services commerciaux ayant augmenté de 9% pour atteindre 7 540 milliards de dollars EU, ce qui compensait en partie le recul du commerce des marchandises.’’
Diminution des volumes des importations
Le rapport constate une diminution des volumes des importations ‘’dans la plupart des régions, mais surtout en Europe, où elles ont fortement chuté’’.
‘’Les principales exceptions ont été les grandes économies exportatrices de combustibles, dont les importations ont été soutenues par de fortes recettes d’exportation, car les prix de l’énergie sont restés élevés par rapport aux normes historiques’’, fait-il remarquer.
Le niveau du commerce mondial ‘’est resté bien au-dessus’’ de celui d’avant la pandémie tout au long de 2023.
‘’Le rapport estime en outre que la croissance du PIB mondial aux taux de change du marché restera stable dans l’ensemble au cours des deux années à venir, devant atteindre 2,6% en 2024 et 2,7% en 2025, après être tombée à 2,7% en 2023 contre 3,1% en 2022’’.
Il avertit que ‘’les tensions géopolitiques et l’incertitude des politiques pourraient limiter l’ampleur de la reprise du commerce’’. Il fait état en effet de risque de ‘’fortes hausses’’ que pourraient connaître les prix des produits alimentaires et de l’énergie en raison des événements géopolitiques.
Il annonce une forte croissance du volume des importations en Asie (5,6%) et en Afrique (4,4%), laquelle ‘’devrait contribuer à soutenir la demande mondiale de produits échangés cette année’’.
Il fait état d’une augmentation de 9 % du commerce mondial de services commerciaux en 2023 ‘’malgré un recul du transport de marchandises, grâce à la reprise du commerce international et à la hausse des services fournis par voie numérique’’.
‘’Les exportations mondiales de services fournis par voie numérique sont montées en flèche en 2023, atteignant 4 250 milliards de dollars EU, soit une augmentation de 9,0% en glissement annuel, et représentaient 13,8% des exportations mondiales de marchandises et de services. ‘’
LE MAGISTRAT OUSMANE DIAGNE A PRIS FONCTION AU MINISTÈRE DE LA JUSTICE
Sur son compte X, le ministère de la Justice indique que ce jeudi, ”Madame Aissata Tall Sall, a transmis ses fonctions de Garde des Sceaux à Monsieur Ousmane Diagne (…)”.
Dakar, 11 avr (APS) – Le nouveau garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a pris fonction, ce jeudi, a-t-on appris auprès de son ministère.
Sur son compte X, le ministère de la Justice indique que ce jeudi, ”Madame Aissata Tall Sall, a transmis ses fonctions de Garde des Sceaux à Monsieur Ousmane Diagne (…)”.
M. Diagne, avocat général à la Cour suprême au moment de sa nomination, a été doyen des juges d’instruction, procureur de la République et procureur général.
ABDOURAHMANE SARR ÉVOQUE LES IMPLICATIONS DE LA SOUVERAINETÉ ÉCONOMIQUE
La souveraineté économique devrait permettre au Sénégal de “maîtriser son destin”, par le renforcement de la coopération bilatérale et multilatérale, dans l’objectif “de nous libérer des liens de dépendance dans nos politiques publiques”, a-t-il déclaré.
La souveraineté économique devrait permettre au Sénégal de “maîtriser son destin”, par le renforcement de la coopération bilatérale et multilatérale, dans l’objectif “de nous libérer des liens de dépendance dans nos politiques publiques”, a déclaré, jeudi, à Dakar, le nouveau ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr.
La souveraineté économique “sera le moyen qui nous permettra d’atteindre l’objectif de maîtriser notre destin”, a-t-il dit dans son adresse lors de la cérémonie de passation de service avec con prédécesseur, Mamadou Moustapha Ba.
Les progrès jusque-là réalisés par le Sénégal dans “beaucoup de domaines”, notamment celui des infrastructures, serviront de base pour “un nouveau cap”, a indiqué Abdourahmane Sarr.
Il souligne toutefois que ces réalisations ont “accéléré notre endettement en devises pour les réaliser, ainsi que pour faire face à des chocs extérieurs”, endettement qui, “dans une certaine mesure”, a “réduit notre souveraineté économique”.
“De ce fait, nous renforcerons la coopération bilatérale et multilatérale tout en ayant comme objectif de nous libérer des liens de dépendance dans nos politiques publiques”, a-t-il promis.
