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25 mai 2025
L’ANCIEN PRESIDENT NICOLAS SARKOZY CONDAMNE A UN AN DE PRISON DONT SIX MOIS AVEC SURSIS
La cour d’appel de Paris a condamné, mercredi 14 février, Nicolas Sarkozy en appel à un an d’emprisonnement dont six mois avec sursis dans l’affaire Bygmalion sur les dépenses excessives de sa campagne présidentielle perdue de 2012.
La cour d’appel de Paris a condamné, mercredi 14 février, Nicolas Sarkozy en appel à un an d’emprisonnement dont six mois avec sursis dans l’affaire Bygmalion sur les dépenses excessives de sa campagne présidentielle perdue de 2012. L’ancien président, va se pourvoir en cassation, la plus haute juridiction judiciaire nationale, dit Me Desry, son avocat.
Si la Cour a maintenu la culpabilité de l’ancien président, elle a en revanche revu sa peine légèrement à la baisse. Les six mois de prison ferme de la peine infligée à l’ancien président (2007-2012) seront aménagés, a précisé la présidente de la cour en lisant sa décision, ajoutant que la cour était « revenue au quantum requis en première instance par le ministère public ». Nicolas Sarkozy n’a montré aucune réaction particulière et a quitté le tribunal sans faire de déclaration, rapporte Laura Martel, depuis le palais de justice de Paris.
En septembre 2021, le tribunal correctionnel de Paris avait reconnu Nicolas Sarkozy coupable d’avoir largement dépassé le plafond légal des dépenses et l’avait condamné à un an de prison ferme pour financement illégal de campagne. Le tribunal avait toutefois demandé que cette peine soit directement aménagée, à domicile, sous surveillance électronique. Treize autres personnes avaient aussi été condamnées à des peines allant jusqu’à trois ans et demi de prison, dont une partie avec sursis. Nicolas Sarkozy et neuf autres personnes ont fait appel et ont été rejugées du 8 novembre au 7 décembre dernier.
Campagne
Dans ce dossier, les investigations ont révélé que pour masquer l’explosion des dépenses de sa campagne – près de 43 millions d’euros pour un maximum autorisé de 22,5 millions – un système de double facturation avait été mis en place imputant à l’UMP, sous couvert de conventions fictives, une grosse partie du coût des meetings. Contrairement à ses co-prévenus, l’ex-chef de l’État n’est pas mis en cause pour ce système de fausses factures.
Nicolas Sarkozy a, comme lors du premier procès contesté « vigoureusement toute responsabilité pénale », contesté « vigoureusement toute responsabilité pénale » dénonçant « fables » et « mensonges ». Son avocat, Me Vincent Desry, a plaidé sa relaxe, assurant que l’ex-chef de l’État n’avait « jamais eu connaissance d’un dépassement » du plafond légal des dépenses électorales et « jamais engagé de dépenses ». Il a estimé qu’il avait été « impossible » au ministère public de « démontrer l’élément intentionnel » ni « l’élément matériel » de l’infraction reprochée.
Pourvoi en cassation
L’ancien président s’est pourvu en cassation contre sa condamnation, a annoncé à la presse son avocat, Vincent Desry. « Monsieur Nicolas Sarkozy est pleinement innocent, il a pris acte de cette décision, il a décidé de se pourvoir en cassation. Il maintient donc son combat, sa position dans cette affaire », a précisé Me Desry devant la presse.
Nicolas Sarkozy n’en a pas fini avec la justice puisqu’il a été condamné l’année dernière en appel à trois ans de prison, dont un ferme, dans l’affaire des écoutes. Un pourvoi en cassation est en cours dans cette affaire. Il sera aussi jugé l’an prochain, notamment pour corruption dans l’affaire du financement présumé de sa campagne par l’ex-dictateur libyen Mouammar Kadhafi et mis en examen depuis octobre dernier dans un autre volet de cette affaire. Avec AFP
QUAND LA CULTURE MARAICHERE REDONNE ESPOIR AUX FEMMES DE KHOGUE
À Khogué, un village de l’arrondissement et de la Commune de Barkédji, elles (femmes) se sont regroupées en GIE (Bokk Joom) pour se lancer dans l’activité agricole génératrice de revenus.
A l’instar de beaucoup de leurs concitoyennes d’autres villes du Sénégal, les femmes du Département de Linguère se lancent dans la culture maraîchère. À Khogué, un village de l’arrondissement et de la Commune de Barkédji, elles (femmes) se sont regroupées en GIE (Bokk Joom) pour se lancer dans l’activité agricole génératrice de revenus.
Selon la présidente du groupement Coumba TOP, «cette activité agricole constitue un ouf de soulagement pour les populations de Khogué. Surtout pour les femmes qui, durant les longues saisons sèches, restaient passives. Le maraîchage est une source sûre de création d’emploi. Mieux, elle permet de consommer des légumes frais et moins onéreux». Jadis, ces femmes se rendaient à la ville sainte de Touba distante de 50 Km ou Linguère distant de 15 Km, pour s’approvisionner en légumes frais.
Abondant dans le même sens, sa trésorière Diama TOP estime que «Les femmes pourront à la fois faire consommer localement les divers légumes cultivés et engranger des revenus grâce à la vente d’une partie de leur production». «Nous éprouvons cependant toutes les peines du monde pour arroser nos plants. L’eau fournie est taxée très cher par le comité de gestion du forage. Nos plants aussi sont exposés aux attaques des lièvres, des fourmis, souris, etc. Le gardiennage pourrait aussi être coûteux», relève-t-elle.
Interrogées, d’autres femmes ont souligné la nécessité d’un mur de clôture, de semences, pesticides, bref d’intrants divers. Dans un coin du jardin, la salade, le chou, l’aubergine, la carotte, le navet, la pomme de terre et la patate étaient exposés en tas; entre lesquels une cinquantaine de clients munis de paniers, se faufilent pour faire leurs emplettes sur place. Elles se désolent de l’attitude des autorités du département de Linguère qui font la sourde oreille à leurs doléances et interpellent l’Etat pour des financements afin de sortir progressivement et sûrement de la pauvreté.
UN AMOUR PLATONIQUE EN QUESTION
L’armée et la patrie - A chacun son amour. A chacun sa valentine. Mais quel rapport avons-nous avec cette belle dame, la Patrie ? Elle est souvent abusée par les politiques qui la convoquent et la convoitent dans leurs discours.
