SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
27 juin 2025
VERS L’ARRIVÉE D'AMADOU BÂ À L’ASSEMBLÉE
Mandataire du candidat Bassirou Diomaye Faye lors de l’élection présidentielle, Amadou Bâ est annoncé à l’Assemblée nationale. C’est pour y remplacer le député Birame Soulèye Diop, promu ministre dans le gouvernement du nouveau régime
Mandataire du candidat Bassirou Diomaye Faye lors de l’élection présidentielle, Amadou Bâ est annoncé à l’Assemblée nationale. C’est pour y remplacer le député Birame Soulèye Diop, promu ministre dans le gouvernement du nouveau régime. Si l’entrée de Bâ à l’Hémicycle est confirmée, cela serait la récompense pour un homme qui s’est beaucoup investi pour la cause du Pm Ousmane Sonko et Cie.
Amadou Bâ devrait faire son entrée à l’Assemblée nationale. Il va y prendre la place du député Birame Soulèye Diop, qui a été nommé ministre du Pétrole, de l’énergie et des mines. Suppléant sur la liste départementale de la Coalition Yewwi askan wi de Thiès, Bâ va occuper le siège de son camarade, précédemment président du Groupe parlementaire Yewwi askan wi. Ce remplacement est le résultat du principe de la parité et de la structure interne de la coalition.
Amadou Bâ a su montrer son expertise lors de moments critiques tels que la sélection des candidatures pour l’élection présidentielle. Démontrant ainsi ses qualités de débatteur, notamment dans le domaine de la Justice. Il s’est fait connaître du grand public fin 2023, lorsque l’actuel Président, alors emprisonné, l’avait choisi pour être son mandataire.
L’ancien régime a mis en œuvre diverses stratégies validées par le Conseil constitutionnel. Cependant, grâce à l’intervention de Amadou Bâ, les tentatives de l’ancien régime pour empêcher la candidature de Bassirou Diomaye Faye, alors détenu, d’être validée par le Conseil constitutionnel ont été déjouées par ce responsable du parti Pastef. Permettant ainsi à l’actuel Président du Sénégal de participer à l’élection présidentielle et de la gagner.
Amadou Bâ n’a pas obtenu de poste ministériel, ni de rôle auprès du Président actuellement en fonction. Une réalité prenant à contre-pied les prédictions de certains observateurs, qui voyaient en lui un futur ministre ou un acteur majeur au sein du gouvernement actuel.
L’arrivée de Amadou Bâ à l’Assemblée nationale est donc anticipée avec intérêt, étant donné qu’il pourrait apporter une contribution enrichie aux discussions et débats portant sur des enjeux pour le Sénégal. D’autant que l’Hémicycle va jouer un rôle plus qu’important durant la mandature du Président Diomaye Faye, tant il a promis des réformes sur la Justice, la politique, le social, entre autres. Si ce remplacement est confirmé, Bâ jouera sans doute un rôle important dans la formulation des politiques publiques du Président Bassirou Diomaye Faye et le renforcement de la démocratie dans le pays, selon Senego.
AUTOROUTE À PÉAGE MBOUR-FATICK-KAOLACK, LE PASSAGE A PROBLEMES
Les habitants du village de Diob Ndoffène, situé dans la commune de Diouroup, département de Fatick, se plaignent de l’étroitesse du tunnel de l’autoroute à péage Mbour-Fatick-Kaolack traversant la localité, le jugeant inadapté à leurs déplacements.
Les habitants du village de Diob Ndoffène, situé dans la commune de Diouroup, département de Fatick, se plaignent de l’étroitesse du tunnel de l’autoroute à péage Mbour-Fatick-Kaolack traversant la localité, le jugeant inadapté à leurs déplacements. Lors d’un point de presse, ils ont réclamé la modification de ce tunnel afin de pouvoir vaquer librement à leurs occupations, comme promis par les responsables dudit projet.
Selon Robert Diouf, membre du Collectif de gestion des problèmes du village, dans le cahier des charges, il est clairement indiqué que ce passage n’est pas destiné aux populations, mais sert de conduite d’eau. «Alors, je vous demande comment nous allons nous déplacer pour rallier les autres localités. Ce tunnel ne nous permet pas de vaquer à nos occupations.
Une charrette chargée de paille de mil ne peut pas y passer, sans parler des camions chargés de sable ou de béton», a-t-il souligné.
Autre souci : «une fois les travaux terminés et les clôtures installées le long de la route, nos troupeaux ne pourront plus circuler librement», se désole-t-il.
Dans la foulée, il lance une alerte aux autorités compétentes à corriger cette anomalie. «Nous n’avons pas besoin d’une conduite d’eau, mais d’un pont avec une hauteur qui nous permettra de vaquer normalement à nos occupations. Nous ne sommes pas en conflit avec les autorités qui sont au courant de notre préoccupation et nous avons récemment rencontré notre maire Tamsir Faye», a-t-il déclaré.
Pour Sémou Diouf, membre du collectif, les responsables de l’autoroute n’ont pas tenu leurs promesses. «Lorsqu’ils nous ont rencontrés pour nous présenter le projet, ils nous avaient promis qu’il n’y aurait aucun problème d’accès, même les véhicules (cars, bus…) pourront emprunter ce tunnel, ce qui est impossible», dénonce-t-il.
Toutefois, les populations ne comptent pas baisser les bras. Et si les autorités ne réagissent pas, elles vont passer à la vitesse supérieure en organisant un grand sit-in.
SCANDALE DE MBOUR 4, LA DEFENSE DE BABACAR DIOP
Le carnage foncier à Thiès continue de révéler des secrets et occupe l’actualité nationale. Le docteur Babacar Diop, qui se dit interpellé en sa qualité de maire de la Ville de Thiès a livré, lors d’une conférence de presse, son entrevue avec le Président
Le carnage foncier à Thiès continue de révéler des secrets et occupe l’actualité nationale. Le docteur Babacar Diop, qui se dit interpellé en sa qualité de maire de la Ville de Thiès, a livré, lors d’une conférence de presse, son entrevue avec le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye sur le dossier Mbour 4 alors qu’il était dans les liens de la détention à la prison du Cap Manuel à Dakar.
