SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
25 mai 2025
MACKY CHERCHE LA SOLUTION MIRACLE
Les universités traversent une crise profonde qui risque d’hypothéquer la vie de milliers de jeunes étudiants. Conscient de l’ampleur des dégâts, le chef de l’Etat a demandé hier au Premier ministre d’enclencher des concertations
Les universités sénégalaises traversent une crise profonde qui risque d’hypothéquer la vie de milliers de jeunes étudiants. Conscient de l’ampleur des dégâts, le chef de l’Etat a demandé hier au premier ministre d’enclencher des concertations pour trouver une porte de sortie.
Quand la politique s’invite dans le temple du savoir, cela engendre des dégâts énormes aussi bien au niveau pédagogique que social. Et les conséquences sont souvent fâcheuses. En effet, les étudiants sont souvent les seuls perdants en cas d’incidents dans les universités.
Déjà, en temps normal, les établissements d’enseignement supérieur sont dans la plupart des cas dans une course effrénée de rattrapage du temps perdu toutes ces années à cause des perturbations quasi cycliques. Les évènements de juin 2023, faisant suite à la condamnation d’Ousmane Sonko, sont venus anéantir tout cet espoir de retrouver une vie estudiantine normale
Aujourd’hui, le Président Macky Sall dit vouloir faire du développement de l’Enseignement supérieur et la transformation du système éducatif une super priorité. En conseil des ministres hier, il a demandé au gouvernement de veiller au bon fonctionnement des Universités publiques afin de consolider les performances de notre système d’Enseignement supérieur et la qualité du capital humain national.
Le président de la République a notamment souligné l’impératif de promouvoir un climat scolaire et universitaire serein, ainsi que la nécessité d’une mutualisation des programmes, des ressources humaines et des fonctions support des universités en vue d’une optimisation des ressources financières mobilisées pour asseoir l’excellence universitaire dans le cadre du Plan Sénégal Emergent (PSE)
Le Chef de l’Etat a, dès lors, demandé, au Premier ministre et aux ministres concernés de tenir une concertation-revue avec la communauté universitaire afin de trouver les voies et moyens rapides d’assurer le déroulement normal des enseignements et le déploiement adéquat des œuvres sociales. Il a par ailleurs rappelé l’importance primordiale qu’il accorde à la finalisation intégrale des infrastructures de l’Université du Sine-Saloum El Hadji Ibrahima NIASS (USSEIN) et au lancement des travaux de construction de l’Université Souleymane NIANG de Matam et de l’Université du Sénégal oriental.
Enfin, le Chef de l’Etat a demandé aux ministres en charge de l’Education nationale, de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation de faire un point hebdomadaire, en Conseil des ministres, sur la situation pédagogique et sociale dans les écoles et universités.
LE SENEGAL ENTRE PAIX ET EPEE
Entre respect de la constitution et recherche de sortie de crise - Depuis l'annonce du report de l'élection présidentielle par le chef de l'Etat, le Sénégal est manifestement assis sur une poudrière.
Depuis l'annonce du report de l'élection présidentielle par le chef de l'Etat, le Sénégal est manifestement assis sur une poudrière. Société civile, universitaires, syndicats, intellectuels, étudiants, tous appellent à manifester pour le rétablissement de l'ordre constitutionnel et les mêmes heurts n'augurent rien de bon pour la suite malgré le énième appel au dialogue du chef de l'Etat qui bute manifestement sur plusieurs réticences.
QU'EST-CE QU'UNE CONSTITUTION?
Pour plusieurs spécialistes, c'est un texte fondateur entre les êtres humains qui ont décidé de vivre ensemble, et qui pour ne pas subir l'arbitraire des plus forts, hisse au-dessus de tous une force publique plus forte que le plus fort d'entre nous, pour que les plus forts aient à craindre, et protéger toute la communauté de l'arbitraire. Son rôle, rappelle l'anarchiste Étienne Chouard, c'est de limiter les pouvoirs, de les inquiéter, de les effrayer. Peut-être, c'est à la lumière de ces acceptions qu'il est possible de comprendre l'ire des Sénégalais par rapport au report de l'élection présidentielle. Cette décision du Président Macky Sall est apparemment une pilule difficile à avaler pour une nation très jalouse de sa stabilité politique. Ce tripatouillage constitutionnel est considéré comme un coup de massue. C'est pourquoi, même si le Sénégal est dans une impasse, les appels au calme et à la paix butent sur la colère et la volonté des Sénégalais de voir l'élection se tenir à date échue. Et l'invite à un dialogue inclusif par Macky Sall est appréciée différemment. Les Sénégalais en ont-ils marre de cette paix, de cette «démocratie sans choix» ? Les positions divergent. Pour le député et candidat à l'élection présidentielle Thierno Alassane Sall, la paix sans la vérité est une fausse paix qui prépare de futures explosions. Réagissant à la déclaration conjointe des deux anciens présidents du Sénégal, l’intraitable parlementaire soutient en outre : «Je le répète : les conditions d'un dialogue sincère et inclusif passent par le respect de la constitution et le départ de Macky Sall ».
De son avis, soutenir le contraire reviendrait à valider tous les coups d'État perpétrés dans la sous-région. Ainsi que les dialogues, insiste-til, sous les bruits de bottes et les détonations des armes. À la pointe du combat pour le respect du calendrier électoral, son collègue député Guy Marius Sagna abonde dans le même sens. Alors que des membres de la société civile comme Alioune Tine ou encore Pierre Goudiaby Atepa ont entrepris une médiation très poussée entre le Président Macky Sall et son adversaire attitré Ousmane Sonko , Guy Marius Sagna dit niet à un dialogue de compromission.
«LES DIALOGUES ANTERIEURS ONT ETE PLUS DES ARRANGEMENTS QUE DES DIALOGUES SINCERES, LARGES AVEC UN SUIVI DES DECISIONS QUI ONT ETE PRISES»
Pour sa part, le secrétaire général du cadre unitaire de l'Islam (CUDIS) et membre de plusieurs organisations de la société civile pense que le dialogue est consubstantiel à la société sénégalaise, «au fonctionnement de sa démocratie, et le dialogue entre dans le cadre des cycles qui peuvent être identifiés entre des crises politiques fortes et des arrangements qui sont issus de ces dialogues-là et qui permettent de garder une certaine stabilité. C'est ça le modèle de fonctionnement de la démocratie sénégalaise», renseigne le prospectiviste dans un entretien accordé à l'AS. Toutefois, il se veut clair par rapport au contexte actuel avec la décision prise par le chef de l'Etat de reporter l'élection présidentielle.
À l'en croire, l'heure n'est pas tout de suite à un dialogue. «Je ne sais pas sur quoi on dialoguerait. Nous appelons à court terme à une annulation de sa décision de report», fulmine-t-il. Dans la foulée, il estime aussi qu'il y a nécessité d'attendre qu'il y ait un nouveau chef de l'Etat pour dialoguer, et qu’il aurait, d'après lui, toute la légitimité d'un nouvel élu pour lancer un dialogue qui aurait une signification plus profonde et une dimension plus large pour l'avenir du pays. «C'est ce qui est plus important qu'un dialogue avec un Président à qui il reste quelques jours et qui veut encore un énième dialogue», trouve Dr Cheikh Guèye non sans regretter que les dialogues antérieurs aient été plus des arrangements que des dialogues sincères, larges avec un suivi des décisions qui ont été prises.