A chacun son amour. A chacun sa valentine. Mais quel rapport avons-nous avec cette belle dame, la Patrie ? Elle est souvent abusée par les politiques qui la convoquent et la convoitent dans leurs discours. Certains se voient et se croient plus patriotes que d’autres. D’autres crient «la patrie avant le parti». Mais ce pays a un problème avec cette notion qui est presque une religion. Comme ceux-là qui ne déclarent ou renouvellent leur amour que le jour de la Saint-Valentin, il y en a qui ne pensent à la patrie que lorsque leurs intérêts personnels sont en jeu. Ils sont prompts à chanter «l’union sacrée autour de l’essentiel». Le citoyen est désarmé de ces valeurs depuis l’école élémentaire avec une «Instruction civique» qui n’est presque plus une matière à éduquer : levée des couleurs, set setal ou cleaning day, service civique national… Il reste que la patrie est plus arrosée et entretenue et maintenue par les Forces de défense et de sécurité (Fds), ces militaires et paramilitaires, qui en sont aujourd’hui le dernier rempart. Il faut dire que chez les militaires, l’amour de la patrie est davantage exprimé par des actions dans l’ombre que par des déclarations enflammées plus prisées par les politiques. C’est pourquoi en ce jour de fête des amoureux, dans un contexte où la République, les institutions, sont en déliquescence, qui coïncide aussi avec une crise politique au Sénégal, Bés Bi s’intéresse à cet attachement patriotique aux racines bien ancrées.
Au lendemain des Indépendances, les pays africains devaient se doter d’armées pour protéger leur souveraineté nouvellement acquise. Un problème s’est vite posé. Le noyau de ces armées était constitué d’éléments des Troupes coloniales au service du colon et dont la mission première était le maintien de l’ordre. Comment, du jour au lendemain, affecter à la protection de la Nation des éléments qui se sont illustrés dans la répression des populations ? Et surtout comment amener les peuples à accepter et à se fier à leurs anciens bourreaux ? Beaucoup de pays africains ne s’embarrassèrent guère à apporter des réponses à ces questions. Cela a conduit dans la plupart de ces pays à une succession de coups d’État, une instrumentalisation politique des armées, au recours à l’armée comme outil de répression et à un profond désamour avec le peuple.
L’exception sénégalaise
Au Sénégal, le leadership de l’armée qui avait l’avantage de compter plusieurs officiers intellectuels dans ses rangs a vite senti la nécessité d’établir une relation de confiance avec le peuple. C’est ainsi qu’a été appliqué le concept de l’Armée-Nation. «C’est un concept selon lequel le rôle de l’armée consiste à servir la nation, son développement et sa sécurité», explique le Général Talla Niang du Centre d’études stratégiques de l’Afrique (Cesa). En bref, une armée qui, plutôt que de s’isoler dans les casernes ou de convoiter le Palais, œuvre pour le développement aux côtés des populations partout au Sénégal, en particulier en milieu rural. D’après le chercheur Hamidou Ba, la formation prodiguée aux militaires va bien audelà des aptitudes au combat ou à la stratégie de guerre : «Les militaires sont formés dans beaucoup de domaines. Ce qui leur permet de participer activement à l’effort de construction nationale.» Cela inclut la santé publique, l’administration, la construction d’infrastructures, la préservation de l’environnement, le forage de puits, etc.
L’armée : Un Sénégal en miniature régi par la méritocratie
Au-delà de l’aide apportée aux populations, l’armée présente aussi la particularité d’être représentative de la diversité ethnique du Sénégal. «L’Armée sénégalaise profite du fait que ses soldats représentent la diversité ethnique et régionale du pays. En conséquence, (elle) est un microcosme du Sénégal proprement dit». C’est ce qu’explique le Général Birame Diop, ancien Chef d’EtatMajor Général des Armées du Sénégal (2020-2021) au Cesa. Autre particularité de l’armée sénégalaise : la sanctification de la méritocratie. «Quand on travaille, on a des chances d’avancer dans l’armée sénégalaise, il n’y a pas besoin d’avoir un parent militaire ou parlementaire ou ministre. Moi je suis un fils de paysan, j’ai fini général de division et numéro deux de l’armée sénégalaise», explique le général Talla Niang, ancien Sous-chef d’état-major des armées du Sénégal (2000-2003). Enfin, il y a surtout l’accent mis sur la formation. «Sans l’Éducation militaire professionnelle (Emp), vous n’aurez pas de stabilité. Une armée qui n’investit pas dans l’éducation et l’éthique liées à la population doit payer en termes de sécurité», souligne le Général Mbaye Cissé, Chef d’état-major général actuel des armées sénégalaises.
64 ans de compagnonnage platonique entre l’armée et la patrie en péril ?
L’effectif de l’Armée est réparti comme suit : 15 000 dans l’Armée de terre, 1 500 dans la Marine, 1 500 dans l’Armée de l’air, 9 500 dans la police nationale et 11 000 dans la gendarmerie, selon le Cesa. En termes d’effectifs et de force de frappe, le Sénégal tient un rang honorable en Afrique sans être un géant militaire. Ce qui le met au-dessus du lot, c’est la qualité de ses ressources humaines qui repose sur 5 piliers : le service à la patrie, la représentativité ethnique, la neutralité politique, la méritocratie et enfin une formation rigoureuse empreinte d’éthique. Jusqu’ici, ces valeurs ont tenu les militaires éloignés de la politique. Sans prétendre à la perfection, l’armée a jusqu’ici fait preuve d’une moralité, d’une constance et d’un désintérêt qui font défaut à une classe politique plus fluctuante au gré de ses intérêts. Agiter le spectre d’un coup d’État militaire est une menace à peine voilée de voir voler en éclat l’un des bastions inviolés de la démocratie sénégalaise. C’est une version soft du «Moi ou le chaos». Reste à savoir si la fin de règne de Macky Sall fera voler en éclat l’attachement platonique qui unit l’armée à la patrie depuis 64 ans. L’armée restera-t-elle un serviteur de l’ombre ou ira-t-elle grossir le rang des beaux parleurs et autres marchands d’illusion ? Il en va de l’avenir de la République convoitée mais pas toujours honorée.
Par Ousseynou TOURE
IL A MAL, TOI AUSSI
En tout état de cause, le bissap est tiré, il faut en prendre deux gorgées et se mettre très vite autour de la table du dialogue. Nul doute que des préconisations actionnables en sortiront
C’est vrai, il est mal pensé d’avoir des maux mal pansés ; mais ne pas pouvoir les extérioriser, engendre, souvent, un profond soupir, synonyme de douleur. L’intériorisation d’un mal crée, froidement, un raidissement dans le corpus humain, et par ricochet, social. En antinomie de la raison, le mal est le signe de l’absurdité du monde ou de l’histoire et du caractère insensé des conduites humaines. Ce sentiment d’avoir mal, provoqué par les comportements successifs de quelques acteurs de la classe politique, - à la suite du délibéré par le Conseil constitutionnel, annonçant les heureux invités à la campagne présidentielle, - est un lit factice gavé d’immondices sulfureux pour la nation sénégalaise. Quelques scénarii se dessinent de façon orthogonale et dont le point de jonction se situe au cœur de la dimension politicienne de cette crise (réelle ou latente ?), qui se donne à lire dans des concepts clefs : actes, comportements, défiance, simplification et stratégie. Décryptage.
