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22 mai 2025
par Alymana Bathily de SenePlus
MAKYAVÉLIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Les membres du Conseil constitutionnel objet d’accusations de corruption - sans aucune preuve à ce jour - pourraient être acculés à la démission grâce à la nouvelle loi sur l'Ofnac
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 29/02/2024
Nous le savions déjà après cette interview spectacle du 7 Février : le président Macky Sall n’avait aucune intention d’obéir à l’injonction du Conseil constitutionnel d’organiser l’élection présidentielle dans les « meilleurs délais ».
Dès le premier jour du « dialogue » de Diamniadio, son intention de ne pas organiser l’élection avant le terme de son mandat le 2 avril 2024, puis d’assurer lui-même son intérim après s’être amnistié ainsi que ses alliés est apparue très clairement.
Un plan makyavélique prémédité et annoncé
Le « dialogue » de Diamniadio procède en fait d’un plan prémédité : il suffit pour s’en convaincre de se référer à un article de Jeune Afrique, cette plateforme de communication et d’influence de la France Afrique dont les directeurs, de père en fils, murmurent à l’oreille des chefs d’État françafricains et enregistrent leurs confidences.
L’article publié le 20 février dernier et intitulé : « au Sénégal, le dernier choix de Macky Sall », annonçait que le président de la République entend « mener des concertations politiques ….organiser l’élection la plus inclusive possible en conservant les vingt candidats validés par le Conseil mais en y ajoutant d’autres… revoir le système de parrainages …promulguer une loi d’amnistie…ce qui revient à libérer Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye…dépasser de quelques semaines cette limite (du mandat présidentiel établi par la Constitution) afin d’organiser l’élection courant mai ou juin…Une alliance pour le second tour serait scellé entre le PDS de Wade, Rewmi d’Idrissa Seck, voire Taxawu Sénégal de Khalifa Sall dans une sorte de front Républicain face à Pastef ».
C’est exactement ce que M. Macky Sall vient de nous annoncer sans fard dès le premier jour de son « dialogue » boycotté par 16 des 19 candidats validés par le Conseil constitutionnel ainsi que par toutes les organisations significatives de la société civile.
C’est ce qui vient d’être confirmé en conclusion du « dialogue » : l’élection aura lieu le 2 juin, nous dit-on. Le président restera en exercice pendant trois mois après le terme de son mandat et une loi d’amnistie générale portant « amnistie générale sur des faits se rapportant aux manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024 » aura au préalable été adoptée par l’Assemblée nationale.
Un plan makyavélique
Le « dialogue » a donc pleinement livré la commande de M. Macky Sall.
En outre, on lui passe la reprise complète du processus électoral pour y inclure M. Karim Wade.
Il assurera lui-même son intérim pour reprendre complétement le processus électoral en y incluant bien entendu M. Karim Wade, le candidat de l’indispensable allié qu’est devenu le PDS pour lui, tout faisant croire pour le discréditer et provoquer la scission du Pastef entre pro-Sonko et pro-Diomaye Faye qu’Ousmane Sonko souscrit à la manouvre.
Le calcul électoral non-dit est en tout cas que le Pastef ne pourra pas gagner dès le premier tour et serait battu au deuxième tour par les voix coalisées d’Amadou Ba + Karim Wade + Boun Abdallah + Idrissa Seck + Aly Ngouille Ndiaye + Mame Boye Diao et autres).
Ainsi le « système » serait sauvé.
L’autre partie du plan « makyavélique » annoncé à Diamniadio concerne la loi « d’amnistie générale » dont le président de la République a ordonné l’examen à l’Assemblée nationale dès ce jour mercredi 28 février.
Il s’agit bien entendu, sous le couvert de réhabiliter Ousmane Sonko et les militants de Pastef qui n’ont du reste jamais été jugés et condamnés pour « crimes », de blanchir ceux qui ont organisé les « nervis » et milices et armé les forces de défense et de sécurité d’armes létales et qui sont responsables de la mort d’une soixantaine de jeunes gens, de la torture et de la mutilation de plusieurs autres ainsi que de plusieurs disparitions.