Le ministre entrant de l’Economie, du Plan et de la Coopération a appelé à “une affirmation d’un leadership devant faciliter la réforme du secteur public par une meilleure évaluation des dépenses en soutien à l’économie”.
Selon lui, cette perspective implique de construire “des consensus sur les mesures nécessaires aussi bien sur les recettes, les dépenses et la dette, afin d’atteindre les objectifs politiques assignés, tout en préservant des finances publiques saines et soutenables”.
“L’objectif principal assigné est d’avoir les moyens de financer des biens et services publics de qualité au bénéfice des populations, notamment les plus vulnérables […]”, a soutenu le ministre de l’Économie.
De cette manière, “l’État fort, aux finances publiques soutenables et aux marges de manœuvre certaines, accompagnera et trouvera les partenaires nécessaires pour soutenir nos entreprises capitalisant sur nos propres instruments financiers”.
Le ministre sortant, Mamadou Moustapha Ba, s’est félicité de passer le témoin, disant savoir qu’avec Abdourahmane Sarr, le Sénégal “continuera à consolider sa place de choix en matière de production de statistiques de référence, pour mieux asseoir notre adhésion à la norme spéciale de diffusion des données, en tirant le meilleur de la masse inestimable d’informations fournies par les enquêtes […]”.
“C’est autant d’éléments indispensables pour bâtir, dans un contexte marqué par des chocs multiformes, des politiques publiques adossées à des choix et options pertinentes, permettant de dégager des perspectives heureuses pour nos agriculteurs, nos jeunes à la recherche d’emplois, nos femmes en quête d’autonomisation et d’émancipation”, note-t-il.
Selon Mamadou Moustapha Ba, ces derniers points sont tout aussi indispensables pour “notre secteur privé en quête de plus de vigueur et de performance, et enfin pour tous nos compatriotes, qui aspirent légitimement à un accès aux services essentiels”.
LE GÉNÉRAL BIRAME DIOP A PRIS LES COMMANDES DU MINISTÈRE DES FORCES ARMÉES
Le nouveau ministre des Forces armées, général Birame Diop, a pris officiellement fonction, jeudi, à Dakar, lors d’une cérémonie au cours de laquelle il a promis une bonne synergie entre les composantes de l’armée et des FDS.
Dakar, 11 (APS) – Le nouveau ministre des Forces armées, général Birame Diop, a pris officiellement fonction, jeudi, à Dakar, lors d’une cérémonie au cours de laquelle il a promis une bonne synergie entre les composantes de l’armée et des autres forces de défense et de sécurité, afin de “garantir” une bonne performance et une bonne efficience des forces armées.
“Le ministère des Forces armées fera tout l’effort nécessaire pour que toutes ses composantes travaillent en synergie, en solidarité pour garantir une bonne performance, une bonne efficacité, mais également pour garantir une bonne efficience dans l’exécution de la mission constitutionnelle qui est confiée à ce ministère”, a-t-il déclaré.
Le général Birame Diop s’exprimait lors de la cérémonie de passation de service avec son prédécesseur à la tête de ce département ministériel, Oumar Youm, au siège du ministère de Forces armées.
“Je peux vous assurer qu’en dehors de ce ministère, nous ferons les efforts nécessaires pour que les composantes des Forces armées, aux côtés des autres Forces de défense et de sécurité, travaillent de façon à mutualiser pour une prise charge globale de la sécurité de notre pays”, a-t-il dit.
Il a promis également de travailler à la création de canaux de communication, de coordination et de coopération avec les États frontaliers du Sénégal pour assurer une prise en charge collective de la question sécuritaire au niveau de la sous-région.
Le nouveau ministre des Forces armées est un général de corps aérien, ancien chef d’état-major général des armées sénégalaises (2020-2021).
Il a également occupé le poste de conseiller militaire au département des Opérations de la paix de l’Onu.
Né le 29 mars 1961 à Thiès (ouest), le général Birame Diop a intégré le Prytanée militaire de Saint-Louis, après une brillante scolarité dans le cycle primaire qu’il a effectué dans sa ville natale.
Après l’obtention d’un baccalauréat scientifique, il est admis à l’École royale de l’air de Marrakech (Maroc), en 1981.
Titulaire d’un diplôme d’ingénieur en aéronautique et de pilote de transport à sa sortie d’école en 1985, il passe, avec succès, le diplôme de pilote commercial, qualification IFR, à Montréal, en 1988, puis celui d’officier de sécurité des vols en Californie, en 1992.
