SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
5 août 2025
MIKAYIL NGOR FAYE, UN AVENIR EN GRAND !
Encensé par Xavi et convoité en Europe, Buteur pour sa première cape avec les Lions, Mikayil Ngor Faye vit un conte de fées cette saison avec une ascension fulgurante au sein du Barça B. prêt à joueur avec l’équipe A selon Xavi,
Bés Bi le Jour |
Lamine Mandiang DIEDHIOU |
Publication 30/03/2024
Buteur pour sa première cape avec les Lions, Mikayil Ngor Faye vit un conte de fées cette saison avec une ascension fulgurante au sein du Barça B. prêt à joueur avec l’équipe A selon Xavi, le défenseur sénégalais pourrait connaitre un été mouvementé avec des sollicitations qui ne devraient pas manquer.
Ces dernières semaines se suivent et semblent se ressembler pour Mikayil Ngor Faye. En constante progression depuis son transfert au Barça, le joueur formé par Diambars est dans une bonne dynamique qui ne laisse personne insensible. Auteur d’un but splendide pour sa première sélection avec l’équipe nationale du Sénégal, le natif de Sédhiou n’a pas froid aux yeux et aura fait forte impression pour ses débuts dans la Tanière. Aliou Cissé n’a d’ailleurs pas tari d’éloges envers celui qui était tombé dans le quasi anonymat en Croatie un an plutôt.
«Mikayil est prêt pour l’équipe première»
De retour en Catalogne, Mikayil Ngor s’est entrainé avec l’équipe première, ce jeudi, et pourrait de nouveau être inclus dans le groupe du Barça comme ce fut le cas au début de ce mois lors du match contre Majorque. Celui dont la clause libératoire s’élève à 400 millions d’euros (261,3 milliards FCFA) et dont la valeur est évalué à 5 millions d’euros (3,2 milliards Fcfa) par Transfermarkt même sans encore aucune minute jouée avec l’équipe première pourrait suivre les pas de son ancien compère en défense du Barça B, Pau Cubarsi, qui fait actuellement les beaux jours de l’équipe A du club catalan aux côtés de Araujo. En conférence de presse, ce vendredi, Xavi a loué les qualités du néointernational sénégalais et a ouvert la porte à cette éventualité. «Si je le vois prêt à jouer avec l’équipe première du Barça ? Oui. Il a déjà joué des matchs amicaux avec nous pendant la pré-saison. C’est un joueur compétent. Il a de bonnes qualités dans les sorties de balle, il est agressif, rapide. Il remplit les conditions pour participer et nous aider à un moment donné. Il a un bon niveau, sans aucun doute», a déclaré l’entraineur des Blaugrana
Un avenir à la croisée des chemins
Il apparait clair que Mikayil Ngor Faye est à la croisée des chemins avec une première saison déjà réussie en Catalogne. Courtisé avec insistance par Lens durant le mercaato hivernal, il devrait en être de même durant la prochaine fenêtre des transferts avec une cote qui ne cesse de monter en flèche. Le Fc Barcelone dispose déjà de Ronald Araujo, Jules Koundé, Andreas Christensen, Pau Cubarsi ou encore Inigo Martinez comme défenseurs centraux. Le club catalan ne pourrait vraisemblablement pas pouvoir maintenir Mikayil avec l’équipe B alors que ce dernier ne manquera pas de rêver de faire ses débuts avec une équipe première. Un prêt dans une équipe de première division des grands championnats européens ou une vente pour renflouer les caisses sont deux options qui pourraient être envisagées si l’impatience gagne le camp du défenseur sénégalais âgé de 19 ans.
Xavi ne sera pas là la saison prochaine et le joueur formé par Diambars pourrait attendre l’avis du prochain entraineur pour prendre une décision concernant un avenir qui pourrait prendre un tournant cet été.
«LA GRACE DEPENDRA DES PREMIERES DECISIONS QU’ILS VONT PRENDRE»
Diomaye Faye, oncle et homonyme du nouveau président, vit aux Etats-Unis et est un intellectuel spécialisé dans la stratégie de développement orienté vers le panafricanisme
Bés Bi le Jour |
Alassane Samba DIOP |
Publication 30/03/2024
Il est l’oncle du nouveau président de la République. Son homonyme aussi. Ce Diomaye Faye vit aux Etats-Unis et est un intellectuel spécialisé dans la stratégie de développement orienté vers le panafricanisme. Au-delà de la fibre familiale, il épouse donc le projet de Pastef, même s’il n’en est pas un militant. Vie familiale, idéaux, système, monnaie… C’est un entretien portrait du successeur de Macky Sall. Un entretien-enquête de moralité aussi avec Alassane Samba Diop, dans l’émission Questions directes qui sera diffusée ce dimanche à 14h sur iTv.
Qui est Bassirou Diomaye Faye ?
«C’est mon neveu, c’est le fils de mon grand frère. C’est un jeune homme qui a la maturité avant son âge. Il réfléchit comme une personne qui est plus âgée que ce qui est inscrit sur son certificat de naissance. Une personne intense, posée, qui a beaucoup d’humilité et surtout une grande capacité d’écoute. Mais qui n’est pas dans l’ego. Quand il a tort, il n’a pas de problème pour le reconnaitre et rectifier. Il est d’une grande générosité pour les personnes moins chanceuses que lui. Car, il y a plusieurs épisodes dans ce sens-là. Et rien que lors des élections locales, il a acheté une ambulance pour Ndiaganiao. Donc, c’est un neveu, et dans notre culture, c’est mon fils, pour lequel j’ai beaucoup de respect. Je suis convaincu que les Sénégalais ne seront pas déçus de l’avoir comme président de la République».
«Il est jeune, mais il est en train d’effleurer la sagesse de cinquantaine»
«Oui. C’est le meilleur âge pour être président de la République. John Kennedy est devenu président des Usa à 43 ans. A cet âge-là, le pouvoir demande beaucoup d’énergie. Et il est au milieu de son âge, où il est encore dans sa jeunesse. Mais il est en train d’effleurer la sagesse de cinquantaine. C’est vraiment la meilleure période avec toute l’énergie que demande un chef d’Etat, l’exercice de la lourde tâche du chef d’Etat. Il va redynamiser, les jeunes peuvent s’identifier à lui, tout comme les personnes qui sont aussi plus âgées que lui. Donc, je pense que c’est une chance pour le Sénégal.