L'IMPROBABLE DIALOGUE MACKY SALL-OUSMANE SONKO : POUR L'INTERET SUPERIEUR DE LA NATION ?
A côté de cette exigence de la société civile et plusieurs Sénégalais de voir le chef de l'État respecter le calendrier électoral, d'autres voix autorisées s'élèvent pour appeler au dialogue. C'est le cas notamment des anciens présidents du Sénégal Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, même si leur appel au dialogue a fait couler beaucoup d'encre. Les chefs religieux sont sortis de leur réserve pour promouvoir le dialogue entre les acteurs politiques. Mais le dialogue qui est sur toutes les lèvres actuellement, c'est celui du chef de l'Etat Macky Sall et du leader du Pastef Ousmane Sonko.
En effet, tout le monde est conscient que les crises politiques que le Sénégal a traversées ces dernières années ont comme soubassement l'adversité très ténue entre le Président Sall et son insubmersible opposant qui est en prison avec d'autres membres de sa formation politique dissoute. Mais son ascension fulgurante maintient Ousmane Sonko en vie politique et c'est le moins qu'on puisse dire.
Ainsi, beaucoup d'observateurs pensent que si ces deux protagonistes arrivent à arrondir les angles de leur adversité, le calme pourrait régner dans le pays. Et les dernières sorties du Président Macky Sall et de ses acolytes montrent qu'il est disposé à dialoguer avec Ousmane Sonko. Mais est-ce que ce dernier est prêt à accepter la main tendue ?
Personne ne peut prendre le risque de répondre de manière affirmative. Car si le chef de l'Etat est dans une dynamique de sauver l'image de la démocratie sénégalaise très entamée, Ousmane Sonko aussi est dans un dilemme cornélien eu égard à la composition hétéroclite de sa formation politique. Parmi ses souteneurs et militants, il y a des activistes et souverainistes qui ne veulent pas entendre de compromis avec le Président Sall, après plusieurs années pendant lesquelles ils ont subi des injustices notoires de sa part. Ceux-là pensent qu'il faut «finir le travail».
D'autres plus mesurés, non sans approuver le rapport de forces, sont plus ouverts au dialogue. C'est pourquoi la décision d'Ousmane Sonko ne sera pas une sinécure. Maintenant, c'est un leader admiré et écouté par ses militants. L'on se souvient aussi que lors des événements de mars 2021, alors que les manifestations étaient très accrues et l’Etat dos au mur, il avait invité les militants à surseoir aux manifestations. Ce qui n'avait pas plu à plusieurs activistes qui pensaient que la «révolution» devait continuer. Mais il avait pris ses responsabilités.
En outre, Ousmane Sonko n’a jamais refusé l'idée de dialogue. Mais il a fait savoir à qui veut l'entendre qu'il ne dialogue pas avec «une arme pointée sur la tête». Quoi qu'il en soit, entre le désir de dialogue et les risques de compromission, les deux doivent trouver le juste milieu. Ils doivent être au service de quelque chose qui les dépasse… l'intérêt supérieur de la nation.
37E CONFERENCE DE L’UA, ISMAÏLA MADIOR FALL VA REPRESENTER MACKY SALL
Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Ismaïla Madior Fall, va représenter le président Macky Sall à la 37e Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, prévue samedi et dimanche à Addis-Abeba
Dakar, 14 fév (APS) – Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Ismaïla Madior Fall, va représenter le président Macky Sall à la 37e Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, prévue samedi et dimanche à Addis-Abeba, en Ethiopie, a appris l’APS de source officielle.
“Ismaïla Madior Fall, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, prend part à la 37ème session de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, au nom du président de la République, Macky Sall”, a indiqué le ministère dans une note transmise à l’APS.
Le ministre des Affaires étrangère va également prendre part à la 44e session du Conseil exécutif de l’UA, ouverte mercredi dans la capitale éthiopienne, a indiqué la même source.
Des “dossiers essentiels” portant notamment sur l’éducation, la participation de l’organisation au G20, la mise en œuvre de l’Agenda 2063, la réforme institutionnelle de l’Union et les élections au Conseil de paix et de sécurité seront au menu de cette rencontre au sommet, selon le ministère sénégalais des Affaires étrangères.
L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET LES SPECULATIONS SUR UNE AMNISTIE A LA UNE DE LA REVUE DES QUOTIDIENS DE CE JEUDI
La presse quotidienne de ce jeudi 15 Février 2024, traitent des annonces du chef de l’Etat en Conseil des ministres sur le secteur de l’enseignement supérieur et les spéculations sur un projet de loi d’amnistie visant à apaiser le champ politique
Dakar, 15 fév (APS) – Les annonces du chef de l’Etat en Conseil des ministres sur le secteur de l’enseignement supérieur et les spéculations sur un projet de loi d’amnistie visant à apaiser le champ politique sont entre autres sujets traités par les quotidiens reçu, jeudi, à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
S’agissant de l’enseignement supérieur, Sud Quotidien met en exergue ”les recommandations de Macky Sall à son gouvernement”.
”Le président de la République a présidé mercredi la réunion du Conseil des ministres. Revenant sur les développements de l’enseignement supérieur et la transformation du système éducatif, il a formulé un certain nombre de recommandations à son gouvernement”, a indiqué le journal.
‘’Il a ainsi demandé la tenue d’une concertation avec la communauté universitaire afin de trouver les voies et moyens rapides d’assurer le déroulement normal des enseignements et le déploiement adéquat des œuvres sociales’’, écrit la publication.
Selon Le Soleil, ‘’le président promeut un climat serein’’ en demandant au gouvernement de tenir une concertation-revue avec la communauté universitaire pour assurer le déroulement normal des enseignements et déploiement des œuvres sociales.
‘’Macky Sall acte le retour à une situation normale” dans le Supérieur, note Enquête.
Alors que les spéculations vont bon train sur un projet de loi d’amnistie visant à apaiser le climat politique, le journal Libération constate que ce texte ”n’a pas été évoqué en Conseil des ministres’’.
Le projet de loi d’amnistie pour ”Ousmane Sonko et compagnie” devait être présenté mercredi en Conseil des ministres, mais face à la ”levée de bouclier contre” cette initiative, ‘’Macky déchire son projet’’, note Le Quotidien.
”Les sorties de Alioune Tine et Pierre Goudiaby Atépa, entre autres pressions, ont eu une conséquence négative sur la perception de la situation par la majorité des soutiens du chef de l’Etat’’, justifie la publication.
Macky Sall ”zappe le sujet en Conseil des ministres”, selon le quotidien Bës Bi, soulignant que ”le projet de loi d’amnistie pour Sonko et cie sera pour une prochaine fois”.
EnQuête croit savoir que le projet est toujours dans les tuyaux. ”Un acte supplémentaire pourrait être posé, incessamment pour rétablir la paix dans le pays et sortir de la crise politique né du report de l’élection présidentielle. Hier, le Secrétariat exécutif de l’Alliance pour la République (APR), le parti du chef de l’Etat, a validé l’idée d’une loi d’amnistie”, rapporte le journal.
”L’amnistie est en marche’’, selon Les Echos qui souligne qu’à ‘’l’occasion de la réunion du Secrétariat exécutif national de l’APR tenue mercredi, Macky Sall a renouvelé sa confiance à Amadou Ba pour être le candidat de la mouvance présidentielle’’.
‘’La nécessité d’une amnistie a été actée par l’instance suprême de l’APR, après un exposé de Me Sidiki Kaba qui a été acclamé à tout rompre par les membres du secrétariat même s’il y a eu des réticences de quelques responsables’’, écrit le journal.
