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26 mai 2025
DES ORGANISATIONS NE DESESPERENT PAS DE VOIR MACKY SALL PARTIR LE 2 AVRIL
Cela pourrait faire rire ou même prêter à des moqueries à certains niveaux. Mais pourtant certains intellectuels sénégalais croient dur à une subite marque d’élégance républicaine de Macky Sall le poussant à quitter le pouvoir le 2 avril 2024....
Malgré le vote par l’Assemblée nationale d’une loi reportant l’élection présidentielle au 15 décembre prochain, certains optimistes indécrottables veulent croire que le président de la République, Macky Sall, aura l’élégance de quitter le pouvoir le 02 avril au profit d’une suppléance assurée parle président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, qui devrait organiser la présidentielle en juin. Parmi ces optimistes, le Mouvement des Fédéralistes Sahélo-Guinéens qui mise lui aussi sur cette perspective d’un départ anticipé de Macky Sall le 02 avril.
Cela pourrait faire rire ou même prêter à des moqueries à certains niveaux. Mais pourtant certains intellectuels sénégalais croient dur à une subite marque d’élégance républicaine de Macky Sall le poussant à quitter le pouvoir le 02 avril 2024, date de la fin de son mandat. Ces derniers, sous l’anonymat, estiment qu’il est possible que des hommes et des femmes d’une certaine intégrité puissent travailler et obtenir le départ de l’actuel chef de l’Etat le 02 avril prochain. Ce qui ouvrirait la voie à une suppléance du pouvoir par le président de l’Assemblée nationale Amadou Mame Diop. Ce dernier, conformément à la Constitution, aura trois mois, soit 90 jours, pour organiser des élections inclusives permettant de sauver le Sénégal.
L’élection présidentielle pourrait dans ce casse tenir au mois de juin. Pour le Mouvement des Fédéralistes Sahélo-Guinéens, le président de la République, Macky Sall, doit partir au terme de son mandat en cours, c’est-à-dire le 2 avril 2024. Entre autres demandes, le MFSG réclame la mise en place d’une période transitoire de trois mois qui courrait dès le 3 avril 2024, l’organisation d’un dialogue politique au plus vite en vue de définir de manière consensuelle la gouvernance du pays pendant la période transitoire, l’organisation d’une élection présidentielle au cours de la période transitoire sur la base de la liste des candidats retenus par le Conseil constitutionnel dont les décisions sont insusceptibles de recours et s’imposent à tous.
De son côté, le Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur (SAES) considère que cette décision ne fait que mettre le Sénégal en général et l’Université en particulier dans une période d’incertitudes avec l’option incompréhensible prise depuis juillet 2023 d’arrimer le calendrier électoral à celui académique. ‘’Avec ce report, l’avenir de dizaines de milliers d’étudiants de toutes les universités publiques se trouve hypothéqué et ceux-ci sont plongés dans la déception et le désespoir et plus particulièrement ceux de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar fermée depuis dix mois’’, lit-on dans le communiqué. Les commerçants et industriels du Sénégal, réunis au sein de l’ACIS, ne sont pas en reste eux non plus. Ils ont, dans un texte, condamné sans réserve cette violation flagrante de la Constitution et appellent à un retour diligent à l’ordre constitutionnel. Ils ont également lancé un appel solennel pour le respect du calendrier électoral. Quant à Afro Barometer, il souligne le mécontentement croissant quant au fonctionnement de la démocratie dans le pays.
Un homme se donne la mort devant la police à Thiès
C’est une scène surréaliste qui s’est produite hier, non loin du poste de police du quartier Nguinth. En effet, un homme d’une trentaine d’années environ, répondant au nom de Ass Malick Ndoye, s’y est donné la mort aux environs de 15 heures. Selon les témoins de la scène, l’homme a été aperçu en train de courir sur les deux voies, dans la direction menant vers la zone d’aménagement concerté (ZAC). Et à hauteur du poste de police, il a sorti un couteau pour se trancher la gorge. Quand il s’est affalé, des policiers ont vite accouru pour le sauver, mais c’était déjà trop tard. Le défunt qui résidait à Ngaparou s’activait dans la vente de véhicule. Selon nos sources, il ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales. C’est d’ailleurs, dit-on, pour les besoins de traitements avec la médecine traditionnelle qu’il était à Thiès. En attendant la suite de l’enquête qui a été ouverte, le corps a été acheminé à la morgue de l’hôpital Amadou Sakhir Ndiéguène, après que la police a fait les constats d’usage.
Suspension des compositions à Tambacounda
Le report de l'élection présidentielle est une menace sérieuse pour l’école. En effet, depuis l’annonce du report, le système éducatif est perturbé. L'inspecteur d'académie de Tambacounda Assane Mbengue a décidé de suspendre les évaluations prévues les vendredi 09 et samedi 10 février. Elles se tiendront respectivement le lundi 12 et le mardi 13 février 2024. Par conséquent, il invite les chefs d'établissement du Moyen et du Secondaire à prendre les dispositions pour éviter toute entorse à la dynamique de standardisation déjà enclenchée. A noter que les élèves sont délogés chaque jour par leurs camarades.
Perturbation du système éducatif
Restons dans l’éducation pour dire que le report de l'élection présidentielle a fini de perturber les cours. Dans plusieurs établissements, des enseignants ont observé hier des débrayages. En plus du mouvement d'humeur, certains élèves ont été délogés de plusieurs lycées et collèges. De plus, les enseignants observent un débrayage aujourd’hui en guise de protestation contre le report de la présidentielle.
L'Uden en débrayage aujourd’hui
Ne quittons pas l’école sans signaler que l'UDEN, fidèle à ses principes, soucieux de l'avenir des enseignants et du Sénégal, va observer le mot d'ordre de grève décrété par le cadre de concertation des syndicats de l'enseignement, c’est-à-dire un débrayage ce vendredi 09 février 2024 à partir de 10 heures. C’est pour marquer son désaccord sur le report de l'élection présidentielle. L’Uden invite ses militants à observer le mot d'ordre de grève.
