Ils sont actuellement très loin de leur base mais ils ont l’esprit rivé sur ce qui s’y passe actuellement, surtout dans ces moments d’incertitude. « Paix, sérénité, et liberté à mon peuple », c’est le capitaine des Lions, Kalidou Koulibaly qui s’est prononcé sur son compte instagram.
D’ailleurs, c’est le pensionnaire de l’Olympique de Marseille, Pape Guèye qui est sorti, en premier, pour appeler à la liberté et à la non-violence à travers les hashtags #Freesenegal, #Noviolence.
LES POUVOIRS PUBLICS INVITÉS À TOUT METTRE EN ŒUVRE POUR UN RETOUR AU CALME
Des acteurs sociaux ont appelé, vendredi, les pouvoirs publics à tout mettre en œuvre pour un retour au calme dans le pays en proie à une crise née de l’annonce du report de l’élection présidentielle du 25 février.
Dakar, 9 fév (APS) – Des acteurs sociaux ont appelé, vendredi, les pouvoirs publics à tout mettre en œuvre pour un retour au calme dans le pays en proie à une crise née de l’annonce du report de l’élection présidentielle du 25 février.
‘’Les organisations syndicales sont en train de donner l’exemple aux politiques. Nous avons passé les élections de représentativité sans heurt. On souhaiterait que les élections puissent se passer de la même manière. Nous vous demandons de tout mettre en œuvre pour que les choses reviennent à la normale’’, a dit Cheikh Diop, secrétaire général de la CNTS-FC.
Il prenait part à des concertations entre le Premier ministre et les centrales syndicales les plus représentatives issues des élections de représentativité syndicale.
Selon lui, ‘’des efforts doivent être faits pour que la situation que le pays est en train de traverser puisse trouver des solutions’’.
La présidente du Haut Conseil du dialogue social (HCDS), Innocence Ntap Ndiaye, a également abordé ‘’cette période de troubles que travers le pays’’. Elle a appelé à formuler des prières pour que ‘’le Sénégal retrouve son calme d’antan’’.
”Au plan national, nous ne pouvons manquer d’évoquer la situation politique de notre pays, au plan international, nous n’allons pas nous étendre outre mesure mais nous ne pouvons pas ne pas noter les nouvelles menaces à nos portes ainsi que d’autres menaces’’, a-t-elle relevé.
Innocence Ntap Ndiaye est convaincue qu’avec ”les efforts” qui seront fournis par toutes les parties prenantes, le pays va sortir de cette situation.
Des heurts ont éclaté, vendredi, à l’issue de la grande prière à Dakar et dans d’autres localités du pays après que les forces de l’ordre ont dispersé de nombreux jeunes qui tentaient de manifester contre le report annoncé de l’élection présidentielle du 25 février.
Ces appels à manifester ont été lancés depuis deux jours à travers les réseaux sociaux.
Les manifestants ont brûlé des pneus et bloqué plusieurs artères de la capitale. Les forces de police ont riposté par des jets de grenades lacrymogènes.
LE GHANA OBTIENT LA RESTITUTION D’OBJETS ROYAUX PILLÉS DURANT LA COLONISATION
Le musée Fowler de l’université de Californie a définitivement restitué ce 8 février sept objets royaux au roi Ashanti du Ghana, Otumfuo Osei Tutu II, à l’occasion des célébrations de son jubilé d’argent.
Le musée Fowler de l’université de Californie a définitivement restitué ce 8 février sept objets royaux au roi Ashanti du Ghana, Otumfuo Osei Tutu II, à l’occasion des célébrations de son jubilé d’argent.
La restitution d’objets d’arts pillés à l’Afrique se poursuit : ce jeudi au Ghana, ce sont plusieurs objets de haute valeur historique et symbolique qui ont été rendus par un musée américain aux Ghanéens et plus particulièrement au roi Ashanti de Kumasi, selon une dépêche de l’AFP.
Un proverbe Ashanti affirme que « le respect est une chose qui doit être mutuelle ». Nul doute que, depuis ce 8 février 2024, le musée Fowler en Californie a gagné un peu plus de respect au Ghana en restituant un grand nombre d’objets royaux : un fouet en queue d’éléphant, une chaise ornementale et de nombreux bijoux en or.
