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28 juin 2025
L'UNION AFRICAINE CONDAMNE AVEC FERMETÉ L'INCURSION ISRAÉLIENNE À RAFAH
L'armée israélienne a déployé des chars mardi dans Rafah, pris le contrôle du passage frontalier avec l'Egypte, pays hôte de pourparlers de la "dernière chance" en vue d'un accord de trêve associé à la libération d'otages.
L'Union africaine a condamné mercredi l'incursion de l'armée israélienne à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, et appelé la communauté internationale à "stopper l'escalade meurtrière", dans un communiqué.
"Le président de la Commission de l'Union africaine Moussa Faki Mahamat exprime son extrême préoccupation devant la guerre entreprise par Israël à Gaza qui entraîne, à chaque instant, morts massives et destructions systématiques", est-il indiqué dans ce communiqué publié dans la nuit de mardi à mercredi.
"Il condamne avec fermeté l'extension de cette guerre au passage de Rafah, unique couloir pour l’aide humanitaire" et "appelle l'ensemble de la communauté internationale à coordonner efficacement l'action collective pour stopper cette escalade meurtrière", indique encore l'organisation.
L'armée israélienne a déployé des chars mardi dans Rafah, pris le contrôle du passage frontalier avec l'Egypte, pays hôte de pourparlers de la "dernière chance" en vue d'un accord de trêve associé à la libération d'otages.
Alors que les deux principaux points d'accès à l'aide humanitaire (Rafah et Kerem Shalom) étaient fermés, l'armée israélienne a toutefois annoncé mercredi la réouverture du point de passage de Kerem Shalom pour faire "entrer l'aide humanitaire" dans la bande de Gaza, quatre jours après sa fermeture consécutive à des tirs de roquettes sur la zone.
Mardi, le secrétaire général des Nations unies Antonio Gutterres a réclamé la "réouverture immédiate" des points de passage de Rafah et Kerem Shalom, en jugeant leur fermeture "particulièrement néfaste pour la situation humanitaire déjà désespérée".
DES FEMMES SYNDICALISTES PLAIDENT POUR LA RATIFICATION DE LA CONVENTION C190 DE L’OIT
”Nous réclamons l’égalité des chances si les compétences sont égales. A responsabilité égales, rémunérations égales”, a dit Yaye Khady Dia Samba, secrétaire générale nationale du Syndicat des agents de l’administration publique et parapublique.
Mbour, 8 mai (APS) – Plusieurs femmes syndicalistes ont plaidé, mardi, pour la ratification de la convention C190 sur la violence et le harcèlement en milieu de travail, de l’organisation internationale du travail (OIT), a constaté l’APS.
”Le constat est que nous les femmes, nous subissons plus, raison pour laquelle nous avons porté le plaidoyer. Parce que nous pensons qu’il est temps que la convention C190 soit ratifiée“, a souligné Yaye Khady Dia Samba, secrétaire générale nationale du Syndicat des agents de l’administration publique et parapublique, affilié à la CNTS.
Elle participait à un atelier de renforcement de capacités des femmes des centrales syndicales sur les techniques du dialogue social et de la négociation collective, dans le cadre du Plan national de renforcement du dialogue social (PNRDS).
”Nous réclamons l’égalité des chances si les compétences sont égales. A responsabilité égales, rémunérations égales”, a-t-elle ajouté, précisant que cette pratique tarde toujours à être matérialisée.
Le ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les Institutions, Yankhoba Diémé, a rassuré que ”le travail est en train d’être fait“.
Selon lui, ces sujets seront abordés dans le cadre du dialogue social et de la revue du Code du travail, afin d’épouser les orientations des nouvelles autorités.
L’officiel estime qu’en raison du caractère “systémique” du problème, il doit être traité en partant de l’employeur jusqu’au gouvernement, en passant par l’employé et le syndicat .
Déplorant l'”absence de dialogue franc” entre les différents acteurs, Mme Dia estime que ”l’accès des femmes aux instances est une bataille interne que doivent mener les femmes syndicalistes au sein des centrales syndicales”.