Alliance pour le développement de la femme rurale
L’acte de naissance de l’Alliance pour le Développement de la Femme Rurale (AND DEF/R) vient d’être signé à Thiokhol, dans la commune de Notto Diobass. C’est à la suite de l’assemblée générale constitutive qui a vu la participation de femmes venues des 14 régions du pays. Portée à la tête de la structure, Mme Mbacké Ndèye Fatou Ndiaye, une femme de développement très connue, a d’ores et déjà levé un coin du voile de la feuille de route, pour gérer autrement les problèmes auxquels les femmes sont confrontées. Selon elle, ladite feuille de route est en adéquation avec les programmes déroulés par l’Etat et c’est la raison pour laquelle elle a appelé ce dernier à porter davantage une attention particulière aux problèmes que posent les femmes, pour une prise en compte effective dans les mécanismes qu’il déroule. Elle renseigne par ailleurs que l’idée de la mise en place de cette alliance est mûrie depuis 2019, après l’organisation à Thiokhol de la journée internationale de la femme rurale qui avait enregistré la présence de 5 membres du gouvernement. Les recommandations avaient fait alors la mise en place d’une structure intégrant toutes les femmes rurales. Après l’assemblée générale constitutive, elle annonce que la seconde étape consiste à monter des coordinations communales, départementales et régionales.
La coalition Daouda 2024 condamne le retrait de la licence de Walf
La coalition Daouda 2024 condamne le retrait de la licence de télévision du groupe Walfadjri. Dans un communiqué parvenu à «L'As», Daouda Ndiaye trouve que cette sanction est trop lourde pour cette entreprise de presse qui a formé plusieurs générations de journalistes et pas des moindres. Il dénonce vigoureusement cette mesure arbitraire et demande aux autorités compétentes de rétablir le groupe Walfadjri dans son droit à la collecte, au traitement et à la diffusion de l'information, à l'instar de quelques-uns de ses pairs qui ont également diffusé en direct la manifestation des candidats à la présidentielle sans être inquiétés. Selon Pr Daouda Ndiaye, le ministre Moussa Bocar Thiam a tout simplement ignoré la procédure de suspension de signal et de retrait définitif de licence d'une radio ou d'une télévision, prévue par nos lois et règlements, notamment par le Conseil national de régulation de l'audiovisuel(CNRA) qui en a les prérogatives.Il invite le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l'Économie numérique à faire preuve de bon sens et à mettre fin à ce qui pourrait être assimilé à de l'acharnement envers le groupe Walfadjri, en rendant le signal et la licence à cette entreprise. Il est d'avis que cela évitera que les centaines d'honnêtes citoyens qui y gagnent leur vie ne viennent grossir les rangs des jeunes chômeurs sénégalais.
Les architectes dénoncent le report de la présidentielle
Le report de l'élection présidentielle ne laisse pas indifférent le syndicat des architectes. Dans un communiqué parvenu à « L'As », ils manifestent leur désaccord total à l'annulation pure et simple de l'élection présidentielle du 25 février 2024 par le président de la République. Les architectes exigent ainsi le maintien de la date du 25 février 2024 initialement prévue pour la tenue d’un scrutin transparent. Ils appellent les forces vives de la Nation à se mobiliser pour le respect des décisions de nos institutions, garant de notre démocratie chère au peuple sénégalais.
L’appel de l’imam El hadji Fansou Bodian
L'Imam Ratib du département de Bignona, El hadji Fansou Bodian, est sorti de sa réserve pour appeler les acteurs à la retenue face à la situation politique du pays qui est inquiétante et qui risque de compromettre la stabilité de ce havre de paix qu'est le Sénégal. Conscient de l'importance de la paix dans le développement économique et social du pays, le guide religieux exhorte les acteurs politiques à œuvrer pour consolider les acquis démocratiques, pour le respect du calendrier républicain et les lois et règlements du pays. Dans un communiqué reçu à «L’As», l'Imam Ratib du département invite à la pacification de l'espace politique en libérant tous les détenus politiques. Il réitère sa disponibilité à participer à toute œuvre allant dans le sens de préserver la stabilité sociale.
Anta Babacar appelle à la mobilisation contre cette forfaiture
Candidate à l’élection présidentielle, Anta Babacar appelle à la mobilisation générale pour sauver la démocratie au Sénégal. Elle déclare la guerre aux auteurs du « coup d'État constitutionnel ». Dans un communiqué reçu à «L’As », elle qualifie le report de la présidentielle de « coup d'État constitutionnel au cœur du Sénégal ». Il s’agit, à ses yeux, d’une rupture grave du processus démocratique, marquée par l'abrogation du décret convoquant le corps électoral, dépourvue de tout fondement juridique, technique ou moral. A l’en croire, le Président Macky Sall s’est inscrit dans une logique de déstabilisation des fondements de l'État de droit. La présidente du mouvement ARC s’en prend également aux députés de Benno Bokk Yaakaar et de Wallu. Non sans dénoncer l’irruption des gendarmes à la plénière qu’elle qualifie de « violence politique inouïe jamais vue ». Elle appelle à une mobilisation pacifique de toutes les forces vives de la Nation pour s'opposer à cette forfaiture et utiliser tous les moyens légaux disponibles pour rétablir l'ordre démocratique.
Un éboulement dans un site d’orpaillage fait quatre morts
Un éboulement survenu mercredi sur un site clandestin d’orpaillage situé à Mouran, dans la région de Kédougou, a fait quatre morts, a appris l’Aps de source sécuritaire. L’accident a eu lieu dans cette localité du département de Saraya, mercredi, vers 17 heures. Il a provoqué la mort de quatre personnes de nationalité étrangère, a précisé la même source, avant de signaler qu’une enquête a été ouverte pour élucider les circonstances de cet accident. Les zones aurifères situées aux abords du fleuve Falémé abritent de nombreuses communautés originaires de pays de la sous-région et qui s’adonnent à des formes d’exploitation illégale de substances minérales et d’altération du domaine forestier de la région de Kédougou.
