KEEMTAAN GI - ET NOUS DONC ?
Une gageure, voire la croix ou la bannière, que d’organiser un scrutin présidentiel dans le pays laïc spécial qu’est le Sénégal ! La quadrature du cercle aussi. Dans ce pays à nul autre pareil et où l’on ne fait jamais les choses comme les autres, l’agenda républicain doit donc se soumettre non seulement à celui de la religion musulmane mais aussi à ceux, nombreux, des confréries et familles islamiques. Ainsi, pour fixer la date de la présidentielle, il a fallu veiller à éviter que la campagne électorale se déroule pendant le Ramadan, tenir compte de la Korité, de la Tabaski, du maouloud, des innombrables gamous et magals des familles religieuses. Et aussi se soucier de ne surtout pas empiéter sur l’hivernage saison durant laquelle les paysans sont aux champs tandis que les écoles, qui abritent l’essentiel des centres et bureaux de vote, sontsquattées par les victimes des inondations. Dans ce drôle de pays laïc, l’Etat est l’un de principaux constructeurs de mosquées et l’un des programmes phares du président de la République, c’est justement celui dit de modernisation des cités religieuses. Ce alors pourtant que l’un des principes fondateurs de la laïcité c’est que l’Etat ne construit ni ne salarie aucun culte ! Autre principe républicain violé par notre Etat laïc : l’égalité de droits des citoyens que tout Etat se droit de respecter. Or notre Etat, en prenant un soin particulier à éviter de froisser certaines confréries dans la date de la présidentielle, ne fait pas preuve de la même sollicitude à l’endroit des adeptes de la principale religion que nous sommes, nous autres animistes. Oui, nous chez qui tous les jours sont sacrés, toutes les périodes de l’année étant consacrées à adorer nos khambs, nos pangols, nos bois sacrés et autres divinités de la nature. Il serait donc temps que cet Etat qui s’aplatit devant les chefs de confréries au point de faire passer leurs événements religieux au détriment de ceux du calendrier républicain, apprenne à nous respecter nous aussi, les animistes. Sinon, gare à nos votes-sanctions ou à nos khondioms ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
CHAVIREMENT D’UNE PIROGUE : Le Pm Amadou Ba au chevet des rescapés
Le Premier ministre Amadou Ba s'est rendu, hier, à l’hôpital de Saint-Louis au chevet des rescapés de la pirogue qui a chaviré mercredi au large de Saint-Louis. L’embarcation qui avait à son bord plus de 300 personnes tentait de rallier les cotes espagnoles. Les recherches en mer ont permis de retrouver 26 corps sans vie et 47 rescapés dont plusieurs ressortissants de la sous-région. Après avoir recueilli les témoignages de rescapés et rencontré les proches des victimes, le chef du gouvernement est allé à la grande mosquée de la ville puis au poste frontalier de Gokhou Mbacc. À l'issue de sa visite, le Premier ministre Amadou Ba a présenté, au nom du chef de l’État, ses condoléances émues aux familles éplorées non sans fustiger les actions criminelles des passeurs. Les rescapés interrogés par le Premier ministre ont reconnu avoir cédé à l'appel des sirènes du « Barca/Barsak » bien qu’ayant des activités professionnelles qui leur assurent un revenu décent.
CHAVIREMENT D’UNE PIROGUE À SAINT-LOUIS : Le bilan s’alourdit à 27 morts
Le bilan du chavirement d’une pirogue à St-Louis ce mercredi s’est alourdi à 27 morts. Soit trois morts supplémentaires puisque, quelques heures après le naufrage, le gouverneur de la région de Saint-Louis avait fait état d’un bilan de 24 morts. La pirogue avait quitté Joal et avait chaviré au large de l’ancienne capitale. Elle transportait 317 personnes à bord. Elle avait quitté Joal le 21 février dernier pour faire cap sur l’Espagne. D’après les premières informations, le capitaine s’était égaré en haute mer, a erré pendant plusieurs jours et l’embarcation était à un moment donné à court de carburant et de nourriture. C’est alors que le capitaine a décidé de retourner au Sénégal. C’est sur la route du retour que la pirogue a chaviré.
DISCOURS À LA NATION (1980): Le Président Senghor nous parle !