UN : les actes. Certes, les actes posés ici et là, sont expressifs, mais je m’en éloigne, au risque de tomber dans du juridisme évanescent ; en revanche, il apparaît clairement qu’il existe une exploitation plurielle annexée d’une « hyperbolisation » excessive que l’on peut faire des textes juridiques. Personne n’est blâmable, tout le monde a raison. Ce nœud inextricable, avec un ordre de densité croissante, de jour en jour, à la solde des citoyens, complexifie les actes posés. Pèle-même, des instruments réglementaires et communicationnels sont convoqués (commission d’enquête parlementaire, l’adoption du projet de Loi par l’Assemblée nationale ; réunion de l’Union des Magistrats du Sénégal, communiqué assurant protection et solidarité de corps, discours du Chef de l’État et décret abrogeant le processus électoral, sortie d’éminents constitutionnalistes, surdose communicationnelle dans les réseaux sociaux, retrait et remise de licence d’un organe d’informations). Des actes, de part et d’autre, conflictogènes, à prendre très au sérieux. En ce moment précis, notre construction État-nation repose sur de frêles épaules, soutenue par un cratère, avec, en dessous, un magma en fusion. Une architecture bien craquelante qui ne résiste point aux premiers soubresauts. Il y a manifestement fissure. Les lignes de notre territoire national bougent, avec un écart d’amplitude proche du seuil critique. Malheureusement.
A supposer que l’enquête parlementaire valide que le Conseil constitutionnel a dit la vérité, toute la vérité, c’est-à-dire s’appuyant sur la plénitude de son rôle, et de son outil de travail (le droit) pour lire et dire rien que le droit. Ce cas nous renvoie, alors, à des juges exempts de tout acte corruptogène, qui aménagent subrepticement des haies d’honneur dans la sacralité de leur conscience, pour éviter l’opprobre, à tous instants. Nous allons conclure que du haut de leur manteau d’éthique et de responsabilité, ces sages d’état si chevillés, de manière intangible, aux principes sacro-saints de l’administration, ont une haute perception de la « régalienneté » de leur mission
DEUX : le comportement de toute une corporation (juges, magistrats,), (journaliste, technicien des media) a été synchrone, avec une auto-défense des pairs (communiqué et édito commun), de manière urgente, claire et nette. Il s’agit là, d’un rapport objet/sujet assez saisissant de la théorie du comportement humain au fondement de l’intervention sociale. Si l’ombre d’un doute n’a pas plané sur leur comportement exprimé, à contrario, le comportement implicite d’un côté (probable refus de répondre à une instance législative d’égale dignité ?) et d’un autre côté (menace d’une journée sans presse), trahit souvent son porteur.
Dans ce prolongement, à l’hémicycle, lors du vote du projet de Loi, le comportement ostracisant et aphone des parlementaires des deux coalitions (Bby et Wallu) si clivants d’habitude, face à une extase verbale des parlementaires de l’autre camp, renvoie, à la surface, un message très bruyant. J’emprunte à Nietzsche son propos selon lequel « le corps est d’une grande intelligence ». Un seul organe lui confère une supériorité sur l’animal, c’est son cerveau, instrument de l’esprit et de l’intelligence. Ce qui se trame sous nos yeux repositionne, de manière coordonnée, un jeu d’esprit, avec des corps habiles, drapés dans des oripeaux d’une intelligence comportementale. Voilà justement où se situe la complexité du jeu qui relève d’une approche stratégique. Personne n’y gagne et tout le monde y perd. Cruel destin, j’allais écrire.
TROIS : Si les exigences s’élèvent tandis que les degrés de satisfaction déclinent, suivant un mouvement sinusoïdal, alors une défiance des lois de la République surgit, avec des discours haineux et violents, facilitée par l’existence d’un environnement digital ouvert à tous les risques qui s’y attachent. En vérité, à l’heure de l’intelligence artificielle, et de la superposition de plusieurs outils digitaux, marqués par des standards de la communauté, nous allons droit vers une défiance digitale, même avec une réduction de l’accès aux débits des données mobiles. Le « e-citoyen » étant déjà confortablement installé dans notre territoire national, l’amplification de la crise (réelle ou latente ?) se fait avec une aisance déconcertante. Par prolongement, cette situation aboutit à une défiance institutionnelle assez pernicieuse et porteuse de ravalement du rang de l’Autorité à une atomisation de son statut. Ici, les motifs argumentatifs de la non-confiance et de la défiance institutionnelle sont faiblement saisissables. Il y a simplement un effet de mode et surtout d’attirance vers de nouvelles options politiques plus inclusives et en phase avec les préoccupations réelles des populations. Le rapport de non-confiance ou de défiance unissant les citoyens à la politique se nourrit d’une variété de facteurs relatifs à la position sociale des citoyens, à la mise en cause de leurs intérêts par les politiques publiques comme à leur perception normative de l’univers politique. Ce qui, sans doute, participe à un rapport au politique construit de façon endogène, à dimension fortement normative et manifestant une capacité argumentative fondée sur différents types de principes.
Dans cette perspective, la relation de défiance politique est d’abord fonction du rapport dynamique entre efficacité de l’action publique et exigences du respect des lois et règlements, par les citoyens. On peut en envisager que la défiance augmente sous l’effet d’une érosion cumulative des politiques publiques et d’une réponse limitée face aux réels problèmes qu’elles sont supposées traiter et générant ainsi un sentiment manifeste de déception. Mais cette défiance peut également résulter d’une augmentation des exigences des citoyens à l’égard du politique, selon une logique mercantiliste, les “bénéficiaires” de l’action publique espérant toujours davantage, à performances égales ou même croissantes.
A y voir de plus près, autant la situation est complexe, autant l’on note une simplification des motifs argumentatifs dans plusieurs prises de parole. Il est courant de lire et d’entendre une fixation sur une date butoir : le 02 avril 2024. C’est méconnaître les arcanes technico-institutionnelles et juridiques de la charge présidentielle. Le « Je » présidentiel est trop chargé et charrie des décrets. Le fait de convoquer les articles de la Constitution rien qu’en misant sur l’article 52, en termes de pouvoirs exceptionnels, démontre à suffisance, le fil tenu qui lie le président de la République et le Peuple. Ce qui se passe, dans notre pays, exige la combinaison d’une agilité collective et l’inventaire d’une intelligence émotionnelle, pour créer une catharsis apte à sauvegarder notre territoire craquelé et chahuté, par des balafres visibles. L’avantage de la simplification des faits politiques complexes permet de trouver un consensus et de faire naître une évidence. Au moins, à ce niveau, c’est souhaitable. En revanche, ne peut avoir une approche simplificatrice, c’est faire preuve d’une gestion des risques internes et externes pour parer à toute éventualité.