À partir de 1994, il obtient la qualification de pilote commandant de bord et celle d’instructeur en France.
Le général Diop est aussi diplômé de l’École d’état-major de l’université d’Alabama (États-Unis) et breveté du Collège interarmées de défense de Paris.
Il a occupé toutes les fonctions dévolues à un officier de l’armée de l’air : de chef de bureau en 1989 à celle de chef d’état-major de l’armée de l’air en 2015.
De décembre 2017 à janvier 2019, il a servi comme chef d’état-major particulier du président de la République.
par Célestin Monga
MAHAMMED
Les douleurs et les trahisons qui constituent la trame de nos vies intrinsèquement misérables par-delà nos pouvoirs d'achat supposés n'ont jamais ébranlé la fine conscience que Mahammed Boun Abdallah Dionne avait de notre devoir de vivre
De temps à autre, par inadvertance, de bonnes nouvelles aussi arrivent dans mon courrier. Comme ce message insolite reçu en septembre 2013 d'un certain Mahammed Boun Abdallah Dionne. Je n'avais pas l'honneur de le connaître. Il se présentait comme le responsable des programmes Afrique de l'Organisation des nations unies pour le développement industriel (UNIDO), basée à Vienne, Autriche, et disait être « le président de mon fan club ». Je m'en suis immédiatement méfié car très jeune, j'ai appris l'effet que les compliments (réels ou artificiels) provoquent dans le cerveau humain : ils font baisser inconsciemment la garde.
Intrigué tout de même par l'essentiel du message, qui m'invitait à donner un discours à de la conférence générale de l'institution, prévue le mois suivant à Lima, Pérou, j'en avais parlé à mon superviseur Kaushik Basu, le premier vice-président et économiste en chef du Groupe de la Banque mondiale. Sans hésiter une seule seconde, Kaushik dont j'étais le conseiller-directeur, m'avait encouragé à accepter l'invitation. Il estimait que l'UNIDO était une des meilleures agences des Nations Unies et Amartya Sen, son ancien directeur de thèse, le lui avait confirmé.
J'ai donc rencontré Mahammed Boun Abdallah Dionne au Pérou, en marge de la conférence. Debout dans un coin de la salle, à l'abri des micros et des caméras, il m'avait alors révélé la véritable raison de son invitation. Après m'avoir confié qu'il se préparait à abandonner sa carrière internationale pour retourner au Sénégal comme Directeur de cabinet et Premier ministre du président Macky Sall. Puis, il avait ajouté en dardant sur moi son regard droit comme une lame : « Peu de cadres africains qui pensent notre condition occupent les hautes fonctions de décision dans les organismes internationaux. L'ONUDI se prépare à recruter deux directeurs-généraux adjoints [Managing Directors]. Je voudrais que tu postules à ces postes. Même si tu n'en as pas envie, fais-le pour l'Afrique. Nous te soutiendrons. »
Interloqué par cette proposition décente, j'avais promis d'y réfléchir. Je travaillais depuis plus d'une quinzaine d'années à la Banque mondiale à Washington D.C. et j'y avais atteint le grade de directeur. J'aimais la quantité de savoirs que brassait l'institution, mais je savais aussi que mon parcours improbable et aléatoire dans cette maison de verre et peu transparente était constamment l'objet du courroux des gardiens du temple ceux qui ne supportaient ni l'indiscipline de mes idées publiées régulièrement dans des ouvrages non-autorisés, ni mon attitude jugée hérétique je ne jouais pas au golf le weekend avec les gourous et je ne socialisais pas avec les faiseurs de carrière. Je n'avais donc pas eu à réfléchir longtemps.
Après ce premier contact à Lima, Mahammed et moi avions continué nos échanges.
J'avais postulé donc aux offres d'emploi publiées quelques mois plus tard, après son départ de l'ONUDI. Le processus de recrutement avait duré un an, avec huit rounds d'interviews— y compris des séquences avec des psychologues ou avec des représentants du staff dont je voulais être le leader. Ma nomination à l'ONUDI et mon séjour au sein de cette merveilleuse institution m'avaient permis de densifier mon regard sur les grandes questions internationales et de renouveler mon métabolisme. Elle m'avait apporté aussi les nombreuses externalités positives qu'offre la vie à Vienne. Je la dois d'abord à Mahammed.