Il s’agit d’une assurance-vie pour Macky Sall et pour certains de ses proches qui pourraient faire l’objet de poursuites pour crimes contre la personne du fait de leur responsabilité voire leur implication personnelle dans ces crimes perpétrés contre des Sénégalais, hommes, femmes et enfants même, au cours de ces dernières années.
Autre volet du plan « makyavélique » qui n’a cependant bien entendu pas été annoncé lors du « dialogue », c’est la « neutralisation » voire la destruction du Conseil constitutionnel s’il lui résistait.
La nouvelle loi sur l’OFNAC (Office National de lutte contre la Fraude et la Corruption) dont le président dispose désormais de pouvoirs de procureur pourrait servir dans ce sens.
Les deux membres du Conseil constitutionnel qui font l’objet d’accusations de corruption (sans aucune preuve à ce jour), qui ne peuvent pas être destitués, pourraient ainsi par contre du jour au lendemain faire l’objet de harcèlements et acculés à la démission ce qui servirait de prétexte à la liquidation de l’organe juge et régulateur des élections.
Un plan qui met le Sénégal en danger
Le plan de M. Macky Sall a déjà provoqué de graves divisions au sein des institutions de la République, des partis politiques et de l’opinion publique.
L’Assemblée nationale est désormais divisée non pas strictement sur des lignes partisanes et idéologiques, mais entre partisans et adversaires de M. Macky Sall, M. Amadou Ba et de M. Karim Wade qui font face au groupe parlementaire Yewwi Wa Askan Yi qui constitue seul l’opposition.
Quant au Conseil constitutionnel, on sait comment l’accusation sans preuve de corruption de deux des sept Sages, a amené l’un des deux à porter plainte et à se mettre à l’écart de la décision d’abrogation de décret du président de la République annulant la convocation du corps électoral.
Ce qui fait que le Conseil constitutionnel est de fait relativement affaibli. D’autant que la menace de l’OFNAC plane maintenant sur lui.
Pour ce qui est du gouvernement de la République, il est de notoriété publique que la confiance n’est plus au beau fixe entre le président et son Premier ministre-candidat dont l’échine particulièrement souple a permis d’éviter jusqu’à présent un esclandre.
Des ministres du gouvernement et des proches du président de la République s’en prennent ouvertement et en public au Premier ministre dont ils raillent « le manque de charisme » et qu’on accuse même de corruption des magistrats du Conseil constitutionnel.
Les pouvoirs législatifs, judiciaires et exécutifs ont sciemment été affaiblis au moment où la défiance des populations à l’endroit du président de la République est extrême, ainsi que le montre les mobilisations populaires quasi quotidienne à travers le territoire national.
Sortir de la crise par le haut
Au sortir du « dialogue », le coup d’État de Macky Sall étant consommé, le Sénégal se retrouve dans une situation qui n’est pas sans rappeler celle prévalant en Algérie à la suite du coup d’État militaire de janvier 1992 visant à empêcher la poursuite de l’élection législative et la victoire annoncée du Front Islamique de Salut (FIS).
On pense également à la Côte d’Ivoire après le ravalement du Code électoral par le président Henri Konan Bédie pour y introduire l’ivoirité et ouvrir ainsi la porte aux démons qui vont ravager la Côte d’Ivoire pendant plus de dix ans : coup d’État militaire, crise « politico-militaire » et intervention militaire étrangère.
Notre pays doit et peut éviter les tragédies que l’Algérie et la Côte d’Ivoire ont connu tour à tour. Le Sénégal en a les moyens. Il possède une société civile structurée avec plusieurs plateformes d’information et d’initiatives politiques, des syndicats de travailleurs et des structures organisées d’intellectuels qui canalisent l’ensemble des forces vives du pays.
Cette société civile doit continuer à mobiliser les forces vives de la nation et engager avec elle des luttes pacifiques et non violentes afin d’imposer la tenue de l’élection avant le 2 avril, de s’opposer à la reprise du processus électoral et à l’inclusion de candidats déjà exclus et contraindre M. Macky Sall à quitter le pouvoir dès le 2 avril au terme de son mandat.
Elle saura s’opposer aussi à la loi d’amnistie annoncée.
Le Conseil constitutionnel qui a invalidé le décret du président de la République annulant la convocation du corps électoral pour le scrutin présidentiel du 25 février 2024 a démontré sa sagacité et son indépendance.