QUATRE : il demeure constant que cette situation nécessite plus qu’une simple démarche opérationnelle, faite de « marche » et de « méthodes scolaires ». Le comment qui est utilisé pour chercher « qui » ou « quoi » me paraît limité ? Il faut inventer une véritable stratégie politique portée par un leadership éclairé. Les différents protagonistes politico-sociaux élaborent une stratégie pour avoir une adhésion du peuple, seul destinataire de politique publique et seul capable de sanctionner un candidat à la présidentielle. Que les spins doctes en communication et les stratèges en politiques publiques entrent en jeu, la seule constante qu’est le peuple sera l’arbitre, lorsque la tension sera estompée. Heureusement, ici, d’autres ressorts culturels et cultuels existent. Ils sont actionnables en tout temps et en tous lieux. Toute stratégie non actionnable ne permet pas d’impacter l’issue de cette crise (réelle ou latente). La meilleure des stratégies doit se baser sur la vérité. Vérité des différentes parties prenantes, dans l’appréhension des problèmes, la mise en avant du contenu de la Constitution et la quête de sortie du dilemme.
A contrario, à supposer que le Conseil constitutionnel n’a pas dit et lit le droit ; autrement, a grugé les Sénégalais d’une contre-vérité féroce et stupide. En ce moment, les conséquences peuvent être fâcheuses et très fâcheuses. C’est tout un pan de l’Administration publique qui va s’écrouler. Car, “si tu ne sais pas porter ton péché, ce n’est pas la faute de ton péché : si tu renies ton péché, ce n’est pas toujours ton péché qui est indigne de toi, mais toi de lui.” C’est un scénario catastrophe sans limite et fin.
En tout état de cause, le bissap est tiré, il faut en prendre deux gorgées et se mettre très vite autour de la table du dialogue. Nul doute que des préconisations actionnables en sortiront. Il a mal, toi aussi !
SONKO DEMENT TOUTE NEGOCIATION AVEC MACKY SALL
Depuis quelques jours, la ville, pour ne pas dire le pays tout entier, bruisse des rumeurs d’un dialogue par personnes interposées entre le président Macky Sall et son principal opposant détenu depuis juillet dernier à la prison du Cap Manue
Depuis quelques jours, la ville, pour ne pas dire le pays tout entier, bruisse des rumeurs d’un dialogue par personnes interposées entre le président Macky Sall et son principal opposant détenu depuis juillet dernier à la prison du Cap Manuel. Un opposant qui devrait d’ailleurs retrouver la liberté incessamment, selon ces rumeurs. En fait, plus que des rumeurs, des personnalités, et non des moindres, ont assumé être les intermédiaires des deux hommes de même que la paternité d’un tel dialogue. Il s’agit d’Alioune Tine, un vétéran de la Société civile, et de l’architecte Pierre Goudiaby Atépa. Sonko, un prisonnier faiseur de rois ? Le leader de Pastef, via son proche entourage, a en tout cas démenti toute négociation avec Macky Sall et demande surtout à ses troupes de continuer la mobilisation pour la tenue de l’élection présidentielle le 25 février prochain.
Une certitude. Ousmane Sonko même emprisonné continue de peser dans le jeu politique actuel. Sa sortie de prison est annoncée avec beaucoup d’emphase par des médiateurs qui ne se cachent plus comme Alioune Tine et Pierre Goudiaby Atepa.
Ces deux figures de proue de la société civile affirment sur la place publique mener actuellement une médiation entre le président Macky Sall et son principal opposant Ousmane Sonko. Aucun démenti formel n’a suivi immédiatement la déclaration des deux hommes, dont l’un, en l’occurrence Alioune Tine, est allé jusqu’à annoncer un proche élargissement de prison du leader de Pastef. Au sein de l’opinion, le mutisme d’Ousmane Sonko sur la situation politique marquée notamment par le report de la présidentielle est assimilé à une acceptation tacite.
Une chose est sûre : la ficelle de négociations entre Sonko et Macky est trop grosse pour être acceptée dans le camp de Pastef et même au niveau des sympathisants de cette formation politique. Qu’à cela ne tienne, l’opposant — et nouvel allié du pouvoir — Karim Wade s’est empressé d’applaudir des deux mains à ces négociations annoncées. « Je viens d’apprendre qu’Ousmane Sonko est en négociation avec le président Macky Sall en vue de sa prochaine libération et de celle des personnes emprisonnées avec lui. Ayant moi-même connu les rigueurs de la détention pendant plus de trois ans et demi, je prie pour qu’Ousmane Sonko recouvre rapidement la liberté, qu’il retrouve sa famille, ses militants et qu’il puisse surtout passer le prochain Ramadan parmi les siens » écrit Karim Wade sur sa page. « Je félicite toutes les personnes qui, depuis maintenant 8 mois qu’il est en prison, officient sans relâche et dans la plus grande discrétion pour sa libération. Pierre Goudiaby Atépa, Alioune Tine, Seydi Gassama, Boubacar Camara et d’autres. Je suis impatient que nous puissions nous affronter dans la sérénité lors de l’élection présidentielle du 15 décembre prochain dans un scrutin démocratique, ouvert, inclusif et transparent afin que les Sénégalais puissent choisir le meilleur d’entre nous pour présider aux destinées du Sénégal » ajoute le candidat recalé du PDS.
Karim Wade a été aussitôt démenti par Boubacar Camara qu’il a cité dans le rôle de médiateur. A travers un post, le candidat à la présidentielle — et qui fut le secrétaire général du super ministère dirigé jusqu’en 2012 —interpelle son ancien patron en écrivant ce qui suit : « dans un récent tweet, vous m’avez mis dans le lot de ceux qui « officient sans relâche et dans la plus grande discrétion » pour la libération du Président Sonko. Même si je ne comprends pas la motivation de cette sortie, j’ose espérer, vous connaissant relativement bien, que vous l’avez fait de bonne foi, sans aucune volonté de diffuser des informations infondées ». « Je souhaite affirmer sans ambages que je n’ai engagé aucune discussion, ni négociation avec le président Macky Sall ou son gouvernement en vue de la libération du président Ousmane Sonko et des autres détenus politiques. J’ai depuis ma lettre ouverte au président de la République de février 2021 et de façon constante, sans aucune contrepartie, dénoncé toutes les manipulations des institutions pour écarter le président Ousmane Sonko de l’élection présidentielle » ajoute Boubacar Camara.
Pastef dément toute négociation
Cette grosse ficelle de négociations entre Sonko et son principal ennemi jetée sur la place publique a ébranlé toute la direction de Pastef. Mais aussi les innombrables militants et sympathisants de ce parti. Surtout que ces pourparlers sont censés se dérouler au moment où la coalition Diomaye Président est en train de dérouler sa stratégie de campagne en direction de la présidentielle du 25ème jour du mois de février en cours.
Le démenti vient donc de tomber livré par Dakarmatin de notre confrère Pape Allé Niang qui affirme péremptoire qu’il n’y a aucune négociation entre Macky Sall et Ousmane Sonko. « A l’issue de notre réunion avec les députés Ayipe Daffé et Biram Souley Diop qui ont rencontré le président Ousmane Sonko ce matin (Ndlr, hier mardi), les informations à retenir et à partager sont les suivantes : Sonko ne négocie pas avec quelqu’un qui a tant fait de mal aux Sénégalais. Tous les patriotes doivent faire focus sur le respect scrupuleux de la date de l’élection présidentielle. Il faut continuer la campagne et la sensibilisation. Se concentrer sur le projet et ne recevoir des informations qu’au niveau des organes fiables du parti, en occurrence la cellule de communication de Pastef. Sonko mooy Diomaye » écrit le coordonnateur de Pastef via Dakarmatin.
