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14 mai 2025
SAISIE DE BILLETS NOIRS D’UNE CONTREVALEUR DE 314 826 036 FRANCS CFA
La Brigade spéciale et de recherche des douanes (BSR) a saisi des billets noirs d’une contrevaleur de 314 826 036 francs CFA, a-t-on appris de source douanière.
Dakar, 9 avr (APS) – La Brigade spéciale et de recherche des douanes (BSR) a saisi des billets noirs d’une contrevaleur de 314 826 036 francs CFA, a-t-on appris de source douanière.
Dans un communiqué, la Division de la Communication et des relations publiques signale que cette saisie a eu lieu à la Cité Balabey de Thiès, dimanche, grâce à ‘’l’exploitation d’un renseignement sur des d’individus détenteurs de billets noirs à la recherche d’un laveur pour en faire des dollars’’.
Selon la même source, ‘’le dispositif de surveillance et l’intervention des éléments de la Brigade spéciale et de recherche ont permis de stopper l’opération de lavage desdits billets et de saisir le colis contenant les coupures de couleur verdâtre’’, soit au total cinq mille quatre cent (5400) billets noirs en coupures de cent (100) dollars américains.
Le communiqué annonce que six individus impliqués dans ce faux monnayage ont été appréhendés sur les lieux et mis à la disposition du Parquet de Thiès.
162 MIGRANTS SÉNÉGALAIS SERONT RAPATRIÉS DE DAKHLA
”Les 162 compatriotes candidats à l’émigration irrégulière qui séjournaient depuis le début du mois de mars 2024 dans les centres d’accueil de Bir-Gandouz et Argoub dans la région de Dakhla-Oued Eddahab seront rapatriés au Sénégal à partir du 9 avril".
Au total, 162 candidats sénégalais à l’émigration séjournant depuis le début du mois de mars à Dakhla-Oued Eddahab, une région du sud marocain, vont regagner le Sénégal à partir d’aujourd’hui, a appris l’APS d’une source diplomatique.
”Les 162 compatriotes candidats à l’émigration irrégulière qui séjournaient depuis le début du mois de mars 2024 dans les centres d’accueil de Bir-Gandouz et Argoub dans la région de Dakhla-Oued Eddahab au Royaume du Maroc seront rapatriés au Sénégal à partir du mardi 9 avril 2024’’, indique la source.
Elle souligne dans la note d’information que le premier convoi de ces migrants devrait arriver à Saint Louis mercredi en début d’après-midi.
Le deuxième convoi devant quitter Dakhla jeudi devrait arriver le lendemain (vendredi) à Saint-Louis en début d’après-midi, fait savoir le Consulat général du Sénégal à Dakhla.
Il signale que six femmes, un bébé âgé de moins d’un an et cinq malades en convalescence font partie du deuxième groupe devant être rapatriés au Sénégal.
Le Consulat signale qu’il ne restera plus de Sénégalais en attente de rapatriement après ces retours.
Il assure dans le même temps ne pas avoir enregistré d’arrivées de pirogues en provenance du Sénégal depuis le début de l’année 2024.
Toutes les pirogues à bord desquelles ont voyagé les 600 Sénégalais bénéficiaires d’un retour volontaire au cours de cette année avaient pris le départ de la Mauritanie, font remarquer les autorités consulaires.
AU NIGERIA, LE GRAND EXODE DES PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ INQUIÈTE
La crise économique, qui s'ajoute aux faibles salaires, au manque d'infrastructures sanitaires et à l’insécurité généralisée, fait fuir du pays les professionnels de la santé nigérians.
"Les élites préfèrent se soigner à l'étranger plutôt qu’au Nigeria et ça en dit long sur l’état des hôpitaux dans le pays", déplore Hassan Adewunmi, étudiant en deuxième année de médecine sur le chemin qui le mène à son université dans le nord de Lagos. Le jeune homme de 19 ans se dit toutefois prêt à quitter son pays, lui aussi, à la fin de ses études à la Lagos State University College of Medicine, mais à contre-cœur.
Face à une inflation galopante autour de 30% début mars, aux faibles salaires, au manque d'infrastructures sanitaires et à l’insécurité généralisée au Nigeria, les professionnels de la santé quittent le pays par milliers chaque année, d'après les associations du secteur médical.
Entre 15.000 et 16.000 médecins ont plié bagage au cours des cinq dernières années, a indiqué le ministre nigérian de la Santé, Muhammad Ali Pate, dans une interview télévisée pour la chaîne locale Channels TV, au début du mois de mars. Aujourd’hui, le pays le plus peuplé d’Afrique compte seulement 300.000 professionnels de la santé, dont 55.000 médecins, pour une population de 220 millions d’habitants, selon le ministre.