3 millions CFA et 15 kg d’or emportés par les braqueurs
Des braqueurs se sont attaqués à un site d’orpaillage clandestin à Bantinkhoto, à Kédougou, un raid au cours duquel ils ont réussi à emporter un butin d’une valeur estimée à trois millions de francs CFA et 15 kg d’or, a-t-on appris de source sécuritaire. Quatre individus armés ont réussi à emporter trois millions de francs Cfa et 15 kg d’or appartenant à deux acheteurs d’or qui faisaient leur business tranquillement dans ce site d’orpaillage clandestin, a rapporté cette source. Les victimes de ce braquage opéraient sur ce site d’orpaillage clandestin situé dans le département de Saraya. Deux des quatre acheteurs d’or concernés ont été blessés lors de cette attaque. Ils ont été admis, jeudi matin, aux urgences de l’hôpital régional Amath Dansokho de Kédougou, précise la même source. Cette nouvelle remet au goût du jour la question de la sécurisation des sites miniers dans la région de Kédougou, en particulier les sites clandestins.
Par Assane Gueye
LE JOUR D’APRÈS, SORTIE RATÉE
«Dès qu’on entre, il faut penser à la sortie», prévenait un ancien chef d’État. Il ne savait pas si bien dire. Le plus grand échec pour un président n’est pas tant de ne pas avoir d’actifs dans son bilan. Il consiste à rater sa sortie.
«Dès qu’on entre, il faut penser à la sortie», prévenait un ancien chef d’État. Il ne savait pas si bien dire. Le plus grand échec pour un président n’est pas tant de ne pas avoir d’actifs dans son bilan. Il consiste à rater sa sortie. Un soin particulier doit être mis dans la transmission du pouvoir. Les déboires passés en sont effacés. Ça a été dit et redit. Le président Macky Sall a occupé son fauteuil avec compétence et efficacité. Il n’a pas moins fait que ses trois prédécesseurs. Mais en ce début février de cette année bissextile, tout semble avoir été remis en cause. Huit mois auparavant, avec le discours sur le code d’honneur, on avait relevé avec emphase les paroles en or qu’il avait prononcées. Aujourd’hui, au dedans comme au dehors, on n’entend plus que des paroles de réprobation. Le report inédit de la Présidentielle ne peut avoir qu’une seule signification. Le Sénégal n’est pas arrivé à bon port. Ses totems sont devenus les problèmes. S’en prendre au dogme du scrutin présidentiel est l’illustration qu’on n’a jamais changé de paradigme. La décision de remettre les compteurs à zéro est une forme d’amateurisme. Elle met brutalement fin à l’exception sénégalaise en ajoutant de la confusion aux quiproquos. En termes d’image et de respectabilité, on laisse aussi beaucoup de plumes. La pilule de l’annulation est traumatisante et impopulaire. Elle passe mal. Celle de l’extension du mandat encore moins. Un pouvoir qui arrive à son terme doit fatalement cesser. Le bonus de neuf mois est moralement atterrant. Il va mettre à terre et balayer 12 ans de magistère. La décadence efface bien souvent la grandeur.
Amadou Ba doit se barrer
S’effacer, se taire et souffrir le martyre. On ne va pas jusqu’à dire qu’il est masochiste. Amadou Baraka, écrivait-on après sa désignation comme candidat de la majorité. Il n’en est plus rien. Ça sent la bérézina. Il n’a de cesse d’être humilié ou de s’humilier lui-même. Le don de soi frise la haine de soi. On peut bien vouloir laisser l’impression d’un homme d’État mais un personnage sans état d’âme est un dissimulateur. Pour son manque de magnétisme et de spontanéité, beaucoup le décrivent comme un politique pas magnifique. Les reproches qu’on lui fait peuvent être sévères aussi. Sa délicate position n’est pas celle des autres prétendants. Paradoxalement, il est plus vulnérable. Ce faisant, il doit se protéger et se blinder davantage. Mais s’agissant des derniers développements, c’est son honneur qu’il doit laver et réparer. La corruption est la pire des ignominies. Un corrupteur est toujours plus ignoble que le corrompu. Il pervertit le monde entier. Montré du doigt avec une telle violence, il ne peut plus faire la politique de l’autruche. Quand sa propre famille politique se montre bipolaire face à la déconvenue d’un de ses membres, il faut se rendre à l’évidence. On n’en est plus tout à fait membre. Il est temps qu’il se barre. C’est une question de dignité et de courage. «Le courage n’est pas l’inverse de la peur. C’est le contraire du cynisme», constatent les observateurs avertis.
La réalité nous rattrape
On aura donc observé qu’il n’est plus question de scrutin le 25 février. La fièvre électorale a été pulvérisée par la fébrilité démocratique. Le tirage au sort faisait déjà office de tombola hasardeuse. L’inflation de candidats est à la quantité qui témoigne de la baisse de qualité un peu partout dans le pays. Dans les normes, les 2/3 des prétendants ne devraient même pas aspirer à diriger une boutique. Une présidentielle est un choc de titans et de fortes personnalités. Autre point d’inquiétude, le Rubicon a été allégrement franchi avec le Conseil constitutionnel, bastion imprenable dont le nom a été mêlé à une affaire présumée et rocambolesque de corruption. On est tombés bien bas. De 62 à aujourd’- hui, des crises multiformes ont vu le jour. Les derniers développements sont l’aboutissement de plusieurs décennies de fuite en avant. De pays-pilote bien parti au début des indépendances, le Sénégal est aujourd’hui en totale rupture d’équilibre. Gangrené par la corruption. Ravagé par la mort de l’intérêt général et la misanthropie. Sculpté par le chômage. Sans goût de la discipline sur fond de crise d’autorité, on marche à tâtons depuis long- temps. Le climat d’anarchie actuel a des racines trop profondes.
Par Moussa KAMARA
DEGATS COLLATERAUX
Ainsi suis- je tombé sur le post d’une dame qui déplorait les dégâts collatéraux qui affecteraient gravement les entrepreneurs, artisans et autres acteurs de l’informel suite au report de la campagne électorale de février à décembre prochain
C’est entré dans mes habitudes de consulter mon téléphone avant de prendre le p’tit- déj comme c’est certainement le cas pour la plupart d’entre vous. Ainsi suis- je tombé sur le post d’une dame qui déplorait les dégâts collatéraux qui affecteraient gravement les entrepreneurs, artisans et autres acteurs de l’informel suite au report de la campagne électorale de février à décembre prochain. Un manque à gagner énorme pour ces gens qui voyaient l’élection présidentielle comme une opportunité financière et économique.