Nul doute qu’il dira et imposera encore une fois le droit.
PROCESSUS ÉLECTORAL, LES PRÉCISIONS DE SIDIKI KABA
"Le président de l’Assemblée nationale est un président qui est tenu d’organiser les élections dans un délai de 60 à 90 jours, ce qui signifie qu’il n’y a plus de droit acquis..."
Le ministre de l’Intérieur Sidiki Kaba a fait quelques révélations concernant le processus électoral, lors d’une conférence de presse, ce jeudi 29 Février 2024.
À cette occasion, le ministre de l’Intérieur, par ailleurs président de commission lors du dialogue national, a déclaré que « le Conseil Constitutionnel ne tranche que de deux façons : il peut appliquer les textes de l’article 36 qui stipule que le président de la République devra rester au pouvoir pendant deux mois avant de remettre les pouvoirs à son successeur démocratiquement élu par les sénégalais ou il peut dire qu’il s’agit de « vacances de pouvoir » et dans ce cas, c’est le président de l’assemblée nationale qui devient automatiquement président de la République ».
Cependant il mentionne des précisions « importantes à apporter » en affirmant que « le président de l’Assemblée nationale est un président qui est tenu d’organiser les élections dans un délai de 60 à 90 jours, ce qui signifie qu’il n’y a plus de droit acquis… ». Le ministre de l’Intérieur fait comprendre, dans ce cas, que tout le processus reprendrait.
par l'éditorialiste de seneplus, pierre sané
DE QUOI MACKY SALL EST-IL LE NOM ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Il n’y a rien de plus dangereux qu’un président sans foi ni loi devenu un paria de la communauté internationale. Il ne doit pas cependant échapper à la perspective de rendre des comptes
(Titre en référence - clin d’œil - au livre d’Alain Badiou "De quoi Sarkozy est-il le nom?L’homme et son programme")
Le président Macky Sall ne saurait nous surprendre que si nous attendions de lui des postures d’un président de la République. Donc, on ne peut pas le juger à l’aune d’ambitions “glorieuses”qu’il n’arbore pas. Il n’est ni Senghor, ni Diouf, ni Wade.
Au président Macky Sall, on ne peut donc pas demander ce qu’il ne peut pas donner, tels que :
- imprimer son nom sur une page de l’histoire du Sénégal ?
- sortir par la grande porte en surfant sur la reconnaissance des Sénégalais ?
- s’inspirer de l’éthique constitutionnelle et la renforcer pour ses successeurs ?
Perte de temps. Ce n’est pas un langage qu’il comprend.
Même s’il nous grommelle à l’occasion des mots allant dans ce sens, ça ne fait tout simplement pas partie de son logiciel mental et moral. Ce n’est ni son registre ni son éthique politique.
Il n’est pas Senghor ni Diouf ni même Wade. Senghor était malgré tout pétri d’humanisme socialiste. Diouf en administrateur aguerri était imprégné de la culture de l’État. Wade, avocat international et consultant de grandes organisations, a toujours été un porte flambeau de la démocratie.
Macky Sall quant à lui est resté un chef de parti à l’horizon étriqué et qui n’a jamais su se glisser dans les habits de président de la République. Il sait qu’il n’est pas à la hauteur de ses prédécesseurs, à qui il est tout le temps comparé, et il en garde de la rancoeur tel le “cancre” de la classe envers les meilleurs. Je l’ai toujours considéré comme un usurpateur.
Il faut lui parler un langage qu’il comprend : pouvoir, positionnement, pièges, putsch, police, parjure, prisons, pognon.
Commençons par son titre de gloire programmatique dont il s’est frauduleusement attribué la paternité. Je veux parler du “Plan Sénégal émergent” (PSE) acquis sur les rayonnages de la Banque mondiale au même titre que Togo émergent, Côte d’Ivoire émergent ou Gabon émergent. Unique rédacteur du plan ? McKinsey, consultant de la Banque mondiale. Un plan de plus de la Banque dont aucun des plans n’a jamais réussi en Afrique, et pourtant on continue.