Liste rouge
"Les médecins au Nigeria gagnent en moyenne entre 2.000 (1.839 euros) et 4.000 dollars (3.679 euros) par an, donc près de 200 dollars chaque mois. Ils valent mieux que cela", a déclaré à l’AFP Moses Onwubuya, président de l’association des étudiants en médecine du Nigeria (NIMSA).
La plupart des soignants nigérians se trouvent dans les grandes villes du pays. Selon le ministre de la santé, il y a environ 7.600 médecins à Lagos, la ville la plus peuplée du pays, et 4.700 à Abuja, la capitale fédérale. Dans le reste du Nigeria, il y a environ 2 médecins pour 10.000 habitants.
"Nos établissements de santé ne répondent pas aux normes et sont en sous-effectif, ce qui entraîne un épuisement professionnel général", a déclaré à l’AFP, Dele Abullahi, le président de l’association nigériane des médecins résidents (NARS) et médecin généraliste à l’Université d’Ilorin Teaching Hospital dans le sud-ouest du Nigeria. En 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a placé le Nigeria sur sa liste rouge des Etats confrontés à une grave pénurie de personnels de la santé.
"Les soignants se dirigent majoritairement vers le Royaume-Uni, le Canada et les Etats-Unis, mais aussi de plus en plus dans des pays du Moyen-Orient comme l’Arabie saoudite. Ils vont aussi en Scandinavie", détaille Moses Onwubuya. Selon le Centre de recherche et de projets sur le développement (DRPC), une organisation à but non lucratif basée au Nigeria, près de 5.000 médecins ont déménagé au Royaume-Uni entre 2015 et 2021.
Fuite des cerveaux
Pour tenter de limiter la fuite des cerveaux, le député Ganiyu Johnson a proposé une loi en 2023 obligeant les diplômés en médecine à travailler pendant cinq ans au Nigeria, avant d'obtenir leur autorisation d'exercer complète.
Rejetée en bloc par les associations de médecins, cette proposition de loi n’a toujours pas été adoptée par les parlementaires. Du côté des infirmiers, la législation a changé depuis le 1er mars, les obligeant à exercer au moins deux ans au Nigeria avant de pouvoir quitter le pays.
"Il faut augmenter les salaires, acheter du matériel, rénover les hôpitaux, mettre en place des bourses d’études pour les étudiants. C’est ce que doit faire le gouvernement", a déclaré à l’AFP Stella Naomi Oluwadare, infirmière dentaire qui affirme gagner 250.000 nairas (200 euros) par mois avec dix ans d'expérience. Cette mère de famille de trois enfants s'apprête à rejoindre cet été son époux orthodontiste qui a émigré au Canada en 2022.
Pour Chomas Abiodun, 35 ans, infirmière généraliste dans un hôpital privé dans le nord de Lagos, la situation actuelle du corps médical met en danger la formation des prochaines générations d’étudiants. "Si tous les professionnels qualifiés quittent le pays, qui va enseigner dans les écoles et encadrer les jeunes lors de leurs stages dans les hôpitaux ? Quelque chose doit changer", s’inquiète-t-elle.
Le ministre de la Santé s’est engagé en mars à se pencher sur le sort des professionnels de la santé, en commençant par envisager une augmentation de leurs salaires.
L'ARMÉE BURKINABÈ REÇOIT UNE DOUZAINE DE DRONES TURCS POUR LA LUTTE ANTIJIHADISTE
Ces drones – des Bayraktar TB2 et Bayraktar Akinci –, ont été remis à l'armée par le chef du régime militaire, le capitaine Ibrahim Traoré, lors d'une cérémonie filmée et diffusée par la présidence.
L'armée du Burkina Faso a reçu lundi une douzaine de drones de combat livrés par la Turquie afin de lutter contre les groupes jihadistes, selon la présidence burkinabè.
Ces drones – des Bayraktar TB2 et Bayraktar Akinci –, ont été remis à l'armée par le chef du régime militaire, le capitaine Ibrahim Traoré, lors d'une cérémonie filmée et diffusée par la présidence.
"Tous les tests ont été concluants, c’est donc une fierté de confirmer que ces appareils rejoignent la flotte de l’armée burkinabè", a assuré le capitaine Traoré, en présence du ministre de la Défense, le général Kassoum Coulibaly.
Le "TB2" a "fait ses preuves depuis le début de cette guerre", a estimé M. Traoré, ajoutant qu'"Akinci" avait "surpassé les capacités techniques prévues par le constructeur". "L’agrandissement de la flotte permet donc d’intervenir en temps opportun" et d'effectuer "une surveillance permanente", a-t-il expliqué.