Cela permettra, a-t-elle dit, de réajuster l’arsenal juridique et d’éviter le maximum de conflits” dans les lieux de travail.
Yankhoba Diémé a assuré dans ce sens que les nouvelles autorités prendront toutes leurs responsabilités pour relever le défi.
DEMANDE D’INTÉGRATION À L’IFAN, LE PR ISMAÏLA MADIOR FALL CLARIFIE SA POSITION
Le Pr Fall considère qu’à son retour à l’Université, il serait plus utile à la communauté universitaire en dirigeant des recherches sur divers sujets portant sur les politiques publiques et la gouvernance.
Le Pr Ismaïla Madior Fall a estimé nécessaire de fournir des clarification sur la question de son intégration à l’IFAN même s’il estime que la récente déclaration du porte-parole du Recteur de l’UCAD, le Pr Mbaye Thiam, a apporté des éclaircissements allant dans ce sens.
Fort d’une expérience significative ayant formé une cinquantaine de docteurs et de professeurs agrégés, présidé le concours d’agrégation de droit public du CAMES et acquis une expérience gouvernementale décennale, le Pr Fall considère qu’à son retour à l’Université, il serait plus utile à la communauté universitaire en dirigeant des recherches sur divers sujets portant sur les politiques publiques et la gouvernance, plutôt que de dispenser des enseignements sur des disciplines classiques déjà assurées de manière remarquable par les professeurs qu’il a formés.
Il propose ainsi de limiter ses activités d’enseignement à la FSJP, complétant éventuellement par des conférences de méthode et des cours sur des aspects pratiques non abordés par les enseignements théoriques.
Pour cela, Ismaïla Madior Fall dit soumettre une demande au Recteur, dont le début d’instruction a suscité des réactions de syndicalistes. Le Pr Fall rappelle alors l’histoire intellectuelle et la vocation pluridisciplinaire de l’IFAN, ainsi que sa vocation hospitalière qui a forgé sa réputation.
Il critique également les syndicalistes du SUDES qui ont exprimé leur opposition à sa démarche, les accusant « d’ignorer les règles régissant le statut des enseignants-chercheurs ou d’être de mauvaise foi. »
Il souligne que le Recteur ne peut pas, et ne veut pas, l’affecter proprio motu à l’IFAN, mais doit soumettre sa demande aux instances délibérantes des deux institutions pour avis avant de prendre une décision.
En cas de divergence d’avis, le Pr Fall s’engage à « assumer sa charge de professeur titulaire de classe exceptionnelle d’une demi-journée par semaine, tout en disposant de son temps libre. »
Il appelle à respecter les usages et la liberté académiques, soulignant que les règlements de comptes personnels n’ont pas leur place à l’université et que les oppositions doivent être exprimées dans les instances appropriées.
SAINT-LOUIS, UNE PIROGUE TRANSPORTANT DES MIGRANTS INTERPELLÉE
La Base navale nord, a interpellé, mardi au large de Saint-Louis, une pirogue transportant 67 candidats à l’émigration irrégulière, a-t-on appris de la Marine nationale sénégalaise.
‘´La Base navale nord a interpellé, ce jour, au large de Saint- Louis, une pirogue transportant 67 candidats à l’émigration irrégulière en provenance de pays de la sous-région’´, a écrit la Marine nationale sur le réseau social X.
La Marine nationale est une composante navale des Forces armées du Sénégal.
Elle a pour mission d’assurer la souveraineté du Sénégal dans sa Zone économique exclusive. Elle surveille aussi l’espace maritime national.
REDDITION DES COMPTES, CE QUE BIRAHIM SECK A DEMANDÉ À DIOMAYE
"Ne faiblissez jamais dans l'objectif de reddition des comptes tel que décliné dans votre adresse du 3 avril 24", a-t-il dit.
Les mesures prises par le gouvernement en place, liées à la gouvernance et la reddition des comptes, suscitent l’intérêt de nos concitoyens. Birahim Seck du Forum Civil a même interpellé le président Diomaye Faye. Il lui demande de ne pas lever le pied.