PARADOXALEMENT, LES COUPS D’ETAT EN AFRIQUE SONT DEVENUS DES MOMENTS DE RESPIRATION DEMOCRATIQUE
Bakary Samb, directeur régional de Timbuktu Institute un think tank africain, régional basé à Dakar, à Bamako et à Niamey. Il travaille sur les questions stratégiques
Propos recueillis A. K. DIARRA |
Publication 15/02/2024
TImbuktu Institute est un think tank africain, régional basé à Dakar, à Bamako et à Niamey. Il travaille sur les questions stratégiques. Son objectif, c’est la production et la promotion de réflexions stratégiques sur toutes les questions importantes africaines crédibles et audibles. Il faut de la recherche-action et veut casser les cloisons entre le monde de la recherche et celui de la décision. Le directeur régional de Timbuktu Institute, Dr Bakary Samb, analyse, à travers cette interview, la géopolitique sous-régionale marquée par la multiplication de coups d’Etat. Aussi paradoxal que cela puisse être, l’enseignant à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis soutient que « les coups d’Etat en Afrique sont devenus des moments de respiration démocratique ».
Dr, comment expliquez-vous la frénésie de l’arrivée de militaires au pouvoir, au Mali, au Burkina et au Niger ? Ce après une assez longue période démocratique dans ces pays.
Il y a une forme de paradoxe. Dans les années 90, sous l’ère de la démocratisation, on a vu les Africains se battre pour la démocratie. Aujourd’hui, ce sont des jeunes qui applaudissent d’autres jeunes qui arrivent au pouvoir. C’est comme si, paradoxalement, les coups d’Etat étaient devenus des moments de respiration démocratique. C’est un fait nouveau qui renseigne sur la crise de la démocratie elle-même, tout en n’étant pas un rejet en tant que tel de la démocratie parles Africains, mais c’est l’accumulation des inconséquences et des contradictions dans l’application du processus démocratique où il y a un besoin d’endogénéisation. L’arrivée de ces militaires constitue un précédent dangereux d’autant plus que c’est dans des situations où il y avait un contexte d’insécurité endémique au Mali, au Burkina Faso et au Niger qu’ils ont pris le pouvoir. Le fait que ces trois régimes militaires décident d’aller dans une nouvelle forme d’alliance, à savoir l’Alliance des Etats du Sahel, c’était déjà une menace à l’architecture de sécurité régionale dans le sens où la force de la CEDEAO était l’organisation sous-régionale la plus intégrée et qu’il y avait une architecture de sécurité régionale. La création de l’Alliance des Etats du Sahel conduit donc vers une fragmentation de cette architecture. Il faut voir l’article 6 de la charte de la CEDEAO qui indique une sorte de solidarité mécanique entre les pays lorsque l’un d’entre eux est agressé. D’abord cela pose des problèmes en termes de stabilité. Par exemple, le Niger et le Burkina Faso peuvent intervenir au Nord du Mali. On a vu les conséquences dans cette partie du Mali. Aujourd’hui, nous sommes dans une forme d’organisation (Ndlr, l’Alliance des Etats du Sahel) dont l’objectif premier était de se protéger de la CEDEAO, notamment de ses sanctions, mais qui a débouché sur une fragmentation tacite de l’architecture régionale de sécurité.
Pourtant ces régimes ont le soutien des populations. Une sorte de légitimation démocratique. N’est-ce pas là un signe de désaffection des populations à l’égard des régimes civils ?
Ce qu’on voit derrière ces juntes qui viennent au pouvoir est un signe d’une désaffection par rapport aux Etats incarnés par des civils et une conséquence de la mal gouvernance, de l’absence de démocratie qui se résume chez nous à l’aspect électoral. On a vu d’autres aspirations qui sont aujourd’hui prises en charge par les tenants de ces juntes. Autre chose également, on a vu qu’il y a un discours populiste qui surfe sur les déceptions par rapport aux régimes civils précédents, mais aussi sur un contexte international. Cette désaffection est le signe aussi d’un rejet du modèle occidental devant propager des valeurs. Ces occidentaux, par rapport à ces mêmes valeurs, ont été eux-mêmes inconséquents à un certain moment. Finalement, ce sont les intérêts stratégiques immédiats qui ont toujours guidé leurs choix. Il y a non seulement un problème de démocratie mais aussi de crédibilité du discours occidental sur la démocratie. Par rapport à cela, aujourd’hui, nous sommes dans une situation qu’on pourrait qualifier d’hybride et de paradoxale. Ces juntes ont joué avec une stratégie très claire. Par exemple au Mali, qui a toujours trouvé des boucs émissaires avec la France, Barkhane, la CEDEAO et les soldats ivoiriens ou encore la MINUSMA, on voit que les militaires au pouvoir sont dans une logique de légitimation. En effet, le fait de mettre en avant l’idée selon laquelle leur souveraineté serait menacée, comme on le sait, mécaniquement quand il y a menace extérieure, cela renforce la cohésion intérieure autour d’un leadership qui s’est mis en opposition par rapport à un régime civil qui a duré au pouvoir.
Seulement le paradoxe, c’est qu’on chasse la France pour aller se jeter dans les bras des Russes…
La France, au regard de son histoire, est toujours obligée de gérer l’urgence et l’histoire en même temps. On est arrivé à un moment où il y a une nouvelle génération montante que la France n’a pas pu voir venir avec la démocratisation de l’accès à l’information, des réseaux sociaux, mais aussi une ère où l’armée est entrée dans une posture avec un nouveau statut qui lui permet de faire jouer la confiance, je pense qu’il y a eu une absence de diplomatie française pour lire ces signaux et s’adapter. Il faut aussi voir que les Russes sont venus de manière opportuniste et pragmatique dans le Sahel comme étant une alternative par rapport à la France notamment sur le plan de la sécurité. Les Russes eux-mêmes manquent d’agilité diplomatique et de connaissance du continent au point qu’aujourd’hui, ils croient que, dans l’immédiat, ils sont pris comme des héros applaudis en tant que sauveurs. Ce n’est pastant un amour de la Russie mais une désaffection de la France qui se manifeste ainsi. Ce qui est aussi paradoxal au niveau de ces régimes, c’est comment vouloir affirmer qu’on est en train de se départir d’un colonisateur, d’un dominateur, d’une puissance en s’offrant à une autre aussi dominatrice qui fonde sa politique dans l’assistance militaire avec la rente de l’or. Je crois qu’on est entré dans une ère trouble où il y a ce shift de l’Afrique vers laquelle convergent toutes les puissances au regard des intérêts géoéconomiques énormes. Le drame au vu de ce grand rejet sahélien vu au Mali, au Burkina et au Niger, c’est que notre sous-région risque d’être le théâtre d’une nouvelle guerre froide qui ne dit pas son nom avec des antagonismes entre la France et la Russie.
La décision du Burkina, du Mali et du Niger de sortir de la Cedeao complique la situation. Comment comprenez-vous cette décision ? Quelle est la réponse que doit apporter la Cedeao elle-même qui fait face à une crise sans précédent ?