Il s’agit partout d’Infrastructures non productives confiées à des entreprises étrangères, d’endettement effréné, de filet social alibi et d’enrichissement personnel sans limites par le biais de rétro-commissions. Éducation, santé, bien-être social, industrialisation sont bien sûr les angles morts de tout agenda néolibéral en Afrique. Tel est le cas pour le PSE sénégalais.
Macky Sall n’a pas de vision (long terme), ni de convictions. Un plan s’emprunte où s’achète mais la vision est une production personnelle qui doit précéder le plan et l’imprégner. Et refléter un ensemble de valeurs qui bâtisse la cohérence dans l’action politique.
Macky lui est dans l’improvisation à tous les niveaux au jour le jour. Il fait des coups, gère les contre-feux et complote les coups d’après. Comme nos vaillants "gorgorlou" qui s’échinent à assurer la dépense quotidienne tout en flirtant avec l’illégalité.
QuanT a la finance internationale : pour les investisseurs étrangers, y compris du Qatar, ou pour la Francafrique, il est le prototype du parfait président africain. Avec son jumeau plus âgé, l’Ivoirien Ouattara. Ils ont été félicités pour leurs efforts émérites à travers “Doing business” dont l’objectif est de rendre les pays plus attrayants pour le capital étranger. Ils sont adoubés par la Françafrique pour la stabilité politique (entendez par là immobilisme et le tout sauf Sonko et Gbagbo) et les contrats juteux bien entendu. Sans compter leur défense “fougeuse”du franc CFA.
Mais pour eux financiers venus d’ailleurs, nul n’est indispensable. Macky Sall ou Karim Wade qu’importe ! Et les problèmes liés à la démocratie et au bien-être des populations les intéressent peu tant que les affaires marchent.
Ensuite, ne parlez pas de valeurs à Macky Sall. Pour lui, c’est juste un élément de langage à utiliser en fonction des circonstances.
- C’est pourquoi il n’a aucun scrupule à mentir et à revenir sur ses promesses. La vérité dépend des circonstances et de l’auditoire. Raison pour laquelle il est devenu la personnalité la plus suivie de la VAR.
- Il n’a aucune hésitation à embastiller des opposants politiques pour s’assurer une victoire électorale. Il est maintenant connu pour ça dans toute l’Afrique et commence à faire des émules. Quelle honte pour le Sénégal !
- Il n’a aucun problème de conscience à envoyer nos soldats à la mort dans un pays frère pour « rétablir l’ordre constitutionnel » (Niger)…sur injonction de la France.
C’est pourquoi un dialogue avec lui est toujours un marché de dupes. Quand vous pensez avoir conclu un deal, il a toujours un coup d’avance parce que le deal s’inscrit dans une entourloupe que vous ne maîtrisez pas. Il n’est pas intelligent et sincère. Il est malin et “méchant” (dit-on).
Le manque de principes rend impossible la cohérence dans sa démarche. C’est la cohérence qui construit la personnalité et la réputation. Mais prêcher la paix en Russie et demeurer aphone sur le dossier palestinien alors que le Sénégal préside depuis 1975 le Comité des Nations Unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien. Ça n’est pas cohérent. Il décrète l’embargo contre nos voisins sahéliens pour cause de coup d’État et perpétue lui-même un coup d’État constitutionnel au Sénégal. Où est la cohérence ?
Il paraît qu’il nous gouverne selon son « code d’honneur » alors qu’on l’a élu pour nous gouverner selon la Constitution. « Code d’honneur » ? Ne faudrait-il pas qu’il le rende public d’abord ? Ne serait-ce que pour vérifier que son code et le nôtre sont compatibles ? Ne nous a-t-il pas dit que c’est son code d’honneur et non la Constitution qui lui a fait “renoncer à son troisième mandat “?
Un « code d’honneur » que n’a pas terni la déclaration mensongère sur l’honneur de son nouveau complice Karim Wade ? Ahaa l’honneur entre complices ! D’ailleurs, a-t-il renoncé dans la foulée à sa déclaration de patrimoine ? Enfin en tant qu’être humain, et c’est le plus révoltant pour moi personnellement, c’est son manque de compassion et d’empathie.
- Près de 60 jeunes abattus lors des émeutes de 2021 et 2023. Pas un mot de condoléances aux familles sénégalaises endeuillées de la part du président de la République du Sénégal.