«M. le Président Bassirou Diomaye Faye les rapports publiés méritent des traitements administratif et judiciaire appropriés», a signalé le coordonnateur du forum civil. Et d’enchainer : «Ne faiblissez jamais dans l'objectif de reddition des comptes tel que décliné dans votre adresse du 3 avril 24.» M. Seck de signaler au chef de l’Etat, qu’un des corps de contrôle n’a pas encore publié son rapport. «Pour rappel, l'IGE n'a pas encore publié ses rapports échus», dit-il.
ABDOURAHMANE DIOUF REÇOIT LES DOLÉANCES DES ÉTUDIANTS
"Nous voulons l’achèvement des travaux en cours du campus social et ceux du complexe sportif de l’université, un accompagnement financier pour équiper le laboratoire de l’université."
Les étudiants de l’Université Amadou Mactar Mbow (UAM) ont été reçus par le ministre de l’Enseignement supérieur. Ils ont exposé leurs doléances à monsieur Abdourahmane Diouf. «Nous voulons l’achèvement des travaux en cours du campus social et ceux du complexe sportif de l’université, un accompagnement financier pour équiper le laboratoire de l’université. Nous avons besoin d’un renforcement de notre service médical pour des soins de santé de qualité. Nous réclamons aussi le remboursement de nos frais médicaux qui constituent un réel fardeau pour nous», a affirmé Lamarana Ba, leur porte-parole.
En réponse aux étudiants, le ministre les demande de mettre à profit les atouts de leur université pour éviter toute perturbation et de se concentrer exclusivement sur leurs études pour réaliser leurs performances.
par Macky Sall
LE SYSTÈME FINANCIER INTERNATIONAL APPROFONDIT LES INÉGALITÉS
Notre accès au capital est à la fois restreint et scandaleusement onéreux. Nos politiques fiscales et monétaires sont dictées, de fait, par des banques centrales lointaines. Nous n'avons pas voix au chapitre
Dans une tribune publiée le 8 mai 2024 sur le site de Context, une plateforme de la Thomson Reuters Foundation consacrée au changement climatique, aux impacts des technologies sur la société et aux économies inclusives, Macky Sall, l'ancien président devenu Envoyé spécial pour le Pacte de Paris pour les peuples et la planète depuis la fin de son mandat, dénonce le système financier international.
"Lorsque je réfléchis à mes 12 années passées en tant que président du Sénégal, une leçon se détache : à quel point le système financier international est déloyal envers les pays en développement comme le mien. Peu importe la solidité de nos politiques économiques, nous sommes considérés comme un pari risqué. Notre accès au capital est à la fois restreint et scandaleusement onéreux. Nos politiques fiscales et monétaires sont dictées, de fait, par des banques centrales lointaines. Et quand nous essayons de protester, nous découvrons que nous n'avons pas voix au chapitre.
Il a fallu une pandémie, et l'implosion économique qui a suivi, pour que ces failles deviennent visibles pour tous. Cela a conduit les Nations Unies et le Fonds Monétaire International (FMI) à appeler à un nouveau « moment de Bretton Woods » : une réforme en profondeur des institutions financières internationales.
Quatre ans plus tard, avec le Covid sous contrôle et une fragile reprise économique mondiale en cours, l'élan réformiste risque de s'estomper au fur et à mesure que le sentiment d'urgence s'estompe.
Mais pour la plupart d'entre nous dans le monde en développement, ces efforts ont été insuffisants. Les multiples crises auxquelles nous sommes confrontés n'ont pas disparu. Au cours des trois dernières années seulement, il y a eu 18 défauts souverains dans 10 pays en développement - plus que tous les défauts de paiement de la dernière décennie réunis.
Les inégalités mondiales continuent de croître
Selon la Banque mondiale, 60% des pays à faible revenu courent un risque élevé de surendettement ou y sont déjà. Les paiements d'intérêts de ces pays ont quadruplé au cours des 10 dernières années alors que les taux d'intérêt mondiaux ont bondi.