À Kumasi, qui est la capitale historique de la région Ashanti, la cérémonie de restitution de ces objets a eu lieu au palais royal de Manhyia, devenu musée depuis 1995.
C’est là que le roi Otumfuo Osei Tutu II a reçu les pièces historiques qui faisaient partie de la collection du musée Fowler en Californie depuis 1965.
Un événement qui s’inscrit dans le cadre du 150ᵉ anniversaire de la troisième guerre entre les colons britanniques et le peuple ashanti, en 1874.
Cette restitution est un geste apprécié par les Ghanéens et l’entourage de la cour royale. L’un de ses représentants a affirmé, lors de la cérémonie, que le retour de ces objets symboliques constitue un moment crucial de réconciliation et de fierté pour leur royaume.
Contrairement à d’autres institutions, le musée Fowler n’a imposé aucune condition sur les objets restitués, laissant à la discrétion de leurs récipiendaires le soin de décider de leur utilisation future, qu’il s’agisse d’expositions dans des musées, de trésors de palais ou de célébrations publiques.
L’historien ghanéen Osei-Bonsu Safo-Kantanka a déclaré à l’Agence France Presse que « c’est un moment spécial pour le peuple Ashanti car cela renforce le lien entre nous et nos ancêtres ».
Ce geste fait suite à l’annonce le 25 janvier du British Museum et du Victoria and Albert Museum de Londres de prêter pour six ans des objets en or et en argent pillés au royaume Ashanti du Ghana.
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14 CANDIDATS ATTAQUENT LE DÉCRET DE MACKY À LA COUR SUPRÊME
Quatorze candidats, représentés par un pool d’avocats dirigé par Me Mame Adama Gueye, ont déposé un recours à la Cour suprême. Ils y attaquent le texte de Macky Sall qui avait ouvert la voie à un report de la présidentielle.
Ce vendredi, quatorze candidats, représentés par un pool d’avocats dirigé par Me Mame Adama Gueye, ont déposé un recours au niveau de la Cour suprême. Ils y attaquent le texte de Macky Sall qui avait ouvert la voie à un report de la présidentielle en abrogeant le décret de convocation du corps électoral.
«Nous venons de faire enregistrer au niveau du greffe de la Cour suprême la requête aux fins d’annulation du décret qui a abrogé le décret qui convoquait le corps électoral. Car c’est ce décret qui est à l’origine de tout ce qui se passe aujourd’hui au Sénégal», a déclaré Me Mame Adama Gueye.
Il s’exprimait à la sortie de la Cour suprême, où il a déposé un recours attaquant le décret de Macky Sall. La robe noire souligne que la Cour suprême a aujourd’hui l’opportunité de dire le droit. Lui et ses mandants espèrent que ladite Cour va jouer son rôle et permettre à société de sortir de ces difficultés consécutives «à ce décret scélérat du président Macky Sall».
DES NOUVELLES D’ABSA HANN, JOURNALISTE À SENEWEB, BRUTALISÉE PAR LES FORCE DE SÉCURITÉ
La journaliste à Seneweb, Absa Hann, a été arrêtée brutalement par des forces de l’ordre à Colobane, alors qu’elle assurait la couverture médiatique de la manifestation de l’opposition contre le report de la Présidentielle.
La journaliste à Seneweb, Absa Hann, a été arrêtée brutalement par des forces de l’ordre à Colobane, alors qu’elle assurait la couverture médiatique de la manifestation de l’opposition et d'organisations de la société civile contre le report de l’élection.
Absa Hann a été détenue pendant plus de trente minutes dans un véhicule de police, où elle dit avoir reçu des coups de pied avant de perdre connaissance. Elle est actuellement dans une structure de santé assistée par les dirigeants de son groupe de presse.
MANIFESTATIONS, CE QUE L’ON SAIT SUR LA MORT DE L’ÉTUDIANT DE L’UGB
Un mort a été déploré à l’Université Gaston Berger de Saint Louis (Ugb) suite aux manifestations notées ce vendredi au Sénégal.
De violentes manifestations sont notées un peu partout dans le pays, ce vendredi, suite à l’adoption de la loi sur le report des élections au 15 Décembre 2024. À Saint Louis, plus précisément à l’Ugb, un étudiant a perdu la vie informe notre correspondant sur place.