Aucune parole de réconfort.
- Des milliers de jeunes sénégalais morts dans leurs tentatives désespérées de fuir le pays. Pas une seule fois un deuil national déclaré ou une minute de silence observée lors d’une manifestation publique. Effacés de sa mémoire. Et pourtant ils ne méritaient pas de mourir. Ils exerçaient leur droit inaliénable à la mobilité. C’est la fermeture qui tue.
Que n’a-t-il pas pris la peine d’y réfléchir, de chercher, d’innover, de négocier et de trouver des solutions ? Ces vies perdues livrées aux fonds des océans, comptent-elles ? Ce sont les ONGs qui nous informent. L’État, son état, ne sait pas, ne peut pas donner d’information aux familles ni délivrer des certificats de décès aux veuves en attente.
- Macky Sall s’est-il vraiment occupé du sort de ses compatriotes durant son magistère ? La pauvreté a augmenté, la vie est chère, il n’y a pas de boulot, il sabote l’éducation. La santé est en crise, la souffrance s’incruste. Il n’en n’a cure.
- Et tous ces jeunes innocents relâchés des prisons sordides du pays ayant occasionné tant de souffrances dans les familles sénégalaises. Pas une parole d’excuse alors qu’ils étaient innocents. Innocents!
Privés de leur liberté fondamentale d’aller et de venir comme par caprice.
Mais reconnaissons qu’il y a eu des moments où il a eu des pulsions compassionnelles. Il y a eu bien sûr le deuil français de Charlie où il a défilé solennellement mais je le mets au défi de citer le nom d’un seul des journalistes tués. C’était une simple opération de marketing politique en Françafrique. C’est ce manque de compassion que nul artifice ne saurait dissimuler. Ce manque d’empathie qui éloigne le peuple de lui.
Pour finir, va-t-il organiser les élections tel qu’instruit par le Conseil constitutionnel ? Va-t-il partir le 2 avril comme exigé par la Constitution ? Va-t-il démissionner pour forcer une reprise totale du processus électoral par le président de l’Assemblee nationale et la participation de Karim Wade, un parjuré impuni ? Il nous a crée une crise non méritée et pour régler le problème, il met le pays en emoi.
Que prépare-t-il contre le peuple sénégalais ? Il n’y a rien de plus dangereux qu’un président sans foi ni loi devenu un paria de la communauté internationale. Il n’a plus rien à perdre si ce n’est son poste, ses privilèges et sa fortune. Quant à sa réputation et sa crédibilité, elles sont anéanties. Vous avez dit ”Code d’honneur”?
Mais, et il y a un grand mais qui le terrorise littéralement, c’est la perspective de rendre des comptes. Et il ne doit pas y échapper. Le combat actuel pour les élections et la démocratie ne saurait être clos sans sa traduction devant la justice internationale, étrangère ou nationale. ”Plus jamais ça”se construit devant les cours et tribunaux. Quant à l’amnistie, elle ne peut pas imposer l’amnésie et tant que la mémoire est vivante, la justice sera en attente.
Après le procès de Hissen Habre, il siérait de clore ce magistère par un procès ..de Macky Sall son persécuteur obligé.
Pour l’Afrique.
Oui, un tel rideau de fin trouverait de la place dans les livres d’histoire d’Afrique.
A luta continua !
LES SPOLIÉS NE DOIVENT PAS ÊTRE UTILISÉS COMME ALIBIS, SELON BOUGANE
Il a précisé que les spoliés ne doivent pas êtres utilisés comme alibis, "si la loi est décidée nous devons l’accepter. Le 2 avril un des candidats assis ici sur les 19 candidats sera le prochain président et nous l’accepterons" dit-il.
iGFM - (Dakar) Le président du Mouvement Guem Sa Bopp, Bougane Gueye Dany a pris part ce jeudi à la conférence de presse conjointe de FC25, F24, FDD et Aar Sunu élection. Il a demandé au président Macky Sall de s'en aller et de laisser le pays comme il l'avait trouvé.
Après avoir félicité le front pour la démocratie, Bougane Gueye Dany s’est adressé au président Macky Sall pour lui demander de s’en aller et de laisser le pays comme il l’avait trouvé.