Pour honorer le remboursement de leur dette, les pays à faible revenu réduisent les dépenses dans l'éducation, la santé et autres services publics. Ce faisant, ils sacrifient aussi leur droit à un avenir meilleur.
L'Afrique paie désormais davantage en service de sa dette qu'elle ne consacre à investir dans la résilience climatique, estimée à 50 milliards de dollars par an. Sa dette extérieure a atteint 824 milliards de dollars en 2021, les pays y consacrant 65% de leur PIB pour rembourser ces obligations.
Lors des réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI cette année, le FMI a mis en garde contre la croissance des inégalités mondiales, avec « les pays les plus pauvres qui s'éloignent encore davantage ».
Le besoin de rendre le système financier international plus équitable, plus réactif aux besoins réels du monde en développement, et plus représentatif de la communauté mondiale, est plus urgent que jamais.
L'année dernière à Paris, lors d'un sommet mondial convoqué par le président français Emmanuel Macron, 32 pays dont le Sénégal se sont mis d'accord sur le Pacte de Paris pour les peuples et la planète (P4).
Nos objectifs sont clairs : créer un monde où la pauvreté a été éradiquée et la planète préservée, et où les pays vulnérables sont mieux armés pour faire face aux crises. Pour ce faire, nous visons à mobiliser toutes les sources de financement, ce qui explique pourquoi la réforme du système financier international est au sommet de notre agenda.
Nous savons que de nombreuses institutions partagent nos objectifs et que nous ne souhaitons pas dupliquer leurs efforts. Au contraire, nous plaidons pour une nouvelle approche, que j'appelle le 'multilatéralisme inclusif'.
Nous cherchons à rassembler le plus de pays possible, de tous les continents et niveaux de revenus, en surmontant les divisions - Est contre Ouest, Nord global contre Sud, pays verts contre pollueurs - qui ont nui aux initiatives par le passé.
Réécrire les règles de la finance mondiale
En tant que plateforme, nous pouvons d'ores et déjà pointer certains progrès. Par exemple, notre campagne en faveur d'une plus grande représentation des pays en développement dans la gouvernance des institutions financières internationales commence à porter ses fruits.
En octobre dernier, les membres du FMI ont approuvé l'élargissement de son Conseil d'administration pour inclure un troisième représentant africain sur 25, ce qui contribuera à renforcer la voix du continent dans les affaires économiques et financières.
Mais il nous reste encore un long chemin à parcourir.
Nous encourageons également les gouvernements à exiger des agences de notation des critères objectifs, transparents et mesurables dans l'évaluation du risque souverain.
Des recherches menées par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) montrent que ces agences attribuent systématiquement des notations de risque plus élevées aux pays pauvres, indépendamment des réalités économiques sur le terrain.
Cela a abouti à une situation où, en moyenne, les pays africains paient quatre fois plus pour emprunter que les États-Unis et huit fois plus que les économies européennes les plus riches. Notre accès au financement du développement et du climat dépend de la fin de cette discrimination financière.
Un autre objectif est d'attirer au moins un euro de financement privé pour chaque euro de financement public dépensé dans le développement, le climat et la nature.
Nous invitons davantage de pays à rejoindre le Pacte de Paris pour réécrire les règles de la finance mondiale, donner aux pays en développement une plus grande influence dans les institutions financières internationales et mobiliser le financement pour une croissance durable.
Ce faisant, nous espérons créer un nouvel ordre financier mondial inclusif et à la hauteur des enjeux du 21ème siècle."
ENCORE UNE!!!
L’histoire se répète encore sur la relation entre aides ménagères et enfants avec l’actualité qui secoue la toile. Les parents sont encore visés par cette histoire d’une nourrice qui a choisi d’assouvir ses pulsions sur un bébé de 11 mois
L’histoire se répète encore sur la relation entre aides ménagères et enfants avec l’actualité qui secoue la toile. Les parents sont encore visés par cette histoire d’une nourrice qui a choisi d’assouvir ses pulsions sur un bébé de 11 mois, relatée par le quotidien “Les Echos”.