Avec les vingt candidats retenus et les autres, tous ces politiciens avaient préparé des équipes pour travailler pour la bonne visibilité de leur leader. Au-delà de la Com il y a d’autres secteurs aussi importants que névralgiques, pour réussir à convaincre, séduire et faire élire son candidat. Sans compter les légions de gardes du corps et autres agents de sécurité dont les campagnes électorales constituent les traites.
Malheureusement toutes ces Task Forces ont été réduites à néant par le report. J’ai connu ces mêmes contraintes mais dans une proportion moindre. En effet il y a trois à quatre décennies, j‘avais proposé mes services à un candidat de l’opposition gambienne. Ce candidat aujourd’hui disparu, portait le même nom que moi et m’avait reçu dans son salon à Banjul. Ayant été séduit par mon speech, il m’avait remis beaucoup d’argent pour des T-shirts que je devais faire confectionner à Dakar.
Malheureusement, à l’époque, personne ne pouvait satisfaire ma commande en un si court délai. Après avoir commencé à grignoter sur la somme, je me suis résolu à retourner à Banjul deux jours avant l’élection pour rendre la totalité de l’argent reçu. Après lui avoir expliqué mes avatars, le Monsieur, grand seigneur, m’a dit que j’étais honnête car j’aurais pu rester au Sénégal et il ne pourrait rien contre moi car nous n’avions signé aucun protocole.
Devant tout le monde présent, il m’a demandé de garder l’argent. Et le plus cocasse, la présence de journalistes sénégalais qui m’avaient reconnu mais snobé dans le domicile du candidat… Après ce cadeau, ma présence à la soirée électorale était une évidence. Laquelle soirée fut vécue comme un supplice. A l’époque les opposants étaient considérés comme des criminels parles dirigeants au pouvoir. Les urnes ne rendaient que les résultats que désiraient les gens du pouvoir.
Pour revenir chez nous, en reportant la campagne et l’élection dans dix mois, le Président, qui devait partir en avril prochain, va rester au pouvoir pour la durée correspondante. Un rabiot de quelques mois vaut-il tout ce charivari ? Le pouvoir ne voit pas d’un bon œil la participation de Bassirou Diomaye Faye, en prison, qui risque de gagner cette élection parce que simplement désigné par Ousmane Sonko qui croupit lui aussi au cachot. Le report n’est finalement dû qu’à des calculs politiciens de ce pouvoir. Tout le reste est de la littérature malgré les dégâts collatéraux.
QUALIFICATION JO, LE SENEGAL PERD SON PREMIER MATCH FACE AU NIGERIA
L’équipe nationale du Sénégal féminine de basket s’est inclinée, 65-72, contre celle du Nigeria, jeudi, lors de la première journée du tournoi de qualification olympique de la FIBA, en Belgique.
Dakar, 8 fév (APS) – L’équipe nationale du Sénégal féminine de basket s’est inclinée, 65-72, contre celle du Nigeria, jeudi, lors de la première journée du tournoi de qualification olympique de la FIBA, en Belgique.
Les Lionnes du basket menaient à la pause (46-37), avant de perdre le fil du match dans le dernier quart temps contre une solide équipe du Nigeria qui avait battu le Sénégal (84-74), en finale de l’Afrobasket féminin 2023 à Kigali.
Les joueuses du nouveau sélectionneur espagnol Alberto Antuña Leal vont jouer leur deuxième match, vendredi, à 19h 45mn. Elles affronteront, dimanche à 18h 15 mn, les États-Unis pour leur dernier match du tournoi.
La dernière participation des Lionnes aux Jeux olympiques remonte à 2016 (Rio de Janeiro, Brésil).
LE PRESIDENT GUINEEN UMARO SISSOCO EMBALO CHEZ MACKY
Le président Macky Sall a reçu, jeudi à Dakar, son homologue bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, a appris l’APS de source officielle.
Dakar, 9 fév (APS) – Le président Macky Sall a reçu, jeudi à Dakar, son homologue bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, a appris l’APS de source officielle.
Dans un message publié sur le réseau social X, la présidence sénégalaise déclare que ce déplacement n’entre pas dans le cadre d’une médiation.
‘’Il ne vient pas en tant que médiateur, mais entretient des relations solides avec toute la classe politique’’, a souligné la présidence sénégalaise qui ajoute que le président bissau-guinéen a appelé les Sénégalais au dialogue ‘’crucial pour la stabilité de la sous-région.
Le Sénégal est en proie à une crise politique née de l’annonce samedi du président Macky Sall de l’abrogation du décret convoquant le corps électoral à la veille du démarrage officielle de la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 25 février.
Deux jours plus tard, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi portant sur un report au 15 décembre prochain du scrutin.
Macky Sall, élu et réélu en 2012 et en 2019, a réaffirmé sa volonté de ne pas se présenter à cette élection, une promesse qu’il avait faite en juillet dernier.
Pour reporter l’élection, il a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l’examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d’entre eux.
Une commission d’enquête parlementaire a été constituée à la demande de l’ex-parti au pouvoir, le PDS, dont le dossier de candidature a été rejeté par le Conseil constitutionnel en raison de la double nationalité de son candidat, l’ancien ministre Karim Wade.
Ce parti a demandé et a obtenu la création d’une commission d’enquête parlementaire après l’invalidation de la candidature de M. Wade.
L’ESCALIER EN COLIMAÇON
Ouvrage autobiographique, « L’escalier en colimaçon », dévoile le « fabuleux destin » de Jonas Konan allias Walter, à savoir l’histoire inspirante d’un monsieur qui a décidé d’y arriver quoi que cela puisse coûter, puisant son espérance dans sa volonté...
Ouvrage autobiographique, « L’escalier en colimaçon », dévoile le « fabuleux destin » de Jonas Konan allias Walter, à savoir l’histoire inspirante d’un monsieur qui a décidé d’y arriver quoi que cela puisse coûter, puisant son espérance dans sa volonté, son opiniâtreté, et son sens de la responsabilité. Homme de foi, il prie Dieu pour « l’avoir béni, exaucé ses prières et accompli ses vœux », faisant de sa petite personne quelqu’un « nanti d’un diplôme d’ingénieur d’agriculture et d’économie, de l’institut agricole de Beauvais » en France.