Il a précisé que les spoliés ne doivent pas être utilisés comme alibis, "si la loi est décidée nous devons l’accepter. Le 2 avril un des candidats assis ici sur les 19 candidats sera le prochain président et nous l’accepterons" dit-il.
"Nous avons une lourde responsabilité pour lutter aussi contre cette loi d’amnistie. Les politiciens ne sont pas détenteurs de ce pays, ce front doit être uni et nous devons avoir un seul adversaire. C’est le président Macky Sall. Restons unis." soutient-il.
RADIATION DE SONKO DES LISTES ÉLECTORALES, LA JUSTICE VA STATUER LE 14 MARS
Si le leader de l’ex-Pastef obtient gain de cause le Conseil constitutionnel pourrait bien le réintégrer dans la liste des candidatures validées.
Le cas Ousmane Sonko revient au devant la scène politique. Pas à cause du dialogue national, mais parce que le pourvoi de l’Etat du Sénégal contre la décision du juge d’instance de Dakar a été programmé le 14 mars 2024.
Si le leader de l’ex-Pastef obtient gain de cause le Conseil constitutionnel pourrait bien le réintégrer dans la liste des candidatures validées. Comme certains sont en train de le faire pour Karim Wade. D’ailleurs selon certaines sources, le cas Ousmane Sonko a été beaucoup évoqué en commission ce mardi dans le cadre du dialogue national.
A rappeler que le juges des tribunaux de Ziguinchor et de Dakar avaient déjà donné raison à Ousmane Sonko sur sa radiation des listes électorales.
SAINT-LOUIS, FORMATION D’UN COMITÉ RÉGIONAL DE CRISE SUITE AU NAUFRAGE TRAGIQUE
"Un comité régional de crise a été activé en collaboration avec les sapeurs-pompiers, le préfet du département, les différentes composantes des Forces de défense et de sécurité, y compris la marine nationale et la police, en coordination avec le parquet"
Le gouverneur de la région de Saint-Louis, Alioune Badara Sambe a annoncé la formation d’un comité régional de crise suite au naufrage d’une pirogue au large de Saint-Louis, avec un bilan provisoire de 24 décès.
« Un comité régional de crise a été activé en collaboration avec les sapeurs-pompiers, le préfet du département, les différentes composantes des Forces de défense et de sécurité, y compris la marine nationale et la police, en coordination avec le parquet », a-t-il déclaré.
Selon M. Sambe, 21 blessés, dont trois dans un état relativement grave, sont actuellement pris en charge à l’hôpital régional de Saint-Louis. Une délégation des membres du gouvernement et d’autres responsables sont attendus ce jeudi à Saint-Louis pour évaluer la situation.
VIDEO
DIALOGUE NATIONAL OU MONOLOGUE MONUMENTAL ?
Mascarade, tentative de diversion, marché de dupe, deal, monologue..., les qualifications foisonnent pour parler du dialogue national auquel le président Macky Sall a invité les forces vives de la nation en début de cette semaine.
Au deuxième jour du très controversé dialogue national et à quelques heures de sa clôture, nous avons donné la parole à des Sénégalais pour se prononcer sur la question, sur ce qui pouvait en résulter de ces pourparlers.
La plupart de nos interlocuteurs jugent inopportune cette concertation initiée par le président Macky Sall rien que pour fixer la date de la Présidentielle qu'il avait voulu reporter lui-même à la date du 15 décembre contre l’avis des Sénégalais y compris ceux de son camp.
Pour des citoyens il ne devrait rien en sortir de concret de cette contre boycotte par la quasi-totalité des candidats à la Présidentielle. Sauf quelques après leur appréciation, la date du 2 juin a été proposé comme jour d'élection par les commissions de ces pourparlers. Ce qui n’emballe pas grand monde selon toute vraisemblance.
Il revient maintenant au Conseil constitutionnel, à nouveau, de prendre une discision finale. Va-t-il abonder dans le sens voulu par le président qui manifestement veut rester en poste jusqu’en juin alors que son bail s’arrête officiellement le 2 avril ou il va prendre le chemin contraire qui semble celui de la grande majorité des Sénégalais?