«Mon fils est ouvert aux idées nouvelles»
C’est une grosse charge. Mais, vous savez le Pastef a un projet et c’est des jeunes que j’admire. Parce qu’ils ont bien réfléchi, et il y a beaucoup de cadres dans ce mouvement-là. En 2012, avec le Président Macky Sall, il y a eu un gros espoir de vouloir contribuer au développement du pays. Et, j’ai l’impression qu’on ne leur a pas donné l’opportunité. Et ces gens, quand on leur a présenté une opportunité de donner quelque chose ou en tout cas partager leur savoir, ils ont sauté sur ça. Donc, je pense sincèrement, en tant que politologue, qu’ils vont ouvrir le débat sur les fondamentaux du développement politique et économique du Sénégal. Ils vont permettre à beaucoup de personnes de s’exprimer, aussi bien les intellectuels que ceux qui sont sur le terrain en train de travailler. C’est une période excitante. Quand le peuple traverse une crise, il en sort en général grandi. Et dans cette crise-là, nous avons pu avoir une libération de notre système judiciaire par rapport à l’Exécutif. Ce qu’on appelle le «judicialreview», en anglais. Cela veut dire que le pouvoir judiciaire a le droit de revoir les décisions du pouvoir législatif et exécutif par rapport à leur conformité avec la Constitution. Ça, c’est une première au pays, c’est un pas extraordinaire dans le développement. Cette libération du judicaire avec cette énergie qui vient de ce programme du Pastef avec un Président comme mon fils qui est vraiment ouvert aux idées nouvelles…»
Si le système avait profité aux Sénégalais, ils auraient élu Amadou Ba»
Vous savez, les gens parlent d’antisystème mais ne parlent pas de quel système il s’agit. Ce système qui est là pendant 60 ans a-t-il profité aux Sénégalaises et aux Sénégalais ? Si c’était le cas, les gens auraient élu Amadou Ba. Mais au premier tour, les Sénégalais leur ont dit : «On est preneurs pour ce changement de système. Mais ce système, n’est rien d’autre que le néocolonialisme. Quand ils parlent de souveraineté, ils ne disent pas comme la gauche traditionnelle qui parlait de révolution nationale, démocratique et populaire. Maintenant, ceux qui ne comprennent pas grand-chose à la politique, tant que ce n’est pas dit exactement de la même manière comme cela a été dit avant, pour eux, ce n’est pas la même chose. Mais toute la gauche est antisystème, contre le néocolonialisme. Et quand on parle de souveraineté on parle d’un système où les Sénégalais peuvent décider. Pour un politologue comme moi, ce que nous avons eu dans les années 60, c’était l’indépendance. Ce n’est pas la même chose que la souveraineté»
«J’ai ressenti de l’inquiétude en même temps»
«Quand il a été élu, j’ai ressenti de l’inquiétude en même temps. Parce que l’arrivée de Diomaye à la présidence, c’est la suite d’un long processus qui a commencé avec son grand-père, Dioumacor Faye. Dans les années 40, il n’y avait pas d’école à Ndiaganiao. L’école qui devait y être construite à été transférée à Fissel et ça avait plus ou moins montré à mon père que c’était de l’injustice. Il fallait qu’il y ait une école ici. Sinon les jeunes de notre terroir allaient continuer à être les serviteurs du reste, le paysan des intellectuels des autres contrées. Donc, il s’est battu pour l’école. Il a été emprisonné à Podor pendant 7 mois. Il a toujours été un véritable avocat pour l’éducation. Pour lui, il fallait aller chercher le savoir partout où c’était possible. Cela a créé à Ndiaganiao beaucoup d’intellectuels, des journalistes, des chercheurs, etc. Diomaye est le produit de cet environnement bouillonnant d’intellectuels qui piaffent d’impatience de contribuer justement au développement de ce pays. Il a grandi dans cette atmosphère-là. Donc, je me suis senti fier par le fait que mon père était un visionnaire. C’est l’aboutissement de son projet. L’inquiétude venait du fait que les institutions sont en lambeaux. (Rires). C’est le meilleur mot pour le décrire. Il y a une véritable rupture entre le citoyen et les institutions. Il va falloir reconstruire cette rupture-là. Deuxièmement, il y a ce qu’on appelle «le dividende démographique». C’est-à-dire la masse de jeunes qui arrivent dans le marché du travail chaque année. En sciences politiques, on dit que ce dividende a deux conséquences : Si l’économie peut les absorber, ça crée une croissance énorme. Mais si c’est le cas contraire, ce qui se passe est une crise terrible : développement du terrorisme, instabilité sociale, etc. On est dans une situation où le marché du travail, très exigu, ne peut pas absorber ça. Ce, à cause du système justement. D’où l’antisystème de Pastef ! Donc, il va falloir imaginer de nouvelles manières par lesquelles le marché du travail pourrait être élargi pour pouvoir absorber, justement, cette masse de jeunes qui arrivent. Ainsi, les gens vont observer. Si ça se fait, et je pense que c’est ce qui est dans leur programme, vous verrez des croissances à deux chiffres».
«Il y aura une période de grâce»
«Vous savez, il y aura une période de grâce. Ça dépendra des premières décisions qu’ils vont prendre. Dans l’histoire, en général, parce que ce n’est pas la première fois qu’on ait un changement avec beaucoup d’attentes. La période de grâce dépendra des signes forts qu’ils vont donner au peuple sénégalais. Parce que s’ils vont dans la direction d’un changement radical dont ils parlent, le peuple sait lire. Là, ils pourront bénéficier d’une bonne période de grâce. Ce qu’on appelle «une lune de miel» qui leur permettra d’attaquer les changements de fond, nécessaires, pour pouvoir créer les conditions d’un développement politique et économique en même temps».
«Il y a un travail de rééducation pour enlever ce système dans les consciences»
«Est-ce que les Sénégalais sont prêts à prendre leur destin en main ? C’est ça la grosse question. C’est une question assez complexe parce qu’il faut un leadership pour la conduire, une éducation des Sénégalais. D’abord, beaucoup de Sénégalais ne savent pas que nous avons une République. Quand on parle de certains comportements de certains leaders africains, sénégalais et autres, c’est comme si on était encore dans une monarchie. Même certains agents de l’administration se comportent comme s’ils étaient des commis coloniaux. Il y a un travail de rééducation qui est nécessaire pour que ce système soit enlevé dans les consciences des gens. A mon avis, il devra y avoir un travail d’éducation civique pour que les Sénégalais comprennent que nous sommes aujourd’hui les membres d’une association qui nous appartient, que les personnes qui sont à la tête de cette association-là ne sont pas des rois. C’est juste les premiers de cette administration qu’on a choisis. Comme ça on peut avoir le courage de les surveiller, de leur demander des comptes. Le système doit changer, il doit devenir une République des Sénégalais».