Les manœuvres politiques et constitutionnelles auxquelles s’adonne le président Macky Sall pour prolonger son règne ont poussé les nostalgiques à dépoussiérer les discours du Président Léopold Sédar Senghor. Des extraits du discours d’adieu du premier président du Sénégal indépendant largement partagés sur les réseaux sociaux. C’était en 1980 à la vieille de son départ de la magistrature suprême. Ainsi parlait le Président Senghor : « Je partirai. Ce ne sera pas pour donner un exemple aux autres chefs d’État. Je partirai parce que c’est cela qu’il faudra faire en son temps. C’est comme cela que je m’accomplirai. D’autre part, si je veux donner un exemple, c’est à mes successeurs sénégalais, afin qu’eux aussi, après avoir accompli leur tâche, ils aient le courage de partir. Ma pensée dernière sera pour le Sénégal de l’an 2000. Un Sénégal tourné vers l’avenir. Nous avons une organisation dont le modèle est français, mais repensé par nous-mêmes. C’est ainsi que notre Cour Suprême, qui a un rôle majeur dans le contrôle des élections, est souvent saisie par les citoyens. Plus de 60 fois sur 100, celle-ci casse la décision du Gouvernement pour « abus de pouvoir ». L’État, c’est l’autorité souveraine qui s’exerce sur un peuple à travers des hommes et des institutions. La Nation, c’est la volonté commune de vie commune d’un peuple donné. La Nation ne repose pas sur l’ethnie. Dans une nation, les gens ont dépassé les différences de race, de religion et de caste. C’eût été tentant d’annexer la Gambie. Beaucoup de Sénégalais le voulaient. Je m’y suis toujours opposé. Le Sénégal et la Gambie ont réglé parfaitement, parce qu’à l’amiable, leurs questions de frontières » avait déclaré le défunt président Senghor
VICTIMES DE LA SOCABEG : Attention à l’immolation parle feu !
L’affaire de la Socabeg est en passe de devenir le plus grand scandale foncier sous le régime finissant du président Macky Sall. Une grosse arnaque foncière où des milliers de pères et mères de familles ainsi que des soldats retraités ou invalides ont été floués voire grugés par des promoteurs véreux de la Socabeg. Des promoteurs escrocs bénéficiant d’une impunité totale avec des complicités à des niveaux insoupçonnés. Face à cette situation, « Le Témoin » quotidien a appris qu’un avocat aurait dissuadé son client qui avait menacé d’aller s’immoler par le feu dans les locaux de la société immobilière située sur la corniche Ouest face Magic Land à Dakar. L’avocat se dit convaincu que, compte tenu de l’état dépressif de son client, les membres du personnel de la Socabeg ne sortiraient pas indemnes si un tel acte venait à être commis dans leurs locaux. Juste pour vous donner une idée de la manière dont le président de la République et le procureur de la République ont laissé pourrir la situation Socabeg depuis plus de dix ans au détriment des milliers de plaignants dont les uns sont décédés, les autres sont devenus dépressifs tandis que la plus grande partie est ruinée. Pour la triste histoire, cette entreprise de promotion immobilière avait fait miroiter des lotissements (Socabeg/Amap/Snhlm) dans des zones de la banlieue dakaroise, situées dans le département de Keur Massar. Sur la base des factures de versements et des contrats de réservation de parcelles à usage d’habitation effectués en 2015 dont « « Le Témoin » a obtenu copies, Socabeg avait juré que les terrains seraient disponibles et livrés au bout de quatre (04) ans aux ayants droit. Et nombreux sont ceux qui ont fini de verser ou de payer le prix de leurs terrains (2 millions, 3 millions, 4 millions cfa etc.). Dix ans après, toujours rien ! Car, depuis lors, les candidats courent derrière leurs parcelles et on leur fixe des délais à n’en plus finir ! Il faut dire que le propriétaire de Socabeg est mort il y a quelques années laissant des contentieux inextricables à ses neveux.
GANDIGAL : Près de 8 tonnes chanvre indien et médicaments incinérés
La division des douanes du littoral sud, direction régionale des unités maritimes, a procédé hier (jeudi) à la décharge de Gandigal, dans la commune de Sindia, à l'incinération des produits illicites saisis dans le cadre de la lutte contre la fraude et la criminalité transfrontalière organisée. Il s'agit de 05 tonnes de faux médicaments d'une contre-valeur de 764 millions cfa et 3160 kg de chanvre indien pour une contre-valeur de 316 millions cfa. Les produits ont été saisis par les brigades maritimes de Mbour et de Joal. A cette occasion, le commandant Khaly Sow, chef de la subdivision du littoral Sud, a invité les forces vives de la région à collaborer davantage avec l'administration des douanes pour lutter contre la fraude et la criminalité transfrontalière organisée.