Heurtées par la mauvaise nouvelle qu’elles viennent d’apprendre, ces trois mères de familles ont un point en commun, c’est d’avoir fait le choix de rester à la maison pour prendre soin de leurs enfants au prix de suspendre leur carrières professionnelles.
Les mots sortent difficilement, les visages peureux, le trio se pose des questions. “Ça s’est passé où ? Quand est-ce que ces faits ont eu lieu ? Un bébé de 11 mois ? Un garçon ou une fille? ”, tout est flou dans leurs têtes.
Après quelques secondes d’échanges entre parents, exprimant ainsi leur choc, les femmes s’apprêtent maintenant à s’accrocher à notre micros.
“Personnellement je n’ai pas confiance aux bonnes même si j’en ai à la maison. j’ai fait le choix de rester à la maison jusqu’à ce que mes enfants grandissent. La tendance pour les femmes d’aujourd’hui c’est d’aller travailler, toutes comme leurs maris mais moi je préfère suspendre mes activités professionnelles le temps de bien m’occuper de mes enfants et après si le temps nous le permet, on reprend le boulot si non on laisse tomber”, a déclaré Mme Thiam.
Même son de cloche pour Aicha Diédhiou qui préconise aux parents “d’avoir toujours un mauvais pressentiment à propos de nos enfants et les bonnes qui sont presque toute la journée ensemble à la maison. C’est d’ailleurs à cause de ce mauvais pressentiment que j’ai sur les bonnes que j’ai décidé de ne pas chercher du travail. Pourtant, je peux bien enseigner dans les écoles coraniques parce que je suis diplômée en la matière”.
Cette pratique malsaine de certaines nourrices qui développe dans les foyers appelle à une prise de conscience partagée entre les aides ménagères et les maîtresses de maison car, selon toujours Aicha Diédhiou, “les aides ménagères sont aussi responsables que leurs patronnes parce qu’elles sont payées pour cela. Donc, elles ont l’obligation de respecter les consignes qu’on leur donne. Les maîtresses de maison aussi doivent se ressaisir parce qu’il est anormal qu’une mère de famille reste au travail toute la journée sans avoir des nouvelles de ses enfants sous prétexte que la bonne va faire son travail”.
Technicienne de surface dans un immeuble à Dakar, Adama Gning dit avoir confié son enfant à sa grand-mère, mais cela ne la rassure guère. En effet, d’après elle “seule une mère peut prendre soin de son enfant car gérer un enfant est une pratique très complexe avec beaucoup de risques. Pour les bonnes, si ce n’est pas pour des choses de ce genres, elles se comportent pour la plupart comme des bourreaux des enfants”.
LE NOUVEAU DÉFI DE PAPE ALÉ NIANG
Lanceur d'alerte intrépide des scandales d'Etat, PAN collectionne les séjours en prison. Sa nomination aux commandes de la RTS surprend. Saura-t-il conjuguer engagements et rigueur déontologique à la tête de cette grande maison ?
Pape Alé Niang, nouveau directeur général de la RTS, a toujours été un personnage clivant qui n’a jamais hésité à assumer ses opinions et ses points de vue. Une posture qui, selon ses détracteurs, va à l’encontre du principe d’objectivité qui est la base du métier de journaliste. Depuis ses débuts à Sud Banlieue en passant par la 2STV et finalement à la RTS, Pape Alé Niang (Pan) s’est imposé dans le paysage médiatique sénégalais comme un des plus farouches ‘’opposants’’ à Macky Sall qui l’a emprisonné plusieurs fois. Une situation qui n’a pas fait fléchir ce chevalier blanc prêt à lutter contre l’injustice et la corruption.