«Le Président Bassirou Diomaye Faye vient de respecter un engagement qu’il avait pris, devant moi, alors qu’il était encore dans les liens de la détention. En effet, après deux échanges téléphoniques, il m’avait demandé de venir le rencontrer à la prison du Cap Manuel à Dakar», renseigne le maire de la Ville de Thiès. Lors de leur entrevue, les deux hommes politiques ont longuement échangé sur la situation foncière de Mbour 4. L’édile de Thiès lui avait fait part des actes de gestion nébuleuse du dossier de Mbour 4 et de la Nouvelle Ville de Thiès. Babacar Diop croit savoir que depuis la visite du Président à Mbour 4, des décisions salutaires ont été prises au sujet du foncier national, avec un large écho dans l’opinion publique.
«Je me présente devant vous aujourd’hui, par devoir de responsabilité, car la responsabilité est la première dette du pouvoir. Aucun gouvernant, dans une démocratie, ne saurait se voir confier le pouvoir sans être de facto tenu pleinement responsable devant celui qui le lui a confié. Le mandat politique n’est pas aveugle : si le Peuple le confie aux gouvernants pour l’exercer en son nom, ces derniers sont tenus de lui rendre compte de leurs actions, afin de savoir si le pouvoir exercé est conforme au mandat confié», indique le maire de Thiès.
Pour bien poser et présenter le carnage foncier de Mbour 4, l’édile de Thiès est largement revenu sur la genèse. «En vérité, nous avons hérité du dossier de Mbour 4 de la précédente équipe municipale. Ainsi, nous avons constaté dès notre prise de fonction, une volonté du régime de Macky Sall de nous écarter (en tant que maires) du pilotage et de la gestion de cet important dossier. Toute chose qui a motivé et justifié ma visite sur le site, le 29 juillet 2023, où je dénonçais publiquement le scandale et la corruption dans la gestion de Mbour 4», dira-t-il.
«Je ne suis attributaire d’aucune parcelle à Mbour 4, ni ailleurs à Thiès»
Le maire de Thiès a rappelé que 120 parcelles ont été attribuées au Conseil de Ville de Thiès qu’il a affectées aux conseillers municipaux et agents de la mairie, à des organisations sociales et religieuses, et à certains citoyens qui avaient introduit des demandes. «A ce stade, je voudrais faire remarquer que je ne suis attributaire d’aucune parcelle à Mbour 4. Aucune ! Pourtant, plusieurs offres et des propositions dans ce sens m’ont été faites, et elles ont, toutes, reçu des fins de non-recevoir. Mon éducation, mes principes et ma conception du service de l’Etat m’interdisent toute velléité sur nos biens publics qui sont sacrés pour moi», se défend-il.
Pour Babacar Diop, c’est une impérieuse nécessité de mettre fin aux spoliations foncières sur l’étendue du territoire national. «Le scandale foncier de Mbour 4 et tous les autres que nous avons vécus dans ce pays, sont symptomatiques d’une République de copains et d’une gestion de l’Etat par copinage. L’intérêt général, le principe d’ordre sur lequel l’Etat a construit sa légitimité, suggère que les gouvernants et les fonctionnaires se mettent exclusivement à son service. Il demeure impératif, pour nous tous, de réhabiliter l’intérêt général au Sénégal. Voilà pourquoi il n’a jamais été question pour moi, chef de parti, de négocier des postes en contrepartie de mon soutien au candidat Bassirou Diomaye Faye. Il n’a été question que de Thiès, Thiès et Thiès. Il n’a été question que du Sénégal, le Sénégal et le Sénégal. Il en sera ainsi toujours, toujours et toujours», a-t-il clarifié.
Dr Diop a noté que l’intérêt général a guidé son choix, et continuera de le guider pour l’objectif ultime de satisfaire le bien-être des Sénégalais. Car un homme politique est un serviteur public. «En ma qualité de maire de la ville, dépositaire de la confiance des Thiessois, je ne pouvais tolérer que nos concitoyens soient lésés, que leur propriété soit aliénée. Maire de Thiès, il est de mon devoir de soutenir les efforts du Président Bassirou Diomaye Faye, de contribuer à la mise en œuvre des directives présidentielles, de lutter contre l’injustice sociale sous toutes ses formes, de défendre les droits des Thiessois, de réclamer la justice et de faire la lumière sur ce scandale foncier de grande envergure», conseille-t-il au président de la République.
LE RISQUE DE REGNER SANS OPPOSITION VÉRITABLE
Le nouveau régime incarné par le duo Diomaye-Sonko est en train de prendre ses marques. Leur brillante élection, inédite dans l’histoire du Sénégal, laisse entrevoir cette possibilité de régner durablement sans opposition véritable.
Le nouveau régime incarné par le duo Diomaye-Sonko est en train de prendre ses marques. Leur brillante élection, inédite dans l’histoire du Sénégal, laisse entrevoir cette possibilité de régner durablement sans opposition véritable.
Bassirou Diomaye est le Président le mieux élu de l’histoire du Sénégal. Issu de l’opposition avec sa coalition, il gagne largement le scrutin du 24 mars 2024 dès le premier tour. Lui comme son mentor en politique, Ousmane Sonko, en plus du pouvoir des urnes, jouissent d’une popularité sans commune mesure particulièrement chez les jeunes qui constituent un poids démographique considérable. Selon les statistiques de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) de 2023, l’âge médian de la population s’élève à 19 ans et la moitié de la population est âgée de moins de 19 ans. Toujours d’après l’agence, les chiffres issus du précédent recensement révèlent que les Sénégalais de moins de 35 ans représentent 76 % de la population. Et le duo Diomaye Sonko tire sa puissance de cette couche qui constitue un vrai vivier politique. A la limite, les jeunes sénégalais «vénèrent» ces deux hommes et nourrissent un grand espoir envers eux pour changer leur quotidien.