Tout chez cet homme était inhabituel. Sa bonté étrange chez un cadre africain de gros calibre suscitait de la culpabilité et finissait par être contagieuse. Sa chaleur était énergisante, son regard toujours vrai et profond. Ses yeux surchargés d'attention pour son interlocuteur ôtaient toute envie de dire des bêtises. Sa foi en l'Afrique et son sens de nos responsabilités d'« élites » privilégiées était intimidants.
Il parlait avec une ardeur qui reflétait son enthousiasme et son sérieux. Sa vérité intérieure surgissait de chaque syllabe, même humoristique, qu'il prononçait avec une franchise déconcertante.
Généreux et humble, il avait une grande idée de la responsabilité des Africains qui ont eu la bonne fortune d'aller à l'école et de se confronter à d'autres manières de voir et de faire. Il aimait le mouvement et la remise en question de soi. C'était une hygiène de vie. « Jaar jaar ! ...» : le parcours, me disait-il en wolof pour expliquer la nécessité d'avoir un itinéraire, une trace.
En sa présence, le temps s'étirait : l'échange était toujours intense, la parole lumineuse et le silence exaltant. Toute discussion économique avec lui-sur la dette ou sur la politique monétaire était une exploration des espaces ignorés, comme si on déambulait ensemble dans une grande maison fascinante et inconnue pour y ouvrir ensemble des armoires et des tiroirs abandonnés et y découvrir ensemble des poupées russes. C'était un exercice d'humilité, un défi pour le Bantou porteur de semi-certitudes que je suis...
Pas un grain de la frivolité et de l'agitation immobile qui donnent à beaucoup d'entre nous le faux sentiment d'avoir « réussi » leur vie. Un jour où je suis à Dakar, il promet de passer me chercher pour aller prendre un vers. Je l'attends devant l'hôtel Savanah où des véhicules divers se garent toutes les minutes. Il est en retard. Pas de problème : un homme d'Etat gère constamment les urgences mystérieuses de la République. Pendant que je l'attends, un véhicule garé depuis longtemps pas loin « fait des appels de phare ». Je ne m'en offusque pas : nous avons l'esprit magique et le sens du spectacle. Au bout de quelques minutes, le chauffeur de ce voiture ambiguë ouvre lentement la portière et descends : c'était Mahammed, qui m'attendait depuis un moment et il conduisait lui-même son véhicule !
« Tu gâtes le métier de Premier ministre », lui di-je étonné par tant d'incivilité. Chez nous et ailleurs, ça ne se passe pas comme cela. Un haut dignitaire de la République ne s'abaisse pas à conduire. Il sourit, me tape sur l'épaule, et m'emmène dans un café de la ville où tous les employés ne se gênent pas pour le tutoyer en lui faisant la conversation. Les douleurs et les trahisons qui constituent la trame de nos vies intrinsèquement misérables par-delà nos pouvoirs d'achat supposés n'ont jamais ébranlé la fine conscience que Mahammed avait de notre devoir de vivre. De vivre pour autrui pour se donner, peut-être, une raison valable d'exister. Même lorsqu'il s'est parfois retrouvé dans ce lieu inévitable où la vie nous renvoie comme un miroir nos impossibilités, « l'en-commun du grand désenchantement » (comme l'énonce Patrick Chamoiseau), Mahammed est demeuré stoïque dans la foi.
De temps à autre, les mauvaises nouvelles me parviennent avec un acharnement cynique. Comme celle reçue le 5 avril m'annonçant son décès. J'ai parlé hier avec Caty, sa lumineuse épouse bien-aimée. Elle m'a dit : « Mahammed était mon guide, mon conseiller, mon ami, mon mari, mon tout. Il était un homme parfait, j'ose le dire. »
Mahammed Boun Abdallah Dionne, mon grand-frère, a été inhumé ce jour, 10 avril 2024 à Touba.
par Mouhamadou Sall
L’HYDROGÈNE, LA SOLUTION VERS UN MONDE NET ZÉRO CARBON
Alors que les conséquences du réchauffement planétaire se font de plus en plus sentir avec leur cortège de catastrophes, il devient urgent de repenser notre modèle énergétique
Relever le challenge de l’Energie et du Numerique ou s’enfoncer dans la dépendance et le sous-développement :
Cet article aborde l’un des deux enjeux majeurs actuels à relever obligatoirement : les enjeux climatiques et environnementaux vers un monde décarboné. Un second article à venir aborde les enjeux du numérique.