"Nous avons une multitude d’engins de ce type actuellement dans le ciel qui scrutent, qui recherchent pour retrouver et détruire tout ennemi grâce aux contributions des populations", a de son côté indiqué le général Coulibaly.
Le chef du régime militaire burkinabè a remercié le président turc Recep Tayyip Erdogan pour ce partenariat "sain et sincère". Après avoir tourné le dos à l'armée française l'année dernière, le Burkina s'est rapproché de nouveaux partenaires, parmi lesquels la Turquie et la Russie.
Le pays est confronté depuis 2015 à des violences jihadistes attribuées à des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique, ainsi qu'aux représailles attribuées aux forces armées et leurs supplétifs, qui ont fait quelque 20.000 morts et deux millions de déplacés.
LA PARITÉ S'ÉLOIGNE
Avec 13% de femmes nommées, le gouvernement Sonko affiche la plus faible représentation féminine depuis 24 ans. Un coup dur pour le Caucus des femmes leaders qui avait pourtant œuvré pour que les candidats s'engagent à atteindre un minimum de 30%
Face à un gouvernement aux allures masculines, le Caucus pointe du doigt une régression contraire aux attentes et demandes des Sénégalaises. Il réclame des à travers le communique ci-après, des mesures correctrices :
"COMMUNIQUÉ DU CAUCUS DES FEMMES LEADERS DU SÉNÉGAL
Le Caucus des femmes leaders félicite Son Excellence M. le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, suite à son accession à la magistrature suprême de notre pays. Le Caucus salue la nomination de Monsieur Ousmane Sonko au poste de Premier ministre, et félicite l'ensemble des membres du gouvernement particulièrement les femmes.
Le Caucus a suivi avec beaucoup d'intérêt la formation du nouveau gouvernement et exprime sa déception par rapport à la faible représentation des femmes.
De 2012 à 2024, le Caucus a contribué à toutes les élections (présidentielles, législatives et locales), soit à travers des actions de renforcement de capacité ou la production de documents pour une meilleure représentation des femmes dans les sphères de décision.
En 2019, le Caucus a fait un document « Quel président pour la famille sénégalaise » qui avait été accepté et validé par tous les candidats.
Pour l'élection présidentielle de 2024, le Caucus est allé à la rencontre des candidats pour qu'ils s'engagent à intégrer les points suivants dans leurs programmes :
- Le ticket présidentiel, avec une femme vice-présidente.
- La nomination au moins de 30% de femmes dans le futur gouvernement et dans les postes de Direction, de PCA, etc.
Une étude menée par le CAUCUS en 2022 sur la participation politique des femmes a montré que de 1978 à 2021 la présence des femmes dans le gouvernement a eu une évolution en dents de scie, mais après l'an 2000, a même atteint des pics de 30 à 33%.
Depuis plus de 24 ans, c'est pour la première fois que le taux de représentation est descendu à un niveau aussi bas avec seulement 13%. Cette rupture est aux antipodes des espérances des femmes qui représentent la moitié de la population, c'est pourquoi pour le CAUCUS, il est inconcevable d'accepter une telle régression.
Le Caucus fait appel aux autorités et à toutes les personnes favorables à élever la voix pour redresser cette situation."
THIÈS, DES BILLETS NOIRS D'UNE CONTREVALEUR DE PRÈS DE 315 MILLIONS F CFA SAISIS PAR LA DOUANE
La saisie est le résultat de l’exploitation d’un renseignement sur des d’individus détenteurs de billets noirs à la recherche d’un laveur pour en faire des dollars.
La Brigade spéciale et de Recherche des Douanes(BSR) relevant de la Subdivision de Dakar-Extérieur, Direction régionale des Douanes de l’Ouest, a réalisé une saisie de billets noirs d’une contrevaleur de 314 826 036 francs CFA. Selon un communiqué transmis, la saisie a eu lieu le dimanche 07 avril 2024 vers 10h à la Cité Balabey de Thiès.
« La saisie est le résultat de l’exploitation d’un renseignement sur des d’individus détenteurs de billets noirs à la recherche d’un laveur pour en faire des dollars. Le dispositif de surveillance et l’intervention des éléments de la Brigade spéciale et de Recherche ontpermis de stopper l’opération de lavage desdits billets et de saisir le colis contenant les coupures de couleur verdâtre », indique le document.
« Il s’agit au total de cinq mille quatre cent (5400) billets noirs en coupures de cent (100) dollars américains. Six individus impliqués dans ce faux monnayage ont été appréhendés sur les lieux et mis à la disposition du Parquet de Thiès », ajoute le document.