Selon les étudiants, le défunt a été touché lors des affrontements entre étudiants et forces de l’ordre. Il a été évacué à l'hôpital de Saint Louis vers 18heures. Malheureusement, peu après 19h, il a succombé à ses blessures.
Le défunt s'appelle Alpha Yoro Tounkara. Il a 23 ans. Il est étudiant en 2e année de Géographie.
MBOUR, DES RESPONSABLES DE L’OPPOSITION ARRÊTÉS LORS D’UNE MANIFESTATION
Le commissaire central de Mbour (Thiès, Ouest), Bara Niang, a annoncé, vendredi soir, l’arrestation et le placement en garde à vue de huit personnes, la plupart des responsables de l’opposition, lors de manifestations contre le report de la présidentielle
Mbour, 9 fév (APS) – Le commissaire central de Mbour (Thiès, Ouest), Bara Niang, a annoncé, vendredi soir, l’arrestation et le placement en garde à vue de huit personnes, la plupart des responsables de l’opposition, lors de manifestations contre le report de l’élection présidentielle.
”Il y a eu des arrestations de huit personnes, pour la plupart des responsables de l’opposition, particulièrement de l’ex parti Pastef“, a dit le commissaire Niang.
Le coordinateur départemental de l’ex-parti Pastef, Mamadou Lamine Diaité figure parmi les personnes arrêtées.
”Ils ont été arrêtés pour participation à une manifestation non autorisée et trouble à l’ordre public”, a relevé l’officier de police, avant d’ajouter ”qu’ils sont en train d’être entendus”. Après cette audition, a poursuivi encore M. Niang, ”le procureur de la République décidera de leur sort”.
A l’appel de partis de l’opposition, de syndicats et d’organisations de la société civile, une manifestation a eu lieu à Mbour comme dans plusieurs localités du pays, malgré l’absence d’autorisation de l’autorité préfectorale.
Peu après la prière du vendredi, des groupes de personnes ont emprunté la route nationale, en direction du rond-point Mamadou Diop.
Ils se sont heurtés aux forces de défense et de sécurité qui avaient occupé les lieux dès les premières heures de la journée.
Il s’est ensuivi des échanges de tirs de grenades lacrymogènes et des jets de pierre, puis des courses poursuites entre les policiers et manifestants, qui ont érigé des barricades dans les rues et ruelles, brûlant des pneus un peu partout dans la ville.
LA RÉVOLTE GRONDE CONTRE LE REPORT DU VOTE
Dans la capitale et ailleurs sur le territoire, des jeunes sont descendus dans la rue pour dénoncer la décision du président Macky Sall, jugée anticonstitutionnelle, de repousser le vote présidentiel du 25 février
Des heurts ont éclaté, vendredi, à l’issue de la grande prière à Dakar et dans d’autres localités du pays après que les forces de l’ordre ont dispersé de nombreux jeunes qui tentaient de manifester contre le report annoncé de l’élection présidentielle du 25 février.
Ces appels à manifester ont été lancés depuis deux jours à travers les réseaux sociaux.
Les manifestants ont brûlé des pneus et bloqué plusieurs artères de la capitale. Les forces de police ont riposté par des jets de grenades lacrymogènes.
Une journaliste du site d’information seneweb a été arrêtée puis relâchée et conduite à l’hôpital militaire de Ouakam.
‘’La journaliste de Seneweb, Absa Hane, a été arrêtée brutalement par des forces de l’ordre à Colobane, alors qu’elle assurait la couverture médiatique de la manifestation de l’opposition et d’organisations de la société civile contre le report de l’élection’’, rapporte le site d’information.
L’ONG RSF ‘’s’indigne du ciblage d’au moins 5 journalistes par les policiers lors des manifestations à #Dakar ce jour. @absa_hane de @seneweb a été brutalement interpellée et est à l’hôpital après un malaise’’. ‘’Mor Amar du journal EnQuête a, lui, été frappé à la mâchoire’’, ajoute t-elle.
Le Sénégal est en proie à une crise politique née de l’annonce, samedi dernier, par le président Macky Sall, de l’abrogation du décret convoquant le corps électoral le 25 février.
L’Assemblée nationale a adopté lundi dernier une proposition de loi portant sur un report au 15 décembre prochain de l’élection présidentielle.