«Il faut fédéraliser cette monnaie»
«C’est là que le Pastef parle de panafricanisme. Quand ils parlent de panafricanisme c’est ce que je comprends. C’est beaucoup plus le fédéralisme africain que le panafricanisme. Il y a une grande différence entre ces concepts-là. Mais il faut une unité africaine, une mutualisation pour la gestion de ces portions de souveraineté pour pouvoir effectivement réclamer ou exercer cette souveraineté. Par rapport à la monnaie, leur option est justement dans ce sens-là. Ils veulent certainement une monnaie de l’Afrique de l’Ouest. Mais je pense qu’il y a plusieurs outils qui pourront convaincre au moins certains des pays (zone franc) à fédéraliser cette monnaie parce qu’il n’y a aucune raison que le CFA (Afrique de l’Ouest et centrale) ne puisse pas être fédéralisé comme Maastricht par exemple».
«Sonko et Diomaye du syndrome de Compaoré et Sankara…»
«Ils sont conscients de certains syndromes comme celui de Blaise Compaoré et Thomas Sankara. Ce qu’il faut savoir, c’est que la relation entre Blaise et Thomas n’était pas équilibrée. Mais celle-là, elle est équilibrée et ils sont librement entrés dans cette relation bien avant d’être des camarades de parti. Sonko et Diomaye ont une complicité et une relation qui ne peuvent pas permettre à une personne de s’y immiscer. Les gens n’oseront même pas essayer de les mettre en mal. Donc, je n’ai aucune crainte à ce niveau.
Ce dimanche, les chrétiens vont célébrer la Pâques. Dans la nuit du Samedi Saint, le feu et la lumière triomphent des ténèbres. Abbé Roger Gomis de l’archidiocèse de Dakar nous fait vivre ce temps fort où renaît l'espérance. Enseignement !
Ce dimanche, les chrétiens vont célébrer la Pâques. Dans la nuit du Samedi Saint, le feu et la lumière triomphent des ténèbres. Des milliers de fidèles convergent vers les églises, pour vivre l'intensité spirituelle de la Vigile pascale, point d'orgue de l'année liturgique chrétienne. Abbé Roger Gomis de l’archidiocèse de Dakar nous fait vivre ce temps fort où renaît l'espérance. Enseignement !
SAMEDI SAINT : LA VIGILE PASCALE
«La célébration de la Résurrection lors de la Vigile pascale est le sommet de l'année liturgique chrétienne. Durant cette "veillée en l'honneur du Seigneur", les catholiques célèbrent la victoire du Christ sur la mort, le passage des ténèbres à la lumière. Dès la tombée de la nuit, un feu nouveau est allumé devant les églises avant que le Cierge pascal - symbole du Christ ressuscité - ne soit béni et porté en procession dans la nef plongée dans l'obscurité. Cette lumière est alors transmise à l'assemblée des fidèles. La liturgie se déploie ensuite en plusieurs étapes méditatives : lectures de l'Ancien Testament revisitées à l'aune du Nouveau, liturgie baptismale pour les catéchumènes (mariages éventuels) rejoignant la communauté des croyants, avant la messe proprement dite. Ces trois signes sont indissociables : l’eau (du baptême), le souffle (de l’Esprit) et le pain (eucharistique). Il y a, en effet, tout au long de la Vigile pascale, un mouvement, une marche, un itinéraire, un chemin parcouru, de la porte franchie jusqu’à l’envoi en mission. Cette célébration traduit, par ses rites et la richesse symbolique de la liturgie, le déploiement de la foi, le passage à franchir par le lien au Christ dont la vie, la mort et la résurrection sont initiatrices de la vie nouvelle
DIMANCHE DE PAQUES : LA RESURRECTION DU CHRIST
«Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala se rend au tombeau. La pierre a été enlevée… Les bandelettes ont été déposées… Le linge est roulé à part» (Évangile selon Saint Jean, 20). Avec ces mots percutants, l'évangéliste Jean relate la découverte à l'aube du sépulcre vide et des linges déposés, premières traces de la Résurrection du Christ. Étymologiquement, «Pâques» signifie «Passage» : par ce passage de la mort à la Vie, le Christ a sauvé l’Homme du péché et l’a appelé à la vie éternelle.
La Résurrection du Christ est l’accomplissement des promesses faites par Dieu à son peuple. C’est pourquoi la fête de Pâques est le sommet du calendrier liturgique chrétien. Ce jour d’allégresse est marqué dans les églises par la couleur blanche ou dorée, symbole de joie et de lumière.
La Résurrection du Christ est la source et le socle de la foi, principe de l’évangélisation, de l’annonce de la Bonne Nouvelle et de sa transmission. Elle est le point de départ et la référence radicale de la proposition de la foi dans la société actuelle. «Si le Christ n’est pas ressuscité, vide alors est notre message, vide aussi votre foi», affirme Saint Paul (1 Co 15,14).
La Résurrection du Christ est la première Bonne Nouvelle de la prédication des Apôtres et de leurs successeurs. Toute vision ou élaboration d’un christianisme qui se réduirait à une sagesse ou à une référence à un Évangile, simple code du bonheur dont Jésus de Nazareth serait le Prophète, serait, pour les chrétiens, insuffisante et construite sur du sable...
La force des chrétiens, c’est la présence actuelle et définitive du Ressuscité. Un mot technique est parfois employé pour évoquer le cœur du message et de la Bonne nouvelle évangélique : «le kérygme». Par sa racine grecque, il signifie : ce qu’il faut proclamer en priorité, le noyau central et élémentaire de la foi. Le kérygme, de référence, est constitué par un passage de la 1ère lettre de Saint Paul aux Corinthiens.
La Résurrection en est la base : «Je vous ai transmis en premier lieu ce que j'avais moi-même reçu, à savoir que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, qu'il a été mis au tombeau, qu'il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures… » (1 Co 15,3-8) De la croix aux cierges de la Vigile pascale, des sombreurs du tombeau à l'allégresse dominicale, c'est tout un parcours initiatique que revit l'Église durant le Triduum pascal. Un chemin de Lumière conviant chaque baptisé, chaque année, à renouveler sa propre traversée des ténèbres vers la Vie.»
Joyeuses Pâques à tous !
LE DERNIER COUP DE MACKY
Le nouveau président de la cour suprême se nomme, Abdoulaye Ndiaye, ci-devant président de la chambre administrative de cette haute juridiction. La promotion de ce magistrat qui avait invalidé la candidature de Sonko fait déjà grincer des dents
Exit Ciré Aly Bâ ! Le nouveau président de la cour suprême se nomme, Abdoulaye Ndiaye, ci-devant Président de la chambre administrative de cette haute juridiction. La promotion de ce haut magistrat qui avait invalidé la candidature de Ousmane Sonko fait déjà grincé les dents. Le bouillant député Guy Marius Sagna s’interroge sur le timing mais aussi sur les motivations du Président de la République, Macky Sall qui doit quitter le pouvoir le 2 avril prochain.