LES DESSOUS D'UNE RÉUNION ENTRE AUTORITÉS LOCALES DE BASSE CASAMANCE, DE GUINÉE-BISSAU ET DES MEMBRES DU MFDC
Le MFDC n’est pas pour le moment favorable au déminage mais reste ouvert à des négociations imminentes pour discuter des mêmes enjeux.
Les autorités locales (de la Basse Casamance et de la Guinée-Bissau) et des membres du MFDC (dont une délégation de 23 membres) se sont rencontrés, dimanche dernier, pour discuter de l’ouverture routière des axes Ousssouye (Sénégal) et Karouhaye (Guinée-Bissau) et Ousssouye Boudiédiette ; la réouverture du Parc National de la Basse Casamance (PNB) et le déminage des zones et des villages touchés par le conflit casamançaise.
Selon Abdou Ndukur Kacc Ndao, Président du comité de veille pour le déminage, à l’issue de ladite rencontre les chefs et délégués des villages de Boudiédiette, Esuk-jak, Emaye, Loudia-Ouolof, Niambalang, Youtou, Essaouira, Effock, et de Santhiaba Man jack (Sénégal) et ceux des villages de Tegnate, Djirack, Kasolole, Esuk-jak, Baceor (Guinée-Bissau) se sont bien entendus sur les questions soulevées et qui, selon eux, sont des actes privilégiés pour le développement local des populations autochtones et dans les relations bilatérales entre le Sénégal et la Guinée-Bissau. Notre source indique toujours que la délégation des royaumes Bubajum Ayi, celle du roi d’Essaoute et celle du royaume de Karouhaye ont favorablement salué l’initiative et encouragé les acteurs à continuer à sensibiliser les parties prenantes pour la réconciliation et la paix durables.
« La résolution de ces dits points soulevés permettra aux populations de bien mener pleinement leurs activités socioéconomiques, culturelles et culturelles », a-t-elle ajouté. Avant de remercier vivement tous les acteurs impliqués et les membres du MFDC pour l’estime collaboration en attendant la suite de nouvelles rencontres prévues incessamment entre les deux parties.
Pour résumer, le MFDC n’est pas pour le moment favorable au déminage mais reste ouvert à des négociations imminentes pour discuter des mêmes enjeux. Rappelons que sur les 23 du MFDC qui étaient à la réunion, il y avait les cantonnements du front sud suivants : Casselol, la 2, le Fouladou, Première Bat. La réunion était présidée par Thérance en présence de François Ebomba Manga de Djivente et de Hendrix Diédhiou de Signanaar, Henry Diédhiou (Siganar), Guetan de Signanaar, Thiolo de Signanaar Adama Sané (Bagaya), Solo Diédhiou (Siganar), Denis Diédhiou (Signanaar), Bertrand Sané (Blouf), Lamine Dieme du blouf autres de la rébellion. Notons également que plusieurs rebelles de Diakaye nord sont aussi venus faire acte d’allégeance au front sud de François.
Par ailleurs, précise notre source, le comité de veille poursuivra ses rencontres avec d’autres acteurs comme les autorités administratives, les autorités militaires, les collectivités territoriales, le CNAMS et le PNBC.
DÉCÈS DE MIGRANTS, CES CHIFFRES INQUIÉTANTS
Selon un rapport de l’Oim, un migrant sur trois décède en essayant de fuir un conflit.
iGFM (Dakar) Selon un rapport de l’Oim, un migrant sur trois décède en essayant de fuir un conflit. Egalement, plus de 63 mille décès et disparitions enregistrés pendant la migration au cours des dix dernières années ne représentent probablement qu’une fraction du nombre réel de décès à travers le monde. Le rapport met en lumière la nécessité d’améliorer les efforts de collecte de données afin d’évaluer précisément l’ampleur du problème et de répondre aux défis plus larges de la migration dangereuse, poursuit l’organisation.
La plupart des migrants morts restent juste des chiffres… anonymes. Alors que plus d’un tiers des migrants décédés dont le pays d’origine a pu être identifié, provient de pays en conflit ou accueillant de nombreux réfugiés. Ce qui met en évidence les dangers auxquels sont confrontés ceux qui tentent de fuir les zones de conflit sans voie de migration sûre. «Toutefois, les informations sur les identités des migrants disparus sont très incomplètes. L’une des principales conclusions du rapport est le nombre élevé de décès non identifiés. Plus des deux tiers des migrants dont le décès a été recensé, restent non identifiés, plongeant les familles et les communautés dans le désarroi de la perte ambigüe de leurs proches. Ce constat met en lumière la nécessité de mieux coordonner la collecte de données et les processus d’identification afin de permettre aux familles de faire leur deuil», note l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) dans un nouveau rapport. «Malgré les nombreuses vies perdues dont l’identité reste inconnue, nous savons que près de 5 mille 500 femmes ont péri le long de routes migratoires ces dix dernières années et le nombre d’enfants non identifiés avoisine les 3500», poursuit Ugochi Daniels, Directrice générale adjointe de l’Oim chargée des Opérations. «Le tribut payé par les populations vulnérables et leurs familles nous exhorte à transformer les données en actions concrètes.»