Le communiqué du 28 janvier de ces trois pays n’a pas de valeur juridique. Il ne concerne que trois Etats alors que, pour sortir de la CEDEAO, il y a des préalables bien clairs à savoir le notifier de manière très claire et attendre un an pour qu’elle donne sa réponse. Après cela, il y a tout un processus à suivre. Je pense que, cela dit, la CEDEAO devra apprendre de ses erreurs dans les crises malienne et nigérienne en ne mettant pas tout de suite en avant la logique de sanctions, mais celle de la diplomatie. Les grandes puissances de la région ont toutefois essayé de parler à ces juntes avec les déplacements de Macky Sall à Bamako tout en restant en contact avec les autres pour essayer de les amener à la raison. Il faudrait à la fois ce mix de diplomatie et de fermeté pour ne pas déstructurer l’architecture régionale de sécurité, il faut privilégier une diplomatie beaucoup plus fine agissant sur le dialogue et la conscience des enjeux. Aujourd’hui, l’enjeu est de se demander s’il faut suivre ces régimes dans cette escalade alors qu’ils sont passagers et que les populations de la CEDEAO et les Etats eux-mêmes vont rester. Il y va de la construction de la communauté régionale ou bien être dans une forme d’intelligence des situations en étant clairs sur les règles du jeu et en déployant tout ce qui est nécessaire pour arriver à une normalisation et une conservation de cette architecture régionale de sécurité qui fait la différence entre la CEDEAO et les autres organisations sous-régionales.
Dans cette crise sous régionale, quels devront être les rôles du Sénégal ?
Le Sénégal est souvent vu comme un ilot de stabilité, en même temps il bénéficie d’une crédibilité diplomatique au regard de notre position stratégique et de la qualité de nos ressources humaines diplomatiques. La présidence de l’Union africaine par le Sénégal a été une étape cruciale où Macky Sall a su positionner le continent comme une véritable réalité géopolitique qui parle d’une même voix et en ayant un mot à dire sur la question climatique ainsi que lors des discours qui ont suivi pour dire que l’Afrique doit refuser de subir une double peine climatique en étant le continent qui pollue le moins mais qui paie le plus les effets du changement climatique. Il en est de même sur la question de la transition énergétique, qui certes doit se faire pour la préservation de la planète mais que cela ne se fasse pas à notre détriment où plus de 300 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité.
DROIT DE RECTIFICATION
Le quotidien Le Témoin a titré à la Une de sa parution du 15 février 2024 « Les coups d’État sont devenus des moments de respiration démocratique » en sortant ma réflexion de son contexte. D’abord l’interview a été donnée le 28 janvier 2024 bien avant le contexte politique actuel. Ensuite, par cette expression à laquelle j’avais ajouté l’adverbe « paradoxalement » je voulais simplement rendre compte de l’ironie selon laquelle la jeunesse qui, jadis, se battait pour la démocratie au prix de sa vie dans les années 1990, se met aujourd’hui à saluer les premiers des coups d’État dans différents pays en ovationnant les putschistes. C’est dans ce sens que j’ai voulu relever le paradoxe de ces ex- « combattants de la liberté » qui vivent ces moments de crise comme une respiration démocratique. Loin de moi, donc, toute idée d’apologie des putschs que je suis parmi les premiers à condamner fermement partout sur le continent et ailleurs dans le monde.
Dr. Bakary Sambe, Directeur du Timbuktu Institute
LA GUERILLA CONSTITUTIONNELLE FAIT RAGE
Professeurs, juges, juristes et imposteurs se mitraillent sur le front du droit…
Notre Constitution a été tellement manipulée, charcutée, révisée, retouchée et modifiée que juristes, avocats, professeurs de droit et juges de la vieille école ne s’y retrouvent plus ! Le report de l’élection présidentielle voté par l’Assemblée nationale a offert l’occasion à tous ces professionnels de se déployer sur le front du droit. Les uns pour vaincre ou convaincre, les autres pour arbitrer, combattre ou secourir. Hormis la guérilla urbaine menée par des hordes de jeunes manifestants, une véritable guérilla « constitutionnelle » s’installe dans le pays.
Cette fois-ci, il ne s’agit pas d’une scène de guérilla urbaine où des manifestants affrontent les forces de l’ordre et jouent au chat et à la souris avec elles. Il est plutôt question ici d’une guérilla « constitutionnelle » à l’Assemblée nationale déclarée par des députés qui ont adopté sans débat le projet de loi repoussant l’élection présidentielle, initialement prévue ce 25 février, au 15 décembre prochain. De jurisprudence à jurisprudence, de décret à décret, de projet de loi à projet de loi pour ne pas dire du « porte à porte », les soldats du droit se sont massivement déployés sur le terrain du « report » où ils s’entretuent ! Les uns sont des juristes, magistrats et avocats ; les autres des juges et professeurs de droit. Sans oublier les imposteurs, mercenaires et juristes du dimanche qui combattent aux côtés des soldats…loyalistes. Bref, une véritable guérilla constitutionnelle s’installe dans le pays où circulent des armes politiques et juridiques à destruction électorale.
Dès que l’accusation grave de « corruption » a été portée contre deux éminents juges du Conseil constitutionnel, M. Ousmane Chimère Diouf, le président des Magistrats Sénégalais (Ums), a été le premier soldat du droit à monter au front pour défendre ses collègues avant de condamner vigoureusement la création d’une commission d’enquête parlementaire qualifiée d’attentatoire au principe de la séparation des pouvoirs et constitutive d’un précédent dangereux pour l’indépendance de la Justice « conformément aux articles 92 et 93 de la Constitution et à l’article 9 de la loi organique portant organisation et fonctionnement du Conseil Supérieur de la Magistrature, aucune commission parlementaire n’a compétence pour entendre un magistrat, surtout pour des faits susceptibles de recevoir une qualification pénale » a fait savoir Ousmane Chimère Diouf à qui veut l’entendre.
Mieux, a-t-il rappelé, histoire de recadrer politiciens et juristes, « le Conseil Supérieur de la Magistrature est l’organe disciplinaire des magistrats et les membres du Conseil Constitutionnel ne peuvent être poursuivis qu’avec l’autorisation du Conseil. »
Hélas, cette mise au point, pour ne pas dire en garde, du président de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS) n’a pas empêché le déclenchement des hostilités juridiques au lendemain du vote d’une résolution créant une commission d’enquête parlementaire à l’Assemblée nationale. Un vote suivi quelques jours après de l’adoption d’une proposition de loi repoussant le scrutin présidentiel du 25 février au 15 décembre 2024.
Un report de toutes les incertitudes qui a provoqué un tollé de désapprobation populaire poussant le ministre des Affaires étrangères, Pr Ismaïla Madior Fall, à porter le combat juridique en sa qualité de professeur de droit. Dans un post, l’ancien garde des Sceaux a d’abord précisé que ce n’est pas le président de la République l’initiateur du report de l’élection présidentielle. « Le report a été initié par le groupe parlementaire du Parti démocratique sénégalais (PDS) «Liberté, Démocratie et Changement «. Ce groupe a déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale la « proposition de loi constitutionnelle portant dérogation aux dispositions de l’article 31 de la Constitution de la République du Sénégal.
Article premier. – « par dérogation à l’alinéa premier de l’article 31 de la Constitution aux termes duquel « Le scrutin pour l’élection du Président de la République a lieu quarante cinq jours au plus et trente jours au moins avant la date d’expiration du mandat du Président de la République en fonction », le scrutin pour l’élection présidentielle est reporté jusqu’au 25 août 2024 ». Cette proposition de loi a pour objet de reporter la tenue de l’élection présidentielle en août 2024 et permet au Président en exercice de rester en fonction jusqu’à l’installation de son successeur. Un amendement parlementaire a porté la date de la tenue de la prochaine présidentielle au 15 décembre 2024 » a expliqué Pr Ismaila Madior Fall avant de se focaliser longuement sur les raisons justificatives du report pour tenter de vaincre et convaincre. Malheureusement, il n’a pas réussi à convaincre cinq éminents professeurs titulaires de classe exceptionnelle, agrégés de droit public et de science politique des Universités, qui se sont fendus d’une lettre adressée aux juges du Conseil constitutionnel.