Après la distribution des grades de Commandeurs et autres Chevaliers de l’ordre national du Lion et du mérite, le Président de la République, Macky Sall qui ne cesse de déclarer urbi et orbi qu’il ne restera pas une seule de seconde de plus à la tête de la Magistrature suprême (sic) continue les nominations tous azimuts.
Hier vendredi 29 mars, il a provoqué, à la surprise générale, une réunion du Conseil supérieur de la Magistrature avec comme première conséquence, la promotion de Abdoulaye Ndiaye, ci-devant Président de la chambre administrative de la cour suprême, comme président de la Haute juridiction, en remplacement de Ciré Aly Bâ, admis à faire valoir ses droits à la retraite.
Une nomination qui a fait sortir le député, Guy Marius Sagna de ses gonds. "Macky Sall, président sortant, vient de nommer Abdoulaye Ndiaye, le magistrat qui a invalidé le dossier de candidature de Sonko, premier président de la Cour suprême. C’est une nomination anticonstitutionnelle d’un président sortant à quelques 72h de la fin de son mandat pour le récompenser des services politiques qu’il lui a rendus», a commenté le bouillant député dans un texte dont nous avons reçu copie.
Et d’ajouter : «C’est une illégalité manifeste qui viole l’esprit de la constitution durant une période où le président de la République ne doit qu’expédier les affaires courantes". Selon l’élu de Ziguinchor, «cette nomination relevait de la compétence exclusive du nouveau Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye »
Ce qui lui fait dire que «c’est une inélégance républicaine inouïe et sans nom que de caser des magistrats «amis» qui seront des faire-valoir de l’ancien régime».
«Il n'y a plus aucun doute. C'est Macky Sall qui est derrière le sabotage et la politique de la terre brûlée consistant à signer des contrats, à faire des recrutements pléthoriques injustifiés... dans les différents ministères et directions (ministère de la pêche, ministère de l'intérieur, ministère de l'éducation nationale...)», ajoute encore Guy Marius Sagna.
«Et pourtant, des jeunes du programme xeyu ndaw ni sont sans salaire depuis trois mois. Et pourtant les étudiants de l'Université numérique Cheikh Hamidou Kane sont restés sans bourse pendant 5 mois... pourquoi ne s'être pas occupé de cela avant de partir ? Cela aurait été meilleur que de faire preuve d'autant d'indignité, d'inélégance, de discourtoisie...», indique-t-il.
Puis, sur un ton menaçant, il conclut : «si vous pensez que parce que nous avons dit que nous ne ferons pas de chasse aux sorcières, que parce que nous avons dit que la réconciliation nationale est un de nos principaux chantiers - et nous le pensons fortement - vous pouvez vous permettre d'ici le 02 avril pareils forfaitures sans aucune conséquence, vous vous fourrez le doigt dans l'œil jusqu'au coude».
Par ailleurs, il faut noter qu’en plus de cette haute juridiction, le Chef de l’Etat, Macky Sall a aussi opéré des changements à la Cour d’appel, à l’administration centrale, à la Cour d’appel de Saint-Louis et à celle de Thiès. Un jeu de chaises musicales qui ne manquera pas de faire grincer les dents et susciter des interrogations.
MINISTERE DE LA JUSTICE, DE LA BONNE GOUVERNANCE ET DE LA PROMOTION DES DROITS HUMAINS - Le Garde des Sceaux
L'ordre du jour de la réunion du Conseil supérieur de la Magistrature, de ce vendredi 29 mars 2024, porte sur l'examen des mesures individuelles, ci-après :
COUR SUPRÊME
• Monsieur Abdoulaye NDIAYE, matricule de solde n° 500852Z, Magistrat après six ans, groupe B3, indice 1080, précédemment Président de Chambre à la Cour suprême, en qualité de Premier Président de ladite Cour, Magistrat échelon unique, groupe C, Indice 1097.
• Monsieur Mamadou DIAKHATE, matricule de solde n° 510600B, Magistrat avant deux ans, groupe B1, indice 1038, précédemment Secrétaire général de la Cour suprême, en qualité de Président de Chambre à ladite Cour, même grade, même indice.
• Monsieur Oumar GAYE, matricule de solde n° 511921C, Magistrat avant deux ans, groupe B1, indice 1038, Président de Chambre à la Cour suprême, cumulativement avec ses fonctions, Secrétaire général de ladite Cour, même grade, même indice.
• Madame Seynabou NDIAYE DIAKHATE, matricule de solde n° 508524F, Magistrat après six ans, groupe A3, indice 964, précédemment Conseiller à la Cour suprême, en qualité de Premier Avocat général près ladite Cour, Magistrat avant deux ans, groupe B1, indice 1038, pour compter du 01er août 2024.
ADMINISTRATION CENTRALE
• Monsieur Amadou FALL NDIAYE, matricule de solde n° 601626C, Magistrat avant quatre ans, groupe A2, indice 925, précédemment Président de Chambre à la Cour d'Appel de Thiès, affecté à l'Administration centrale du Ministère de la Justice, pour raisons de santé.
RESSORT COUR D'APPEL DE DAKAR
• Madame Aminata DIENE PAYE, matricule de solde n° 600686B, Magistrat après six ans, groupe A3, indice 964, précédemment affectée à l'Administration centrale du Ministère de la Justice, en qualité de Président de Chambre à la Cour d'Appel de Dakar, même grade, même indice;
• Madame Henriette DIOP TALL, matricule de solde n° 600683E, Magistrat après six ans, groupe A3, indice 964, précédemment en détachement à l'Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP), réintégrée pour occuper les fonctions de Président de la Chambre d'Accusation financière du Pool Judiciaire Financier, même grade, même indice;
• Monsieur Amadou SEYDI, matricule de solde n° 601618F, Magistrat avant quatre ans, groupe A2, indice 925, précédemment Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Pikine Guédiawaye, en qualité de Procureur de la République près le Pool Judiciaire Financier, même grade, même indice.
• Monsieur Youssoupha DIOP, matricule de solde n° 601597D, Magistrat avant quatre ans, groupe A2, indice 925, précédemment Président de Chambre à la Cour d'Appel de Thiès, en qualité de Président du Collège des Juges d'Instruction du Pool Judiciaire Financier, même grade, même indice.