Intitulé «A decade of documenting migrant deaths», le rapport s’est penché sur les 10 dernières années en évaluant les évolutions des migrations. Il a été recensé plus de 63 mille décès et disparitions pendant la migration au cours de cette période. Alors que l’année 2023 était la plus meurtrière. «Ces chiffres montrent qu’il est urgent de renforcer les capacités de recherche et de sauvetage, de faciliter des voies de migration sûres et régulières, et d’agir en fonction de données probantes afin de prévenir de futures pertes humaines. L’action doit également intégrer une coopération internationale plus importante à l’encontre des réseaux de trafic illicite et de traite peu scrupuleux», ajoute l’Oim.
Il faut noter que quand le Projet Migrants disparus a démarré en 2014, les informations étaient issues presque exclusivement d’articles de presse compilés dans une simple feuille de calcul. «Dix ans plus tard, la collecte de données s’est grandement améliorée, mais la réalité pour les migrants contraints d’emprunter des itinéraires dangereux n’a pas changé. Aujourd’hui, le Projet Migrants disparus reste la seule base de données mondiale en accès libre sur les décès et disparitions de migrants, regroupant des informations provenant de sources très diverses, notamment d’informateurs-clés des gouvernements, des Nations unies et des organisations de la Société civile», poursuit l’Oim.
Aujourd’hui, les principales conclusions du rapport font froid dans le dos : près de 60% des décès recensés pendant la migration ont pour cause la noyade, avec plus de 27 mille cas rien qu’en Méditerranée. Ce qui relance le débat sur «la nécessité de renforcer les capacités de recherche et de sauvetage pour sauver des vies en mer et souligne l’importance de travailler avec les gouvernements pour faciliter des voies de migration plus sûres». Il y a eu un signalement insuffisant des décès de migrants. «Les plus de 63 000 décès et disparitions enregistrés pendant la migration au cours des dix dernières années ne représentent probablement qu’une fraction du nombre réel de décès à travers le monde. Le rapport met en lumière la nécessité d’améliorer les efforts de collecte de données afin d’évaluer précisément l’ampleur du problème et de répondre aux défis plus larges de la migration dangereuse. Plus de 37 mille personnes sont décédées sans que l’on dispose d’information sur leur sexe ou leur âge, ce qui indique que le nombre réel de décès de femmes et d’enfants est vraisemblablement beaucoup plus élevé», ajoute l’Oim.
Des morts anonymes
Par ailleurs, il faut regretter l’augmentation du nombre de décès. «Malgré les engagements politiques pris et l’attention médiatique, les décès de migrants sont en hausse ; l’année 2023 étant la plus meurtrière jamais enregistrée avec plus de 8500 décès recensés. A ce jour en 2024, la tendance n’est pas moins inquiétante. Rien qu’en Méditerranée, tandis que le nombre d’arrivées est considérablement plus faible (16 818) par rapport à la même période en 2023 (26 984), le nombre de décès est presque aussi élevé que l’an dernier», ajoute l’Oim.
Pour l’organisation onusienne, il faut une attention politique accrue. «Un nombre croissant d’initiatives et d’instruments mondiaux, régionaux et nationaux encouragent à agir en faveur des migrants disparus. Les données du Projet Migrants disparus sont utilisées comme mesure (du manque) d’avancées dans la réalisation de l’objectif de migration sûre des Odd. La Déclaration de progrès 2022 du Secrétaire général des Nations unies sur le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières met en avant le rôle crucial des gouvernements dans la prévention des décès de migrants et appelle à émettre des recommandations concrètes pour améliorer la coordination internationale et l’aide humanitaire. Ces recommandations, qui devraient être publiées en 2024, constitueront une feuille de route mondiale pour faire face à la crise actuelle», note l’Oim.
Avec le nouveau Plan stratégique 2024-2028, l’Oim met en avant son principal objectif, sauver des vies et protéger les personnes en déplacement. «Mais nous ne pouvons y parvenir seuls. Nous appelons les Etats et autres partenaires à nous rejoindre dans notre travail pour mettre fin aux décès de migrants et remédier aux conséquences des décès de dizaines de milliers de migrants le long des routes migratoires à travers le monde», espère l’Oim.