Mieux, le duo a réussi à démontrer que les appareils politiques classiques sont obsolètes aussi bien dans leur mode de fonctionnement que de propagande en privilégiant les réseaux sociaux comme moyen principal de communication. Il a ainsi dominé cet espace numérique avec une armée composée de gens venus d’horizon divers avec un niveau d’engagement qui peut varier d’une personne à une autre (modérés et radicaux).
Ils ont également su vendre un nouveau discours souverainiste et anti systémique que les masses ont très vite adopté. Cela est facilité par les échecs des partis classiques qui depuis l’indépendance n’ont pas su vraiment mettre le pays sous les rampes de l’émergence. Pis, ce sont souvent des régimes qui se distinguent par la mal gouvernance, la corruption et les détournements de deniers publics. Sans compter une profonde crise de leadership dans ces différentes formations. Aujourd’hui, dans pratiquement tous les partis politiques u pays, ce sont des vieux fragilisés par l’âge ou des leaders sans charisme qui tiennent les rênes. Ces derniers ne sont plus écoutés et leurs partis politiques n’attirent plus.
fité de cette brèche pour occuper l’espace. Aujourd’hui au pouvoir, il y a un fort risque qu’il règne sans opposition dans la mesure où les jeunes qui peuvent mettre la pression sur les régimes sont avec eux et tels des chiens de garde ils surveillent comme du lait sur le feu «LE PROJET».
Aussi, la coalition «Diomaye Président» avait réuni une bonne partie de l’opposition avec environ 200 partis et mouvements réunis en son sein. Elle a regroupé une grande partie des fortes têtes des acteurs de l’arène politique (Mimi Touré, Mary Teuw Niane, Cheikh Bamba Dièye, Yassine Fall, …) qui aujourd’hui ne sont pas prêt à faire face à Pastef. Tous ces potentiels opposants sont aujourd’hui à la merci du duo «Diomaye-Sonko».
MACKY QUI VOULAIT REDUIRE L’OPPOSITION A SA PLUS SIMPLE EXPRESSION EN A FAIT LES FRAIS
Du côté des autres acteurs et entités avec qui «Diomaye Président» partage l’espace politique ; on peut noter le PDS qui à la veille de la présidentielle a ouvertement soutenu Diomaye à ce scrutin. Et ce n’est pas demain que les libéraux vont quitter le navire. Karim est aujourd’hui plus proche de ce duo que de l’opposition.
Des leaders comme Barthélémy Dias qui a été virulent contre Ousmane Sonko avec qui les relations s’étaient gravement détériorés semble vouloir revoir ses plans. Tout le monde s’attendait à la radicalisation extrême, mais l’édile de la capitale semble ne pas prêt à s’opposer d’ores et déjà contre ce nouveau régime. Monsieur Dias a annoncé dernièrement qu’il veut même rencontrer Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Malgré leurs rivalités, le maire de la Ville de Dakar dit vouloir éviter les obstacles notés dans l’exécution des projets de la municipalité de la capitale. Cette posture de Barth devrait être suivi par ses camarades de Taxawu Sénégal moins radicaux que lui dans l’opposition politique.
Il faut surtout noter qu’aujourd’hui, c’est l’Alliance pour la République (APR) qui devrait incarner l’opposition. Mais elle est tellement minée par les divisions que ses priorités devraient être la réconciliation et le consensus autour d’un leader fort et charismatique. L’APR est en effet une armée mexicaine dans laquelle les généraux se font la guerre.
Pour ce qui est la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY), son malheur réside dans sa gestion par Macky Sall. Celui-ci a quasiment fait péricliter tous les partis classiques qui étaient membres de cette coalition présidentielle. S’il n’a pas débauché leurs membres, il l’a récupéré beaucoup de leurs bastions politiques ou mis en mal les différents responsables. Aujourd’hui, qu’il n’est plus au pouvoir certains partis commencent à s’éloigner de cette plateforme politique. Or, si BBY constituait un bloc fort il pourrait causer des problèmes au nouveau régime.
Il faut relever en définitive, avoir une opposition est toujours une bonne chose. A risque, le régime risquera de faire face à son peuple et de se mettre en danger. En effet, sans opposition, on ne verra pas venir sa chute. Il faut un fusible en contact direct avec le peuple ; sinon cela risque de semer le chaos dans le pays dans la mesure où les problèmes ne seront pas débattus dans l’espace public pour trouver d’éventuelles solutions ; mais ils vont être exposés dans la rue parfois violemment suite à des exaspérations profondes. Macky qui voulait réduire l’opposition à sa plus simple expression en a fait les frais. En voulant faire taire les voix contraires en politique, il s’est retrouvé avec une nouvelle catégorie d’hommes politiques plus forts ; plus rusés et plus pernicieux. C’est ce qui a précipité la chute de son régime.
SURUTILISATION DES PESTICIDES, L’ALERTE DES ACTEURS
Des défenseurs d’une agriculture plus saine et éco-responsable tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences de l’utilisation des pesticides. Au Sénégal, entre 500 et 700 tonnes sont subventionnées chaque année.
Des défenseurs d’une agriculture plus saine et éco-responsable tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences de l’utilisation des pesticides. Au Sénégal, entre 500 et 700 tonnes sont subventionnées chaque année.