• Monsieur El Hadji Abdoulaye BAH, Matricule de solde 611574D, Magistrat du 1er grade, 1er groupe, 4eme échelon, indice 3837, précédemment Substitut général près la Cour d'Appel de Dakar, en qualité de Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Pikine Guédiawaye, même grade, même indice.
• Madame Myriam KAMITE, matricule de solde n° 696108F, Magistrat du 2ème grade, 2eme groupe, 1er échelon, indice 2296, précédemment en position de disponibilité, réintégrée en qualité de Juge au Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar, même grade, même indice.
RESSORT COUR D'APPEL DE SAINT LOUIS
• Monsieur Madiké DIOP, matricule de solde n° 600675B, Magistrat après six ans, groupe A3, indice 964, précédemment Président du Tribunal de Grande Instance de Diourbel, en qualité de Président de Chambre à la Cour d'Appel de Saint Louis, même grade, même indice.
• Monsieur Boubacar NDIAYE FALL, Matricule de solde 519432J, Magistrat du 1er grade, 1er groupe, 4eme échelon, indice 3837, précédemment en position de détachement auprès du Ministère des Transports aériens et du Développement des Infrastructures aéroportuaires, en qualité de Vice-Président du Tribunal de Grande Instance de Louga, même grade, même indice.
RESSORT COUR D'APPEL DE THIES
Monsieur Idrissa NDIAYE, matricule de solde n° 607923C, Magistrat avant deux ans, groupe A1, indice 886, précédemment Juge au Tribunal de Grande Instance de Louga, en qualité de Président du Tribunal de Grande Instance de Diourbel, même grade, même indice.
LE RESTIC INVITE LE NOUVEAU PRESIDENT A REVOQUER LA LICENCE 5G DE FREE
Le Rassemblement des entreprises du secteur des technologies de l’information et de la communication finalise son dossier de saisine du Comité consultatif de la concurrence de l'UEMOA pour concurrence illégale dans le secteur régulé des télécom au Sénégal
Le Rassemblement des entreprises du secteur des technologies de l’information et de la communication (RESTIC) invite le nouveau président de la République, Bassirou Diomaye Diakhaye Faye, à révoquer, à titre conservatoire, la licence 5G de l’opérateur de téléphonie mobile Free pour acquisition injuste et de diligenter un audit de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), avant la nomination d’un nouveau directeur général.
«Le RESTIC finalise son dossier de saisine du Comité consultatif de la concurrence de l'UEMOA pour concurrence illégale dans le secteur régulé des télécommunications au Sénégal. En attendant nous demandons au nouveau président élu de révoquer à titre conservatoire la licence 5G de Tigo (actuellement Free, ndlr) en attendant qu’un audit procédural soit effectué sur le montant payé par l’operateur Free qui est de 60% en deçà du prix d’acquisition de son concurrent le groupe Sonatel-Orange», lit-on dans un communiqué qui nous est parvenu hier, vendredi 29 mars.
Le RESTIC estime que c’est un préjudice pour le principe de concurrence effective entre acteurs du secteur. Selon lui, une telle concurrence garantit les meilleurs services aux meilleurs tarifs, avec les coûts et charges d’amortissement soutenables pour les opérateurs. «L’opérateur historique a acquis pour 34,5 milliards FCFA et son concurrent seulement 13,5 milliards, dans une opération opaque et injuste», dénonce-t-il.
Le RESTIC rappelle ainsi au Président élu sa volonté d’une gouvernance à toute épreuve dans toute la sphère publique et l’invite à un audit exhaustif de l’ARTP. Le RESTIC a décidé de saisir les Tribunaux sénégalais notamment le Tribunal de Commerce et le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, en plus de la saisine en cours des juridictions communautaires.
200 VEHICULES DE REMPLACEMENT DES SEPT PLACES RECEPTIONNES
Ayant marqué le transport notamment interurbain au Sénégal depuis plusieurs décennies, les «taxis brousses», plus connus sous l’appellation de «Sept-places» ou «7 places», en référence au nombre de sièges passagers de ces véhicules, semblent vivre leur derniers instants. Dans le cadre du programme de renouvellement du parc automobile, un premier lot de 200 véhicules de remplacement des «Sept places» ont été réceptionnés par le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye, hier vendredi, à Thiès.
Exit les «Sept-places» et place aux «Douze-places» ou «12 places» ! Selon l’Agence de presse sénégalaise (Aps), des responsables d’associations de transporteurs venus de plusieurs régions du Sénégal ont reçu hier, vendredi 29 mars 2024, des mains du ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye, les clefs d’un premier lot de 200 véhicules de transport interurbain devant remplacer les “Sept places”.
La cérémonie a eu lieu à Thiés, en présence des responsables de l’Association pour le financement du transport urbain (AFTU). Il s’agit d’un premier lot de 200 véhicules montés à l’usine SENBUS, sise à Thiès, sur un objectif de 1000 visé dans le cadre d’un projet dénommé «Yoonu Jamm». Ce projet a été initié par l’Association pour le financement du transport urbain (AFTU), en partenariat avec la Mutuelle d’épargne et de crédit des transporteurs (MECTRANS), avec l’encadrement du ministère de tutelle. «La phase test de ce projet qui démarre avec 200 bus de 12 places, chauffeur compris, sera opérationnelle dans quelques jours», a relevé Mansour Faye.
Cette remise symbolique de clefs aux représentants d’organisations de transporteurs, venus d’autres régions du pays, était, selon lui, «une belle occasion de terminer (sa) mission» à la tête de ce département qu’il a dirigé pendant environ quatre ans. Il a salué la contribution des pouvoirs publics au programme de renouvellement du parc automobile, avec le programme des 2.500 bus de transport urbain, qui a démarré depuis 2005 et qui a été accéléré durant le mandat du président Macky Sall.
Par Sidy GAYE
II RESTE BEAUCOUP, BEAUCOUP A FAIRE
Sud Quotidien remet au goût de ses lecteurs ce texte majeur de Sidy Gaye (mars 2000) qui garde lui aussi, toute son actualité en raison du contexte politique actuel marqué par cette sorte de troisième «alternance» au Sénégal
Au même que la lettre du doyen Mody Niang, parue en 2000 et republiée dans l’édition de Sud Quotidien d’hier, vendredi 29 mars, ce texte de Sidy Gaye (mars 2000) garde, lui aussi, toute son actualité. En raison du contexte politique actuel marqué par cette sorte de troisième «alternance» au Sénégal. Sud Quotidien remet au goût de ses lecteurs ce texte majeur.