Baadoolo - Macky mooy Amadou ?
Nguur, Yallah moo koy diokhé. Ndeysaan, si c’était un héritage familial, ce serait Amadou, l’aîné, qui prendrait le relais. Mais tourondoo amna. Un autre Amadou devient président de la République. Même pour quelques 12 semaines, moins de 2 ans seulement après avoir eu le perchoir à la dernière minute. Là où Moustapha a fait 10 ans. C’est un scénario possible. Plausible. C’est le destin ! Mais surtout le dessein presque avoué que Macky a voulu donner à son dauphin constitutionnel. Fii tamit, Macky mooy Amadou. Pas l’autre dauphin dé.
Opération de sécurisation à Kédougou Une bande armée interpellée et des sites d’orpaillage démantelés
C’est une opération de grande envergure dénommée «Sentinelle Est» qui a déjà donné des résultats. Dans un post sur X, la Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa) a déclaré avoir interpellé une bande armée sévissant dans la zone frontalière du Sénégal avec le Mali et plusieurs sites d’orpaillage clandestins démantelés. Cette opération de sécurisation lancée le 10 février dans les régions orientales du Sénégal se poursuit. La bande armée en question «particulièrement violente», selon la Dirpa, sévissait de part et d’autre de la frontière entre les régions de Kédougou et de Kayes (Mali). Ces derniers temps, plusieurs sites d’orpaillage ont fait l’objet d’attaques à main armée dans la région de Kédougou.
Alassane Samba Diop sur le décès de Sanou Mbaye «Il était l’un des plus grands intellectuels sénégalais»
L’écrivain Sanou Mbaye est décédé. Le journaliste Alassane Samba Diop, qui a eu à l’inviter à plusieurs reprises dans ses émissions rend hommage « à un des plus grands intellectuels sénégalais» qui, selon lui, de « façon désintéressée, a beaucoup écrit sur l’Afrique avec des idées claires pour le continent et son développement». Pour le Directeur général du groupe E-Media, «le Sénégal perd l’un de ses meilleurs fils». Sanou Mbaye a été un ancien haut fonctionnaire de la Banque africaine de développement, chroniqueur politique et économique. Ses écrits sur le développement des pays africains proposent des politiques alternatives à celles mises en place en Afrique par les Occidentaux et leurs bras alliés : le FMI et la Banque mondiale.
Mosquée Cheikh Ahmad Tidjani de Ouakam - La famille omarienne hôte de dignitaires marocains et algériens
Les fidèles musulmans de la Cité Cheikh Oumar Tall du quartier de Ouakam et de ses environs informent la communauté musulmane que le samedi 9 mars 2024, le khalife général de la famille Chérifienne Tidjani en Afrique de l’Ouest, Seydina Abdel Moustaleb sera à Dakar. Il sera accompagné de ses frères et parents venus du royaume Chérifien (Maroc) et d’Algérie. Ils seront les hôtes de la communauté Chérifienne de Ouakam qui a donné comme nom Cheikh Ahmad Tidjani Chérif à la mosquée Ouakam-Dakar. Ainsi, dans un communiqué publié hier, il est porté à la connaissance des fidèles qu’après la prière de «Asr», une séance de Wadhifa précédera un «dars» (cours) sur l’islam et la solidarité islamique.
Simulation d’un accident sur le tracé Le test fructueux du Brt
Le Bus transit rapid (Brt) a été soumis, hier, à l’épreuve d’une simulation en condition réelle d’exploitation. Vers 10h 30, après sa station de SacréCœur, plus précisément au niveau du carrefour de Canal, il a été déroulé le film d’un accident entre un bus Brt et un véhicule particulier. Ce, avec la participation de la Police nationale et des Sapeurs-pompiers. Dans un communiqué parvenu à Bés bi, la société SunuBrt note que cet exercice «avait pour objectif de démontrer les réponses opérationnelles face à un accident de circulation, l’état de préparation à l’exploitation mais aussi de tester la réponse du personnel de la ligne à gérer une situation d’urgence».
Chavirement d’une pirogue de migrants à Saint-Louis Le Président Sall «triste», promet «soutien et assistance»
Le chavirement d’une pirogue de migrants à Saint-Louis occasionnant une trentaine de morts émeut le chef de l’Etat. Dans un post sur X, il a dit sa «tristesse» et sa «compassion» après ce drame et assuré de sa «solidarité». «En ces moments difficiles, nos pensées et nos prières accompagnent les familles et proches des victimes. Les autorités compétentes sont mobilisées pour leur apporter soutien et assistance», a indiqué le président Macky Sall. Le bilan de migrants morts ne cesse de grimper depuis hier. L’embarcation qui avait à son bord près de 300 personnes serait partie de Joal.