Un « commando » juridique mené par Pr Serigne Diop
Il s’agit des Professeurs Abdel-El Kader Boye, Serigne Diop, Babacar Guèye, Alioune Sall et Alioune Badara Fall qui ont formé un « commando » juridique pour se faire entendre. Dans un communiqué, ces éminents juristes soutiennent que « la loi constitutionnelle sus-évoquée, en raison de l’effet d’allongement incident de la durée du dernier mandat du Président sortant par l’artifice d’un report du scrutin électoral, encourt assurément la censure dans la mesure où elle viole les dispositions intangibles de la Charte fondamentale (la Constitution) qui restent hors de portée de toute modification ». Sous ce rapport, selon ces cinq professeurs agrégés de droit et ou de sciences politiques, « elle prend donc ses distances avec la nature des réformes constitutionnelles traditionnellement promues par le pouvoir constituant originaire ou dérivé. À d’autres époques, d’autres mœurs! ».
Pour étayer leur argumentaire, Abdel Kader Boye et Cie indiquent que « lorsque la nomenclature des clauses d’éternité s’élargit comme il a été donné d’en constater la teneur à la suite de la réforme constitutionnelle de 2016, elle restreint fatalement le domaine classique d’invocabilité de la jurisprudence sur l’injusticiabilité des lois constitutionnelles devant le Conseil constitutionnel brandie comme une antienne par les censeurs autoproclamés de la doctrine constitutionnelle ». Par leur démarche, les députés ont « acté comme susmentionné la prorogation illicite du terme du mandat en cours du Président sortant avec la reprogrammation de la prochaine élection présidentielle au 15 décembre 2024, la loi constitutionnelle viole la clause d’intangibilité en rapport avec la durée du mandat. En réalité, il appartient exclusivement au Conseil constitutionnel de décider de l’opportunité du report de l’élection présidentielle (…) » martèlent les cinq éminents professeurs de droit pour inviter les sept sages du Conseil constitutionnel à faire triompher le droit.
Un élève « recadre » son maitre
Fait rarissime, un magistrat en activité s’est invité dans la guérilla juridique en dépit de son devoir de réserve. Il s’agit de l’ancien élève Youssoupha Diallo qui « dispense » des cours de droit à son ancien professeur Ismaïla Madior Fall. Pour lever toute équivoque sur son devoir de réserve, le magistrat précise que l’article 11 de son Statut l’autorise à traiter dans les médias des sujets d’ordre professionnel ou technique. « Dans une interview accordée à un organe de presse, le Pr Ismaïla Madior Fall, ministre des Affaires étrangères, avec le drapeau national mis en exergue, s’est prononcé sur beaucoup de points suite au report annoncé de l’élection présidentielle du 25 février 2024 et le vote par l’Assemblée nationale d’une loi entérinant ce report au 15 décembre 2024 (…). Selon le magistrat Youssoupha Diallo, le ministre Ismaïla Madior Fall, étant membre du Gouvernement actuel, du pouvoir exécutif, devrait s’abstenir de prendre une telle position dès lors que le Conseil constitutionnel pourrait être saisi de recours contre cette loi. « Cette démarche publique, empreinte de certitude dans son propos affirmatif, viole la séparation des pouvoirs proclamée et garantie par la Constitution du Sénégal avec son corollaire, l’indépendance de la justice » soutient Youssoupha Diallo tout en rappelant que ce genre de déclaration qu’il juge tendancieuse et de nature à porter atteinte, à influencer ou à gêner l’office du juge est à proscrire.
L’Association des Juristes Sénégalaises (Ajs) ne veut pas rester à compter les coups juridiques. Dans un communiqué, ces femmes juristes ont dénoncé fermement le report de l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février au mois de décembre 2024. Pour elles, « cette décision constitue un précédent dangereux pour l’Etat de droit et la bonne gouvernance. Elle met à mal la Charte fondamentale de même que les lois et règlements du Sénégal. Cette décision empêche les populations d’exercer leur citoyenneté en choisissant souverainement, et conformément à l’agenda républicain, la personne qui doit conduire les destinées du pays » soutient l’Ajs.
Combattre aux côtés du droit
Dans cette guerre, l’éminent Professeur Abdoulaye Dièye n’a pas hésité à monter en première ligne, là où sifflent les balles, pour combattre aux côtés du droit. « Ni la sécurité juridique, ni la stabilité des institutions ne seraient garanties si, à la faveur du jeu politique ou au gré des circonstances, la durée des mandats pouvait être réduite ou prolongée » estime-t-il d’emblée. Et de poursuivre : « En abrogeant le décret n°2023-2283 portant convocation du corps électoral, le président de la République a reporté sine die la présidentielle prévue le 25 février 2024. Cette décision fondée sur des motifs d’une légèreté inouïe, place le Sénégal dans une ère d’incertitudes et d’interrogations sans réponses. »
Et le Professeur Abdoulaye Dièye de s’interroger : Qu’adviendra-t-il le 2 avril à l’expiration du mandat actuel ? Sa réponse est sans équivoque : « Toute idée de prolongation de mandat doit être écartée. D’abord parce que la durée du mandat de cinq ans ne peut faire l’objet de révision aux termes de l’article 103 de la Constitution ; ensuite parce que le Conseil constitutionnel a dit en 2016 que la durée des mandats politiques en cours, régulièrement fixée au moment où ceux-ci ont été conférés (ne) pouvait, quel que soit au demeurant l’objectif recherché, être réduite ou prolongée (Considérant 32 de la « décision » n°1/C/2016). C’est cet argument que le juge constitutionnel avait brandi pour rejeter toute possibilité, pour le président Macky Sall, de réduire son mandat conformément à son engagement » a rappelé Pr Dièye. Selon l’éminent juriste qu’il est, « ces actes de folie parlementaire reportant des élections peuvent installer le Sénégal dans une crise institutionnelle ».
A travers cette guérilla constitutionnelle, « Le Témoin » vient de comprendre que les sciences juridiques ont quelque chose de fascinant ! Lorsqu’on a tort, plus on argumente, plus on éclaire sur ses propres hérésies et met à nu ses errements !
Par Mamadou Oumar NDIAYE
AU PAYS DU PRESIDENT BATTREKAT
Ce récit est purement fictif et les personnages qui y sont mentionnés totalement imaginaires. Toute ressemblance avec un pays ou une situation ayant existé est naturellement purement fortuite…
Acte 1 : Il demande au Premier ministre de venir le voir et, sans même l’inviter à s’asseoir, se lance dans une longue tirade. « Monsieur le Premier ministre, les services m’ont réuni toutes les preuves. Vous avez fait corrompre des juges constitutionnels non seulement pour éliminer un candidat de l’opposition qui est de la même famille que moi même si je l’avais jeté en prison… Au fait, vous avez bien été un membre de son mouvement lorsqu’il me combattait alors que j’avais pris le maquis ? Rappelez-vous, c’est quand vous prétendiez que nous autres étions dans l’abstrait ! En plus donc de faire éliminer ce candidat, vous leur avez demandé de faire valider un autre présenté par mes pires ennemis. C’est significatif d’ailleurs que, bien que j’aie appuyé la résolution de nos alliés demandant l’ouverture d’une enquête parlementaire sur cette affaire en sachant parfaitement ce qu’il en était, vous n’ayez pas protesté un seul instant. Car vous savez ce que vous avez fait ! Je ne vais pas vous accabler davantage et je vais même dire que je vous renouvelle ma confiance. Mais en échange, je ne veux plus vous voir vous épancher dans les médias, notamment ceux de nos anciens maîtres, pour vous opposer à un report de la présidentielle. Et puis, je vous rends service en reportant ce scrutin car vous savez bien que vous ne décollez pas dans les sondages. C’est compris ?