Entre 500 et 700 tonnes par année de pesticides, c’est le volume que le contribuable sénégalais subventionne chaque année, d’après Fabian Heppe. Le directeur de la Fondation Heinrich Böll estime que «l’Afrique dépend de plus en plus des pesticides agricoles. 33 millions de petits exploitants agricoles du continent sont ciblés par les fabricants qui y vendent également des substances interdites dans l’Union européenne. Les importations de pesticides en Afrique de l’Ouest ont doublé en cinq ans». Et pour prévenir sur les dangers d’une surutilisation, l’Atlas des pesticides au Sénégal a été publié hier. Il regroupe 27 contributions sur la propagation, l’utilisation et les risques des pesticides pour l’humanité et l’écosystème dont trois proviennent du Sénégal. Il fournit des faits et des chiffres sur l’utilisation des pesticides et leur impact dans l’agriculture, sur la santé humaine, la biodiversité, l’eau et le sol. «Les importations de pesticides en Afrique de l’Ouest ont doublé en cinq ans. L’augmentation du coût de la main-d’œuvre agricole, la pression pour accroître la productivité des terres et la disponibilité de produits bon marché fabriqués à l’étranger expliquent cette utilisation croissante en Afrique», informe Fabian Heppe. Qui précise que «les données sur leur utilisation restent insuffisantes, ce qui est préoccupant, car l’impact réel sur l’environnement, les agriculteurs et les consommateurs est probablement sous-estimé». Fort de ce constat, Fabian Heppe affirme que l’utilisation excessive engendre désormais des problèmes de santé et de dégradation des sols, nuisibles pour l’écosystème. «Chaque année, 385 millions de personnes sont victimes d’empoisonnement par les pesticides, les agriculteurs étant les plus exposés. Cependant, les pesticides affectent également ceux qui ne travaillent pas directement dans ce secteur, contaminant l’environnement et la nourriture. Dans des pays à faible revenu comme le Burkina Faso, jusqu’à 83% de la population agricole active sont touchés par des empoisonnements», constate-t-il.
Par ailleurs, c’est le comité mixte Comité sahélien des pesticides (Csp)/Comité ouest-africain d’homologation des pesticides (Coahp) qui est chargé de l’homologation des pesticides devant pénétrer dans les pays membres du Cilss et de la Cedeao. Pour tout nouveau produit, le Csp/Coahp délivre d’abord une Autorisation provisoire de vente (Apv) si la plupart des données requises, afin d’évaluer les critères d’homologation, sont fournies et que seules les informations complémentaires, qui ne peuvent être fournies qu’après application à grande échelle du pesticide, sont manquantes. L’Apv a une durée de 3 ans renouvelables une fois, le temps de permettre la production de données complémentaires nécessaires pour une nouvelle évaluation pouvant permettre une homologation.
En 2022, la liste des pesticides homologués et avec Apv comprenait 161 produits. La Direction de la protection des végétaux (Dpv) du ministère en charge de l’Agriculture contrôle l’entrée des pesticides homologués ou avec Apv dans les pays du Coahp, mais le commerce transfrontalier et les trafics illicites échappent souvent à ce contrôle. Au Sénégal, la Direction de l’environnement du ministère chargé de l’Environnement accorde parfois, pour diverses raisons, des dérogations à des sociétés agro-industrielles nationales pour importer directement des pesticides en dehors du processus d’homologation. Au Sénégal, la surveillance du Centre antipoison fait ressortir ceci : «Sur 99 cas de pesticides sur 721 entre 2008 et 2020. 74% enregistrés dans la région de Dakar, plus de la moitié concerne les hommes, soit 54%.»
«Nous sommes aussi témoins de la disparition alarmante des pollinisateurs essentiels tels que les abeilles, de nombreux cas d’intoxication alimentaire critique, la pollution des eaux, sans pour autant susciter une prise de conscience massive au sein des populations, surtout chez les couches les plus exposées, c’est-à-dire les agriculteurs, et chez les couches les plus vulnérables», s’alarme le Secrétaire exécutif d’Enda Pronat. A en croire Jean-Michel Waly Sène, l’Afrique est le continent qui utilise le moins de pesticides en volume et pourtant c’est la région du monde où ces produits dangereux font le plus de dégâts. «Cela nous met aujourd’hui face à une crise sanitaire silencieuse, où l’exposition aux pesticides agricoles est devenue omniprésente, touchant les travailleurs agricoles, les communautés rurales et même les consommateurs finaux à travers les résidus présents dans les aliments», dit-il.
Ch. Niang filmait ses ébats sexuels avec ses copines
La mauvaise habitude est un poison. Et Ch. Niang l’a découvert à ses dépens. En effet, il a comparu hier devant le tribunal de grande instance de Mbour. Il est poursuivi par une jeune femme divorcée avec qui il entretenait une relation amoureuse. Le prévenu prenait du plaisir à filmer ses ébats sexuels avec sa copine à qui il rendait souvent visite. Après avoir découvert les lubies de son partenaire, la femme a tenté de le convaincre de supprimer les images. Toutefois, ça n’a pas été une partie de plaisir, puisqu’elle s’en est tirée avec des blessures. Ainsi, la jeune dame a intenté une action en justice contre Niang pour des faits de collecte illicite de données personnelles et de coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de trois jours. Devant la barre, Ch. Niang a avoué que les vidéos n’ont pas atterri sur la toile. Après avoir reconnu les faits, il a demandé la clémence du tribunal. Il sera fixé sur son sort mardi prochain.
Décès de l’ancien Haut-commandant de la gendarmerie
La Gendarmerie nationale est en deuil. Dans un avis de la Division de communication, le Haut-commandement de la gendarmerie a annoncé hier le décès du Général de division 2s Mamadou Diop. Le général Diop a été le patron de la maréchaussée, du 1er octobre 1994 au 31 décembre 1997. Les honneurs funéraires militaires lui seront rendus ce mercredi 08 mai 2024 à 10 heures, au carré d'armes de l'état-major du Haut-commandement de la Gendarmerie nationale, caserne Samba Diéry Diallo, suivis de la levée de corps et de l'inhumation au cimetière musulman de Yoff.