VERS UN PLAN NATIONAL DÉDIÉ À LA PRISE EN CHARGE DES MALADIES RARES
Avec l’élaboration de ce plan, les facultés de médecine sénégalaises ‘’vont certainement contribuer au renforcement de la prise en charge des maladies rares dans notre pays’’.
Dakar, 29 fév (APS) – Le directeur de la lutte contre la maladie (DLM) au ministère de la Santé et de l’Action sociale a annoncé, jeudi, à Dakar, l’élaboration prévue par ce département ministériel d’un plan national dédié à la prise en charge des maladies dites rares.
‘’Il faut noter, dans les perspectives, l’élaboration prochaine d’un plan national destiné aux maladies rares’’ et ‘’le renforcement des équipements en cours dans le domaine des explorations radiologiques et biologiques’’, a déclaré Mahamadou Moustapha Diop lors d’un point de presse, à l’occasion de la Journée mondiale des maladies rares.
Selon M. Diop, avec l’élaboration de ce plan national dédié à la lutte contre les maladies rares, les facultés de médecine sénégalaises ‘’vont certainement contribuer au renforcement de la prise en charge des maladies rares dans notre pays’’.
Il note que cette perspective ‘’va certainement ouvrir de réelles perspectives pour l’atteinte des objectifs nationaux dans la lutte contre les maladies rares’’.
La particularité des maladies rares réside dans le ‘’faible niveau’’ de leur compréhension par les populations et le personnel sanitaire, ‘’avec comme conséquences l’errance et l’impasse diagnostique’’, a expliqué Mahamadou Moustapha Diop.
‘’D’importants efforts ont été faits’’
Le directeur de la lutte contre la maladie ajoute que, par conséquent, ‘’la prise en compte des maladies rares est incontournable pour tendre vers la couverture sanitaire universelle’’.
Il précise qu’une maladie rare, par définition, atteint moins d’une personne sur 2.000 en population générale, d’après la définition issue du règlement européen sur les médicaments orphelins.
‘’C’est donc rapporté à sa prévalence en population générale qu’une maladie est dite ‘rare’. Mais à l’échelle individuelle, pour chaque personne qui en est atteinte, c’est ‘sa maladie’, et donc son besoin unique de soins, de traitement et d’accompagnement’’, a soutenu Mahamadou Moustapha Diop.
Il affirme que ‘’d’importants efforts ont été faits dans le cadre de la prise en charge de ces malades, mais des défis sont notés dans la satisfaction de la demande’’.
‘’La prise en charge des maladies rares dans les pays à revenu faible est fortement entravée par la question des ressources humaines spécialisées, la formation, le plateau technique, le financement, la recherche, etc. Le fossé est très grand entre le Nord et le Sud’’, a analysé M. Diop.
Les moyens nécessaires pour la prise en charge des maladies rares ‘’sont coûteux et souvent inaccessibles pour la plupart de nos populations’’, a-t-il signalé.
RENFORCEMENT DU TISSU ENTREPRENEURIAL DANS LE SINE SALOUM, UN BILAN POSITIF SELON LE BMN ET ENABEL
17 entreprises opérant dans la production et la transformation de l'arachide, des céréales et du sel ont bénéficié de l'accompagnement du Bureau de Mise à Niveau. Ces entreprises vont réaliser des plans d’investissement de l’ordre de 2,6 milliards de FCFA
Dans le cadre du Projet Agropole Centre visant à renforcer le capital financier, technique, humain et social des entreprises du Sine Saloum, une convention a été signée il y a deux ans entre le Bureau de Mise à Niveau et l’Agence Belge de Développement (ENABEL). Le bilan à mi-parcours de cette collaboration a été présenté lors d'une cérémonie de clôture ce jeudi 29 février 2024, réunissant des acteurs institutionnels, techniques, financiers et les entreprises bénéficiaires.
Le bilan dévoile que 17 entreprises opérant dans la production et la transformation de l'arachide, des céréales et du sel ont bénéficié de l'accompagnement du Bureau de Mise à Niveau. Ces entreprises vont réaliser des plans d’investissement de l’ordre de 2,6 milliards de FCFA.