— Oui, Monsieur le Président.
— Parfait, donc vous pouvez disposer.
Acte 2 - Il convoque le président du Conseil constitutionnel et, affichant le masque des mauvais jours, lui tient à peu près ce langage : « Je ne suis pas content de vous et vous savez pourquoi. Valider la candidature de ce dangereux salafiste, vous vous rendez-compte ! Au moment où les terroristes sont à nos frontières, où les forces occultes attirées par notre pétrole et notre gaz sont prêtes à tout pour déstabiliser notre pays ! Je peux, si je le veux, vous jeter en pâture à l’opinion en demandant à la commission d’enquête parlementaire d’aller jusqu’au bout et de publier les preuves qu’elle détient. Ces gens du Pds, vous savez bien que ce ne sont pas des manchots. Et moi donc, vous savez bien que je suis l’homme le plus renseigné de ce pays. Ecoutez donc ces audios (le patron du Conseil constitutionnel écoute et de grosses gouttes de sueur inondent son visage). Bon, je vais arrêter tout ça mais ne faites pas le con. Ces gens qui vous poussent à déclarer inconstitutionnelle la loi reportant l’élection ne vous aiment pas. Allez donc faire ce que vous savezle mieux, à savoir vous déclarer incompétents et on n’en parlera plus ! ».
Acte 3 : Le Président appelle le président de l’Assemblée et le chef de ses députés. « Allô ? Le président du Conseil vient de quitter, je lui ai parlé, il a compris et je crois qu’ils ne vont pas faire les cons. Vous pouvez donc lever le pied sur la commission d’enquête parlementaire. Ah, vous voulez une porte de sortie honorable, ne vous en faites pas je sais ce que je dois faire ! »
Acte 4 : Le Président appelle son ministre de la Justice : « Allô, Monsieur le Garde des Sceaux ? Vous m’aviez dit n’est-ce pas qu’un magistrat de mon Conseil constitutionnel avait saisi les juridictions d’une plainte pour diffamation ?
— Oui, Monsieur le Président !
— Et je vous avais demandé d’instruire le Procureur de mettre cette plainte sous son coude ?
— Tout à fait, Monsieur le Président!
— Alors, qu’il lève le coude dessus et dise qu’il va instruire la plainte du magistrat ! »
Le Président raccroche et se balance dans son fauteuil, satisfait de son coup de billard : « quand je leur disais que je suis un génie politique ! Je suis parvenu à mes fins, j’ai obtenu le report de la présidentielle, j’ai neutralisé mon Premier ministre, je vais faire condamner ce salafiste de manière à le rendre inéligible, réintroduire dans le jeu le candidat que j’avais jeté en prison dès mon arrivée au pouvoir pour qu’il ne soit pas un obstacle à ma réélection.
Grâce à l’élimination de ce salafiste, je vais remettre en pole position mon candidat. Quant aux autres candidats dont la plupart, du reste, m’avaient demandé de reporter le scrutin du fait de dysfonctionnements au niveau du Conseil constitutionnel, il me suffira de les appeler à dialoguer avec en perspective la formation d’un gouvernement d’union et en leur vendant la fable des terroristes aux frontières, pour qu’ils gobent tout ce que je leur vendrai.
Franchement, au vrai, je suis un génie ! » Là-dessus, le téléphone sonne et le Président décroche. La voix de son assistante se fait entendre : « Monsieur le Président, le secrétaire d’Etat américain désire vous parler ! » Tout trempé d’un seul coup, le Président murmure : « merde, je n’avais pas compté avec ces enquiquineurs ! »
Ndlr : Ce récit est purement fictif et les personnages qui y sont mentionnés totalement imaginaires. Toute ressemblance avec un pays ou une situation ayant existé est naturellement purement fortuite…
VIDEO
LES FAMILLES DES 1500 DETENUS POLITIQUES NE VEULENT PAS DE L’AMNISTIE DU PRESIDENT !
En conférence de presse, elles exigent la libération sans conditions de leurs enfants
Le collectif des familles des 1500 détenus politiques a fait face à la presse hier. Ses membres disent s’opposer à l’amnistie des faits des évènements de 2021 à 2024, et exigent la libération sans conditions de leurs enfants détenus injustement.
Selon le collectif, c’est (le président) Macky Sall, lui-même, qui cherche à s’amnistier. Les parents de détenus qui le composent prévoient ainsi d’organiser une marche ce samedi 17 février pour la libération des détenus politiques, le respect du calendrier électoral ainsi que de la Constitution. « La répression doit cesser », c’est le cri du cœur du collectif des familles des détenus dits politiques. Face aux journalistes, les parents ont dénoncé les actes de tortures sur leurs enfants dans les prisons. Selon eux, ces enfants sont détenus injustement et ils exigent leur libération. « Nous avons 1500 détenus politiques. Au début, le gouvernement refusait de parler de détenus politiques. Aujourd’hui, l’histoire nous a donné raison lorsqu’ils (ndlr: les membres du gouvernement) reviennent utiliser le même terme dans leurs éléments de langage. Nous continuons de mener la lutte pour la libération des détenus politiques. On avait commencé par des conférences de presse. On est passé à l’assemblée générale. Aujourd’hui, nous revenons au-devant de la scène parce que le président de la République a décidé de prolonger son mandat », a déclaré Souleymane Djim, membre du collectif de parents de détenus politiques.
Le collectif dénonce les tortures des détenus !
Ces mères et pères de famille sont désespérés. Ils souffrent au plus profond de leur âme. Ces sentiments étaient perceptibles lors de la prise de parole de chaque parent. A l’image de la dame Seyda Ndeye Diop qui a craqué devant les micros. A l’en croire, les parents vivent une situation invivable avec les tortures infligées à leurs enfants. Le collectif craint l’allongement du séjour carcéral des détenus politiques suite au report de l’élection présidentielle au 15 décembre. « Il y a eu un mouvement d’humeur dans les prisons et notamment à Rebeuss après le discours du président de la République sur le report de l’élection. Les matons ont alors torturé nos enfants. Les vendeurs d’à côté disent qu’ils ont entendu des tirs de balles sur les détenus. Nos enfants se sont révoltés contre le report de l’élection présidentielle. Ils sont détenus injustement dans les prisons. Une mère ne peut pas supporter qu’on torture son fils. Avec le report de l’élection présidentielle, nous craignons que leur séjour soit prolongé. Nous n’allons pas rester les bras croisés. Nous allons assister à la marche de la société civile Aar sunu élections du 17 février. Parce que nous sommes concernés. Nous n’allons pas rester les bras croisés », a hurlé une mère de famille.
Non au deal!