Ousmane Sonko a reçu le ministre saoudien de l’Agriculture
Le Premier ministre a reçu le ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l’Agriculture du royaume d'Arabie saoudite, en présence de son homologue sénégalais. Lors de la rencontre, des pistes de partenariat ont été ficelés dans le cadre du secteur agricole, notamment dans les filières fourragères, le maïs, le soja etc. En marge de la réunion, le chef du gouvernement a évoqué les relations empreintes de cordialité et de fraternité qui unissent nos deux pays. Il a assuré au ministre saoudien que le président de la République va continuer d'entretenir ces relations qui sont au beau fixe.
Deux projets de la Cedeao soumis au ministre de la Famille
La ministre de la Famille et des Solidarités a reçu hier en audience le Professeur Fatou Sow Sarr, commissaire au développement humain et aux affaires sociales de la Cedeao, en visite de travail au Sénégal. Au cours de l’audience, Pr Fatou Sow Sarr a soumis à la ministre de la Femme, Maimouna Dièye, deux projets. Le premier projet porte sur l'implantation d'une Unité de confection de serviettes hygiéniques, de couches pour les femmes affectées de fistule obstétricale ainsi qu'aux personnes âgées. Le second projet concerne la construction d'une Maison de la Femme de la CEDEAO. En outre, elles ont passé en revue les programmes de coopération et de dégager de nouvelles perspectives notamment en matière de leadership et de participation politique, ainsi que pour aborder l'Agenda Femme, Paix et Sécurité.
Cheikh Tidiane Dièye chez le Général Birame Diop
Ministre en charge de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye était hier au ministère des Forces armées pour aborder avec son homologue Birame Diop plusieurs points relatifs à une meilleure collaboration entre les deux départements ministériels pour faire face à certaines difficultés relatives à l’accès à l’eau et au fléau des inondations en période d’hivernage. Selon une note, la rencontre a vu la présence des Grands commandements et services et autres entités des deux ministères. Au sortir de la rencontre, informe la source, le ministre de l’hydraulique s'est réjoui de la franche collaboration entre les deux entités.
Aftu capacite son personnel
La recrudescence des accidents préoccupe les membres de l'Association de financement des professionnels du transport Urbain (Aftu). Ils ont en effet initié une formation des usagers (conducteurs et piétons sur le civisme dans les moyens de transport. D'après le président de l’Aftu, Mbaye Amar, Cette initiative fait suite aux plaintes des clients mais aussi aux accidents des chauffeurs de tata. Pour lui, cette formation contribuera à sensibiliser les conducteurs au respect du code de la route afin de préserver non seulement leurs vies mais aussi celles des clients. Il appelle toutefois les autorités à renforcer la sécurité routière en mettant en œuvre des infrastructures modernes. Pour lui, les routes ne devraient pas se faire en sens double mais en sens unique afin d'éviter des accidents.
Un commerçant accusé de viol sur une sourde muette…
Commerçant de profession, A. B. Sall est actuellement dans les liens de la détention pour détournement de mineure et viol sur une sourde muette, F.G, âgée de 11 ans et sur la domestique A. S. âgée actuellement de 18 ans. Selon nos sources, c’est suite à une plainte du père de la victime que le mis en cause a été arrêté par les limiers des Parcelles assainies. En effet, la sourde muette âgée de 11 ans explique que le commerçant l’a contrainte à deux reprises à entretenir des relations sexuelles. La troisième tentative de viol a avorté à cause de la présence de sa mère. La fille explique que le commerçant l’a trouvée dans la cuisine pour la mettre de force par terre et tenter d’entretenir des relations sexuelles avec elle. Ce sont ses cris de détresse qui ont alerté sa mère. Le père de la victime dépose une plainte à la Police des Parcelles assainies contre le commerçant. Une réquisition est faite pour des examens gynécologiques au Centre de santé Nabil choucair. Et les résultats révèlent «des lésions hyménales anciennes». C’est ainsi que A. B. Sall est arrêté
… et sur une domestique
Restons avec le commerçant pour dire qu’il est dans de beaux draps. Puis la domestique A. Sow a corsé les choses. Agée de 18 ans et travaillant au domicile de la sourde muette, elle est également victime des agissements sexuels du commerçant. Elle s’est présentée à la Police pour porter plainte contre ce dernier. A l’en croire, Sall ne cessait de la harceler jusqu’à lui faire des attouchements sexuels. Les faits se sont produits entre 2023 et 2024. Interrogé sur les faits qui lui sont reprochés, le commerçant déclare avoir seulement doigté la sourde muette et la domestique. Ce qui n’a pas convaincu les limiers qui l’ont placé en garde à vue. Il sera déféré au parquet pour détournement de mineure et viol.
BABACAR DIOP SE LAVE À GRANDE EAU
"Je ne suis attributaire d’aucune parcelle à Mbour 4, ni ailleurs à Thiès."
«Le scandale foncier de Mbour 4 et tous les autres que nous avons vécus dans ce pays, sont symptomatiques d’une république de copains et d’une gestion de l’État par copinage. L’intérêt général, le principe d’ordre sur lequel l’État a construit sa légitimité, suggère que les gouvernants et les fonctionnaires se mettent exclusivement à son service. Il demeure impératif, pour nous tous, de réhabiliter l’intérêt général au Sénégal. Voilà pourquoi il n’a jamais été question pour moi, chef de parti, de négocier des postes en contrepartie de mon soutien au candidat Bassirou Diomaye Faye.