Cet accompagnement, allant de la structuration des projets au soutien technique et financier pour la mise en œuvre des investissements, a permis de résoudre des problématiques entravant la croissance de ces PME à fort potentiel.
Les résultats obtenus par les entreprises bénéficiant du programme de mise à niveau sont significatifs, tant en termes d'amélioration de la qualité des produits que de compétitivité, comme le rapporte l'étude de capitalisation des activités réalisées. De plus, ce programme a contribué à la création d'emplois durables et au renforcement de la perception positive du secteur agroalimentaire sénégalais, augmentant ainsi son attractivité.
Les données révèlent également que toutes les entreprises ayant bénéficié des services du BMN affichent des perspectives de croissance significatives pour la période 2022-2025, avec des taux de croissance allant de 5% jusqu'à 626%. Cependant, malgré une appréciation généralement positive du processus de financement de l'accompagnement par les chefs d'entreprises, des défis subsistent, notamment l'accès au financement et les retards dans la mise en œuvre des plans de mise à niveau.
Les recommandations formulées lors de la présentation du bilan insistent sur la nécessité de renforcer la communication pour sensibiliser et impliquer davantage les entreprises, ainsi que sur la création d'une ligne de crédit par le BMN auprès d'une banque. En réponse, la directrice du Bureau de mise à Niveau, Mme Fatou Dyana Ba, s'est engagée à approfondir les business plans et à mieux intégrer les besoins des secteurs bancaires pour faciliter l'accès au financement aux entreprises.
Pour l’Agence ENABEL, le bilan de la convention est jugé satisfaisant, avec des taux de réalisation élevés pour les dossiers de mise à niveau. Des bonnes pratiques et leçons apprises sont identifiées, mettant en lumière l'importance de la cohérence dans les hypothèses des business plans et la nécessité de baser les projections sur l'historique de l'entreprise.
par le COLLECTIF DES UNIVERSITAIRES POUR LA DÉMOCRATIE
LA LOI D’AMNISTIE OU LE SECOND ASSASSINAT DES MARTYRS DE 2021 À 2024
EXCLUSIF SENEPLUS - L’usage politicien de l’amnistie brouille toute perspective de réalisation d’un avenir collectif empreint de sérénité et d’apaisement. Un tel pacte républicain nous semble odieux et innommable
Réunissant professeurs et chercheurs de toutes disciplines, le Collectif des universitaires pour la démocratie (CUD) alerte sur les dangers de la loi d'amnistie générale annoncée par le chef de l'État Macky Sall. Pour ces intellectuels, effacer les crimes du passé reviendrait à bafouer la mémoire des victimes et à fragiliser les fondements de l'Etat de droit. Refuser l'oubli forcé est la seule voie pour respecter les principes républicains, indiquent-ils dans le manifeste ci-dessous.
L’éventuelle validation par les parlementaires d’un projet de loi ayant pour objet l’amnistie des infractions consécutives aux manifestations politiques interroge notre rapport à l’Histoire. Une telle amnistie rendrait tout accès impossible à notre Mémoire qui est un patrimoine immatériel essentiel pour faire advenir une communauté nationale. L’usage politicien de l’amnistie constitue une défiance au Temps en ce qu’il brûle les archives d’un peuple et, par voie de conséquence, brouille toute perspective de réalisation d’un avenir collectif empreint de sérénité et d’apaisement. Une communauté humaine assimilant sciemment son passé macabre à un trou noir inaccessible à ses contemporains, se représente son ordre social comme un champ de particules où les différents éléments ne seraient liés entre eux que par des relations de calculs, d’opportunités, de stratégies… Un tel pacte républicain nous semble odieux et innommable.
D’un point de vue anthropologique, l’existence programmée de cette loi amnistiante questionne nos rapports au Réel. Depuis mars 2021, notre société sénégalaise est dans une temporalité bestiale, animalière ; notre partie la plus monstrueuse a pris le dessus sur notre bienveillance et empathie certes parfois exagérées. La manipulation politicienne de l’amnistie est constitutive d’un mauvais tabou en ce qu’elle interdit à une société de dialoguer avec ses propres démons. Toute communauté humaine génère des monstres mais les ignorer contribue à faire du mensonge un élément essentiel de notre ordre symbolique. La loi d’amnistie relative aux infractions commises depuis 2021 est une prohibition à investir le passé et, ce faisant, obstrue l’accès à la vérité en remettant en cause ses fonctions instituantes. Ce détournement de l’institution de l’oubli pour assurer l’impunité de hauts responsables étatiques est une menace au narratif républicain fondé sur une idée de vertu et de justice.