Par Pape Touty Makhtar SOW, A feu Khasset Cissokho
BABACAR MBOW : TRAVAIL ET SPIRITUALITE À NDEEM ET MBAKE KAJOOR
Avec les populations locales de Ndeem et de Mbake Kajoor, et celles venues d’ailleurs, il s’est investi physiquement et spirituellement dans les terroirs du Baol désertifié pour bâtir une communauté active, ancrée dans les valeurs du mouridisme
Babacar Mbow alias Chacun a vécu1. Avec les populations locales de Ndeem et de Mbake Kajoor, et celles venues d’ailleurs, il s’est investi physiquement et spirituellement dans les terroirs du Baol désertifié pour bâtir une communauté active, ancrée dans les valeurs du mouridisme et ouverte aux souffles du Monde. Serigne Babacar laisse en legs un précieux patrimoine matériel avec des réalisations agro-écologiques, des infrastructures de formation et de fabrication artisanale et une importante œuvre spirituelle parla production d’une puissante pensée soufie centrée sur l’Amour²
Engagé dans les mouvements de jeunes contestataires issus de Mai 68, Chacun adhère dès 1970 au Mouvement des Jeunes Marxistes-Léninistes (MJML) d’obédience maoïste. C’est dans son quartier populaire de la Médina à Dakar, où il est fortement enraciné, qu’il milite activement dans des cercles de lecture composés de jeunes étudiants et ouvriers. Il se distingue par sa capacité à se lier aux plus démunis, à les servir et à les entraîner avec pédagogie dans la mobilisation pour le changement révolutionnaire de leurs conditions de vie
Ce moment de grand bouillonnement révolutionnaire a ébranlé l’ordre néocolonial incarné par le régime de Senghor et autorisait le rêve du grand soir, accoucheur d’une nouvelle société de justice, de fraternité, de liberté et de prospérité. Malgré les désillusions enregistrées, Chacun a gardé en lui ce besoin de rêve à réaliser et d’idéal à défendre. Il a refusé la désespérance et a continué à se nourrir de ces utopies qui font le levain d’une belle vie, utile aux autres.
Dès la fin de ses études en France en 1984, Chacun rentre au pays en vue de rendre réalisables les rêves des années de braise en fondant une communauté de vie, de travail, et d’épanouissement spirituel entre des citoyens librement associés. Cette initiative citoyenne volontariste ne s’enlise pas dans des élaborations chimériques, elle trouve comme cadre de mise en œuvre le village de ses aïeux à Ndeem, en compagnie de sa « Chacune », sokhna Aicha, une grande dame, simple, fortement engagée et dotée d’une âme généreuse.
Ndeem est au centre de la région du Baol, une zone aride, une contrée hostile, enclavée, marquée par un cycle de sécheresse sévère et prolongée, une nappe particulièrement pauvre en ressources hydriques, un bétail éprouvé et des infrastructures quasi inexistantes, des populations contraintes à l’exode…
Ces gros défis n’effraient pas l’ancien maoïste ; au contraire, Babacar Mbow, ni Robinson, ni Robin des bois, y trouve une stimulation supplémentaire. Il lance une initiative de réaménagement du territoire de Ndeem, de reconstitution d’une communauté socioculturelle, un projet d’expérimentation d’activités économiques et de transformation du capital humain. Il tente une forme d’autosuffisance alimentaire locale par un système de production agricole, animale et horticole.
Une chaîne d’activités de base est reliée à un dispositif de valorisation locale des produits destinés à la consommation locale des membres de la communauté et à la commercialisation sur les marchés de proximité. Parallèlement, il impulse une politique de diversification des opérations génératrices de revenus avec un secteur artisanal diversifié qui prend en compte des filières comme le cuir, le textile, la couture, la menuiserie, la forge… etc. Ces activités constituent à la fois un moyen de formation et une opportunité d’occupation des jeunes (parfois issus de la ville en « exode urbain »3). La priorité accordée aux technologies endogènes et le souci d’innovations ont rendu possible des percées significatives dans des secteurs comme la production de combustible écologique (bio-terre) et la boulangerie.
Mais dans la vision de Babacar, Serigne bi, le développement du capital humain est central. Il propose des services sanitaires de base et met en place un système éducatif par la construction d’établissements scolaires, en partenariat avec les institutions publiques. Il institue un centre de formation professionnelle multisectorielle des métiers composés de plusieurs ateliers dont : le tissage traditionnel, le tannage des peaux, la confection, la menuiserie, le design avec du métal de récupération, la teinture, la vannerie, la poterie…etc
L’organisation établie permet de prolonger les activités saisonnières par la stimulation d’une pluriactivité génératrice d’emplois et source de diversification des revenus et par la valorisation des ressources locales disponibles, une internalisation de la valeur ajoutée locale. Elle a aussi rendu possible l’accès à l’école et la promotion de loisirs pour l’épanouissement des enfants du village.