Avec une distance teintée de pudeur, le pagne de l’humilité et du refus de la mise en scène du moi en écharpe, l’auteur de « L’Escalier en colimaçon » revisite ainsi son vécu. Et quel vécu !
Très tôt orphelin d’un père abattu par son cousin « d’un seul coup de son vieux fusil de fabrication artisanale, supposée être l’unique arme à feu d’un « insignifiant village de Bouake », l’auteur avait fort heureusement été propulsé sur des chemins prometteurs par la décision inattendu de son défunt géniteur, de l’inscrire à l’Ecole primaire de la Mission catholique. Avec courage, il ne rechignera pas à avaler chaque jour à pied les 6 kms qui le séparent de ce lieu de savoir. En dépit des vicissitudes liées à l’éloignement qui lui demandaient quelque 2 heures de marche, la précarité de sa situation sociale qui le contraignait à se contenter de quelques tubercules pour calmer un ventre visité par la faim, il sera quelques années plus tard l’unique et premier collégien de son village.
En Côte d’Ivoire son pays de naissance, aussi bien qu’en France, sa scolarité n’aura pas été une sinécure, puisque, contrairement à ceux qui « poursuivent leurs études » lui, « le fils de « Boukros-village » dit-il, faisait partie de ceux qui étaient « poursuivis par les études ». Et voilà qu’au pays de Marianne où il s’est retrouvé pour boucler ses études, il risquait de renouer avec les errements de l’ancien lycéen qui « faisait de la classe de Première une « profession », puisqu’il venait « d’échouer à ses examens » à l’université de Toulouse.
Loin de couler comme un fleuve tranquille, ponctuée de drames et de fracas de toutes sortes, la vie s’avère plutôt bien éprouvante, même si fort heureusement, il est des rencontres de bonnes personnes qui en adoucissent par moment le calvaire. Ballotté au gré de vents contraires l’auteur reste cependant convaincu que « l’insensé médite ses voies et l’Eternel conduit ses pas ». Porté par ses ambitions, confiant en sa bonne étoile, se voulant architecte de son avenir propre, il refuse toutefois de se complaire dans une procrastination bien confortable, n’hésitant pas à affronter les difficultés qui se dressent devant lui. En bon croyant, faisant sienne la profession de foi de Luther, convaincu que « si Dieu donne des noix il ne les casse pas », le fils d’Aloma Thomas avait conscience qu’il lui revenait d’assumer sa part. Et en filigrane de son odyssée, on découvre un couple d’une modernité tranquille, cheminant ensemble, échangeant autour de leurs projets pour se l’approprier réciproquement.
Agréable à lire, ce deuxième ouvrage de Jonas Konan , à l’instar du précédent* s’inscrit toujours dans l’obsession de la transmission, du partage d’expérience. Assurément, cette inquiétude pour autrui qui guide l’auteur se trouve au centre de ce dévoilement de soi pour que jamais personne ne se laisse tétaniser ni englué dans le mépris de soi qui est la mère de tous les renoncements et de tous les échecs.
*Jardins de Côte d’Ivoire et d’ailleurs. Editions Eburnie. Juin 2019
NDIOGOU SARR, ENSEIGNANT CHERCHEUR EN DROIT PUBLIC LIVRE SON DIAGNOSTIC
Constitutionnalité du décret portant report de la présidentielle et loi portant dérogation à l’article 31 votée par l’Assemblée nationale, le spécialiste du droit constitutionnel donne son avis sur la conformité
Nando Cabral GOMIS et Ousmane GOUDIABY |
Publication 09/02/2024
Enseignant chercheur en Droit public à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Ndiogou Sarr se prononce sur le débat en cours portant sur le report de l’élection présidentielle décidé par le président de la République et cautionné par l’Assemblée nationale qui a voté une loi, lundi dernier. Dans cet entretien accordé à Sud quotidien et sudquotidien.sn, le spécialiste du droit constitutionnel donne son avis sur la conformité à la Constitution du décret signé par le président de la République reportant la présidentielle et la loi votée par l’Assemblée nationale portant dérogation à l’application de l’article 31 de la Constitution mais aussi la place du Conseil constitutionnel dans ce débat.
Que vous inspire ce décret que abroge celui portant convocation du corps électoral ?
Le président semble dire qu’il n’a pas fait de report. Il n’a pas prononcé le mot report. Parce que peut-être il avait connaissance que le report était impossible, il ne l’a pas prononcé. Il a dit qu’il a abrogé le décret qu’il avait pris convoquant le corps électoral. Est-ce que maintenant, on peut interpréter cette abrogation comme un report ? Certainement oui. Donc, c’est un report voilé mais sur les principes, il n’a pas reporté. Il a abrogé un acte qu’il avait pris. On n’est pas dans la logique constitutionnelle où le report était interdit. On est dans une logique administrative parce que le président est une autorité administrative et une autorité administrative quand une question se pose à elle, elle se pose trois questions : Est-ce que j’ai la qualité pour agir ? Comment devrais-je agir et à quel moment ? Ces trois éléments sont fondamentaux pour la régularité et la légalité de l’acte qu’il va prendre. Sur le premier oui parce qu’il a les compétences et la qualité pour agir, c’est le président de la République. Sur le deuxième élément également oui, il a qualité et compétences pour agir. La qualité, c’est qu’il est le président de la République. Il a compétence parce qu’il peut prendre un décret. Mais c’est concernant le 3e aspect relatif au moment. Ce n’est pas possible. Pourquoi ? Parce que la prise de ce décret qui devait convoquer le corps électoral est calculé par la Constitution. Elle l’a inscrit dans un timing qui devait prendre en compte la durée du mandat qu’on ne doit pas dépasser pour que l’élection puisse se dérouler avant que le président qui est en exercice, ne termine son mandat pour qu’on entre dans un mandat sans que le mandat soit prolongé.