Analysé à partir d’un prisme propre à la philosophie juridique, le projet de loi d’amnistie fragilise la vision consistant à admettre la nation comme une communauté liée par un ordre légal. Si tous les vices et tortuosités pouvaient être effacés par des lois, ces dernières perdraient leur sacralité ainsi que leur rationalité.
Ayant pour objet la matière pénale, l’amnistie préoccupe la morale publique et particulièrement les valeurs essentielles de notre société démocratique. Le respect que devrait inspirer la préservation de la dignité de la personne humaine est aux antipodes d’une éventuelle légitimation d’arrestations arbitraires, d’actes de tortures et de barbarie envers des citoyens. Quelles formes de solidarités juridiques entretenons-nous avec nos concitoyens victimes de meurtres, de blessures physiques et psychologiques, d’emprisonnements injustifiés, de destructions de leurs biens… ? Une des fonctions du droit pénal étant la délimitation rationnelle de la sphère de liberté par l’identification des tabous, une telle discipline répare, à cet effet, les vulnérabilités en sanctionnant les déviants et les transgresseurs. Cette promesse de justice assignée à la matière pénale est un des garants du contrat social. Une loi d’amnistie aux relents foncièrement politiciens rend perméable la morale publique et, par voie de conséquence, rend fongible le vice et la vertu.
C’est parce que l’amnistie du président Macky Sall est une invite à l’amnésie, que sa vraie nature n’est autre qu’un permis de tuer. Un tel dessein ne devrait prospérer. L’adoption du projet de loi portant amnistie devra entraîner nécessairement une saisine du Conseil constitutionnel qui pourrait invalider le texte sur le fondement de principes fondamentaux du droit pénal comme le principe de nécessité.
De surcroît, faut-il rappeler que la lutte contre l’impunité a permis d’apporter des limitations ratione materiae de l’amnistie en ce qui concerne les crimes supranationaux. Le Comité contre la torture avait recommandé l’exclusion de la torture du champ des lois d’amnistie (rapport sur l’Azerbaïdjan, A/55/44, §.15).
La jurisprudence va dans le même sens d’un recul des amnisties pour les crimes internationaux. En atteste l’Affaire Ely Ould DHA qui a entraîné la remise en cause d’une loi d’amnistie.
Par-delà, même dans l’hypothèse d’une validation constitutionnelle, aucune disposition ni principe ne s’opposerait à une abrogation de l’amnistie après l’élection d’un nouveau président soucieux de rétablir une orthodoxie dans la mise en œuvre des principes qui guident la responsabilité pénale.
Les promoteurs de cette loi ne devraient pas ignorer que « Rien ne peut faire que ce qui a été n’ait été ». En somme, si ce projet de loi devait advenir les députés sont invités à se remémorer le célèbre vers du poème intitulé “Souffles” de Birago Diop « les morts ne sont pas morts ».
Signataires :
Abdoulaye BATHILY, Professeur des Universités à la retraite, Histoire, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
Mamadou DIOUF, Professeur des Universités, Histoire, Université de Columbia et Mumbai ;
Felwine SARR, Professeur titulaire, agrégé en Sciences économiques, Titulaire de la chaire Anne-Marie Bryan, Duke University, Caroline du Nord, USA ;
Mbissane NGOM, Professeur titulaire, agrégé facultés de droit, Université Gaston Berger de Saint-Louis
Moussa THIOYE, Professeur de droit privé, Doyen de la Faculté d’administration et communication, Université Toulouse Capitole, France ;
Samba TRAORE, Professeur titulaire de classe exceptionnelle à la retraite, Université Gaston Berger de Saint-Louis ;
Babacar GUEYE, Professeur titulaire de classe exceptionnelle, Droit public et Science politique, Ancien chef de département du Droit public, FSJP/Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
Mamadou Abdoulaye KONTE, Professeur titulaire en Économie, Université Gaston Berger de Saint-Louis ;
Mohamed Ben Omar NDIAYE, Professeur Titulaire en Économie, Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Alassane DIEDHIOU, Professeur Titulaire en Mathématiques, Université Assane SECK de Ziguinchor ;
Samba Ndao SYLLA, Professeur titulaire de classe exceptionnelle, FST/Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
Pap Karounga DIAWARA, Professeur titulaire, Directeur du Centre d’études en droit économique, Faculté de droit, Université Laval, Québec, Canada ;
Senghane MBODJI, Professeur titulaire, Physique, Energie solaire, Université Alioune Diop de Bambey ;