Gaz à effet de serre
Les gaz à effet de serre, naturellement présents dans l’atmosphère, font office de paroi absorbant une partie de la lumière du Soleil et de la chaleur émise par la Terre et, de ce fait, garantissent les conditions de la vie sur notre Planète.
Sans ces gaz, la température moyenne globale à la surface de notre planète serait froide (environ -18 °C).
L’activité humaine génératrice de gigantesques quantités de certains gaz, et l’accumulation de nouvelles substances entrainent un dérèglement de l’équilibre naturel provoquant un réchauffement et un changement climatique qui mettent en danger le devenir des êtres humains et de toute autre forme de vie sur notre Planète.
D’après les Nations Unies les combustibles fossiles, à savoir le charbon, le pétrole et le gaz sont responsables de l’effet de serre :
plus de 75 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre
près de 90 % de toutes les émissions de dioxyde de carbone.
Aussi, la transition énergétique est -elle devenue un consensus à l’échelle mondiale pour assurer «le passage d’une société de consommation abondante d’énergies fossiles à une société consommatrice d’Energie renouvelable ou d’Energie faiblement carbonée. »
Feuille de route de l’AIE (Agence Internationale de l’Energie) Zero carbone en 2050« Net Zéro by 2050 »
L’AIE propose une feuille de route mondiale pour la décarbonation du secteur de l’énergie « Net Zéro by 2050 » : Net Zero by 2050 – Analysis - IEA. A. Il est donc recommandé d’utiliser toute ressource qui ne produit pas de gaz carbonique (ou CO2) lorsqu’elle produit de l’énergie.
Energie renouvelable ou faiblement carbonée.
Les énergies renouvelables provenant de sources dont le renouvellement naturel est assez rapide pour qu'elles puissent être considérées comme inépuisables à l'échelle du temps humain sont :
Énergie éolienne (terrestre et en mer)
Énergie solaire (photovoltaïque, thermique et thermodynamique)
Biomasse
Énergie hydraulique
Géothermie
Il est à noter que toutes les sources d’énergie renouvelables existantes sont exemptes d’émission de carbone, à l’exception de la biomasse qui émet un gaz CO2 local mais absorbé par les plantes ce qui contribue à la photosynthèse (absorption de CO2 et production d'oxygène (O2)).
Forte demande en énergie, de l’Afrique, horizon 2050
Selon OCDE (l’organisation de la Coopération et du Développement Economique) la croissance de la demande mondiale d’énergie n’est plus portée par les pays développés, mais par les pays émergents (la Chine, l’Inde et le Brésil) et aussi, d’ici 2050, par l’Afrique qui devrait connaître le taux de croissance urbaine le plus rapide du monde ce qui , en corollaire, entrainerait une forte demande croissante en Energie.
L’Hydrogène comme Solution vers un monde zéro émission CO2
Les projets à grande échelle qui s’appuie sur l’usage de l’hydraulique, des panneaux solaires et des éoliennes requièrent beaucoup d’espace qui peuvent impacter négativement sur l’environnement.
Eu égard aux besoins croissants en Energie, la solution durable pour atteindre les objectifs climatiques, vers un monde zéro émission de CO2, repose en grande partie sur l’hydrogène comme source d’ énergie:
Hydrogène naturel ou Hydrogène blanc
Hydrogène vert : produit par des énergies renouvelables telle que les éoliennes et les panneaux solaires. La seule émission qui en résulte serait de l’eau potable !
La fusion thermonucléaire, fondée sur les isotopes de l’hydrogène à l’état de recherche mais dont l’issue est certaine
L’hydrogène naturel ou natif (H2), ou hydrogène blanc
L’hydrogène a toujours été considéré comme un « vecteur énergétique » qui, contrairement aux énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon), ne peut être produit qu’à partir d’une autre source d’énergie.
Cependant, la découverte de puits d’hydrogène naturel, ces dix dernières années, ouvrent des nouveaux axes de développement.
L’origine et l’étendu des ressources en hydrogène naturel dont des traces ont été trouvées dans plusieurs endroits de l’écorce terrestre et dans les océans sont en cours d’étude.
Il est à noter que le premier puits a été découvert à proximité de Bourakébougou, au Mali. Depuis plusieurs années, il alimente ce village en électricité.
Entre autres applications de l’Hydrogène : La pile à Hydrogène
Entre autres applications de l’hydrogène : la pile à hydrogène. La pile à hydrogène utilise l’hydrogène et l’oxygène comme combustibles et produit directement de l’Energie en fournissant de l’eau et de la chaleur.