En quoi sa décision d’abroger le décret portant convocation du corps électoral est en conflit avec la Constitution ?
Le décret qu’il avait pris pour convoquer le corps électoral est une exigence constitutionnelle qui devait donner corps à l’intangibilité de la durée du mandat du président de la République qui s’inscrit désormais dans les clauses déterminées. Le président devait se dire que si j’abroge cet acte, de facto, j’allonge la durée de mon mandat parce que quand on retire l’acte pris, on ne pourra plus organiser l’élection à la date indiquée. On va prendre une autre date. Dans ce cas-là, ça peut impacter sur la durée du mandat qui devait se terminer le 2 avril. Ça, c’est le premier aspect. Le deuxième aspect, est qu’il s’est trompé parce qu’il a abrogé l’acte. Or, l’abrogation met fin aux effets futurs mais n’anéantit pas le calendrier. Et c’est pourquoi d’ailleurs ceux qui l’ont compris, ont dit aux partis politiques, « continuez votre campagne » pour montrer que sur le plan de la légalité, cette exigence constitutionnelle ne lui donnait pas la possibilité en ce moment précis d’abroger cet acte-là. L’abrogation, même si c’est un pouvoir du président de la République en tant que l’auteur de l’acte par le parallélisme des formes, aura des conséquences sur la durée du mandat qui est une clause intangible et d’éternité et on ne peut pas dire que oui, on n’a pas touché le mandat, on n’a touché l’acte qu’il a pris. Mais l’acte entraîne la violation du respect de la durée du mandat. Donc, l’acte est irrecevable en droit. Et vu les conséquences qu’il va entrainer, l’acte serait contraire à la Constitution.
Que vous inspire cette proposition de loi portant dérogation à l’article 31 de la Constitution adoptée par l’Assemblée nationale le 5 février dernier ?
Rien n’empêche que les députés proposent une loi constitutionnelle. Seulement, quand ils proposent une loi constitutionnelle, il faut demander l’avis du président de la République. Si le président dit non, ça ne passe pas. S’il dit oui, ça passe sauf s’il y a bras de fer. Mais dans ce cas d’espèce, le président a dit, « on m’a demandé mon avis mais j’ai pris acte » alors qu’il n’a pas à prendre acte. J’ai pris acte, ça veut dire donner mon avis. C’est une autorité. Maintenant, cette loi, elle portait sur quoi ? Elle portait sur la modification des dispositions de la Constitution notamment l’article 31. Que dit l’article 31 ? Il dit que l’élection présidentielle aura lieu entre 30 jours et 45 jours au maximum. Et les députés ont pensé qu’ils peuvent décaler les 30 et 45 jours. Sur ce, ils n’ont pas violé la Constitution mais ils l’ont modifié. Mais, la conséquence de cette loi, c’est quoi ? Comme le décret que le président a abrogé, si on change cette disposition (article 31) pour déplacer le délai qui est imparti pour organiser l’élection, cela veut dire qu’on va choisir un autre délai qui va impacter sur la durée du mandat de 5 ans du président de la République en violation de la clause d’intangibilité, d’éternité qui encadre la durée de ce mandat.
Donc, vous voulez dire que cette modification pourrait faire sauter les clauses d’intangibilité et d’éternité du mandat?
La modification de l’article 31 de la Constitution par cette proposition de loi constitutionnelle va avoir une conséquence sur l’article 103 de la Constitution qui dit que « les clauses liées à la durée du mandat, au nombre de mandat et au mode d’élection du président de la République ne peuvent faire l’objet d’une révision ». On n’a pas dit que, c’est intangible seulement parce qu’on pouvait dire par voie référendaire, ce serait intangible comme par le passé. Mais, on a dit que ce n’est pas possible. C’est comme la forme républicaine de l’Etat. C’est-à-dire, ce sont des clauses intangibles et d’éternité qui vont survivre à toute réforme et à toute modification de la Constitution et qui vont disparaître quand il y a changement de Constitution. Finalement donc, on ne peut pas dire que cette proposition de loi porte sur un article dont la modification n’est pas interdite en oubliant que la conséquence de cette modification, c’est que ça va modifier des dispositions frappées du sceau de l’intangibilité et du caractère éternel. Autre chose, ils ont fixé une date or comme vous le savez, « la Constitution ne contient pas de date ». C’est pourquoi la Constitution dit « l’élection présidentielle aura lieu les derniers dimanche du mois de de février » et l’article 31 de la Constitution dit « entre 30 jours au moins et 45 jours au plus ». En mettant la date du 15 décembre dans leur proposition de loi, ils ont violé la Constitution. Cette Loi va donc entrainer la désacralisation et l’insécurité juridique de notre Constitution pour la bonne et simple raison si ces dispositions qu’on a modifié passent, cela aura des conséquences sur ce qu’on ne peut pas toucher. Demain, qu’est-ce qui peut empêcher le président de la République de dire : « nous traversons une crise financière de trésorerie de haut niveau de l’Etat, on ne pourra plus organiser les élections. Donc, modifier l’article 31 pour dire que ce n’est plus le 15 décembre, maintenant c’est le 25 décembre 2025 ou 2026 ». Finalement, on aura anéanti tout ce qu’on fait et qui est le résultat d’un long processus démocratique.
Quel rôle le Conseil constitutionnel, en tant qu’institution chargée du contrôle de la constitutionnalité des lois, peut-il jouer dans cette situation ?