Macky Sall, élu et réélu en 2012 et en 2019, a réaffirmé sa volonté de ne pas se présenter à cette élection, une promesse qu’il avait faite en juillet dernier.
Pour reporter l’élection, il a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l’examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d’entre eux.
Une commission d’enquête parlementaire a été constituée à la demande de l’ex-parti au pouvoir, le PDS, dont le dossier de candidature a été rejeté par le Conseil constitutionnel en raison de la double nationalité de son candidat, l’ancien ministre Karim Wade.
Ce parti a demandé et a obtenu la création d’une commission d’enquête parlementaire après l’invalidation de la candidature de M. Wade.
Le report de la présidentielle a suscité une vague de réactions d’organisations et de partenaires internationaux du pays.
Les Etats-Unis d’Amérique ont réitéré, vendredi, leur soutien à l’organisation d’une élection libre, équitable et dans les meilleurs délais au Sénégal.
Dans un communiqué de leur ambassade à Dakar relayé sur le réseau social X, les Etats-Unis assurent soutenir la déclaration de la CEDEAO appelant le Sénégal à rétablir le calendrier électoral conformément à sa Constitution.
Le Secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, a, par la voix d’un porte-parole, déclaré suivre de près l’évolution de la situation politique au Sénégal après le report annoncé de l’élection présidentielle qui devait se tenir le 25 février.
”Le Secrétaire général de l’ONU suit de près et est préoccupé par l’évolution de la situation au Sénégal, où l’élection présidentielle prévue le 25 février a été reportée en décembre”, a notamment indiqué vendredi à New-York Stéphane Dujarric, un porte-parole d’Antonio Guterres.
L’Union européenne (UE) a, de nouveau, exhorté le même jour les autorités sénégalaises à organiser l’élection présidentielle, en conformité avec la Constitution du Sénégal.
‘’L’UE lance un appel aux autorités à prendre les mesures nécessaires afin d’organiser l’élection présidentielle le plus rapidement possible, en conformité avec la Constitution du Sénégal et le Protocole additionnel de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance’’, a notamment déclaré son haut représentant, Josep Borell.
La diplomatie européenne a, dans le même temps exprimé ses préoccupations à la suite de la décision des autorités sénégalaises de reporter le scrutin présidentiel prévu le 25 février, ”ce qui prolongerait de facto le mandat du Président’’, a estimé Josep Borell qui signale que cette mesure risque d’entacher la longue tradition démocratique au Sénégal et pourrait ainsi ouvrir une période de grande incertitude pour le pays.
Bruxelles note que ce report a déjà eu des impacts sur la stabilité et la cohésion sociale du pays.
Des organisations se réclamant de la société civile ont officiellement lancé jeudi à Dakar une initiative dénommée ‘’Aar Sunu election’’ (protéger notre élection) avec l’objectif de faire rétablir le calendrier électoral.
Il s’agit d’une plateforme regroupant des mouvements citoyens, organisations socio-professionnelles, personnalités se réclamant de la société civile.
BRUXELLES RÉCLAME LE RESPECT DU PROCESSUS DÉMOCRATIQUE
Pour l'Union Européenne, le report du scrutin "risque d'entacher la longue tradition démocratique au Sénégal et pourrait ainsi ouvrir une période de grande incertitude pour le pays". Les autorités se doivent de garantir les libertés fondamentales
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 09/02/2024
L'Union européenne (UE) a exprimé ses préoccupations concernant la décision des autorités sénégalaises de reporter l'élection présidentielle initialement prévue le 25 février 2019. Dans une déclaration faite ce vendredi 9 février 2024 par le haut représentant de l'UE, celle-ci a souligné les relations étroites et la confiance établie de longue date entre l'UE et le Sénégal, basées notamment sur "la longue et solide tradition démocratique du Sénégal et des valeurs partagées, telles que l'aspiration au dialogue et au consensus politique".
Or, pour l'UE, le report du scrutin "risque d'entacher la longue tradition démocratique au Sénégal et pourrait ainsi ouvrir une période de grande incertitude pour le pays". Ce report "a déjà eu des impacts sur la stabilité et la cohésion sociale du pays", a ajouté le communiqué.