‘’Je refuse tout soin et je suis prêt à en assumer toutes les conséquences’’, dit Pape Alé Niang dans un de ses vidéos sur sa chaîne YouTube, à la suite de sa libération le 10 janvier 2023. Le journaliste est alors emprisonné pendant plusieurs jours pour diffusion de fausses nouvelles et indique aux yeux de l’opinion publique sénégalaise de sa détermination à aller jusqu’au bout de ses idées.
Pape Alé Niang, Directeur de Dakar Matin, a été inculpé, le 9 novembre 2023, entre autres, pour ‘’divulgation d’informations non rendues publiques par l’autorité compétente de nature à nuire à la défense nationale’’, de ‘’recel de documents administratifs et militaires’’ et de ‘’diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques’’. Cette inculpation suivie d’une détention avait déclenché une levée de boucliers de tous les organismes de droits et de la Coordination des associations de presse (Cap). Cette mobilisation avait abouti à l’élargissement de l’ancien journaliste de la 2STV, mais n’avait pas réussi à faire taire ses détracteurs qui l'accusent d’avoir troqué sa casquette de journaliste pour celle d’activiste et plus particulièrement de partisan de Pastef, le parti d’Ousmane Sonko.
Sa couverture de l’arrestation de ce dernier, sur son site Dakar Matin pour ‘’terrorisme, appel à l’insurrection et atteinte à la sureté de l’État’’ lui vaut son incarcération pour une dizaine de jours. Il n’en sortira qu’après une grève de la faim et un passage à l’hôpital, mais placé sous contrôle judiciaire.
Il faut dire que l’ex-pensionnaire de l’Issic a multiplié les séjours à la prison de Sébikotane, depuis le début de l’affaire Sweet Beauté. Pape Alé avait été arrêté en novembre et en décembre 2022, avant d’être libéré en janvier 2023, à la suite d’une grève de la faim. Des affirmations que ce dernier balaie d’un revers de main et rappelle souvent à ses détracteurs qu’il fut l’une des rares personnes à avoir été accepté dans l’entourage de Macky Sall, alors que ce dernier, opposant de Me Abdoulaye Wade, a été convoqué au commissariat central pour des questions de blanchiment d’argent en 2011.
En outre, ce titulaire d'une Maîtrise en sociologie à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar n’hésite pas à rappeler que son micro était ouvert à tous les opposants de Wade dans son émission sur la 2STV et qu’il n’a jamais été encarté chez les patriotes. Une manière pour ce membre de la Cellule Norbert Zongo (Cenozo), qui regroupe les journalistes d'investigation en Afrique de l'Ouest, d’indiquer le principe de la lutte contre l’injustice comme celle de l’affaire de corruption et de détournement de deniers publics qui mit fin à la carrière de l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall.
Pape Alé Niang refuse de voir son engagement se cantonner à la défense de la cause d’Ousmane Sonko avec qui il a tissé des liens d’amitié. Un rapport de confiance entre les deux hommes qui s’est traduit lors de la soirée électorale de la Présidentielle 2019.
Devant la presse nationale et internationale, le maire de Ziguinchor va dénoncer d’éventuelles fraudes perpétrées par le camp présidentiel, sur la base des informations fournies par de son ‘’ami’’.
Un lanceur d’alerte au cœur des scandales de la République
Ce quadragénaire s’est fait le spécialiste des révélations en tout genre sous le règne de Macky Sall. Malgré la présence d’un frère ainé au cœur de l’appareil étatique, Maguette Niang, directeur général du Budget au ministère des Finances, Pape Alé Niang s’est fait un devoir de faire tomber le régime de ‘’Niangal’’ Sall et n’hésite pas à cogner sur le président et certains pontes du régime.
Dans son livre ‘’Scandale au cœur de la République - Dossier Coud’’ en 2020, il n’a pas hésité à fouiller, sur la base du rapport 2014-2015 de l'Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), la gestion du Centre des œuvres universitaires de Dakar qu’il considérait comme l’un des plus gros scandales financiers sous l’ère Macky Sall.