Le Conseil constitutionnel a une mission de garantir le respect de la Constitution mais aussi de pacification et de régulation de l’espace politique et social. Il n’est pas un organe juridictionnel au sens du terme. Il est une institution à la fois juridictionnelle mais politique. C’est pourquoi, il faut que, nous les juristes, on arrête de penser que la Constitution, c’est du droit et que nous sommes les seuls capables à l’interpréter et aller au Conseil constitutionnel. Non ! La Constitution renvoie plusieurs choses. C’est une philosophie. C’est un projet de société. Ce sont même des rapports d’existence dans une société et ça pour les comprendre, on peut être philosophe, anthropologue, tout parce qu’il faut voir les fondamentaux. Sous ce rapport, le Conseil constitutionnel doit pouvoir se prononcer sur cette question pour donner suite à cela. Si on touche l’article 31, ça va violer la Constitution dans ses dispositions intangibles, le Conseil peut dire que la loi que vous avez proposée est une loi qui est anticonstitutionnelle. Ça c’est un. Quand il le déclare, la loi disparait. Mais ensuite le Conseil dira que « mes décisions sont irrévocables et j’ai déjà pris une décision ». Cela veut dire quoi ? J’ai arrêté la liste des candidats et j’ai fixé la date des élections. Il a le pouvoir de dire ça et l’affaire est terminée. Mais, si le Conseil dit, comme il a l’habitude de faire, « je suis incompétent pour contrôler cette loi parce que c’est une loi constitutionnelle. Ça, c’est une fuite en avant parce qu’on a touché à la sacralité de la Constitution. Le Conseil constitutionnel doit donc prendre ses responsabilités et se prononcer sur cette loi qui est manifestement contraire à la Constitution.
Comment le Conseil constitutionnel doit-il se prononcer sur cette loi ?
Le droit, c’est la procédure. Pour que le Conseil constitutionnel puisse se prononcer sur cette loi votée par l’Assemblée nationale, il faut qu’il soit d’abord saisi. Les députés qui sont contre cette loi, s’ils font un nombre égal au un dixième (1/10) de l’effectif de l’Assemblée nationale (17 députés), ils peuvent saisir le Conseil constitutionnel avant la promulgation de la Loi. Autrement, ils ont un délai de six jours (06) pour déposer leur recours pour inconstitutionnalité au plus tard aujourd’hui. Maintenant, s’ils ne le font pas, on y peut même si cela est dangereux puisque par le passé, on a des lois anticonstitutionnelles qui sont restées dans la Constitution, faute de majorité requise pour saisir le Conseil constitutionnel. Et c’est justement à cause de ces lois anticonstitutionnelles dans la Constitution qu’on a inventé l’exception d’inconstitutionnalité. Les députés peuvent saisir le Conseil sur l’inconstitutionnalité de cette loi en évoquant non seulement la modification de l’article 31 qui fixe une date mais mieux en montrant que les conséquences immédiates et évidentes vont toucher les clauses d’éternité qui sont dans la constitution. Le président de la République est le gardien de la Constitution, il n’a pas à prendre des actes qui vont affaiblir la Constitution. Il devait s’empêcher de prendre un décret en sachant bien qu’au plan du droit, il va poser un problème de légalité sans parler les conséquences sur le plan constitutionnel.
Pourtant, votre collègue professeur, Ismaila Madior Fall, ministre des Affaires étrangères semble défendre le contraire en disant que cette loi est conforme à la Constitution
Il n’y a aucune interprétation possible sur le caractère inconstitutionnel de cette loi votée par l’Assemblée nationale. La preuve, vous n’avez entendu aucun juriste défendre le contraire sinon le ministre des Affaires étrangères. Je rappelle seulement que c’est lui qui a introduit la réforme qui dit que « le mandat du président de la République est de 5 ans. Nul ne peut faire plus de deux mandats successifs ». Cela dit, je pense qu’on doit éviter de semer la confusion dans la tête de nos étudiants qui nous lisent, écoutent et regardent. Il y a des choses qu’on ne peut pas dire et faire. Respectons le droit, respectons notre Constitution. En plus, le protocole de la Communauté économiques des États d’Afrique de l’ouest (Cedeao) dit, à six mois avant les élections, on ne touche à aucune disposition par rapport à l’organisation électorale. Or, quand vous retirez le décret convoquant le collège électoral entrainant le report de l’élection, vous avez touché le dispositif électoral. D’ailleurs, c’est pourquoi après la première réaction timide, j’ai écrit à la Commission en disant que cette sortie est une farce qui est à l’origine de l’insécurité qui règne dans la région et au retrait de trois états importants dans l’instance communautaire. Et c’est ce qui explique le deuxième communiqué beaucoup plus ferme de l’instance communautaire.
LES INITIATIVES VISANT LE RESPECT DU CALENDRIER ELECTORAL A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE VENDREDI
Les livraisons de ce vendredi 9 février restent concentrée sur les initiatives lancées par l’opposition et la société civile pour le respect du calendrier électoral.
Dakar, 9 fév (APS) – La livraison de vendredi de la presse quotidienne reste concentrée sur les initiatives lancées par l’opposition et la société civile pour le respect du calendrier électoral.
“Sall pressions sur Macky”, affiche le journal Le Quotidien, notant dans son commentaire du jour que le président sortant “reste dans le viseur des partis d’opposition, des syndicats et du patronat”, suite à sa décision d’abroger son décret convoquant le corps électoral le 25 février prochain, date initialement prévue pour la tenue de la présidentielle.
Deux jours après cette annonce faite le 3 février, l’Assemblée nationale, à l’incitation du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition) et avec le soutien de la majorité Benno Bokk Yaakaar (BBY), a voté une proposition de loi constitutionnelle reportant cette élection au 15 décembre prochain.
Le PDS avait demandé l’instauration d’une commission d’enquête parlementaire sur les conditions de sélection des candidats à la présidentielle, sur la base de soupçons de corruption présumée et de conflits d’intérêts émis contre deux juges du Conseil constitutionnel, juridiction supérieure chargé de l’examen des candidatures à cette élection.
“Premier test grandeur nature des opposants au report”, ce vendredi
“Comment dialoguer dans ces conditions ? Il faudra ériger rapidement des ponts pour retrouver l’autoroute qui mène vers le consensus pour la tenue du scrutin présidentiel. C’est une Sall pression pour Macky Sall pressé de lâcher du lest ou de trouver une solution à cet écheveau politico-juridique”, écrit le commentateur du journal Le Quotidien.
Il signale que la “campagne de contestations débute aujourd’hui” vendredi avec un débrayage décidé par les enseignants, alors que la plateforme ”Aar Sunu élection” “engage le combat contre le report de l’élection présidentielle”, en misant sur “une forte mobilisation des citoyens”.