LE SENEGAL EN PENURIE DE LAIT
Le pays enregistre une production annuelle de 280,8 millions de litres de lait, alors que les besoins sont estimés à 680 millions de litres.
Thiès abrite depuis hier la rencontre annuelle organisée par la Plateforme régionale multi-Acteurs d'Appui à la Promotion du Lait Local en Afrique de l'Ouest et au Sahel, (Plateforme Lait Local"/APESS/rBm), avec la participation des parties prenantes de la plateforme et des partenaires.
Le pays enregistre une production annuelle de 280,8 millions de litres de lait, alors que les besoins sont estimés à 680 millions de litres. D’où la rencontre annuelle de la Plateforme Régionale Multi-Acteurs d'Appui à la Promotion du Lait Local en Afrique de l'Ouest et au Sahel (Plateforme Lait Local"/APESS/RBM) réunit à Thiès. L’objectif est de procéder à l’examen et à la validation du rapport annuel de l’exercice 2023, la délibération sur les principales problématiques actuelles de la filière et la formulation des orientations stratégiques de l’exercice 2024.
Il s’agit également de revisiter la stratégie du processus de contribution à la promotion du lait local, et de prendre toutes les dispositions, pour l’opérationnalisation effective du premier Plan d’Action Triennal d’Appui. Le cas du Sénégal renseigne à suffisance sur les défis qui attendent la plateforme. En effet, selon Famara Sarr Chef de la Division des Industries Laitières, avicoles et apicoles au Ministère de l’Elevage et de la Production animale, qui représentait le ministre, le pays produit chaque année 280,8 millions de litres alors que les besoins de la population sont estimés à 680 millions de litres. Ce qui veut dire que la consommation nationale en lait dépend fortement des importations, car la production ne couvre en vérité que les 53% des besoins.
Et sur cette production annuelle, il renseigne que seuls les 10% sont transformés pour être versés sur le marché national. Pendant ce temps, l’espace CEDEAO produit chaque année 6 milliards de litres de lait et l’objectif est d’atteindre 10 milliards de litres à l’horizon 2030. C’est la raison pour laquelle, dit-il, l’Etat du Sénégal met en mouvement divers programmes pour inverser cette tendance. Et pour développer la production laitière, le Sénégal appuie sur trois leviers. Il s’agit d’abord, à ses yeux, de créer les conditions pour un bon développement de l’élevage pastoral qui représente les 80% de l’effectif, l’insémination artificielle pour injecter des espèces adaptées selon les zones et l’importation de génisses.
Dans le cadre de cette importation, il révèle que le pays est actuellement à sa cinquième opération, avec une subvention de l’Etat portant sur 2 500 sujets et 1 300 sont d’ailleurs arrivés samedi dernier alors que les 1 200 autres sont attendus d’ici le mois de mars. Parmi les mesures pour promouvoir l’élevage, il cite également l’amélioration de l’environnement fiscal, avec la suspension de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) en ce qui concerne la transformation.
Par Mohamed GUEYE
LES VRAIES VICTIMES D’UNE INSTABILITE POLITIQUE
Hier, à la suite de l’annonce de la manifestation prévue par Aar Sunu élection, même si elle a été interdite et que l’organisation a décidé de se soumettre à la décision du Préfet, la ville de Dakar avait des airs de week-end.
Hier, à la suite de l’annonce de la manifestation prévue par Aar Sunu élection, même si elle a été interdite et que l’organisation a décidé de se soumettre à la décision du Préfet, la ville de Dakar avait des airs de week-end. La circulation était fluide aussi bien au centre-ville qu’en banlieue, et beaucoup de commerces avaient baissé leurs rideaux à l’avance. La veille déjà, plusieurs établissements scolaires avaient prévenu les parents que les cours ne pourraient avoir lieu, au grand dam des tout-petits qui étaient impatients d’étrenner leurs tenues de «Mardi Gras»
Le Train express régional (Ter) également avait prévenu ses usagers la veille que ses rotations risquaient de connaître de fortes perturbations, tout en demandant à ses abonnés de prendre des mesures de rechange. Le Brt, qui devait commencer sa circulation commerciale, a dû la repousser. Sur l’autoroute à péage, entre Dakar et Diamniadio, il n’y avait quasiment pas de bouchon, chose assez inhabituelle à certaines heures. Quant à la société de transport en commun Dakar Dem Dikk, elle avait déjà suspendu ses rotations dès le lundi, et n’a pas non plus repris hier mardi, en attendant de voir comment la situation allait évoluer. On ne parle pas ici de l’interruption des données mobiles d’internet et des désagréments occasionnés aux usagers. C’est dire qu’il suffit de peu, parfois juste une annonce de manifestation, pour bouleverser la vie des Sénégalais.
Depuis 2021, on a déjà pu se rendre compte que les manifestations, même dites pacifiques, entraînent souvent des dégâts importants. Chaque fois que des leaders politiques, en particulier de l’opposition ou de la société dite civile, genre Y’en a marre ou F24, en appellent à un rassemblement ou une marche, si elle n’a pas été autorisée, ce sont des échauffourées qui font souvent des victimes. Entre 2021 et 2024, ce sont près de 60 personnes qui ont perdu la vie du fait des confrontations violentes avec les Forces de défense et de sécurité. Pour la plupart, des jeunes gens dans la fleur de l’âge, et porteurs de bien d’espoirs pour leurs familles et proches. Et surtout, des vies perdues pour des raisons que bien des victimes n’ont pas comprises.
Cela ne peut se comparer à rien d’autre, et surtout pas à des biens matériels. Il n’empêche que certaines victimes vivantes se sont senties mourir devant l’ampleur de leurs pertes matérielles. Que dire de ces tenanciers d’échoppes dont les commerces sont emportés dans les flammes de la furie de certains manifestants, incapables d’atteindre les «forces de l’ordre» trop puissamment armées pour eux ? Que penser de ces employés de stations-services, qui se retrouvent quasi systématiquement en chômage technique chaque fois que les pillards s’en prennent à leur commerce ? Ce sont des variables d’ajustement, quand le patron doit faire la part de ce qu’il va passer par pertes et profits, sachant que les assurances ne bougeront pas le petit doigt pour des pertes occasionnées par des émeutes.
On a souvent parlé des conséquences économiques des manifestations violentes. Toutes les sociétés de services qui se retrouvent en panne d’internet à la suite de la décision de l’Etat de suspendre les données mobiles, ou carrément internet, comme on l’a vu en juin 2023, ratent parfois des marchés cruciaux pour leur survie. Et perdent même des moyens d’une future expansion.