L'UE a donc appelé les autorités sénégalaises à "respecter les aspirations légitimes des citoyens et de toutes les forces vives de la nation à préserver la démocratie", soulignant que "les libertés fondamentales, et notamment celles de manifester pacifiquement et de s'exprimer publiquement, sont des principes fondamentaux de l'État de droit que les autorités sénégalaises se doivent de garantir".
Le haut représentant a également lancé "un appel aux autorités à prendre les mesures nécessaires afin d'organiser l'élection présidentielle le plus rapidement possible, en conformité avec la Constitution du Sénégal et le Protocole additionnel de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance". Pour l'UE, il est "crucial pour la crédibilité et l'inclusivité de l'élection que toutes les parties puissent effectivement prendre part aux décisions touchant aux caractéristiques essentielles du processus électoral, dans un esprit de dialogue constructif et de transparence".
par Abdou Sène
TROP, C'EST TROP MACKY
Notre pays ne sera une dictature ni éclairée, ni lugubre, ni tyrannique. Les Sénégalais ne l'accepterons pas, malgré l'« excellent travail » de dispersion des rassemblements fait par la gendarmerie nationale
Le communiqué du Conseil des ministre du 7 février 2024 publié sur le site du gouvernement du Sénégal dit ceci : « A l'entame de sa communication, le Président de la République est revenu sur le vote par l'Assemblée nationale, de la proposition de loi fixant la nouvelle date du scrutin présidentiel au 15 décembre 2024 en réaffirmant sa décision de ne pas prendre part à l'élection. »
Ruse 1 : monsieur le président, cette pommade ne passe pas. Vous nous l'avez administré lors de votre discours à la Nation du samedi 3 février 2024, et vous nous la ramenez encore dans ce communiqué. Votre décret 2024-106 du 3 février 2024 viole la Constitution du Sénégal, et sachez que le fait de nous promettre de ne pas commettre un deuxième viol en vous présentant à l’election présidentielle de 2024, ne vous absout pas de ce péché républicain.
Le communiqué, donc Macky, poursuit en versant de l'eau sur le feu qui couve à cause du différend qui existe entre lui et son Premier ministre sur la question du report de l’élection : « Le chef de l'État a notamment renouvelé sa confiance au Premier ministre Amadou Ba et à l'ensemble des ministres, et demandé au gouvernement de prendre toutes les dispositions requises, pour l'organisation dans les meilleures conditions du scrutin présidentiel à la nouvelle date fixée. »
Ruse 2 : En très bon combattant, Macky Sall, afin de ne pas se disperser et mieux concentrer toute son énergie sur la réduction de l'opposition radicale, adopte la stratégie qui consiste à éteindre d'abord le foyer de tension qui couvait dans son camp, alimenté par les récentes sorties de certains proches d’Amadou Ba, et par les différentes humiliations que Macky lui a fait subir devant les caméras ces dernières semaines. Amadou, fais gaffe !
Le problème interne mis en veilleuse, le communiqué, donc Macky, se penche sur les contradictions externes en ces termes : « le président de la République a particulièrement réitéré sa détermination à poursuivre le dialogue avec tous les acteurs politiques et les forces vives de la Nation, en vue de renforcer, d'une part, notre démocratie à travers un processus électoral transparent, libre et inclusif et, d'autre part, la crédibilité de nos institutions.
Dans ce contexte, le chef de l'Etat, a décidé d'engager les voies et moyens de mettre en œuvre un processus pragmatique d'apaisement et de réconciliation pour préserver la paix et consolider la stabilité de la nation. »
Ruse 3 : Macky se présente encore une fois en homme de paix, ouvert au dialogue. Très bonne approche pour qui veut dresser l'opinion nationale et internationale contre tous ceux qui rejettent les arrangements et réclament le respect de la Constitution et la tenue des élections le 25 février.
Opinions faites gaffe !