Il n’y eut ni coup de fusil, ni tirs à l'arme lourde. Le seul crépitement de mitraillette signalé à Ndande à 140 kilomètres environ de la capitale, ces dimanche de premier ou deuxième tour, a été étouffe par le magnétisme du verbe rédempteur, banalement repris en écho sur les ondes des radios privées
I I n'y eut ni communiqué numéro un, ni de communiqué numéro deux. Aucun front de Rédemption ou comité de salut public. Pas une seule balle d'affreux mercenaires à la solde, ni même, aucun coup fourré pour affamer davantage des citoyens éprouvés, assécher les caisses du Trésor public, anémier les services de l'Etat, paralyser l'une ou l'autre de ses institutions et susciter enfin, une insurrection programmée.
Ni guerre civile, ni coup d’Etat, ni débarquement nocturne, ni mutinerie. Rien. Rien de tout cela.
Rien de ce qui gaspille bêtement la Vie, cette première richesse du Vivant, défi perpétuel à l’Homme de tous les temps, qu’aucune de ses civilisations ne réussira jamais à reconstituer, une fois dilapidée. Rien de tout ce qui touche à la force physique, ou à la violence mécanique n’a été prioritairement convié par le peuple sénégalais pour faire son choix et dicter ses ordres à sa classe politique.
L’intelligence et le verbe, la seule réflexion qui se prolonge dans la mobilisation citoyenne et l’action politique et cette matière grise, substance la mieux partagée qui ennoblit l’Espèce humaine et qui dompte l’Univers, ont naturellement suffi, largement suffi, pour donner des contours à un rêve. Formes et allure à des convictions, énergie, force et vitalité à un combat. Pour la justice sociale. Pour le progrès. Pour l’alternance Démocratique. Dans la paix
La seule conscience civique et la discipline d’acteurs politiques placés sous haute surveillance par l’opinion publique toute entière ont ainsi suffi pour réaliser, dans ce petit pays de l’ouest africain, ce qu’aucune des nombreuses guerres, ayant pour moteur la conquête du pouvoir, n’a jamais réussi à si moindres frais, aussi totalement, aussi rapidement et si durablement, nulle part ailleurs sur le continent
C’est comprendre, dès aujourd’hui, que ce serait appauvrir la palpitante séquence historique que vient de vivre le peuple sénégalais que de la réduire au simple remplacement de son personnel politique à la tête de l’Etat.
Même si l’arrivée au pouvoir du Président Abdoulaye Wade réjouit si intensément l’écrasante majorité de Sénégalais ayant placé tous ses espoirs sur sa modeste personne, chaque citoyenne et citoyen de ce pays, chaque Démocrate, chaque groupe communautaire où qu’il se trouve sur le continent, devrait y chercher davantage.
L’opportunité historique par exemple d’un nouvel examen critique de ses actes et comportements quotidiens, d’une révolution culturelle encore plus grande qui bannirait plus radicalement encore, l’épreuve de force stérile, pour ne sanctifier désormais, que les voies négociées de règlement des conflits d’intérêt ou politique dans le respect des idéaux d’égalité, des droits et devoirs de la Personne Humaine au sein de la Société.
Pas besoin de chercher ailleurs en Afrique, pour trouver ici même, dans cette Casamance défigurée de l’abbé Augustin Diamacoune Senghor précisément, un champ d’application de cette première des urgences.
Le recours par des citoyens, à la force et à la violence aveugle ou sélective, pour faire triompher leurs idées, leur programme politique ou leurs intérêts personnels, ici en Casamance ou partout ailleurs dans le continent, est en effet la négation même de ces intenses journées de communion dans la lutte pacifique dont l’une des premières étapes vient d’être bouclée, avec succès, par le peuple sénégalais
Et même si un quart de siècle d’obstination et de patience, 25années d’engagement politique, d’efforts intellectuels, de négociations et de concessions mutuelles n’avaient finalement abouti à rien, personne, nulle part, n’en regrettait pour autant de n’avoir pas commencé par verser le sang sénégalais pour mieux se faire entendre, comprendre et respecter.
Sinon qu’est-ce que la guerre du Sud qui a duré autant avec tous ses crimes, ses familles disloquées et ses biens saccagés, a-t-elle offert qui soit à la mesure du seul éveil de conscience suscité aujourd’hui, chez le dernier des citoyens les plus attentifs ? Quels succès ou promesses futures de telles dérives ont-elles permis de récolter, ici au Sénégal, qui puisent se comparer aux acquis que la seule lutte politique de la province canadienne du Québec, par exemple, a pu engranger dans son combat singulier, au cœur du magma nord-américain pour la reconnaissance de ses spécificités culturelles et de ses intérêts économiques ?
De la reconnaissance des pouvoirs constitutionnels provinciaux (ressources, impôts directs, emprunts, droits civils, travaux publics, justice, fonciers, aménagements, hôpitaux, éducation…) jusqu’à la coopération internationale au sein de la francophonie notamment, en passant par la consécration depuis 1969, de leur langue maternelle dans cet univers radicalement anglo-saxon, qui n’ont pu imposer les élites politiques québécoises sans recours au maquis ou aux mines anti-personnel ? Sans ne guère renoncer d’un pouce, urbi ou orbi, à l’insigne honneur et aux avantages liés à leur citoyenneté canadienne ? Pleine et entière plus souvent assumée non sans fierté ?
En vérité, c’est ce message là, ce triomphe total de l'intelligence sur la force que ce siècle, le plus bête parce que le plus destructeur de l’histoire universelle, a finalement légué à l’humanité, que le succès des 25 années de lutte politique devrait permettre à tout citoyens sénégalais, à tout Africain, d’assimiler définitivement. Dans le nouveau millénaire que les Sénégalais ont librement choisi d’étrenner avec Me Wade, le prestige et la grandeur des civilisations ne se mesurent plus, bien heureusement, à ‘aune des richesses matérielles ou des richesses naturelles trop précaires pour laisser des messages de continuité.
Ils ne se jaugent non plus au potentiel offensif et à la puissance des marines de guerre, des chasseurs bombardiers, missiles intercontinentales, et autre engins de mort, de destruction rapide et massive.
Non ! Le degré d’évolution des peuples se mesure de plus en plus à leur capacité de se défendre pour survivre à l’adversité et aux agressions mais surtout à leur capacité d’anticipation et de régler leurs conflits, toutes leurs contradictions internes, par la réflexion, la négociation la concertation et la persuasion. En toute liberté, dans l’égalité et le respect mutuel.
C’est toute l’immensité des nouveaux défis qui se profilent à l’horizon de la société sénégalaise, aujourd’hui que le plus facile a été réalisé avec, une fois n’est pas coutume, les bienheureuses complicités des Présidents Diouf et Wade.