Ces capacités productives variées et intégrées, focalisées sur une agriculture écologique, assurent une relative autonomie alimentaire aux populations de Ndeem et génèrent des produits d’habillement et de décoration. Des opérations créatrices de richesses favorisent la préservation de l’écosystème parla régénération forestière, parla valorisation des composts et par la promotion des énergies renouvelables, notamment solaire.
Ni collectivisme ni communautarisme, l’Association des Villageois de Ndeem (AVND) organisée de manière harmonieuse bénéficie du leadership du fondateur qui a montré une capacité d’ouverture au monde et de partenariat avec l’administration publique centrale et décentralisée et aussi avec les ONGs nationales et internationales. Ainsi, Chacun a réussi à étendre le réseau AVND de commercialisation des produits labélisés « Maam Samba » à Dakar (Les Mamelles, Institut français, Galerie d’exposition et d’hébergement keur Maam Samba à Ngor4) et vers l’Europe notamment dans les circuits du « commerce équitable »
A la base de cette réussite matérielle, Serigne Babacar reconnait un souffle spirituel lié à l’amour, à la religion de l’amour: « la religion que je professe (Islam) est celle de l’amour. Partout où ses montures se tournent, l’amour est ma religion et ma foi.» C’est dans cette aspiration à l’Amour divin, dit-il, qu’il rencontre le mouridisme et l’appréhende de l’intérieur, en soufi. A ses yeux, « cheikh Ahmadou Bamba, dit Khadimou Rassoul est le modèle même de cet amour qui révèle les mystères divins et dévoile les vérités qui s’y rattachent. » Avec son « fou » (Mam cheikh Ibra Fall) sorti de néant, Khadimou Rassoul partage une haute vision de réalisation spirituelle dont l’envoyé de Dieu Mouhamad (psl) est la source. Mam Ibra Fall, le guide direct de Serigne Babacar, a fait de la mystique du travail, élevée au rang d’action pieuse, un devoir sacré auquel chaque être humain doit se conformer.
Le « success story » de Ndeem, obtenu grâce à cette sacralité du travail, a précisément convaincu le khalife des Bayfall, Serigne Dioumb FALL, de confier à Serigne Babacar un imposant projet de réhabilitation et de viabilisation du site historique de Mbake Kajoor5. Cette nouvelle entreprise ne consiste pas seulement à édifier des infrastructures mais surtout à promouvoir un nouveau développement intégré qui capitalise toute l’expérience de Ndeem. Ainsi, des actions impliquant les jeunes, en particulier les femmes, sont conduites dans les domaines de l’agroécologie, de l’aquaculture, de l’apiculture, de la régénération de plantes et arbres traditionnels et de la bioénergie, sans compter la formation professionnelle et la mise en place d’un système de financement décentralisé.
CONCLUSION
Serigne Bi, comme l’appellent affectueusement les membres de la communauté, a donc concrétisé avant terme ce que le système des Nations Unies appellera dix ans plus tard « Eco-village », défini comme « un espace rural mettant en œuvre : (i) un modèle économique alternatif, (ii) une place privilégiée à l’écologie et (iii) une vie communautaire active avec comme objectifs l’autosuffisance alimentaire, basée sur une économie sociale et solidaire (ESS).
C’est un système intégré, productif et culturel, de valorisation des ressources locales qu’il établit de manière autonome avec des mécanismes propres de co-construction et de cogestion. Cette approche communautaire de gestion durable et de développement adaptée à la communauté a servi de cadre motivant de mobilisation sociale.
Babacar Mbow dit Chacun n’a pas été seulement le jardinier de nos rêves de jeunesse de vouloir transformer le monde. A l’échelle de Ndeem, il a réussi à instaurer une communauté respectueuse de l’environnement avec l’humain au cœur de son projet de développement ; une communauté scellée par « le mourdisme » un liant spirituel entre les membres et un levain de leur mobilisation autour du travail et du partage équitable des fruits de l’œuvre collective. Une expérience à capitaliser dans ce qu’elle a de réplicable, à la veille de profonds changements politiques dans notre pays et dans la région ouest-africaine !
Notre ami Chacun, après près de 40 ans d’engagement social et de cheminement spirituel, laisse derrière lui un important patrimoine à la fois matériel et immatériel. Ses succès ont été obtenus grâce à une solide armature spirituelle, référée au Mouridisme, sur la base du culte du travail et d’une gouvernance partagée pour le bienêtre social des populations locales.