Pour emporter la confiance des Sénégalais par l'expression de gages de bonne foi, le communiqué, donc Macky, nous fait miroiter la libération des détenus politiques comme suit : « Dans cette dynamique, le président de la République, garant de l'unité nationale et du fonctionnement régulier des institutions, a demandé au gouvernement, notamment au Garde des Sceaux, ministre de la Justice de prendre les dispositions nécessaires pour matérialiser sa volonté de pacifier l'espace public dans la perspective du dialogue national et de l'organisation de la prochaine élection présidentielle. »
Ruse 4 : Ayant toujours les yeux ouverts sur son adversaire comme tout bon sportif de combat, Macky sait que l'emprisonnement d'un nombre jamais égalé de citoyens pour des raisons politiques contribue beaucoup à son impopularité au sein de la population et de l'opinion internationale.
Annoncer donc, en termes voilés, la libération des prisonniers politiques pourrait contribuer à baisser la tension. Prisonniers politiques faites gaffe !
Le journal L'Observateur du 8 février 2024 annonce que, lors du même Conseil des ministres, le président de la République aurez avancé l'argutie qu'un chef de famille ne lâche pas ses enfants en pleine crise pour expliquer le report.
Ruse 5 : Macky nous aime tellement que, même si les Sénégalais souhaitent majoritairement qu'il rende le pouvoir, il ne nous lâchera pas pour nous éviter de mettre notre vie en péril. Monsieur le président, au cas où vous auriez tenu les propos que vous attribue le journal l'Observateur, je voudrais vous signaler que c'est une grossière erreur de vous comparer à un chef de famille, pour justifier votre entêtement à rester à la tête du Sénégal au-delà de la durée légale. Laissez-moi vous rappeler que vous n'êtes le père que de vos propres enfants, et que vous n'êtes le père ni des institutions, ni des citoyens sénégalais. Ceci est une lecture erronée du contrat qui vous lie au peuple sénégalais. Nous vivons dans une société organisée qui, à tour de rôle, confie la coordination de ses activités à un de ses membres, appelé président de la République. Ce dernier peut et doit régulièrement changer de corps, d'esprit et d'âme. Préparez-vous donc à céder la place.
Monsieur le président, même si je nourrissais le rêve du contraire, je fais partie de ceux qui avaient prédit que vous alliez annoncer le report de l’élection et chercher à dresser l'opinion publique contre l'opposition radicale en vous positionnant comme le chantre de la paix et du dialogue. Je ne me sens aucun mérite pour avoir vu venir car vous avez fourni assez de données sur votre personnalité entre 2011 et aujourd'hui pour que, même un profane en analyse politique comme moi puisse prédire avec justesse vos actions futures.
Vous êtes un combattant hors pair, et tout adversaire qui ne vous reconnaît pas cette qualité risque de mordre souvent la poussière devant vous. Cependant, malgré vous, vous avez contribué à la formation de la conscience politique du Sénégalais. Vous avez mis à nu et souvent exploité toutes les failles de notre République et finalement amené le Sénégalais à lire ce que vous écrivez sur les lignes, mais surtout ce qui se dissimule entre les lignes. Je vous suggère donc d'arrêter avant qu'il ne soit trop tard, car le Sénégalais a fini de comprendre votre câblage mental monsieur le président.
Si seulement vous aviez mis votre sens très poussé du combat et de la compétition au service du développement économique, social et culturel du Sénégal... Ce pour quoi le peuple sénégalais vous a élu et réélu. Hélas !
Monsieur le président, dans votre fameux discours du 3 juillet 2023 vous disiez « J'ai un code d'honneur et un sens de la responsabilité historique qui me commandent de préserver ma dignité et ma parole. » Rappelez-vous de ce code d'honneur proclamé et organisez-nous la grande fête de la démocratie le 25 février au lieu de fabriquer des arguments pour continuer à diriger le Sénégal.
Notre pays ne sera une dictature ni éclairée, ni lugubre, ni tyrannique. Les Sénégalais ne l'accepterons pas, malgré l'« excellent travail » de dispersion des rassemblements fait par la gendarmerie nationale. Le Sénégalais n'est pas fait pour être obséquieusement soumis, et je vous invite à vous renseigner sur l'histoire de Daou Demba, 6ème Damel du Cayor, qui, il y a presque quatre siècles, a été obligé de fuir le royaume pour échapper à la colère de la population qu'il avait soumise à une tyrannie sans nom, pendant sept longues années.
Force reste à la loi, oui, mais que force reste à la Justice d'abord !
Abdou Sène est professeur de mathématiques appliquées, Université numérique Cheikh Hamidou Kane.