Une fois l’Alternance Démocratique réussie, le challenge, en effet, est de ne plus reproduire ce contre quoi le peuple sénégalais, particulièrement ses composantes les plus jeunes, se sont si intensément mobilisées ces dernières années.
Cette abjection que plus qu’aucun sénégalais ne peut souffrir compte tenu de sa prise de conscience citoyenne, a un nom connu de tous. C’est une propension à vouloir vivre sans travailler. C’est-à-dire à vouloir satisfaire la plénitude de ses besoins et caprices, de tous ses désirs avec l’effort et la sueur des autres, jamais la sienne
Cette perversion de l’intelligence humaine qui convertit en bête de somme l’écrasante majorité des masses laborieuses au service d’une minorité de privilégiés rassemblés par cooptation ne relève aucunement, chacun peut en convenir, ni de la responsabilité du président sortant Abdou Diouf, ni de celle de son prédécesseur Léopold Senghor. C’est leur faire un mauvais procès
Leur seule faute, c’est d’avoir cherché contre l’avis (hier comme aujourd’hui) du Président du conseil Mamadou Dia, à en tirer le plus largement profit, pour asseoir un pouvoir personnel.
Il s'agit en vérité, d'un trait culturel de la société Wolof, que toutes les administrations de ce pays, depuis Faidherbe, se sont appliqués intensément à promouvoir, à sponsoriser et à étendre à l'ensemble du pays, pour mieux asseoir ensuite leurs pouvoirs et y tirer impunément, toutes les lignes de permissivité des abus et nombreux excès de leur clientèle.
C'est le fruit d'une idéologie d'immobilisme et de défaite assumée, une idéologie de sujétion, de collaboration et de renoncement, fondée sur le mépris des siens, la sacralisation et l’abandon total à une puissance tutélaire, la croyance absolue que toute remise en cause de cette forme d’indigénat conduit inexorablement au chaos et au suicide collectif (« si le Président tombe… »), cette fameuse branche à ne pas scier sur laquelle tout repose.
Que les sceptiques relisent plus attentivement les premiers enjeux de pouvoir dès après l'annonce de la défaite de Diouf et de sa clientèle, fortement perturbée par l'idée de devoir travailler pour vivre. Le débat sur une Assemblée à vider et à pourvoir, les fuites (téléguidées) sur de supposés membres de gouvernement et futurs directeurs de sociétés nationales, l'angoisse des partants programmés et l'appétit des aspirants qui multiplient les coups de fil s’ils ne font nuitamment le siège du Point E (domicile de Me Wade), portent déjà dangereusement ombrage aux attentes concrètes des milliers de jeunes et femmes qui ont si résolument appelé Me Wade à leur secours.
Les idées généreuses, les projets à initier les investissements à drainer, par tous les contacts possibles, de tous les coins du monde aujourd’hui que la doctrine libérale des vainqueurs ouvre de sérieuses promesses de démantèlement de l'économie rentière, d'une compétition et d'une concurrence loyales entre tous les partenaires, depuis l'Áfrique du Sud jusqu'aux Etats Unis. devraient très, très rapidement, prendre le dessus si cette génération veut éviter le piège d'une nouvelle révolution politique dévoyée.
Il y a quarante ans, la première qui avait accouché des indépendances, a été bien vite trahie pour les mêmes facteurs. Pressé de prendre jusqu'au matelas de l'ancien gouverneur général des colonies, les ainés que l'histoire éclipse au pas de charge, et qui se sont entassés, toutes ces années durant loin du pays réel, dans le petit réduit du plateau administratif colonial, et ont même oublié pour ne guère troubler une jouissance méritée de construire un seul palais qui leur soit propre, au moment précisément ou villes et capitales nouvelles foisonnent sur le continent. Si ces réalités palpables ne suffisent toujours pas à éclairer, il serait alors intéressant aux témoins d'hier, d'aider les plus jeunes, à comparer le régime politique et social des damels cayoriens de l’après Derkheulé à l’occupation de l'espace républicain par l’establishment actuel.
Pour rappel, l'aristocratie des Garmis de la haute noblesse (les membres du parti dirigeant) qui entourait et tenait le Damel (président) en otage, inonopolisait tous les pouvoirs politiques et économiques dans la société cayorienne de la fin du 19 ème.
Bien que minoritaire, elle détenait seule, le droit de gouverner. Elle était assistée par des Dagues (gouvernement), de Sourgas (directeurs de sociétés publiques) pour fructifier prioritairement ses champs.
Afin d’assurer un plus grand maillage dans la société, elle confiait a des Lamanes (aux marabouts, affairistes et élus) choisis l'administration des terres intérieures cédées, contre redevances laissées à sa seule discrétion (fonds politiques, factures, taxes et impôts) à la grande masse des Badolos (travailleurs salariés et tous les producteurs)
Pour avoir toute la mesure de l’important travail qui attend encore les Démocrates soucieux de l'émergence d'une véritable citoyenneté dans ce pays, il suffit de préciser que la persistance de ces rapports féodaux, laissent malgré tout, une impression de très grande liberté, comparativement à l’archaïsme inouï dans lequel le Fonta reste volontairement maintenu, aujourd’hui encore, par l’aristocratie torodo.
Cela dure, malgré les progrès universels et la marche de la Nation, depuis que cette aristocratie en complicité avec les générations a fini de détourner, il y a trois siècles, les énormes promesses de la révolution théocratique de Thierno Souleymane Baal
Tous le savent, mais au nom de l'omerta des élites intellectuelles locales, personne n'ose s’identifier clairement et le combattre par le verbe et la persuasion, afin de libérer enfin, ce pauvre Macundo et les autres damnés de Fouta. De l'apprentissage du Coran, le message divin dans une société musulmane, le droit et les sciences religieuses, jusqu’à l’introduction de l'école publique qui se voulait démocratique en passant par le maillage téléguidé du parti au pouvoir et des formations de l’opposition y compris marxiste, tout, absolument tout, a été dévoyé pour la seule préservation des inégalités entre les hommes. Le discours identitaire autour d'une langue qu’on positionne davantage comme le cordon d’un ghetto culturel plutôt qu’un outil fonctionnel de réunification de toute la communauté hal pular, par-delà les frontières, semble davantage conçu pour enfermer encore plus les esprits et mentalités dans le repli afin de les maintenir, où qu’ils aillent, loin, bien loin de toute idée nouvelle, forcément subversive. Tous ces chantiers-là attendent d'être labourés. Par la seule puissance du verbe! C’est dire, que le combat pour la citoyenneté ne fait que commencer dans ce pays!
Par Fadel DIA
OÙ SONT DONC PASSÉS LES PARRAINEURS ?