Équation à mille inconnues. Entendant regardez ce que pensent certains Sénégalais.
UN PROJET DE LOI D'AMNISTIE TRÈS POLÉMIQUE
Le projet de loi d'amnistie défendu par Macky Sall fait des vagues au Sénégal. Sa propre majorité lui fait front, dénonçant un "déni de justice". L'opposition crie également à l'"impunité". Dans ce climat explosif, l'avenir du texte interroge
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 29/02/2024
Le projet de loi d'amnistie sur les faits liés aux manifestations politiques entre 2021 et 2024 présenté par le président sénégalais Macky Sall fait l'objet de vives controverses, révèle une enquête du journal Le Monde.
Porté par le chef de l'Etat comme un geste en faveur de "la cohésion nationale" dans le contexte de crise politique née du report de l'élection présidentielle, ce texte vise selon lui à "surmonter ces moments difficiles" à travers "l'amnistie et le pardon". Il prévoirait d'amnistier les personnes poursuivies dans le cadre des manifestations qui ont fait une soixantaine de morts ces dernières années.
Cette mesure permettrait notamment à l'opposant Ousmane Sonko, en détention depuis sept mois, de recouvrer la liberté. "Je souhaite, au-delà du souci légitime de justice et de redevabilité, que l’amnistie et le pardon, par leurs vertus salutaires pour la nation, nous aident à surmonter ces moments difficiles", a déclaré Macky Sall lors de l'ouverture d'un dialogue national boycotté par la majorité des candidats à la présidentielle.
Cependant, ce projet suscite d'importantes réticences au sein même de la majorité présidentielle, rapporte Le Monde. "Certains ministres l'ont durement désapprouvé", affirme une source proche du chef de l'État. Lors de la présentation du texte, le ministre du Travail Samba Sy, membre d'un parti allié, a ainsi "vertement dénoncé ce projet", selon ses termes: "Notre parti ne peut accepter que l’université ait été brûlée en chantant, que deux jeunes filles aient été consumées dans un bus".
De nombreuses voix s'élèvent également dans l'opposition pour dénoncer un "déni de justice". "Cette loi n’a pas pour but de pacifier le pays (...) Le président veut en fait protéger les membres des forces de sécurité, des responsables politiques et les nervis qui ont participé aux sanglantes répressions", affirme le directeur d'Amnesty International Sénégal.
Alors que le pays traverse l'une de ses plus graves crises, les débats sur ce projet de loi s'annoncent âpres. Le texte devra être adopté par une Assemblée divisée, la majorité présidentielle ne disposant que de 80 députés sur 165. Au sein même du camp de Sonko, certains dénoncent une "légalisation de l'impunité", plaçant les députés de l'opposition face à un dilemme.
LA POLICE DE L'UE DÉPLOYÉE CONTRE LES MANIFESTATIONS
Une enquête conjointe d'Al Jazeera et de la fondation porCausa révèle que le gouvernement de Macky Sall a fait appel à une unité spéciale de contre-terrorisme équipée et formée avec le financement de l'Union européenne, pour réprimer l'opposition
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 29/02/2024
Une unité d'élite sénégalaise formée, équipée et financée par l'Union européenne, devait initialement lutter contre la criminalité transfrontalière. Pourtant, selon une enquête d'Al Jazeera, elle a été utilisée pour réprimer un mouvement populaire.
Depuis 2021, le procès du leader d'opposition populaire et controversé Ousmane Sonko a mené à des manifestations à travers le Sénégal, pays d'Afrique de l'Ouest, lors desquelles des dizaines de personnes ont été tuées. L'enquête menée conjointement par Al Jazeera et la fondation porCausa révèle que le gouvernement sénégalais a fait appel à une unité spéciale de contre-terrorisme, le Groupe d'Action Rapide de Surveillance et d'Intervention (GAR-SI), créé, équipé et formé avec le financement de l'Union européenne, pour réprimer violemment ces manifestations pro-démocratie.
Dans une vidéo décrite par Al Jazeera, on voit des membres des forces de sécurité dans le même type de véhicules blindés que l'UE a acheté pour le GAR-SI Sénégal tirer du gaz lacrymogène sur une caravane de manifestation organisée par Sonko en mai dernier. L'incident s'est produit dans le village de Mampatim, à environ 50 km de Kolda, dans la région de Casamance.