Le collectif des familles des détenus politiques ne veut pas entendre parler d’amnistie et dénonce l’injustice qui, selon lui, prévaut dans le pays avec le régime du président Macky Sall. Il exige que les jeunes gens détenus soient libérés sans conditions. « Il y a une injustice notoire dans ce pays. Des gens qui méritent plus de faire la prison et des voleurs de nos biens publics circulent librement. Nous ne voulons pas d’amnistie parce que nos enfants n’ont rien fait. Nous exigeons leur libération. Le Sénégal ne mérite pas ce que Macky Sall est en train de faire. Moi qui vous parle, je ne me suis jamais intéressée à la politique mais j’ai voté deux fois pour Macky Sall. C’est un président qui a trahi son peuple « s’est désolée une autre mère de famille. Les familles des détenus politiquesse disent contre le dialogue auquel convie le président de la République.
Revenant à la charge, Souleymane Djim estime que Macky Sall doit être poursuivi pour haute trahison à la fin de son mandat. « On n’a jamais vu un gouvernement aussi cruel envers son peuple» se désole-t-il. Le collectif des familles des détenus politiques rejette toute négociation et tout dialogue pour la libération des prisonniers. « Il est impensable de laisser Macky encore 9 mois à la tête du pays alors que des jeunes souffrent dans les prisons. Depuis des mois, les détenus vivent un calvaire. A chaque fois qu’ils ont tenté de faire du bruit, on les calmait en leur disant qu’après l’élection présidentielle, ils sortiront tous. Et maintenant, Macky Sall ose reporter la présidentielle. Au nom de quoi ? Nous n’allons pas l’accepter. Nous n’allons pas dialoguer. S’il veut, il libère tous les prisonniers ou bien, il laisse tomber. En tout cas, de notre côté, nous n’allons pas nous laisser faire. La souffrance a trop duré», fulmine Tala Diop, un ancien détenu élargi.
SECRETARIAT EXECUTIF NATIONAL DE L'APR
Macky confirme Amadou Ba comme son candidat Alea jacta est. Amadou reste le candidat de Benno Book Yakaar malgré les accusations de corruption qui pèsent sur lui. Hier, lors de la réunion du secrétariat exécutif national de l’Apr qu’il a présidé de 18H 30 à 23heures passées, en présence de tous les ténors de l’Apr, le chef de l’Etat Macky Sall a été sans équivoque : Amadou Bâ reste le candidat de la majorité présidentielle à la prochaine présidentielle prévue au mois de décembre prochain. Macky Sall a indiqué qu’il s’agit ainsi du choix de la grande majorité de son camp et qu’il n’entend pas y déroger. Toutefois, le patron de la majorité présidentielle a indiqué qu’il a besoin d’unité et de solidarité autour de son candidat pour une victoire éclatante au premier tour. Quid du Dialogue qu’il entend lancer ? Macky Sall a insisté sur la nécessité d’apaiser pour sauver le pays de soubresauts aux conséquences dramatiques. Il a ainsi demandé à ses supporter de se tenir prêts en mobilisant les électeurs pour une victoire nette au premier tour en faveur d’Amadou Bâ. Le chef de l’Etat a été certes évasifs quant aux réserves de certains orateurs sur le dialogue et sur le choix confirmé de Amadou Bâ, mais il s’est montré positif sur l’issue du dialogue auquel devraient pendre part tous les ténors de l’opposition. Il a été noté la présence de Mame Mbaye Niang, Abdoulaye Daouda Diallo, Mame Mbaye Niang etc tous connus pour leur hostilité au premier ministre. Le SEN recentre le débat et remet en selle Amadou Bâ qui il faut le dire était dans une très mauvaise passe depuis quelque temps.
Amadou Ba à la réunion virtuelle du CCEG
Le Premier ministre a participé à la deuxième réunion virtuelle du Comité des Chefs et de gouvernement d’Afrique CDC (CCEG). Cette réunion dirigée par le Président en exercice de l’Union Africaine a permis l’examen et l’adoption du nouveau règlement intérieur du CCEG. Aussi le rapport technique présenté par le Directeur général du CDC Afrique, portant sur la situation sanitaire dans le continent, les orientations et décisions stratégiques en matière de préparation et riposte aux urgences et menaces de santé publique, la relance de l’industrie pharmaceutique locale, les acteurs communautaires, a été adopté sous réserve de sa soumission pour observations à la réunion des ministres de la Santé prévue le 17 février 2024.
Macky Sall dépêche Ismaila Madior Fall à Addis-Abeba
Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur est à Addis-Abeba. Ismaïla Madior Fall va prendre part à la 37e Conférence des Chefs de l’Etat et de gouvernement de l’Union africaine. Elle se tiendra les 17 et 18 février 2024 dans la capitale éthiopienne. Le ministre des Affaires Étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur va représenter le président de la République à cette 37e édition. En prélude au sommet des Chefs d’Etat, le Conseil exécutif de l’Union tient sa 44e session les 14 et 15 février 2024. Au cours de ces sessions, des dossiers essentiels de l’Union seront évoqués, notamment le thème de l’année 2024 de l’Union africaine portant sur l’éducation, la participation de l’organisation auG20, la mise en œuvre de l’Agenda 2063, la réforme institutionnelle de l’Union et les élections au Conseil de Paix et de Sécurité.
Evaluation des mesures de prévention et de sécurité routière
Restons avec le chef de l’Etat qui a demandé au gouvernement de faire le point sur l’exécution des mesures de sécurité routière. A ce titre, il a demandé au Premier ministre et aux ministres chargés de l’Intérieur, des Forces armées et des Transports terrestres, d’une part, de faire l’évaluation de l’état d’application des mesures de prévention et de sécurité routières prises l’année dernière et, d’autre part, de renforcer le déploiement des forces de sécurité au niveau des axes routiers les plus concernés par les accidents.
La commune de Darou Mousty change de dénomination
Le Conseil des ministres a, au titre des textes législatifs et réglementaires, adopté hier le projet de loi portant organisation de l’action de l’Etat en mer et le projet de décret portant changement de dénomination de la commune de Darou Mousty. La commune porte désormais le nom de « Daroul Mouhty ».
Cheikh Tacko Diop nouveau Dg de la CMS
Au titre des mesures individuelles, le président de la République a, en Conseil des ministres d’hier, nommé le Médecin en Santé publique et Économiste de la Santé, Docteur Cheikh Tacko Diop, Directeur général de l’Agence de la Couverture maladie universelle. Il remplace à ce poste le Docteur Bocar Mamadou Daff, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
Le vol de moutons vire au drame à Niakhène
Un vol de moutons opéré dans la nuit du 13 au 14 février 2024 a viré au drame au village de Diama, dans l’arrondissement de Niakhène où le vol de bétail est récurrent. C’est trois malfrats qui se sont introduits au domicile de la victime du vol pour ensuite s’éclipser avec 25 moutons au total. Informés du vol qui venait d’être commis, les populations se sont montrées solidaires à l’endroit de la victime et se sont ainsi lancées à la poursuite des voleurs. Selon nos sources, quand elles ont pu rattraper le trio de voleurs, une bagarre a éclaté, ce qui ne les pas empêchés de récupérer les moutons. Malheureusement, un mort a été enregistré du côté des voleurs et deux blessés du côté des populations. Ce sont les gendarmes du poste de Pékesse qui ont débarqué sur les lieux du drame en pleine nuit, après en être informés, pour constater les dégâts, avant que le corps de la victime, répondant au nom de O Sow, ne soit évacué à la morgue du district sanitaire de Mékhé.