Cette plateforme “les invite à se rendre à la prière de ce vendredi en arborant le drapeau national en guise de protestation. Non sans demander aux imams et prêtres de consacrer leurs prêches et homélies [à] ce report”, selon Le Quotidien. “+Aar Sunu élection+ prêt à en découdre avec Macky Sall”, souligne également Vox Populi.
L’As pointe un risque de paralysie du système éducatif, Walfquotidien évoquant un “premier test grandeur nature des opposants au report” à l’occasion de ce “vendredi de protestation”. “Toutes les couches socio-professionnelles seront dans la rue aujourd’hui pour protester contre le report de la présidentielle. Cette journée […] s’annonce mouvementée sur l’ensemble du territoire national”, indique le journal.
Les sept sages “en arbitres”
“Vers un réchauffement du front social”, titre Sud Quotidien sur le même sujet. “Des actions sectorielles et des grèves générales en vue”, annonce également le quotidien Les Echos, selon lequel la société civile, les enseignants et le patronat “se liguent” contre le report de l’élection présidentielle.
Ce n’est pas tout, puisque les artistes aussi s’y mettent, du moins certains artistes comme les rappeurs “Didier Awadi, Ndongo D, Ngaaka Blindé, Dip…, qui se sont insurgés [contre le report de la présidentielle] à la suite de Youssou Ndour”, star du mbalax, style dominat de la scène musicale sénégalaise.
Seulement, relève L’Info, “la plupart des artistes, dont des ténors, ont brillé par leur silence ou des réactions très mesurées”, ce qui peut s’expliquer par le fait que l’art engagé est “un couteau à double tranchant”, analyse le quotidien Enquête, et cela, même si à l’heure des réseaux sociaux, ”la parole des artistes et des leaders d’opinion est attendue par l’opinion publique qui leur exige de prendre position sur tel ou tel sujet”, écrit ce journal.
Il y a aussi la part de la justice, de nombreux quotidiens annonçant que des recours ont été déposés sur la table du Conseil constitutionnel. “Les sages en arbitres”, affiche à ce propos Enquête, quotidien selon lequel “39 députés” de Yewwi Askan Wi “ont saisi le Conseil constitutionnel sur la base de l’article 75 de la Constitution”, pour contester la loi constitutionnelle reportant l’élection présidentielle au 15 décembre prochain.
LE FRONT SOCIAL EN ORDRE DE BATAILLE !
Le Sénégal s’achemine à compter de la semaine prochaine vers une potentielle paralysie de plusieurs services socioéconomiques, si le président de la République Macky Sall ne retire pas son décret abrogeant la convocation du collège électoral ...
Le Sénégal s’achemine à compter de la semaine prochaine vers une potentielle paralysie de plusieurs services socioéconomiques, si le président de la République Macky Sall ne retire pas son décret abrogeant la convocation du collège électoral signé le samedi 3 février, lors de son message à la nation. La quasi-totalité des candidats admis à participer au scrutin présidentiel, les organisations de la santé, de l’éducation, de l’enseignement supérieur, des personnes de droit public comme de droit privé et une quarantaine d’organisations de la société civile, se mettent en ordre de bataille, tous ensemble, pour restaurer l’ordre constitutionnel.
La décision du président de la République Macky Sall de reporter sine die l’élection présidentielle du 25 février 2024 est rejetée en bloc par le front social. Après l’annonce de cette décision « antidémocratique » par le président Macky Sall, qui a mis majoritairement la population Sénégalaise dans une grande inquiétude, c’est le branle bas de combat au sein du front social. A l’instar du Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social (Sdt-3S), des syndicats du secteur de l’éducation, des personnes publiques et une quarantaine d’organisations de la société civile ont décidé de porter le combat pour dire non au report de la présidentielle sur des prétextes fallacieux. Toutes ces personnalités et organisations dans un même élan s’engagent à tenir tête au président Sall aux fins de l’obliger à retirer le décret abrogeant la convocation du corps électoral. Pour rappel, la décision d’arrêter le processus électoral a été prise unilatéralement quelques heures seulement avant le démarrage de la campagne électorale.
Du côté du du Sdt-3S, Cheikh Seck et ses camarades ont botté en touche les arguments avancés par le président Macky Sall pour légitimer le report de la présidentielle: «Nos institutions sont mises à rude épreuve. Pourtant, nos textes législatifs et réglementaires ne souffrent d’aucune ambiguïté même si elles doivent évoluer selon les contextes et les situations dans un sens positif. Notre pays court dangereusement vers la dislocation si on n’y prend pas garde à cause des thuriféraires pour ne pas dire idolâtres », a-t-il relevé avant de faire savoir que la sécurité et la stabilité de notre pays s’appuient sur un socle extrêmement solide qu’est la « Constitution que personne n’a le droit de fragiliser ». Et de poursuivre en faisant savoir que cette Constitution garantit la « séparation des pouvoirs », même si cela n’est qu’une guise de forme à cause des modes de fonctionnement et du choix des hommes qui les composent. Paradoxe, avait-il fini de constater, si aujourd’hui celui qui est le « gardien ou le garant de cette Constitution viole notre moyen de protection, nous avons le devoir de l’arrêter par tous les moyens légaux »
Du côté de l’enseignement, Ndongo Sarr, Sg du Cadre unitaire des syndicats du moyen secondaire (Cusems) a fait savoir que la lutte venait de commencer afin que la « légalité constitutionnelle soit restaurée ». Parce qu’il est « inadmissible qu’un président de la République au terme de son mandat puisse s’arroger le droit de prolonger délibérément son mandat ». C’est « inacceptable », s’est-il offusqué lors de la mise en place de la plateforme « Aar sunu élection ».
A noter que certaines personnalités influentes comme l’évêque de Dakar, Mgr Benjamin Ndiaye, dès dimanche dernier, a désapprouvé la mesure de report de l’élection présidentielle, appelant au respect des règlements établies, de la Constitution et à proscrire les stratégies de contournements des textes. Aussi des proches du président de la République et de son régime notamment l’ancien ministre de la Culture Youssou Ndour devenu ministre conseillé, le ministre d’Etat et présidente du Comité national de l'Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives (Cn-Itie), Awa Marie Coll Seck, le désormais ancien Sg du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly, entre autres, ont rendu le tablier.