La surprise, l’amère pilule pour au moins 13 des 17 candidats, c’est qu’au moment fatidique leurs « parraineurs » se sont fait porter pâle : ils sont allés voter pour un autre !
La divine surprise, ce n’est pas seulement qu’un homme qui était encore en prison une semaine après l’ouverture de la campagne électorale, dont la télévision nationale avait récusé le représentant à l’enregistrement des professions de foi des candidats, sans lui offrir la possibilité de se faire enregistrer à partir de sa cellule, soit devenu président de la République une semaine après sa libération, malgré le gros handicap que constituait pour lui le fait que ce n’était pas lui que les militants de son parti attendaient à ce poste !
La surprise, l’amère pilule pour au moins 13 des 17 candidats, c’est qu’au moment fatidique leurs « parraineurs » se sont fait porter pâle : ils sont allés voter pour un autre ! Alors que celui qui par sa signature vous permet de valider votre candidature est, en toute logique ,plutôt disposé à vous apporter sa voix, les candidats qui avaient déposé des listes de parrains, déclinant les noms et prénoms d’au moins 45000 hommes et femmes majeurs et vaccinés, sains de corps et d’esprit, et qui juraient par leurs grands dieux qu’ils en avaient encore des milliers en réserve, n’ont récolté dans le secret de l’isoloir, à deux exceptions près, qu’entre un huitième et moins de la moitié des promesses de soutien qu’ils avaient engrangées. Avec comme dégât collatéral qu’ils perdaient, par la même occasion, tout espoir de récupérer une caution qui pour beaucoup d’entre eux, représentait un important sacrifice financier !
Qui est responsable de cette débâcle ?
Les candidats eux-mêmes ? Auraient-ils fait preuve de naïveté, ou manqué de sérieux ou de rigueur, ont-ils été bernés par des cokseurs professionnels qui démarchent des signatures dans la rue, ont-ils acheté, en connaissance cause, des signatures qui n’engageaient pas leurs signataires ?
A moins que ce ne soient leurs « parraineurs » qui auraient signé leurs listes par intérêt, par sensiblerie ou sous pression, qui se seraient prêtés à un exercice qui n’était pour eux qu’une formalité sans conséquence, ou qui auraient, consciemment, décidé de se jouer d’eux, sans état d’âme, parce qu’ils les considèrent comme des marchands d’illusions ?
A moins que la faute n’incombe à l’Etat ! Celui-ci auraitil failli à ses responsabilités, manqué de pédagogie ou fait peu cas des ressources qu’offre l’informatique pour rendre l’opération plus saine? A-t-il mis en place des actions en vue de sensibiliser les électeurs sur le sens de leur engagement ou les risques qu’il courent en monnayant leur soutien à plusieurs candidats à la fois, et d’ailleurs a-t-il prévu des sanctions dans ce cas de figure ? La trahison des « parraineurs » n’est cependant pas la seule surprise de l’élection présidentielle du 24 mars dont on avait fini par croire qu’elle n’aurait jamais lieu. Il y a aussi cette déroute des politiciens professionnels, membres de notre gotha politique depuis des décennies, et chefs de partis qui ont pignon sur rue. Les trois premières places sont occupées par des « débutants », sans aucun mandat électoral, alors que deux anciens Premiers ministres dont l’atout principal était, contrairement au favori de la course, d’avoir exercé des responsabilités au plus haut niveau, se sont littéralement effondrés ! Si l’un d’eux n’a fait que de rares apparitions pendant la campagne, on attendait de l’autre, qui est sur le devant de notre scène politique depuis un quart de siècle et bat campagne depuis vingt ans, mieux qu’une modeste 5e place, avec moins de 1% des voix ! Un autre candidat, qui n’a pas porté le même titre mais est encore plus ancien dans notre paysage politique, a connu presque les mêmes déboires alors qu’il a occupé le poste le plus prestigieux de l’administration municipale dans notre pays. Il avait pour directeur de campagne l’homme qui occupe le même poste aujourd’hui et pourtant la conjugaison de leurs forces et de leurs obligés ne l’a pas empêché de se retrouver à une humiliante quatrième place, et qui plus est, à un point derrière un candidat que personne ne connaissait il y a quelques mois !Il est vrai que ce candidat ainsi que celui qui est arrivé en tête, avaient le privilège d’avoir derrière eux une ombre tutélaire dont l’autorité spirituelle ou l’aura politique leur a servi en quelque sorte de fanion. En tout cas l’échec de ces trois caciques ressemble terriblement à une sortie de piste.
La désertion des « parraineurs » a eu des conséquences dont certaines nous laissent perplexes. Ainsi un « non candidat », puisqu’il avait retiré sa candidature avant le scrutin, a bénéficié de voix qui le classent au 14e rang, sans qu’on sache si ceux qui ont voté pour lui l’ont fait parce qu’ils n’étaient pas informés de son retrait, ou volontairement pour signifier que c’est pour lui qu’ils votent et non pour la formation qui le soutient. Ce non candidat a, au passage, battu de « vrais » candidats dont trois avaient exercé des fonctions gouvernementales !L’un d’entre eux devrait d’ailleurs, logiquement, changer le nom de sa formation, car peut-on, sans friser le ridicule, continuer à s’appeler Grand Parti quand on pointe à la dernière place derrière 16 candidats« officiels », qu’on est incapable de fidéliser les 7/8 de ceux qui vous ont permis d’accéder à la candidature et surtout quand, au bout du compte, à peine plus d’un électeur sur mille a voté pour vous ?
On revient à la question posée au début : qu’est-ce qui a poussé la majorité des électeurs à faire fi de leurs engagements pour donner leurs voix à quelqu’un qui pourtant en avait moins besoin que le candidat qu’ils avaient investi ? On a vu que ce n’était pas l’expérience ou la maturité politiques du candidat qui ont orienté le vote des Sénégalais. Ce n’est même pas, me semble-t-il la qualité du programme, parce que d’une part, je doute fort que ceux qui ont voté pour le vainqueur aient parcouru le sien, qu’ils l’aient disséqué, qu’ils en aient évalué la pertinence et les risques, et d’autre part parce qu’il y en avait d’autres de programmes, si alléchants qu’ils promettaient, sinon la lune, du moins le plein emploi dans cinq ans, la fin de l’émigration des jeunes dans quelques mois et la gratuité universelle !
L’impression qui se dégage du bouleversement qui a secoué notre pays et qui est la première vraie alternance que le Sénégal ait connu depuis l’indépendance, c’est que la principale motivation des électeurs a été le vote utile, celui qui permet de forcer le destin et de renverser le cours de l’histoire. C’est en cela que le candidat élu a une très lourde charge : porter sur ses frêles épaules les espérances de toute une nation…