Résultat de l’autopsie de l’étudiant Alpha Yéro Tounkara
Me Cheikh Khoureychi Ba, l’avocat de la famille de l’étudiant Alpha Yéro Tounkara tué par balles vendredi dernier à l’Université Gaston Berger (UGB), s’est rendu à la Brigade des Recherches de la gendarmerie sise à Faidherbe en compagnie de l’oncle et du grand frère du défunt, pour faciliter les formalités de remise de la dépouille, la levée du corps et l’inhumation dans son village au sud-est du Sénégal. Dans une publication sur sa page facebook, la robe noire informe que les échanges initiés avec les autorités en charge de l’enquête à la Section des Recherches et le Parquet de Saint-Louis ont permis d’arrondir les angles et les documents requis, à savoir le certificat de genre de mort, le rapport du médecin-colonel Sarr ayant procédé à l’autopsie et le certificat aux fins d’inhumation, seront disponibles aujourd’hui. Ainsi, ajoute-t-il, le corps du jeune étudiant sera enfin remis aux siens.
Un homme retrouvé mort dans sa chambre à Ziguinchor
Âgé d'une soixantaine d'années, Ilarion Manga a été retrouvé mort dans sa chambre, ce mercredi 14 février. Selon Dakaractu, le défunt vivait avec un trouble mental. Ses proches, qui n'ont pas eu de ses nouvelles depuis lundi dernier, ont fini par se rendre à son domicile, et c'est ainsi que la découverte a été faite et le corps en état de décomposition. La découverte macabre a été faite aux environs de 15h au quartier Kandé de Ziguinchor. Informée de la découverte, la police s'est déployée sur le lieu. Compte tenu de l'état du corps, il a été inhumé sur place.
Landing Camara inhumé aujourd’hui
Landing Camara, décédé lors des manifestations à Ziguinchor samedi dernier, va être inhumé aujourd’hui. La famille du défunt a reçu le certificat aux fins d'inhumation ce mardi, mais attend jusque-là le certificat médical, et peine à entrer en possession de ce document issu de l'autopsie. L'autopsie a été bouclée et remise à l'autorité judiciaire. Ainsi, Landing Camara aussi va être inhumé sans certificat médical.
Alerte d’un militant des droits de l’enfant
L’image paraît banale, mais elle est d’une extrême gravité. En effet, à l’occasion du mardi gras, des images et des vidéos où deux enfants habillés en policier pointent leurs armes sur un autre portant le maillot de l’équipe nationale de football, sont devenues virales sur les réseaux sociaux. Militant des droits de l'enfant, Bassirou Kébé dénonce cette mise en scène. « Certains politiciens font fi du principe que l'enfant est un être vulnérable tant du point de vue physique que psychique ou mental. Il doit grandir dans un environnement sain et sécurisé pour devenir un homme ou une femme responsable », dénonce M. Kébé. Non sans condamner avec la dernière énergie « ces images, les vidéos qui sont postées sur les réseaux sociaux, mettant en scène des enfants qui manient des armes et menacent d'arrêter le président de la République ». L’ancien responsable du PDS demande au procureur de s'autosaisir pour «arrêter ces adultes fous de rage et haineux». Il n’a pas manqué, cependant, d’attirer l’attention des parents sur le fait que « le cerveau d'adulte s'est développé à plus de 85% durant la période de la petite enfance».
Kh. Diouf tue son nouveau-né
Célibataire âgée de 25 ans, Kh. Diouf croupit actuellement à la citadelle du silence pour infanticide, recel de cadavre et délit de fuite. Selon nos sources, les faits remontent à la semaine dernière. La dame habitant l’unité 12 Parcelles assainies s’était rendue au Centre de santé Nabil Choucair pour se soigner. Et sur place, le médecin décèle des signes d’une femme qui a accouché récemment. Interrogée à ce propos, elle dit au médecin avoir accouché à son domicile d’un bébé qu’elle a laissé là-bas. Sans tarder alors, le médecin saisit les limiers de la Police de l’Unité 22. Ainsi les hommes du Commissaire Kébé descendent au centre de santé Nabil Choucair pour cueillir Kh. Diouf. Devant les enquêteurs, Kh. Diouf passe aux aveux. Elle déclare avoir accouché à son domicile et qu’elle a abandonné le nouveau-né dans sa chambre. Les limiers la conduisent à son domicile pour vérifier ses dires. Les flics tombent des nues lorsqu’ils découvrent le corps du nouveau-né de sexe féminin en état de décomposition avancée, enveloppé dans un sachet en plastique de couleur noire enfermée dans une commode. Les limiers câblent les sapeurs-pompiers pour évacuer la dépouille à l’hôpital Idrissa Pouye de Grand -Yoff (Ex Hoggy) pour les besoins de l’autopsie, alors que Kh. Diouf est placée en garde à vue.
Kh. Diouf tue son nouveau-né (bis)
Sa tutrice a confié aux limiers que sa nièce n’a jamais voulu qu’on parle de sa grossesse. Elle en a eu des soupçons lorsque Kh. Diouf a été conduite au Centre de santé Nabil Choucair. Car une odeur nauséabonde provenant de sa chambre. Elle précise avoir appelé au téléphone la mère de Kh. Diouf pour l’informer. Pourtant le petit ami de la mise en cause déclare avoir remis en permanence de l’argent à sa dulcinée pour des consultations prénatales. Au terme de sa garde à vue, Kh. Diouf est envoyé en prison.
PRES DE 3 MILLIONS DE RIVERAINS VISES DANS LE PROJET
C’est un projet qui vise à relever les défis urgents dans la Vallée du fleuve Sénégal, une zone exposée aux risques liés au changement climatique.
La Banque mondiale, par le biais de l’Association internationale de développement (Ida), a approuvé un financement à hauteur de 195 millions de dollars. C’est un projet qui vise à relever les défis urgents dans la Vallée du fleuve Sénégal, une zone exposée aux risques liés au changement climatique.
Quelques 2,9 millions de riverains en Mauritanie et au Sénégal, notamment les femmes, les jeunes ainsi que d’autres parties prenantes vont bénéficier du financement à hauteur de 195 millions de dollars de la Banque mondiale, dans le cadre du Projet de développement et de résilience de la Vallée du fleuve Sénégal (Pdrvfs).
D’après un communiqué, du fait des menaces croissantes liées au changement climatique, cette zone vitale pour les économies locales et leurs habitants se trouve de plus en plus exposée aux risques. «Bien qu’elle abrite l’essentiel des terres irriguées en Mauritanie (90 %) et au Sénégal (80 %), les communautés résidant de part et d’autre du fleuve restent pauvres et vulnérables», souligne-t-on.
La Banque mondiale souligne que les villes de la région manquent d’infrastructures et de services de base et se trouvent de plus en plus confrontées à des problèmes liés au changement climatique. Cela se manifeste par la hausse des températures, les précipitations irrégulières, les sécheresses, les inondations, la montée du niveau de la mer, la salinisation des sols et de l’eau, etc. Le projet vise à améliorer l’accès à des infrastructures et services inclusifs, intégrés au niveau régional et résilients aux effets du changement climatique dans les communautés frontalières ciblées par le projet.
Les communautés et institutions bénéficieront d’initiatives de développement des capacités et de partage des connaissances afin de les aider à mieux comprendre et affronter les impacts liés au changement climatique. Le projet de développement et de résilience de la vallée du fleuve Sénégal (Pdrvfs) s’inscrit dans le dialogue global et les mesures prises suite à la COP27, renforçant l’urgence des mesures d’adaptation et d’atténuation climatiques.