L’instabilité politique engendre une insécurité sociale et économique. Face à un avenir instable, quel investisseur viendrait s’engager dans des projets économiques dans un environnement incertain ? A moins qu’il ne soit un vendeur d’armes ou de drogues, ce qui est loin d’être bénéfique pour aucun pays. A une époque, les Sénégalais ne s’en inquiétaient pas trop, dans l’idée que leur pays est trop pauvre pour attirer de gros investissements. On ne cassait pas grandchose, parce qu’il n’y avait pas grandchose à casser par ailleurs. Mais les choses ont considérablement changé depuis quelques années. Le Sénégal est en train de sortir de l’économie agricole pour entrer dans l’économie extractive. Et c’est un domaine où les retours sur investissements se calculent en milliards.
Dans un environnement pacifique, il est facile de faire en sorte que tous les partenaires profitent de la manne. Mais si l’instabilité est grande, ce sont les populations locales qui perdent doublement. Elles n’ont pas la paix et voient leurs ressources leur filer sous le nez, les laissant encore plus pauvres. Et les exemples ne manquent pas que l’instabilité dans nos pays pauvres ne chasse pas les requins de la finance. La guerre contre les djihadistes n’empêche pas l’exploitation de l’or du Mali et du Burkina. L’instabilité chronique et les morts du Nord Kivu et de l’Est du pays n’empêchent pas les grandes compagnies étrangères de trouver leur chemin vers les nombreuses richesses minières du Congo Kinshasa. Nous pouvons aussi être sûrs que même si nous brûlons ce pays, les compagnies étrangères continueront à venir exploiter notre zircon, notre or et notre fer au Sud-Est, ainsi que le pétrole et le gaz de notre littoral.
Les seuls vrais victimes dans une instabilité du pays seront les Sénégalais.
LES APPELS POUR UNE SORTIE DE CRISE AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MERCREDI
Les quotidiens de ce mercredi 14 février mettent en exergue Les appels pour une sortie de crise suite au report de l’élection présidentielle et la nouvelle déclaration de l’ancien président Abdou Diouf.
Dakar, 14 fév (APS) – Les appels pour une sortie de crise suite au report de l’élection présidentielle et la nouvelle déclaration de l’ancien président Abdou Diouf sont principalement mis en exergue par les quotidiens reçus mercredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
”Le Khalife général des Tidianes fait entendre sa voix’’, selon Vox Populi. ‘’Les derniers événements interpellent ma conscience en tant que citoyen et ma responsabilité en tant que chef de communauté religieuse. Cette impasse si elle n’est pas dépassée pourrait plonger notre pays dans une nuit de regrets et de désolation. J’exhorte les politiques à mettre le Sénégal au-dessus des contingences partisanes et accepter, toute main tendue du président de la République pour des élections apaisées et inclusives’’, a déclaré le guide religieux dans un communiqué repris par plusieurs publications.
Selon Le Soleil ‘’Tivaouane prône le dialogue”. ”Le Khalife général des Tidianes invite tout le monde au dialogue”, dit le journal.
L’As parle de ”la fatwa de Serigne Babacar Sy Mansour”. ”Le temps des religieux n’est pas celui des simples citoyens. Après avoir analysé froidement la situation tendue au Sénégal, le Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, dans sa mansuétude et sa sagesse s’est adressé aux Sénégalais à travers un communiqué qui reflète sa dimension intellectuelle et sa maitrise parfaite des textes islamiques. Le guide religieux a appelé à la retenue, au calme et au dialogue”, indique le journal.
Dans ce contexte de crise, ”les religieux prennent la parole”, note EnQuête. ”Le Khalife général des Tidianes a lancé un poignant message de paix et de dialogue. Les préoccupations du Khalife des Layènes et son appel à la paix. L’Archevêque de Dakar et son invite à faire prévaloir +l’intérêt supérieur de la Nation+”, écrit le journal.
Les quotidiens se font écho de la nouvelle déclaration de l’ancien président Abdou Diouf appelant les citoyens et la classe politique et dirigeante du Sénégal à faire preuve de retenue et d’intégrité tout en œuvrant en faveur d’une application à la lettre des dispositions de la Constitution.
Dans un message rendu public mardi, l’ancien chef de l’État a déclaré avoir décidé de rompre le serment qu’il s’était fait de s’abstenir de tout commentaire sur la vie politique en raison de la crise institutionnelle sans précèdent que vit le Sénégal.
Dans une lettre publiée lundi, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, son successeur à la tête du Sénégal, ont invité l’ensemble de la classe politique ainsi que la société civile à participer au dialogue national lancé par le chef de l’Etat, Macky Sall, pour “des discussions franches et loyales”, afin que “la prochaine élection présidentielle du 15 décembre 2024 soit tenue dans des conditions parfaitement transparentes, inclusives et incontestables”.
En raison des commentaires suscités par cette sortie publique, Abdou Diouf dit constater “avec regret et tristesse”, que la lettre publiée avec sa signature et celle du président Abdoulaye Wade suscite beaucoup d’incompréhension.
Selon Les Echos, ”Abdou Diouf clarifie sa position et montre la voie à suivre”. Le Quotidien parle de ”rétropédalage de Abdou Diouf”. Le journal Bës Bi met en exergue ”les précisions de Abdou Diouf sur sa sortie avec Wade” et publie in extenso la déclaration de l’ancien président.
”Un revirement spectaculaire de Diouf”, estime WalfQuotidien.
‘’L’ancien président Abdou Diouf revoit sa copie. Contrairement à la lettre signée avec Abdoulaye Wade, il affirme qu’il appartient au Conseil constitutionnel, et à lui seul de dire le droit et de prendre les décisions qui s’imposent à tous concernant le calendrier électoral’’, écrit Walf.
46 candidats à l’émigration irrégulière interceptés à Kaolack
46 candidats à l’émigration clandestine ont été interceptés, dans la nuit de lundi à mardi vers 23 h, à l’entrée de la commune de Kaolack sur la route de Kaffrine, nous renseigne une source sécuritaire. Des jeunes âgés entre 12 et 35 ans ont été arrêtés par les éléments du commissariat central de Kaolack. Selon le chef de service régional de la sécurité publique, le commissaire Aliou Bâ, ces candidats à l’émigration clandestine étaient à bord d’un véhicule de type «Ndiaga Ndiaye». Ils ont quitté leurs localités le même jour vers 20 h pour se rendre à Joal-Fadiouth où ils devaient embarquer pour l’Europe dans une pirogue de fortune. Aucun d’entre eux n’avait un document d’identification. Mais le projet de ces jeunes qui voulaient rallier l'Europe par la mer est tombé à l’eau. Ils ont été acheminés au commissariat central de Kaolack, a renseigné le commissaire.