Pape Alé Niang a toujours été un personnage indépendant et de nature têtue. ‘’Je peux aussi dire que Pan est une personne très joviale, un peu taquine à la limite. Mais dès qu’il croit en quelque chose, il va jusqu’au bout et il faut déployer une bonne capacité de persuasion pour le contraindre à renoncer. C’est un esprit téméraire et un peu rebelle qui se cache derrière ce syndicaliste qui n’a jamais hésité à monter au front pour défendre des collègues embastillés’’, soutient l’ancien directeur de Sud FM, Oumar Diouf Fall.
Doté d’une audace sans limites, il n'hésite pas à mettre le doigt sur des dossiers sulfureux de la République, comme celui de Locafrique au blanchiment d’argent opéré par certains membres éminents de la communauté libanaise au Sénégal, en passant par l’assassinat de Me Babacar Sèye. D'après plusieurs informations, ces enquêtes serviront de base de travail au livre d’Abdou Latif Coulibaly, son ancien professeur à l’Issic, consacré à cette affaire.
Un nouveau directeur général de la RTS à l’épreuve
Pape Alé Niang, qui n’a jamais été tendre avec la RTS, se trouve désormais propulsé à la tête de la grosse boite du Triangle Sud, provoquant l’incompréhension de certains employés qui auraient préféré un personnage moins clivant à la tête de la Radiotélévision du Sénégal.
Mais pour Mama Moussa Niang, secrétaire général de la section RTS du Syndicat des professionnels de l’audiovisuel public (Synpap), c’est un faux débat. ‘’Ce qui importe pour nous, c’est d’avoir un bon directeur capable de jouer le rôle de coordinateur, de capitaine’’, indique-t-il.
Pape Alé Niang a toujours été un homme engagé, qui n’a jamais hésité à défendre les opprimés et les victimes d’injustice, même au péril de sa vie, nous révèle son ancien patron à la radio Sud FM Oumar Diouf Fall. ‘’J’ai encadré Pape Alé Niang, quand il est fraîchement sorti de l’Issic. Il a affûté ses armes dans la station Sud Banlieue avec d’autres jeunes reporters comme Isseu Niang, Ndèye Marième Ndiaye, Abdoulaye Cissé et Fabrice Nguema. C’était un journaliste compétent, doté d’un bagage intellectuel et bosseur par nature. Il ne rechignait jamais à la tâche et était très dévoué à sa tâche. Il était présent dès 4 h pour faire la revue de presse avec l’équipe du matin’’, informe-t-il.
Combatif, Pan aime bousculer les hiérarchies et les codes de son métier qui rendent parfois routinier le travail de journaliste. ‘’En tant que rédacteur en chef de l’information, il nous incitait quotidiennement à faire des reportages et à délaisser les conférences de presse. Il ne voulait pas d’un journalisme passif’’, révèle un de ses reporters. Cette personne s’est toujours présentée comme quelqu'un d'indépendant, qui n’hésite jamais à vous dire la vérité en face, peu importe les conséquences. Une intransigeance qui va lui coûter sa place dans la chaîne d’El Hadj Ndiaye avec lequel il s’est brouillé à la fin de leur collaboration en 2019, après l’épisode Sud FM. Selon plusieurs rumeurs, le choix d’inviter le leader du Pastef, Ousmane Sonko, le 31 décembre 2018, lui a valu son licenciement à la 2STV. Une version contestée par le président-directeur général d’Origines SA qui évoque une succession de pieds de nez à son autorité de la part de son animateur fétiche qui a finalement justifié son licenciement.
Après un passage éclair à la Sen TV, cet homme marié réussit à mettre sur pied son propre site d’informations Dakar Matin, offrant une large tribune aux opposants du régime de Macky Sall.
Pour Oumar Diouf Fall, cette volonté de préserver sa liberté d’action et ses convictions profondes est si forte en lui qu’il n’hésitera pas à démissionner ou à aller au clash si on veut le forcer à faire des choses contraires à ses croyances.