Mouhamadou Aliou Mountaga Tall BALDE, Maître de conférences titulaire, Mathématiques, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
Ndèye Sophie DIAGNE NDIR, Professeur assimilé, agrégée des facultés de droit, droit privé et sciences criminelles, Université Cheikh Anta Diop de Dakar
Sokhna Mariama Sèye FALL, Enseignante-chercheuse, Droit privé, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
Ibrahima NDIAYE, Maître de conférences titulaire, Mathématiques, Université Alioune Diop de Bambey ;
Muhammad BA, Maître de conférences titulaire, Sciences économiques, Université Gaston Berger de Saint-Louis ;
Abou SENE, Docteur en Mathématiques, Université Gaston Berger de Saint-Louis ;
Alassane DIALLO, Maître de conférences en économie, Université Amadou Moctar Mbow ;
Abou SALL, Enseignant-chercheur, Droit privé, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
Abdoulaye NDIAYE, enseignant chercheur en Economie, New York University ;
Aliou SENE, Maître de conférences assimilé, FASTEF/Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
Ibra SENE, Associate Professor, Histoire,The College of Wooster, USA ;
Malado AGNE, Maître de conférences assimilé, Droit public, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
Khady GUEYE, Enseignante en Philosophie, membre de ResearchGate, Université de Montréal.
UN FRONT UNIQUE POUR FAIRE RESPECTER LE CALENDRIER RÉPUBLICAIN
Un collectif réunissant organisations de la société civile et partis d'opposition voit le jour. Il a pour ambition de coordonner les actions afin d'empêcher tout report du scrutin au-delà du 2 avril
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 29/02/2024
Un collectif regroupant la société civile et l'opposition politique a annoncé jeudi la création d'un front commun déterminé à faire respecter la date du 2 avril pour la tenue de l'élection présidentielle. Selon un communiqué de la plateforme de la société civile Aar Sunu Election (“Préservons notre élection”), “cette unité d'action doit permettre de mener des actions collectives, en synergie pour éviter la dispersion des forces qui luttent contre le coup d'État en cours”.
Aar Sunu Election indique avoir formé cette alliance avec le Front des candidats à l'élection présidentielle du 25 février, qui regroupe 16 des 19 candidats, ainsi qu'avec la coalition d'opposition F24 et le Front pour la défense de la démocratie. L'objectif affirmé est de faire pression conjointement pour que le prochain président sénégalais soit élu avant le 2 avril 2022, date officielle de la fin du mandat du président Macky Sall.
Plus tôt dans la journée, Macky Sall avait réaffirmé son intention de quitter le pouvoir à cette date, rejetant ainsi l'une des recommandations du "dialogue national" tenu du 10 au 12 janvier. Selon l'AFP, les conclusions de ces assises avaient préconisé le report du scrutin au 2 juin et le maintien de Macky Sall à la tête de l'État jusqu'à l'intronisation de son successeur.
Interrogé par l'AFP, un responsable d'Aar Sunu Election, qui a requis l'anonymat, a estimé que "Macky Sall persiste dans son refus de respecter le calendrier républicain et la légalité constitutionnelle". L'opposition soupçonne en effet le chef de l'État, réélu en 2019 pour un second mandat de cinq ans mais non candidat en 2024, de vouloir se maintenir au pouvoir de manière illégale.
Le report de la présidentielle annoncé début février par Macky Sall, à quelques heures du début de la campagne, a ouvert une grave crise politique. Des manifestations contre cette décision, durement réprimées, ont fait quatre morts.
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LE FLOU DEMEURE SUR LA PARTICIPATION DE CERTAINS CANDIDATS
Selon Sidiki Kaba, la commission a décidé de maintenir les 19 candidats validés par le Conseil constitutionnel, par respect pour leurs droits acquis. Il a néanmoins indiqué que le dialogue a suggéré un réexamen des dossiers des candidats recalés
Les participants au dialogue national ont proposé la date du 2 juin pour la tenue du premier tour de l’élection présidentielle à la suite d’un examen de plusieurs hypothèses et contraintes, a expliqué jeudi à Dakar, Sidiki Kaba, ministre de l’Intérieur et président de la commission ayant planché sur le sujet.
“Après avoir examiné toutes les contraintes, nous avons retenu la date du 2 juin, celle-ci ne rencontre aucun inconvénient, la date du deuxième tour tombant vers le 23 juin. On ne pouvait donc pas évoquer des contrainte religieuses et culturelles”’, a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse.