"Ces unités semblent être utilisées pour réprimer les droits humains plutôt que de lutter contre le terrorisme ou de surveiller la frontière", déclare Ousmane Diallo, chercheur à la division Afrique de l'Ouest et Centrale d'Amnesty International. "C'est une allégation grave alors que la gendarmerie sénégalaise est impliquée dans la répression des droits humains et du droit de manifester pacifiquement depuis 2021".
Financé à hauteur de 75 millions d'euros par le Fonds Fiduciaire d'Urgence de l'Union européenne pour l'Afrique, le projet régional GAR-SI Sahel, mis en œuvre entre 2016 et 2023, visait à créer des unités GAR-SI dans plusieurs pays de la région dont le Sénégal, "condition préalable à leur développement socio-économique durable".
L'unité sénégalaise de 300 hommes, créée en 2017 et coûtant plus de 7 millions d'euros, devait initialement lutter contre les incursions de groupes armés et la criminalité transfrontalière depuis la ville de Kidira, à la frontière malienne. Pourtant, selon un ancien responsable policier sénégalais cité par Al Jazeera, elle a bien été déployée lors des manifestations pro-démocratie au Sénégal.
Des sources espagnoles et sénégalaises familières du projet confirment qu'une seconde phase de 4,5 millions d'euros a ensuite été mise en place, créant une seconde unité GAR-SI Sénégal. Les ressources initialement allouées à la lutte contre la criminalité ont ainsi été de facto intégrées aux commandements territoriaux sénégalais et utilisées pour réprimer les manifestations.
LE DIAGNOSTIC PRÉCOCE COMME MOYEN DE PRÉVENTION CONTRE LES CANCERS DE L’ENFANT
"Les cancers qui touchent les enfants se développent parfois précocement, il y en a même qui naissent avec. La pathologie est généralement détectée après des complications liées à une maladie chez l’enfant. Le plus souvent, c’est le cancer du sang"
Kaolack, 29 fév (APS) – Docteur Moustapha Cissé, pédiatre au centre hospitalier régional El Hadji Ibrahima Niass (CHREIN) de Kaolack (centre), a exhorté jeudi les parents et les communautés à procéder à un diagnostic précoce pour prémunir les enfants des différents types de cancers pouvant les toucher.
‘’Les cancers qui touchent les enfants se développent parfois précocement, il y en a même qui naissent avec. La pathologie est généralement détectée après des complications liées à une maladie chez l’enfant. Le plus souvent, c’est le cancer du sang, d’où la nécessité de faire un diagnostic précoce’’, a-t-il dit dans un entretien avec l’APS.
Il a rappelé à cet égard que le dépistage précoce permet de réduire la cherté du bilan. Certains bilans comme la numération peuvent même se faire dans les régions de l’intérieur du pays pour un coût ne dépassant même pas 15.000 FCFA, indique-t-il.
Le médecin s’entretenait avec l’APS en marge de la commémoration, le 15 février, par la communauté internationale, de la journée mondiale de sensibilisation sur les cancers des enfants. Il a saisi l’occasion pour prôner une ‘’vigilance des parents’’ face aux complications qui peuvent découler du traitement à long terme des cancers, surtout ceux des enfants qui touchent le plus souvent les enfants dont l’âge est compris entre six et douze ans.
‘’Le traitement par chimiothérapie peut avoir des conséquences dangereuses pour les enfants en plus des complications du cancer. Le cancer des enfants peut impacter l’espérance de vie à cause des complications. La chimiothérapie a ses conséquences qui peuvent réduire l’espérance et la qualité de vie des enfants’’, a-t-il alerté.
Les origines des cancers des enfants n’étant pas encore bien déterminées, le médecin affirme que les facteurs génétiques entraînent des anomalies ainsi que des infections virales pouvant entraîner des cancers, comme le cancer du sang.
L’hôpital ‘’Dalal Jam’’ de Guédiawaye, dans la banlieue dakaroise, dispose d’une unité d’oncologie pédiatrique au Sénégal, mais certains patients peuvent être suivis dans les régions, a noté Dr Moustapha Cissé.