Il n’a été question que de Thiès, Thiès et Thiès. Il n’a été question que du Sénégal, le Sénégal et le Sénégal. Il en sera ainsi toujours, toujours et toujours». Ces propos ont été tenus hier par Dr Bababacar Diop Maire de la Ville de Thiès, qui se prononçait sur le dossier de Mbour 4, qui l’interpelle au premier chef, en tant que Premier Magistrat de la Ville. Durant cet exercice devant la presse, il s’est lavé à grande eau, affirmant à haute et intelligible voix : «je ne suis attributaire d’aucune parcelle à Mbour 4, ni ailleurs à Thiès». Selon lui, au total 120 parcelles ont été attribuées au Conseil de Ville de Thiès et elles ont été affectées aux conseillers municipaux, qui se décarcassent pour la ville alors qu’ils n’ont ni salaire ni indemnité, mais aussi à des agents de la mairie, à des organisations sociales et religieuses et à certains citoyens qui avaient introduit des demandes.
Et cette distribution, à l’en croire, a été faite plus d’un an après. Il s’empresse d’ajouter : «je n’ai aucun regret d’avoir procédé de la sorte. En ce qui me concerne, si je voulais un quota personnel, on me l’aurait donné, car les propositions n’ont pas manqué. Et la maison où je compte habiter avec ma famille, sera acquise à la sueur de mon front. Il s’y ajoute qu’en ma qualité de maire de la ville, dépositaire de la confiance des Thiessois, je ne pouvais tolérer que nos concitoyens soient lésés, que leur propriété soit aliénée».
Faisant la genèse du scandale foncier de Mbour 4, il a déclaré avoir hérité du dossier de Mbour 4 de la précédente équipe municipale. «Ainsi, nous avons constaté, dès notre prise de fonction, une volonté du régime du Président Macky Sall d’écarter les différents maires du pilotage et de la gestion de cet important dossier. Toute chose qui a motivé et justifié ma visite sur le site, le 29 juillet 2023, où je dénonçais publiquement le scandale et la corruption dans la gestion de Mbour 4», a indiqué Dr Babacar Diop. Pour toutes ces raisons, il s’est félicité du déplacement du président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye, non sans exprimer son soutien aux efforts du Chef de l’Etat «de contribuer à la mise en œuvre
des directives présidentielles, de lutter contre l’injustice sociale sous toutes ses formes, de défendre les droits des Thiessois, de réclamer la justice et de faire la lumière sur ce scandale foncier de grande envergure».
Il estime que certains Thiessois et des personnalités d’ailleurs, de par leur proximité avec l’ancien régime, se sont retrouvés avec un lot de parcelles, voire des hectares, alors qu’ils sont loin d’être plus méritants que les Thiessois. Il renseigne qu’il a eu deux échanges téléphoniques avec le Président Diomaye Faye, détenu politique à l’époque, sur cette affaire de Mbour 4, avant d’aller le rencontrer à la prison du Cap
Manuel à Dakar. Il informe que cette initiative fait suite à son intervention dans une émission d’une télévision de la place et que l’ancien détenu avait suivi depuis la prison. «Lors de notre entrevue, nous avions longuement échangé sur la situation foncière de Mbour 4. Je lui avais fait part des actes de gestion nébuleuse du dossier de Mbour 4 et de la Nouvelle Ville de Thiès», a-t-il ajouté. Etil avait promis, une fois
élu, de prendre en main ce dossier, pour y apporter toute la lumière requise, comme du reste il
l’avait également promis lors de son passage à Thiès, pour les besoins de la campagne électorale.
C’est pourquoi, avec cette visite inopinée, il a respecté cet engagement, alors qu’il était encore dans les liens de la détention. Et depuis lors, dit-il, «des décisions salutaires ont été prises au sujet du foncier national, avec un large écho dans l’opinion publique».
CONDAMNATION POUR DIFFAMATION DANS L'AFFAIRE CHEIKH YÉRIM SECK
Dans son livre, il a notamment mentionné que Seydina Oumar Touré aurait transmis la plainte d’Adji Sarr à Ousmane Sonko via WhatsApp...
L’affaire impliquant le journaliste Cheikh Yérim Seck, Xavier Pryen, Directeur général des Éditions Harmattan, et l’ex-capitaine Seydina Oumar Touré a connu son dénouement ce mercredi 8 mai, avec le verdict du tribunal correctionnel de Dakar.
Après avoir statué publiquement, contradictoirement à l’égard de la partie civile[…] , le juge a reconnu coupable Xavier Pryen, responsable des Éditions L’Harmattan, et l’ancien journaliste de Jeune Afrique, respectivement de diffamation et complicité de ce chef.
Le jugement du 8 novembre 2023 (n° 521/2023) a été prononcé de manière publique, où Xavier PRYEN et Cheikh Yérim SECK ont été respectivement jugés coupable et complice de diffamation. Les prévenus ont été condamnés à une peine de six mois d’emprisonnement avec sursis. Le tribunal a également reçu favorablement la constitution de partie civile de Seydina Oumar TOURE, qui a été alloué une compensation de 5.000.000 FCFA à titre de dommages et intérêts pour préjudices.
La décision a également statué sur la responsabilité civile des Éditions L’Harmattan, l’éditeur du livre contenant les propos diffamatoires. Elles sont déclarées civilement responsables et devront garantir le paiement de la somme due à Seydina Oumar TOURE.
Le tribunal a ordonné la publication de cette décision dans trois quotidiens nationaux, Walfadjri, L’Observateur et Le Soleil, aux frais des prévenus. De plus, ils sont condamnés aux dépens et la contrainte par corps a été fixée au maximum conformément à l’article 460 du Code de procédure pénale.
L’ancien capitaine de la gendarmerie, assisté de son avocat Me Moussa Sarr, a gagné son procès contre l’auteur du livre intitulé « Macky Sall face à l’histoire ». En effet, Cheikh Yérim Seck avait porté des accusations contre M. Touré dans son ouvrage.
Dans son livre, « Macky Sall face à l’histoire », en guise de rappel, Cheikh Yérim Seck a écrit à propos de Seydina Oumar Touré des éléments susceptibles de le mettre en cause. Il a notamment mentionné que Seydina Oumar Touré aurait transmis la plainte d’Adji Sarr à Ousmane Sonko via WhatsApp, et aurait encouragé Adji Sarr à prendre un avocat qui aurait obtenu des informations sur la plainte.