Le débrayage massivement suivi à Mbour
Ce mardi, le mot d’ordre lancé dans le cadre du plan d’action du cadre des syndicats de l’enseignement a été massivement suivi dans le département de Mbour. A partir de 10h, les cours ont cessé et les élèves, comme à l’accoutumée, ont fait le tour de la ville pour sortir leurs camarades des écoles privées. Faisant une foule immense et scandant : «élection à date échue !» les jeunes ont fait le tour des établissements pour imposer à d’autres personnes qui n’avaient pas suivi le mot d’ordre de rentrer. «Si l’élection présidentielle doit aller jusqu’au mois de décembre prochain, cela voudrait dire que notre année scolaire sera très perturbé et le programme ne sera pas terminé. Le Président doit respecter le calendrier républicain pour que nous sortions de cette impasse», a lancé Moussa Diop, élève au lycée Demba Diop.
Affrontements entre les manifestants et la police
Des échauffourées ont encore éclaté hier à Mbour, dans l’après-midi opposant des manifestants aux forces de l’ordre. Les jeunes avaient décidé, conformément à l’appel du mouvement «Aar Sunu élection», de tenir un rassemblement au terrain CS3. Vers 16h, ces jeunes qui ont été interdits de rassemblement se sont dispersés dans la ville en plusieurs groupes. Ils ont barricadé la Départementale en y mettant de gros objets pour empêcher la circulation. Au même moment, un autre groupe a barré la Rn°1 tandis que les autres avaient barré les voies secondaires de la ville. Très nombreux, ils ont défié les policiers pendant plusieurs heures. Aux jets de grenades lacrymogènes, les jeunes répondaient par des jets de pierres en brûlant des pneus. Finalement, ils vont prendre possession du rond-point Mamadou Diop, obligeant les véhicules à faire demi-tour. Finalement, c’est vers 20h que le front s’est calmé car les limiers s’étaient retirés. N’ayant plus d’adversaires, la manifestation a pris fin.
Mimi Touré reçue par l'ambassadeur des Etats-Unis
L'ambassadeur des Etats-Unis, Raynor, a reçu Mme Aminata Touré hier, pour échanger sur la crise politique au Sénégal et le rôle essentiel du pays en tant que modèle démocratique pour la région. Le diplomate écrit sur X que les États-Unis continuent d'exhorter le gouvernement sénégalais à organiser une élection présidentielle, libre et équitable, dans les meilleurs délais, conformément à la constitution du pays.
Grève des travailleurs de Collectivités Territoriales
Les agents des Collectivités territoriales poursuivent leur bras de fer avec l’Etat pour la revalorisation de leurs salaires. Ils ont décrété un mot d’ordre de grève de 96 heures. Selon le coordonnateur de l’intersyndicale des travailleurs des collectivités locales, Moussa Cissokho, cette grève est une suite logique du mépris affiché par les autorités à leur endroit.
Libération de Daouda Guèye «Frapp Pikine» et Cie
Après un retour de parquet, le coordonnateur du Frapp, Pikine Daouda Guèye et son collaborateur Issa Kane tous membres de la Coalition Diomaye Président, ont été libérés hier par les limiers du Commissariat central de Guédiawaye. Selon nos sources, Daouda Guèye et Issa Kane ont été arrêtés par la police de Thiaroye pour participation à une manifestation non autorisée, et ont été déférés au parquet.
Les étudiants de l’UGB durcissent le ton
La tension est loin de baisser à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. Dès l’aube, les étudiants de l’université Gaston Berger de Saint-Louis ont érigé des barricades et bloqué la circulation sur la route nationale n°2, créant des embouteillages. Cette action «mûrie» par les pensionnaires de Sanar a impacté négativement la circulation. Des camions ont été contraints de garer. Des usagers dépités sont bloqués. Certains qui évacuaient des malades n’ont pu passer nonobstant l’alerte. Les automobilistes en provenance du Fouta étaient bloqués pendant plusieurs tours d’horloge. La détermination des étudiants témoigne de leur colère face à la répression violente des manifestations et à la perte d’Alpha Yoro Tounkara. «Nous exprimons notre volonté de maintenir la pression sur les autorités pour réclamer justice et le respect de nos droits démocratiques. La situation est alarmante et catastrophique. Nous dénonçons aussi la violation des franchises universitaires et réclamons l’arrêt des attaques», ont déclaré les contestataires qui ont aussi demandé la prise en charge de leur camarade blessé gravement. «Nous demandons l’évacuation de notre camarade qui est en réanimation. Son cas s’est aggravé», ont rappelé les membres de la commission sociale (COMSOC) de Saint-Louis. Finalement, ce dernier est transféré à Dakar.
Trois policiers blessés à Saint-Louis
Restons à Saint-Louis pour signaler les affrontements qui ont lieu à Guet-Ndar entre les populations et les policiers. Il y avait un autre foyer de tension hier, à Saint-Louis, loin de l’université. Les jeunes qui manifestent contre le report de la présidentielle se sont frottés aux policiers pendant plusieurs heures à Guet-Ndar. La tension a été vive et aucun camp n’a voulu lâcher du lest. Les manifestants répliquent aux grenades lacrymogènes par des jets de pierres et des pneus sont brûlés sur les routes. Le pont de Guet-Ndar a été bloqué entre 17 heures et 19 heures par de jeunes manifestants. Les échauffourées ont occasionné trois blessés dans les rangs de la police et plusieurs jeunes sont interpellés.
Passation de service au Secrétariat général du gouvernement
Le désormais ex-Secrétariat général du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly, a passé le témoin au ministre Seydou Guèye. La cérémonie s’est déroulée dans une grande sobriété. M. Guèye occupe pour la troisième fois le poste de ministre Secrétaire général du gouvernement. Ainsi il a le privilège de collaborer avec tous les Premiers ministres du Président Sall depuis 2012.
Révélations de Guy Marius Sagna
Le député Guy Marius Sagna fait des révélations sur la volonté du pouvoir d’exiler Ousmane Sonko. Selon lui, il y a quelques mois de cela, ils (les gens du pouvoir, ndlr) sont allés voir le leader de l’ex-Pastef pour lui proposer de sortir de prison à condition de sortir immédiatement du Sénégal pour aller se soigner à l'extérieur. Une proposition rejetée, dit-il, par l’édile de Ziguinchor. A l’en croire, Sonko leur a dit: «le Général que je suis ne peut fuir, déserter quand son peuple se bat héroïquement contre le régime néocolonial de Macky Sall. Mon devoir est d'être là où est mon peuple, à ses côtés pour mener la lutte jusqu'à la libération du Sénégal. Je reste au Sénégal même si le prix à payer est de rester arbitrairement en prison». Il ajouta à l’endroit des émissaires du pouvoir qu'il n'est pas malade mais qu'il vient juste de sortir d'une grève de la faim et que son «niankatang» (riz) le guérira. Guy Marius Sagna précise que ce sont les mêmes «manœuvres de Macky, de l’APR et de BBY qui se poursuivent actuellement». Le député invite les patriotes à n'accorder aucun crédit à ce qu'ils racontent. C'est de la désinformation, dit-il. Selon M. Sagna, aujourd'hui qu'ils ont en face d'eux un peuple déterminé à rétablir l'ordre constitutionnel, ils veulent s'en sortir par tous les moyens y compris leurs moyens traditionnels : désinformations, manipulations. Il rassure les militants qu’Ousmane Sonko continue de lutter, de résister et de dire non à tout ce que Macky trame et qui n'est pas conforme à l'intérêt du peuple sénégalais.