Profession de foi d’un journaliste militant
La profession de foi de ce journaliste militant trône en première page sur son compte X : ‘’Je suis un journaliste sénégalais engagé pour les causes justes. Je me bats pour une véritable société démocratique ancrée dans la bonne gouvernance.’’ Une démarche qui a toujours été en adéquation avec sa dévotion pour le métier de journaliste.
Ainsi, d’après Ibrahima Lissa Faye, journaliste et fondateur du site en ligne Pressafrik qui l’a côtoyé au groupe Sud Communication, derrière ce petit homme à la carrure frêle et aux lunettes bien ajustées sur le nez, lui donnant un air de professeur, se cache un farouche combattant et défenseur de la presse. ‘’Je me souviens qu’on avait créé avec Habiboulah Fall, Papé Alé Niang et moi la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS) et lui était chargé des relations publiques. On s’est engagé corps et âme dans la lutte pour faire libérer Madiambal Diagne, patron du journal ‘le Quotidien’, en 2004. On peut dire qu’il a toujours fait du journalisme engagé. Je peux vous dire que c’est un homme très gentil et affable. Mais, par moments, il peut s’emporter’’, affirme le président de l’Association de la presse en ligne.
Pape Alé Niang s’est toujours présenté comme un chevalier blanc qui part en croisade contre l’autoritarisme et la gabegie. Ndèye Fatou Sy, son ancienne collègue, se souvient d’un journaliste toujours à l’affût d’informations de première main et si possible dérangeantes pour le pouvoir, fait-elle savoir dans le magazine panafricain ‘’Jeune Afrique’’. Depuis 2019, à travers son site en ligne Dakar Matin, Pape Alé Niang, à travers ses vidéos en wolof, a réussi à avoir un public fidèle et une forte communauté en ligne qui en fait l’un des journalistes les plus suivis sur le Net. Même si les principes de base du journalisme d’investigation sont parfois chahutés au profit de la recherche effrénée de scoops et de la volonté d’alimenter un narratif anti-pouvoir sous Macky Sall.
PUBLICATION DE LA LISTE DES NAVIRES DE PÊCHE PAR LE SÉNÉGAL, LA RÉACTION DE GREENPEACE AFRIQUE
Greenpeace Afrique salue la publication par le nouveau gouvernement sénégalais de la liste des navires autorisés à pêcher dans les eaux nationales, démontrant son engagement envers la transparence et la durabilité des ressources marines.
Greenpeace Afrique salue la publication par le nouveau gouvernement sénégalais de la liste des navires autorisés à pêcher dans les eaux nationales, démontrant son engagement envers la transparence et la durabilité des ressources marines. Cependant, tempère l’Ong dans un communiqué, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour assurer la durabilité de l’exploitation des ressources halieutiques.
« Depuis plus de quatre ans, Greenpeace et les communautés de pêcheurs ont mené des campagnes et produit des rapports sur la problématique de la transparence de la gestion des pêches au Sénégal. Greenpeace et l’une des demandes phare était la publication de cette liste. Greenpeace Afrique encourage vivement l’État du Sénégal à continuer sur cette lancée et à auditer le pavillons sénégalais et à adhérer à la Fisheries Transparency Initiative (FiTI), une initiative mondiale promouvant la transparence et la divulgation publique des informations sur la gouvernance des pêcheries. En rejoignant la FiTI, le Sénégal renforcera sa position de leader régional ainsi que son engagement dans la gestion durable et transparente des ressources naturelles et consolidera la confiance des citoyens et des acteurs de la pêche, » a déclaré Dr. Aliou Ba, responsable de la campagne Océan.
« Nous espérons qu’après la publication de cette liste, un solide mécanisme de suivi sera mis en place pour contrôler et s’assurer que la pêche s’effectue en toute légalité. Ce n’est que de cette manière qu’on pourra donner l’opportunité aux communautés d’avoir suffisamment de poisson et de vivre décemment de leurs activités. Greenpeace Afrique est prête à accompagner le nouveau gouvernement sénégalais dans ses efforts pour accroître la transparence et la durabilité dans le secteur de la pêche, » a poursuivi Dr Ba de Greenpeace Afrique.