Par Djibril BA
LE FINANCEMENT DE L’AGRICULTURE : UN MAILLON IMPORTANT POUR ATTEINDRE LA SECURITE ALIMENTAIRE
La disponibilité insuffisante ou l’absence des ressources financières, combinées aux échecs de nos politiques de crédit dans le secteur de l’agriculture, impactent négativement les performances du secteur et par ricochet notre économie.
De nos jours, le financement constitue un véritable casse-tête pour les acteurs des chaînes de valeurs agricoles et agroalimentaires. La disponibilité insuffisante ou l’absence des ressources financières, combinées aux échecs de nos politiques de crédit dans le secteur de l’agriculture, impactent négativement les performances du secteur et par ricochet notre économie.
A cela, s’ajoutent la faiblesse de la productivité agricole, l’instabilité de la pluviométrie, le manque de structuration des chaînes de valeurs agricoles et agroalimentaires dans certaines zones agroécologiques, l’absence de modèles de financement intégrés, l’absence de garantie, etc. Malgré l’existence de certains instruments de garantie tels que le Fonsis et le Fongip, et d’autres mécanismes mis en place par l’Etat et le secteur privé sous forme de fonds de garantie, le déficit des crédits bancaires dans le secteur demeure une préoccupation pour les acteurs. Parallèlement, le Covid-19 et ses corollaires ont impacté négativement la qualité du portefeuille des institutions financières qui ont comme cible le monde rural. Les producteurs à la base enregistrent une ardoise d’impayés dans certaines institutions financières de la place et occasionnent une rupture de relation et/ou un déclenchement de processus de recouvrement aux contentieux conformément aux principes qui réglementent l’activité bancaire.
Fort de tous ces constats, pour relancer le secteur de l’agriculture, l’Etat devra impérativement trouver, avec les parties prenantes, des moyens pour renforcer les mécanismes de financement des banques parapubliques et trouver une solution aux impayés comptabilisés par les producteurs grâce à l’impact du Covid-19 et de la baisse de la productivité agricole. A cela, s’ajoute aussi son obligation de régler, sans délais, les montants dus aux opérateurs privés stockeurs afin de préparer la prochaine campagne d’hivernage.
Sous ce rapport et dans une perspective d’amélioration de l’efficacité des filières agricole et agroalimentaire, il devient nécessaire et urgent de revoir le système de la politique de financement dans notre pays. Ledit système devra être corrélé avec les objectifs de production agricole et agroalimentaire, tout en intégrant la contribution du secteur privé.
Si nous nous référons aux premières sorties du ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage, force est de constater que les autorités se sont à nouveau engagées à faire du développement de l’agriculture et de l’agro-industrie une priorité. La finalité de cet objectif est d’atteindre l’autosuffisance alimentaire et de mettre fin à la dépendance du pays aux importations, notamment en riz, et à certains produits horticoles pendant une certaine période de l’année. Parallèlement, certaines industries comme la Sonacos, les agroindustriels dans les chaînes de valeurs riz et arachide en particulier, la Sodefitex, etc., ne parviennent plus à atteindre leurs besoins en collecte et de relèvement du niveau de leur plateau technique. Toutes ces faiblesses expliquent l’absence de performances dans le secteur agricole et par ricochet des difficultés pour assurer un retour sur investissement par les entrepreneurs agricoles
Pour atteindre la souveraineté alimentaire et contribuer à résoudre la problématique de l’emploi des jeunes à travers le secteur primaire, l’Etat du Sénégal, à défaut de procéder à des réformes qui les regrouperont en un seul instrument fort et performant, doit impérativement promouvoir la mise en valeur du potentiel agricole en appuyant les institutions financières comme La Banque agricole (Lba), la Banque nationale de développement économique (Bnde), la Der-Fj et les autres instruments de financement. Cet accompagnement devra aboutir à la mise en place d’offres spécifiques de crédits à l’investissement pour accompagner le développement d’une agriculture plus performante sur les plans agronomique, économique, écologique, commercial, et plus résiliente face aux aléas, notamment climatiques. En sus, pour minimiser les risques intrinsèques à l’activité agricole, la Compagnie nationale d’assurance agricole doit être accompagnée afin de rendre notre agriculture résiliente et d’inciter les institutions de financement à injecter leurs ressources dans le secteur. Le développement de partenariats public-privé, à travers des fonds de garantie, des lignes de crédit à des taux concessionnels, une organisation des acteurs à la base seraient aussi une excellente opportunité pour minimiser les risques.
Si nous faisons un diagnostic du financement de l’agriculture, nous comprendrons que les crédits de court terme au profit des acteurs des chaînes de valeur ont montré leurs limites et ne sont pas performants face aux nombreux aléas auxquels le secteur fait face. En d’autres termes, toute organisation de producteurs et d’entrepreneurs agricoles qui rate une campagne agricole a moins de chances pour cheminer avec les institutions financières. Certes des mécanismes existent, mais ils ne sont pas performants, sans impact et non pérennes.
A date, quel est le niveau d’endettement des producteurs et des autres acteurs du secteur agricole ? Quel est leur niveau d’impayés dans les portefeuilles des institutions financières locales ? Quelle stratégie pour une reprise de relation entre certains agri-entrepreneurs et les institutions financières de la place ? Quel mécanisme innovant pour toucher tous les acteurs des chaînes de valeur ? En amont du financement, pour assurer un retour sur investissement, quelle stratégie pour rentabiliser la production agricole ? Voilà tant d’interrogations qui méritent une réponse si nous envisageons de développer les chaînes de valeurs agricoles et agroalimentaires à travers l’échiquier national.