Pape Touty Makhtar SOW
L'APR PERD LE CAP
L'unité en péril chez les anciens maîtres du jeu : après 12 ans de cohabitation forcée, l'ex-parti présidentiel dévoile ses lignes de fractures, entre règlements de compte et positionnement en vue d'un remodelage de l'échiquier politique
Entre le communiqué qui est sorti dimanche et celui du 8 avril, l’Alliance pour la République (Apr) semble plonger dans une crise. Comme si la situation résultant du choix de Amadou Ba comme candidat semble prendre une autre proportion.
Y’a-t-il une division au sein de l’Alliance pour la République (Apr) ? 6 jours après avoir cédé son fauteuil de président de la République, Macky Sall, patron de l’Apr, semble être en face de sa première crise en tant que chef du premier parti de l’opposition. En effet, des membres du Secrétariat exécutif national (Sen) ont affirmé qu’un «communiqué daté du 7 avril 2024 et portant la signature du Secrétariat exécutif national de l’Apr (Sen), a été rendu public. De quel Sen s’agit-il ? Quand et où s’est-il réuni? En présence de qui ?». Faut-il le rappeler, dimanche passé, un document supposé provenir de l’Apr a indiqué ceci : «L’Apr rappelle au président Bassirou Diomaye Faye, le fait qu’il ne peut inaugurer son magistère par une violation flagrante du statut des magistrats suite au décret voulant rapporter la nomination du Premier président de la Cour suprême dans les règles de Droit en Conseil supérieur de la magistrature. Nous exigeons le respect du principe de la continuité de l’Etat et de celui de l’inamovibilité des magistrats, surtout en ce qui concerne le président de la communauté judiciaire qu’est le Premier président de la Cour suprême.»
Pour les apéristes, ce communiqué est une «manipulation d’un groupe téléguidé et qui n’engage pas le parti. L’obligation première du parti dans la situation actuelle, est plutôt de faire l’évaluation de l’élection du 24 mars, de situer les responsabilités dans la défaite de son candidat, en particulier celles de son président, et d’en tirer toutes les conséquences».
Cette situation est une grande première. En effet, l’Apr, durant les 12 années passées au pouvoir, n’a jamais sorti un communiqué pour se démarquer d’une position prise par un groupe de ses membres. Et cela en dit long sur l’atmosphère du moment. L’unité, qui était l’une des caractéristiques du parti de Macky Sall, ne semble plus d’actualité. Faut-il préciser que cette division est apparue à la veille du choix du candidat de la Coalition Benno bokk yaakaar (Bby). En effet, lorsque l’appel à candidatures a été lancé pour choisir le candidat de la coalition jadis au pouvoir, des divisions ont été notées. Amadou Ba, qui avait clairement soutenu qu’il a été proposé par Macky Sall sans qu’il n’ait été candidat, a été hué lors d’une réunion à leur siège. Aly Ngouille Ndiaye avait finalement choisi de déposer sa candidature, tout comme feu Boun Abdallah Dionne. Mais lors de la veille du report de la présidentielle initialement prévue le 25 février dernier, la division a pris un autre niveau. Les pro-Amadou Ba avaient jugé nécessaire d’élever la voix contre ceux qui s’opposaient à l’ancien Premier ministre. Macky Sall avait choisi de se murer dans le silence. Mieux, le chef de l’Apr avait approuvé une initiative du Pds -qui accusait Amadou Ba de corruption avec des membres du Conseil constitutionnel- visant à installer une commission d’enquête parlementaire.
Quand l’élection a été fixée au 24 mars par les 7 «Sages», Macky Sall avait promu des pourfendeurs deAmadou Ba, alors que ses soutiens ont été exclus du gouvernement. Les premières sorties du candidat Amadou Ba ont été marquées par l’absence des ténors de l’Apr. Il aura fallu que Amadou Ba interrompe sa campagne pour tirer la situation au clair. C’est ainsi que les supports de campagne ont été mis à disposition du candidat de la majorité. Le communiqué du Sen actant l’union sacrée (tardive) derrière Amadou Ba en disait long sur leur motivation. En effet, le document avait clairement félicité les membres de l’Apr qui avaient prêté une oreille attentive à Macky Sall et avaient rappelé que le choix de Amadou Ba ne faisait pas l’unanimité dans le directoire de l’Apr. Ainsi, cette formation politique est rattrappée par sa non structuration.
Est-ce que cette confusion matérialisée par les deux communiqués est le début de la discorde ? Les jours à venir vont y répondre. En attendant, Macky Sall va continuer à diriger sa formation politique alors qu'Amadou Ba se dit prêt à s’opposer.