La production de pile à hydrogène, partant de l’hydrogène blanc (après évaluation de l’étendue des ressources) et de l’hydrogène vert, est un enjeu majeur pour une alternative aux énergies fossiles pour les carburants qui alimentent les transports.
Fusion nucléaire ou reproduction de soleil artificiel dans les centrales électriques
La fusion nucléaire, objet de recherche depuis environ 70 ans, semble être la solution comme source d’énergie durable illimitée. Il s’agit de reproduire du soleil artificiel, dans les centrales électriques, en utilisant une source d'énergie sans limite et sans risque de déchet à vie longue.
La fusion nucléaire est une énergie propre qui use d’un combustible quasi inépuisable, sans carbone ni déchets à longue durée.
Le principe de la fusionnucléaire consiste à faire fusionner deux noyaux atomiques légers d'hydrogène pour en créer un lourd, de l'hélium, afin de libérer de l'énergie. La fusion nucléaire n’émet pas de gaz à effet de serre mais de l’hélium (He) stable.
Par opposition, le principe de la fission nucléaire, utilisée dans les centrales nucléaires actuelles, qui consiste à rompre des liaisons de noyaux atomiques lourds radioactifs entrainant la pollution radioactives
La fusion nucléaire utilise comme source d’énergie des atomes légers isotopes de l’hydrogène qui constituent un carburant quasi inépuisable :
le Deutérium , disponible en quantité illimitée dans la mer
le Tritium , qui n’existe pas à l’état naturel. Il est extrait du lithium qui est présent dans l’écorce terrestre, et à l'état de traces, dans les océans.
D’évidence la mise en œuvre de la fusion est complexe en particulier :
atteindre une température très élevée de l’ordre de 100 Millions de degrés soit 10 fois plus qu’au cœur du soleil
maintenir le plasma (milieu totalement ionisé) sur la durée.
Deux méthodes de fusion sont utilisées pour atteindre le seuil de rentabilité énergétique à savoir ; libérer une énergie de fusion supérieure à celle produite pour amorcer la réaction.
Fusion par confinement magnétique
Fusion par confinement inertiel
Fusion par confinement magnétique.
Les atomes légers d'hydrogène (deutérium et tritium) sont chauffés et le plasme obtenu est confiné par des champs magnétiques intenses à l’aide d’aimants.
Cette configuration est la plus proche d’un futur réacteur à fusion destiné à fournir de l’électricité. Elle est celle utilisée par plusieurs projets dont le projet ITER issu de la coopération internationale qui a débuté dans les années 80.
Le projet ITER regroupe 35 pays dont les Etats-Unis, l'Union européenne le Japon, la Chine, la Corée du Sud ITER - une énergie pour notre avenir
Le réacteur ITER devrait générer son premier plasma au début des années 2030.
Fusion par confinement inertiel.
Des lasers de très forte énergie sont envoyés à l'intérieur d'une capsule cylindre, de la taille d'un dé à coudre, contenant l'hydrogène.
Le but de cette méthode est de démontrer le principe physique de la fusion nucléaire.
Cette méthode est utilisée par le NIF (National Ignition Facility,) un laser de recherche extrêmement énergétique, construit par le laboratoire américain LLNL (Laboratoire national Lawrence Livermore). Laboratoire national Lawrence Livermore — Wikipédia (wikipedia.org)
Le 5 décembre 2022, le NIF a atteint pour la première fois le seuil de rentabilité énergétique où l'énergie produite est supérieure à l'énergie consommée. Cet exploit a été renouvelé le 07 août 2023
Émergence de startups en Fusion
Aujourd’hui, la course à la fusion fait rage. En raison de l’évolution technologique, en plus des projets internationaux et nationaux, on assite, dans la course, à une émergence de starts up.
Les enjeux de la transition énergique et celle du numérique sont une chance à saisir pour les pays en développement et pour l’Afrique en particulier.
L’hydrogène est la source d’Energie incontournable à l’horizon 2050. Tel est le message de Cheikh Anta il y a plus de 60 ans.
L’évolution technique a brisé les frontières entre les pays et favorisé le partage du savoir, du savoir-faire et du faire-savoir à travers le cyber espace, ce qui offre l’opportunité pour l’Afrique et le Sénégal en particulier d’être des références techniques mondiales à l’image des GAFAM (Google Facebook, Amazon, Apple, Microsoft).