Quelques alternatives pour un financement durable du monde rural
Pour pallier toutes ces contraintes relatives à l’accès au financement, plusieurs leviers doivent être actionnés : amélioration de la productivité et de la production agricole, structuration des chaînes de valeur, démocratisation du financement avec des taux concessionnels, financement des jeunes entrepreneurs agricoles, gestion des risques de crédits.
Financement des jeunes entrepreneurs agricoles
Pour améliorer la qualité des ressources humaines porteuses de projet de développement dans le secteur primaire et régler partiellement la problématique de l’emploi des jeunes, les sortants des écoles de formation comme l’Ecole nationale supérieure d’agriculture de Thiès (Ensa), l’Ufr S2ata de Saint-Louis, du Master en développement rural et coopération de l’Ugb, l’Ufr agro de Ziguinchor, les Isep, entre autres, doivent être incubés pendant quelques mois, juste avant ou après leur formation. Des passerelles et canaux de communication doivent être établis entre ces instituts de formation agricole, le secteur privé et les institutions financières pour préparer les diplômés à l’activité entrepreneuriale. Bien entendu, ils devront au préalable être sensibilisés et motivés pour avoir le goût du métier. Plusieurs métiers, depuis la fourniture des intrants jusqu’aux activités post-récoltes, peuvent être créés pour permettre à la jeunesse de régler la problématique de l’employabilité et de l’emploi.
Des mécanismes devraient aussi être mis en place pour assurer leur insertion dans la vie professionnelle, à travers l’entreprenariat agricole et la mise à disposition de produits et services financiers à leur profit. Les Technologies de l’information et de la communication (Tic) constituent aussi une excellente niche à explorer. Cette niche permet de maîtriser l’information agricole et joue un rôle important dans la mise en place de systèmes de marché, de cartographie des parcelles de production, etc. Si tous les préalables sont établis, les institutions financières mettront à leur disposition des produits et services taillés sur mesure
Le Système de financement décentralisé (Sfd) doit s’impliquer plus activement dans l’accompagnement des petits entrepreneurs agricoles. Cela peut être soutenu par la mise en place de ressources affectées par des structures comme la Fonamif, entre autres. Les banques, quant à elles, devront déployer des ressources pour accompagner les Pme et Pmi, afin de tirer les petits exploitants à travers des schémas intégrant les producteurs, les agrégateurs, les agro-industriels, etc
Enfin, La Banque agricole, instrument incontournable dans le financement de l’agriculture, doit être fortement renforcée et appuyée pour porter dans ses livres toutes les lignes de crédits et les fonds venant des partenaires financiers et du secteur privé, et destinés au secteur agricole.
Si nous voulons intensifier notre agriculture incontestablement, des mécanismes de financement innovants doivent être mis en place pour permettre aux associations de coopératives d’acquérir de gros investissements comme les tracteurs, les moissonneuses-batteuses, des infrastructures de stockage et de conditionnement, la réhabilitation et l’extension des périmètres irrigués dans certaines zones agro-écologiques du pays.
Enfin, pour accéder aux petits matériels agricoles et faire de gros investissements, les institutions financières doivent être appuyées afin de booster leurs portefeuilles de crédit-bail et de micro-leasing à travers des modèles de financements intégrés.
GESTION DU FONCIER : DEMBA KANDJI DÉFRICHE LE PROBLÈME
La préoccupation majeure du Sénégal, c’est la terre. Où habiter ? Où cultiver ?
Le médiateur de la République a initié des réflexions sur la gestion du foncier dans le pays alors que celui-ci est secoué depuis quelques jours par la succession de révélations sur l’attribution supposée de terres à certaines personnalités. Au-delà des centres urbains, Demba Kandji a insisté sur «la nécessité de protéger le foncier rural».
Si Macky Sall avait soutenu que l’essentiel des alertes qu’il recevait provenait des problèmes fonciers, le problème reste encore plus profond. Alors que le pays bruit des dernières révélations sur les attributions de terres et la suspension des constructions au niveau de certains sites avant que les autorités n’autorisent la reprise des travaux en douce, le médiateur de la République, Demba Kandji, a aussi entrepris des discussions sur le secteur pour mieux cerner la question. Comme l’ex-Président, il a annoncé que «des plaintes qui sont plus ou moins récurrentes par rapport aux aliénations de sols en milieu rural dont les paysans se plaignent et pour lesquelles le médiateur est saisi par des élus locaux et agents de l’Administration».
La Médiature a tenu hier un atelier d’échanges sur le foncier, en collaboration avec l’Association des anciens gouverneurs, des mouvements de la Société civile, l’Association des chefs de village et d’autres acteurs de la zone sylvo-pastorale. Dans son discours, il a insisté sur «la nécessité de protéger le foncier rural» et a préconisé des réflexions approfondies pour une réglementation du foncier au Sénégal. «La préoccupation majeure du Sénégal, c’est la terre. Où habiter ? Où cultiver ? Donc, nous avons entrepris cette réflexion pour essayer, dans le cadre de nos pouvoirs de proposition et de suggestion, de ficeler des directives à confier à ceux qui décident», a-t-il déclaré. Aux yeux du médiateur, les discussions vont permettre «proposer des solutions à l’autorité sur le foncier», notamment à «l’intérieur du pays» où on assiste à «une décomposition de la configuration sociale de l’habitat». Pour lui, la problématique de la Corniche-ouest de Dakar «n’est qu’une petite bande par rapport à ce qui est en train de se passer dans le pays».
En écho, Babacar Diop, Point focal foncier du Cadre national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) et du Cadre de réflexion sur le foncier au Sénégal, enchaîne : «Il nous faut aller vers une réforme foncière consensuelle, participative et inclusive. J’invite les autorités compétentes à écouter la position des communautés locales au niveau du foncier, les agrobusiness qui occupent nos terres et tous les autres acteurs pour éviter ces différents conflits fonciers.»