Campagne de la coalition Diomaye Président
Malgré l’apaisement et l’appel au dialogue, les leaders de la coalition Diomaye Président continuent de battre campagne pour leur candidat. Hier, dans l’après-midi, Moustapha Guirassy, Guy Marius Sagna, Dame Mbodji et autres étaient descendus au marché des Hlm pour distribuer des spécimens par la coalition Diomaye Président. Ils ont été bien accueillis par les marchands avant que la police leur demande de quitter les lieux. Mais Guy Marius Sagna et Cie ont poursuivi leur campagne parce que, disent-ils, le recours des députés suspend le report de la présidentielle.
L’EXPLOITATION DU PETROLE DE SANGOMAR POURRA DEMARRER EN JUILLET, LE GAZ DE SAINT-LOUIS EN AOUT
Thierno Seydou Ly, directeur général de Petrosen exploration et production, revient aussi sur les mesures prises par l’Etat pour minimiser les risques de pollution marine ainsi que les stratégies prônées pour que les populations puissent mieux tirer profi
Le début de l’exploitation du pétrole et du gaz à Sangomar et à St-Louis est envisagé entre juillet et août 2024, selon le directeur général de Pétrosen Exploration et Production, Thierno Seydou Ly. Dans cet entretien, il revient aussi sur les mesures prises par l’Etat pour minimiser les risques de pollution marine ainsi que les stratégies prônées pour que les populations puissent mieux tirer profit de la ressource.
A quand le début de l’exploitation du pétrole et du gaz ?
Quand on commence un projet, on ne peut que prévoir la fin. Ce n’est pas une spécificité du pétrole et du gaz. Parfois, il peut y avoir des imprévus. A Sangomar, on avait annoncé le début de l’exploitation en fin 2023, mais nous avons constaté des anomalies sur le bateau qu’il fallait corriger. C’est ce qui a motivé le renvoi du début de la production. Tout le travail qui y doit être fait, l’est déjà. Le bateau est au Sénégal. D’après nos estimations, nous pensons que l’exploitation du pétrole de Sangomar pourra démarrer en juillet 2024. S’agissant du projet GTA, sur la dizaine de puits pour la production, 4 sont déjà forés. Les tuyaux sont en phase d’installation. Le mur qui devait être fait au port de Saint-Louis, est prêt. Le bateau qui doit liquéfier le gaz, est aussi fonctionnel. Il ne reste que le navire flottant de production, de stockage et de déchargement (Fpco). Malheureusement, après les travaux de fabrication en Chine, un typhon l’avait ravagé, ce qui a causé des dommages. Il est en réparation en Espagne actuellement. Nous espérons que d’ici mars, il sera sur le site. Ainsi, en août, nous pourrons commencer l’exploitation.
Dans les zones d’emprise des projets d’exploitation du pétrole et du gaz, les populations présagent des impacts négatifs sur leur environnement. Quelles sont les dispositions prises par l’Etat pour protéger l’écosystème marin ?
Les impacts de l’exploitation du pétrole et du gaz peuvent être positifs comme négatifs. Malheureusement, les populations des zones d’emprise, ont tendance à ne considérer que les impacts négatifs mais quand même, il y a des impacts positifs. L’industrie pétrolière et gazière existe depuis plusieurs centaines d’années. Des pays avant nous ont eu à exploiter leur pétrole et leur gaz. Nous, on a la chance de faire cette découverte maintenant, d’apprendre de ces pays-là, comment ils ont eu à gérer ce secteur-là tant du côté de la gouvernance mais également de la gestion de l’environnement. Le Sénégal a la particularité d’avoir mis en place un cadre juridique législatif et réglementaire pour gérer ce secteur qui est naissant. Je citerai d’abord le code de l’environnement qui a été inspiré d’un benchmarking et des bonnes pratiques au niveau de l’industrie au niveau mondial mais également le code pétrolier qui a été révisé en 2019 et qui a pu intégrer les leçons apprises et les manquements dans l’exercice du code pétrolier de 1998. Ce qu’il faut savoir de ces textes, il est prévu avant chaque opération, une étude d’impact environnemental, ce qui est obligatoire. Celle-ci est menée par un cabinet indépendant qui n’a aucun intérêt sur le projet. Ce ne sont pas les compagnies pétrolières pour éviter que les conclusions soient orientées dans un sens ou un autre. Ce n’est pas non plus l’Etat du Sénégal pour éviter des conflits d’intérêt. A la fin des études, les résultats sont partagés avec les populations des zones d’emprises des compagnies et ces communautés ont leur mot à dire et leurs préoccupations et attentes sont prises en compte dans ces études. En cas d’impacts négatifs, prendre les mesures d’atténuation afin de pouvoir minimiser voire même annuler ces impacts-là. Elles sont bien menées sur nos différents projets et partagées avec les Sénégalais et approuvées par les communautés pour préserver l’environnement.
Les marées noires sont aussi envisagées par les communautés locales Qu’est-ce-qui est prévu par l’Etat ?
Les marées noires font partie des risques qui ont été identifiés lors des études d’impact environnemental notamment sur Sangomar. Déjà, des mesures ont été prises pour éviter une marée noire. L’ingénierie des installations a été faite pour supporter pas mal d’impacts et pas mal de pressions, mais au cas où il aurait des fuites, on a mis des captures sur les installations pour les détecter le plus rapidement possible afin que ça ne puisse pas se propager. L’autre mesure est le plan d’intervention d’urgence. La Haute autorité chargée de la coordination de la sécurité maritime et de la protection de l’environnement marin (Hassmar) va assurer la coordination de toutes les parties prenantes, les Pompiers et la Police pour permettre une action non seulement coordonnée, mais efficiente pour minimiser toute marée noire.
Les riverains des installations disent n’être pas trop impliqués dans les tâches des compagnies. Quelles sont les mesures prévues pour favoriser la promotion du contenu local ?
Quand on a mis la loi sur le contenu local, on a mis en place des instruments qui permettent la mise en œuvre comme le secrétariat technique du contenu local, le comité national de suivi du contenu local qui a pour mission de veiller à ce que les compagnies respectent les dispositions qui sont dans la loi. C’est un organe essentiel dans l’application de la loi sur le contenu local. D’ailleurs, le plan de reconversion de 100 pêcheurs a été initié par le secrétariat technique. L’autre organe qui a été mis en place, est le fond d’appui pour appuyer les sociétés sénégalaises. Il y a une plateforme qui est mis en place et doit servir à la mise en relation entre les donneurs d’ordre et les sociétés sénégalaises ou les Sénégalais qui veulent trouver du travail. En plus de cela, l’institut national du pétrole et du gaz est là pour former les Sénégalais à avoir le niveau et les compétences requises pour travailler dans ce secteur. Toutefois la formation des techniciens doit être développée.