Le ministre de l’Intérieur s’entretenait avec des journalistes deux jours après la clôture du dialogue national qui avait été initié par le président Macky Sall, préalablement au choix d’une date pour la tenue de l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février.
“C’est pourquoi la date du 2 juin n’est pas un choix tiré du chapeau. Il a fallu examiner les différentes hypothèses et lever les différents obstacles avant de la retenir par acclamation”, a raconté Me Sidiki Kaba.
La commission dirigée par Me Sidiki Kaba était aussi chargée de réfléchir sur la participation des candidats à l’élection présidentielle.
”Sur ce point, nous avons retenu que les 19 candidats dont les dossiers ont été validés par le Conseil constitutionnel soient maintenus au nom des droits acquis”, a laissé entendre le ministre de l’Intérieur
Il a par contre fait savoir que les participants ont suggéré un réexamen des dossiers de candidats recalés.
S’agissant de la gestion de l’Etat après le 2 avril, Sidiki Kaba a déclaré que la deuxième commission du dialogue présidée par le ministre Ismaila Madior Fall a proposé que le président sortant reste en place jusqu’à l’installation de son successeur.
“Sur cette situation, je dois vous dire que nous sommes dans une situation inédite car la Constitution avait prévu trois cas de figure : l’empêchement, la démission et le décès’’, a analysé M. Kaba.
Le chef de l’Etat s’est engagé mercredi lors d’une réunion du Conseil des ministres à soumettre les conclusions et recommandations des travaux du dialogue national organisé lundi et mardi au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio.
Des acteurs politiques, chefs religieux, représentants de syndicats et d’organisations de la société civile et des candidats recalés à l’élection présidentielle ont répondu à l’appel du président de la République à dialoguer afin de permettre au pays de trouver les moyens de résoudre la crise politique qu’il traverse depuis l’annonce du report de l’élection présidentielle du 25 février 2024.
Seize des dix-neuf candidats retenus par le Conseil constitutionnel n’ont pas participé à cette rencontre, de même que plusieurs franges d’acteurs se réclamant de la société civile.
Cette décision est une des matérialisations de la crise politique que le pays traverse depuis l’annonce du report de l’élection présidentielle qui devait déboucher sur le choix d’un successeur au président Macky Sall, au pouvoir depuis 2012.
La convocation de cette concertation est le procédé choisi par Macky Sall préalablement à la détermination d’une nouvelle date pour l’élection présidentielle.
Il s’était notamment engagé le 16 février à “pleinement exécuter” une décision du Conseil constitutionnel invitant les autorités compétentes à fixer une date pour l’élection présidentielle, après que la juridiction a constaté l’impossibilité de l’organiser le 25 février, comme initialement prévue.
Dans cette même décision, le Conseil constitutionnel a jugé “contraire à la Constitution”, l’adoption par l’Assemblée nationale, d’une loi repoussant au 15 décembre prochain la tenue du scrutin.
Cette loi parlementaire a été votée le 5 février, deux jours après que le président de la République a annoncé, lors d’un discours à la nation, l’abrogation du décret par lequel il avait convoqué les électeurs aux urnes le 25 février.
Vague de libération d’activistes et de militants politiques
En prenant cette décision, le 3 février, il a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l’examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d’entre eux.
S’adressant à la nation, le chef de l’État a souhaité l’organisation d’un “dialogue national ouvert, afin de réunir les conditions d’une élection libre, transparente et inclusive dans un Sénégal apaisé”.
Selon la loi électorale, il faut être de nationalité exclusivement sénégalaise pour briguer la magistrature suprême au Sénégal.
Les membres du groupe parlementaire Liberté et démocratie avaient demandé et obtenu la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur les allégations de corruption et de “connexions douteuses”.
L’ouverture d’une information judiciaire a mis fin aux travaux de cette commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur les accusations portées par le PDS contre des juges du Conseil constitutionnel.
Quatre personnes ont perdu la vie dans les violences qui ont émaillé les manifestations de protestation contre le report de l’élection présidentielle.
Ces victimes ont été enregistrées à Dakar, Saint-Louis et Ziguinchor lors de heurts ayant opposé des protestataires aux forces de l’ordre.
Ces évènements ont été suivis, quelques jours plus tard, par une vague de libérations d’activistes et de militants arrêtés dans le cadre d’activités en lien avec leur engagement politique.